Boum Badaboum! ~ PV ~

Jack avait écouté attentivement le récit de Wendy et de Siegfried, il avait prit un air qui le rendait intelligent, comme s'il s'agissait d'un inspecteur de police qui enquêtait sur une affaire de crime et qui avait, devant lui, deux témoins oculaires. Sauf que là il n'y avait pas de crime, seulement un problème d'ententes à cause du comportement de chacun. Il finit par hochait la tête affirmativement alors que les deux élèves se lançaient, une nouvelle des fois, des reproches et des injures. Des injures polies, certes, mais des injures quand même. Il finit par se caresser le menton délicatement avant de reprendre la parole, mais cette fois-ci d'un ton plus las et exaspéré que celui d'avant où il était plutôt en colère.

Jack : Bande de gamins.

Le jeune Poufsouffle avait un certain tact, mais là il semblait plutôt du genre direct. Souriant, mais direct. Pour le garçon, il était temps de mettre ses amis d'accord. Il n'espérait pas que ces deux-là s'entendent, c'était fichu d'avance, mais au moins il allait tenter de faire quelque chose pour ne pas voir ces deux-là s'entretuer.

Jack : Vous n'êtes que des gamins et c'est un enfant moins âgé que vous qui vous fait la remarque.

La psychologie pouvait fonctionner, cela pouvait les faire réagir. Il ne fallait pas trop espérer du côté de Siegfried, mais cela pouvait fonctionner chez Wendy. Ils avaient chacun un fort caractère, l'une était une tête de mule et l'autre sans moral, ou du moins il ne suivait que sa propre moral. Une Poufsouffle contre un Serpentard : c'était un duel bien plus explosif que si c'était un Gryffondor à la place de Wendy.

Jack : Wendy. Il faut que tu saches que mon ami Siegfried est du genre particulier. Sûr de lui et de ses capacités, mais ça tu l'as remarqué déjà. Il faut le pardonner de sa réaction excessive, mais le problème chez lui, comme chez de nombreux garçons, c'est sa fierté. Quand une fille se voit être plus doué que notre cher jeune homme, il a tendance à perdre son sang-froid et donc à faire n'importe quoi. Je me rends compte qu'il ta fait du mal et si cela ne tenait qu'à moi, je lui aurai jeté un le même nombre de sortilèges sur lui qu'il t'en a lancé. Mais en tant qu'élèves de Poufsouffle, nous devons savoir pardonner.

Et d'une ! Il espérait que Wendy réagisse positivement face au sourire et à l'air enjoué du jeune garçon. Après tout, qui pouvait résister face à la bouille si mignonne de notre jeunot internationale ? Personne. Il était tout simplement à croquer...et fallait espérer que Wendy voulait en croquer un bout pendant que le Poufsouffle s'occupait de son meilleur ami avec le même sourire, mais avec une arme différente.

Jack : Siegfried. Je ne vais pas y aller par quatre chemins avec toi vu que cela ne servira à rien. Tu peux considérer Wendy comme bon te semblera, après tout je ne pense pas pouvoir te faire changer d'avis, mais j'aurai une faveur à te demander en qualité d'ami. Je ne veux plus que tu la considères comme une chose, une hypocrite, une simulatrice et une menteuse devant moi, mais une jeune demoiselle. Je t'en serai infiniment reconnaissant. Ah oui, une dernière chose très importante que tu pourras sûrement comprendre puisque je suis un Poufsouffle. Je me suis déjà fait avoir, du moins selon ton point de vue. Tu te rappelles d'une phrase que je t'ai dite à une certaine période de l'année dans un certain endroit de l'école...je ne pense pas avoir besoin de te faire un dessin.

Et voilà, tout était dit. Au moins les choses étaient enfin claires et il fallait désormais apporter un point d'honneur à tout cela. En tant que chef de cette parodie de cérémonie de réconciliation bidon, Jack finit par faire un immense sourire où il pus montrer sa dentition parfaite avec ses dents toutes blanches.

Jack : Je ne vous demanderai pas de vous embrasser ni de vous faire la bise, mais serrez-vous au moins la main et que je ne vous vois plus vous disputer devant moi...sinon je risquerai véritablement de m’énerver.

