Déjeuner seul

Michael se dirigea vers la table des Serdaigle. Il était fatigué car il dormait peu et mangeait peu. Mais toujours égal à lui-même, il était dans la lune. Cependant il avait le sourire aux lèvres. Il n’avait aucune raison d’être malheureux puisqu’il avait retrouvé son piano et la retenue avec Mme Bibine n’avait pas réussi à attaquer son humeur.

Il s’assit à la table donc, seul et lui qui avait si faim en arrivant dans la salle, eut de nouveau l’appétit coupé quand il vit les nombreux plats à leur disposition. Il prit du pain dont il ne mangea que la mie, mâchant lentement et regardant les autres tables. Les gens qu’il fixait détournaient les yeux, ou quand c’était des Serpentard, ils se montraient menaçants du regard et c’était Michael qui détournait les yeux.

Mlle Toppinen n’était pas encore arrivée, non pas qu’il l’attendait, mais il avait deux raisons de la remercier maintenant. Elle avait pris sa défense et l’avait guidé vers un piano. Pourquoi autant de gentillesse ? Ca l’intriguait, surtout qu’elle semblait ne rien vouloir en retour. Michael en avait subit des chantages, il savait comment ça marchait, mais elle était différente.

Il reposa son morceau de pain. Encore une fois il n’avalerait rien. Si sa mère avait été là, elle se serait peut-être mise à pleurer encore. Lui ne pleurait jamais, mais causait du souci à ses parents. Il parlait aussi peu qu’il mangeait et avait une santé fragile. Pas toujours facile pour un couple d’avoir un gamin surdoué et presque autiste…

Nouveau changement dans la petite routine de Michael, Mlle Toppinen venait d’arriver. Elle ne souriait pas comme d’habitude, mais Michael ne s’en formalisa pas. Il l’aimait beaucoup comme elle était. Son visage était plus beau quand elle souriait, mais si elle avait envie de pleurer, il ne l’en empêcherait pas.

L’arrivée de Mlle Toppinen ne le perturba pas. Elle lui sourit et il lui rendit son sourire. Puis, elle se dirigea vers lui. Il en était très content, il pourrait mieux la regarder si elle était près de lui. Peut-être qu’elle allait être mal à l’aise d’être fixée ainsi par lui alors qu’elle était au bord des larmes. Mais dans son monde, le naïf Michael ne s’en soucia pas. Elle était jolie, il la regardait, tout cela était parfaitement normal.

Mlle Toppinen était maintenant en train d’indiquer la chaise en face de lui. Il y avait beaucoup de places libres, mais c’était celle-ci qu’elle avait choisie. Difficile de faire plus plaisir à Michael lui qui faisait fuir tout le monde en temps normal.

« Non, ça me fait plaisir !» lui dit-il simplement.

Toujours franc, toujours spontané, il regardait son ange et lui souriait, sans rien attendre en retour. Elle n’était pas obligée de lui sourire, pas obligée de lui parler (ça serait même normal qu’elle ne lui parle pas, qui peut prendre plaisir à discuter avec lui ?), déjà elle était là et c’était largement assez pour Michael.

Michael fit un signe de tête positif pour répondre à la question de la jeune fille. Incapable de dire non, même pour un simple verre de jus de citrouille. Pour peu qu’un Serpentard se rende compte de cette manie et Michael serait la risée de toute l’école, c’était certain. Pourtant il ne comptait pas le boire ce verre.

Mlle Toppinen était gênée par son regard insistant alors Michael finit par regarder ailleurs. Il regarda vers la table des professeurs, les yeux perdus quelque part dans la grosse barbe touffue d’Hagrid, le professeur de Soin aux Créatures Magiques. Elle choisit ce moment pour le regarder enfin, elle qui avait le regard fuyant d’habitude. Il la regarda alors dans les yeux mais ne se tenait pas complètement face à elle.

*Pas dit bonjour ?*

Il ne disait jamais bonjour et trouvait ça incroyable qu’elle puisse s’excuser pour des choses aussi ridicules.

« Ton sourire, c’est mieux qu’un bonjour ! » dit-il d’un ton détaché, toujours ce sourire angélique aux lèvres.

Michael n’avait aucune arrière pensée. Ca n’était pas de la drague minable comme on aurait pu le croire. Il était toujours 100% sincère et 100% désintéressé.

