Joyeux Noël à tous !! [membres du ministère only]

[Je me permets de poster immédiatement, parce que va ptète falloir qu'on se bouge tous un peu le jonc pour boucler à temps! ^^ [Mode:chiasse:off] ]

Satisfaite de voir beaucoup de personnes s'avancer après sa prise de paroles vers le grand sapin vert, Lola laissa un léger sourire condescendant s'étaler sur ses lèvres lourdement maquillées de rouge, les mains sur les hanches, prête à tout contrôler. Offrant une expression engageante aux gens qui croisaient son regard, Lola fit à son tour cliqueter son petit bonnet à ponpon en se dirigeant vers le grand dépottoir à cadeaux de formes très diverses - allant du tube au grand bac en passant par une sorte de tuyaux tout tordu.

Se frottant les mains à l'avance, le regard électrique, pétillant, Lola admira un à un chaque cadeau qui parsemaient le pied de l'arbre vénérable, oubliant pratiquement la présence dérangeante d'Apophis Sykes qui pourtant s'approchait du lieu de convergence...

- " C'est super... Oh, regardez Denver, celui ci est pour..." commença Lola, le visage inhabituellement enjoué, pointant du doigt un paquet tout en longueur.

Commencer, oui, puisque bousculée sur le côté par la grosse masse incommode de ce crétin d'Apophis, Lola s'interrompit sans comprendre, déportée sur le côté. Elle alla même jusqu'à reculer de quelques pas de ce blondinet névrosé, rejoignant les bordures que formaient tous les autres Aurors autour d'Apophis, comme une sorte de grand arc de cercle. L'expression cette fois ci déconfite, désolée, Lola eut une moue partagée entre l'irritation et la gêne, mal à l'aise sans mettre un doigt sur le "pourquoi".

Pour changer, Apophis affichait une mine blasée, mécontente, et Lola ne fut pas la seule à pousser un long soupir de lassitude: autour d'elle, dans la masse d'employés ministériels, beaucoup de personnes reconnaissaient là le caractère épouvantable de cet imbécile qui trouvait même le toupet de donner un petit coup de pied à un de ses cadeaux. Décomposée, Lola attendit l'orage...

"Des cadeaux, hein ? -il leva un sourcil intéressé et moqueur- des cadeaux. Chacun a pensé à son petit présent et chacun va ouvrir son paquet !

C'est touchant, absolument touchant...".

"Comme c'est adorable ! Alors, comme ça, chacun va se tenir au pied de l'arbre et découvrir ce qu'il a reçu, comme le veulent les belles traditions de cette fête, hein ?

Mignon... pour des gosses, oui c'est mignon !".

Le pauvre, pauvre homme... A quel point devait-il se sentir seul, délaissé et frustré pour proférer de telles bêtises, de telles marques de déshonneur, de méchanceté à peine ficelée? Il suintait la stupidité à lui tout seul en déballant aussi sciemment ses vérités, et Lola, ainsi que d'autres, devinait par là que le pauvre garçon, lui... N'espérait pas de cadeaux.

Alors que le blond se plaçait devant tout le monde, près du sapin, démarrant un tout nouveau speech encore plus endormant que le premier, Lola se mit à réfléchir à ce qui pouvait pousser ce grand dadais de 33 ans à répudier Noël. Enfance malheureuse, mauvais souvenirs de fêtes, manque d'amis véritables qui lui offriraient des cadeaux?

Avec un grand pincement au coeur, Lola songea que pour elle, finalement, ce n'était pas si différent, et que les mots qui dévalaient la pente escarpée de la bouche d'Apophis auraient très bien pu être les siens. Elle se sentit soudainement très lasse, abandonnée, comme si au final, elle avait été la seule à le penser, à le dire, devant tout le monde, comme si Sykes avait su et qu'il s'amusait à offrir à tous un morceau de ses sentiments les plus profonds, tel le gardien s'amusant à jeter un gros steak saignant à une débandade de lions affamés... Lola était parfois dans ce genre d'occasion une grosse lionne vigoureuse, mais à cet instant, elle se sentait plus du côté de l'insecte évitant à tout prix de se faire écraser.

Secouant la tête, son bonnet glissant légèrement sur le côté et révélant sa toison éclatante, Lola cligna à plusieurs reprises des yeux, intensément. Ne pas penser à ça, ne pas y penser, elle avait des cadeaux pour tout le monde et tout le monde la remercierait, pas de problème, aucun problème... Apophis continuait de parler, accompagnant parfois ses paroles de quelques gestes d'accompagnement qui apparaissaient flous à Lola comme sa voix semblait assourdie.

Baissant peu à peu la tête, Lola se démonta totalement, perdant de sa joie qui la répugnait soudainement, perdant de sa superbe et de son envie de sauter sur la montagne de cadeaux... Après tout, Apophis le reconnaissait lui même et...

"Car je crois que, avant de songer à ce que l'on nous a offert, nous devrions penser à ce que leur sacrifice à pu nous apporter !"

Fin. Black out. Tout comme l'assistance médusée, Lola garda le silence mais son expression à elle n'était ni choquée, ni moqueuse, ni même ulcérée; finalement, son visage à elle ne reflétait plus rien, même lorsque les lucioles des décoration du Roi Sapin enluminèrent son visage de nacre, quand elle releva le museau.

Apophis s'éloignait déjà, visiblement fier de son petit effet de pacotille, fier d'avoir gâché ce grand moment en lui rappelant qu'elle était définitivement seule au monde. Certains Aurors se penchaient déjà vers leurs cadeaux en riant, oubliant déjà ce malheureux Sykes bien derrière, loin derrière, pleutre lâche et fuyard, mais Lola mit un temps à se pencher à son tour, comme une mécanique rouillée.

