Lieber Vertrauter

4 mai 1997

C’était un guet append ! Je me suis fait avoir comme une bleue. Je n’aurais pas pensé que c’était possible, et pourtant, il faut se rendre à l’évidence !

En réalité, cette histoire a déjà une semaine et depuis je me suis bien calmée. C’était un matin normal, je pensais rejoindre Vincent à la Grande Salle et nous aurions pris notre petit déjeuner ensemble comme nous le faisons régulièrement… mais à peine avais-je mis un pied hors de la salle commune que je me faisais choper par cet idiot de Tobias ! Entendons-nous bien, il a de bons côtés et il n’a pas entièrement tord au sujet de Vince’ mais voilà, ce n’est pas une raison… Il n’a pas à me mêler à leurs conflits ! Ce n’était pas ma faute !

Il n’a pas fallut longtemps pour que les choses dérapent et que ses lèvres rencontrent les miennes. J’étais furieuse (je le suis encore) de m’être fait voler mon premier baiser par un garçon que je n’aime pas et que je n’aimerais jamais ! Il n’est pas du tout mon genre, mais alors pas du tout ! D’ailleurs tout bien réfléchi, est-ce que j’ai un genre ? Hum… idée à creuser. Passons. En tout cas, je n’ai réussi qu’à fuir et à constater que les garçons avaient plus de force que moi. Cela me vexe à un point ! Mais ce n’était pas non plus comme si je ne connaissais pas de garçons pour m’aider dans mon entourage. Je n’aurais jamais été demander ça à mon frère mais en revanche, je me suis immédiatement tourné vers Vincent qui s’est fait un plaisir d’aller apprendre à vivre à Tobias. Je suis une lady, on embrasse pas une lady sans son autorisation !

Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé par la suite mais visiblement ça a cogné dur des deux côtés et je crois que si c’est possible, Vincent déteste encore plus Tobias qu’avant. Sur le moment, ça m’a fait plaisir, mais maintenant que j’y repense, j’aime bien Tobias quand même… Je veux dire, même s’il a des méthodes douteuses et qu’il va payé longtemps ce qu’il m’a fait, lui il me voit comme une vraie fille. La plupart de mes amis garçons me voit comme… un pote ? Au mieux peut-être une petite ballerine bien mignonne (certains de mes amis sont un peu aveugle). Non, pour eux je ne suis pas une fille. C’est assez vexant parce que je suis belle quand même, non ? Sans fausse modestie, dans la famille, on a plutôt de bons gênes. Même Friedrich pourrait être mignon s’il s’affirmait un peu plus. Alors…

Enfin tout ça pour dire que je ne me vois pas me brouiller à vie avec Tobias. Pour le moment je le boude encore mais je garde chacun de ses bouquets. Ils embaumes le dortoir, c’est amusant. Il m’en envoie un par jour mais je ne l’ai pas dit à Vincent. Je crois que dès qu’il s’agit de Tobias, même avant cette histoire de baiser, mon meilleur réagit un peu trop vivement. Mais il est tellement mignon qu’on lui pardonne tout… Moi du moins.

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C’est la rentrée ! J’ai gagné ! J’ai réussi à obtenir de rester à Poudlard. Je ne pouvais pas rêver mieux, vraiment. Bien entendu, ce n’est pas à proprement parler la joie au château depuis quelques temps. Rogue est devenu directeur et les Carrow, des mangemorts qui ne s’en cache pas, sont professeurs. Le banquet n’a pas été aussi festif qu’à son ordinaire mais je suis d’une bonne humeur inaltérable. J’ai revu mon meilleur ami que je n’avais pas vu depuis un mois et presque tout mes autres camarades.

Je n’y croyais plus à force car en août mon père m’a retrouvé chez Ophélia. Je n’ai pas fait de scène, lui non plus, et je l’ai suivit chez nous. Il m’a presque immédiatement annoncé que j’étais punie de sortie et de tout le reste tout le reste de l’été mais aussi que je retournerais dans mon école chérie dès la rentrée. La raison ? C’est un ordre de oncle Hans. Mon père ne peut aller à son encontre et au final, il a décidé de s’en moquer. J’ai retrouvé maison et frère (il ne m’a pas trop crevé les tympans étonnamment) pendant trois longues semaines.

