Retrouvailles [PV]

Alexander Shinku était un grand penseur, il aimait bien réflechir tranquillement au sens de sa vie (bien qu'il n'en trouva généralement aucun) et pour cette occupation, il avait plusieurs lieux de prédilections. L'un d'eux était dans le parc là où il avait un jour rencontré Rowen Lone, l'autre était au saule cogneur. Il s'y rendit donc ce jour là car il devait trouver ce qu'il allait faire pour Jade maintenant qu'il n'était plus avec Lavande. Cela étant, était il utile de faire quelque chose ? La situation tel qu'elle était en ce moment lui convenait plutôt bien. Ils se voyaient en cachette et généralement sans se donner rendez vous mais c'était simple comme relation, il n'avait pas besoin de chercher à y donner un sens au moins...



Les filles et lui c'était vraiment quelque chose ! Impossible de faire comme tout le monde, il devait toujours se compliquer la vie. La première fois il avait choisi une fille qui avait un goût très prononcé pour un idiot de serpentard (et avait encore mais pour un autre), la seconde fois il acceptait de sortir avec une fille dont il savait qu'ils n'avaient rien en commun, et maintenant... et bien c'était purement charnel et ça le resterait sans doute toujours car il n'imaginait pas mademoiselle Gibson, héritière d'une famille de sang pur, dire à ses amis verts et argent qu'elle flirtait avec un sang mêlé, fut il aussi beau, élégant et porteur d'un vieux nom comme lui. Enfin, officiellement Alexander était sang pur, personne ne savait dans le milieu des nobles avec qui sa mère s'était marié et George Shinku n'y avait jamais vu d'inconvénient si cela pouvait éviter à sa femme des ennuis. Il était vraiment gentil et concilliant son père, pour sa femme il avait tout accepté. Alexander se disait souvent que si il était aussi fleur bleu c'était à cause de son père, il devait tenir de lui.



Installé sur un banc, le seul de l'endroit, il regarda le saule cogneur se dandiner à l'approche d'un oiseau. Pauvre volatile... C'est alors qu'il vit non loin une silhouette familière, celle de Merryl Hawkins. Mût par un réflexe il se leva et lui courut après. Alexander n'était pas très sportif mais il était relativement rapide. Il ne tarda pas à rejoindre la jeune fille qu'il appelait d'une voix essouflée. "Mademoiselle Hawkins ! Mademoiselle Haw..." Et arrivant enfin à sa hauteur, il posa sa main sur l'épaule de la jeune fille qui n'était plus si frêle que dans son souvenir. Dieu que les enfants grandissent vite, se surprit à penser Alexander. Il n'avait quasiment pas vu son amie de tout l'an dernier et il le regrettait sincèrement car elle lui avait beaucoup manqué...



"Je... Je suis désolé de vous aborder de cette manière un peu cavalière mais, j'ai agi sans réflechir." Ce qui ne lui arrivait pas souvent, mais passons. Il souriait à sa camarade. Elle avait maintenant 13 ans, c'est fou ce que le temps passe vite tout de même... Lui même se rapellait comme si c'était hier de l'arrivée de la jeune Poufsouffle dans sa maison. Enfin, on ne refaisait pas le temps n'est ce pas ?

Veuille
Que ces rerouvailles

Ne soient pas exceptionnelles.

[544 mots]

*

Revenant avec quelques amies du lac, Merryl entendait son nom de famille résonner à travers les feuillages de quelques arbre ornant l’allée que les jeunes filles empruntaient. Sans y prendre attention, croyant à l’un ou l’autre mauvais tour joué par son esprit, elle poursuivit son chemin tout en riant de la remarque de Joséphine concernant le nouveau professeur de défense contre les forces du mal. Mais le rire de ses amies changea, et toutes se retournèrent sur elle en affichant un petit sourire, ainsi qu’un regard intimidé. Qu’avaient-elles ? C’est là qu’elle sentit sur son épaule une main interrompre son élan.

« Alex ! », dit-elle joyeusement en lui sautant au cou spontanément. Cela faisait si longtemps qu’ils s’étaient vus. « Il n’y a pas de mal ! », rassura-t-elle en reposant ses petits pieds sur le sol. Le regardant dans les yeux, elle ne pouvait faire autrement que sourire.

