Seule dans le parc (libre !!!!)

On ne pouvait pas dire que le petit Daniel était un modèle de sociabilité. Même au sein de sa propre maison, il avait bien du mal à aller vers les autres ne serait-ce que pour demander l’heure. A vrai dire, il préférait grandement rester seul plutôt que se confronter aux autres élèves. Dans son esprit, la plupart des enfants étaient moqueurs et sournois et les éviter était la meilleure chose à faire pour se préserver.

Le Serpentard avait donc passé ses premiers mois au château dans la solitude la plus parfaite, se réfugiant dans ses devoirs ou dans son unique ouvrage de magie noire. Il éprouvait une passion véritable pour cette magie occulte mais il n’avait pas l’impression de pouvoir la satisfaire correctement ici. A Poudlard, la magie obscure était en effet tabou et les rares ouvrages évoquant le sujet étaient enfermés dans une partie inaccessible du château : la réserve de la bibliothèque. Rageant contre cette règle idiote qui l’empêchait d’aller trouver les informations dont il avait besoin, Daniel se contentait donc de relire son ouvrage qu’il connaissait déjà par cœur en attendant de trouver un moyen sûr d’aller fouiner dans la bibliothèque.

Ne pouvant pas exercer sa passion à fond et refusant de sociabiliser avec les autres élèves, il n’était pas rare que Daniel s’ennuit dans sa salle commune et du coup il se lançait régulièrement dans des grandes balades tout seul, longeant la forêt interdite et l’observant de longs moments pour tenter de savoir si de réels démons y vivaient.

Aujourd’hui, le jeune Serpentard comptait faire une nouvelle balade, mais celle-ci se promettait plus excitante car avait un nouvel instrument : des sortes de jumelles magiques qu’il avait chippé dans le dortoir d’un Serpentard d’une année supérieure. Il avait vu ce garçon s’en servir une fois et depuis il ne rêvait que de les voler et de les utiliser pour son projet de recherche. Ces jumelles permettaient de voir a travers d’un certain nombre d’objets et Daniel songeait qu’elles seraient idéales pour voir ce qu’il y avait derrière les premiers arbres de la forêt. Trouver les jumelles ne fut pas une chose facile car une fois qu’il eut repéré le dortoir du garçon il eut du mal à découvrir leur emplacement dans la chambre. Il dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir enfin à les voler mais il y arriva à force de patience et une fois les jumelles en sa possession, il se hâta vers le parc pour les essayer.

En chemin, il marcha d’un pas rapide, croisant un groupe d’élèves plus âgés qui riaient. Baissant la tête pour cacher son trouble (oui après tout il portait des jumelles volées), il accéléra le rythme tout en dissimulant son objet du mieux qu’il pouvait derrière sa cape. Sentant le rouge lui monter aux joues, il se serait bien mis à courir mais avait peur de paraître suspect.

Une fois le groupe dépassé, Daniel se remit à respirer : plus rien à craindre ! Il ralentit l’allure jusqu’à croiser une fille assise au pied d’un arbre et en train de pleurer. La fille avait probablement son âge et elle avait l’air vraiment très triste. Etrangement Daniel sentit son cœur se serrer car il s’était retrouvé de nombreuses fois dans cette situation : pleurant tout seul car quelqu’un s’était montré cruel avec lui.

Bien qu’il faisait son maximum pour éviter de cotoyer d’autres élèves, il se sentit touché par la détresse de cette fille et ne put s’empêcher d’aller la voir. Une fois devant elle, elle releva son visage baigné de larmes et il se sentit complètement interdit ne sachant que dire pour la consoler. Il avait l'impression de passer pour un parfait idiot à rester là sans rien dire ce qui le fit de nouveau rougir. Il se racla toutefois la gorge et se lança dans quelques paroles maladroites pour consoler la jeune fille.

“Je sais ce que ça fait de pleurer tout seul… Mais ça va passer t’en fais pas… ”

Et fouillant dans ses poches, il en retira son mouchoir brodé qu’il lui offrit pour qu’elle sèche ses larmes.


