[DEFI] 30 Baisers - Raphaël Gibson [7]

Titre : Souvenirs douloureux
Couple : Daphné Greengrass-Raphaël Gibson
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : NC-17
Thème (numéro et nom) : 29. Le bruit des vagues
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Tous et bien des années après.
Cadre (époque et lieu si besoin) : 40 ans après Poudlard, en France, dans le sud de la France.



Quel jour? Quelle heure? Même Raphaël l'avait oublié. Il ne cherchait même pas à vivre dans le présent à cet instant même quand il revenait ici. Cet endroit était si particulier, si personnel qu'il en avait un goût amer. Les pieds plantés dans le sable, le pantalon remonté jusqu'au genoux, les mains dans les poches, l'ancien Vert et Argent regardait l'horizon, là où le soleil terminait sa descente afin de laisser place à son amie la lune. Les lieux étaient désert...seul lui était là, se tenant droit, assaillit par ses souvenirs, des bouts de son passé refaisant surface les uns après les autres tels des lames aiguisées au fer blanc. C'était tellement douloureux que même sa volonté pour les mettre de côté n'était pas assez forte. Aujourd'hui, même avec 40 ans de plus, Raph n'avait pas changé...enfin presque. Agé de 57 ans, il avait les cheveux grisonnants, poivre-sel, les yeux toujours clairs mais des rides faisaient déjà leur apparition aux coins.

Le vent marin lui faisait un bien fou malgré les souvenirs qu'il lui ramenait parfois brusquement, sans qu'il s'y attende. Il pensait qu'en se baladant un peu, en sortant de leur maison de vacances pour écouter le bruit des vagues, cela apaiserait son âme, mais apparement, rien n'y faisait. Il se demandait pourquoi il venait encore ici chaque année? Pourquoi se torturer autant, pourquoi se faire autant de mal alors que tout ça était du passé? Il n'avait pas vraiment de réponse, d'ailleurs, il avait décidé il y a bien longtemps d'arrêter de chercher des réponses à ses questions. Ca ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. Les vagues venaient s'échouer lentement à ses pieds, léchant sa peau tout comme il y a 38 ans, la première fois où il l'avait amené ici.

Il avait compté chaque année, chaque mois, chaque semaine depuis la disparition de celle qu'il aimait, de celle qu'il avait toujours aimé. Ils étaient restés mariés durant 15 longues et belles années...Enfin, longues...A présent, quand il voyait les années qui défilaient, il trouvait que celles passées avec sa femme avaient été trop courtes. Lorsqu'elle était décédée en accouchant de leurs jumeaux à cause de sérieuses complications, il avait cru devenir fou. Il pensait ne jamais s'en remettre. Il était tombé en dépression peu après, refusant de voir qui que se soit, employant une nourrice pour s'occuper de ses enfants. Durant une année entière, il n'était devenu que l'ombre de lui-même, évitant de s'occuper des deux derniers, leur mettant sur le dos la mort de leur mère. Et il voulait à sa femme de l'avoir quitté, abandonné. Qu'allait-il faire de sa vie si elle n'était pas là pour la partager? Il l'avait très mal vécu...ce n'est seulement que 12 mois après qu'il réussit à sortir du mutisme dans lequel il s'était enfermé grâce à Jade, sa cousine. Elle avait été comme un électrochoc le jour où elle lui avait annoncé qu'elle attendait son troisème enfant et qu'elle souhaitait qu'il en soit le parrain. Il avait refusé, prétextant qu'il n'avait pas de temps à accorder à quiconque. Jade l'avait alors très mal prit et une dispute violente avait éclatée entre eux deux. Jade avait alors quitté la pièce, furieuse. Cela avait peiné Raphaël et après quelques jours de réflexion, il avait prit l'initiative d'aller chez sa belle cousine et d'accepter.

