Révélations [PV Quentin]

Un jeune homme brun semble vouloir fermer les yeux et oublier. Etendu sur son lit à baldaquin, les yeux tournés vers le plafond, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Bizarre de vouloir dormir en plein milieu de la journée. Il n'était que 15h environ, mais Raphaël semblait épuisé. Il n'arrivait pas à chasser les pensées sombres qui l'assaillaient sans cesse. Elles ne lui laissaient pas de répit et même malgré ses capacités, il ne pouvait faire l'impasse sur les révélations qu'on lui avait faites. Il revoyait la scène défiler dans sa tête comme s'il y était encore. Si on lui avait dit ce matin en se levant qu'il apprendrait une telle chose, il ne l'aurait jamais cru. Lui qui pensait passer une année normale, sans rebondissement, il s'était trompé. Il se retourna, couché sur le ventre, se plongeant la tête dans son oreiller comme s'il cherchait à s'asphyxier. Il resta ainsi une bonne minute, en apnée, puis se remit sur le dos, les yeux clos. Mais son cerveau ne dormait pas et ce dernier fonctionnait à toute vitesse...à son plus grand désespoir. Pourquoi ne pouvait-il pas chasser ce qu'il avait appris d'un simple battement de cils comme il en avait l'habitude? Pourquoi ne pouvait-il pas oublier tout simplement et continuer de vivre comme si de rien n'était? Oui mais voilà, même s'il l'avait voulu, il ne le pouvait pas. C'était trop dur et trop inattendu pour que Raphaël cesse d'y penser. Il posa son bras droit sur ses yeux, traversant ainsi son visage de part en part, comme si cette position l'aiderait à trouver le repos.

Une minute...Deux minutes....Cinq minutes...Dix minutes....Rien à faire! Ca le hantait! Ce fantôme ressurgissant du passé dont il avait tout ignoré depuis sa naissance l'empêchait de retrouver la paix. Des flashs passaient et repassaient de plus en plus vite. Son Grand Duc lui apportant le courrier ce matin, la lettre au sceau de sa famille, la longue lettre qu'il avait lu à la table des Serpentards sans s'attendre à ce qu'il allait apprendre, son visage devenant pour la toute première fois livide...puis plus rien. Il ne savait pas comment il avait fait pour rejoindre son dortoir, mais il y était arrivé dans un espèce de gros nuage opaque. Il n'en avait émergé qu'une bonne heure après. Heureusement qu'il était en week-end, autrement il aurait loupé les cours. Il avait alors reprit la lettre qui était pliée dans sa poche, puis avait parcouru les lignes encore et encore jusqu'à la connaître par coeur. Au début, il avait cru à une blague de mauvais goût, mais connaissant sa mère, la douloureuse réalité le percuta de plein fouet. Il n'aurait jamais pensé une seule seconde que durant ce fameux massacre qui s'était produit il y a un peu plus de 15 ans, il avait perdu un membre proche de sa famille. Et pourquoi maintenant? Pourquoi lui révèle-t-elle cela maintenant alors que tout va bien dans sa vie? Une soudaine envie de se libérer, d'évacuer son mal être au prix de la douleur de son fils cadet? C'était tellement égoïste et d'un côté n'était-ce pas une preuve qu'elle lui faisait assez confiance pour lui révéler la vérité? Lui qui courrait après depuis tellement longtemps, Raphaël devrait s'estimer heureux de savoir ce que sa famille avait cachée depuis si longtemps. Il avait tellement harcelé sa famille sans obtenir la moindre réponse...Et là, sans rien avoir demandé depuis près d'un an, il obtenait les réponses à ses questions. Un rire nerveux, sans joie, le prit soudainement. Heureusement pour lui que personne ne fut présent car on l'aurait prit pour un fou.

Il se reprit bien vite, mais tout sourire avait disparu de son visage. Ses yeux avaient tellement virés au gris métal que le vert avait disparu de ses pupilles. Il sentait la lettre dans la poche de son jean comme si elle le brûlait. Machinalement, il remua, cherchant une meilleure position. Il avait bien pensé envoyé une lettre à Samuel pour demander confirmation, pour savoir si tout ça était vrai ou pas. Malgré qu'au fond de lui il était sûr de ce que sa mère avançait, il ne pouvait s'empêcher de chercher une autre parole confirmant ses certitudes. Quel paradoxe! Il se redressa, sachant très bien qu'il ne trouverait sûrement pas le sommeil tout de suite et puis...c'était pas si mal d'un côté. Fuir n'était jamais la meilleure solution. Il préférait affronter le problème en face au lieu d'agir lâchement. Là aussi c'était assez paradoxal pour un Serpentard. Mais son père lui avait appris à ne pas fuir ses responsabilités et d'affronter ses peurs. C'était grâce aussi aux entraînements que lui avait fait subir son père pour maîtriser son esprit et ceux des autres qu'il avait appris à penser de la sorte. Au fond, ça avait eu du bon sur lui...même si à l'époque ce n'était pas ce qu'il pensait. Il s'assit sur le bord de son lit, posant alors son regard sur le lit de son ami Quentin. Il fronça les sourcils comme si quelque chose lui échappait. Mais en quelques secondes, ce qui semblait lui échapper lui revint à l'esprit. Quentin ne lui avait-il pas dit au petit déjeuner ce matin qu'il voulait lui parler? Ca lui était sortit totalement de la tête à cause de cette fichue lettre. Si ça se trouve, il devrait le chercher partout?!! Faut dire qu'il était parti si vite de la Grande Salle...

Bon, et bien il devait retrouver son Best. Quentin voulait sûrement lui parler des examens qui approchaient et de comment ils feraient pour s'organiser lors des révisions. A moins qu'il ne lui parle de ses prochaines vacances. Raph', quant à lui, avait envie de l'inviter une semaine ou deux. Raphaël se leva alors de son lit, prêt à partir à la chasse aux Montgomery...enfin, à la chasse à l'unique triplé des Montgomery à être réparti à Serpentard. A ses yeux, il n'y avait qu'un seul endroit où il pouvait être: la Bibliothèque. Les BUSE n'étaient plus très loin et comme à son habitude, Quentin devait bosser dur. C'est en tout cas ce que lui disait son Best quand il le quittait soudainement. Il saisit sa cape, car même en février, le froid était rude, puis s'apprêta à sortir du dortoir lorsque la porte s'ouvrit....sur Quentin. Il eut un moment de surprise, puis après un mince sourire à son adresse, il prit la parole.

"Ah, ça m'empêchera de parcourir Poudlard par un froid pareil pour aller te rejoindre."

Il rebroussa chemin, se dirigeant vers son lit, jeta sa cape au pied de son lit et s'assit à la place qu'il occupait il y a quelques secondes.

Âge : 35 ans [16/05/80]

Ce mur était décidemment très joli. Gris, légèrement poussiereux, c'est fou ce que ce corridor pouvait être accueillant quand on le comtemplait avec intérêt. Bien qu'il ait l'air sombre et peu chaleureux, il fallait en fait regarder plus en profondeur. Il était calme et silencieux, personne n'y passait et une sérénité y régnait. Vous ne trouvez pas ? Non, Quentin n'est pas devenu fou, du moins pas totalement. Le jeune homme voulait en fait retarder au maximum l'instant où il entrerait dans la salle commune de Serpentard. Pourquoi ? Oula! C'est une très longue, mais alors très longue histoire (tellement longue que je vais même pas vous la raconter: Post Terminé #PAF#). Une histoire dans laquelle Quentin était bien impliqué et dans laquelle il ne pouvait pas faire marche arrière, une histoire d'amour étant en jeu. Oui, car Quentin était amoureux et ce, depuis plusieurs mois. Un amour interdit, qu'il s'efforçait de cacher avec succes pour l'instant, et qu'il ne pouvait cacher plus longtemps à son meilleur ami, tant d'années d'amitié oblige. Quentin et Raphaël se disait tout, et ce, depuis toujours. Le lien qui unissait les deux Serpentard était presque aussi fort que celui d'une fraternité, Quentin savait de quoi il parlait, sauf qu'à l'inverse d'un frère, Quentin avait peur de perdre un ami, ce qui ne serait bien sur pas arrivé au sein d'une famille.

Le triplé Serpentard des Montgomery était en réalité tombé amoureux de cette fille, toute particulière, pendant les grandes vacances, peu après avoir revu Raph au chemin de traverse. Depuis ce jour là, il n'avait pas cessé de penser à elle et c'est donc à la rentrée des classes, qu'il prit la décision de la contacter. La rencontre fut comme il l'avait espéré. Elle était autant amoureuse de lui que lui d'elle mais leur amour ne pouvait hélas pas être exposé au grand jour. “Immoral” aurait dit certains “une honte” aurait dit d'autres, pendant qu'une plus grande majorité se serait contenté du silence le plus givrant et l'ignorance la plus glaciale, la pire chose qui pouvait en fait leur arriver. Quentin craignait que Raphaël en veuille à Quentin ou pire, l'ignore complètement. Il ne savait pas qu'elle aurait été la réaction de son meilleur ami si il lui avait dit qu'il sortait avec une préfète, de Poufsouffle de surcroit, une élève du nom de Susan Bones, que Raphaël connaissait forcement étant donné qu'ils avaient des cours en commun, avec Quentin aussi d'ailleurs. Voir une Poufsouffle, sortir avec un Serpentard était loin d'être le genre de cloqué qu'on s'attendait à voir à Poudlard. A la limite un Serpentard avec une Serdaigle, ça passait, mais de manière générale, les verts et argents ne se “mélangeaient” pas avec les autres maisons, ayant bien trop mauvaise réputation. Et comble de l'horreur, Susan était préfète, ce qui n'arrangeait rien à son statut si on la surprennait bécotant un Serpentard. Ils étaient face à un cruel dilemme.

Mais la solution avait été vite trouvée. Se cacher, il n'y avait que ce moyen là. Se cacher des élèves, des professeurs, des préfets, et de tous ce qui pouvaient nuire à leur relation, c'est à dire, tout le monde. Mais se cacher dans des salles vides et après le couvre feu était peut être efficace, il n'en demeurait pas moins que Quentin se sentait de plus en plus mal de jour en jour. Cacher à son meilleur ami qu'il avait une relation avec une fille, quelque soit la provenance de maison, commençait sincerement à lui peser. Ce matin là, Quentin avait donc décidé de dire à Raph tout ce qui se passait depuis pas mal de temps et lui avait donc dit qu'il désirait lui parler, le soir, quand il aurait terminé ce qu'il avait à faire. Quentin était donc sorti de la bibliothèque et était rentré dans sa salle commune. Direction son dortoir, Raphaël devait certainement y être. A peine la porte de sa chambre poussée, Quentin se trouva nez à nez avec son meilleur ami qui avait visiblement l'intention de le rejoindre. Quentin sourit légèrement à la remarque de son ami. Il n'était en fait pas disposé à rire. Quentin avait peur. Oui peur. Peur de perdre Raphaël en temps qu'ami, ce qui serait pour lui la pire chose qui puisse arriver. Après une courte hésitation, Quentin enleva sa cape et posa ses affaires en vrac sur le lit, rien qu'à ça, on sentait que ça n'allait pas. Quentin était toujours ordonné et détestait le désordre, hors laisser ses affaires sur son lit ne lui ressemblait pas du tout. Ensuite, il s'y assit et regarda Raphaël dans les yeux, histoire de lui faire comprendre que la situation était grave, du moins sérieuse. « Je voulais te parler... de quelque chose... d'important. » Le ton était donné. Quentin marqua une courte pause, et baissa la tête vers le sol quelques secondes. Si seulement il n'avait pas attendu pour lui dire, tout serait passé beaucoup mieux. Mais non, ce qui était fait été fait et personne ne pouvait rien changer. Ne restait plus qu'à espérer que tout se passerait pour le mieux.