Cela en valait la peine maintenant que je vois de la fenêtre de la salle commune la verdure du parc et que je sais avec certitude que je peux compter sur chaque jour pour voir mes amis. J’ai aussi appris diverses choses dans le train et au banquet. En premier lieu, ce pauvre Adrien s’est fait larguer par Heaven Clarks. En même temps, on pouvait s’y attendre. Cette fille a une mauvaise réputation et Ana ne la sentait pas du tout. A côté de ça, c’est une Serpentard. Tout est dit. Non que tout les verts et argents soient de mauvais bougres mais je me méfie des filles. Même Roze m’a sous-entendu qu’elles étaient imbuvables… et après, il faut voir ce que ça donne avec celles de ma classe. Ce n’est pas brillant. Tiens, d’ailleurs, en y pensant… Heaven est dans ma classe ! Bref, de toute façon, je ne lui parle plus pour le moment. Pas tant qu’Ady ressemblera à une loque. Parce qu’il n’y a pas de mots pour le décrire le pauvre.

Autre chose : Sterne rouvre pour une deuxième année. C’est parfait ! Et je vais probablement postuler au Quidditch aussi. Avec deux clubs, je m’en sortirais sûrement très bien toute l’année pour dépenser mon trop plein d’énergie ! Au pire, je pourrais toujours courir tout les matins comme l’an passé ! De toute façon, je devrais continuer à me lever tôt pour tirer mon tarot. Il n’y a rien de plus important que mon tirage. Depuis les problèmes de Vincent, je le fais encore plus souvent qu’avant car je suis maintenant sûre que si mon empereur a un problème, le tarot me le dira immédiatement… en parlant de lui, je devrais peut-être lui envoyer un hiboux avec quelques friandises pour fêter nos retrouvailles. Je vais y réfléchir en me lavant les dents, moi je ne mange pas de sucreries de toute façon.

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29 septembre 1997

Je n’arrive pas à croire que Vincent soit stupide à ce point ! Non, je sais, on vient de se réconcilier ! Mais je garde quand même un sacré arrière goût. Je veux dire, c’est complètement nul qu’il réagisse comme il le fait alors que c’est moi qui avait des raisons d’être en colère ! Qu’il oublie une date, peu importe au fond, mais tout ce que je lui ai dit est vrai ! C’est toujours moi qui fait des efforts. Il est incroyablement égoïste et égocentrique ! Serena a rigolé quand je lui ai dit ça. Elle prétend que c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Mais pas du tout, moi je donne beaucoup aux autres, je serais prête à tout sacrifier pour mes proches ! Serena m’a alors demandé très sérieusement si j’étais absolument certaines que Vincent ne sacrifierait rien pour moi. Bof, non, je ne pense pas. Il est centré sur lui-même, il faut toujours que moi je lui accorde ce qu’il demande : confiance, respect etc mais lui… non ! Déjà, il ne me fait pas entièrement confiance, si tel était le cas, il saurait que je ne me laisserais pas faire par le premier garçon qui passe et il me raconterait ses secrets. Serena (pour le premier point, je ne lui ait pas parlé du second) dit qu’il est juste possessif, que je le suis aussi en un sens. Je l’admet, mais je fais des efforts et moi, je n’ai encore jamais frappé Marie. C’est pourtant pas l’envie qui manque.

Pour en revenir à notre réconciliation. J’étais à la table des Gryffondors ce matin en train de manger ma tarte au citron (sans chocolat merci) quand j’ai senti quelqu’un s’asseoir à côté de moi. Je n’ai pas regardé qui c’était jusqu’à ce que j’entende une voix bourru me dire d’un air mécontent « Tu pourrais au moins dire bonjour ! » Et c’était Vincent O_o j’allais lui demander ce qu’il faisait là mais je me suis retenue. A la place, je lui ai souris, découpé une part de tarte au citron et mis de la sauce au chocolat dessus (lui il n’aime pas quand c’est trop acide). Voilà, après, tout a semblé redevenir comme avant puisque avant d’aller en cours, il m’a demandé de fermer ma chemise, ce qu’il me demande presque tout les matins parce que j’oublie toujours de mettre ma cravate depuis le début de l’année ; J’ai l’impression d’étouffer avec ! Mais je ne peux pas ne pas la mettre, ce ne serait pas bien, alors il m’y fait penser (enfin je crois que c’est pour ça qu’il me dit ça… hum…)