Ça c’était un jeune garçon qui savait remettre les choses à leur place...maintenant il fallait juste espérer de ne pas s’être attiré les foudres de chacun. Cela était bien plus difficile de faire croire que l’on était détendu alors qu’au fond de soi on est véritablement crispé à l’idée de voir deux de ses amis se déchirer.

« Je ne profite de la crédulité de personne, je n’ai personne à convaincre. Mes preuves, je ne les fais qu’à moi-même. Je ne me compare à personne, je suis moi, point final ! » Qu’est-ce qu’il était agaçant alors, à la piquer sur des points aussi inexistants qu’inventés de toutes pièces !

Jamais personne n’avait fait de remarque de la sorte à Wendy. Tout simplement parce que sa famille adoptive la traitait comme une vraie petite princesse, passion de Maman pour les contes oblige. Même Charles prenait des pincettes pour la réprimander. Mais même en étant pourrie gâtée, la jeune fille n’était pas du genre à demander trop en temps normal, les réprimandes restaient donc rares…

Vexée, Wendy avait ouvert la bouche une fois… deux fois… trois fois comme un poisson hors de l’eau, pour finalement la fermer, et grimacer sa colère, comme une petite fille qui boude. Elle croisa les bras sur son torse, et leva son nez en l’air, les yeux plissé, ça ne lui plaisait vraiment pas qu’on ne la soutienne pas.

Même dans les pires moments de son inconscience notoire, on ne l’avait jamais reprise sur son attitude. Pire, on l’aimait pour ça. Alors pourquoi Jack, cette fois-ci, lui avait fait ces réflexions ? C’était de sa faute à elle peut-être, si Siegfried était si borné et plein de préjugés ? S’il était trop naze pour accepter que quelqu’un soit meilleur de lui sur un coup du hasard, c’était son problème, pas celui de Wendy ! Et en termes de perte de sang froid, Wendy avait bien tâté les lacunes de Siegfried sur ce point. Un peu trop tâtés à son goût d’ailleurs. Elle tiqua lorsque Jack prononça ‘n’importe quoi’. D’un coup de langue, elle lâcha un « tss ». On aurait pu se demander qui était le plus serpent des deux ennemis, en fait. Wendy sifflait plus que n’importe qui dans cette école, dites donc ! Une mauvaise manie qu’il faudrait éradiquer rapidement… Plus tard !

Elle avait un air dur et fier sur le visage, mais se décrispa un peu lorsque Jack, avec son grand sourire, annonça que s’il avait été sur place, il aurait rendu la pareille. Sean n’avait pas bougé, lui. Ou plutôt, il avait bougé très lentement, pour l’amener à l’infirmerie, après la bataille en fait. C’est sûr que les paroles ne changent pas le passé, ça lui avait fait un mal de chien sur le moment. Non mais vraiment !!!

Puis vint le moment où tout le monde est supposé se serrer la main, s’embrasser, se fondre dans les bras l’un de l’autre et se confondre en excuses. Jamais ! Non, là Wendy n’était pas d’accord pour pardonner à Siegfried ce qu’il lui avait fait l’année dernière. Pas encore, pas maintenant, et peut-être pas l’année prochaine non plus.

Elle était toujours plus en colère, ça lui bouillonnait dans la gorge, sans parvenir à sortir. Elle serrait les dents, pinçait les lèvres, et était crispée comme jamais. Si ce n’était pas son herbier dans son sac, elle aurait déchiré toutes les feuilles qui lui serraient passées sous la main.

Mais finit par prendre sur elle. Elle décroisa les bras, les laissa tomber contre son torse. Elle avait toujours les yeux révolver et les lèvres pincées, mais elle le ferait. C’était vraiment pour lui faire plaisir, parce que de son coté, elle n’avait pas très envie. Elle commença à tendre une main vers le Serpentard, tout en vérifiant que lui aussi tendait sa main. Tout en regardant dans une direction où elle était sûre de ne voir ni Siegfried, ni Jack. Pourtant, elle surveillait le premier du coin de l’œil. S’il ne bougeait pas le petit doigt vers elle, alors qu’elle faisait un effort, c’était terminé des essais de réconciliation.