Elle offrit ces quelques cadeaux aux quelques concernés. Des présents souvent inutiles mais chers, des bibelots, des décorations, des tableaux, reflétant le manque évident de connaissances durables de Lola au sein de ce Ministère, accentuant douloureusement son état incertain, insatisfait. On la remercia très chaudement ("Mais qu'est-ce que c'est donc? Une carotte?" - "Un porte-plume en faïence." - "Merciiiiiiiiiii!") et elle-même eut quelques cadeaux ("Mais ça alors, c'est quoi? - Mais c'est la dernière édition de la Gazette, en forme de canard, voyons!" "Ah, bon...") cependant ce ne fut pas ça qui la fit aller "mieux". Au pied du sapin, il ne restait plus que 6 cadeaux lui appartenant. Un pour Sélène - une bricole, encore une fois, un vase rose - un pour Lorelai - elle avait payé très cher cette magnifique paire de gants très résistantes, aux fonctions diverses comme rafraîchissement des mains, solidification des ongles, et le tutti quanti, le cadeau spécial "je-bosse-avec-des-dragons" - deux autres pour Leandrà - oui, deux, parce qu'il y avait l'ensemble haute couture et les chaussures qui allaient avec - et enfin, deux derniers pour Apophis. Deux. Et ce n'était pas des vêtements. Qui a dit qu'on payait cher pour de la gratitude et de la reconnaissance? Certainement Lola, après cette soirée.

Faisant léviter le petit tas du bout de la baguette, elle s'approcha d'abord de Sélène à qui elle offrit son vase stylisé sans sourire, dodelinant juste du bonnet. Elle passa ensuite à Lorelai à qui elle accorda tout de même un hochement de tête et un rictus crispé - elle l'avait vu parler à Apophis, elle devait certainement savoir de quoi elle parlait - puis finalement tendit ses deux cadeaux à Leandrà sur une tentative désespérée de sourire.

Tous s'étaient réunis autour d'Apophis et Lola avait été bien obligée de les rejoindre pour jouer son petit rôle de Maman Noël. Mais à présent, elle se sentait tout simplement stupide, pas à sa place, et évitait consciencieusement le regard du grand blond. Pourtant, sous chacun de ses bras Lola tenait un cadeau... Oh, et puis il fallait bien les lui donner, elle n'allait pas se les trimballer toute la soirée avant de lui envoyer le lendemain matin, coupé en morceau, avec une petite Beuglante de derrière les fagots - comme elle en avait d'abord eu envie.

Non, finalement, elle se contentant de fourrer dans les bras d'Apophis - par dessus les bonbons et dans un geste brusque - le premier cadeau, puis le second, sans lui accorder un regard. Rayant instinctivement ses envies de se montrer discrète, elle siffla, époussetant ses mains et souriante de voir Apophis les bras pleins de cadeaux:

- " Voila, je suppose qu'avec ça tu vas devoir arrêter de jouer ton vilain petit canard - cultive toi si tu ne comprends pas l'image! - mais désolée, nous avons tous compris que tu as dit ça parce que tu sentais peut-être un peu seul? Tu n'as jamais de cadeaux, toi? Hé bien voila, tu dois être très content maintenant. Bonne soirée."

Après un dernier mouvement de la tête et un signe d'excuse silencieuse à Lorelai, Lola tourna brusquement le dos et marcha en vitesse vers les grands et longs buffets, tout près de la porte d'entrée. Retirant avec vigueur et colère son bonnet de ses cheveux, elle le fourra dans sa poche en s'appuya aux tables dex buffets, fermant les yeux, soupirant, tentative désespérée de se détendre et de se calmer. Bientôt, elle frottait ses paupières, éreintée sans comprendre pourquoi, songeant avec difficulté à la réaction d'Apophis en ouvrant ses cadeaux - si vraiment il les ouvrait! - qu'elle avait eu tellement de plaisir à dénicher, appréhendant alors avec délice le sourire qu'il aurait en les découvrant...

Alors, au final, est-ce que cette gourmette en argent de Gobelin (l'or était démodé et qu'en aurait-il pensé?) gravée de ses initiales et d'un petit message tout bête, au dos, allait lui plaire? Elle avait voulu sortir le grand jeu et ne s'était alors pas rendu compte qu'elle en avait fait trop, bien trop, le regrettant maintenant amèrement. Son second cadeau était une sorte de panier garni avec du foie gras typiquement Moldu, une bouteille de Vin d'Elfle, une boîte de chocolat alcoolisé, des pinces doigts, des petits objets achetées chez Zonko et une lettre de Joyeux Noël.

Qu'elle était bête... Qu'elle était irréfléchie! Bien entendu, l'idée lui avait apparu séduisante de prime abord, avant qu'Apophis n'avoue à grand renfort de tournures cinglantes qu'il n'aimait ni Noël, ni les cadeaux... Ni sa présence. Elle s'était fait des idées. Tout bêtement.

Lasse, Lola laissa tomber son visage dans ses paumes ouvertes.

Apophis s’était réculé depuis sa prise de parole et s’était installé dans un coin, scrutant de ses yeux limpides la petite assemblée qui distribuait cadeaux sur cadeaux dans de grands élans de joie et de surprise.

Manifestement, cetrains d’entre eux semblaient simulés tant ils étaient faux… Encore des livre qu’on ne lirait pas ou des outils dont on ne se servirait jamais. Tant de temps gaspillé pour finalement arriver au même résultat : répéter ce cérémonial l’année suivante.

Lola Jalyn et Leandra Ladylys semblaient aux anges, s’amusant comme des petites folles tandis qu’elles aussi ouvraient leur présent. Tant d’éclats de rires, de remerciements comblés… c’était à s’en rendre malade.
Apophis Sykes n’avait jamais vraiment connu Noël dans son entièreté.

Ses parents s’étaient toujours débrouillés pour faire les choses de manières trop sobres bien qu’élégantes. On considérait, à cela, qu’il n’était pas utile de s’attarder sur le superflu mais plutôt de respecter les valeurs traditionnelles de cette fête sainte.

Sa mère, la noble Honoria of Woodbury, y mettait un point d’honneur et organisait un grand banquet familial –en prenant bien soin de ne pas inviter son frère et sa famille-, s’assurait toujours de se mettre deux ou trois membres hauts placés du ministère dans la poche et entamait ainsi une grande soirée pleines de discussions ennuyeuses ou les enfants n’avaient décemment pas leur place.

Tout petit, la fière progéniture des Sykes et of Woodbury avait dû apprendre à bien se tenir, à être des plus poli et respectueux et, surtout, à agir telle une grande personne. Il ne fallait pas courir, pas jouer, bref rester tranquille et propre sur soi.

