Un frère un peu trop possessif ? [Pv]

A la suite de leur défaite, non pas écrasante, mais plutôt serrée, les Serdaigles avaient quitté le stade, humanisés par leur sort, sous les regards affligeants et dépités de leurs camarades . Candidement, ils avaient bien joué dans l’ensemble et leur victoire aurait été indéniable si l’équipe des Poufsouffles n’avait pas été aussi entrainée et bonne . Cela s’était joué à peu ! Une simple question de points récoltés par-ci, par-là . Néanmoins, ils avaient toute l’année pour se restaurer car bien évidemment, ils ne joueraient plus contre les blaireaux . Et puis, il fallait dire que durant ce match, il n’y avait pas eu l’appui de Juliet et de Juliette, ce qui, peut-être, aurait changé les choses . Sur le chemin des vestiaires, Izzie semblait être la seule joueuse en état de prendre la défaite de manière, un peu indifférente . Prise d’affliction à l’égard, plus principalement d’Olivia, elle s’était précipitée vers cette dernière , un sourire aux lèvres, comme pour la rassurer, la féliciter : « Tu as été superbe ! On fera mieux, la prochaine fois »

Fermant les yeux, la cinquième année s’agrippa au bras de sa camarade, tout en humant l’air frais de l’extérieur . La rencontre était fini ! Elle allait enfin pouvoir se détendre, passer d’agréables moments en compagnie de ses amis, et surtout négliger l’étroite rivalité, qui opposait sa maison, à celle des jaunes et noirs . S’engouffrant dans les vestiaires, l’effervescence qui régnait sur le stade, sembla se dissiper d’un coup .

A pas feutrée, elle regagna les douches, où elle se déshabilla prestement, et fit couler l’eau. A présent, ses cheveux humidifiés lui tombaient mollement sur les yeux et incessamment son regard fût attirée par une blessure, qui avait due être sûrement causé par le cognard, envoyé par Susan Bones . A la pensée du mot « cognard », elle ressentit un nouveau picotement au cœur et la vison furtive d’une Elizabeth Harris, couverte de bleus, lui parvenu au cerveau . D’un geste négligé, elle repoussa ses cheveux en arrière, resta un moment dans cette position, subséquemment couvrit sa tignasse et son corps de produits de soins avant de faire recouler l’eau .
Ceci étant fait, elle ferma le robinet, se couvrit d’une serviette, se rhabilla hâtivement puis d’un geste désinvolte, dit au revoir à ses coéquipiers . Sur le chemin qui la séparait du château, elle ne croisa personne, et aussi, étrange soit-il, ce fait ne la dérangea point . Elle avait l’attention de regagner les cuisines, avant sa salle commune, histoire de dilapider quelques sucreries et autres . Comme à son habitude, la kitchenette était très mal éclairé néanmoins une aimable atmosphère s’y dégageait, doublé d’une alléchante odeur de nourriture .

Immanquablement, il y avait toujours ses elfes de maisons, qui s’étaient précipités vers la cinquième année, quand ils l’avaient aperçue . Haut comme trois pommes, chacun des petits êtres essayaient de mettre en valeur son petit plat, qu’ils tenaient fermement entre leurs maigres mains . Ne sachant que faire, Izzie recula lentement, tout en balbutiant des paroles incompréhensibles, ce qui l’amena à être bientôt coincée contre une table . Recourant au mensonge, elle se débarrassa des elfes, en leur promettant de goûter à tous leurs mets, si l’un d’eux lui apportait quelques muffins . Bon, c’est vrai, que ce n’était guère bienveillant de sa part mais bon … Sa commande apportée, elle prit place dans un recoin, et se mit à savourer ses pâtisseries .
A vrai dire, Isabelle s’était rendue ici pour une autre raison également . Elle voulait à tout prix, éviter Quentin, qui à l’heure actuelle, devenait la chercher un peu partout dans le château . Elle savait que tôt tard, elle devrait avoir affaire à lui suite au fait qu’elle avait rejoué au quidditch néanmoins elle préférait repousser cela, le plus tard possible ... Manque de chance ! Le destin ne semblait pas être de cet avis !

Qu'on se le dise, Quentin était énervé. Une fois qu'il été parvenu à dessendre les maudites marches des gradins du terrain de Quidditch, avec plus de peur que de mal, Quentin avait litteralement changé d'état d'esprit en quelques seconces, passant de la peur à la rage. Izzie savait que Quentin avait peur du vide et que de la voir sur un balai le mettait hors de lui, elle n'avait donc apparement pas compris la première fois qu'elle avait tenté l'expérience et avait une seconde fois succombé à son équipe pour finalement finir par céder. Isabelle avait donc joué au poste de batteuse, pour le camp des Serdaigle. Mais voilà, en plus d'avoir carrement désobéit à son frère (genre elle lui doit obéissance et respect), Isabelle avait affronté les Poufsouffle, et par conséquent, Susan, la petite amie non officielle de Quentin. Imaginez donc la réaction de celui ci quand il a su que les deux filles les plus importantes de sa vie jouait l'une contre l'autre et en plus, au poste de batteuse. Sensations garanties chez les Serpentard croyez moi... Raphaël en avait vu -bien qu'il n'y soit pour rien- de toutes les couleurs...