C’est vrai, ce n’était pas la première fois que Wendy jugeait mal une personne. Mais par la suite, la personne avait su changer son image aux yeux de la jeune fille. Siegfried ne prenait pas cette peine. S’il ne la prenait pas maintenant, alors qu’elle faisait un effort, elle ne tenterait jamais plus rien en sa direction, Jack ou pas dans les parages !

Les idées de Jack avaient cette particularité d’être toujours… Etonnement stupide tant elles étaient naïves. Mais enfin, c’était justement cette stupidité cette naïveté qui plaisait a Siegfried, car son « ami » était de fait plus facilement manipulables plus facilement condescendant. Une bien drôle vision de l’amitié que Siegfried avait là. Mais venant de la part d’un enfant incapable d’aimer personne, c’était déjà une belle performance.
Mais à quand même… Jack espérait il qu’une simple poignée de main règlerait le problème ? Impensable… Siegfried et Wendy étaient comme l’eau et l’huile. Incapables de se mélanger aussi facilement. La première croyait à la générosité, et aux rapports affectifs, le second ne croyait qu’aux subterfuges, et aux manipulations.
Il tendit furtivement la main cependant mais hésita. Non pas pour se monter désagréable, non pas pour se moquer encore une fois de Wendy, seulement Siegfried avait une aversion naturelle pour les contactes physiques quels qu’ils soient. Il ne savait pas d’où lui venait cette phobie, mais elle était là, en lui, et il avait du mal à lutter contre elle. Et puis, il bloqua sur la remarque que lui avait lancé son ami. Il rabattu rapidement sa main vers lui, ce qui ne manu pas d’énerver un peu plus la poufsoufle.

Siegfried : « Et euh… Qu’est ce que tu m’as dit déjà... quand ça… ou ça… et à propos de quoi… Tu m’as dit tant de choses…. En fait… tu pourrais bien me faire un dessin, j’avoue que ça m’aiderait parce que j’arrive pas a faire l’image la… »

S’en suivit une discutions mimée entre Siegfried et Jack, profitant du fait que Wendy détournait le regard. Des signes qui voulaient dire a peu prêt : « de quoi tu parles », « ben tu sais bien… le truc… », « Ben oui, le truc… Tu sais bien, la chose… », « Aaaah, le machin là… », « Oui, le bidule que… », « Oui oui oui, le muche qui fait des choses », « voila, voila, c’est ça ». Oui, une discussion de tarés quoi. Siegfried tendit a nouveau la main, doucement, mais l’aversion du contacte physique fut encore une fois la plus forte. Et l’aversion qu’il avait pour Wendy aussi joua contre son geste. Il se retira encore une fois, malgré l’effort qu’il était prêt à mettre en œuvre pour son ami, cette hésitation devrait approfondir encore un peu plus le malentendu qui s’était créé entre lui et Wendy.

Siegfried : « Euh… Ecoute Jack, j’ai une meilleure idée, et si je l’aidais à refaire un herbier correct, ça ne serait pas plus utile et plus constructif ? Nan sérieux, tu vois... euh... tu comprends quoi … »

Encore une fois, l’offre de Siegfried était le résultat d’un effort et d’une bonne volonté de sa part, et encore une fois, ses paroles pouvaient être perçus comme de la méchanceté ou de l’entêtement. Alors qu’en fait, il s’agissait seulement de sa part, d’une réaction maladroite à une phobie stupide dont il était la première victime. Incapable d’aimer, incapable de toucher…

[507]

Il avait eu peur de la réaction de chacun, mais lorsqu'il vit Wendy faire le premier pas, il ne pouvait être qu'heureux. Il voyait soudainement en elle la bonté incarnée, c'était comme si des tas de petites fleurs blanches, accompagnaient par une grande lumière blanche également, étaient apparues dans son dos alors qu'elle tendait la main vers Siegfried. C'était un spectacle sublime, incroyable ! Il était sans voix. Alléluia mes frères !! Maintenant c'était au tour de Siegfried et ce dernier avait intérêt de tendre sa main s'il ne voulait pas passer un mauvais quart d'heure en compagnie du jeune Poufsouffle. Ce dernier pouvait être féroce quand il le voulait. Mais le jeune garçon de Serpentard semblait être raisonnable, il tendait sa main vers Wendy, mais avec hésitation. Sa main était proche, très proche, toute proche....contact dans 3....2...1....2....3....la main de Siegfried s'était rabattu rapidement vers lui-même alors qu'il se concentrait soudainement sur ce qu'avait dit Jack. C'était bien sa veine !