Tout ça pour dire que je pense que c’est arrangé mais ça m’étonnerait que Vincent réitère l’expérience de venir à ma table. Ils l’ont tous regardé comme s’il était un extraterrestre ! Faut dire que moi chez les Serpentards, c’est bon, ils ont pris le pli, mais les Gryffondors, c’est pas pareil, comme Vincent ne vient presque jamais à ma table (ou alors juste pour venir me chercher), c’était plus… étonnant. Bref, dans l’ensemble, on peut considérer que ça s’est plutôt bien passé. Et puis au moins maintenant, je peux me dire que je n’aurais plus jamais à mettre de col roulé !

25 octobre 1997

Le blond est une couleur qui sied très bien à certaines personnes. Je me trouve très bien en blonde, ça va aussi très très bien à Ophélia ou à Tobias mais non, je suis désolé, Vincent est moche avec cette couleur. Bon, je ne lui dirais jamais parce que voilà quoi… il est tellement susceptible… Mais n’empêche que c’est vrai ! Je ne comprend pas comment Marie peut trouver que Vince ‘est mieux avec cette couleur. Je trouve que cela lui fait perdre tout son charme. Pfff… Quelle naze cette fille x_x En plus, elle a pas arrêté de huler du coup Vincent s’est énervé. C’était une journée catastrophique.

Tellement catastrophique que j’ai dormi tout du long. Après l’épisode où chacun s’est extasié sur la nouvelle couleur de Vincent (faut qu’ils se fassent soignés, si, si, même Ophélia et Toby !), j’ai eu une crise et je me suis endormie (évanouie ?) sur le sol de la grande salle. Tobias m’a rattrapé et m’a emmené à l’infirmerie… J’ai eu quatre jours d’absence durant lesquels je ne me réveillais que par phase de quelques minutes. Je crois que ça ne m’étais plus arrivée depuis mon entrée à Poudlard ! Je devrais me remettre à courir le matin, je doit être aussi fatiguée parce que je ne fais pas assez d’exercice…

Bon, y’a les nerfs aussi. J’ai vraiment eu l’impression que j’allais éclater quand j’ai vu tout le monde autour de Vincent. Il n’avait pas l’air plus à l’aise que moi d’ailleurs… C’est comme si, parce que je ne pensais pas comme les autres, je sentais un fossé se creuser entre nous. Et comme il y avait les petites pestes de d’habitude autour de lui (Heaven & Marie), je n’ai pas réussi à l’approcher tout à fait… j’essayais de me dire que ça allait se calmer, qu’on finirait par être de nouveau tous les deux et que ce serait bien… mais… j’ai craqué avant. Mon cœur s’est mis à ralentir et… je suis tombée.

Je sais de source sûre que Vincent ne m’a pas accompagné à l’infirmerie. Trop fier pour accepter de s’être fait doubler par Tobias ? Vu qu’il était déjà de mauvaise humeur, je pense que ça doit être ça. Mais il est venu me voir plusieurs fois pendant que j’étais à l’infirmerie. En cachette parce que normalement je n’avais pas le droit de recevoir de visite… Je peux devenir très dangereuse pour moi et pour les autres quand je suis dans cet état. Même quand je dormais il est venu. Je le sais parce qu’il a laissé mes bonbons préférés sur ma table de chevet. Il n’y a que lui qui me connaisse aussi bien, jusqu’à ce genre de détail parce que c’était même la marque que moi je prend. J’suis sûre qu’il les a demandé à Serena.

