Klavier, Liebe und Schönheit [PV]

Roze avait donné rendez vous à Edward à trois heures de l'après midi mais était arrivé une haure avant pour créer le décor souhaité. Celui ci pris rapidement forme dans l'esprit de la jeune fille et quand elle entra, elle eu le plaisir de voir que ça n'aurait pas pu être mieux. Un piano trônait au milieu de la pièce en véritable maître des lieux, posé sur un sol qui de pierre était devenu herbe verte et tendre. Le paysage était celui d'une clairière au printemps et des papillons magiques volaient autour du piano. Une petite table blanche et deux chaises étaient dans un coin, un peu plus loin que le piano qui lui était non loin de l'entrée.

Roze portait un petit panier qui contenait un goûter fait par ses soins. Les gâteaux avait une forme bizarre parce qu'elle n'arrivait jamais à leur donner une belle forme mais elle savait qu'ils étaient bon, elle les avait goûté. Au début elle avait pensé emmené du thé mais elle ne savait pas comment elle le ferait chauffé et elle ne savait pas non plus si Ed' aimait le thé, alors elle avait pris du jus de fruit. Disposant les verres issus de sa collection et le plat de gâteau sur la table, elle admira une nouvelle fois son oeuvre.

Un papillon se posa sur son épaule, et Roze lui adressa un sourire. "Tu crois que ça va plaire à Edward tout ça ?" mais bien sûr le papillon s'en moquait comme de son premier état larvesque et c'est avec un haussement d'épaule que Roze le fit volontairement fuir. Elle s'approcha du piano et s'y installa. Elle ne savait pas bien lire des partitions, elle jouait uniquement à l'oreille. Commençant doucement à poser ses mains sur le piano, elle joua avec tout d'abord un peu de timidité... puis de plus en plus sûrement. Elle avait fermé les yeux et était entièrement concentré sur son jeu un peu maladroit.

Sans vraiment y prendre garde, Roze avait soigné sa tenue. Elle avait mis une longue robe blanche en dentelle avec un petit gilet blanc lui aussi. Ses cheveux étaient en partie détachés car seuls les mèches de devant étaient retenues en arrière par un ruban bleu pâle. Ses ongles étaient vernis de rose mais son visage était dénué de maquillage. Elle n'en avait pas besoin pour être jolie, en fait quand elle se maquillait ça donnait justement un effet bizarre qui lui ôtait tout son charme. Peut être fallait il qu'elle attende encore un peu pour jouer les grandes ! Ses pieds portaient des petites sandales à lacets blanches à gros talons. Comme roze était plutôt petite pour son âge, elle portait généralement des talons et elle n'avait aucun mal à vaquer à ses occupations avec, y compris quand il s'agissait de jouer du piano.

Puis elle commença à chantonner par intermitence, Ed ne tarderait pas à arriver... ou si il ne venait pas, elle mangerait les gâteaux toute seule, tant pis.

Lorsque Roze entendit Edward arriver il était déjà près d'elle, s'en était presque magique. Ouvrant ses grands yeux bleus, elle lui fit un immensse sourire plein de joie de vivre et de gaieté. Elle ne parla cependant pas immédiatement, finissant son morceau avant de laisser peu à peu la musique s'éteindre sous ses doigts... "Guten tag Edward ! Tu es là depuis longtemps ?" Comme le temps n'avait pas plus d'importance pour Roze qu'une ligne qu'on se fixe pour ne pas tomber dans l'eau, elle n'avait pas remarqué que l'heure était un peu dépassé. Elle s'amusait bien toute seule aussi, mais à deux c'est toujours mieux (et à trois c'est extra ! hum non, rien à voir). Comme elle avait arrêté de jouer, les papillons vinrent se poser sur le piano. "Tu as vu ça, ils sont vraiment trop mignons ces petits papillons !" Il aurait été difficile qu'elle ne les trouve pas à son goût puisqu'ils étaient sortis tout droit de son imagination. Ce n'était pas vraiment la nature, mais ça y ressemblait... et Roze tout de blanc vétue se sentait à l'aise dans cette faune et cette flore imaginaire.