Jack : Tu sais, dans le parc.....

Les conversations mimiques n'étaient pas spécialement le point fort de Jack et encore moins une chose qu'il appréciait, mais parfois il fallait faire avec ce qu'on avait. Il ne pouvait rien dire devant Wendy et cela le mettait plutôt mal à l'aise, surtout qu'elle se tenait à quelques centimètres de lui. En plus de cela, le jeune Poufsouffle avait l'impression que son ami ne voulait pas comprendre volontairement. C'était le genre de choses qui lui faisaient comprendre qu'il aurait mieux valus rester dans son lit ce matin. Malgré des machins, des bidules, des chouettes, des choses et pleins d'autres termes incompréhensible, les deux garçons se mirent d'accord. Il en avait fallu du temps pour faire comprendre quelque chose ! Mais le plus important n'était pas là, Siegfried tendait de nouveau sa main. Le coeur de Jack battait à la chamade. Sa y est, ils allaient se réconcilier !! Ou pas ! Voilà que le jeune Serpentard venait de retirer de nouveau sa main. Il cherchait une nouvelle excuse pour ne pas la toucher et l'histoire de l'herbier n'était qu'un moyen fourbe supplémentaire pour ne pas serrer la main de Wendy. Mais c'était mal connaître Jack, il avait plus d'un tour dans son sac.

Jack : Attention Sieg ! Un singe à trois têtes derrière toi !!

Cela n’avait pas marché, Siegfried n’avait pas bougé ni même bronché, il regardait Jack avec un air quelque peu désespéré.

Jack : En tout cas y a ta petite amie de Serpentard qui arrive.

Par contre cela l’avait fait réagir, alors qu’il avait tourné légèrement la tête tout en voulant se justifier, Jack avait bondit sur la main de son camarade pour la tirer et la mettre dans celle de Wendy. Il avait serré bien fort les deux mains avant de les secouer dans tous les sens.

Jack : Vous voilà réconcilier désormais.

Le sourire de Jack était énorme sur son visage alors qu’il regardait tour à tour ses deux amis avant de relâcher sa prise sur les deux mains innocentes. Il était fier et heureux de ce qu’il avait fait. Il se sentait l’âme d’un héros. Il avait réussi à créer une nouvelle fraternité entre Poufsouffle et Serpentard. Eh oui, il était comme ça Jack, un grand rêveur...ou un grand idiot, cela dépend du point de vue.

[552 mots]

Mais qu’est-ce qu’ils étaient rasoirs à se croire intelligents avec leurs sous-entendus à deux balles ! Si elle n’avait pas décidé de se montrer sous son meilleur jour, Wendy aurait soupiré avec force et bruit pour bien le leur montrer, qu’elle était agacée. Mais heureusement, pour tout le monde, ils s’arrêtèrent rapidement de marmonner.

Jack ne lâchait pas l’affaire, il fallait que les deux enfants se serrent la main, ça avait l’air de lui tenir à cœur. Qu’il était lourd quand il s’y mettait ! Et Siegfried qui faisait genre qu’il voulait bien serrer la main de la jeune fille, puis finalement non, il la rangeait le long de son corps. Quoi, elle n’avait pas la peste, il n’allait pas tomber malade à lui serrer la main ! Deux fois, il lui fit le coup, deux fois il feinta, il avança la main comme s’il voulait la lui prendre, mais les deux fois, il s’était ravisé et avait préféré garder sa main pour lui. Et bien tant mieux, qu’il la garde. Wendy en avait eu marre de tendre le bras dans le vide. Elle avait voulu lancer sa réplique sur la maladie, ou quelque chose du style ‘J’ai failli attendre’ ou ‘Y’en a qui son morts comme ça !’ mais parce que Jack semblait tenir à ce que les deux élèves ne se cherchent plus de poux devant lui, elle se retint. A grand peine, ça lui brûlait les lèvres, mais elle s’abstint de tout commentaire.