Ophélia et Tobias aussi sont venus me voir… Ils avaient l’air plus inquiet que Vince’. Y’a pas de quoi, j’en mourrais pas. Je fatigue c’est tout. Il va falloir que je fasse attention… Je ne suis pas guérie, c’était seulement en sommeil. Je ne dois plus m’énerver et tout casser pour finir par tomber épuisé et dormir plusieurs jours… parce que ce n’est pas la Fredericke qu’ils connaissent et que je veux qu’ils restent sur l’image que je donne de moi à Poudlard. Elle n’est ni vraie, ni fausse… elle appartient juste à cet endroit, à ces gens… Mais celle que ma mère a formé n’est pas si loin. Je sens que je ne peux pas faire comme si mes parents n’existaient pas, comme si je n’avais pas ce futur…

Si seulement ils savaient que je les aime mais que je me sens exclue… Si seulement…

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1er Janvier 1998

La fête de Sterne a eu lieu la veille. C’était… Affreux ! Pas parce que ça s’est mal passé, au contraire, tout le monde s’est bien amusé, Vincent n’a tapé sur personne alors que pourtant, je crois que je lui ai donné une ou deux fois des raisons de le faire et Tobias s’est à peu près bien tenu. Bon, y’avait mon frère mais ça ne suffit jamais à me gâcher ma joie. Bizarrement, le problème… c’est moi. Mais il serait sûrement plus simple de raconter dans l’ordre les événements.
Vince’ et moi on s’est retrouvé à l’heure dites et par je ne sais quel accès de clémence il n’a trouvé ma robe ni trop courte, ni trop moulante, ni trop décolleté… il m’a même dit que j’étais jolie (super belle en fait) ce qui m’a fait plaisir bien entendu. Tout a très bien commencé. Adrien dansait avec Anabelle, Ophélia avec Tobias et Vincent avec moi. C’était la première fois qu’on dansait autre chose que la chorégraphie de Sterne ensemble parce que l’an dernier j’ai été au bal avec Roman. Je n’y avais pas dansé d’ailleurs, on était trop occupé à faire des bêtises. J’ai dû mûrir entre temps parce que maintenant je ne trouve plus ça si drôle… Mais je m’égare.
Les premières danses j’étais juste contente d’être avec Vince’, il était encore plus gentil que d’habitude avec moi et même s’il ne semblait pas avoir envie de parler aux autres membres de Sterne ça ne me dérangeait pas… Mais lors du slow, je me suis sentie un peu bizarre. Je ne saurais pas trop trouvée les mots. Nerveuse peut-être… alors que ce n’était que Vincent, mon meilleur ami… Cela aurait du me mettre la puce à l’oreille.
Passons, je sais que je m’étend en longueur parce que je ne veux pas l’écrire. Je ne peux pas, c’est trop… bizarre ! Je sais que je suis une fille étrange, hors norme, tout ce que vous voulez, mais ça, ça c’est pire que tout ce que j’ai jamais eu à endurer !
A un moment, j’ai dansé une salsa avec Adrien (là, j’ai vraiment hésité parce que la salsa quand même…) et pendant ce temps, Tobias discutait avec Helena et Ophélia tenait gentiment compagnie à Vincent, papotant avec lui. Cela a été le seul moment de la soirée où on a été séparé. Le reste du temps, je pense qu’on aurait pu nous prendre pour des siamois.
On est parti tôt parce que je voulais donner son cadeau à Vince et lui le mien. Bon, moi je lui ai juste offert un pull en cachemire… rien de trop extravagant ou sentimental, je sais que ça peut le mettre mal à l’aise. Mais lui, il m’a offert une gourmette avec nos deux noms gravés dessus et… c’était tellement mignon que j’ai cru que mon cœur allait exploser. Il peut être tellement adorable parfois… et je suis l’une des rares personnes à le savoir ! Toujours est-il que j’ai rougit (j’étais presque aussi rouge que ma robe…) et à ma bonne habitude je lui ai sauté au cou, comment en aurait-il pu être autrement ? Mais si je dois être tout à fait honnête avec moi, c’était pour qu’il ne voit pas mes larmes. C’était stupide de pleurer parce que j’étais sincèrement très heureuse… Mais je ne suis plus assez bête pour ne pas voir la vérité. Vincent est plus qu’un simple ami à mes yeux. Roman est mon ami, Zack, Adrien, Matt… ils sont tous mes amis. J’aime les taquiner, leur faire la bise, trouver leur main tendue vers moi quand je tombe mais je ne ressent pas avec eux ce que je ressent avec Vincent. Peut-être que c’est parce que je deviens une « grande » mais je comprend maintenant que je ne me suis jamais vraiment comporté comme une amie avec lui. Ma peur de le perdre, mon cœur qui bat plus fort quand je le vois arriver vers moi… ce n’est pas de l’amitié… et ça me fait peur.
Pourquoi ? Je n’en sais trop rien. Peur de briser ce qui existe déjà d’une part… cela joue beaucoup… Et puis peur de me laisser entraîner. Je sais que Vincent ne veux pas que je retourne en Allemagne après mes études. On en parle jamais mais rien que le simple mot de « mariage » dans ma bouche suffit à le faire s’assombrir… sans compter quand je parle de Franz (qu’il déteste déjà – moi aussi remarque -). S’il apprenait, comment réagirait-il ? En profiterait-il pour me garder pour lui ? Peut-être pas. On a toujours dit que l’amour c’était nul, je ne pense pas qu’il ait changé d’avis, mais c’est un Serpentard et il est bien plus intelligent que moi… Je ne suis pas capable d’imaginer comment il pourrait utiliser cette information. Mais je ne la lui donnerais pas, jamais, parce que je n’ai pas le droit d’aimer. J’oublierais et un jour je partirais. Jusque là… Je vais dormir, m’enfoncer dans un sommeil sans songe… car sans lui, je n’ai plus aucun autre refuge.