¤ 685 mots ¤

§§§

Zita hésita. Devait-elle- prendre le mouchoir que le offrait ce garçon inconnu?
Elle resta là, sans rien faire, le garçon tendant son mouchoir. La fillette raisonna:

* Tu es stupide Zita, quelqu'un viens à toi, et tu refuses son aide ?*

Elle s'empressa de prendre le joli mouchoir brodé, en disant un tout petit "merci" au garçon. Tenant le mouchoir en main, Zita ne sut quoi en faire. Elle n'avait pas la force de se moucher dedans tant il était joli, et finement brodé, par des fils en soie, à première vue. Elle se contenta donc de sécher ses larmes qui dégoulinait sur ses joues. Zita était gênée. Un garçon venait vers elle car la pauvre petite fille à sa maman venait d'avoir un gros chagrin. Zita n'était qu'une pleurnicheuse, qui ne pouvait retenir ses larmes en public. Ce garçon était certainement dans son cas: loin de ses parents et de sa famille, mais il n'en pleurait pas pour autant. il faisait preuve de courage, lui, et pourtant sa maison n'était pas Gryffondor, mais Serpentard comme put le reconnaître Zita. elle, c'était une Gryffondor, qui ne méritait pas d'être dans cette maison, car pour l'instant, elle ne savait que pleurer. Zita rougis à cette idée.Elle reprit son courage et ne se laissa pas dominer; cependant, elle fut reconnaissante envers le Serpentard:

"Merci, merci de m'avoir apporté ton aide, mais maintenant je vais me débrouiller toute seule. Si les garçons devaient venir consoler les filles à chacun de leur chagrin ils n'ont pas fini! Mais, moi je ne suis qu'une petite peste, qui pleure pour un rien, alors se ne serait pas sage pour un Serpentard de rester avec une incapable, une petite fille de 2 ans. Tu devrais avoir honte...*

La fillette se remit à pleurer; Elle devait avoir vraiment une énorme réserve de larmes vue le nombre qu'elle laissait couler par jour. Zita était encore plus belle quand ses yeux étaient remplis de larmes. Son père l'aurait pris pour un ange. Et sa mère, la cajolerait, la prendrait dans ses bras et l'appellerait sa petite puce. mais ce garçon n'allait pas la prendre dans ses bras, lui apporter un peu d'affection. Zita savait bien que les Serpentards n'étaient pas réputés pour leur gentillesse. Certaines mèches de ses beaux cheveux dorés lui tombaient sur le visage. Elle avait peut être devant elle le plus beau garçon, celui de ses rêves, mais Zita n'y prêtait aucune importance. Plus rien n'avait de l'importance pour elle à part de recevoir un peu d'affection et de se sentir aimé. Zita savait bien que beaucoup de personnes l'aimaient. Mais elle trouvait injuste que ces personnes ne le lui disent pas en face: On t'aime Zita, tu n'es pas seule.
Sa soeur, Gabrielle, était l'être le plus cher à ses yeux. Elle était certainement à l'autre bout du globe. La personne qui pensait à elle, qui aurait eut les mots pour la consoler, la réconforter, et lui donner un peu d'affection, était loin, très loin, trop loin d'elle. Elle était là, comme une pommée, à se morfondre, et à côté d'elle un gentil garçon lui apportait de l'aide, mais elle n'y prêtait aucune attention. Elle trouva ça injuste et esseya comme elle le put de réparer sa bêtise:

"Excuse moi, j'ai été méchante, je ne voulais pas te faire de la peine, mais mon esprit est confus, et j'ai le moral à 0. Si tu pouvais m'apporter un peu d'aide j'en serais vraiment reconnaissante. "

Zita lui fit les yeux doux, et attendit avec impatience sa réponse"...

La fille prit son mouchoir mais ne l’utilisa que pour tamponner les larmes qui coulaient le long de ses joues. ¤ Elle ne devrait pas avoir peur de l’utiliser, j’en ai d’autres… ¤

« N’hésite pas à te servir du mouchoir, je te le donne… »

¤ Comme si j’allais reprendre un mouchoir usagé, beurk ! ¤ Le temps que la Gryffondor arrête de pleurer et prenne la parole, Daniel resta là à l’attendre, se demandant pourquoi elle pouvait bien être aussi triste. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ça n’était pas un chagrin complètement étranger au comportement des autres élèves envers elle. Alors qu’il la regardait l’air impassible - cachant toujours tant bien que mal sa paire de jumelles - elle prit la parole pour l’inviter à s’en aller.

¤ ??? ¤

Daniel ne s’attendait pas à se faire rabrouer et instantanément il fit un pas en arrière pour retourner à ses activités premières. La fille n’avait pas été méchante – elle l’avait même remercié – mais elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle voulait être seule maintenant. Le Serpentard aurait du s’en douter car il aurait réagi exactement pareil.