Petit-à-petit, il était sortit de la prison dans laquelle il s'était enfermé pour reprendre goût à la vie. Coupable d'avoir négligé ses enfants, et se rendant compte que sa femme n'aurait jamais voulu ça, il reprit sa vie en main et se rattrapa du mieux qu'il le put, occupant sa fonction de père/mère même si ce n'était pas évident tous les jours. Les deux grands, âgés de 13 et 10 ans à l'époque, s'étaient retrouvés livré à eux-mêmes, respectant le chagrin de leur père...mais bien qu'ils soient compréhensifs, ils en avaient soufferts. Voir leur père revenir vers eux, sortir de l'ombre pour entrer de nouveau dans la lumière fut une source de joie et de soulagement. Raph avait longtemps culpabilisé, mais ses aînés l'avaient très vite rassuré. Les années s'étaient enchaînées, ne laissant que peu de temps pour sa vie privée...d'ailleurs il n'en avait pas, son rôle de papa l'accaparant à plein temps. Il ne s'était jamais remarié et d'ailleurs, il ne l'avait pas voulu. Il était toujours lié à elle malgré le long fleuve qui les séparait...c'était peut-être bête, mais envisager d'avoir une relation avec une autre que sa femme le rebutait. Il avait l'impression de tromper celle qui occupait encore ses pensées depuis si longtemps déjà. Ce n'était pourtant pas les occasions qui avaient manquées...Veuf à 34 ans, séduisant, riche avec un charisme qui ne laissait jamais indifférent, il aurait pu se remarier avec qui il voulait...mais voilà, Raph s'y était toujours refusé, préférant honorer de la sorte la mémoire de sa femme. Même ses enfants, lorsqu'ils étaient devenus des adultes responsables, l'avaient incité à reprendre une vie d'homme plutôt que père. Il s'était montré clair et même si parfois ses enfants lui glissaient un ou deux mots sur le sujet, il faisait comme si de rien n'était. Au fond, on disait que les blessures guérissaient avec le temps...les siennes en tout cas étaient toujours aussi vives et douloureuses.

En revenant chaque année ici, il revoyait dans sa têtes les séjours qu'ils avaient passé ensemble. En cet instant même, il avait l'impression d'être retourné 30 ans en arrière. Ils se voyaient tout les deux tendrement enlacés, deux corps dénudés sur le sable, sous un soleil chaud...le bruit des vagues pour seul compagnon et le ciel bleu comme spectateur privilégié de leurs ébats. Il était là, comme une ombre, un mirage, regardant un des souvenirs qui le hantait depuis tant d'années...Il se revoyait avec 30 ans en moins _ 27 ans pour être exact _ et même si cette vision lui faisait mal, il aimait la revoir en vie à travers ces sortes de flash-back. Sa main caressait les jambes de la belle brune, remontait le long de ses cuisses pour atteindre ses hanches, puis son ventre, tandis que ses lèvres parcouraient avidement la gorge et la naissance de sa poitrine. Les doigts de sa femme se crispaient dans son dos, les vagues venant leurs lécher le corps avec douceur. Même en n'étant que spectateur, et malgré le temps qui s'était écoulé, il se souvenait de cette journée et ressentait encore les mêmes sentiments, les mêmes sensations. C'était si troublant!

La fin de ce flash se finissait sur la fin de leurs ébats justement et sur un baiser aussi passionné que tendre. Son "lui" d'avant murmurait quelque chose dans le creux de l'oreille de celle qu'il aimait encore...mais il n'avait pas besoin de s'approcher pour en saisir le sens puisqu'il s'en souvenait comme si c'était hier...

"Daphné...je suis à toi pour la vie!" lâcha-t-il dans un souffle avant de s'endormir paisiblement, la tête lovée au creux de ses seins.

Il fut alors tiré de ses souvenirs par un cri enjoué. Il se retourna, souriant à la petite brune qui s'avançait vers lui en courant.

"Grand papa, grand papa...." criait-il en se dirigeant vers lui comme une furie poursuivit par son grand frère.

Sa petite fille âgée tout juste de 7 ans sauta alors dans ses bras, espiègle et tirant la langue à son frère aîné! Aaah...il avait des petits-enfants bien fougueux!

"J'ai gagné!" lança-t-elle fière d'elle, les yeux rieurs.

Quand Raph l'a regardait, il avait l'impression de voir Daphné. Elle avait les mêmes yeux verts-noisettes, la même chevelure brune, épaisse et ondulée...le même sourire que sa grand-mère. Il n'en était que plus attaché et un peu trop protecteur avec elle, la chouchoutant comme une petite princesse...