Jack aussi semblait trouver que le Serpentard commençait à pousser le bouchon trop loin, quoique pour abréger les souffrances de tout le monde, Wendy avait été à un poil d’accepter qu’il l’aide à refaire son herbier à la place de lui serrer la main. Si c’était si répugnant que ça, de la toucher, et bien il la supporterait au moins assez de temps pour refaire le cahier et être dégouté à vie ! Voila !

Mais en fait, Jack, lui ne semblait pas satisfait. Il lança une première exclamation, à propos d’un animal à trois têtes, alors Wendy avait immédiatement tourné la tête dans tous les sens pour le voir. Puis en ramenant son regard sur les garçons, elle se rendit compte que ce n’était qu’une ruse de Jack pour faire perdre sa concentration à son ami. Il parla ensuite de la petite amie de Siegfried. Quoi, il avait une petite amie, lui ? Impossible ! Qui pourrait bien aimer un type aussi exécrable. Encore une fois, Wendy, poussée par la curiosité dévorante qui la caractérisait, avait cherché dans tous les coins des couloirs pour voir la fille…

Elle sentit alors qu’on lui prenait la main pour la mettre dans une autre. Wendy, incrédule, regardait sa main, dans celle de Siegfried, et les mains de Jack qui les maintenaient ensemble. Elle attribua aussi le même regard qui n’y comprenait rien à Siegfried, puis à Jack. Jack, qui d’ailleurs, avait l’air pleinement satisfait de ses entourloupes. L’indienne doutait que cette simple poignée de main puisse un jour régler les conflits entre le Serpentard et la demoiselle, mais bon…

Lorsque les mains furent lâchées, Wendy faisait la moue. Ca n’était pas très gentil de s’être moqué d’elle deux fois de suite. Elle avait croisé les bras sur sa poitrine, et pinçait les lèvres, mais en direction de Jack cette fois. Puis sans crier gare, elle arma un bras, et enfonça son poing dans l’épaule du garçon. « T’es vraiment casse-pieds… » Lui reprocha-t-elle, tout en se retenant de rire.

Avant que Siegfried n’explose, si jamais ça arrivait, Wendy voulait s’enfuir loin pour garder l’image d’un garçon suffisant qui venait de se faire leurrer par une ruse vieille comme le monde. Bon, ok, elle, elle s’était fait avoir deux fois… Mais en même temps, elle s’en fichait bien de se faire avoir. Elle rendrait la pareille plus tard, c’est tout.

643 mots

Tandis que Wendy reportait toute son attention sur Jack, arborant avec lui des signes d’amitié et d’intimité bien plus poussés qu’il ne saurait le supporter lui-même, Siegfried tentait de contenir tout le dégoût, et toute l’aversion que lui inspirait le contacte, furtif, mais réel, qu’il avait eu avec la main de Wendy. Peut être devrait il penser à porter des gants… Ou des mitaines de sport, ce qui laisserait ses doigts encore nus, mais qui serait moins étonnant de la part d’un batteur. Que ce soit Wendy, ou qui que ce soit d’autre, Siegfried aurait ressenti la même chose suite à l’effleurement de sa peau avec une peau étrangère. Siegfried entretenait des relations d’intérêt nombreuses, il savait depuis l’orphelinat que sans appartenance à un groupe, on ne peut avoir que peu de pouvoir. Pourtant, le serpentard était isolé mentalement, et physiquement. Incapable d’accepter qu’on approche son esprit, incapable d’accepter qu’on approche son corps. Il n’avait pas souhaité pourtant toutes ces complications. Cette aversion était là, sans qu’il sache pourquoi, sans qu’il sache quel était l’évènement déclencheur de toute cette répulsion. Il ne la souhaitait pas, il la subissait. Et elle avait eu sur sa personnalité un effet certain, sans qu’il en ait vraiment conscience.