Il se souvenait encore de sa mère rouspétant et se penchant vers lui pour tenter de remettre une mèche rebelle et blonde dans sa coiffure gominée et impeccable ou encore de son doigt levé dès que le petit Sykes faisait la moindre sottise.

Apophis avait grandi dans cet esprit-là et n’avait pas changé. Depuis qu’il avait été rejeté par les siens, il avait passé le reste de ses réveillons chez lui ou au restaurant ne s’octroyant ces petits plaisirs qu’en demeurant toujours seul. Pour la nouvelle année, c’était pareil.

Il terminait généralement la soirée sur un verre de whisky tout en songeant qu’une année était encore vite passée… Encore un cap franchit qui le rapprochait un peu plus de la mort. Soit…

Toujours perdu dans ses rêves de jeunesses, c’est à peine s’il remarqua Lorelai se précipitant vers lui à grandes enjambées. Elle se rapprocha alors de lui et lui dit tout bas :

« Ca va tu te sens mieux ? Franchement je me demande ce qu’il t’a prit de faire un esclandre pareil, ils s’amusent laisse les un peu respirer. Tu sais il ne faut pas toujours faire par de ses sentiments au moment ou il nous anime, il faut parfois attendre le bon moment et là en l’occurrence ce n’était pas le bon moment ! »

Mais qu’avait-elle à baragouiner, cette gourde ? Que voulait-elle lui dire avec ses « ils s’amusent, laisse-les faire » ? Même si le moment avait été plutôt mal choisi il s’en moquait, considérant que la chose qu’il avait eu à dire avait son importance.

« Je sais pas… tu crois vraiment que je faisais part de mes sentiments ? ».

Il lui adressa un sourire venimeux puis chercha à lui fausser compagnie, mais elle l’en empêcha rapidement , lui bloquant la route. Elle n’avait pas terminé…

« Il y a quelque chose dont tu voudrais parler ? Tu n’as pas dit ça dans le seul but de faire ch*** ton monde, alors si tu as envie de parler, je ne serais pas loin ».

Puis elle s’éclipsa, regagnant le buffet pour se servir à boire et sans lui donner seulement le temps de lui répondre. Apophis réhaussa un sourcil désinvolte mais n’en fit rien.

Il s’apprêtait à quitter cette petite fête lorsque Léandra, la folle de service, s’avança vers lui tout aussi fermement décidée que Lorelai. Apparemment, elle aussi désirait lui parler…

« Bonsoir. Avant que vous ne soyez désagréable avec moi, je tenais à m'excuser pour le comportement de mon amie au QG, la dernière fois. Je crois que vous et moi, nous sommes parti du mauvais pied ».

Là aussi Apophis aurait voulu parler mais il eut à peine le temps de ne sortir qu’un son que déjà la jeune fille lui tendait une petite boîte. Contraint et forcé, l’Auror s’en saisit et lui jeta un bref regard incongru. La jeune fille, quant à elle, souriait.

« Maintenant, vous pouvez être désagréable », déclara-t-elle avant de s’éclipser elle aussi.

Le fait de ne pouvoir en placer une et de ne pouvoir partir commençait à exaspérer l’Auror au plus haut point. Il ne supportait pas qu’on vienne l’ennuyer surtout pour des broutilles ou pour tenter de lui parler ou encore de lui être agréable. Quelque part, il savait que c’était purement hypocrite. D’ailleurs, que savaient ces deux greluches de sa véritable situation ?

Inspectant à nouveau le petit paquet laissé par Leandra, il prit soin de le ranger dans la doublure de sa veste couleur crème. Redressant le nez, le front bien haut il se tint raide et digne et se prépara enfin à sortir. Quand quelqu’un d’autre attira à nouveau son attention…

C’était Lola Jalyn, toujours habillée de son ridicule costume de Mère Noël. Son bonnet rouge à gros pompon blanc retombait sur le côté, dévoilant ainsi un brin de sa chevelure incandescente. Elle venait vers lui et avait les bras chargés de cadeaux. Apophis Sykes esquissa une grimace gênée. Il tenta de se reculer afin d’assurer une retraite stratégique mais il était trop tard !

Jalyn s’était jetée sur lui, posant entre ses larges bras, deux paquets volumineux et encombrants. Apophis lança des regards implorants à droite et à gauche puis en revint à la jeune femme, son visage d’enfant marquant l’incompréhension.

" Voila, je suppose qu'avec ça tu vas devoir arrêter de jouer ton vilain petit canard - cultive toi si tu ne comprends pas l'image! - mais désolée, nous avons tous compris que tu as dit ça parce que tu sentais peut-être un peu seul? Tu n'as jamais de cadeaux, toi? Hé bien voila, tu dois être très content maintenant. Bonne soirée."

« Mais, je… ».

Et là non plus il n’eut pas le temps de lui adresser un seul mot. La jeune Auror venait de tourner les talons, de rage et peut-être de frustration ? Apophis l’a vit retirer son bonnet et le fourrer rapidement dans sa poche tandis qu’elle gardait les mains plaqués sur le rebord du buffet, tâchant de reprendre souffle et sérénité.

Les bras chargés, celui qui s’attendait à ne pas en avoir –surtout après le discours prononcé-, resta stoïque, figé dans son absolue incompréhension de la situation. Ses grands yeux écarquillés n’exprimaient rien d’autre qu’une profonde surprise.

Il décida pourtant de se trouver une chaise afin de pouvoir déposer tous ces paquets qui commençaient à faire lourd. Elle en avisa une dans un coin, relativement reculée du reste du groupe et derrière un comptoir à boisson. De là, il ne pourrait être vu…

Il alla s’y asseoir, posant lourdement sa massive carcasse sur la petite chaise en osier qui grinça sous le poids. De là, jetant un coup d’œil furtif pour s’assurer que personne ne l’avait suivi, il commença à déballer son premier cadeau –celui de Leandra.

Ses doigts poisseux d’une sueur nouvelle, ses mains tremblant légèrement, il dénoua le ruban et commença à arracher grossièrement le papier, retirant peu à peu et fébrilement les morceaux de papiers qui tombaient à ses pieds.