En s'asseyant sur son lit, Raphaël sentit la lettre dans la poche arrière de son jean. Les week-end, il était rare qu'il garde sa robe de sorcier. Il préférait se sentir plus à l'aise dans des vêtements dits normaux, c'est-à-dire en ce moment un jean un peu délavé et un pull en cachemire gris souris contrastant avec ses perles grises. En dehors de ses capacités 'psychiques' dirons-nous, Raphaël avait une autre particularité. Ses yeux gris-verts, viraient totalement au gris perle quand il était perturbé, en colère ou bien quand de fortes émotions l'assaillaient. C'était apparement héréditaire puisque Samuel aussi, son frère aîné, avait la même particularité. Il n'y avait pas accordé grand intérêt, mais cela pouvait se révéler délicat quand il cherchait à paraître impassible. Heureusement, face à son ami, il n'avait pas besoin de se cacher ou d'utiliser de faux-semblants. Il aurait bien aimé retrouver le vert émeraude de ses yeux, mais visiblement, les sentiments qui l'habitaient ne s'étaient toujours pas évanouis. Vous me direz, rien de plus normal quand on apprend une telle nouvelle. Comment s'en défaire? La présence de son ami lui empêcherait d'y songer. Tout du moins, il l'espérait. A l'approche des BUSE, il ne vaut mieux pas sortir les cadavres du passé.

Pour tenter de chasser ses sombres pensées, il reporta son attention sur Quentin qui venait de poser ses affaires....différement d'habitude. Quentin était bien connu pour être un sacré perfectionniste et quelqu'un de très ordonné. Il haussa les sourcils, apparement surpris par ce fouillis. Poser ses affaires de la sorte, dans un parfait désordre ne ressemblait en rien au Quentin qu'il connaissait. Ils se connaissaient assez bien pour savoir quand l'un ou l'autre n'allait pas. Aussi proche que des frères, ils se confiaient facilement sans tabou. Il passa une main dans ses cheveux machinalement, poussant un petit soupir. Sans en douter, quelque chose n'allait pas. Son ami, en l'observant avec plus d'attention, n'avait pas l'air dans son assiette. Malgré tout, cela ne l'interpella pas tout de suite. Il arrivait qu'on aille pas très bien parfois, pas besoin de s'inquiéter outre mesure, ça arrivait à tout le monde, non? Peut-être qu'il était super fatigué et qu'il ne voulait qu'une seule chose, dormir! Non...connaissant son ami, il ne se comporterait pas ainsi en disposant ses affaires n'importe comment. Peut-être qu'il avait passé une mauvaise journée? Mmmh....peut-être, peut-être pas! Même quand les journées étaient horripilantes, Quentin gardait toujours un brin de calme et même là, même s'il paraissait troublé, il ne dégageait aucune colère. Donc, ça ne devait pas être ça. A moins qu'il y ait un rapport avec les études, les devoirs ou les BUSE?! Probable...Ca pourrait en effet être une cause de ce changement d'attitude. Une très mauvaise note, un devoir non-rendu, l'angoisse des examens de fin d'année... Mais en creusant un peu plus, Raphaël trouvait cela plutôt léger. En fait, même s'il avait plusieurs hypothèses, il n'en avait aucune qui soit véritablement convenable et qui convienne. Connaissant son ami, au fond, il était peu probable que des événèment si mineurs changent sa façon de se comporter. Ce dont Raphaël était tout du moins certain, c'était que Quentin était préoccupé. Mais par quoi? Ca...seul ce dernier pouvait le renseigner.

Son ami s'assit alors, porta son regard sur lui et prit la parole. Oulaaa...il avait l'air sérieux. Son regard en tout cas l'était...et le ton de sa voix ne faisait que confirmer ses pensées. Bon, cette fois, y a quelque chose qui n'allait pas du tout. Etait-ce dû à la naissance de sa petite soeur? Lui était-il arrivé quelque chose? Ou bien sa mère? Si ça se trouve, un évènement s'était produit dans sa famille, assez grave pour qu'il quitte Poudlard quelques temps!? A cette pensée, il eut un moment de flottement. N'importe quoi. Il devait sûrement se faire des idées. Se monter des scénarios, alors là il devait vraiment être mal pour avoir des idées aussi tordues. Raphaël chassa ses idées farfelues de son esprit et se concentra sur son ami. Son regard parcourut son visage quelques courtes secondes comme s'il cherchait à lire en lui, ce qu'il ne fit pas. Par respect pour lui, il n'avait jamais utilisé ses capacités sur Quentin. Un principe qu'il s'était toujours imposé depuis le début. Tout le contraire de son aîné qui n'avait aucun scrupule à utiliser ses dons à tout bout de champ. D'après ses propres mots, il ne s'était pas entraîné si durement pour emprisonner ses capacités. C'était un point vu particulier et personnel, mais lui avait le sien. Comment voulez-vous qu'un ami, en l'occurence Quentin ici présent, vous accorde sa confiance si vous oser sans vergogne violer son intimité à n'importe quel moment, par simple envie de connaître ses pensées? A ses yeux, si quelqu'un avait agit de la sorte avec lui, il l'aurait tellement mal prit que ce 'quelqu'un' en aurait payé le prix. Raphaël se cala au pied de son lit à baldaquin, contre le bois du lit pour s'y adosser afin d'être plus confortablement installé.

"Je t'écoute." dit-il simplement, le regard impassible, l'encourageant néanmoins d'un léger geste de la main.

Visiblement, Quentin voulait lui parler, lui confier quelque chose ou le révéler une info. Ca avait l'air assez important pour rendre son ami bizarre. Il ne fallait pas s'appeler Gibson pour voir qu'il était préoccupé et que les mots qu'il venait de prononcer allaient déboucher sur une discussion difficile, surtout pour son ami. De plus, en le voyant baisser la tête vers le sol, il sentit son estomac se serrer. C'était sûrement plus ce 'geste' qui l'avait alerté que ses mots en lui-même. Baisser la tête...surtout quand on venait de vous dire qu'on avait quelque chose d'important à vous révéler n'était jamais bon signe. Et c'est à partir de ce moment-là que Raphaël laissa tomber le masque d'impassibilité qui l'accompagnait partout où il allait. Il était inquiet intérieurement parce qu'il n'avait pas eu l'occasion de voir son ami dans une telle situation auparavant. Il toussota légèrement pour attirer l'attention de Quentin afin que celui-ci relève la tête et poursuive ce qu'il comptait lui dire.

Âge : 35 ans [16/05/80]

Quentin ne savait pas pour où commencer. Il y avait tellement à dire et tellement de choses importantes que tout ce qu'il dirait serait forcement un choc pour Raphaël. Il devait peser ses mots, chacun de ses mots et ne pas lui annoncer directement qu'il sortait avec Susan Bones, préfète des Poufsouffle, ça serait une insulte à leur amitié. On ne pouvait pas dévoiler pareille cachoterie en trois minutes, bien que personellement, ça n'aurait pas dérangé Quentin. C'est vrai quoi, il ne fallait pas non se leurer et croire que Quentin était heureux en cet instant là. Il était tout, sauf heureux. Tracassé, embété, géné, mais surtout, il se sentait mal, très mal, par rapport à Raphaël. Pourquoi avait il été aussi stupide de vouloir le cacher à son meilleur ami alors que s'il lui avait dit plus tout, tout ne serait plus un problème, du moins dans les grandes lignes? Nul ne le savait.

Quentin n'était pas à l'aise, pourtant même dans des habits où il ne pouvait en théorie pas être mieux. Tout comme Raphaël, il portait un jean, avec un tee-shirt bleu assez serré, et pourtant, il avait chaud. Quentin se leva et commença à faire les cents pas. Tout d'abord il se dirigea vers la fenêtre tout en parlant et regarda dehors, penssivement, faisant une pause dans ce qu'il disait, comme si il se taisait, tout passera mieux. « En fait, depuis quelques mois, tu me trouves bizzare, je l'ai remarqué. Je vois bien quand tu me poses des questions sur où je vais, qu'est-ce que j'y fais... A chaque fois que tu me demandais et que je te repondais “à la bibliothèque” je te mentais. A chaque fois où à une sortie de cours tu ne me voyais plus et que je te disais que je demandais quelques choses aux profs, et bien là aussi je te mentais. Ca fait plusieurs fois que je ne fais que te mentir, constamment et là, je peux plus, je dois tout te dire, c'est trop lourd à supporter... »

Quentin faillit prendre son visage dans ses mains tellement il avait chaud mais il ne le fit pas. Ca aurait pu affoler Raphaël plus qu'il ne le devait. Il connaissait bien Raphaël. En cet instant là, il était inquiet pour Quentin, pas pour lui non, pour Quentin. Il se demandait ce qu'il pouvait bien lui arriver. Et loin de lui était l'idée que son meilleur ami l'avait lachement trahi. Quentin se sentait honteux. Vraiment honteux. Si ça ne tenait qu'à lui, plus jamais il ne parlerait à Raphaël. Il ne le méritait pas. Non, il ne le méritait pas. C'était certains. Le jeune homme prit quand même la parole, il devait être fort et tout lui dire. Depuis l'instant du lit, Quentin n'avait plus regardé Raphaël dans les yeux. « En fait, ça a commencé pendant les grandes vacances. J'ai rencontré une fille, peu après qu'on se soit vu chez Fortarôme. Cette fille, j'en suis tombé amoureux, vraiment amoureux. Elle est de Poudlard. On ne s'est pas revus pendant toutes les vacances. Deux mois. Deux longs mois sans la voir, j'étais fou. il ne me tardait plus qu'une chose, c'était de la voir à Poudlard. A la rentrée j'ai donc pris contact et on s'est donnés rendez vous. Un rendez vous qui s'est plutôt bien passé puisqu'on a fini par sortir ensemble... Jusque là, tu te dis que j'ai été stupide de ne pas t'en parler. Et d'un côté, tu as raison. J'ai été stupide, personne ne pourra dire le contraire. »

Quentin continua à faire les cent pas dans la chambre. Il regardait successivement le mur, le sol et Raphaël. Ne posant son regard sur rien de fixe, surtout pas sur Raph, Quentin ne voulait pas voir sa réaction. Il craignait par deçu tout le regard qui voulait dire “Tu m'as deçu, beaucoup deçu”. Non, ce regard là, il ne voulait pas le voir, surtout pas, il serait bien trop douloureux à encaisser. Quentin voulut reprendre. Il ne voulait pas laisser Raph commencer à parler maintenant, il voulait finir pour ensuite lui laisser dire ce qu'il voulait. Le plus dur en réalité. « Elle est à Poufsouffle. Une maison qui ne peut decemment pas être vue avec un Serpentard, idem pour moi. Depuis tout le temps que je sort avec elle, on s'est cachés, tout le temps, constamment. Si on me voyait avec elle, je n'ose même pas imaginer ce qu'on aurait dit. Je ne voulais pas non plus que ça te fasse du tort, pas à toi, tu n'avais rien demandé. “Tiens tu as vu, c'est le copain de Montgomery, celui qui sort avec une Poufsouffle”. Non je ne pouvais pas. C'est pour ça que se cacher était plus pratique. Et ne parlons même pas de l'inverse. Si on l'avait vu, elle, avec un Serpentard, s'en était terminé de sa réputation. Tu ne te rend pas compte de l'image que nous avons, nous, les Serpentard, à Poudlard. Nous sommes vu comme les derniers des moins que rien. Alors une Poufsouffle avec un Serpentard, tu ne te rend pas compte! Voila qui aurait fait controverser pendant des mois, et ce, dans toutes les maisons. Même Serpentard. »

Quentin se posa enfin, cette fois à nouveau, sur son lit. Mais cette fois en revanche, Quentin posa sa tête entre ses mains, les coudes apuyés sur ses jambes. Il lui avait tout dit. Tout. Enfin. Déjà, Quentin se sentait un peu mieux au niveau de la culpabilité. En revanche, il se sentait toujours aussi idiot, stupide. Ne pas l'avoir dit à Raphaël était la chose qu'il regrettait le plus à présent. Mais maintenant, c'était dit, tout était dit. Maintenant c'était à Raphaël de trancher, de donner le verdict. Ce que Quentin redoutait le plus. Le pire des scénarios étant bien sur le silence le plus total. Ca, Quentin ne pourrait pas le supporter. Si son meilleur ami ne lui parlait plus, Quentin pourrait faire de grosses bétises, il le savait. Mais il y avait en plus de ça, une autre solution, encore plus dramatique. D'un, Raphaël pouvait ne pas tolérer le silence de Quentin durant tous ces mois, ça c'était la première chose, mais de deux, il pouvait aussi bien ne pas approuver le choix de Quentin quant à sa petite amie, et la dénigrer completement. Ca aussi Quentin le redoutait. Mais en cet instant là, Quentin était si mal, qu'il ne réalisait même pas tout les cas de figures possibles. Pour lui il n'était qu'un idiot qui ne méritait pas son meilleur ami, point à la ligne. Sa tête entre ses mains ne faisait que le confirmer. Et dans tout ça, Quentin en avait même fini par oublier de donner le nom de la jeune fille.