25 avril 1998

Je n’ai pas écrit depuis longtemps. C’est mal, je le sais bien, mais je n’en avais pas la force, pas le courage. Je suis malade. Je le sais depuis longtemps. J’ai eu mes premières crises à sept ans. Je ne sais pas exactement le nom de cette maladie, je sais juste qu’elle est très rare et commune aux moldus et aux sorciers. Personne n’en connaît la cause mais elle n’est pas mortelle. C’est fatiguant, c’est tout. Alors comme je suis fatiguée, je m’endors, et puis… j’attends que la crise passe. Dernièrement, j’en ai souvent et de plus en plus longues. Je pense que mon manque de contrôle sur moi, le fait que je sois aussi inquiète et stressée, n’est pas étranger au retour des crises. Si on excepte celle du mois d’octobre, je n’en avais pas fait depuis mon entrée à Poudlard. Il est arrivé que je m’évanouisse ou que je faiblisse, mais jamais au point de me sentir comme ça. La colère se mélange au chagrin... mon cœur me fait mal au sens propre comme au figuré. J’aimerais tellement qu’il me comprenne mais il est trop stupide, aveugle, bouché… je crois que je pourrais faire des pages et des pages d’adjectifs de ce genre tellement il m’agace par moment. Je n’ai rien de la fille douce et gentille, je ne suis pas non plus aveugle sur ses défauts, c’est ce qui me permet d’être normal. Ce n’est pas qu’il ne m’aime pas qui me blesse… d’ailleurs, entre aimer et ne pas aimer, ce serait plutôt aimer non ? En fait, c’est plutôt qu’il agisse inconsidérément. Je ne suis pas sa propriété, je ne le serais jamais. Mon cœur est à lui mais ma vie elle, c’est autre chose. Et il fait semblant de ne pas savoir, il refuse d’en parler. J’essaie d’aborder le sujet mais il ne m’écoute pas… Il s’énerve, se fâche et cela termine en dispute ! Ce serait tellement plus sain d’en parler pourtant…

Hier, j’ai eut une conversation avec Ophélia, je lui ait tout avoué, à demi-mot du moins… Elle n’a pas su me dire quoi faire. Pourtant, rien que pour une réponse à mon problème, je pourrais tout donner…

Allons, il est l’heure d’aller dîner, si je saute encore un repas, ça va encore faire un scandale. Ils m’embêtent tous, ce n’est pas comme si j’étais à l’article de la mort quand même…