La petite boîte révéla tout en assortiment de bonbons multicolores qu’Apophis Sykes considéra d’un œil torve mais néanmoins intrigué. Il se pencha et en saisit un, le contemplant sous toutes ses formes, admirant sa couleur chatoyante tandis qu’une question ne cessait de grandir et prendre de l’ampleur dans sa tête. Cette même question qu’une voix était en train de lui crier dans les oreilles…

Il reposa la petite friandise et rangea le tout dans sa poche. Clignant des yeux, un peu hébété par une attention aussi modeste qu’elle fut charmante, il embraya sur un second cadeau –le premier que Lola lui avait offert.

Il s’empressa de déchirer l’emballage d’une main fiévreuse comme si, finalement, il avait entendu ce moment toute sa vie. Comme si ses rêves d’enfants insatisfaits revenaient à la surface, se coinçant dans sa gorge qu’il sentait déjà nouée. Apophis était attentif, tremblant, il attendait la suite avec une réelle impatience.

-Que lui avait offert les personnes pour lesquelles il comptait ?-

Il leva lentement la gourmette d’argent à hauteur de ses yeux translucides et l’examina un peu plus, touchant du bout du pouce la petite inscription faite de ses initiales (un A et un S soigneusement stylisés), tournant pour apercevoir l’inscription que Lola y avait faite.

Son cœur se serra un instant, frappé d’une stupéfaction telle que son visage se liquéfia en quelques instants. Ses joues se creusèrent, son teint devint pâle, Apophis se raidit sur son siège.

Rangeant alors soigneusement l’objet dans sa boîte, Apophis déglutit avec peine puis passa au cadeau suivant. C’était le plus gros et quoi de plus normal ?
Il s’agissait là d’une immense corbeille faite de toutes sortes de douceurs tels que du foie gras –argghh ! Moldu !-, du vin et même des chocolats ainsi que divers petits objets venant notamment de chez Zonko.

Apophis reconnaissait bien là l’invétérée farceuse qu’était Lola Jalyn. A bine y réfléchir, la dernière qu’elle lui avait faite l’avait directement propulsé à l’hôpital.

Tendant une légère grimace rien que d’y repenser –ses côtes lui faisait toujours un peu mal malgré la bande élastique qu’il gardait jour et nuit-, il posa la corbeille de côté. Une lettre cachetée vint glisser sur ses genoux.

Apophis réhaussa un sourcil intrigué puis l’ouvrait soigneusement d’un coup de pouce. Une feuille vierge se révéla à lui alors que, lentement, des lettres écrites à l’encre noire et par une main délicate dévalaient la page au fur et à mesure. Un point final ponctua ce qui semblait être une lettre de Noël.
Le regard cristallin du demi sang-pur parcourut rapidement la lettre, ses sourcils froncés dans une mine soucieuse et observatrice.

Il était attentif, jaugeant chacun des mots que lui avait adressé la jeune femme. Ses yeux se baissèrent alors et il replia la lettre, sans rien ajouter…
Il rangea soigneusement le tout et les laissa dans un coin afin que personne ne vienne à les subtiliser.

De toute manière, s’il s’en apercevait, sa colère serait terrible et impardonnable ! On ne touchait pas à ses cadeaux, ils étaient sien et il avait mis trop de temps afin de conquérir la confiance des autres pour se voir voler leurs tribus…

L’Auror blond se leva de toute sa hauteur, adressant un bref et glacial regard alentour, ne se préoccupant pas d’être remarqué des autres ou non.

Il quitta sa maigre cachette et s’avança donc vers le buffet. Apparemment, Lorelai, Leandra et Lola (que de « L »…) s’y trouvaient toujours ou, du moins, n’étaient pas très éloignées.

Le digne Apophis Sykes of Woodbury, dans son magnifique complet crème à la cravate marron glacé s’approcha lentement du petit comité –les talons de ses chaussures cirés claquant ferme contre le dallage de la cafétéria.
Il se planta alors devant Jalyn, et ce sans un mot, stoïque, massif, large comme une armoire à glace.

Il la fixait, non, la sondait du regard -ses yeux vifs et clairs tranchant et pénétrant au-delà des siens, verts et brillants. Son visage était de marbre, il ne cillait pas. Un absolu malaise se lisait à travers ses traits fermes mais composés…

Qu'est-ce qui lui avait pris...? Le contre coup la prenait aux tripes, et Lola se sentait soudainement nauséeuse. Devant Lorelai, en plus, il y avait des jours où elle avait envie de se gifler...

Désespérée, Lola se saisit d'une coupe de champagne encore pétillant et la porta à ses lèvres sans un regard pour personne. Elle entendait, un peu derrière, certaines femmes aigries pester contre elle et jaser dans son dos, mais pour la première fois de sa vie, Lola s'en moquait. Les jours normaux, elle détestait qu'on parle d'elle alors qu'elle se trouvait dans la même pièce, et si aujourd'hui elle n'appréciait toujours pas ce geste, elle ne s'en formalisa pas. Preuve puissante de son malaise intense...

Sirotant maladroitement le champagne qui lui arracha une grimace amère, Lola s'avança vers le mur contre lesquelles étaient poussées les tables du buffet, et toujours sans porter son regard sur quelqu'un en particulier, elle s'y adossa dans un grand soupir. Apophis n'était plus en vue, et les trois drôles de dames vaquaient à leurs propres activités.

Lola se prit à fermer les yeux, une boule dans la gorge, une autre au fond de l'estomac. Elle allait partir, finir la soirée chez ses parents à boire et rentrer dans sa petite maison bien Moldue où elle s'endormirait seule et saoûle et se réveillerait... Seule. Et migraineuse. Très heureuse perspective.

Elle allait juste laisser passer encore quelques minutes, pas plus, juste le temps de finir sa coupe et de ne pas paraître trop impolie après avoir incité tout le monde à être joyeux. Tant pis pour la nourriture qu'elle avait amené et tant pis aussi pour les autres. S'ils n'aimaient pas leurs cadeaux, ils enverraient une lettre de plainte...

Soudainement, Lola fut saisie par les souvenirs de la veille, lorsqu'elle vadrouillait vaillamment sur le Chemin de Traverse à la recherche de beaux cadeaux. Finalement, elle s'y était prise à peu trop tard, mais avait réussi à dénicher l'ensemble de Leandrà et les gants de Lorelai. Mais il lui avait manqué le plus important...