[Juste pour t'informer...c'est Gibson qui pense ce qu'il pense et qui dit ce qu'il dit! Moi perso j'aime bcp les Pouffy et Susy aussi! ^^ Ah oui, la classe ton new kit ]

A voir son ami chercher ses mots et tourner en rond n'avait rien de rassurant pour Raphaël. Que s'était-il passé pour qu'il soit dans cet état? C'était même inquiétant. Il fronçait les sourcils, cherchant à comprendre ce qui n'allait pas. Observant Quentin, il se refusait encore à faire usage de ses capacités même si en cet instant, c'était plutôt tentant. Si Quentin était là, avec lui, c'était bien qu'il allait lui parler, lui dire ce qui le perturbait, alors autant en pas précipiter les choses. Il restait silencieux, continuant de l'observer, le front ridé par l'inquiétude. Ce à quoi il ne s'attendait pas, c'était de le voir se lever et tourner dans la pièce. (Dans les cachots, il n'y a pas de fenêtres Tintin lool). Alors là, pour qu'il agisse ainsi, un incident grave avait dû se produire. Si ça se trouve, il avait fait sauté le laboratoire du professeur Rogue sans le faire exprès? A cette idée, il ouvrit des yeux ébahis sans se rendre compte que Quentin pouvait le voir et lui demander ce qui n'allait pas. Mais ça ne risquait pas d'arriver vu que son ami évitait de croiser son regard. Il chassa cette idée saugrenue de son esprit, et se reconcentra sur son ami. Si ce dernier l'évitait, il y avait de quoi s'inquiéter. Déjà qu'il l'était bien assez...voulait-il qu'il angoisse à ce point ou quoi? Même si Raph' avait les nerfs solides, le comportement inhabituel et inquiétant de Quentin avait de quoi le rendre soucieux voir même anxieux. Mais que se passait-il à la fin?

Mal à l'aise était le bon terme pour désigner Quentin en ce moment-même. Mal à l'aise et tendu. C'est alors que son ami se mit enfin à table...euh...façon de parler! C'était plus des aveux. Ah bah ça, oui il l'avait trouvé bizarre à plusieurs reprises mais il n'avait jamais trop osé lui poser des questions pour en savoir plus. De toute façon, Quentin ne lui disait-il pas qu'il se rendait à la bibliothèque travailler comme à son habitude ou parler à certains de leur professeurs? Alors en quoi aurait-il dû se méfier de son meilleur ami et de ses dires? Après tout, il n'avait pas de quoi remettre en doute la parole de Quentin même si parfois il avait été tenté de chercher un peu plus loin. Il est vrai que Raphaël avait eu des intuitions, des doutes quelques fois sur la véracité des propos de son ami, mais après réflexion, comme il ne voyait pas Quentin lui mentir, il avait chasser ses doutes de son esprit pour ne plus y penser. Avait-il bien fait de laisser tomber, de ne pas chercher à en apprendre plus, de croire tout bonnement une des rares personnes en qui il avait confiance? Visiblement, il avait eu tort puisque durant tout ce temps, pendant tous ces mois, son meilleur ami lui avait tout bonnement menti. Et aux yeux de Raphaël, le mensonge était comme une trahison. Etre trahi par une personne si proche de soi, c'est blessant. Mais Raphaël préférait se taire et écouter son ami. Il ne voulait pas juger à la hâte. Il fallait l'écouter jusqu'au bout.

Mais malgré le sentiment étrange qui s'insinuait en lui comme quoi il avait été dupé, il ne pouvait s'empêcher de s'inquieter pour Quentin. S'il ne lui avait pas dit la vérité, c'est qu'il y avait quelque chose d'important là-dessous. Alors il garda ses yeux gris-verts posés sur le Vert et Argent et attendit la suite. Et malgré que Raphaël ne quitte pas son ami des yeux, ce dernier ne le regardait pas. De toute évidence, il ne fallait pas s'appeler Gibson pour se rendre compte que Quentin était embarassé par la situation. Qui ne le serait pas de toute façon? Lui, aurait-il pu mentir aussi effrontément à Quentin? Il en était capable oui, c'est vrai. Il savait parfaitement dissimuler ses actes et ses pensées à qui il voulait, mais à son meilleur ami? Pouvait-il dire 'non' si facilement alors qu'il ne savait pas de quoi il en retournait? Il pouvait mentir par omission, mais mentir effrontément en se jouant de la confiance que lui avait accordé son ami? En vérité, il n'aurait pas pu. Il aurait trouvé sa façon d'agir bien lâche, déshonnorante même. Quentin reprit alors la parole, chassant les mauvaises pensées qui l'assaillaient en se concentrant sur les propos ahurrissants de son ami. Au début, il se demandait ce qui avait bien pu commencer au début des vacances? Mais la réponse fut aussi rapide que la question. Une fille?! O_o Quentin fréquentait une fille et il en était amoureux? Il ouvrit des yeux étonnés. En fait, il n'était pas surpris que son ami ait une petite amie, bien au contraire. Lui qui l'avait quelque peu harcelé tout au long de l'année pour qu'il se trouve une gentille petite copine, hé ben là, il était servi. S'il lui avait dit plutôt, il se serait réjoui pour lui sans hésiter. Mais en ce qui concerne ses mensonges, le fait de l'avoir trahi, ça il avait du mal à encaisser. Il lui en voulait de l'avoir fait tourner en bourrique en l'ayant laissé dans l'ignorance. N'étaient-ils pas amis? Il comprenait pourquoi il était dans cet état à présent. Il saisissait l'ampleur du mensonge. Ca n'avait pas duré quelques heures, quelques jours ou quelques semaines mais des mois....durant des mois...depuis leur entrée en cinquième année, Quentin lui avait mentit pour aller retrouver cette fille. Il hallucinait et en même temps il essayait de garder les idées claires. Il fallait rester calme et écouter...écouter pour ne pas sentir ce sentiment de rancune l'envahir petit-à-petit. Si Quentin s'était caché si longtemps, même de son meilleur ami, c'était qu'il avait une bonne raison et la seule qui lui venait à l'esprit et qui était la plus plausible, était que cette fille avec laquelle il sortait n'était pas de leur maison. Mais était-ce au fond une raison suffisante? N'avait-il donc pas assez confiance en Raphaël pour lui dire la vérité? C'était...blessant!

Il avait eu envie de lui dire que oui, il avait été stupide ne pas lui dire, mais il s'abstint. L'erreur était humaine et la stupidité encore plus. Au fond, même s'il ne voulait pas se l'avouer, il était déçu. Déçu par Quentin, ses mensonges, toute cette histoire...Pourquoi? Raphaël était-il si 'intolérant' que ça pour ne pas que son meilleur ami se confit à lui? Il sentait même la crainte de son ami. C'était absurde au fond mais en même temps, il avait raison de craindre sa réaction. Raph' était intransigeant et implacable quand il se sentait trahi. Il pouvait être très attentif, être un très bon ami, mais quand vous lui plantiez un couteau dans le dos, c'était fini. Il détestait se faire prendre pour un 'c**', qu'on abuse de sa confiance qu'il était si dur d'obtenir. Le visage de Raphaël s'était fermé, seuls ses yeux gris-verts exprimaient ses véritables pensées. Au fond de ses pupilles, on pouvait y déceler une certaine dureté et en même temps de l'incompréhension. A un moment, le cadet des Gibson avait préféré regarder ailleurs. Son regard s'attarda quelques secondes sur son couvre-lit émeraude et argenté avant de revenir sur Quentin qui faisait les cent pas dans la chambre. Evidement, comme s'était en s'en douter, son ami évitait de le regarder. Et d'un côté, ça l'énervait un peu. L'affronter était-il si dur? Il n'était pourtant pas un monstre!!? Néanmoins, Raphaël n'intervenait pas. Il optait pour le silence. A son humble avis, Quentin ne lui avait tout balançer. Autant s'en prendre plein la figure alors... Il attendait!

Son coeur cru manquer un battement lorsqu'il l'entendit dire que sa petite amie était une Poufsouffle. Poufsouffle! POUFSOUFFLE! Il était en état de choc. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre contact avec la réalité et enregistrer ce que Quentin lui disait. Alors là, si on lui avait annoncer que son meilleur ami lui cachait ça ce matin au petit déj', il ne l'aurait jamais cru. Ainsi donc, ils s'étaient cachés de tous et ils n'avaient pas révélé leur relation au grand jour de peur des 'quand dira-t-on'. Il comprenait! Qui ne pourrait pas les comprendre de toute façon? Un Serpentard et une Poufsouffle! Ca aurait presque été comique si...si le Serpentard en question n'était pas son meilleur ami. Alors il s'abstint de se moquer ouvertement, même si au fond, Quentin le méritait. Du tort à qui? A Quentin ou lui? C'était risible! Si Raph' pensait de la sorte, c'était parce que c'était sa façon d'être. Il était comme ça. En fait, quoi que puisse dire Quentin, Raphaël se sentait partagé entre l'envie de pousser un coup de gueule ou bien celui de le planter là dans le dortoir. Mais il ne le ferait pas car quoi qu'il en soit, Quentin était son ami. 'Ami'! Soit-disant...il aurait pu le montrer un peu plus alors, non? Quel manque de confiance! En tout cas, c'est ce que croyait Raphaël à cet instant. Il écoutait néanmoins toutes ses explications. Plus il en saurait, mieux ça serait. Sa remarque sur la réputation des Serpentards l'agaça. Il savait tout à fait quelle image ils avaient, même s'il trouvait ça horripilant. Un Serpentard était toujours un excellent parti. Celui ou celle qui le niait était juste jaloux de leur position si enviable. Il savait pertinnement que les Vert et Argent n'avaient pas la côte, mais delà à dire qu'ils étaient les derniers des moins que rien, c'était inadmissible. Les hostilités qui existaient entre les différentes maisons été d'un ridicule. Cette guerre des clans aurait dû cesser depuis bien longtemps, et même si Raphaël en était conscient, personne n'y mettait fin...même ces satanés Poufsouffles ne faisaient aucun effort pour améliorer les choses. Et après on osait dire que c'était les Serpentards qui mettaient la zizanie?! C'est l'hôpital qui se fout de la charité! Il ne supportait pas d'être victime d'injustice...parce que tous les autres _ Gryff, Serdy et Pouffy _ étaient tout aussi coupables que les Serpentards. Eux aussi parfois attisaient le feu...et à cause de tout ça, Quentin et sa Poufsouffle avaient dû se cacher des autres et de lui. Mais ce qui interpella Raphaël, ce fut de voir que son ami avait voulu à tout prix protéger sa petite amie des ragots et autres commérages. C'était courageux d'un côté.

Cette fois-ci, Quentin arrêta de tourner en rond et s'assit sur son lit. Mais il évitait constament son regard. Il était vraiment mal, ça se voyait. La tête dans les mains, il avait un air abattu. Raphaël ne fit aucun geste. Il observait Quentin seulement. En fait, il pensait qu'aujourd'hui c'était sa fête. D'abord il reçevait de sa mère une lettre dans laquelle elle l'informait qu'il avait eu une soeur quand il n'était encore qu'un bébé et qu'elle avait été tué lors du massacre qui avait divisé sa famille il y de cela presque 15 ans. Ca avait été un sacré choc! Il n'avait jamais soupçonné l'existence de cette soeur et Samuel ne l'avait jamais mentionné. Et maintenant, c'était Quentin qui s'y mettait en lui annonçant qu'il lui avait menti durant des mois entiers et qu'il avait une petite amie....une Poufsouffle. Par Merlin, mais qu'avait-il fait pour mériter ça? Il était entouré de menteurs! Pas de doute...c'était vraiment sa fête! Il resta longuement silencieux. En réalité, il préférait se taire plutôt que de l'ouvrir et de dire une connerie. Et puis le silence lui permettait de se concentrer sur la situation et de l'analyser à sa guise. Bon, reprenons! 1/ Quentin a une petite amie....c'est plutôt une bonne nouvelle. 2/ C'est une Poufsouffle...très mauvaise chose. 3/ Quentin ne lui a rien dit et lui a menti effrontément...et ça c'était vraiment une très mauvaise chose. En temps normal, il aurait trouvé cela impardonnable, vous aurez envoyé une réplique acerbe à la figure et vous aurez planté là comme un c**. Il était implacable et il vous aurait ensuite tout bonnement ignoré. Mais il ne pouvait faire de même pour Quentin. Il était plus qu'un ami, c'était presque comme un frère. Alors même si plusieurs sentiments se mélangeaient avec confusion en lui tels que l'incompréhension, la déception, la rancune et même s'il avait été blessé par les révélations de Quentin, il ne pouvait agir comme un idiot avec lui.