« OK… »

Il allait tourner les talons quand elle se remit à pleurer. Il resta à la regarder encore quelques secondes avant de baisser les yeux et de tourner la tête. C’est à ce moment là qu’elle l’appela, qu’elle s’excusa pour sa remarque de tout à l’heure et qu’elle sollicita son aide. Interdit, Daniel ne savait trop que faire. Il ne comptait pas lui consacrer tout son après-midi et d’ailleurs, il ne savait même pas pourquoi elle pleurait. Poussant un soupir, il releva ses yeux pâles sur elle et lui dit d’un ton neutre et détaché.

“Tu ne m’as pas fait de peine… ”

Réflechissant à la suite de la phrase de la jeune fille, le Serpentard se demandait si ça valait vraiment le coup d’essayer de l’aider. Elle faisait peut-être partie de ces élèves égoïstes qui prennent toute l’aide dont ils ont besoin sur le coup et qui ne montrent aucune reconnaissance par la suite. Daniel préférait mieux en savoir plus sur elle avant de répondre de façon positive à sa requête.

« C’est quoi ton problème ? »

Le garçon ne souriait toujours pas, pourtant sa voix était plus douce bien que toujours un peu sur la défensive.

Zita rangea le mouchoir offert par le garçon dans sa robe de sorcier. Elle regarda Daniel avec un regard qui ne semblait ni bon ni mauvais. Zita avait un doute. Devait- elle se confier à un Serpentard ? Il lui était peu recommandé. Mais Zita ne pouvait plus faire demi-tour. Elle lui avait demandé son aide, et ce n'était pas le moment de faire péter les plombs au jeune homme. Il n'avait certainement que faire d'une petite fille qui pleurait car son papa et sa maman lui manquait très fort.... le garçon ne lui avait pas adressé un seul sourire depuis le début de leur conversation. Alors, Zita fit une chose inconnue. Elle non plus ne lui sourit pas. Elle le regarda d'un air sombre et d'un regard glacial. Cependant, dans les yeux pâle du garçon, Zita voyait un peu d'amitié. Sa voix s'était aussi un peu adoucit, depuis son premier mot. La fillette le fixa, et sans bouger d'un poil son regard lui dit, d'une voix, plutôt froide, mais avec dans le fond un peu de sympathie:

"C'est gentil à toi de m'apporter de l'aide. Cependant je pense que les jeunes filles qui se sentent seules, et sans un grain d'affection, tu ne tant soucis guère. Et bien, si c'est le cas, je crois que je me suis adressée à la mauvaise personne. Et puis, les Serpentards, ne sont pas très bien réputés pour leur gentillesse, et à première vue, je t'ai trouvé bien froid. Mais, comme je te l'ai dis, j'accepte volontié ton aide, je ne suis pas méchante, et je suis très reconnaissante déjà que tu sois venue à ma rencontre, ce qu'un autre Serpentard n'aurait peut être jamais fait..."

Zita termina là. Daniel, la regardait bizarrement et oublia ses jumelles, qu'il laissa en partie découvrir. Zita ne fut pas surprise, et se douta vite, que se n'était pas les siennes. D'un air triomphant elle annonça:

"Oh, mais tu me cachait quelque chose. Mais ne t'en fais pas, je suis sympa MOI, et je n'irais pas crié dans tout ton dortoir que tu as volé une paire de jumelle. Je me trompe ?
Je ne vais pas te dénoncer, alors, s'il te plaît, sois reconnaissant, et montre moi un peu d'affection. "

La Gryffondor se laissa aller, et lui sourit. Zita n'était pas le genre d'amie à dénoncer les gens. Elle avait le don de la confiance, et face à ce Serpentard, qui se montrait à la fois gentil et froid, Zita s'était montrée reconnaissante de la gentillesse étonnante de ce Serpy. S' il se montrait un peu plus accueillant, Zita elle aussi se montrerait reconnaissante.... Elle resta assise, derrière le soleil qui se couchait. Elle regarda au loin, la boule de feu, disparaitre, et la lune qui se levait. C'était une belle journée, et Zita voulait qu'elle le reste.

Daniel fut choqué par les paroles de la Gryffondor. Elle s’était permise de le juger en un temps presque record et elle lui avait prêté quelques intensions mauvaises alors que pour une fois, il s’était montré altruiste ce qui n’était pas dans ses habitudes. Il aurait pu se reconnaître dans la réponse de la jeune fille, lui qui jugeait si facilement les gens, cependant comme il avait réellement l’impression de s’être montré très aimable, il se vexa.