----- Flash Back -----

Un crack sonore résonna dans les rues bondées de Pré-au-Lard. Lola, frissonnante malgré son écharpe, son bonnet et son long manteau brodé, marcha rapidement en direction des magasins, fourrant brusquement sa baguette dans sa poche. Après avoir fait le tour des magasins Moldus près de chez elle, Lola avait réussi à trouver le début d'un beau panier garni qu'elle comptait bien combler ici, un vase anonyme pour une collègue, et une fabuleuse gourmette au prix exorbitant chez un joaillier cupide. Mais elle avait été claire: pour la gravure, elle s'adresserait à un sorcier pour que le bijou soit plus résistant, plus joli aussi. Tant d'efforts, tant d'efforts... Et pour une seule personne, ce Sykes horripillant qui lui, bien sûr, ne lui offrirait rien. Il n'avait qu'à accepter ceci comme un gage d'excuses pour leur dernier duel "amical".

Lourdement, Lola poussa la porte de chez Zonko - oui, pour le panier garni. Elle en ressorti quelques minutes plus tard, le sourire aux lèvres et quelques Gallions de moins dans sa bourse - mais quelle importance?

Un peu plus loin, elle trouva la Papetterie Magique à laquelle elle s'arrêta aussi, pour acheter du Papier à Lettres spécial - car il fallait accorder aux Sorciers que leur papier était bien plus pratique, esthétique et drôle que celui, tout simple, des Moldus - une plume parfaite et de l'encre magique. Pour la lettre, elle était parée, il ne restait plus qu'à l'écrire...

Juste après, Lola se rendit au bijoutier sorcier, dans le fin-fond des boutiques de Pré-au-Lard. La gourmette était facile à graver, mais ça avait été plus dur pour Lola de trouver quoi marquer... A.S, entrelacé, bien sûr pour les initiales, mais derrière...? Le message que jamais quiconque autre qu'Apophis ne lirait jamais? Le message qu'il allait lire, conserver dans sa mémoire? Lola se décida finalement, murmurant ces mots au bijoutier comme si elle en avait honte, comme si la rougeur mordante du froid sur ses joues était dû à sa gêne, comme si personne d'autre ne devait entendre:

"In memory of us, blondinet"

Le bijoutier ne broncha pas et ne posa même pas de question alors que Lola se mordait la lèvre inférieure, regrettant presque ce qu'elle disait, puisqu'Apophis ne le méritait pas. Mais elle trouvait le message drôle, doux rappel du duel acharné entre eux, et la petite pique n'était que l'épice sur le gâteau... Sa gourmette faite et ses présents en main, Lola n'avait plus que la lettre de Joyeux Noël à écrire...

Dans la neige et le froid ambiant de Pré-au-Lard, Lola transplana jusqu'à chez elle et s'installa dans son bureau pour pouvoir écrire tranquillement. On était alors le 23 décembre et Lola écrivait, écrivait, pendant que d'autres rejoignaient leurs familles pour les derniers préparatifs. "Merry Christmas, Apophis! Je ne sais pas pourquoi..."

------ Fin du Flash Back -----

Lola secoua subitement la tête. Il ne fallait pas qu'elle repense à ce qu'elle avait bien pu écrire sur cette maudite lettre, où une sorte de malaise la gagnait, quelque chose de désagréable, et ses oreilles rougissaient, et son visage chauffait sous la honte... C'était terrible, même ses jambes en tremblaient... Allez, elle partait.

Alors qu'elle se décollait du mur, reposant la fine coupe sur le buffet - déjà vite, remarqua-t-elle dans un regard critique -, Lola s'aperçut qu'Apophis se dirigeait vers elle, très raide, le bruit de ses pas résonnant dans la cafétéria. Il la fixait droit dans les yeux et Lola s'affaissa sur elle-même, le visage vide, blême; elle eut beau chercher des yeux quelqu'un autour d'elle qui aurait pu susciter un intérêt chez Apophis, elle dut se rendre à l'évidence. Il venait lui demander des comptes.

Lola baissa les yeux en se frottant le coude, se raclant la gorge pour une quelconque raison de "paraître" aux yeux des autres. Pourtant Apophis était déjà tout près d'elle et se stabilisa à ses côtés, sans mot dire. Doucement, Lola releva la tête et leurs deux regards se rencontrent comme dans un choc électrique. Aucun des deux Aurors ne portait sur son visage une marque de sentiment ou même de vie! les deux préférant garder sur leur trait une profonde indifférence.

Lola déglutit difficilement. Alors! Une réaction, que diable, quelque chose, n'importe quoi! Une insulte, une moquerie, un remerciement, peu importait, mais un mot, un! Lui était-elle si pitoyable? Pourquoi gardait-il le silence?! C'était terriblement gênant, dérangeant, douloureux!

Une nouvelle fois, la rousse détourna la tête et se mit à observer fixement la branche de gui qui dodelinait doucement, quelques mètres plus loin, à la porte du couloir. Ce n'était certes pas très intéressant, mais cet examen avait au moins le mérite de la protéger d'une éventuelle confrontation visuelle avec Apophis et de la faire réfléchir sur le comportement à observer. Froideur. Sècheresse. Ambuiguité. Indolence. Voila.

- " Oui, quoi, qu'est-ce qu'il y a?" lança-t-elle en clignant des paupières. "Pas la peine de me refaire ton speech, je sais que tu déteste mes cadeaux et que tu vas les brûler dès que tu seras rentré chez toi..." cette fois ci, la voix de Lola s'était un peu emballée. "... et qu'en plus, c'est égoïste de ma part et que j'aurais du penser à tous ces crétins claqués du Ministère, mais tu vois, c'est la vie, et je m'en moqe royalement."

Lola toussota en portant son regard sur un point au hasard sur le torse d'Apophis, ne daignant pas lever plus haut ses deux yeux éteints.

- " Alors si tu n'en veux pas, tu ferais mieux de me les rendre - et la lettre avec - parce qu'ils m'ont coûté bonbon et que tu ne le mérites pas."

Apophis gardait le silence à contrario de Lola qui semblait s'enflammer à chaque souffle, les pommettes saillantes, la voix sourde et lente.