Sa petite fille dans les bras, son autre petit fils lui tenant la main, il entreprit de retourner dans leur résidence secondaire. Il avait calmé les deux petits monstres avec douceur mais fermeté.

"Venez les enfants, on va retrouver votre maman!" dit-il en souriant comme si tout allait bien.

Si seulement tu étais là...auprès de moi...pour réentendre le bruit des vagues, celles qui par leurs caresses nous montraient à quel point elles nous vénéraient.

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Titre : Enfance
Couple : Jade Gibson-Raphaël Gibson
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Thème (numéro et nom) : 30. Baiser
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun.
Cadre (époque et lieu si besoin) : Bien avant Poudlard, quand ils sont encore enfants.




Dans une pièce éclairée par un soleil printanier encore timide, deux jeunes enfants, pas plus âgés de 6 ans, se font face, concentrés sur ce qui semble être un échéquier. Une partie d'échecs est un train de se jouer et les noirs mènent largement la partie...et pourtant, les blancs ne semblent pas tout à fait prêt à laisser leurs adversaires remporter la mise. Les rayons du soleil se réverbèrent sur les longs cheveux platine d'une petite fille à la mine songeuse, quand à son adversaire, un petit garçon brun aux yeux vert-métallique, reste impassible tout en l'observant. C'est alors que sans qu'il ne s'y attende, sa chère et tendre cousine mit un terme à leur partie d'échecs en envoyant les pièces volées tout en délicatesse et en soupirant. Elle lui décocha un sourire dont elle avait le secret et déclara tout simplement que la partie l'ennuyait et qu'elle ne voulait plus jouer. Raph la regarda avec étonnement avant de se rembrunir. Il avait une passion toute particulière pour ce jeu qu'il considérait comme le sport de l'esprit par excellence. Et puis il avait prévu ses 3 prochains coups qui le menèrait au célèbre "échec et mat", lui offrant ainsi la victoire. Etait-ce vraiment l'ennui qui l'avait poussé à terminer la partie si brusquement ou le fait qu'elle voyait sa défaite arriver aussi vite qu'un cheval au galop?

Connaissant sa cousine, on ne pouvait pas trop savoir. Les deux pouvaient être envisageable! Elle pouvait se révéler si capricieuse des fois. Il croisa les bras sur son torse, restant silencieux, fixant sa jolie cousine de ses perles métalliques. Apparement, ça ne lui plaisait guère mais il avait une telle affection pour Jade qu'il se détendit assez vite. Il eut comme un léger haussement d'épaules et se leva pour aller ramasser les pièces éparpillées sur le plancher en chêne vernis. Jade le rejoint alors, la mine perplexe tout en regardant son cousin. Elle ne disait rien! Le jeune Raphaël, de ses petites mains rangeait les pièces magnifiquement sculptées dans un écrin de velours noir. C'est son père qui le lui avait offert et le tout était incassable grâce à un sortilège judicieux.

"Tu m'aides ou pas?" demanda-t-il en jetant un coup d'oeil à Jade.

Cette dernière s'agenouilla, saisit le cavalier noir et l'observa. Il était toujours aussi brillant, sans aucune griffure ni éclat. Elle le donna à Raphaël qui le prit pour le ranger mais sans adresser un regard à sa belle cousine. Ne supportant pas d'être ignorer par son cousin, elle prit la parole.

"Tu m'en veux, hein?"

"Mais non." fit-il pas très convaincant.

"Si, je le vois...je te connais."

"..."

"J'avais raison."

"Tu parles ou tu continues à m'aider?"

Elle se releva, vexée par son atttitude, puis s'éloigna. Mais c'était sans connaître la belle et son caractère bien trempé. Elle n'aimait jamais resté sur une défaite et surtout, elle n'aimait pas être en froid avec Raph'. Elle comptait passer la porte quand soudainement elle se retourna, puis revint vers son cousin qui venait à présent de finir de ranger avec soin ses pièces d'échecs et comptait monter à l'étage. Il fut arrêter par Jade qui lui barra le chemin en se plaçant devant lui.

"Raphaël, tu m'en veux toujours?"