Le silence s'éternisait et Raphaël _ consciemment ou inconsciemment _ semblait le faire exprès. C'était plus pour trouver les mots justes qu'il gardait le silence en réalité. La réflexion lui avait toujours bien servi alors autant ne pas s'en défaire tout de suite. Il avait détourné les yeux ailleurs. Dans ses réflexions, il lui fallut pas mal de temps avant de sortir un son.

"Je vois..." lâcha-t-il dubitatif, sa voix claquant soudainement dans la pièce.

Il marqua une pause de plusieurs longues secondes avant de reprendre.

"Je n'ai pas besoin de te dire que tu...que tu es un bon acteur. J'avoue que j'ai souvent eu des doutes au fil du temps mais je les chassais, et tu sais pourquoi?, il se tourna vers lui, ses yeux gris-verts fixés sur Quentin, "Parce que je pensais bêtement, à juste titre, que mon meilleur ami ne pouvait pas me mentir et que je me faisais des idées. J'ai vraiment été naïf!" fit-il incisif.

Il aimait beaucoup Quentin, mais il devait lui faire comprendre.

"Et puis-je au moins savoir qu'elle est l'heureuse élue? N'ai-je pas au moins le droit de connaître le nom de celle qui t'as fait perdre la tête au point de me mentir?" demanda-t-il d'un ton dur dans lequel un soupçon de raillerie était perceptible.

C'était plus fort que Raphaël, il ne pouvait s'en empêcher. Une Poufsouffle! A la rigueur, dans le pire des cas, une Serdaigle, mais une fille de la famille des Blaireaux...Quentin valait mieux que ça! Encore sous le choc de la révélation, il avait des idées bien arrêtées. En règle générale, il pensait ainsi, mais pas toujours. Il avait un côté tolérant qu'il cachait derrière son masque. Il fixait toujours son ami d'un regard perçant. Des réponses, voilà ce qu'il voulait et il en voulait trop à Quentin pour rester diplomate aussi longtemps et y mettre les formes. Jamais Raphaël n'avait parlé de la sorte à son meilleur ami, sur un ton si dur, mais il devait comprendre de la sorte comment lui il le vivait. Ainsi, il évitera à l'avenir de faire la même erreur...Mais il y avait une chose dont Raph' était sûr...c'est que même si cette affaire était déplaisante, il ne voulait en aucun cas perdre son best.

Compté 2469

Âge : 35 ans [16/05/80]

L'ambiance dans la chambre des deux garçons était plutôt néfaste à l'humeur de Quentin. Déjà qu'il n'était pas comme on pourrait dire “super détendu” Quentin devait en plus subir la contrariété de Raphaël. Oui car Quentin était légèrement empathique, du moins assez pour deviner aisement l'humeur des gens. Et l'humeur des gens avait la facheuse manie de venir l'habiter, agravant par la même occasion la sienne. C'était le cas à présent. Raphaël ne disait rien, de toute manière, il n'en avait pas besoin, Quentin aurait pu prévoir sa réaction. Hélas, celle ci, même prévue, était assez désagréable. Enervé contre lui même, se sentant comme le dernier des idiots Quentin se sentait aussi trahit. Oui trahit. C'était ce qui lui faisait le plus mal en fait. Car il était inutile de dire que ce que Quentin ressentait, n'étaient autres que les sentiments de son meilleur ami, sentiments plus que légitimes, qui transperçaient le coeur de Quentin, le faisant attrocement souffrir. Son meilleur ami lui en voulait, certes, c'était compréhensible, mais savoir que son ami se sentait profondemment trahit, ça, ça faisait mal. D'un côté, ça énervait encore plus Quentin. Si Raphaël avait été trahit, c'était de sa faute, uniquement sa faute. Raphaël se sentait trahit, donc Quentin se sentait mal, un cercle vicieux des plus attroces, qui ne risquait surement pas de s'arranger avec le temps.

Quentin faisait encore les cent pas. Il aurait volontier donné un coup de poing rageux dans la porte mais il doutait en fait que ça détende l'atmosphère. De plus, ce n'était pas du genre de Quentin. Oui car Quentin était “habituellement” du genre à savoir contrôler ses émotions. Le moins que l'on puisse dire c'était que ce jour faisait littéralement exception à la règle. Quentin Montgomery qui perdait ses moyens, certains auraient payé cher pour voir ça. Hélas, il n'y avait que Raphaël Gibson qui pouvait en profiter, “l'heureux élu” dit donc... Pendant que le silence s'installait dans la pièce, Quentin réfléchissait. En fait, il avait parlé machinalement, en pensant plus au passé qu'au futur. Cet été, l'arbre, la lettre, le rendez vous, et bien entendu... Susan. Il ne pouvait pensez qu'à elle. S'il en était là aujourd'hui, c'était pour elle. Tout ce qu'il avait fait, c'était au nom de Susan Bones, et surtout, de son amour pour elle. Il l'aimait, ça c'était certains, il n'y pouvait rien. Il ne pouvait en réalité rien y changer. L'amour était plus fort que tout, il l'avait appris à ses dépends. Quand il vous tient, il ne vous lache plus et vous conduit à faire des choses inconsidérées. Des choses folles, que vous n'auriez jamais faites en temps normal. Des choses que vous regrettez forcement un jour ou l'autre. Mentir à votre meilleur ami par exemple.

Susan s'imaginait dans une situations des plus dramatiques. Susan était face à lui. Elle lui annonçait que ses amis avaient finis par apprendre pour eux. Elle voulait le quitter. Elle devait le quitter. Il n'était pas un bon parti pour une fille comme elle. Le destin avait choisis qu'il n'était pas tombé dans la “bonne” maison. Serdaigle aurait pu lui convenir certes, mais il était tombé chez les Serpentard. Et à cause de cet incident là, leur amour était impossible. Au nom de quoi ? Au nom de l'amitié bien sur! Il fallait faire un choix, avoir des amis fidèles ou un petit ami à Serpentard. Susan avait fait le choix de l'amitié. “Des garçons, elle en trouverait d'autres” comme le lui avait dit une blaireau soit disant “amie” de Susan. Sa décision était donc tombée. Elle la regrettait certes, mais elle n'avait pas le choix. La vie était cruelle et la séparation des maisons encore plus. Quentin avait envie d'hurler plutôt que d'imaginer çà. Ca, non. CA, n'arriverait jamais. Il avait bien trop peur que Susan ai à faire un choix. Ce choix elle n'aurait pas à le faire. Ils se cacheraient, tout le temps s'il le fallait, mais jamais elle ne le quiterrait. Non jamais. Elle ne pouvait d'ailleurs pas le quitter. Au nom de quoi ? De L'amitié ? Non. Quentin ne quitterait jamais Susan au nom de l'amitié. Les amis de Raphaël étaient certes importants pour lui, ils n'avaient aucune incidence sur lui en amour. A la limite Raphaël pourrait être différent. S'il le lui demandait, Quentin ne savait pas s'il pourrait quitter Susan. Il ne le savait pas et ne voulait pas le savoir. Dans tout les cas, ce serait trop douloureux. Si son meilleur ami lui demandait, Quentin devrait choisir entre sacrifier une amitié et un amour. Un choix impossible à faire pour le Serpentard. C'était contre nature. C'était bien trop dur. Il priait donc le ciel pour ne pas avoir à faire ce choix...

Quentin s'imaginait en train de demander à son meilleur ami de quitter Daphne. Jamais il ne le ferait. Comment pouvait on briser un amour ? Par pur égoïsme en plus! Seulement pour profiter pleinement de son amitié avec son meilleur ami. Non Quentin n'était pas aussi égoïste et Raphaël non plus ne l'était pas. Il ne lui demanderait jamais de rompre avec Susan. Quentin en était persuadé, il connaisait bien son ami. Et puis, il l'avait assez sous-estimé pour l'instant. Il ne l'avait pas jugé “capable” de pouvoir comprendre son secret, il n'allait pas en plus le juger capable de pouvoir briser aisement un couple! N'abusant pas, on parle de Raphaël Gibson. Sur ce point là, Quentin était soulagé. Sur ce point là uniquement en fait. Bien que le 5ème année soit persuadé que son ami ne le forcerait pas à casser avec Susan, il n'en demeurait pas pour autant rassuré sur le fait que oui ou non, Raphaël pouvait completement désapprouver son choix. Par dessus ça, Raphaël pouvait aussi en vouloir terriblement à Quentin pour lui avoir menti autant de temps. Tant de choses assez logiques que Quentin redoutait. Inutile donc de vous dire que si Quentin s'était relevé de son lit pour marcher dans la chambre, c'était pour éviter le regard -et- les émotions de Raphaël. Dès qu'il s'était assis sur son lit, en face de son meilleur ami, une vague de déception et de contrariété avait envahi le jeune triplé et il n'avait pas pu le supporter bien longtemps.

Regarder son ami accentuait en réalité sans don et il vallait donc mieux s'en éloigner s'il ne voulait pas exploser. C'est donc le coeur serré que Quentin était adossé contre un mur de la chambre, tourné vers Raphaël et cette fois, le regardant. Son meilleur ami venait de prendre la parole. Quentin l'écouta parler. Tout ce qu'il dit entra dans la tête de Quentin pour s'ajouter à tout ce qui c'était déjà passé. Quentin sentait qu'il s'énervait. Contre qui, il ne savait pas. Contre lui surement, il ne pourrait jamais s'énerver contre Raphaël. En réalité, Quentin se détestait, se trouvait pitoyable, en cet instant là, il avait tout les défauts du monde. Et pour exprimer son mécontentement, il fallait qu'il parle. Qu'il crie serait plus juste... « Et bien si, ton meilleur ami a pu te mentir. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il n'avait pas le choix! Il ne pouvait le dire à personne! Personne! Tu peux comprendre ça ? Toute les personnes à qui il le dirait le jugeraient, c'était obligatoire. On ne peut pas sortir avec une Poufsouffle quand on est à Serpentard! Encore pire! On ne DOIT surtout pas sortir avec un Serpentard quand on est chez les blaireaux! Non mais tu te rend compte! Ca aurait Bouleversé toutes les idées reçues! C'était à la limite de l'immoral! J'ai du TOUT faire pour qu'on ne nous voit pas! Tout! Si on nous voyait s'en était fini de notre réputation, à jamais! Et la tienne avec précisons-le! Tu crois que tu aurais été capable de vivre avec chaque jour tous ces regards sur toi ? A cause de moi surtout! Qu'aurais tu fait si Daphne était à Poufsouffle toi ? Tu te serais tranquillement promené dans les couloirs en chantonnant avec elle? Bien sur que non suis-je bête. TOI, tu n'aurais pas fait l'erreur de tomber amoureux d'une Poufsouffle! Toi, tu sais contrôler tes sentiments! Toi oui, mais pas moi! Je suis amoureux d'elle! On ne m'a pas donné le choix! Si je t'ai mentis pendant tout ce temps c'était pour ne pas te perdre! Je ne voulais pas subir la perte de mon meilleur ami en plus de ce calvaire que je supportais tous les jours! Ça non... Je n'aurai jamais pu le supporter... »

Quentin s'était machinalement avancé vers son meilleur ami en parlant. Enfin “parler”, façon de parler. Son énervement retombait peu à peu. A présent, il regardait Raphaël dans les yeux, mais de là, celui ci paraissait toujours impassible. Impossible de savoir ce qu'il ressentait. La colère de Quentin avait prit bien trop de place pour qu'il puisse analyser les autres sentiments. A présent, celle ci retombait et d'un côté il se sentait mieux. Comme s'il avait trouvé des excuses à toutes ses bétises. Il avait à présent le coeur plus léger mais il n'était pas serrein pour autant. On ne sort pas d'une discution comme ça indemme. Surtout avec son meilleur ami. Quentin savait que Raphaël avait compris pourquoi son meilleur ami s'était énervé. Ce n'était pas compris Raphaël mais bien sur contre lui même. Il s'en voulait de tout ce qu'il avait pu faire et surtout de tout ce qu'il n'avait pas fait, et ça, ça l'énervait encore plus. A présent, on ne trouvait plus de trace de colère à l'intérieur de Quentin, juste une légère appréhension. En revanche, ses yeux étaient tout humides. Au fut et à mesure qu'il parlait, la colère avait fait monté des larmes à ses yeux, l'énervant en réalité encore plus. On ne pleurait pas quand on était un garçon, encore moins devant son meilleur ami et encore moins quand on était à Serpentard. Quentin n'avait donc bien sur pas pleuré, bien que les larmes brillaient dans ses yeux. C'est fou les pouvoirs que la colère pouvait renfermer...