Dans son dos, les filles s’étaient regroupées. L’une d’elle toussa pour se faire remarquer du préfet à qui elle adressa un petit signe. Demandant à son ami de patienter, elle retourna près de ses copines: « Allez-y, je vous rejoindrais à la salle commune plus tard. ». Joséphine la retint quelques instants lui faisant promette de tout lui raconter à son retour, et la petite lui offrit un clin d’œil complice.

Bien sûr, elle ne lui dirait rien du tout, car il n’y aurait rien à raconter. Alexander était aux yeux de la jeune Hawkins un ami très cher, et ça s’arrêtait là. Revenant à ses côtés, elle plongea ses mains dans les poches de sa veste en lui faisant signe de la tête de marcher.

« Comment vas-tu ? », demanda-t-elle en le regardant de sa petite taille. Elle espérait qu’il ne parle pas de Lavande et tout le tralala qui allait avec, bien qu’elle ait été touchée par leur séparation. Il semblait si épanoui avec elle… Enfin, maintenant qu’il était libre, beaucoup de jeunes filles tenteraient leur chance, dont Joséphine qui avait le béguin pour lui depuis un moment. Elle avait même demandé à son amie ici présente de jouer les entremetteuses, chose qu’elle détestait faire.

Merryl s'était retourné et lui avait sauté au cou. Le premier mouvement de surprise passé, il répondit par une légère étreinte et lui sourit quand elle lui dit que ce n'était pas grave qu'il l'interrompe. C'est qu'elle était avec des amies, des filles de leur maison. Il chercha un instant leur nom dans sa mémoire, il connaissait les noms de tout les Poufsouffles même si c'était une discipline assez difficile qu'il s'imposait ainsi. Il n'eu pourtant pas le temps de les retrouver puisque Merryl leur disait de partir. Bon, ba, si c'est ainsi, il n'avait pas besoin de se torturer l'esprit. Le petit jeu de l'amie de Merryl ne lui avait pas échappé mais il fit mine de ne pas l'avoir remarqué puisque ça se voulait secret. Ce n'était pas la première fois qu'on soupsonnait Alexander de vouloir autre chose que son amitié à Merryl, mais la jaune et noir savait ce qu'il en était et lui aussi, c'était le principal. D'autant qu'il était presque tout le temps avec une fille, il se demandait bien pourquoi Merryl plus qu'une autre devait souffrir des rumeurs. Elle avait un petit ami en plus à ce qu'il savait ! Enfin... l'un des mystères de Poudlard supposait elle.

Répondant à la question de son amie une fois seuls, il ne réfléchit pas trop "Je vais bien, le célibat et moi ne sommes pas trop amis mais je me trouverais une nouvelle petite amie bientôt. Je suis sûr que votre amie serait ravie que je lui propose..." Et laissant un silence juste pour le plaisir de taquiner Merryl, il conclut "Mais je cherche plutôt dans ma classe, en fait je pense même avoir déjà trouver." Et pour ne pas trop s'étendre là dessus il continua à parler. "Ma mère vous salue au fait... mais et vous, comment allez vous ?" Lui demanda-t-il avec un sourire aimable tout en marchant d'un pas tranquille en direction du château. Maintenant si il y avait du vent, elle ne s'envolerait pas... Du moins il le pensait en la regardant.

Côte à côte, les amis de Poufsouffle marchaient vers le Saule Cogneur sans trop faire attention. Le regardant, elle perçut quelques petits changements. Sa voix avait mué mais était toujours aussi agréable et séduisante à entendre. Son style s’était plus affirmé, il avait encore plus de classe qu’à l’habitude. Et malgré entendre tous les soirs Joséphine clamer la beauté du préfet, la petite Merryl n’avait d’yeux que pour son Erwan chéri.

Riant à la réponse d’Alexander, elle répondit : « Joséphine n’a que ton prénom à la bouche en ce moment. Elle ne se dirait pas non si tu lui proposais de sortir avec… », et là, même si elle n’avait pas de sentiments amoureux pour lui, elle manifesta un brin de jalousie, « m’enfin je ne te la conseille pas. Même si c’est mon amie, elle n’est pas très … éveillée. ». Malgré ces petites précisions, le jeune homme signala qu’il préférait se voir en compagnie d’une jeune fille de son âge, et pensait même avoir trouvé l’heureuse élue. La petite fille se contenta d’un bref sourire, à près tout, ça ne la regardait pas de savoir sur qui il avait jeté son dévolu. Mais, elle ne voulait pas que son meilleur ami ait à nouveau le cœur brisé.

