A la recherche de Drago Malefoy

Arrivée dans les couloirs, je descendis tout de suite vers les cachots, je savais que Drago devait être dans sa salle commune, alors je fis les cent pas en attendant qu’il en sorte. Au fond de moi, je savais que c’était une mauvaise idée, que jamais il ne voudrait aller voir le professeur Rogue pour qu’on soigne la petite amie de Blaise, même si celui-ci était son meilleur ami.

*Pauvre Clara*, pensais-je en faisant toujours les cent pas devant le tableau représentant deux Serpents tendrement enlacés, *quelle ironie*, me dis-je en regardant le tableau.

En théorie, Drago n’était pas prêt de sortir de la salle commune. Il était parti sous la douche et ne comptait rester un petit moment dans la grande salle sombre avec les autres élèves de Serpentard. Mais Drago avait oublié une partie de ses affaires dans la grande salle.

*Rah, c’est pas vrai !*

Se doutant que personne ne lui ramènerait ses affaires, Drago se rhabilla mollement et enfila à nouveau ses chaussures. Il attacha sa cape sur ses épaules et se recoiffa afin d’être présentable pour sortir.

Il avait vidé son esprit en même temps que l’eau de sa douche et ne pensait plus à l’altercation qui avait eu lieu une demi heure plus tôt. Il était calme donc quand il sortit de la salle commune des Serpentard.

En passant l’encadrement de la porte, il tomba nez à nez avec Aelita Stones, la préfète de Serdaigle qui visiblement attendait quelqu’un et il se doutait que c’était lui, mais pas pour les mêmes raisons.

Drago la regarda un instant, la voyant plantée là sans parler, il décida de l’ignorer et de partir rapidement. Il n’avait qu’une envie, retrouver la tranquillité de son dortoir le plus rapidement possible. Il commença à s’éloigner d’un pas rapide afin de ne pas laisser Stones s’approcher de lui.

*Elle va encore essayer de m’embrasser ? Elle est bouchée ou folle !!!*

Il ne pensait qu’à lui, donc ne se doutait pas qu’Aelita l’attendait pour tout autre chose.

J’allais appeler Drago par son prénom, je me retint de justesse, juste avant de commettre cet impair, cela faisait bien dix minutes que j’attendais.

Monsieur Malefoy, dis-je en courant après lui, excusez-moi de vous déranger, lui dis-je en essayant de ne pas être ironique.

Vous voulez bien, vous arrêter pour que je vous parle un instant, lui dis-je en le regardant, je veux seulement vous demander un service, si c’est bien sur dans la mesure de vos possibilités, lui dis-je en le rattrapant.

Elle lui avait couru après, il ne pouvait pas l’ignorer plus longtemps. Décidément elle était vraiment audacieuse, oser lui adresser la parole vu comme il l’avait traité la dernière fois. Etait-ce cette surprenante audace qui lui avait plu par le passé ? Ou sinon c’était ses yeux turquoise…

Bref il ne laissa pas vagabonder son esprit, elle venait malgré tout de le freiner dans son élan et déguisait son insolence sous une politesse exagérée. Une fille bien insupportable donc. La réponse allait être salée.

Drago s’arrêta de marcher et tourna brusquement le regard vers elle, hautain, fier et presque jubilant car il s’imaginait sa tête devant sa future réponse.

« Tu me déranges oui et je n’ai absolument aucune envie de te rendre service ! »

Sur ce, il recommença à avancer de son pas rapide. Si elle le suivait elle s’exposait à insultes et peut-être même à un sortilège d’entrave… Qui sait…

Je restais plantée sur place, tellement sa réponse m’avait un peu surprise mais pas plus que ça, je décida donc d’employer une autre méthode.

Clara va très mal, elle c’est réveillée, mais elle souffre…, lui dis-je sans bouger de place, tu n’en as certainement rien à faire…, je le sais bien, mais j’aimerai lui venir en aide, seulement la seule personne capable de l’aider est le professeur Rogue. Mais je ne peux pas aller voir, alors que toi tu le peux !, lui dis-je en regardant son dos, je t’en prie, si tu fais cela pour Clara, tu pourras me demander ce que tu veux par la suite, je sais que je ne suis qu’une vulgaire Serdaigle, mais je pourrais faire tes devoirs où d’autres choses… A toi d’y réfléchir, lui dis-je en regardant toujours son dos.

Nouvel arrêt dans sa course, il commençait à perdre patience.