En voyant l'expression mi-anxieuse, mi-provoquante de Jade, il prit le temps de trouver une réponse convaincante. Il se mit alors à réfléchir à un moyen possible de lui faire comprendre que son attitude ne l'avait pas blessé et qu'il ne lui en voulait pas. Enfin...si au début, il avait été blessé et il lui en avait voulu, mais plus maintenant. Contre sa cousine, il n'aimait pas se fâcher. Il l'aimait bien trop pour ça. Une scène lui revint alors à l'esprit. Son père voulait se faire pardonner d'être rentré aussi tard alors que sa femme donnait un dîner important pour elle. Elle lui en avait tellement voulu qu'elle ne lui avait pas adressé la parole toute la journée du lendemain. C'est alors, que pour se faire pardonner, il s'était excusé avant de terminer la discussion par un baiser. Raphaël avait assisté à la scène par le plus grand des hasards puisqu'il dormait...enfin, il était censé dormir, mais ayant soudainement soif, il s'était levé pour se rendre des les cuisines et avait alors surpris ses parents par l'entrebaillement de la porte du salon. Le lendemain, il s'était rendu dans le bureau de son père au second étage et lui avait demandé pourquoi il avait embrassé maman. Ce dernier, visiblement surpris et mal à l'aise, avait répondu au final par une explication des plus simples: parce qu'il l'aimait. Cela l'avait marqué et à présent, il savait comment montrer à sa jolie cousine qu'il ne lui en voulait pas.

Il se rapprocha vivement d'elle, ne lui laissant pas le temps de réagir, puis déposa ses lèvres sur les siennes. Doux et humide...voilà ce qu'il pouvait dire de ce baiser si innocent. Cela n'avait duré que 5 secondes précisement et déjà c'était long pour un petit garçon de 6 ans, mais il voulait imiter son père. Après tout, quand ce dernier avait embrassé maman, elle avait sourit et ils s'étaient réconciliés....Et Raph' pensait que c'était grâce à la longueur du baiser. Il fallait que son père lui apprennent la tactique...à moins de demander à son frère de 16 ans qui semblait avoir une côte d'enfer avec les filles de son âge. Et puis c'était quoi ce truc avec la langue que son père avait fait avec celle de maman?? Il avait été étonné de voir ça...surtout qu'il ne voyait pas comment faire. En remontant dans sa chambre, il était allé devant le miroir et avait tiré la langue en la tournant dans tous les sens pour voir ce que ça faisait, mais il ne réussit qu'à se trouver particulièrement bête.

Quand Raphaël se détacha d'elle et rouvrit les yeux, il pouvait voir son étonnement et les joues de sa cousine prirent une légère teinte rosée.

"Pour...pourquoi tu m'as embrassé?" demanda-t-elle en ne détachant pas ses prunelles azur de celles vert-métallique de son cousin.

Ce dernier rosit légèrement avant de reprendre contenance. La réponse avait pourtant l'air évidente à ses yeux. Il hésita puis en se souvenant de la réponse de son père à son égard, il trouvait que c'était la meilleure adaptée à sa situation donc il se lança.

"Parce que je t'aime ma pierre précieuse." dit-il en arborant un sourire enfantin.

Puis, sans rien ajouter d'autre, pensant que le problème était réglé comme l'avait été celui de ses parents, il sortit de la pièce, ramenant ses précieuses pièces là où elle serait le plus à l'abri. Alors qu'il montait les marches pour se rendre dans sa chambre, il repensait à ce qu'il venait de faire. Il revoyait la scène, ses lèvres sur celles de Jade...son premier baiser...et il l'avait offert à celle qui comptait le plus pour lui.


[1148 mots]

Titre : Accepter ou se perdre?
Couple : Heaven Clarks-Raphaël Gibson
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : R
Personnages concernés: Blaise Zabini, Hell Luminas, Daphné Greengrass, Drago Malefoy, Astoria Greengrass + Autres cités et invités.
Thème (numéro et nom) : 26. Si seulement tu étais à moi
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Tous et 6 ans et demi après la bataille de Poudlard. Donc...23 ans pour Raph et 19 pour Heavy.
Cadre (époque et lieu si besoin) : Se marier...ou rester libre? Céder à la tentation ou réprimer ses sentiments? Tel est là tout l'enjeu!
Info: Crossover avec la fic d'Hell Luminas "No Regrets"