- " Je comprends maintenant pourquoi personne ne t'offre jamais de cadeaux! Moi, c'était juste par politesse que j'ai fait ça... Et c'est pas la tête de me sortir ta tête de merlan frit!"

Elle avait bien lu la gêne dans les traits grossiers d'Apophis, et s'en scandalisait plus qu'elle ne le comprenait. Comme si c'était à lui d'être intimidé! Comme s'il pouvait décemment se sentir gêné! N'importe quoi... ELLE était outrée, ELLE était intimidée! C'était absolument frustrant...

Mais Apophis se taisait toujours, et contrariée, agacée par ce manque de réaction, Lola releva son regard, gros brasier de colère, dans celui là même d'Apophis. Nouvel affrontement de quatre yeux brillants et éloquents...

- " Mais quoi?! Alors, quoi?!"

Lorelai vit que l’autre jeune femme exubérante allait vers l’Auror, elle eut un petit sourire en coin avant de se retourner vers l’arbre. Elle soupira en voyant que tout le monde avait l’air tellement heureux malgré ce que venait de dire Sykes, c’est comme si il n’avait rien dit finalement. Lola Jalyn avait acheté un cadeau pour Lorelai, qui voulu lui répondre mais la jeune femme choisi d’aller voir l’Auror, une fois qu’elle eut fini de parler elle revint vers elle. La jeune femme lui tendit alors le paquet qu’elle lui avait offert.

- Je suis navrée madame, mais je ne puis accepter ce que vous m’offrez, lui dit-elle en lui rendant le paquet. Je sais que c’est sans doute une bonne attention, mais je me sens mal à l’aise de ne pas vous rendre l’appareil, je n’avais pas été prévenue…, je préfère donc refuser ce que vous m’offrez, dit-elle avant de voir Sykes approcher à son tour et se planter devant la jeune femme.

En voyant le regard de l’homme ne fixer que la jeune femme qui était à ses côtés Lorelai sentit qu’elle était de trop. Elle quitta alors la cafétéria un instant pour se rendre dans le bureau du chef des Aurors elle trouva un bout de parchemin et lui écrivit ceci :

Bonsoir,
Monsieur Scrimgeour,
Je suis venue pour participer à la petite fête que le Ministère a organisé, comme Mr Diggory n’a pas pu s’y rendre, il m’a demandé de le remplacer, pour vous en faire part. Mais, hélas vous n’êtes pas là et je ne pense pas que je pourrais rester parmi vous plus longtemps, je suis désolée de ne pas avoir pu vous attendre plus longtemps.

Lorelai D.

La jeune femme regarda alors sa tenue et se jeta un sort pour changer de tenue et en adopter une qui lui ressemblait plus et pour quitter Londres en transplantant. Mais, avant il fallait qu’elle fasse ses adieux à ceux qui étaient présent. Elle se dirigea donc directement vers la jeune femme qui lui avait offert le cadeau.

- J’espère que je ne vous ai pas vexée au moins, bon je vous souhaite une bonne soirée mais je dois absolument m’en aller, lui dit-elle en la regardant.

Puis elle retourna vers l’autre jeune femme qui était un peu plus exubérante et lui sourit en reprenant ce qu’elle venait d’annoncer à l’autre femme.

- Je dois malheureusement quitter votre soirée, j’ai été heureuse de faire un peu votre connaissance, dit-elle en essayant d’être le plus polie possible.

Lorelai se retourna vers l’Auror, mais ne lui dit rien en quittant à nouveau la cafétéria du niveau 2.

*

sa tenue

"Oui, quoi, qu'est-ce qu'il y a?".

"Rien !", reprit Sykes sur un sourire emprunté mais c'est à peine si la jeune femme l'entendit...

"Pas la peine de me refaire ton speech, je sais que tu déteste mes cadeaux et que tu vas les brûler dès que tu seras rentré chez toi... et qu'en plus, c'est égoïste de ma part et que j'aurais du penser à tous ces crétins claqués du Ministère, mais tu vois, c'est la vie, et je m'en moqe royalement."

Elle marqua une pause, visiblement mal à l'aise. Apophis ne cilla pas.

"Alors si tu n'en veux pas, tu ferais mieux de me les rendre - et la lettre avec - parce qu'ils m'ont coûté bonbon et que tu ne le mérites pas.

Je comprends maintenant pourquoi personne ne t'offre jamais de cadeaux! Moi, c'était juste par politesse que j'ai fait ça... Et c'est pas la peine de me sortir ta tête de merlan frit!".

L'Auror fronça les sourcils, reprenant alros tous ses moyens, son visage redevenant glacial et cinglant. Elle reprit ensuite, de ce même petit air insolent qui lui allait si bien et la faisait tant ressembler à une gamine de quatrième année :

"Mais quoi?! Alors, quoi?!".

Apophis ferma les yeux et hocha la tête d'un signe de dépit. Une partie de lui-même lui hurlait de sortir et de laisser cette greluche plantée avec ses cadeaux tandis qu'une autre plus adulte, plus réfléchie, le sommait de rester ici et de se tempérer. Ce qu'il finit par faire à grand renfort de phrases appaisantes et rassurantes.

Il fallait qu'il se détende, il le fallait ! - Non, lui envoyer ses paquets dans la gu**le, voila qui serait royal ! - Non, gardez le contrôle !! - Oh, le mur de droite est particulièrement anguleux, c'est bien ça, les murs anguleux ! On lui éclate la mâchoire là-bas et après... - Ferme-là, arrête de jouer les gamins !

Le corps de Sykes se raidit davantage, ses mains tremblantes prêtes à agripper la gorge de Lola alors qu'il tâchait de modérer ses ardeurs... Des visions particulièrement morbides mais plaisantes lui traversaient l'esprit, taquinant ses pulsions, empoignant son coeur et le pressant comme un vulgaire citron trop mûr, raaahhhh !! Qu'attendait-il ?!

Apophis détourna le visage comme s'il venait de recevoir une claque retentissante. Les muscles de son cou étaient particulièrement tendus, rougissant et grossissant sous sa peau. Il papillonna des paupières et finit par fermer les yeux, esquissant alors un long sourire crispé, ses dents serrées jusqu'à se les faire briser.