Après s'être levée, elle s'approcha d'Edward et s'adossa au piano. La salle sur demande réalisait les voeux, elle montrait aux gens ce qu'ils désiraient voir, un décor issu de leur imaginaire... Et Roze qui vivait dans un monde d'esprit ne pouvait que s'y sentir bien. "J'ai emmené des partitions." dit elle sans regarder son ami "Mais je ne sais pas les lire. Michael lui savait. Michael était mon seul ami." Michael était un serdaigle qui avait dû quitter Poudlard à cause des mauvais traitements que les serpentards lui infligèrent. C'était un grand pianiste et il avait permis à Roze de se sentir moins seule au plus grave de sa folie. Lui aussi ne voyait pas le monde comme les autres, mais il était plus fragile qu'elle et il avait dû partir... Quel dommage, elle aimait tant quand il jouait du piano... Et ici, impossible de lire des cd moldus, impossible d'entendre la mélodie de son ami... Impossible peut être de ne pas se sentir seule. Edward était pourtant là, mais ce n'était pas pareil. Roze était folle, lui sain d'esprit et la jolie blonde voyait cette différence sans pouvoir la toucher du doigt réellement. Elle la peinait. Elle avait l'impression qu'elle ne pourrait plus jamais être proche de quelqu'un, qui plus est un garçon, comme elle l'avait été de Michael. Réflexion faites, elle en avait sans doute été amoureuse, mais elle était tellement jeune dans sa tête que cela ne l'avait jamais vraiment effleuré... Elle avait juste été triste. Mais son coeur renfermait tant de méandres... Tant de secrets... Elle en souffrait tant en cachette des autres.

Pourtant elle considérait vraiment Edward comme un ami. Elle fonctionnait à l'instinct et elle sentait qu'il l'aimait bien et qu'il ne se moquait pas d'elle. Mais ils étaient différents et elle ignorait comment dépasser cette différence. Incapable d'y réfléchir, elle gardait juste son regard dans le vague... Le matin même elle avait été à Ste Mangouste, encore, et à chaque fois, au lieu de se sentir mieux en sortant, elle ne se sentait que plus marginale.

Souriant tristement aux papillons qui s'approchaient, elle préféra aujouter "J'espère que tu ne t'ai pas senti forcé de venir. Je m'étais juste beaucoup amusé le week end dernier, alors..."

Elle ne termina pas sa phrase, son esprit s'était une nouvelle fois déconnecté de son corps, et il lui semblait qu'elle se voyait près d'Edward... tâche blanche au milieu de la verdure...

Il est si simple en une évocation de passer de la joie à la tristesse...

La jolie Roze termina son morceau avant de lui monter quelques partitions qu'elle avait. Puis, elle ajouta quelque chose qui saisit Edward en plein coeur... Comment avait-il pu penser qu'il avait été le seul à connaître Roze? Comment avait-il eu cette prétention? Il ne connaissait rien d'elle, après tout. Il ne savait rien de sa vie passée, de ses sentiments... Il ne savait même pas qu'elle avait eu un ami auparavant. Cette révélation le bouscula mais ne le troubla pas, bien au contraire. Ca ne fit que lui confirmer que Roze était quelqu'un d'honorable, qui avait su se faire entendre par quelqu'un, et qui avait pu être dans sa vie heureuse avec le coeur d'une autre personne. Il dit à la jolie Serdaigle qu'il venait juste d'arriver.

Il prit la place de Roze, qui s'était levée, pour tester le piano. Il jouait de la guitare de façon excellente, mais il n'était qu'un grand novice en piano, bien qu'il l'eût maîtrisé assez bien. Il joua une gamme de notes, et le son résonna de manière parfaite, encore plus magique que jamais. Le son était tinté d'un carillon harmonieux, qui le rendait naturel. Il tâta le bois du piano, et se rendit compte que ce n'était pas du bois habituel, celui qu'on tirait des arbres, mais un bois mort, prit sur un arbre qui avait sans doute rendu l'âme naturellement, par des tempêtes ou encore des catastrophes meurtrières. Bref, la personne qui avait réalisé ce piano, (si c'était une personne), n'avait assassiné aucun arbre.

Il n'y avait aucun doute. C'était un piano plus que parfait qu'il savaient entre les mains, rien de plus beau, de plus magique qu'un tel instrument. Il se leva, laissant à Roze le privilège de goûter à un tel instrument.

