Samedi après-midi (PV)

C'était encore un samedi après-midi sans intérêt. Une journée ensoleillée, mais justement le meilleur moment pour rester à l'intérieur pour quelqu'un d'aussi calme que Rosanna Sanders... Si on pouvait dire, à ce moment, qu'elle était réellement calme.
Pour une fois, elle n'était pas en plein délire ou en train de jouer à la cachette avec des créatures sorties de son imagination. Ça ne l'empêchait toutefois pas de regarder autour d'elle avec une certaine frénésie, prenant consciencieusement note de tous les détails qu'elle voyait. Une autre des étranges habitudes de la Poufsouffle, qui récitait mentalement les appellations les plus originales des différents motifs des tapisseries, des gravures des cadres, des expressions offusquées des sorciers dans les tableaux...
À onze ans, Rosanna était un dictionnaire sur pattes en ce qui concernait les descriptions. En plus de ses parchemins d'histoires, la fillette ne comptait plus les bouts de papier sur lesquels elle avait écrit dans tous les sens jusqu'à ne même plus y voir ce qui était le début et la fin des mises en scènes qui ne serviraient à rien.

En ce magnifique samedi qu'elle aurait pu passer à l'extérieur, elle cherchait donc une source d'inspiration. Et elle aurait probablement continué, si ce n'était d'une figure qui la sortit de sa contemplation. À peu près son âge, cheveux bruns, yeux bleus, grand sourire, uniforme de Poufsouffle... Elizabeth Harris, n'était-ce pas? La démarche de la jeune fille l'avait trahie presque autant que son apparence, en supposant qu'elle ait voulu éviter d'être vue.
Des pas légers, un peu sautillants, joyeux mais définitivement timides. Rosanna avait entendu sa camarade marcher plusieurs fois depuis le début, tout comme elle l'avait entendue parler avec presque tous les élèves de première et deuxième années de l'école.
C'était son tour, maintenant?

"Salut Rosanna ! Tu vas bien ? Je comptais aller à l’extérieur mais vu la chaleur qu’il fait, et nos robes de sorcières, je pense qu’on doit mourir de chaud… La fraîcheur intérieure est beaucoup plus agréable à supporter, tu ne crois pas ?"

Eh oui.
Miss Sanders fut un peu surprise par le nombre d'affirmation et de questions prononcées d'un seul coup. Comment Elizabeth avait-elle dit tout ça sans reprendre son souffle?
Rosanna cligna des yeux, assimilant lentement chaque partie de... du paragraphe? C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit.

"Salut Elizabeth," commença-t-elle... avant de douter. "Hum... C'est bien Elizabeth, n'est-ce pas? Je me sentirais atrocement mal de m'être trompée de nom à ce temps de l'année."

Comment changer de sujet, à présent? Dans les livres, tout se faisait avec un 'Enfin, passons...', un 'Et à part ça', ou un autre séparateur du même genre, mais ça s'intégrait tellement mal à une conversation.
Peut-être que juste passer ferait l'affaire. Elle devrait s'en contenter.

"Ça va, aussi bien que possible. C'est vrai qu'on est mieux à l'intérieur. Et puis, même s'il fait beau, ce sera sans doute encore le cas demain, ou au moins cet été. Il y aura tellement d'autres belles journées, mais on ne repensera jamais exactement la même chose qu'en ce moment. Vaut mieux profiter de chaque pensée plutôt que seulement d'un samedi trop chaud, non?"

D'où est-ce qu'elle avait sorti cela? Où était passée Rosanna, la timide qui ne parlait presque pas, qui détestait le son de sa voix et qui écoutait parce qu'elle était intéressée? Les samedis avaient de drôles d'effets sur la petite sorcière, surtout lorsqu'ils étaient ensoleillés et qu'elle les passait à l'intérieur... Ou peut-être qu'Elizabeth avait utilisé la même technique qu'elle-même utilisait pour faire parler les gens, mais qu'elle ne s'en était pas rendue compte.
Possible, mais peu probable. Il valait mieux se rendre à l'évidence, la plus jeune des Sanders avait eu un moment de philosophie. Rien d'alarmant, mais c'était tellement rare.
Un miracle de plus à ajouter à la liste de ce qui était arrivé depuis qu'elle était à Poudlard. Juste en dessous des buffets à volonté à tous les repas et couloirs qui changeaient de place, précisément.