Le jeune homme gonfla ses poumons d'air comme pour ravaler ses larmes tout en fermant les yeux. Il revint ensuite sur son lit et s'assit. Il n'avait plus de force. Quentin regardait toujours son meilleur ami dans les yeux. Comme on pouvait s'y attendre, ils étaient gris. Quentin connaissait assez Raphaël pour savoir que quand ses yeux étaient gris, c'était qu'il n'était pas dans son état normal. Le Serpentard lui demanda ensuite comment s'apellait la jeune fille en question. Quentin réfléchit quelques instant. Comment allait il réagir au fait qu'en plus de ça, la Poufsouffle soit préfète ? Sortir avec une préfete de Poufsouffle était encore plus difficile à digérer que sortir avec une banale Poufsouffle. Mais en même temps, ça justifiait encore plus le fait que Quentin voulait se cacher pour “préserver” sa réputation. Il était évident qu'une préfete ne pouvait pas sortir avec n'importe qui et faire n'importe quoi. Hors, il semblait que sortir avec un Serpentard était une très mauvaise chose. Point de vue assez particulier surtout quand on voyait le nombre de sang pur à Serpentard. Depuis quand cotôyer un sang pur était mal vu ? Certainement depuis que Potter avait foutu son bazar dans toutes les idées reçues du monde sorcier. Enfin bref, Raphaël devait avoir une réponse et celle ci, n'était en fait pas simple à dire. Elle était d'autant plus obligatoire que Raphaël n'avait rien demandé depuis le début de la “discution”. En temps que meilleur ami, Quentin lui devait bien ça...

« En fait elle s'apelle Susan... Susan Bones. La préfete de Poufsouffle... » Il était en effet inutile de dire qui était Susan. Tout le monde conaissait les préfets de Poudlard, en particulier Raphaël, qui était tout comme Quentin dans la même classe que la jeune fille. Raphaël ne l'avait pas dit explicitement, mais Quentin savait que Raphaël n'approuvait pas le choix d'une Poufsouffle. Bon certes, il y aurait pu avoir pire. Une Gryffondor par exemple. LA, ça aurait été dramatique. Quoique légèrement impossible vu l'amour que portait Quentin envers les rouges et or et les Serpentard de manière générale. (Enfin sauf exception, Quentin avait appris récemment que son frère Christian sortait avec une Gryffondor). Quentin se risqua à reporter son regard, qu'il avait avant sur le pant d'un mur, sur celui de Raphaël. La réaction n'allait certainement pas se faire attendre. Quentin ne stressait pas en cet instant, il n'était même pas anxieux. En fait, il était juste soulagé que son ami soit plus énervé que deçu. Bon certes, Quentin ne se leurait pas, Raphaël était deçu, et il faudrait du temps pour qu'il se fasse à la nouvelle, mais il préférait ça à un vent monumental qui lui aurait fait quitter la pièce sans le moindre mot. De toute façon, c'était décidé, Quentin comptait se rattraper d'une façon ou d'une autre. Et il le ferait parole de Serpentard. On ne peut pas trahir un frère sans en payer les conséquences.

Le silence était pesant, lourd de contrariété et de déception. Que pouvait-il en être de toute façon après ces révélations qu'il l'avait tant déçu. Qui aurait pu penser que Quentin le décevrait autant? Certainement pas lui, c'est certain. Raphaël ne le quittait pas des yeux par moment, comme s'il recherchait quelque chose, comme s'il voulait obtenir je ne sais quoi. Et soudainement, il préférait l'ignorer, tourner son regard ailleurs, mais surtout pas vers son meilleur ami. Mais aussi idiot que cela puisse paraître, il ressentait comme une espèce de compassion pour le calvaire enduré par Quentin. C'était stupide n'est-ce pas? C'était pourtant lui qui s'était mis dans cette situation impossible, lui qui avait menti, qui l'avait trahi...alors pourquoi Raphaël se montrait si...tolérant? Il ne se comprenait qu'à moitié. D'un côté, il se trouvait stupide. Il avait été lourdement trahis et il ne devrait éprouver que de la colère et du dégoût. Et d'un autre côté, il n'avait pas en face de lui n'importe qui. Ce n'était pas qu'une simple connaissance, autrement il ne le prendrait pas si mal. Non, il s'agissait de celui en qui il avait pleinement confiance. Heureusement qu'il n'était pas comme son père. Ce dernier n'aurait eu aucune pitié pour un traître, même s'il la personne concernée avait été son propre frère. Il était bien trop porté sur les principes et bien trop intolérant pour se rabaisser à comprendre les faiblesses d'un homme. Mais alors lui, était-il fait du même bois que son paternel? Ferait-il payer chèrement à Quentin sa trahison?

Il n'avait pas encore de réponse. Il était lui-même un peu perdu. Surtout quand on voyait Quentin perdre petit-à-petit ses moyens. Il n'en était pas impressionné, mais il est vrai que c'était la première fois qui le voyait s'emporter. Et puis, il y avait une chose qui le perturbait. En temps normal, il restait totalement maître de lui-même en toutes circonstances, ne se laissant guère impressionner par quiconque...mais en cet instant précis, il avait du mal à maîtriser ses émotions. Ses émotions? En réalité, non, ce n'était pas les siennes. Les révélations de son ami avait fait baisser inconsciemment les barrières mentales de Raphaël. Pourtant, il était doué et cela ne lui arrivait que rarement, mais visiblement, Quentin avait fait fort. Il ressentait l'empathie de son ami avec force et comme cela lui était désagréable de se sentir 'vulnérable', il se reconcentra aussitôt, faisant barrage entre Quentin et lui pour ne plus rien ressentir que ses propres sentiments et impressions. Il avait perçu la colère de Quentin, comment l'ignorer? Raph' serra les dents, s'en voulant de ne pas s'être mieux contrôlé. Il avait horreur de perdre le contrôle. C'était à lui de décider. S'il voulait connaître les émotions de son ami, il le faisait consciemment et on n'en parlait plus, mais là, c'était arrivé sans qu'il s'y attende, sans qu'il le veuille et cela ne lui plaisait guère. D'ailleurs, ça n'aurait pas plu non plus à son père. Il se reprit donc et observa Quentin qui était adossé contre un des murs du dortoir.

Ce dernier faisait encore les cent pas. Et on ne pouvait ignorer que le triplé des Montgomery n'allait pas tarder à exploser. Ca se sentait! L'atmosphère était remplie d'électricité. Rien à voir avec le Quentin qu'il connaissait habituellement et qui était en général calme et maître de lui-même. Pourtant Raph' ne disait rien pour arranger les choses. Et pourquoi? Il y avait plusieurs hypothèses qui se chevauchaient. L'une d'elle était que Raph' voulait ne pas interférer et laisser son ami se sortir seul de cette situation. Ou bien une espèce de vengance psychologique. Plus il se torturera l'esprit de la sorte, mieux il comprendra et mieux ça sera. En toute franchise, même si de telles pensées avaient pu traverser l'esprit du jeune Vert et Argent, il n'aurait pu les mettre en exécution. Faible Raphaël? Non, quelle faiblesse y a-t-il à ne pas vouloir accabler un ami? Apparement, et ça Raph' en était parfaitement conscient, Quentin avait souffert de la situation et en souffrait encore. Se venger en l'accablant encore plus n'aurait pas été digne de sa part. Evidement, la torture psychologique, il s'y connaissait. Ca pouvait détruite aisément un homme, pire que les douleurs physiques. Il le savait mieux que quiconque puisque son père était un maître en la matière et qu'il en avait subit les frais. S'opposer au père Gibson et à son courroux peut vous laisser des séquelles. Il ne voulait pas devenir comme lui. Certes il voulait être respecter et avoir le même impact que son père sur le monde de la sorcellerie, mais pas en étant la copie conforme de Julian Gibson.

Quant à Quentin, il avait enfin explosé et Raph' dû garder tout son calme pour ne pas exploser à son tour. Lui aussi avait envie de crier, de se lever et de dire franchement ce qu'il pensait de toute cette histoire. Ce cri qu'il retenait, il lui brûlait l'estomac à un point que ses mâchoires se contractèrent comme s'il se retenait de dire quelque chose qu'il pourrait regretter. De plus, tout en criant, son ami s'était avancé vers lui en le fixant droit dans les yeux. La première phrase que prononça Quentin "Et bien si, ton meilleur ami a pu te mentir" atteignit Raphaël en plein coeur, tel un poignard que l'on enfonce rien que pour le plaisir de vous voir souffrir. Cette phrase résonnait sans cesse, enfonçant un peu plus la lame dans la pompe qui lui servait de coeur. C'était pire de se l'entendre dire directement à voix haute. Ne le dire à personne! Oui, ça il l'avait bien compris. Alors lui, il n'était personne, c'est ça? Il n'avait même pas eu l'indulgence d'être mis au courant! Ah ben oui, c'est vrai, il avait oublié, il n'était personne. La colère que ressentait Raphaël s'insinuait en lui tel un poison. Il se maîtrisait du mieux qu'il le pouvait, il le fallait. Et puis en quoi sa réputation avait à voir avec la relation que Quentin entretenait avec cette fille? Tout simplement parce qu'en étant son meilleur ami, il aurait automatiquement subit les revers du scandale si ce dernier avait été étalé au grand jour. Ca, Raphaël le comprenait parfaitement. Mais...mais ça ne changeait pas le fait qu'il aurait pu au moins lui parler. C'est alors que Quentin prononça le prénom de Daphné, sa petite amie et son attention déjà bien accaparée, s'accentua. Que Daphné soit à Poufsouffle ne se posait même pas. De toute façon, elle était de chez Serpentard, il n'avait donc pas de discussion à avoir à ce sujet...mais Quentin n'avait pas tort sur une chose. Lui n'aurait jamais posé ses yeux sur une Poufsouffle. Il n'aurait jamais fait cette erreur et si ça avait du arrivé, il l'aurait effacé de son esprit. Les sentiments, ça se contrôle, et il le savait. Quentin, lui, ne pouvait être dans le même cas que Raph' puisqu'il n'avait pas eu le même entraînement. En quoi alors pouvait-on le blâmer? Pendant que Quentin s'adressait à lui, il n'avait rien montré, restant impassible du mieux qu'il le pu. Ce ne fut que lorsque qu'il eut fini que Raph' prit la parole. Ce sont les derniers propos de son ami...disons que contrairement à ce que l'on aurait pu croire, cela fit réagir vivement Raphaël. Il se redressa, posa les pieds à terre et planta son regard gris perle sur son ami.

"On a toujours le choix Quentin, ne l'oublie jamais! Qui t'as demandé de mentir? Si tu ne voulais pas me perdre, il fallait y penser avant. Le calvaire dont tu parles, c'est toi-même qui t'es foutu dedans. Si tu m'en avais parlé avant, ne crois-tu pas que tu l'aurais mieux vécu? Qui suis-je moi? Je suis QUI par rapport à toi? Apparement personne puisque tu n'as pas assez eu confiance en moi pour me parler de cette histoire! Je suis donc SI horrible que ça pour que tu n'en parles même pas à ton meilleur ami? Qu'importe que cette fille soit une jaune, une rouge ou une verte, j'aurai voulu que tu m'en parles!" déclara-t-il en haussant le ton, un mélange de colère et de déception dans la voix.