La salle commune est étrangement vide. Et mon spleen me reprend. Je devrais être contente pourtant ! Mes cadeaux ont plu à Vincent, on va passer tout l’été ensemble, aucune dispute ne se profile à l’horizon et d’un point de vu purement sentimentale le fait qu’il m’ait dit qu’il m’adorait aurait dû me faire plaisir ! Et bien non, pas du tout ! J’ai plutôt envie de tout casser… Ce que je ne fais pas, comme quoi j’ai vieilli car il y a deux ans de ça, je ne me serrais pas gênée. Je ne me comprend plus moi-même. J’ai toutes les raisons de penser que cette journée était super et finalement, j’éprouve juste de l’amertume… Serais-je une de ces filles que j’exècre qui ne sont jamais contente de ce qu’elles ont ? Je commence à le croire. Cela ne peut pas durer. Il faut que je me reprenne en main ! Le plus facile serait sûrement de rayer Vincent de ma vie mais bon, j’en ai pas le courage et ça me rendrait plus triste qu’autre chose. Il y a forcément une autre solution ! Et je vais la trouver ! En attendant, je joue à la perfection la meilleure amie toujours présente, adorable, douce, câline… Vraiment, je suis parfaite en tout point, il faudrait beaucoup chercher pour trouver quelque chose à redire dans mon comportement avec Vince’. Ma seule vrai question est la suivante : est-ce vrai que lorsque la personne qu’on aime est heureuse, on l’est aussi ? Parce que je met beaucoup de mon énergie et de mon temps pour que de nous deux il y en ait au moins un qui soit content… Enfin, ce doit être ce petit côté altruiste qui m’a évité de finir à Serpentard.

Je m’en retourne à mes révisions tiens… Cela vaudra aussi bien que d’écrire dans mon journal pour ne rien dire !

15 juin 1998

Houlalala, une grosse bataille a eu lieu et nous venons juste de retrouver l’enceinte de Poudlard. Un Poudlard bien vide soit dit en passant. J’en suis assez triste car nous avons perdu une amie au cours de l’affrontement. Alexandra est morte, elle nous a quitté si l’on puis dire… J’ai beaucoup pleuré. Bien entendu, je n’étais pas très proche d’elle par rapport à d’autres. Il est évident que le choc doit être bien plus grand pour Hayden ou pour Abby… Toutefois, je me sens assez mal à l’aise quand même, triste aussi bien sûr. Je suis grandement égoïste car j’ai été soulagée quand j’ai vu que Vincent allait bien. J’ai eu l’impression – fausse je m’en rend compte – d’avoir sacrifiée Alex’ à mes propres besoin, que sa mort a protégé les autres ou je ne sais quelle autre bêtise encore.

La bonne nouvelle (ou l’autre bonne nouvelle, je ne sais), c’est que les Mangemorts ont perdus. Ils ont emmenés beaucoup de gens de l’école avec eux, mais ils sont morts et bien morts. Papa pense que c’est un grand événement pour l’Angleterre, que cela va permettre à ce pays de redevenir sain et de s’ouvrir à nouveau au reste de la communauté magique. Moi, je n’en pense rien. Je suis trop jeune peut-être ? Je ne vois qu’une seule chose : rien ne sera plus comme avant.

Nous avons été aux funérailles. C’était la première fois que j’allais à un enterrement. C’était très triste là encore. Cela ne faisait que raviver le chagrin de tous. Ma cousine m’a accompagné. D’un commun accord avec mes parents, il a été décidé que désormais ce serait elle qui veillerait sur moi lorsque je serais en Angleterre et que ce serait ses parents (mon oncle et ma tante) qui se chargerait de mon éducation en Allemagne. Voilà, moi aussi je suis morte peut-être en cette fin d’année… Parce que Fredericke Maiden a été bel et bien expulsé de son cercle familial par ceux qui lui ont donné la vie. Bien entendu, ce n’est pas une idée de papa, c’est forcément un coup de ma mère. Friedrich n’est plus là pour la consoler alors moi, je ne sers plus à rien. Elle m’aime pourtant, je sais qu’elle m’aime, mais ma vue lui est insoutenable… Pourquoi est-ce si compliqué de simplement parler ? Si nous nous disions ce que nous avons sur le cœur, tout s’arrangerait peut-être ? Ou alors on ne ferait plus semblant. Elle a bon dos ma maladie, vraiment. Je doute beaucoup qu’elle y soit vraiment pour quelque chose dans cette décision.