¤ En plus ça fait deux fois qu’elle me parle de ma maison… Si elle savait comme je m’en tape de ma maison ! ¤

Ouvrant une parenthèse dans son esprit, le jeune Serpentard commença à se demander si les personnes de sa maison n’étaient pas devenues désagréables uniquement parce qu’ils étaient rejetés par les trois maisons « parfaites » : Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle.
Ne sachant trop comment répondre à la fille qui l’accusait de pleins de choses – peut-être vraies mais infondées – Daniel décida de se montrer aussi désagréable qu’elle pouvait l’être.

« Nan t’as raison je m’en fous des filles qui pleurent, c’est pour ça que je suis venu te voir, pour me moquer de toi parce que je suis un Serpentard méchant ! »

Ironie mordante… Il allait prendre congé de cette Gryffondor quand il manqua de faire tomber les jumelles par terre. Par un manque de chance incroyable, la fille le remarqua et l’accusa d’avoir volé les jumelles.

¤ Mais qu’elle parle moins fort ! Et puis comment elle peut le savoir ? ¤

Rougissant jusqu’aux oreilles de façon très voyante (et oui qui dit peau très blanche dit peau très rouge en cas d’embarras certain), Daniel était vraiment gêné d’être percé à jour. Il songea toutefois à démentir car il ne tenait vraiment pas à ce qu’une autre personne que lui connaisse son petit secret et tente de s’en servir contre lui.

« Tu dis n’importe quoi, c’est mes jumelles, je les ai pas volées ! Tu mens et en plus t’essayes de me faire du chantage ! »

Toujours rouge, Daniel se sentait maintenant terriblement mal à l’aise face à cette fille qui au début semblait très triste et qui maintenant se montrait assez dure avec lui. Il aurait pu avoir une très mauvaise opinion d’elle mais il était troublé car elle venait de lui sourire. Il ne savait vraiment plus quoi penser d’elle.

¤ Elle est vraiment bizarre… ¤

Le seul fait qu’elle lui ait souri l’empêcha de partir. Il ne savait cependant plus quoi faire avec elle, elle venait de le traiter de voleur (ce qui était vrai mais quand même) et d’égoïste (ce qui était vrai aussi mais elle n’était pas sensée le savoir !) mais pourtant elle lui souriait et continuait de lui réclamer de l’affection. Hésitant, il lui posa une nouvelle question, de plus en plus sur la défensive :

« C’est quoi ton nom ? »

Zita n'en revenait pas des paroles du Serpentard. Elle eut envie de lui jeter quelque chose à la figure pour qu'il la laisse tranquille. mais, à sa grande déception, Zita n'avait rien à sa portée, à part un peu d'herbes qui ne ferait pas de mal à une mouche. La conversation était en train de tourner au massacre, mais Zita s'en fichait. Il la cherchait et bien il la trouverait....

"Tu me blesses, et après tu viens vers moi pour me demander mon nom ! En plus tu m'accuses de faire du chantage. Et bien, hors de ma vue, je n'ai pas besoin de toi, et tu l'as dis toi même que tu t'en fichais des filles qui pleurent. Et si c'est pour me ridiculiser que tu es venu, tu peut partir sur le champ ! "

Zita sentait les larmes lui venir aux yeux, elle les ferma, pour faire fuir l'image du garçon, qu'elle détestait. Puis, reprenant espoir, elle lui jeta, le plus fort qu'elle le put:

"Et puis, si ces jumelles sont à toi, je penses que je vais pouvoir, aller le crier partout, si ça ne te dérange pas ! "

Elle éclata en sanglots. Elle avait perdu le combat, mais, cependant elle n'avait pas dit son dernier mot. Elle n'osa pas le regarder en face mais, elle arriva, avec les dernières forces qui lui restaient, à crier le plus fort qu'elle le pu, en s'arrachant presque les poumons:

" Va t'en !!!! Tu t'en fou de moi, tu t'en fou de mes soucis, de mon chagrin que je supporte jour après jour, d'être sans amis, tu serais capable de me laisser mourir ici, ça aussi, je suis sûre que tu le ferais. Tant pis, je t'avais trouvé plutôt sympa, mais tu es juste là pour me ridiculiser, je te détestes !!! "

Zita ramassa son sac au plus vite, le mit sur son épaule, renifla, mais n'arrivant pas à cacher ses larmes, qui dégoulinaient sur ses joues. Le Serpentard ne comprenait pas tous ce qu'elle éprouvait, elle s'enfuit, laissant devant les pieds du jeune homme, le mouchoir, joliment brodé, et que Zita avait trouvé merveilleux il y a quelques instants. Maintenant, elle aurait préféré crachait dedans et le maudire. Elle s'enfuit, et courut le plus vite qu'elle le put; Cependant elle se retourna et lui lança:

"J'ai été reconnaissant en te trahissant pas, alors, rends moi ceci !, Mon nom est Zita, Zital Gardel."