Rares étaient les moments où Raph' laissait transparaître ses émotions. A cet instant précis, le poids du silence avait été trop fort pour qu'il se contienne. Et puis les propos de Quentin l'avait tout de même blessé...comme s'il ne l'était pas déjà assez. Alors il avait répliqué du tac-au-tac. Ca faisait du bien de pouvoir se lâcher, hausser le ton, dire ce que l'on avait sur le coeur. Certes, son père ne serait sûrement pas fier de ce comportement impulsif, mais c'est un besoin que Raph' avait ressentit. Mais un signe apparu sur le visage de son ami. Et ce signe le perturba plus qu'il ne l'aurait cru. Il...il avait cru au début que la lumière plutôt sombre de la pièce l'avait trompé...mais après s'être assuré qu'il ne divaguait pas, il resta coi, totalement muet. Quentin avait bien les larmes aux yeux. Il ne l'avait jamais vu ainsi et Raph' ne su que faire. Il baissa les yeux, évitant le regard de son ami puis détourna la tête par respect. Etaler ainsi ses émotions n'étaient jamais chose aisée, surtout quand on était un gars et qui plus est, un Serpentard. C'était en pensant à ça qu'il regardait son couvre-lit durant de longues secondes avant de reporter son attention sur son ami après s'être assuré que c'était passé. Comment réagir alors que divers sentiments contraires l'assaillaient de toute part? D'un côté il était blessé et déçu et voulait se venger, lui faire payer et de l'autre....il ne pouvait s'y résoudre. Quentin, ce n'était pas le voisin d'à côté, une simple connaissance...C'était son meilleur ami, non, encore mieux, son frère adoptif. Alors comment faire, comment réagir face à lui? Il n'avait jamais été dans une telle situation. Et pour cause, puisqu'il avait toujours surveillé étroitement ses relations et qu'il ne faisait guère confiance à ceux qui l'entouraient. En mettant sa confiance en Quentin, il avait cru enfin pouvoir se reposer sur la bonne personne. S'était-il donc trompé à ce point? Avait-il été si aveugle? Oui et non....Il s'était voilé la face. Il avait bien vu à plusieurs reprises que certaines choses n'allaient pas chez son ami, mais il avait chassé ses doutes telle une mouche qu'on chasse d'un revers de la main. C'était lui aussi qui était en tort. Jamais il n'aurait du être aussi aveugle, aussi dupe. Il aurait du se mettre en tête que chaque homme à ses faiblesses, quelles qu'elles soient, et que Quentin avait aussi les siennes. Chacun commet des erreurs plus ou moins pardonnables....le tout était de savoir si Raphaël serait capable de pardonner. Le jeune Vert et Argent n'était pourtant pas quelqu'un qui pardonnait si facilement. Lorsqu'il était revenu à Poudlard après ces deux années de captivité forcée, il n'avait jamais pardonné à son père et à sa mère le traitement qu'ils lui avaient fait subir. D'ailleurs, depuis bientôt deux ans, il ne les avait pas revu une seule fois. L'année dernière, il avait refusé de les revoir et avait passé ses vacances chez son frère aîné puis chez sa cousine Jade. Alors le Pardon, il ne le connaissait pas encore. Mais là, aujourd'hui, ça n'avait rien à voir. Quentin ne l'avait pas séquestré, coupé de toute relation extérieure et maltraité? Ce n'était qu'une histoire...c'était juste une fille....une fille certes, mais qui avait foutu la zizanie.

Il retournait ces pensées dans sa tête. Une révélation commençait à pointer le bout de son nez. Une fille....une fille...mais pouvait-elle être si dangereuse pour mettre leur amitié en péril? N'importe quoi! Ce n'était pas une Poufsouffle qui pourrait réduire à néant des années d'amitié et de fraternité. Alors pouvait-il lui demander de choisir entre elle et lui? Ca pourrait être une solution, mais bien trop cruelle. Il ne pouvait se rabaisser à une telle chose. Raph pointa ses perles grises sur Quentin puis pour la première fois inspecta une partie de ses sentiments. Il ne l'avait jamais fait auparavant, préférant respecter l'intimité de son ami, mais là il cherchait une réponse...une réponse dont il avait impérativement besoin. Parmi les méandres des déboires de Quentin, Raph' recherchait une émotion bien précise. Il ne lui fallut guère plus de quelques secondes pour trouver l'objet de ses questions. Ainsi donc, il l'aimait vraiment! Il l'aimait tellement qu'il avait voulu la préserver des ragôts et autres quolibets. Mais pourquoi la protéger de lui? Il n'allait quand même pas la tuer! Ce qui lui faisait le plus mal, en dehors de la trahison en elle-même, c'était le fait que Quentin ne lui ait pas fait assez confiance pour lui dire la vérité. Lui faire part de cette idylle bien avant aurait peut-être mieux passé. Mais des mois après...la pilule passait assez mal. Certes par amour, on peut faire des choses qu'on aurait jamais faite en temps normal. Raph' était bien placé pour le savoir. Mais trahir la confiance d'autrui...!?

Alors que son regard se reportait sur son couvre-lit vert-argenté, une autre évidence vint le percuter de plein fouet. Mais pour qui se prenait-il? Il ne pensait qu'à lui, qu'au fait qu'il avait été trahi, mais Quentin dans l'histoire?! Pour lui aussi cela avait été un véritable calvaire. Connaissant son ami, cela n'avait pas du être de tout repos et mentir si ouvertement n'avait pas du lui plaire à lui non plus. Oui, mais n'était-ce pas lui qui s'était mis dans cette situation? S'il avait accordé un peu plus de confiance en Raphaël, il n'aurait pas eu l'esprit aussi torturé. C'était comme si Raph' venait de se prendre une baffe...une baffe assez violente pour lui ouvrir enfin les yeux. Qui était-il pour dire si oui ou non son ami pouvait sortir avec untel ou untel? Il ne pouvait diriger sa vie. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Cette fille, était-elle si bien que ça pour que Quentin soit tomber amoureux d'elle? Ne jouait-elle pas avec lui? Des questions qui avaient malgré tout des réponses. Il en était parfaitement conscient. Bien sûr que oui, cette fille devait avoir un mininum d'intérêt pour que Quentin s'y intéresse. Et si elle jouait avec lui, cela ferait longtemps qu'elle l'aurait quitté ou pire...elle aurait vendu la mèche et Quentin aurait été la risée des Serpentards et de tout Poudlard. Non, cette fille était sérieuse, pas de doute. Serait-il possible qu'une Poufsouffle soit à la hauteur de son meilleur ami? Ca paraissait si impossible, invraisemblable! De toute façon, un autre plan de discussion s'ouvrait devant lui... Mais pour le moment, il attendait toujours la réponse de Quentin et elle tardait à venir. Alors, qui est cette Poufsouffle? Il s'attendait au pire! Que lui réservait la réponse de son ami? Il ne connaissait que peu de blaireaux. Bah, il faut dire qu'en toute honnêteté, il n'en côtoyait pas. Ca serait peut-être une première, qui sait? Son regard semblait dire "Alors?" tandis qu'il fixait Quentin. Du genre, "je ne te lâcherai pas tant que tu ne me l'auras pas dit!". La réponse de son ami l'interpella bien assez pour qu'il en soit tout d'abord surpris, puis qu'il se mette à rire. La transition entre les deux sentiments avait été rapide. Quand il l'avait entendu dire "Susan Bones. La préfère de Poufsouffle..." le visage de la jeune fille lui était automatiquement venu à l'esprit, puis il s'était mit à rire. Sûrement à cause de cette atmosphère tendue remplie de déception, des pensées contradictoires qui se mélangaient en lui, de leur altercation...il s'était mit à rire. Ca aurait presque pu paraître dément si Raph' ne s'était pas reprit quelque peu après. En fait, Bones avait été la cerise sur le gâteau! Il avait l'impression qu'on lui jouait un mauvais tour et que Quentin se foutait de lui. Il avait envie de lui sortir "Allez Quentin, c'est bon t'as gagné, on remballe le matos et on va se prendre un verre." mais ça n'avait rien d'une plaisanterie et Raph' le savait parfaitement. Alors c'était Bones qui était derrière tout ça? Une préfète en plus, il ne manquait plus que ça! Mais bon sang Quentin, que lui était-il passé par la tête? Rien apparement puisque c'était le coeur qui avait tout prit! Shit!

*T'es sûr que c'est pas plutôt un philtre d'amour qu'elle t'a fait boire, espèce d'idiot?" songea-t-il partagé entre le désespoir et la raillerie.

Non pas qu'il ne croyait que personne ne pouvait tomber sous le charme de son meilleur ami, rien à voir, mais si ça se trouve, cette fille était tombée amoureuse de Quentin et comme ce dernier n'était pas intéressé par elle, Bones avait concoctée un philtre d'amour. Dur de faire le nettoyage dans ses pensées quand on est si perturbé. Evidement, Raphaël savait que son idée farfelue n'était rien de plus qu'une hypothèse excentrique qui n'avait aucun fondement. Et il devait bien se rendre à l'évidence. Son rire passé, Raphaël reprit son calme et son visage impassible pour ne plus rien dire avant de longues, très longues secondes. Il avait besoin d'analyser la nouvelle. Bones....la Préfète des Poufsouffles, Susan Bones. Il ferma les yeux, se passant la main sur le visage, se cachant les yeux cherchant à réfléchir plus profondément, le coude reposant sur sa cuisse. Que pouvait-il penser de tout ça? Un Vert et une Jaune...même les couleurs n'allaient pas ensemble. Il était paumé, voilà tout! Parce que ses idées préconcues se mêlaient à des idées nouvelles, il ne savait comment faire la part des choses et se dépatouiller de tout ça. Après tout, Daphné était peut-être une Serpentard, elle était de sang-mêlé, mais Raphaël n'en avait strictement rien à faire. Il l'aimait et le sang n'avait aucune valeur quand il s'agissait de sentiments...Alors était-ce la même chose quand il s'agissait de couleur et de maison? Même devant ces barrières, il ne pouvait que faire face à l'évidence qui s'offrait à lui. Quand les sentiments s'en mêlaient, rien d'autre ne comptait. Il ôta sa main de devant ses yeux pour reposer ces derniers pas tout à fait verts sur son ami.

"...Que veux-tu que je te dise?" fit-il en haussant les épaules.

Il marqua un temps d'arrêt puis reprit.

"Je suis...je...d'abord une Poufsouffle, mais en plus c'est Bones...t'as fait fort! Mais autrement que veux-tu que je te dise? Si tu l'aimes, personne n'y peut rien..."

Il avait dit cela sur un ton calme et posé. Il avait reprit tout contrôle et le Raphaël qu'on connaissait tous avait refait surface. Réfléchit, posé et à l'écoute, il savait que même s'il l'avait voulu, il n'avait rien à dire car si on avait osé dire quoi que se soit sur son couple à lui, il l'aurait très mal prit. Quentin avait enfin fait le premier pas, il avait enfin avoué l'inavouable après tout ce temps...et même si ce n'était pas aussi facile qu'on pouvait le croire, même s'il était déçu, même si le Pardon serait dur à obtenir, son ami avait fait enfin preuve de courage, et il ne pouvait l'ignorer. Que se passerait-il ensuite? Il n'en avait aucune idée. Oh bien sûr, il avait des espoirs et des craintes comme tout le monde, surtout en cet instant. Il ne pouvait lui dire de la quitter. Pourquoi? Pour deux raisons plus qu'évidentes. La première est qu'il n'avait aucune autorité sur Quentin et qu'il n'avait pas à lui demander un tel sacrifice par pur égoïsme et deuxièmement...parce que si on lui posait le même dilemne à lui aussi, il en aurait été si profondément perturbé qu'il ne pouvait imposer une telle torture à son meilleur ami. Alors que faire? Accepter? Faire comme si de rien n'était? Il n'en savait trop rien. S'il ne demandait rien à Quentin, ça voulait dire qu'au fond, il acceptait cette relation...ou tout du moins, il la tolérait. Bien qu'un peu indécis sur la suit à donner aux évènements, il n'en montrait rien et restait tout aussi impassible.