Izzie avait en plus de cela, été plus que redoutable sur le terrain et Quentin n'aurait pas été surpris de la voir balancer un cognard sur sa dulcinée. Par chance, Susan n'avait rien eu, à la différence des autres, Harris par exemple. La capitaine des blaireaux avait elle, pour le coup, bien chargée, et Quentin ne pouvait à chaque fois qu'elle se prennait un cognard -bien qu'il considère cette fille de profondemment inutile- de s'imaginer Susan souffrir à sa place. Quentin était donc bien décidé à passer un savon monumental à sa soeur triplé, histoire de bien lui faire comprendre son point de vue. Quitte pour cela, à paraître étrange et bizzare de s'inquiéter de l'état des Poufsouffle. Pour lui de toute façon, son secret ne comptait plus envers sa soeur et quand il était énervé, il pouvait en fait paraître bien suspect, bien qu'il n'en ai pas conscience. Le jeune Montgomery se dirigea donc avec peine, une fois sa peur totalement envolée, vers les vestiaires des Serdaigle. Manque de chance, Izzie était déjà partie. Il se rendit donc au château au pas de course et remarqua de loin que sa soeur se dirigeait vers les sous-sols. Tiens, elle comptait aller s'excuser auprès de ses victimes ? Surement pas en fait, ce n'était pas son genre.

Quentin la suivit donc de loin jusqu'à comprendre où elle voulait se rendre. Surement emplie de remorts, Izzie avait surement du aller dans les cuisines, sachant pertinement que son frère la cherchait. Elle devait être rongée par le remort hein, la petite Montgomery, seule, assise dans un coin sombre, coupable incontestable d'une pareille traitrise. Quentin se délectait presque de sa douleur. Si bien sûr on considérait qu'il y avait douleur... Parce que conaissant Isabelle, elle ressentait, au mieux, un léger sentiment de culpabilité mais alors très infime, pas de quoi fouetter un chat quoi... Quentin arriva enfin approximativement au niveau des cuisines, n'étant pas sûr de l'endroit exact de celles ci, et ouvrit une porte. Izzie était, comme il l'avait espéré, là, deboût. Il la regarda et lui dit sans retenue aucune. « Izzie... tiens... quelle surprise... Tu sembles inquiète... des choses à te repprocher ? » La psychologie morale, ça connaisait bien Quentin. Le jeune pouvait vous faire avouer vos torts sans qu'il en connaisse même la nature, tout n'était qu'une question de manipulation par les mots et de sous-entendus. Le jeune homme laissa la porte se refermer derrière lui et planta son regard dans celui de sa soeur. Le débat pouvait enfin commencer, ne restait plus qu'à savoir qui allait en ressortir vainqueur...

Toujours blottie dans un coin des cuisines, Izzie ne cessait de se faire apostropher par ces elfes . Non seulement, ils étaient assommants mais de plus ils employaient un jargon, plus ou moins exaspérant . Ce n'était plus de la politesse à présent - et encore Isabelle se demandait sérieusement si le fait de rajouter des « Mademoiselle » tous les quatre mots appartenaient à cela - mais bien de l'envahissement . Après avoir prescrit une nouvelle commande afin de s'ôter de leur présence trop étouffante - je tenais à le préciser - , la cinquième année jeta un regard éloquent sur ce lieu si apprécié des élèves . Bien évidemment, il n'avait rien de particulier . C'était des cuisines pures et simples . Néanmoins une contemplation plus détaillée lui apprit que ces dernières étaient efflanquées des mêmes dimensions, dispositions des tables et autres que la Grande Salle . Ah ! Elle comprenait désormais comment la nourriture était envoyée directement dans les assiettes quand le repas devait être servi . Selon sa théorie, qui semblait être vraie, les tables des cuisines étaient disposées exactement en dessous des tables de la Grande Salle et au moment où les mets devaient être distribués, un quelconque sortilège de disparition s'appliquait automatiquement et la collation apparaissait donc dans les assiettes en empruntant de manière indirecte le plafond .

Ingénieux comme système . Très astucieux même . Du Dumbledore, tout craché ! C'était pour ces raisons-là que la jeune Serdaigle s'était ralliée derrière le mouvement du directeur de l'école . Il était inconcevable, d'après elle, qu'un homme si intelligent, perspicace, pénétrant , devienne en peu de temps complètement sénile . Oui, certes, il en fallait peu pour convaincre la jeune Montgomery , quelques fois même elle se demandait sensiblement si sa place était bien à Serdaigle, puisqu'elle se contentait du strict minimum mais conformément à la logique des choses, il en fallait plus pour détrôner le grand sorcier, qu'était Dumbledore . La Gazette des Sorciers et le Ministère de la Magie faisaient fausse route . Et peu importe l'avis de ses camarades, de sa famille, vis-à-vis des événements actuels, elle, elle faisait confiance au dirigeant de Poudlard . Bref !