Par chance, le sino-anglais changea de sujet de conversation. Présentant les amitiés de sa mère, il se renseigna sur elle, comment elle allait ? « Disons que je vais bien ! », conclut-elle en jetant un bref coup d’œil à l’arbre qui commençait à s’agiter à leur approche, un autre à son ami, et puis regarda ses pieds tout en prenant la direction de l’école. Ce qu’elle ne voulait pas lui avouer, c’est qu’elle était terrorisée par les bruits qui courraient à propos de Vous-savez-qui. Mais elle ne voulait pas inquiéter Alexander, et ajouta en le regardant avec le sourire : « Un peu de difficulté avec les cours de Madame Ombrage et de Monsieur Rogue, mais Erwan m’aide pour les potions. Pour ce qui est de la Défense contre les Forces du Mal, même avec son aide, je ne m’en sors pas du tout. »

//Vaut mieux tard que jamais//

Alexander écouta les propos de son amie avec un intérêt non dissimulé. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu ! Il ne voyait vraiment pas le temps passé avec toutes ses occupations... Il avait une vraie vie d'enfer. La journée il avait cours, après les cours il avait entraînement de Quidditch (avions nous déjà soulever le problème de son manque de passion pour ce sport ?), après l'entraînement il avait ses devoirs et enfin il devait faire des rondes pour ensuite passer une nuit courte et recommencer la même chose le lendemain. De temps en temps, dans ces journées un peu morne, Jade arrivait et illuminait ses moments d'ennuis et de mélancolie par sa présence. Il avait l'impression qu'elle le rendait... plus vivant ? Oui, quelque chose comme ça. Merryl lui donnait aussi cette impression sauf que dans le cas de la jeune fille de sa maison c'était totalement dénué de tout désir physique. Il la voyait plutôt comme une petite soeur dont la présence était bénéfique. Elle aurait pourtant pu lui plaire mais il aurait fallu qu'il la connaisse autrement. Dés les premiers temps il l'avait prise sous son aile mais en faisant d'elle sa protégée il en faisait aussi une intouchable pour lui même. Personnalité complexe que notre Alex... Il était bien allé s'éprendre d'une Serpentard.

"Je vois..." dit il quand elle lui parla de son amie puis lui répondit qu'elle allait bien. Il ne voyait pas trop quoi dire d'autre. Le sujet des cours relança un peu la conversation "J'en ai pris mon parti, je dors les yeux ouverts au cours de madame Ombrage. Je ne pense pas que cela soit un mal, je suis capable de lire mon manuel sans elle. Vous ne devriez pas vous faire trop de soucis, l'an prochain nous changerons encore de professeur."

Ce poste était maudit paraissait-il, il n'y avait donc pas de raison pour que l'an prochain il n'y est pas encore un nouveau professeur de défense contre les forces du mal, il avait une confiance aveugle dans cette malédiction. Pour changer de sujet, il observa le saule cogneur et dit "C'est bizarre ce saule quand même... je ne comprendrais jamais pourquoi ils ont mis un arbre comme celui ci dans une école." Il s'était fait plusieurs fois la remarque et il ne voyait toujours pas d'intérêt à tout ça.

Observant les mouvements de l'arbre, il se demanda soudain si son amitié avec Merryk n'avait pas été entamé par une si longue séparation. Bien entendu, elle lui avait sauté au cou, mais ce n'était peut être que la marque d'un bon caractère. Elle était une gentille poufsouffle après tout, elle ne voulait peut être pas lui montrer qu'elle lui en voulait. Se faisant son petit film personnel, il commença sa parona et soudain, se tourna vers Merryl et lui demanda de but en blanc "Dites moi mademoiselle Hawkins, vous ne m'en voulez pas j'espère du fait que nous ne nous soyions pas vu ces derniers temps ?" et il attendit la réponse.

[504 mots]

@@@