Il aurait pu se mettre en colère contre Jack, pour l’avoir poussé de la sorte à le gêner. En plus, il s’était fait avoir comme le plus idiot de tous les idiots. Une ruse aussi stupide qu’efficace. Au moment même où il s’était retourné, il n’avait pas aucune idée de la personne à laquelle pensait Jack, il avait juste été curieux de savoir qui Jack pouvait lui imaginer comme « compagne ». Siegfried avait baissé sa garde, et il s’était fait prendre comme un débutant. Pour tout cela, Siegfried aurait vraiment pu ressentir un énervement certain envers Jack, Mais il n’en était rien. Pour l’instant, il cherchait surtout à ne pas paraître trop déstabilisé. Si la rumeur venait à se rependre que le Capitaine des Serpentard ne supportait pas les contacts physiques… Ca ne pourrait rien lui apporter de bon.

Lorsque Wendy enfonça son doigt contre Jack, Siegfried réalisa à quel point elle devait être proche de Jack. Beaucoup plus que lui-même ne pourrait l’être. Engager la lutte pour son amitié serait une erreur, Siegfried perdrait cette lutte à coup sure, il en était certain. Avec un cynisme glacial, et un peu de mauvaise foi, il s’imagina que Wendy avait une arme que lui n’avait pas pour garder Jack de son coter. Les hormones… Jack était particulièrement victime de ses propres désirs… Et Wendy savait si bien se montrer attendrissante, même involontairement.

Siegfried : « Oui, c’est beau… C’est vraiment beau toute cette amitié, j’en pleurerais presque… Mais ne comptez pas sur moi pour vous serer la main tous les jours, et vous faire la bise à chaque repas, je ne suis pas un poufsoufle moi… »

Siegfried essayait de détourner la conversation en se montrant sarcastique pour faire oublier sa proposition… L’herbier… Qu’elle idée stupide il avait eu…

[500]

*** tous comptés

Voilà une bonne chose de faite, après tout ce n'était pas si mal. Il fallait reconnaître que cela n'allait pas régler tous les problèmes entre les deux élèves, mais peut-être que dans un proche avenir ils finiraient par oublier leur querelle. En plus de cela, Jack était fort heureux de constater que Wendy et Siegfried ne s'étaient pas envoyés une seule depuis près de cinq minutes environ ce qui était quand même un record alors qu'ils étaient face à face. Comme quoi, son idée stupide et utopique avait fonctionné pour un court laps de temps, mais cela n'était pas fini et il fallait espérer que ça dure. Le jeune Poufsouffle était encore plus heureux en voyant la réaction de ses amis, il s'était attendu à des baffes, des remarques cinglantes, méchantes et insultantes, mais ce ne fut pas le cas. Wendy, de son côté avait paru lui en vouloir aux premiers abords, ce qui inquiéta le jeune garçon, mais très rapidement elle lui donna un petit coup dans son épaule qui était accompagnée d'une petite remarque bien sympathique que Jack avait prit avec un immense sourire. De son côté, Siegfried n'avait rien dit même si le jeune Poufsouffle était certain qu'il s'en voulait d'être tombé dans le panneau, mais d'un autre côté cela laissait supposé certaines choses, mais seul le jeune garçon pouvait se comprendre dans son esprit aussi complexe que torturé par tant d'interrogations. Et puis le sarcasme du jeune Serpentard démontrait parfaitement qu'il n'était pas prêt de lui en vouloir ou du moins pour le moment. D'ailleurs Jack avait tourné la tête vers lui avec un immense sourire tout en lui faisant un clin d'oeil discret, une façon de le remercier et lui dire qu'ils étaient quitte. Après tout, il n'avait pas oublié l'arnaque du train ni même le coup du parc, mais il ne lui en voulait pas, ce furent des situations plutôt marrantes en y repensant.

Jack : Je suis heureux de vous voir réconcilier, enfin si je peu me le permettre cette expression. J'espère que vous n'irez plus vous chamailler après tout ça, cela me ferait de la peine et je sais parfaitement que vous ne voudriez pas me faire de peine. D'ailleurs, tant que j'y pense, il y a aussi ton herbier, Wendy...