Âge : 35 ans [16/05/80]

Comme Quentin l'avait prévu, son humeur n'allait pas en s'arrangeant. Les dernières paroles de Raph' avait fait l'effet d'une bombe dans l'esprit du jeune Montgomery. Et une bombe quand vous êtes sérieusement mal, croyez moi, ça n'arrange pas vraiment les choses. Quentin s'en rendit compte. Pendant que son meilleur ami parlait, Quentin le regardait sans ciller. Répondre à tout ça ne serait pas simple, car du début à la fin, Raphaël avait raison. Mais les mots qui firent le plus mal à Quentin eurent la facheuse conséquence de lui miner encore plus le moral “Si tu ne voulais pas me perdre, il fallait y penser avant.”. Ca, ça voulait tout dire. Quentin fit mine de ne pas avoir entendu sa phrase mais elle tournait indéfiniment dans sa tête, comme pour lui faire comprendre que ça y était, tout était terminé. Son Best venait de lui laisser entendre que plus jamais ils ne seraient amis. Du moins, ils ne serraient plus jamais comme avant. Et là, ce fut la goûte d'eau qui fit déborder le vase. Les émotions de Quentin s'emmélant déjà depuis un bon moment dans sa tête -celle de Raphaël et surtout les siennes, qui n'étaient pas franchement simples à déchiffrer- là, ce fut un vrai ouragan. C'était limite si Quentin pouvait penser correctement. Quoiqu'il en soit, il se rendit bien compte qu'il allait finir par tout lacher et ça ne lui servirait pas en bien forcement. L'avantage d'exploser, c'est qu'après, on est tranquille pour un bon moment.

« Je sais bien que tout est de ma faute ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je t'en tiens pour responsable ? S'il y a un idiot dans l'histoire, c'est bien moi, j'en suis bien conscient ! Bien sur que si, je voulais t'en parler, plus d'une fois même! Mais l'amitié n'avait rien à voir avec ça. Ou plutôt si, elle avait tout à avoir. Tu étais le seul qui aurait pu me dire de quitter Susan au début de notre relation et je pense que j'aurais pu t'écouter, au début. C'est pour ça que je ne voulais rien te dire. Imagines si tu m'avais demandé de rompre ? Je ne voulais pas être dans cette situation, surtout pas. Et en même temps, ne rien te dire, c'était facile. Je n'avais pas à me préoccuper de ce que tu penserais de notre relation. Je n'avais qu'à me préoccuper de Susan, et de ne pas laisser les autres nous envahir... C'est lâche je sais. Crois moi que si je pouvais retourner dans le passé, je le ferai immédiatement. Hélas, je ne peux pas... » Il fallait admettre qu'un retourneur de temps aurait pu être utile dans cette situation. Mais Quentin n'en avait pas encore eu hélas. Il n'y avait que Granger qui avait eu la chance d'en posséder un. Vive la justice...

Quentin réfléchit à la situation passée, et à ce qu'aurait fait Raphaël s'il avait été au courant plus tôt pour leur relation. Quentin était sur d'une chose, tout aurait été différent. « Et puis soit franc, si je t'avais dit que je sortais avec Susan quelques jours après, tu aurais tout fait pour que je rompe, tant que je n'avais pas trop d'attaches. Et ça bien sur, je ne voulais pas, je tiens trop à elle pour la perdre... Surtout maintenant... » Son meilleur ami devait bien comprendre que s'il avait fait tout cela, c'était au nom de l'amour. Et l'amour, Dieu savait qu'il faisait à présent partie intégrante de la vie Quentin. Mais restait à savoir si Raphaël en avait bien conscience... D'ailleurs quand il reprit la parole, Quentin su qu'il avait compris. Il se rendait bien compte que Quentin aimait Susan. Mais à l'écouter, on aurait dit qu'il s'agissait d'une fatalité horrible. Comme s'il s'agissait d'une mauvaise, une très mauvaise chose. C'est là que Raphaël avait faux, il n'avait pas du tout compris ce qui arrivait à Quentin. Certes il était avec une Poufsouffle, il en était même amoureux, mais il était plus heureux que tout avec elle. Ce n'était pas une conséquence dramatique de Cupidon, non, Quentin respirait le bonheur dès qu'il était avec Susan, comme une bouffée d'air frais qu'il ne fallait jamais interrompre. Restait à expliquer ça à son meilleur ami... « Tu n'y peux rien ? Mais ce n'est pas une mauvaise chose Raph'! Pas pour moi en tout cas. Je suis plus heureux que tout quand je suis avec elle. Je ne regrette pas de sortir avec elle, bien au contraire! La seule chose qui me manque, c'est le soutien de mon meilleur ami. J'en ai plus besoin que tout... » Et ça c'était vrai. Que Dawn ou Damian n'accepte pas son choix, ça c'était concevable, Quentin comprendrait, et ferait avec. Mais que son propre meilleur ami ne l'accepte pas, ça, c'était impenssable. Quentin ne pourrait pas vivre en pensant chaque jour que ce qu'il fait va à l'encontre de son meilleur ami. Restait donc à savoir ce que son Best en dirait. Certaines erreurs se réparent, d'autres pas, il fallait donc définir si les erreurs de Quentin avait une chance d'être pardonnées ou non...

Quentin se leva et alla s'asseoir à côté de son meilleur ami. Cette fois, toute pensée négative l'avait quitté et hormis le léger stress qui ne le quittait plus, Quentin avait enfin les idées claires, sans avoir 40 sentiments qui s'introduisait dans son esprit. Il avait littéralement fermé les portes de ses pensées à Raphaël, laissant le jeune homme autonome dans ses sentiments sans que Quentin en ai conscience. C'était plaisaint. Pouvoir ainsi se retouver dans sa tête et n'avoir à penser que pour un. Surtout quand les pensées sont aussi fortes que celle que Quentin recevait de son meilleur ami. Et quand vous y ajoutiez les pensées d'un adolescent perturbé au bord de la crise de nerf, le mélange est assez détonant. Quentin se pencha donc en avant, mettant ses coudes sur ses genoux et tenant ses mains jointes. Il se tourna ensuite vers son meilleur ami, le regard inquiet. « Tu crois que ça pourra redevenir comme avant ? » Quentin parlait bien évidemment de la relation des deux amis, des deux frères pour être plus exact. Car la relation entre Raphaël et Quentin a toujours été plus que fraternelle. Le simple mot amitié ne réussirait jamais à qualifier la complicité qu'il y avait entre les deux Serpentard, ils le savaient. Et pourtant, à présent, tout devenait instable, et dangereux. Tout pouvait basculer d'un côté ou de l'autre. Du côté de Quentin c'était réglé, il préférait littéralement mourir plutôt que de perdre son meilleur ami, mais du côté de Raphaël, restait à savoir s'il arriverait à lui pardonner un jour... La question se posait là, restait à voir la réponse...

Quentin était anxieux. Rien de plus logique en somme. Tout en attendant la réponse de son ami, il pensait à plusieurs personnes. Ed et Izzie, à qui il n'avait encore rien dit, même si cette dernière avait des soupçons. Il y avait aussi Dawn et Damian, mais eux par contre, ils le sauraient très bientôt, tout comme Raphaël, il ne pouvait pas leur cacher éternellement. Enfin il y avait tous les autres, de sa famille, et les amis de Susan, qui n'étaient pas au courant, tous les informer, au fur et à mesure, allait être dur... Mais déjà, Quentin ne comptait pas passer une année de plus à se cacher, c'était trop pesant. L'an prochain c'était décidé il sortirait avec Susan au grand jour. En commençant cet été par informer sa famille de la nouvelle. Heureusement la famille serait plus réceptive. Ed, Izzie et Ana serait ravis de voir que Quentin se mélait aux Poufsouffle, Chris n'aurait rien à dire vu qu'il sort avec une Gryffondor, blonde et superficielle en plus, quant à Vicky, ce serait elle qui émettrait le plus de résistance, mais Quentin saurait la dompter, comme toujours.

Pour ce qui était du tout Poudlard, là, ça allait commencer à être difficile. Quentin redoutait en fait plus les réactions des amis de Susan que des autres élèves. Eux seuls étaient capables de briser le couple et Quentin le savait bien. C'est pour cela que le Serpentard croisait les doigts pour que les prétendus “amis” de Susan, soit aussi tolérants que le leur laissait entendre leur maison. Pour ce qui était de Quentin, tant qu'il était soutenu par son best et ses amis, il pouvait faire face à toutes les situations. En revanche, s'il était seul, ça risquait de poser problème. Affronter une foule multicolore, comme l'avait dit Susan, risquait d'être assez problématique dans un premier temps. Mais c'est bien connu, à plusieurs on est plus fort. Restait à savoir si Susan et Quentin seraient seuls, où s'ils seraient accompagnés de leurs amis les plus proches pour affronter le regard de Poudlard. La réponse de Raphaël allait être déterminante dans les perspectives d'avenir de Quentin...

Ca il pouvait le dire que c'était sa faute! Lui cacher un truc pareil...non mais on croirait rêver. Il écoutait néanmoins son...son quoi d'ailleurs? A présent, comment pouvait-il définir Quentin? Quel idiot! Pourquoi se poser de telles idioties alors qu'il savait pertinnement au fond de lui que Quentin resterait son meilleur ami? Tout simplement parce qu'il était trop pris par les évènements et qu'il pensait à l'envers. Sa colère était sortie et il en avait eu besoin. Le choc de la nouvelle et tout ce qui l'entourait avait eu de sacrés effets sur lui. Oui, Quentin était un idiot! Idiot de l'avoir laissé sur le bas-côté tel un vieil emballage. Faut faire attention Quentin, l'amour te rend idiot! Pendant que son ami lui expliquait la situation, lui l'écoutait sans broncher. Il ne voulait plus rien dire. Il voulait rester silencieux et tenter de réfléchir plus posément. Il s'était emporté tout à l'heure, maintenant il devait se concentrer sur la situation et prendre du recul. Oui, parce que Raphaël n'aurait sûrement pas réagit ainsi s'il avait pris un peu plus de distance par rapport aux révélations de Quentin. Enfin...facile à dire aussi! Il tentait de voir ça de l'extérieur, si ça n'avait pas été lui mais un autre. Disons que s'il avait été spectateur d'une telle 'conversation', il aurait eu assez de recul pour se rendre compte de certains faits et il aurait pu analyser la scène avec objectivité. Quand Quentin parla de sa propre lâcheté, il grimaca légèrement. Il avait horreur qu'on traite les Serpentards de lâches car pour quelqu'uns d'entre eux, dont lui, il ne s'en cache pas, la lâcheté ne s'appliquait pas. Alors que Quentin ose se traiter ainsi, ça ne lui plaisait pas. Mais seule sa grimace fut le seul signe de son mécontentement puisqu'il redevint aussitôt impassible.

Par contre, ce qui le surpris et le blessa en même temps, c'est que Quentin avait vraiment cru qu'il aurait été capable de le faire rompre avec Bones au début de leur relation. Bien qu'il y ait des limites à sa tolérance, il n'avait même pas envisagé la chose aujourd'hui malgré sa colère...Il essayait d'être honnête avec lui-même, de savoir si oui ou non il aurait eu le pouvoir de les faire rompre. Le pouvoir oui, sans aucun doute, mais la volonté?...C'était moins sûr! Si les séparer pouvait vraiment blesser Quentin _ oui parce que Bones, il s'en fout pour le moment _, alors il ne l'aurait pas fait. Mais il disait ça maintenant, à l'époque, aurait-il vraiment agit de la sorte? Tout fait pour les faire rompre comme le disait Quentin?! Il n'en avait aucune idée. Oh certes, il l'aurait quand même harceler au début pour comprendre, mais les capacités que possédaient Raphaël auraient pu être un moyen de saisir ce que pouvait ressentir son ami. Malheureusement, Quentin n'était pas au courant des dons qu'il avait...Parfois, il se disait que Quentin n'avait peut-être pas tort...mais alors il aurait été bien cruel. Ca veut dire qu'en une année il avait beaucoup changé. Il commençait à se débarasser de son ancienne vie pleine de principes familiaux tel un serpent qui mue (aaah la comparaison! A pas fait exprès XD) pour devenir le vrai Raphaël. Celui qui réfléchissait par lui-même et se construisait comme il le voulait. Bien sûr, rien ne changeait du jour au lendemain, mais il avait une vraie envie de s'affranchir de ce qui l'avait guidé depuis sa naissance. Evidement, l'éducation qu'il avait eu ne changerait jamais et d'ailleurs, ce qu'il avait appris, il ne voulait pas s'en débarasser. C'était sur d'autres points qu'il prenait enfin des libertés et l'un d'eux était sur sa tolérance et son ouverture d'esprit. Rien que l'année dernière, comment aurait-il réagit face à une telle déclaration? Sûrement pas comme maintenant! Il n'aurait pas eu l'intelligence d'affronter Quentin...en fait, il l'aurait planté là, sans un mot. Malheureux n'est-ce pas? Tout ça à cause de ces satanés préjugés qui bouffaient la vie de pas mal de Serpentards!