Elle s'arrêta en plein milieu du parc, regardant Daniel. Allait -il venir vers elle ? ou allait-il la laisser là, seule ? Zita n'en savait rien.

La fille n’avait rien compris à sa phrase ironique. Il n’avait jamais eu l’intention de se moquer d’elle mais apparemment elle n’était pas assez fine pour comprendre le 2ème degré de ses paroles. Elle éclata de nouveau en gros sanglots mais cette fois-ci Daniel savait pourquoi. Ça aurait pu lui faire de la peine si elle ne s’était pas montrée si méchante l’instant d’avant. En plus, elle avait une façon de tout ramener à elle qui donna envie à Daniel de lui coller une bonne baffe juste histoire qu’elle arrête de chouiner deux secondes.

¤ Et alors ? Elle est pas seule au monde à être triste ? Elle croit que j’en ai à la pelle des amis moi ? ¤

Daniel aurait parié son livre de magie noire qu’il avait moins d’amis qu’elle ici et cette idée l’enragea presque. Elle était jolie comme tout et à Gryffondor et tout le monde savait que Gryffondor était la maison par excellence. Bien que tous ses cousins ou presque soient à Serpentard, tout le gotha du monde sorcier ne venait-il pas de Gryffondor ? Etant une Rouge et Or, la petite Zita n’aurait aucun mal à s’attirer la sympathie des autres, c’était une évidence pour le jeune Sallers.

Au fur et à mesure que Zita parlait, le regard de Daniel commençait à se faire plus méchant et il serra les poings (façon pour lui de retenir ses coups). Elle lui reparla des jumelles, menaçant encore de le dénoncer ¤ La garce ! ¤ puis ramassa ses affaires avant de s’éloigner pour lui crier qu’elle le détestait. S’en était trop ! Daniel alors qu’elle faisait mine de partir se rapprocha de quelques pas pour lui crier à son tour ce qu’il pensait d’elle.

« MES INTENTIONS N’ETAIENT PAS MÉCHANTES, C’EST TOI QUI A RIEN COMPRIS !!! ET PUIS D’ABORD T’ES PAS LA SEULE A AVOIR DES SOUCIS, TU CROIS QUE J’EN AI BEAUCOUP DES AMIS MOI ? TU CROIS QUE ÇA SERA PLUS FACILE POUR QUI DE S’EN FAIRE DES AMIS HEIN ? TOI TU ES JOLIE ET TU ES A GRYFFONDOR, MOI TU L’AS DIT TOI-MÊME, JE NE SUIS QU’UN SALE SERPENTARD ! TU ME DÉTESTES ? C’EST PARFAIT ! VA TE FAIRE DES AMIS AILLEURS DANS TA MAISON DE GENS PARFAITS ! DÉGAGE ! HORS DE MA VUE ! ET TIENS ! »

Pris d’un accès de colère, Daniel brandit les jumelles et les lança de toutes ses forces sur Zita, espérant la toucher et lui faire très mal. Lorsque les jumelles touchèrent le sol elles se cassèrent dans un bruit de verre brisé bien caractéristique. Il lui tourna alors le dos mais ne bougea pas pour autant.

¤ C’est à elle de partir, pas à moi. Quelle peste ! Quelle c*** ! Quelle… quelle… ¤

Daniel dut se retenir pour ne pas se mettre à pleurer à son tour. Il en avait marre de ne croiser que des gens qui n’en valaient pas la peine. Même la plus innocente et la plus fragile des filles parvenait à lui faire de la peine parce qu’elle se méfiait de lui et qu'elle l'accusait d'avoir de mauvaises intentions…

¤ M’en fous, tant pis pour elle ! Si j’avais accès à la réserve de la bibliothèque, je la maudirais sur 3 générations ! ¤

Zita resta plantée là, en plein milieu du parc, ruisselant de larmes, et devant elle des jumelles en miettes. Un peu plus loin, Daniel, lui tournait le dos, mécontent. Zita avala ses larmes et essaya comme elle le pu de réfléchir un peu.