Mais celle-ci ne semblait pas rassurée, sans doute pensait-elle qu'il s'était senti forcé de venir. Il la rassura aussitôt:

"Non, Roze. Quand je ne veux pas aller quelque part, je n'y vais pas. Quand je veux aller quelque part, j'y vais le coeur léger."

Puis, il regarda les partitions qu'avait apporté Roze. La majorité était des morceaux allemands. Edward était curieux d'en jouer un. Il aimait beaucoup les musiques originaires d'autres pays. Il trouvait que cela permettait de prendre contact avec une nouvelle culture. Mais les accords étaient souvent compliqués... Pourtant, il tombait souvent sur un morceau qui semblait beau, et simple à jouer, rien qu'avec le titre, car, bien qu'ils soient en Allemand, Edward trouvait que les mots des titres étaient assez signifiants, par leur beauté éthymologique. Soudain, il tomba sur un morceau, un morceau qui l'enchanta... Ce morceau n'était pas comme les autres... Il n'était pas même allemand... Il connaissait totalement la chanson, et il s'empressa de montrer le morceau à Roze, pour voir sa réaction.

En plus de cela, le morceau pouvait se jouer à deux instruments... Quoi de mieux qu'un groupe artistique comprenant deux personnes dont une jouant au piano et chantant et dont l'autre jouait à la guitare?

[HJ: Je suis désolé si j'ai un peu retréci le choix des chansons en enlevant l'allemand, mais je pensais que tu ne connaissais pas beaucoup de chants en allemand... SI tu veux, je peux modifier, si tu souhaites en chanter un, surtout que moi aussi, j'aime beaucoup les chants allemand. C'est juste par question de commodité, pas par négligeance... D'ailleurs, pour me faire pardonner, je n'ai pas cité la chanson qui est censée enchanter Ed', comme ça, c'es toi qui pourra donner le titre de la chanson, et donc, par la même occsion, choisir la chanson que tu voudras qu'on joue... ]

[Non par contre comme l'autre topic montrait une Roze joyeuse je pense la montrer un brin plus mélancolique. Du coup j'ai choisie une chanson triste.]

La voix d'Edward ramena Roze à la réalité, elle cligna les yeux pour se remettre en contexte puis pour simple réponse elle lui pressa la main avant d'y glisser les partitions et de le laisser les regarder. Elle s'approcha de la table, suivit des papillons qui ne la quittait pas, volant autour de ses mèches de cheveux blonds. Prenant un petit gâteau, elle mordit dedans, baissant les yeux sur le blanc de la table. Du blanc, encore du blanc, pourquoi avait elle mis tant de blanc ? A quoi cela rimait il finalement ? Elle ne savait plus pourquoi... Elle n'était pas si pure qu'elle voulait le laisser voir. Elle n'était que souillure et saleté...

Reprennant le dessus, elle retourna au côté d'Edward et prit la partition qu'il lui tendait.

"Toi qui manque à ma vie..." Il n'y avait pas de guitare dans ce morceau, juste un piano et un violon, mais rien n'était jamais impossible avec un peu de volonté. Roze ferait le piano, Edward palierait à l'absence de violon en rythmant l'air de sa guitare.

"Je vais essayer de la jouer une fois seule, dis moi si l'air est bon. Je ne sais pas lire les partitions." Elle l'avait déjà dit, elle en était consciente, mais son cerveau s'était mis sur 'pause'en attendant qu'elle reprenne totalement le contrôle d'elle même. Pourquoi avoir pensé à son seul ami ? Pourquoi avoir donné rendez vous à Edward alors qu'elle savait comment elle était quand elle rentrait de Ste Mangouste ? Va savoir. Peut être étais ce un acte manqué... Ses mains se posèrent sur le piano et elle commença à jouer de mémoire la mélodie. Elle était si triste encore... Alors sa musique l'était elle aussi. Au moment du refrain, elle se mit à chanter de sa petite voix les paroles de la chanson. Mais arrivé aux dernières paroles des larmes commencèrent à couler sur ses joues roses sans qu'elle put les arrêter...

"Et je me fais un sang d'encre,
Pour t'écrire que tu manques à ma vie.
Que veux-tu, le temps est venu de se dire «sans moi, continue»,
J'te fais cadeau de c'que j'ai de plus beau,
Tout te revient."