En fait, le problème n'était pas Bones, ni qu'il sorte avec elle au fond...ce qui était d'ailleurs une preuve de son changement. C'était surtout le mensonge, la trahison et le manque de confiance de Quentin qui l'avait fait sortir de ses gonds. On ne ment pas à un ami. A la famille peut-être, mais pas à un ami. Car comme disait un vieux dicton moldu, on ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis...alors si on a l'intelligence de les choisir, on doit aussi avoir l'intelligence de leur faire confiance. Mais ça, tout le monde ne le comprenait pas! Mais...mais si Quentin avait eu moins peur de lui, peut-être que les choses auraient été autrement. Oui, parce que Raphaël se sentait aussi fautif. Même si son ami ne lui avait pas dit franchement, la peur de dire la vérité à Raph et que ce dernier lui demande de la quitter étaient plus qu'explicite à ses yeux. A ses yeux, c'était clair comme de l'eau de roche...Quentin avait eu peur de lui! Il entendait bien que Quentin était très attaché à Bones...même plus qu'attaché, et ça, il le comprenait. Après tout, son frère l'été dernier, alors qu'ils discutaient tard le soir, lui avait dit que l'amour n'avait pas de frontière et il lui avait touché deux mots sur une certaine Lily je sais plus quoi, une sang-mêlée. Il comprenait à présent! Avec Daphné c'était pareil. L'éclaircie se faisait dans son esprit...Son propre silence...son silence intérieur qu'il avait fait dans sa tête...enfermé dans ses songes lui permettait de pouvoir mieux réfléchir. Il sentait que Quentin ne voulait pas partir, ni le laisser partir tant que toute cette histoire ne serait pas réglée. Mais de toute façon il avait raison...lui non plus ne se voyait pas quitter la pièce sans que tout est pris fin une bonne fois pour toute. Il n'est jamais bon de laisser traîner les choses.

Une mauvaise chose? Ah mais non...ce n'était pas ce qu'il voulait laisser entendre...même si au début il avait vu les choses sous cet angle. Il s'était mal exprimé. Et ça l'énervait! Il soupira, visiblement fatigué! D'abord sa mère, puis Quentin...le trop pleins d'émotions d'aujourd'hui l'avait épuisé. Néanmoins, il n'en laissait rien paraître. Il l'écoutait, toujours aussi silencieux. Assis sur le lit, les coudes sur les genoux, les poings sous le menton, ne montrant absolument rien. Tout se passait à l'intérieur et il avait tout bouclé. Rien ne passait...Il était une vraie porte de prison...et comme on le sait, d'une prison, on ne s'échappe pas! Enfin...ça dépendait desquelles...vu ce qui s'était passé à Azkaban! Quant à Bones...bah si elle le rendait heureux,...n'était-ce pas mieux que de le voir dépérir...ou de passer ses soirées à la bibliothèque. Cette pensée lui donna des idées assez comiques! Comment sortir Quentin de ses bouquins poussiéreux? Et bien maintenant il avait la solution....Bones! Héhé...Il s'imaginait aller à la rencontre de la Poufsouffle et lui sortir "Quentin est un vrai ermite...il faut vraiment que tu le sortes de la bibliothèque. Ca fait des heures qu'il y est. Si ça s'trouve, il est en train de mourir étouffé à cause d'une étagère qui a cédée?!" et là Susan partait totalement effrayée à la recherche de son cher et tendre. Il ne pu retenir un sourire amusé...il faillit même laisser échapper un léger rire, mais seul le sourire était visible. La scène était comique et Susan si naïve. Même s'il ne la cotôyait pas, il en connaissait tout de même un minimum sur elle et son caractère si particulier.

Bon...mais d'après Quentin, l'amour ne faisait pas tout et il avait à présent de son soutien! Bah fallait y penser avant! Non, j'déconne! XD Il savait pourquoi il avait besoin de lui. N'étaient-ils pas amis? Non! Ils étaient frères, c'était pas pareil. Et ne dit-on pas qu'entre membres d'une même famille on se soutient? En effet, si c'était Sam, il serait prêt à tout pour l'aider, le soutenir...Alors pourquoi pas Quentin? Ce dernier ne s'était-il pas racheté en avouant la vérité? Raphaël devenait vraiment trop clément. Son père en aurait fait de la chaire à pâté. Mais Raph' n'était heureusement pas aussi porté sur les principes que son père. Oui, mais ce côté de sa personnalité avait appris aux autres à le respecter et à se faire prendre au sérieux. Et surtout, il était craint. De quoi ne pas l'approcher de trop près. Quant à Raph...disons que le silence est devenu son ami ^^. C'était mieux à son humble avis. Oh, certes, il ne perdait pas une miette des propos de son meilleur ami, mais...au fur et à mesure de sa réflexion, il comprenait mieux pourquoi Quentin avait agit ainsi et pourquoi lui avait été si blessé. Le recul nécessaire prit, il n'en restait pas moins silencieux. Peut-être un peu trop d'orgueil dans son obstination à se taire?! Il ne leva pas la tête quand son ami vint s'asseoir à côté de lui. Juste un rapide coup d'oeil en sa direction pour le reporter droit devant lui. Il ne l'ignorait pas, non loin de là cette idée, mais il préférait éviter de croiser son regard le temps de formuler ce qu'il avait envie de lui dire. Le silence était moins pesant qu'au début...encore heureux! Mais il n'eut le temps de ne rien dire car à ce moment-là, Quentin lui posait une question déterminante. Redevenir comme avant? Que...? Hein...? Trop plongé dans ce qu'il comptait lui dire, le sens de la question ne lui parvint que quelques secondes après. Il ne pu s'empêcher de regarder Quentin, avant d'hausser un sourcil étonné, puis de reprendre sa posture précédente: coudes sur les cuisses, poings sous le menton, le regard droit devant lui. Quel idiot! Pas lui, mais Quentin! Il posait des questions ridicules! L'amour le rendait si idiot que ça? Si ça continuait, il allait vraiment les faire rompre pour la santé mentale de son best. Néanmoins, à part ce haussement de sourcils, il n'avait rien dit, ni rien montré qui pouvait répondre à la question de son ami. Bah...c'est que...il réfléchissait! Il repensait à son frère aîné. Même si son frère avait l'air un peu je m'en foutiste, ce n'était qu'une façade. Car il n'y avait personne d'autre qui le connaissait aussi bien que lui et qui pouvait dire que derrière ses dessous de "je suis un célèbre joueur de Quidditch!" il y avait un gars réfléchi et surtout très intelligent. Il avait une philosophie de vie bien à lui qu'il essayait, à défaut de transmettre, de faire comprendre à Raphaël. Et c'est dans une telle situation, face à son meilleur ami, qu'il en comprenait tout le sens. L'été dernier encore, Sam lui avait dit que la distance que Raph avait imposé avec ses parents ne pouvait pas continuer. Qu'il comprenait qu'il leur en voulait, mais que les parents croient toujours bien faire sans se rendre compte du mal qu'ils font...alors il fallait qu'il reprenne contact avec eux. Au moins donner de ses nouvelles! Parce que...parce que la famille c'est sacrée et que même malgré les soucis, on pardonne toujours à un père, un frère ou un fils. On en ressort grandit d'après Samuel... Alors...

Raphaël releva enfin la tête. Le silence avait été si long...il espérait juste que Quentin n'avait pas angoissé...vu comme il était! Ce n'était pas parce que Raphaël était resté muet que ça voulait nécessairement dire quelque chose...mais allez dire ça à Quentin alors qu'il venait de poser une question hyper importante! Il fallait à présent qu'il prenne son courage. Oui parce que reconnaître une chose, c'est déjà ça, mais le dire, s'en est une autre. Bah que voulez-vous...il a un certain ego Gibson...ce n'est pas un Serpentard pour rien!

"Tu sais parfois que t'es un idiot?" dit-il sur un ton de reproche.

Euh...no coment...c'était sortit comme ça, surtout pour répondre à une question qui n'avait pas lieu d'être. Mais le traiter d'idiot le mit mal à l'aise....enfin...il le méritait aussi, mais bon....

"Je...je suis désolé...je sais pas si..." fit-il simplement. Aaaaaaaaah Raph' qui s'excuse! O_O Aaah vite appelez les médias, la radio, les journalistes, faut écrire une rubrique spéciale, que dis-je? Un numéro spécial, hors-série et *SBAFF* Ok, je reprends!

Le "je sais pas si" made in Gibson était fait exprès....c'est méchant! Mais alors, vraiment méchant de la part de Raph de laisser entendre qu'il n'était pas capable de lui pardonner. Mais que voulez-vous, il avait juste envie d'une petite vengance. Il estimait qu'il en avait quand même le droit, non?

Il marqua un temps d'arrêt. Ca avançait leurs affaires tiens...Quand on est frères normalement, malgré les problèmes, on se pardonne, n'est-ce pas? Il en avait toujours été ainsi entre Sam et Raph'. Et puis...maintenant, le Vert et Argent voyait un autre problème pointer le bout de son nez et pas des moindres. Parce que si lui acceptait sa relation avec Bones...il n'en serait peut-être pas de même avec les autres. Ouais, sauf que là ça serait injuste! Si lui, un Serpentard pure souche pouvait pardonner et accepter cette relation, ces satanés Poufsouffles avaient intérêt à faire de même. Parce qu'il y avait une chose qui lui était insupportable. C'était de voir des personnes soient disantes ouvertes d'esprit se refermer comme des huîtres juste parce que son ami était un Serp'. Et après ça se disait tolérant? Mon *bip*! Si lui en était capable, les autres aussi alors! Fallait pas pousser Dumby dans les orties non plus! Et si on osait dire quoi que se soit de déplacé, si les amis _soit disant_ de Susan osaient mettre dans la tête de la rousse que Quentin n'était pas assez bien pour elle et qu'elle devait le quitter, il allait leur dire deux mots à ces bécasses. Il était hors de question que lui seul fasse des efforts et que ces demoiselles effarouchées n'en fassent aucun. Parce qu'elles devaient s'estimer heureuses que Susan soit tombée sur Quentin. Parce que si elle était tombée dans les filets d'Erwan machin...celui qui avait laissé tomber Hawkins chez les Poufsouffles, là elles auraient pu la ramener leur fraise. Mais pas là!

Après un long moment de réflexion, Raphaël reprit la parole.

"Tu poses des questions parfois qui n'arrivent même pas à ta cheville!...*suspens*....Pfff...mais non ça ne change rien!" dit-il en soupirant, exaspéré par la bêtise de son best. Bon d'accord il avait été en colère et blessé par la trahison de Quentin, mais pas au point de couper court à leur amitié fraternelle.

Il lui adressa un sourire rassurant avant que son visage change totalement, devant sérieux, presque menaçant.

"Mais ne recommence plus JAMAIS un truc pareil!" fit-il menaçant, en insistant bien sur le "jamais".

Mais on sentait derrière cette menace que l'atmosphère se détendait et que Raph' était plus ouvert et moins tendu. Il avait accepté les faits. Il comprenait...et même s'il sentait que cette histoire n'allait pas lui valoir que de bonnes choses (problèmes en perspective), il était prêt à soutenir son ami quoi qu'il arrive.

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