Raphaël n'avait pas trouvé le sommeil la nuit dernière. Il avait trop de choses en tête. Il s'était pris la tête avec Daphné, sa petite amie, à propos d'un sujet délicat. LE sujet qui fâche et dont Raphaël n'aime pas parler. Encore moins quand c'est la séduisante Greengrass qui mettait le truc sur le tapis. Tapis qui prenait feu! Mais pourquoi? Pourquoi? Le sujet tabou, le sujet dont Raph refusait de parler était celui du mariage. Quand ce cher Gibson allait-il demander la main de Daphné? Et dire qu'il ne l'avait toujours pas demandé en mariage. Le pourquoi du comment, il aurait bien du mal à trouver les réponses. Il tenait à elle, mais le mariage lui faisait peur. Pire que ça, il n'arrivait pas à se voir marier. Il se sentait comme prisonnier, l'impression de ne pas avoir assez vécu...Il ne voulait pas s'enchaîner, il ne pouvait pas s'emprisonner lui-même pour faire plaisir à Daphné. Mais il savait aussi qu'il ne pouvait pas se montrer égoïste envers celle qu'il aimait. Il n'y avait pas plusieurs solutions. Soit il l'épousait, soit il lui rendait sa liberté. La deuxième solution semblait être la plus raisonnable... De toute façon, cette situation ne pouvait pas durer! Ca devenait pesant pour le jeune couple, surtout quand on savait que Raph était continuellement absorbé par son boulot. Clubs, pubs, casinos, boîtes de strip, night-club...plus son travail au Ministère en tant que Diplomate. Il ne chômait pas!

Et Daphné, où était-elle en ce moment? Elle était partie depuis plus d'une semaine, juste après leur dispute et rendait visite à présent à sa soeur Astoria qui n'allait pas tarder à se marier avec l'héritier des Malefoy. Encore un mariage! Sauf que celui-là...c'était un mariage qui n'était pas indésirable. Après tout, même si le père Malefoy avait été un abruti en s'alliant avec le Lord, le fils pouvait faire exception, non? Hé puis, c'était pas un si mauvais bougre au fond. Ils avaient quelques points communs...après, ça dépendait sur quoi. Le temps où Raphaël se méfiait de Drago était révolu et leur relation était plus honnête. Quant à la visite de Daphné chez Astoria, tout ça n'était qu'un simple prétexte pour prendre ses distances et l'héritier des Gibson le savait pertinnement. Mais pour le moment, il n'avait envie que d'une seule chose, sortir.

Il attrapa sa veste en cuir, la passa vite fait et sortit rapidement dans les rues éclairées de Londres. Il n'avait pas oublié sa baguette cette fois-ci. Il transplana direct à Pré-au-Lard. Il avait envie de compagnie...Il se dirigea vers son établissement, un club privé et branché. Un pub assez spécial en son genre car il faisait dans les boissons et alcools en tout genre....et en filles! Attention, les lieux étaient parfaitement respectables. Après tout, c'était Gibson qui était le patron et Blaise était son associé et ami par la même occasion. Le vilige le reconnu de suite (en même temps, qui n'est pas Raph qui veut), et le laissa passer sans broncher. Les lieux étaient bien animés ce soir. Pas mal! Faut dire que Raph n'investissait jamais à perte dans les projets qu'il entreprenait. C'était un homme d'affaires avec une forte intuition. Mais l'intuition ne faisait pas tout. Il était consciencieux, malin, à l'écoute des futures tendances et surtout, c'était un vrai requin. Il ne lâchait jamais l'affaire et ils pliaient tous. Son sens des affaires et ses connaissances dans le milieu le rendait encore plus puissant qu'on ne l'aurait cru. Et pourtant, avec le père Gibson, la sphère était déjà bien haute. Raphaël fut accueilli par Ange qui le salua un sourire aux lèvres.

- Raphaël...on ne pensait pas vous voir ce soir.

- Oui, mais j'ai opté pour faire un petit tour dans le coin... fit-il simplement d'un léger sourire.