*Zita, tu as été stupide, ce garçon est allé vers toi, et c'est comme ça que tu le remercie ?
Non, va lui faire des excuses, tu est bête et tu n'es pas la plus malheureuse au monde. *

La Gryffondor avait eu tort, et à présent s'en voulait beaucoup. Doucement, pour ne pas faire peur au garçon, Zita s'approcha de lui. Elle prononça, malgré sa voix troublée par le chagrin:

"Désolé.... Je m'en veux, j'ai été stupide. C'est vrai, je ne suis qu'une pleurnicheuse, je mériterais de ne pas éxister. S'il te plait, pardonne moi. Je ne voulais pas te blesser, jamais je me suis conduite ainsi, je ne sais pas ce qui m'a pris...."

Zita avait dit ces mots avec douceur et calme. La douleur qu'elle portait il y a quelques instants avait disparu, le calme après la tempête... La fillette fit demi-tour, et alla chercher les jumelles cassées. Elle sortit sa fine baguette, et prononça le sort: Réparo.
Les jumelles se réparèrent comme par magie. Zita les pris, et revint vers Daniel. Elle posa les jumelles dans ses mains tout en disant:

"Je te fais confiance, et maintenant, je sais que c'est les tiennes "

Elle lui sourit. Puis, la Gryffondor fit un geste étonnant, car elle était normalement sage et ne violait pas les règles. Mais là, la Zita sage, sortit laissant place à une Zita courageuse.
D'un geste brusque et inattendu, elle arracha le blason rouge et or, qui était cousu sur sa robe. Elle le jeta par terre et, se tourna vers Daniel qui était tout étonné:

"Gryffondor est peut être ma maison, mais elle ne sera jamais supérieure à Serpentard. Les quatre maisons sont à égalités. Je suis fière de ma maison, mais aussi de la tienne et des deux autres ! "

Zita le regarda, et lui fit un sourire doux, toute colère était partie. Elle était heureuse, et attendait plus que Daniel lui pardonne. Elle le voulait plus que tout !

Fâché, Daniel attendit sans bouger que la fille s’en aille pour partir à son tour mais… elle n’en fit rien. Au contraire elle revint vers lui d'un pas éthéré et lui présenta des excuses. Elle avait maintenant l’air tellement calme qu’il semblait presque impossible que ça soit la même personne qui ait prononcé des paroles aussi dures l’instant d’avant. Cependant le Serpentard était rancunier et il n’appréciait pas les personnes lunatiques : celles sur qui on ne pouvait pas se fier tellement leur humeur était changeante.

¤ Une vraie girouette celle-là ! Insupportable ! ¤

Le garçon n’avait plus envie de pleurer maintenant qu’elle s’était excusée, mais il avait toujours envie de la détester car il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Elle se montrait tellement mielleuse désormais que ça en était suspect. Elle alla même jusqu’à lui réparer les jumelles et les lui remettre dans les mains.

¤ Tu parles, elle me croit toujours pas oui ! ¤

Dans l’attitude du boudeur et ne prononçant toujours pas le moindre mot, il leva des yeux chargés de colère contre la Gryffondor malgré le fait qu’elle se montre désormais souriante et « gentille ». Il la regarda avec surprise arracher son blason et faire l’éloge de leurs deux maisons.

¤ ??? ¤

Elle avait l’air heureuse en cet instant… Mais Daniel n’était pas du genre à passer l’éponge facilement. Et puis il l’avait déjà vue passer du rire aux larmes en une fraction de secondes l’instant précédent. Ne sachant pas comment réagir, il resta sur la défensive et continua de se montrer agressif avec la fille.

« C’est trop tard ! Fallait réfléchir avant de parler. Garde ton blason et ta sollicitude pour toi ! Les filles comme toi qui ne savent pas ce qu’elles veulent et qui pleurent à tout bout de champs, je les déteste ! »

Jetant un dernier regard chargé de haine à Zita, il lui tourna de nouveau le dos mais cette fois-ci commença à s’éloigner avec les jumelles sous le bras. Un instant il avait songé à les relancer sur la tête de la jeune fille mais après tout, ces jumelles étaient un objet précieux, pourquoi risquer de les abimer pour une fille comme elle ?