Et elle tapa les dernières notes avant de poser des coudes sur le piano dans un bruit disharmonieux pour se cacher le visage dans ses mains. Reprennant rapidement son calme avec quelques longues respirations, elle sécha ses larmes mais n'osa pas regarder Edward.

"Excuse moi, je crois que j'ai besoin de sucre." Et elle se dirigea vers la table pour reprendre un morceau de son biscuit laissé auparavant sur la table. Elle but aussi un peu de jus de fruit mais il lui sembla voir du sang sur ses vêtements blanc. Retenant sa panique au fond de son coeur, elle se contenta de poser son verre un peu brusquement et de faire un pas en arrière. Elle déglutit. *Des images, ce ne sont que des images.* Mais quand le sang apparut de nouveau à ses yeux elle courut à Ed pour cacher son visage dans son dos.

"Du sang... est ce que tu vois du sang ?"

Serrant plus fort le tissu du vêtement d'Edward, elle frissona.

"C'était une mauvaise idée. J'aurais dû choisir un autre jour. Aujourd'hui je ne vais pas bien." Ou plutôt, elle était lucide. Trop lucide pour ne pas prendre peur de ce que parfois elle voyait et qui lui faisait si peur... Ce qui faisait qu'on la disait folle était là, bien présent... et elle aurait tellement qu'Edward ne la voit pas comme ça... Mais sa nurse... qu'elle aimait tant... sa seule vraie mère... était morte... son sang avait éclaboussé Roze. Depuis elle voyait ce sang sur elle et pour ne pas le voir, elle s'habillait de rouge ou de couleur foncé... bleu marine, noir...

Pourquoi s'être mise en blanc ? Oui, pourquoi ? Elle avait seulement voulu être jolie mais ce n'était pas une bonne idée. Elle aurait dû le savoir. Qui la connaissait mieux qu'elle même ? Personne... parce que personne ne voyait en Roze autre chose qu'une douce folle... qui cherchait à savoir ce qu'il y avait derrière ? Personne. Jamais. Et son esprit s'enfonçait de plus en plus dans ce manque d'amour.

Elle était belle pourtant... Belle oui, mais si triste...

Roze restait interdite. Si Edward ne voyait pas le sang, elle, elle le voyait bien. Cependant elle avait créé cette pièce, elle avait fait ce décor, elle devait bien pouvoir y trouver quelques repos... Sinon où le trouverait elle ? Certainement pas dans la salle commune où ne l'attendait que dédain et mépris. Toute à ces quelques réflexions, elle cacha à nouveau son visage dans ses mains, puis, elle les baissa, lentement, et fixa Edward pour ne pas regarder sa robe. "Tu as raison, je vais jouer. Je n'ai pas de raisons de ne pas le faire." En fait, elle aurait pu en prétexter un milion, elle était malade et fragile, sa dernière grosse crise l'avait plongé dans un coma de deux mois. Mais ce n'était pas une bonne idée de vivre dans le passé, si elle devait ployer ce serait en combattant par et pour la musique.

"Je vais jouer pour toi." Et elle se remis au piano sans attendre de réponse, regardant toujours fixement devant elle. Une fois installé ses doigts coururent sur les touches en faisant une gamme de note pour attendre qu'Edward soit près. Puis, fermant ses beaux yeux, elle commença l'introduction de la chanson, le son de la guitare se joignant bientôt à elle... et enfin elle chanta. Cette chanson parlait d'amour perdu. Roze ne connaissait pas l'amour, elle était trop jeune pour ça, mais elle connaissait bien les pertes. Ses parents avaient des problèmes d'argents, ou plutôt des problèmes d'ego, ils n'avaient jamais fait attention à l'enfant qu'avait été Roze. Ils avaient ignorés volontairement sa maladie parce qu'elle les génait, jamais ils n'avaient essayés de l'aider à s'en sortir... Jamais... Sa nurse était morte devant elle, son sang l'avait éclaboussé... Son médecin qu'elle croyait bon et doux était le meurtrier. Il lui fit subir une torture mentale de plusieurs années au nez et à la barbe des parents de la petite fille. Puis il y avait eu Suu, sa poupée, qu'on lui interdisait de promener avec elle, parce qu'elle était trop grande et qu'elle savait maintenant qu'elle ne le devait plus... Et il y avait eu Michael, partit trop tôt loin d'elle, son seul ami ici. Oui, Roze connaissait le sens de la perte à défaut de connaître celui de l'amour. Elle n'aimait pas, elle n'aimait plus, elle n'aimait que bien, elle n'aimerait jamais. Son coeur était ouvert aux animaux, aux objets, à la nature... ils étaient impérissables, ne pouvaient pas être détruit, mais elle s'attachait difficilement aux êtres humains. Edward était entré dans son monde, dans ce qu'elle laissait paraître de son monde, elle l'aimait bien. Mais elle savait que dans un couloir, elle ne s'arrêterait pas pour lui parler. Elle craignait de lui faire honte et qu'ensuite il ne lui parler plus. Voilà le fossé qu'il y avait entre quelqu'un de malade et quelqu'un de sain... un fossé de peur et de cauchemar qu'elle ne savait pas traverser...