[HJ: Je suis affreusement désolé pour l'énorme retard que j'ai pris depuis l'ouverture du sujet. Je suis vraiment désolé et j'espère qu'on pourra le continuer pendant ses vacances car il me tient beaucoup à coeur...]

Elizabeth Harris était ce qu'on pouvait apeller un paradoxe. Mettez la devant un Serpentard, elle se fait plus petite qu'une fourmis et vous pouvez toujours courir pour entendre le son de sa voix. Placez là devant un élève qu'elle aime bien, elle vous raconte sa vir en moins de 2 minutes. Pourquoi fallait il toujours que Elizabeth parle comme un moulin à parole devant les gens qu'elle aimait bien? Telle était la question que Elizabeth se posait depuis qu'elle était toute petite. Elle avait beau ne pas vouloir parler autant aux gens, quand elle était devant eux, c'était inévitable, elles les harcelait de ses paroles. La victime du jour était donc Rosanna. La pauvre jeune fille ne devait pas savoir ce qui lui arrivait, de plus quand celle qui vous étouffait de paroles vous était à peine connue quelques temps auparavant. A peine connu quand même pas car elles étaient dans la même classe donc elles se devaient se parler même si elles ne s'aimaient pas, ce qui n'était bien entendu pas le cas. Enfin disons que les deux jeunes filles se parlaient de temps en temps, comme tout les élèves d'une classe mais elles n'étaient pas ce qu'on pourrait apeller des amies, du moins pas pour l'instant...

“ Oui c'est bien Elizabeth. Mais tu peux m'apeller Eli, c'est plus court. Et puis ça n'aurait pas été grave si tu t'étais trompée!” Rosanna partit ensuite dans une pensée phylosophique qui laissa perplexe quelques instants la jeune Harris. Après quelques secondes de réflexion, Elizabeth compris le fond du message de sa collègue et sourit. “Tu as bien raison !” Elizabeth s'apprétait à compléter sa phrase avec le prénom de la jeune fille mais Eli se disait que sa camarade avait besoin d'un surnom. Enfin “besoin” était un grand mot, mais disons qu'il fallait trouver un surnom à Rosanna, qui était un prénom assez long, mais toutefois très joli selon Elizabeth. Eli ne savait pas si la jeune fille en avait un et si la réponse était négative, elle ne savait pas elle accepterait qu'on lui en donne un. Eli réflechis quelques instants et en trouve quelques un... Le plus classique était sans nul doute Ro' mais Eli ne savait pas si la jeune fille allait apprécier ou pas le surnom. De plus, étant donné qu'elles n'étaient pas encore amies, Elizabeth ne voulait pas s'imposer ainsi et elle ne lui dit donc rien pour l'instant... “Dit Rosanna, tu as un surnom? Rosanna est un nom très joli mais c'est mieux d'apeller ses amis par un nom plus court, un surnom quoi... Enfin si tu le veux bien sûr!”

La dernière chose que voulait Elizabeth s'était contrarier sa camarade et lui imposer quelque chose qu'elle ne voulait pas. Elle conaissait un peu Rosanna et elle savait qu'elle n'était pas d'une nature extravertie et c'est donc en toute logique qu'elle ne devait pas vouloir que Elizabeth la dérange avec ses paroles. En fait, la grande majorité des Poufsouffles étaient de nature assez introvertie et c'était le constat que c'était fait Elizabeth. Elle même était très timide mais dès qu'elle se sentait en confiance, elle pouvait parler des heures avec la personne. Rosanna était une des ces personnes qui vous inspirait confiance et à qui on voudrait parler des heures sans s'arreter. Elle était vraiment très gentille et Elizabeth se sentait vraiment en confiance avec sa camarade. Qui a dit que Poufsouffle ne contenait que des gens merveilleux ou du moins en grande majorité? Quelqu'un de cencé sans doute... Eli sourit à sa camarade de classe et de maison et marcha dans le couloir pour faire comprendre à Rosanna qu'elles pouvaient parler tout en continuant à marcher, dans le cas où bien sûr, la jeune fille était d'accord.

O°o 621 Mots o°O

FAIT 623