"Je voulais simplement te dire merci", articula-t-il, étranglé par sa colère. Il tourna son regard aux globes injectés de sang -couleur vive contrastant avec ses yeux trop clairs et lui donnant l'apparence d'un échappé d'asile-"Je voulais simplement me montrer poli face à ton intention, charmante cela dit, et te proposer quelque chose...".

Il s'arrêta un instant, percuté par une vague de chaleur qui manqua de le déstabiliser. Toujours aussi raide, il laissa un long et douloureux frisson le parcourir de la tête aux pieds. Un petit rire nerveux agita subitement ses épaules.

Il se trouvait ridicule et estimait que cette situation abracadabrante n'avait pas lieu d'être. Elle l'exaspérait et, en même temps, la trouvait particulièrement comique tellement absurde qu'il ne pouvait s'empêcher de ricaner.

Il avait l'impression qu'une entité extérieure était en train de le chatouiller de tous les côtés, le forçant à être hilare, l'empêchant de reprendre son souffle tandis que son gros rire gras se rependait à présent à travers toute l'assistance.

Cela s'était déclenché tout seul et il n'y avait pas d'explication logique, hormis le fait que son esprit ne cessait de lui faire miroiter quelques menues idées -ou comment ridiculiser cette langue de vipère qu'était Lola Jalyn- et que cela le réjouissait au plus haut point. Au fond de lui, il les notait, voir s'il ne pourrait pas les réutiliser plus tard.

Mais, pour le moment, il en était bien incapable... Et c'était là le plus risible : Apophis désarmé, Apophis souhaitant rester galant malgré le venin qui lui avait été crachés en pleine figure. Apophis qui se liquéfiait et qui riait de douleur et d'incompréhension.

Et, en plus, il voulait lui offrir un verre !

Il réussit néanmoins à faire taire ce fou rire, tâchant de se reprendre une main posée sur son coeur, ravalant l'air à grosses bouffées. Son rire voulut redémarrer de plus belle mais il ne lui en laissa pas l'occasion, préférant se mordre la langue...

Les yeux mouillés de larmes, le visage rougi et brillant, le jeune homme en revint à Jalyn, expirant difficilement et toussotant -c'est le tabac, ça-, ses cils battant pour reprendre ses esprits.

"Oohh non, non, non, je ne crois pas que tu envisages seulement ce que je vais te proposer. -Il lui tendit un sourire bancal sur sa grosse mâchoire inférieure- Alors, attache-toi à ta chaise !".

Il se pencha d'un coup.

"Pour fêter ça, d'ennemi à ennemi, je t'invite à prendre un verre avec moi !".

Il coula un bref regard par-dessus son épaule.

"Pas ici, c'est craignos, mais ailleurs ! Dans un restaurant que je connais bien. Nous ne serons pas ennuyés et, qui plus est, nous pourrons parler du bon vieux temps ensemble, qu'en dis-tu ?".

Il gloussa légèrement mais musela son rire. Peut-être proposait-il cela parce qu'il savait pertinament qu'elle était aussi folle que lui ?

Sykes of Woodbury, le demi-sang pur, laissa son regard pétillant d'enfant maudit parcourir le doux visage de son interlocutrice avant de se redresser confiant et sûr de lui.

Il se recula pas à pas, ses prunelles toujours vissées sur elle, et partit en direction de l'endroit où il s'était assis et où il avait laissé ses cadeaux.
Il les prit d'une main experte et précautionneuse -détail étonnant pour quelqu'un d'aussi brusque que lui-, les câlant sous son large bras.

Il s'apprêtait à partir lorsqu'il aperçut Leandra non loin de là. Elle était sur son chemin alors il décida de la remercier et de la saluer. C'était la moindre des choses...

"Bonsoir Leandra, souffla-t-il dans le coulissement d'un sourire grinçant, je n'ai pas pris le temps de vous remercier pour votre charmant cadeau et je tenais à vous dire que cette petite altercation de l'autre fois est oubliée !".

Sykes semblait anormalement euphorique... il répliqua :

"J'espère qu'un jour j'aurai le plaisir de vous revoir dans de meilleures conditions...".

Il baissa la tête en signe de salut et avança sa main afin de se saisir de la sienne. Jubilant à l'idée d'être affreusement déplacé, il posa ses lèvres délicatement sur ses phalanges puis releva les yeux.

"Au revoir, Leandra".

Un dernier volte-face, un dernier regard et Apophis sourit, tirant ses lèvres à l'extrême sous un rictus diabolique et odieusement triomphant, au bord du rire.
Il ne cessait de fixer Lola...

"Essaye de faire mieux que ça, ma chérie", articulèrent ses lèvres sans qu'aucun son ne passe.

Puis il se détourna et se dirigea vers la porte fier et nonchalant...

Jill avait téléphoné d'urgence à sa meilleure amie, quand elle avait reçu l'invitation du ministère de la magie pour Noël, elle avait sauté sur le téléphone en suppliant Marie de venir pour qu'elle l'aide pour choisir sa tenue... Elle ne se voyait pas arriver en pantalon de lin brun et blouse XL comme à son habitude, le jour de Noël.

Donc une heure après le téléphone Marie se trouvait présente derrière la porte de l'appartement, Jill ouvrit la porte avec une tasse de café à la main et un immense sourire, vu l'arôme qu'elle sentait c'était du Brésilien, donc Jill devait avoir un souci, mais comme elle la connaissait bien elle ne lui posa aucune question. Elle lui fit comprendre par le regard qu'elle avait pigé son souci et comme réponse elle eut un immense sourire de la part de Jill.

Jill la fit entrée et l'emmena dans sa chambre et la planta devant l'armoire qui avaient déjà les portent ouverte.

« Je ne sais pas quoi mettre Marie, aide moi please ?!?! »dit elle en buvant la dernière gorgée de son café.

Marie regarda d'un coup d'oeil dans l'armoire et trouva une robe ?!?! Juliana Rendell avait une robe dans son armoire, elle la sortie, pris des petites ballerine et se retourna vers elle avec un grand sourire, mais marie en remarquant la tête de Jill, perdit son sourire.

« Quoi Jill, tu as une robe, la seule en plus met là « avait elle dit.