Tirée de ses rêveries par les elfes qui étaient venus apporter sa pitance, Izzie les remercia d’un sourire joyeux subséquemment rajusta une mèche qui pendouillait mollement devant ses yeux et s’attaqua à son goûter . Celui-ci se révéla excellent au début cependant il prit hâtivement un attrait amer . Ce brusque changement de goût ne résidait pas en soit sur la façon dont il avait été fait mais plutôt, sur ce que fixait d’un air rossard, Isabelle . Le cœur battant, la mine faiblement épouvantée, il fallut quelques minutes à la cinquième année pour s’apercevoir que la silhouette râblé, qui se dessinait dans l’embouchure des cuisines, n’était autre que celle de son frère : Quentin ! Comme il fallait s’y attendre, il était relativement fébrile cependant il n’impressionnait que peu Isabelle, toujours immobile, et qui se contentait de le fixer d’un air suspicieux .

Il ne prit pas tout de suite la parole . Il semblait méditer ! Méditer sur les mots, qui allaient employer pour exprimer son état présent . Ceci étant fait, Isabelle ne répondit pas incontinent, pareillement . Elle ferma tout d'abord ses yeux, comme elle avait l'habitude de faire quand elle se sentait à son aise, respira profondément puis ensuite balança d'une manière fort banal : « Je ne suis plus une gamine » Ça, c'était du tout elle ! Elle prenait la parole en instaurant le doute, la colère puis laissait les gens se ressassaient dans leur coin . Telle mère, telle fille ! Oui, car Claire Montgomery agissait de la même façon . Impassible, elle arqua un sourcil comme pour montrer qu'il n'était point nécessaire de rajouter quelque chose, même si d'un côté, elle voulait attendre la défense de son frère .

Quentin restait de marbre. Il regardait sa soeur d'un regard inespressif qui en disait long sur ce qu'il pensait. En fait, Quentin tentait de se calmer pour ne pas trahir ses sentiments et il savait d'ailleurs par avance qu'Izzie adopterait ce ton désolvolte comme si elle n'avait rien fait. C'était du Izzie tout craché ça. Mais Quentin ne perdait jamais face à ce genre de comportement, ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Il savait qu'elle voulait le mettre hors de lui et comme d'habitude, elle n'y parviendrait pas, Quentin avait plus de self-control qu'elle ne le croyait.

La jeune fille parla néanmoins, faisant suite à un bref silence. Elle lui dit qu'elle n'était plus une gamine. Pourtant, tout portait à le croire dans l'esprit de Quentin. Le jeune homme ne put donc retenir la phrase suivante tellement il était exaspéré et énervé. « Ah bon ? Et bien laisse moi te dire que ton comportement prouve le contraire... » Il croisa les bras sur son torse, offran ainsi à sa soeur l'image emblématique du père qu'ils n'avaient jamais eu. Quentin était toujours comme ça avec Ed' et Izzie, agissant souvent comme un père dans tout ce qu'il entreprenait. Pourtant, il était le dernier né des trois et rien ne l'obligeait à faire ça. Son statut de Serpentard avait en fait déclanché la chose dès le moment où ça l'avait endurci. Il avait ressenti l'obligation de protéger ce qu'ils aimait, en l'occurence ses frères et soeurs triplés.

« Quels besoins avais-tu de monter sur ce balai ? Ce sport est débile! Et en plus de ça il est dangereux. Vraiment je croyais que Serdaigle t'aurais rendue un peu plus réfléchie mais je vois que tu es toujours aussi écervellée. Tu ne te rend même pas compte de la peur que j'ai eu durant tout le match, là, en bas, dans les gradins! » Quentin venait d'avouer sans le vouloir à sa soeur qu'il avait assisté au match, chose qu'il ne faisait quasiment jamais. Mais là bizzarement, il assistait à tous les matchs de l'année. Poudlard regroupants Isabelle, Raphael et Dawn et enfin Susan, s'il voulait les regarder, il se devait d'assister hélas à tous les matchs donnés.

Quentin décroisa les bras et les agitait à présent avec frénésie en avant dès qu'il parlait. Ce mouvement était plus fort que lui, mais il reflétait bien son état du moment. Tendu et encore sous le choc du match. On ne peut pas comprendre ce qu'il ressentait tant qu'on ne l'avait pas vécu. Le stress aussi de dévoiler ses sentiments envers Susan à quelqu'un par mégarde était lui aussi présent, et il n'arrangeait pas la chose. Quentin était donc au plus mal et le fait que sa soeur joue contre sa coquine n'avait pas arrangé le choses. « En plus tu as vraiment été dangereuse ! Tu sais que tu aurais pu blesser quelqu'un en frappant sur tout ce qui bougeait ? » Bien que Quentin pensait à la capitaine de blaireaux qui avait chargé, il pensait surtout à Susan et indirectement, à Léa, qui ne pouvait plus jouer au Quidditch à cause de ses maudits cognards. Dans un sens c'était mieux, elle n'aurait pas à risquer sa vie au moins elle, ça serait déjà ça en moins à surveiller...