Son ange lui reparla de la soirée de la veille. Il avait encore la lettre dans la poche… C’était à lui de la remercier et pas à elle de s’excuser, mais il ne voulait pas la contrarier et l’écouta. Il mit la main dans sa poche droite et lui remit la lettre. Juste pour lui montrer qu’il l’avait lue. Elle était inchangée.

« Tu as aimé ? Vraiment ? »

Il l’espérait de tout son cœur. Michael croyait dur comme fer à tout ce qu’elle avait écrit dans la lettre, mais si elle le voulait, si elle lui redisait qu’elle avait aimé… Il pourrait rejouer pour elle. De joyeux morceaux pour entendre peut-être son rire. Michael n’était pas doué pour l’humour, maladroit avec les mots il leur préférait toujours le silence. Quand il faisait rire, c’était à ses dépends en général.

Mais il pouvait toujours chanter… Chanter des chansons drôles, les mains sur le piano, là il avait plus de chance…

Clara regardait le jeune homme mais ne pouvait pas renier le fait qu'elle était troublée du fait qu'il la dévisageait autant...

Le jeune garçon finit alors par détourner son regard pour le diriger vers la table des professeurs... elle ne fit pas pareille et commença à regarder le jeune homme... il était vraiment tout chou... elle l'appréçiait beaucoup et espérait qu'il serait un jour son ami...

Il n'y avait aucun jeu de séduction entre eux... c'était réllement que de la sincérité, gentillesse, et une simple compréhension...

Il avait l'air surprit qu'elle s'excuse de ne pas l'avoir saluer.. pourtant Clara, elle trouvait ça horriblement malpolie quand elle ne disait pas bonjour.. si c'était l'inverse, cela ne la déranger en rien...

Elle se mit à rougir alors quand il lui dit que son sourire était mieux qu'un bonjour... l'émotion ne pu être cacher et Clara en avait honte.. elle baissa alors la tête vers son bol et essayait de cacher ses joues avec ses longs cheveux...
Elle lui murmura un petit "merci" mais toujours la tête baissée...

Il arrivait à lui redonner le sourire et elle ne pouvait que le remercier... mais comment...
Il devait s'en fichtre d'elle... mais elle le trouvait tellement adorable... inaccessible... et pourtant si près d'elle moralement...

Quand elle lui reparla de la soirée où elle l'avait laissé avec le piano, le jeune homme sortit une lettre de sa poche.. pas une lettre.. mais sa lettre qu'elle lui avait écrite vite fait...
Elle avait relevé la main pour regarder la lettre et sourit à nouveau...
Elle était heureuse qu'il est bien eut et cligna des yeux quand il lui demanda si elle avait vraiment aimé...
Elle lui avait pourtant dit.. mais ne la croyait pas... pourquoi les gens doutaient toujours des paroles de Clara...

"Bien sur que j'ai aimé Michael !!! Comment ne pas aimer..."

Clara posa son regard dans celui du jeune homme c'était la deuxième fois mais n'était plus autant troublée qu'avant... il avait un besoin.. celui de regarder intensémment les gens.. et bien soit.. elle acceptait...

"Oui vraiment !!! Pourquoi doutes-tu donc de ma sincérité? Si je te l'ai écrit c'était vraiment sincère.. en plus j'adore Clair de Lune de Beethoven... je sais le jouer aussi.. enfin jouer.. c'est sur.. beaucoup moins bien que toi... mais je sais à peu près me débrouiller... comme je t'ai dis je joue ausside la musique... et j'adore le classique..."

Elle lui fit un large sourire...

"D'ailleurs je te dois quelque chose.. alors si tu es d'accord.. ce soir juste avant que tu fasses du piano.. car je me doutes bien que tu vas y retourner tous les jours... j'aimerais t'offrir quelque chose.. mais malheureusement ce ne sera pas aussi bien que toi.. mais bon.. je ferais de mon mieux..."

Elle le regardait toujours dans les yeux et prit son verre à la main

"On se rejoind dans la salle sur demande à 18h?"

Michael regardait Mlle Toppinen et l'écoutait attentivement, buvant presque ses paroles. Alors elle avait aimé sa musique, comme il était content.

"Je t'en rejouerai si ça te fait plaisir"

Elle l'accusait de douter de sa sincérité. Pourtant il n'en avait pas douté un instant, il voulait juste l'entendre de sa bouche... Mais elle avait raison, il parlait trop. Il aurait mieux fait de réfléchir, car maintenant elle allait penser qu'il doutait d'elle, alors que c'était exactement l'inverse.