La musique le pouvait peut être, un peu, elle passait toute son histoire, tout ce qu'elle ressentait dans ces notes et dans sa voix... C'était un discours à la fois muet et bruyant... Edward ne pouvait pas ne pas l'entendre mais il pouvait ne pas le comprendre. Tel était la dure réalité.

"Ich weiss nicht wie lang... Ich Mich halten kann..." Murmura-t-elle une fois les dernières notes posés et le silence revenu. Oui... elle ne savait pas combien de temps elle pourrait se retenir... de sombrer encore une fois dans cette solitude.

Fixant d'un air sombre les touches blanches et noirs du piano, Roze ne pleurait pas, mais n'était pas vraiment bien non plus. Lorsqu'Edward lui tendit un bonbon, elle le prit et le mit entre ses lèvres. Il y resta un moment avant qu'elle ne le prenne pour de bon. Il lui parla ensuite, elle s'accrocha à sa voix, fronçant légèrement ses sourcils blonds pour ne pas sombrer dans le néant d'un coma semi volontaire.

"Je ne suis pas déprimée." Rectificia-t-elle d'un air sérieux "Mais je vois des choses que tu ne peux pas voir." Elle lui prit la main, cette main pâle qui jouait si bien des cordes de la guitare, et la posa sur un morceau de sa robe qui était entre eux. "Tu vois ça ? Comment le vois tu ? Tu le vois blanc ? Moi je le vois rouge, tâché du sang de Nanny. Je ne suis pas déprimée Edward, je suis schizophrène... autant dire folle." Elle était sérieuse, sa voix était plus dur que d'habitude parce qu'elle était obligé de se faire violence pour ne pas faire une crise, pour rester lucide.

Lâchant la main de son ami, elle reposa ses mains sur le piano et joua quelques notes d'une chanson que lui avait apprise Nanny... Elle chanta alors des paroles qui lui venait, qui n'étaient pas celle de la chanson d'origine.

"A la claire lumière
d'un trop beau jour de mai
j'ai arrêté d'aimer
quand ma nurse fut tué.

Depuis le sang me poursuit et je ne sais y échapper.
Depuis le sang me poursuit et je ne sais y échapper."

Cessant de jouer, elle s’aperçut que son esprit était limpide et que le risque de crise était passé. Tournant son visage un peu marqué par la fatigue d'une lutte contre elle même, elle sourit à Edward. "Mais c'est mon secret, ici presque personne ne le sait." Puis elle se mit à jouer à nouveau. Après l'air de "A la claire fontaine", il s'agissait maintenant de "frère Jacques". C'était tellement plus facile en musique...

"Ami Edward,
Ami Edward,
Comprends tu
Comprends tu
Qu'il n'y a que toi qui m'aime
Qu'il n'y a que toi qui m'aime
II-CI
II-CI"

Modifier des chansons pour en faire autre chose lui ressemblait bien plus et en réaction à la fin de sa crise, les papillons se remirent à danser autour d'Edward et elle. Continuant à jouer différents airs connus, elle se tourna une nouvelle fois vers Edward. "Tu es mon seul ami à Poudlard... Je vais essayer de ne pas te faire honte... Je ne veux pas être comme Mimi Geignarde... Même si je suis malade."