Eh oui, Jack n'avait pas oublié, loin de là. Siegfried s'était proposé de le faire pour la jeune fille au lieu de lui serrer la main, après tout cela tenait toujours. Ce fut donc avec un immense sourire et un regard plein de malice, qui était surtout adressé à Siegfried, que Jack reprenait la parole.

Jack : Si tu le désires...je te le ferai puisqu'en ce moment je n'ai rien à faire, cela m'occupera quelques instants et tu ne perdras pas de temps.

Sur le moment, le jeune Poufsouffle espérait sincèrement avoir fait un peu peur à son ami de Serpentard, cela l’amusait tellement de pouvoir le taquiner. En plus de cela, c’était bien lui qui voulait que le garçon de Poufsouffle se lâche un peu plus, il allait donc être servit. Et la proposition était également sincère, il savait que cela allait embêter Wendy qui devait déjà avoir pas mal de travail, alors s’il pouvait aider il n’allait pas s’en priver.

« Ne t’inquiète pas, Siegfried, je ne compte pas être à moins d’un étage de toi, si ce n’est pour les cours commun. Alors pour la poignée de main ou les bisous, y’a pas à s’en faire, t’en aura pas de ma part. » *Ni de la part de personne d’autre je parie… Ou alors ils auront été payés ?* Se demanda l’indienne, d’abord ironique, puis perplexe.
Bah, après tout, ce n’était pas ses affaires, il pouvait bien faire ce qu’il voulait avec les autres, tant qu’il n’ennuyait plus Wendy. Ce qui serait embêtant, c’était si Jack avait la bonne idée un jour de réunir le trio sans en avertir les deux deuxième années. La brune sentait qu’il en était capable, en plus, et c’était ce qui faisait le plus froid dans le dos !

C’est sûr que lorsque jack prit la parole, Wendy s’en voulu de lui faire de la peine. Elle n’aimait pas son ami à lui, quelle cruche n’est-ce pas ? Oui, mais en même temps, s’il ne se faisait pas d’ami aussi bizarre, la petite fille n’aurait pas à se sentir coupable aussi ! La faute à qui d’abord hein ? A celle qui est trop excentrique ou à celui qui manipule ou à celui qui est trop renfermé ?

Puis la conversation revint sur l’herbier. Wendy regarda les pages chiffonnées et les plantes meurtries, puis haussa les épaules « Bof, je vais le refaire plus tard. C’était juste un aide-mémoire de cours. Si je le refait, j’apprendrais mes plantes encore une fois, c’est tout. » Un grand sourire sur les lèvres, la brunette n’était pas aussi vexée qu’elle l’aurait voulu. Après tout, c’est qu’un cahier, qu’est-ce qu’on s’en fiche ! Et puis Charles lui avait toujours dit qu’il fallait positiver, à chaque problème ses solutions, il était possible de rebondir à partir de n’importe quelle situation. Et elle commençait à comprendre comment s’y prendre, la petite adoptée. Et ça ferait les pieds à Siegfried, de voir qu’elle n’était pas triste qu’il lui ait bousillé son livre, mwahaha !

Hum… Bon bref, Wendy avait l’air totalement détendue, son livre était cassé, et alors ? Elle le réparerait plus tard, c’était pas un drame. « C’est gentil de proposer, mais bon, c’est pas très important en fait. Enfin, si tu veux m’aider, je ne refuse pas, puis comme ça on pourra apprendre ensemble ! » Par contre, hors de question de proposer pareil à Siegfried.

« Je vais vous laisser, on se retrouve plus tard dans la salle commune, Jack ? » Une manière de bien faire sentir que le serpentard n’était pas invité, oh que non. Elle lui avait serré la main, mais comme il le disait si bien et elle le pensait si fort, c’était pas demain la veille que ça allait se reproduire.

La poufsouffle adressa un signe de main à son coéquipier et un regard dur au capitaine des vert et argent. Puis elle s’en retourna à ses devoirs dans la salle commune.


[bon voila, Wendy est partie en fait. L'est temps de clotûrer ^^; ]