Elle était la seule personne pour le moment qui était revenu lui parler d'elle-même une deuxième fois. C'était vraiment fabuleux... Michael en était très heureux et il ne voulait pour rien au monde facher son ange.

Mlle Toppinen parla de musique. Elle semblait beaucoup aimer à en croire l'étincelle qui brillait dans ses yeux et Michael ne pu réprimer un sourire rêveur à l'évocation du morceau qu'il avait joué hier... Clair de Lune, un morceau vraiment magnifique, qu'il pouvait aimer Beethoven, de loin son compositeur préféré. Il connaissait tout de lui, le moindre détail connu de sa vie était parvenu à ses oreilles. Ce grand compositeur frappé du pire des malheurs pour un musicien : devenir sourd.

A moitié dans ses pensées, Mlle Toppinen le tira de sa rêverie en lui proposant de lui offrir quelque chose. S'il avait été en train de boire, il aurait sûrement recraché le contenu de son verre sur la table sous le coup de la surprise, mais il se contenta d'ouvrir bêtement la bouche sous le coup de la surprise.

Elle lui donna rendez-vous dans la Salle sur Demande à 18h précise. Michael était vraiment curieux de connaître cette surprise. Comme elle était gentille avec lui et qu'elle était belle. Il se fit la promesse en lui-même de lui faire écouter le plus de musique possible si cela pouvait la rendre heureuse. Il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire d'autre. Il aurait pu lui raconter l'histoire de chacun de ses musiciens préférés également... Il n'était pas doué pour grand chose d'autre.

Michael acquiessa d'un signe de tête l'invitation pour la salle sur demande. Il aurait voulu lancer un sujet de conversation, mais n'en avait pas, ses pensées s'embrouillant dans sa tête mal rangée. Mlle Toppinen allait sûrement partir manger ailleurs. Ne sachant que dire, Michael lui offrit un nouveau sourire rempli de sincérité.

Peur qu’il la rejette ? Mais… mais Michael ne rejetait jamais personne, c’était justement un de ses problèmes majeur. Surtout pas en ce qui concernait la musique ! C’était tellement merveilleux d’entendre de la musique, jamais il n’aurait le cœur de refuser ce plaisir à quiconque, et surtout pas à Mlle Toppinen qui était si gentille avec lui ! C’était impensable.

De plus, Michael avait la possibilité de faire rapidement totalement abstraction du monde extérieur, donc présente ou non, Mlle Toppinen ne l’aurait aucunement dérangé !

« Ah ! Mais non ! »

Il dit ces mots comme une évidence, car c’était évident pour lui qu’elle ne dérangeait pas le moins du monde. Mlle Toppinen le remercia et lui déposa un léger baiser sur la joue. Un geste tellement spontané, Michael resta scotché et légèrement rougissant. Il aurait voulu lui rendre ce geste, mais resta immobile, la regardant sans bouger, puis après quelques secondes il lui sourit.

Michael n’avait rien fait pour mériter autant d’égards, mis à part être encombrant et maladroit… Mais Mlle Toppinen semblait contente de sa présence. Plutôt surprenant, mais Michael n’en dit rien, profitant de chaque moment et de chaque sourire de son ange. Ce bisou, il s’en souviendrait longtemps. Les seuls baisers qu’il recevait étaient ceux de sa mère, mais il n’y réagissait pas en général. Finalement, peut-être qu’il se plaisait à Poudlard !

Est-ce qu’il se plaisait à Poudlard ? Mlle Toppinen lui posa cette question et Michael ne savait quoi répondre. Les lieux dans lesquels il évoluait lui étaient parfaitement indifférents. Ils étaient comme partout. Des gens mauvais, des cours ennuyeux… mais un piano et quelques personnes gentilles. Ca n’était pas le conservatoire mais ça n’était pas mal, et la bibliothèque regorgeait d’informations nouvelles. Lui qui connaissait l’histoire moldue sur le bout des doigts, il avait maintenant beaucoup à lire sur l’histoire du monde magique et s’en réjouissait.

Il était plutôt bien donc, mais n’était pas très difficile. Il passait tellement de temps dans son propre monde plein d’histoires et de musique que le monde réel était comme secondaire.

« Oui c’est bien, tu aimes toi ? »