Bref, pensons plus gaie ! Dans un mois je pars avec Vincent et il sera avec moi deux mois entier ! Plus on est ensemble plus il y a de chance pour qu’on se dispute – on se dispute tellement souvent ! – mais au moins, on sera tous les deux. J’ai bien peur que la Fredericke bien élevée et pimbêche de mon pays natal ne soit pas tout le temps à son goût mais ça le fera sûrement rire aussi. Le tout est de trouver un juste équilibre. Même si je ne cherche jamais à percer ses secrets, j’ai envie de le connaître encore mieux que maintenant (c’est forcément possible) mais que l’inverse soit vrai aussi. Il me trouvera peut-être différente… mais peut-être que ce sera en bien ?

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4 Juillet 1998

Nous sommes arrivés en Allemagne hier. C’était assez amusant bien qu’il y est eu des anicroches par ci par là. Bon, déjà, malheureusement pour moi… Vincent m’a vu dans une horrible robe rose à dentelle qui ne me va pas du tout ! Je ne me suis jamais sentie aussi ridicule de toute ma courte vie ! Heureusement que le calvaire n’a duré que le temps du repas car il s’est bien moqué le petit serpent !

Au vu de ce qui s’est passé après, je suppose que c’était tout de même assez peu important qu’il se moque de ma robe. Ma situation familiale semble le révolter. Pourtant, qu’y a-t-il de plus commun qu’un couple en pleine crise ? De nos jours, les mariages se brisent dans l’ouragan des divorces et c’est dans ceux-ci que ceux qui s’aimaient autrefois se détruisent… La seule différence dans ma famille c’est qu’il n’y aura pas de divorce, à moins que mes parents soient pris d’un subit accès de lucidité… Ce dont je doute. J’étais moins heureuse que Serena mais moins malheureuse aussi que Roze dont la famille est pourtant soudée. Chacun a ses problèmes (même si je me demande quels sont ceux de Serena), j’ai les miens. Pourquoi cela révolte-t-il Vincent à ce point ? Je sais, je sais, il veut me protéger. Mais nous parlions de choses qui ont eut lieu avant même que je le rencontre, avant même mon entrée à Poudlard ! Personne n’a le droit de lever la main sur moi dit-il. Sur le fond, je suis assez d’accord, sur la forme, c’est assez difficile d’empêcher les gens d’agir à leur guise et je suis plutôt rebelle alors il y a forcément des risques… Je n’ai par ailleurs pas peur des coups. Maman m’a toujours mise de sacré gifles et je n’en suis pas morte, je dirais même que ça m’a forgé le caractère, endurcie peut-être. Et puis, elle m’a prouvé de nombreuses fois que ce n’était pas ma faute, que c’était papa qui l’énervait. Je n’ai pas toujours eu la distance nécessaire pour supporter cette injustice en silence mais je l’ai toujours comprise. Combien de fois l’ai-je retrouvée près de moi en train de pleurer à me demander pardon ? Non, je ne peux pas en vouloir à mes parents, c’est eux qui sont faibles et je ferais tout mon possible pour ne jamais leur ressembler. Que je me marie avec Franz ou avec un autre, je me ferais respecter par mon mari et je ne le laisserais pas me tromper. Il n’y a pas pire que l’infidélité ! Puis, je ne suis pas comme ma mère, je sais que chez moi ce sera toujours œil pour œil, dent pour dent. C’est trop facile de se venger sur les autres… Je ne serais pas comme ça. Depuis toujours je me le jure et je tiendrais ma promesse parce que sinon, je ne mérite pas d’être une Maiden comme Roze !

Oups, je me laisse emportée et je vois qu’il est déjà tard dans la matinée. Je vais aller voir où en est Vincent, il ne devrait sûrement pas tarder à se réveiller, non ? Il fait très beau, on va pouvoir aller se promener. Prions pour que la journée soit calme.

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