*Clara Toppinen qui souffre ? Sans blague elle va me faire pleurer…*

Il aurait voulu lui proposer son aide pour l’achever mais se retient. Il n’avait aucune envie de se déplacer pour aider cette garce de Toppinen.

*La merde ça éclabousse ? Meurt seule dans ton infirmerie Toppinen, je m’en lave les mains*

Drago pesa le pour et le contre. Il était vrai qu’il était probablement le seul à pouvoir se permettre d’interrompre le professeur Rogue alors qu’il était en train de réprimander un élève. Cependant, pour faire le pigeon voyageur pour deux filles de Serdaigle, pas question ! Ca ne plairait pas au professeur et il ne se déplacerait jamais. Elle était culottée de lui demander ça et il grinça des dents. Laissant clairement transparaître qu’il n’était pas ravi à cette idée.

Cependant l’idée d’avoir à son service une Serdaigle était alléchante. Il n’avait pas besoin d’aide pour les devoirs, quoi que… Il trouvait toujours quelqu’un sur qui les recopier, mais il n’avait plus l’aide de Pansy depuis un moment et il avait tourné le dos à Blaise. Il restait toujours d’autres Serpentard ravis de l’aider, mais ne dit-on pas que les Serdaigle sont meilleurs en cours ?

*Jamais*

Même s’il avait eu besoin à tout prix de cette aide, il ne se rabaisserait pas à rendre ce SERVICE à une SERDAIGLE et encore moins à ELLES qu’il méprisait profondément. Leur demander ce qu’il voulait ? Après c’était juste de l’orgueil et un léger plaisir à avoir une Serdaigle à ses pieds, mais encore une fois, pas Aelita Stones, elle lui avait apparemment causé énormément de problèmes.

Réponse inchangée donc, il ne lèverait pas le petit doigt pour l’aider.

« C’est vraiment trop triste… » dit-il de sa voix trainante où perçait l’ironie « Tu es vraiment trop naïve Stones. Je te rappelle que J'AI DIT NON ! » Il avait haussé la voix pour le Non, qu’il ait plus d’impact…

Il repartit une troisième fois vers la salle commune. Si on lui volait ses affaires pendant qu’il perdait son temps avec Stones, il allait partir dans une colère noire.

*Pas la peine de m’inviter pour l’enterrement* songea-t-il avec sarcasme.

Quelle fille incroyablement culottée en tous cas, il n’avait jamais vu ça !

Je repassa alors devant lui et le stoppa de nouveau, en mettant une main sur ma hanche et l’autre à quelque millimètre du torse de Malefoy.

Ecoute, je veux bien que tu n’ais aucune considération envers les Serdaigle, mais tu es humain, imagine qu’un jour tu sois à l’agonie et que personne ne vienne à ton aide, Malefoy !, lui dis-je en le regardant droit dans les yeux.

Je n’y vis alors que de la haine, de la méchanceté et de la froideur, tout ce que j’avais pu y lire avant avait totalement disparu.

Pourquoi, je te parle…, tu n’es pas un être humain, les êtres humains en ont, toi tu en es incapable, tu es une machine que ton père a bien huilé, dis-je en le regardant, logiquement on ne peut pas dire ce genre de chose de peur que ça se retourne contre soit un jour, mais pour toi je fais l’exception, j’espère qu’un jour tu seras dans le même cas que Clara et que tout le monde te laissera à l’agonie, lui dis-je avec un regard ampli de larmes.

Je fis demi tour et commença à m’éloigner de lui, le Drago que j’avais connu, celui que j’avais aimé avait complètement disparu, cependant je ne perdais pas espoir de le revoir un jour.

Une nouvelle fois elle le défia et une nouvelle fois il recula. Elle était là, pointant son doigt sur lui, ses boucles blondes tombant sur ses épaules et son regard dégoutté. Ne supportant pas d’être pointé du doigt il lui balaya la main d’un revers agacé.

*De toute façon c’est ce qui se passerait non ? Malefoy mourant, qui viendrait à son secours ?*

Il ne se faisait pas d’illusions, c’était comme ça que ça se passerait et pas autrement, dans ce monde où il ne pouvait compter sur personne. Il chargea son regard de toute la haine dont il était capable. Stones lui faisait perdre du temps et osait lui faire la leçon. Il était d’autant plus agacé qu’il aurait voulu lui sauter à la gorge pour la faire taire, mais qu’il était trop scié par son culot pour faire quoi que se soit.