Ange sembla comprendre et le laissa s'installer seul, reprenant son activité. Elle partie rejoindre un client et alors que Gibson constatait que le client en question n'était autre qu'un Auror, il sourit amusé, presque ironique. Encore heureux qu'ici le loi du silence soit la règle numéro une. Personne ne devait parler de ce qui se passait entre ces quatre murs, encore moins quand des gens de hauts-rangs ou des célébrités venaient dans son établissement. Voilà pourquoi ça marchait si bien! En ouvrant ce club, Raph ne faisait que poursuivre une longue suite d'investissements personnels et financiers. Il étendait son Empire sur la Capitale. Et il pensait même à s'implanter à l'étranger. Encore heureux qu'il ait un expert des Affaires Juridiques auprès de lui. Hé oui, Blaise Zabini n'était pas que son ami, il était aussi son avocat et associé. Il comptait sur lui et il savait qu'il pouvait avoir confiance en ses compétences. D'ailleurs, engager Luminas n'était pas une si mauvaise idée au final. Un drôle de sourire n'acquit sur ses lèvres.

- Bonsoir Raph'. Je pensais pas que tu serais de la partie ce soir! dit-il une voix apparue de nulle part.

- Bonsoir Blaise!...Hé ouais, j'avais envie de sortir et de me détendre.

- Problèmes au travail?

- Pas tout à fait!

- Ah, c'est Daphné?

- Touché!

Blaise n'en demanda pas plus. Si ce n'était pas professionnel, c'était donc privé. Voyant que Gibson ne voulait pas en parler, il n'en demanda pas plus et se retira, l'informant juste que la livraison de ce matin s'était déroulée sans encombre. Raph le remercia et reporta son attention sur une belle brune. Et pas n'importe laquelle....pas très grande, mais pas de taille convenable, une silhouette fine, une taille souple et une démarche...aguichante! Ses yeux s'arrêtèrent sur elle directement. En fait, pour tout avouer, Raphaël était attiré par cette jeune femme depuis quelques temps. Il n'avait rien osé de concret tout ça parce qu'il était avec Daphné. Mais depuis quelques temps, voir même depuis pas mal de temps, ils jouaient tout les deux à un petit jeu dangereux qu'on appelait communément "le jeu du chat et de la souris", ou bien "Tu veux ou tu veux pas?" ou encore "Je t'attrape moi non plus!". L'ex-Serpentard n'était pas insensible aux charmes de cette jolie vipère. Ayant des problèmes de poids étant ado, elle était sortie de ce merdier et avait, avec la matûrité, prit des formes séduisantes. Elle était jeune, seulement 19 ans, mais l'allure d'une vraie femme fatale. Elle venait de s'asseoir à la table d'un client qu'il connaissait de vu pour l'avoir déjà vu au Ministère et ici-même. Il fit un signe à Tony auquel ce dernier répondit très rapidement.

- Bonsoir Tony, tu veux bien m'amener Heaven s'il-te-plaît? demanda-t-il en ne quittant pas sa protégée des yeux.

Tony s'exécuta aussitôt, traversant la salle, se penchant vers la jeune Clarks pour lui murmurer un truc à l'oreille. Le regard vairon de sa protégée se releva aussitôt en sa direction. Raphaël la fixait, ne la lâchant pas du regard. Heaven s'excusa auprès de son client potentiel, se leva, remercia Tony et traversa la salle dans une tenue des plus attrayantes. Evidement, elle était facilement remarquable. Après tout, qui ne la remarquerait pas? Elle était vraiment bien foutue...Cependant, dès que la clientèle se rendit compte qu'elle s'asseyait à côté du Patron des lieux, les regards dévièrent aussitôt. Hé oui, le Patron, c'est le Patron! Il avait commandé entre temps une bouteille de champagne et deux flûtes. Il en tendit une à sa jolie invitée qui s'en saisit sans rien dire.

- Je ne pensais pas..., mais elle n'eut pas le temps d'aller jusqu'au bout que Raph répondait avec lassitude.

- ...que je serais de la partie!? Je sais, je voulais sortir et...vous allez tous me sortir la même la même question?, mais secoua Heavy la tête en signe de négation.

- Non, c'est pas ça! Je ne pensais pas voir cette lueur un jour dans ton regard....Pour moi en plus! déclara-t-elle d'un clin d'oeil malicieux.