Et là un immense combat avait eu lieu dans la chambre, mais Marie avait euh le dernier mot et Jill avait mis la robe, avait laissé ses cheveux en bas et avait mis ses petites ballerines...

Elle arriva avec deux heures de retard, pour couronner le tout, elle se maudissait d'avoir céder à Marie, elle se sentait nue.

Elle arriva dans la cafétéria et dit un petit bonsoir discret et alla s'asseoir dans un coin, elle remarqua que tout le monde avait des cadeaux sauf elle, normal elle était tellement prise dans son travail qu'elle se faisait hyper discrète. Ce n'était pas une raison pour par distribuer ses cadeaux, d'un coup de baguette tout le monde eurent devant eux un petit paquet de multitude de couleur flotter devant.

Une petite carte était attachée à chaque paquet et on pouvait lire Joyeux Noël de la part de Jill

Lola détourna la tête. Ses paroles n'avaient donc aucun effet? Apophis avait-il encore un souçon d'humanité ou alors... était-ce elle qui avait du mal à toucher les gens...?

Dans un regard, elle vérifia tout de même l'espression du grand blond indifférent qui à défaut d'indifférence exprimait plutôt un agacement profond. Avec un petit frisson qu'elle ne s'expliqua pas vraiment, Lola vit les muscles de la mâchoire d'Apophis faire trembler ses bajoues proéminentes, comme s'il était en train de se mordre la langue de colère. Comme s'il était en train de la mordre, elle.

Lola prit peur et n'en eut pas honte: Apophis avait l'air vraiment effrayant, ses yeux injectés et globuleux lui lançaient des éclairs, ses dents se découvraient sous ses lèvres minces, et son nez se fronçait au rythme de sa respiration, de plus en plus saccadée. Lui aussi avait détourné la tête, mais la rousse doutait que ce fût pour les mêmes raisons qu'elle. Il avait juste envie de ne plus la regarder, de ne plus la supporter, de ne pas avoir l'impulsion de... la massacrer. Tandis que Lola n'avait voulu que se cacher...

Et, soudain, la bouche d'Apophis se tordit d'un sourire tout raide qui fit pâlir Lola plus encore.

"Je voulais simplement te dire merci"

Pause. Blocage. On ferme la bouche et on respire.

- " Pardon...?" murmura Lola, parfaitement interdite.

Son teint, si c'était possible, avait encore blanchi, et sa bouche aux lèvres bien rouges restait désespérément ouverte dans la mimique de la parfaite surprise. Lola baissa ses yeux électriques sur le sol ciré de la cafétéria.

"Je voulais simplement me montrer poli face à ton intention, charmante cela dit, et te proposer quelque chose..."

Lola déglutit difficilement sous la brusquerie du moment, se racla la gorge et leva le regard sur les autres Aurors présents dans la vaste salle. Elle ne voulait plus voir le visage du blond, elle avait bien trop honte, tout comme lui visiblement... Sans qu'elle ne comprenne pourquoi.

- " Hé ben derien..."

Le monde s'agitait autour d'elle, ou du moins c'est ce qu'elle crut. Peut-être n'était-ce dû qu'à un effet de son imagination, mais elle avait l'impression que tout dansait autour d'elle, des centaines d'étoiles scintillantes dans un ballet chaotique. Elle tangua d'un pied sur l'autre, se mit à fixer Apophis... Pour remarquer quelque chose d'étrange.

Apophis souriait. Non, pire encore, il riait.... Il ricanait! Lola le dévisagea, perplexe et de plus en plus contrariée par cet éclat de rire qui ne se calmait pas et qui attirait les regards sur eux. Elle croisa les bras sous la poitrine pour se donner plus d'autorité, mais visiblement, ce ne fut pas ce qui calma Apophis.

Lentement, alors que l'Auror blond crachottait allègrement sur son beau costume de mère Noël, Lola arqua bien haut un de ses sourcils, et plissa sa bouche dans une moue dégoûtée, furieuse. Apophis en devenait ridicule et c'est bien ce qui la gênait, son rire gras et trop franc lui brûlait les oreilles autant que ses yeux bouffis et larmoyants lui faisaient pitié.

Finalement il se retourna vers lui, secoué encore de quelques spasmes absurdes, et Lola recula instinctivement de deux ou trois pas. Pas question qu'il continue à lui baver dessus!

"Oohh non, non, non, je ne crois pas que tu envisages seulement ce que je vais te proposer. Alors, attache-toi à ta chaise !"

- " Je n'suis pas assi..." commença Lola d'une voix sourde comme le ronronnement d'un chat, mais Apophis s'était subitement penché vers elle et elle se courba un peu plus en arrière.

"Pour fêter ça, d'ennemi à ennemi, je t'invite à prendre un verre avec moi !"

Lola mit très franchement une minute à tout assimiler dans cette stupide petite phrase. Bien entendu, pendant tout ce temps, Apophis ne resta pas vissé en face d'elle, et il ajouta autre chose, mais Lola était tout simplement stupéfaite, paralysée même par cette invitation saugrenue, et elle se contenta de hocher la tête pour donner signe de vie.

Prenant appui sur le buffet, elle fixait le vide en face d'elle en courbant ses lèvres dans un sourire neutre, presque inexistant d'ailleurs. C'était troublant... Voire même effrayant... Mais dans un sens très excitant. D'ennemi à ennemie... Lola adorait cette expression. Pouvait-on faire plus vrai dans leur situation...?

Un cadeau apparut juste en face d'elle, voletant joyeusement devant ses yeux, et elle le saisit du bout des doigts sans même s'assurer de sa provenance. On lui rendait un de ses cadeaux, mais on lui en faisait à côté, parfait, parfait, vraiment parfait...

Apophis ne fut pas long à revenir, et lorsqu'elle aperçut son profil s'approcher de plus en plus, Lola se décolla de la table du buffet avec un air niais qu'elle ne s'expliqua même pas.

La rousse eut beaucoup de mal à traduire les mouvements de lèvres d'Apophis, mais un grand sourire barra sa propre bouche rosie de maquillage et de champagne. Elle haussa de nouveau les sourcils, attendit qu'il passe devant elle....

... Puis sans un regard pour personne, sortit à son tour de la cafétéria du niveau 2 du Ministère....

.... Puis du Ministère.

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