Stones recommença un discours, comme quoi il n’était qu’un pion puis elle fit demi tour. Comment osait-elle lui parler sur ce ton ? Il écumait de rage, elle aussi se permettait des allusions sur son père ? Elle qui ne connaissait rien à sa famille ?

Si elle connaissait… S’il avait été assez idiot pour sortir avec elle, il aurait été peut-être assez idiot pour lui raconter sa vie. Qu’est ce qu’elle savait ? Que lui avait-il dit ? Comment était-il avec elle ? Qu’est ce qu’elle avait fait pour lui plaire ? Autant de question qui lui serraient les tripes mais qu’il ne lui poserait jamais, elle n’aurait aucun mal à lui mentir et lui ne pouvait que se fier à sa parole.

*Lui faire confiance et puis quoi encore, elle a sûrement du me faire boire un filtre…*

Elle avait beau avoir les yeux embués de larme, elle lui avait lancé une pique tellement acérée, qu’il se mordit l’intérieur des joues et se fit saigner.

« T’avise pas d’être à l’agonie Stones, je me ferai un plaisir de venir t’achever…» il dit ça de sa voix traînante et sans hausser le ton.

Comme elle s’éloignait, ça n’était pas certain qu’elle l’ait entendu, mais il espérait. Il voulait lui faire du mal… Elle lui avait ôté toute crédibilité auprès des Serpentard, et gardait son influence uniquement grâce à son nom qui en faisait frémir plus d’un. Il avait connu d’horribles souffrances à cause de cette peste, et elle au lieu de se tenir à distance ? Elle venait se représenter à lui, le braver et oser lui demander son aide.

*Comme je vais te pourrir ta misérable vie Stones… Tu vas regretter de m’avoir jamais connu !*

En entendant ses paroles qui me glacèrent le sang, je me retournai pour lui faire face. Je le regardais d’abord sans dire un mot et sans m’avancer vers lui.

J’espère que tu tiendras cette parole…, lui dis-je en le regardant d’un regard froid, j’espère que quand le jour de ma mort viendra, tu seras là…, peu m’importe que tu y sois en ami ou en ennemi, lui dis-je en regardant ses yeux acier.

Je sais ce que tu penses de moi, je sais que tu me hais car tu penses que je t’avais jeté un sort, tu me l’as même demandé, quand nous étions ensemble. Mais les filtres d’amour ne dure pas aussi longtemps, j’étais et je suis encore amoureuse de Drago, celui que j’ai aimé et qui m’a aimé. Enfin, j’ai eu l’audace de croire qu’il m’aimait, je me suis peut-être trompée…, lui dis-je en me retournant de nouveau.

Je ne suis rien, je ne suis personne, juste une Serdaigle indigne d’un Malefoy, lui dis-je en m’en allant.

Pansy était sortit de la salle commune et entendit alors la voix fracassante de Drago Malefoy, et sursauta en écoutant le nom de Stones. Il parlait encore avec elle !! Pansy n'en croyait pas ses oreilles, et écouta avec plus d'attention les paroles des deux jeunes gens, Aelita Stones et Drago Malefoy.

Elle perçut alors les paroles de la jeune Serdaigle, et Pansy ne pu retenir d'avoir un sourire mesquin. Ils étaient à présent entrain de s'engueuler et Pansy ne pouvait qu'être heureuse. Puis elle pu discerner les pas de la jeune fille qui se diriger vers l'opposé d'où se trouvait Pansy.

*En effet Serdaigle !! Tu es indigne à Drago.. indigne !! Mégère !!*

Pansy s'avança alors vers Drago Malefoy et passa juste à ses côtés. Elle s'arrêta précisemment à quelques centimètres devant lui.
Elle tourna sa tête vers lui et lui fit comme à son habitude, un sourire du coin des lèvres.

"Bonsoir Drago !! Cette Serdaigle te veut encore des ennuies je vois !!! Je la hais !! Elle n'a plus interêt à venir rôder par ici car la prochaine fois c'est avec moi qu'elle aura à faire !!"

Elle le regardait droit dans les yeux. Elle avait un regard méprisant pour la jeune Serdaigle mais ne le montrait qu'à Drago Malefoy.

*Stones si tu continues à tourner autour de lui je te préviens tu le regreteras*

"Bon et bien je ne veux pas te déranger !! Bonne soirée Drago !!"

Elle était assez froide, mais c'était tout à fait naturel chez elle. Et Drago Malefoy le savait parfaitement. Elle lui fit un dernier sourire du coin des lèvres et se dirigea vers le bout du couloir comme c'était prévu.