Raph la fixa avec un peu plus d'intensité avant de détourner son regard pour porter son verre à ses lèvres.

- Quel lueur? demanda-t-il en faisant mine de ne pas avoir compris.

- Tu sais très bien de quoi je parle. C'est toi l'aîné et c'est moi qui doit tout te dire? Tu me déçois! lâcha-t-elle faussement contrariée en trempant ses lèvres dans son verre.

Raphaël sourit amusé par les propos de la jeune femme. Il se rapprocha d'elle, passant son bras sur le dossier, enveloppant Heaven. Il se pencha vers elle, murmurant au creux de son oreille.

- Je ne suis pas l'un de tes clients Heavy. Je suis ton patron! murmura-t-il comme une menace cachée, qui n'en était pas vraiment une.

Le souffle chaud du jeune homme sur sa peau toujours aussi froide la fit frissonner, mais rien d'autre ne montrait qu'elle avait été troublé.

- Si c'est comme ça que tu le prends...Patron!

Puis elle déposa sa coupe de champagne et se leva. Où comptait-elle aller comme ça? Il était hors-de-question qu'elle quitte cette table sans sa permission. Il la saisit par le poignet, doucement mais fermement, l'intimant de se rasseoir. Elle le fixa intensément de ses yeux vairons puis obtempera. Elle fit mine de s'intéresser à autre chose mais il savait pertinnement que l'ex vipère de Serpentard était à l'écoute de ses moindres mouvements, du moindre mot. Raphaël ne fit aucune commentaire exprès, afin d'observer du coin de l'oeil ses expressions. Après une nouvelle gorgée, il reposa son verre sur la table.

- Nous ne sommes plus à Poudlard...et même si tes caprices te rendent...., marque un temps et se rapproche de nouveau d'elle, jusqu'au creux de son oreille, ...irrésistibles, ce soir, je veux une femme, chuchota-t-il doucement, mais de manière ferme.

Heaven eu un mouvement de surprise. Elle ne s'attendait pas à ce que le jeune homme se montre si...direct. Surtout qu'elle n'aurait jamais pensé au fait qu'il puisse faire le premier pas. Bien que le Serpentard se prenne à leur petit jeu depuis des mois, il n'avait rien entreprit. C'était juste des numéros de charme, sans plus. Ce soir, le cadet des Gibson était entrepenant et elle savait qu'il ne mentait pas. Elle le connaissait depuis assez longtemps pour savoir que son protecteur était sérieux. Tout indiquait chez le jeune homme le désir qui le taraudait. Son souffle, le rapprochement physique sur la banquette, l'intonation de sa voix et surtout son regard. Mais elle seule pouvait comprendre parmi tous ces gens ce qui se passait réellement. Heaven capitula...même si capituler semble un peu fort vu la situation. Clarks avait toujours été provocatrice et quand elle voulait quelque chose ou quelqu'un, elle l'obtenait à coup sûr. Le seul qui n'avait pas sombré dans ses filets, c'était lui. Il avait, malgré les nombreuses occasions, toujours mis une certaine distance entre eux deux. Surtout quand il l'avait embauché. Belle comme une rose mais aussi piquante que ses épines, aussi gourmande et toxique qu'une pomme empoisonnée, et aussi dangereuse et sournoise qu'un serpent et son venin, Heaven c'était...l'impétueux désir de la jeunesse et de la beauté en une seule femme. Et Raph ne voulait pas se piquer, s'empoisonner ou même être mordu. Il s'était donc protégé de ses attaques avec sagesse et précaution. Mais aujourd'hui, ce soir, Au Diable les précautions! Il avait envie d'elle...et s'ils n'étaient pas dans un lieu public _ quoi que c'est plutôt privé comme coin _ il la prendrait là, tout de suite, sur la table, ou la banquette, le bar, les vestiaires, ou bien même la réserve, ou encore son bureau, peu importe...du moment qu'il pouvait laisser libre cours à son désir...et à ses sentiments. Car il ne fallait pas le nier! Raph était tombé totalement sous le charme de sa protégée et avait lutté durant de très longs mois pour ne pas céder à la tentation. Ce soir...c'était trop tard pour faire machine arrière car il savait une chose. S'il se forçait à arrêter son flirt, il serait frustré. Ca faisait des mois qu'il était frustré, il ne voulait plus ressentir une telle chose. Pas maintenant! Pas à cet instant où il voulait la faire sienne. La voir tout à l'heure avec ce client l'avait piqué au vif et éveillé sa jalousie. Il ne permettrait pas qu'un autre que lui puisse la toucher. Ca lui était insupportable! Voilà comment un jeune homme censé, responsable et maître de lui même peut perdre tout ce qui fait de lui un homme quand il est au contact d'une femme...surtout quand cette femme n'est autre qu'Heaven! Cette dernière baissa totalement la garde, se rapprocha de lui et passa un doigt sur son visage avant de s'arrêter sur ses lèvres, effleurant doucement ces dernières. Le jeu commençait...un jeu de rôle qu'ils avaient joué longuement auquel Raph tenait cette fois-ci à participer. Il la laissa faire sans rien dire, la fixant de son regard gris-vert, avant de plonger pour ne plus revenir en arrière.

Il passa une main autour de sa taille avant de l'enlacer vraiment, l'attirant contre lui, déposant sur ses lèvres un vrai baiser, celui qui lui avait toujours refusé. Discret et même aguicheur au début en jouant à mordiller ses lèvres, le baiser se transforma bien vite en un long baiser langoureux. Pendant ce temps, sa main avait glissé sur la cuisse dénudée de la jolie brune, excercant une légère pression sur sa peau. Quant à Heaven, elle avait passé ses bras autour de son cou, une jambe sur les genoux du jeune homme. Dans un coin reculé du club, dans les lumières tamisées, on aurait pu croire qu'ils étaient seuls au monde, mais que nenni! Cruella avait sourit en voyant la scène, tout comme Ange. Cyril avait stoppé ce qu'il faisait au bar, Tony avait jeté un regard discret mais complice en leur direction et Sandy, alias Hell, avait les yeux sortis de la tête. Elle hallucinait! Faut dire qu'officiellement, Raph était aux yeux de tous un gars engagé dans une relation amoureuse qui semblait fonctionner et qui ne pouvait aboutir qu'à un mariage. Cependant, les employés du bar n'avaient pas manqué de voir le petit manège que ces deux-là entretenaient même si personne ne disait rien. Après tout, ils étaient deux adultes consentants et si Raph avait enfin décidé de passer à la vitesse supérieure, rien ni personne ne pouvait le faire changer d'avis. Seule Hell visiblement n'avait rien remarqué de leur petit jeu. Elle était excusée vu qu'elle était ici depuis peu de temps. Mais il est clair qu'elle ne s'attendait pas à voir Clarks dans les bras de Gibson. Après un moment de bug instantané, elle reprit contenance, criant sa commande. Quant aux jeunes gens enlacés un peu plus loin, ils se séparèrent sans qu'on y comprenne grand chose. L'instant d'avant ils échangent un baiser plus qu'explicite et l'instant d'après...il n'y a plus rien.

- Prend les devants, je te rejoindrais dans quelques minutes.

Elle lui sourit en acquiesant de la tête, mais avant de se lever et partir, elle leva la tête et déposa un dernier baiser sur ses lèvres. Il la regarda s'éloigner de sa démarche chaloupée puis il détourna le regard. Il comprenait de quelle lueur elle avait parlé. Il voyait la même dans son regard et elle était des plus troublantes.

- Si seulement tu étais à moi! murmura-t-il dans un souffle pour lui-même, son regard se perdant dans les bulles de champagne qui dansaient devant ses yeux gris-verts.

[A suivre...]

Titre : En passant...la vengeance...
Couple : Hell Luminas-Raphaël Gibson
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Personnages concernés: Blaise Zabini, Hell Luminas, Quentin Montgomery, Susan Bones, et autres
Thème (numéro et nom) : 15. Le bleu le plus pur
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Tous et 6 ans et demi après avoir quitté Poudlard. Donc...23 ans.
Cadre (époque et lieu si besoin) : Toujours le "Forbidden Fruit". Quelques minutes après le baiser échangé avec Heaven. Suite de la Fic 26. Si seulement tu étais à moi.



Assit sur une banquette du "The Forbidden Fruit", dans les lumières tamisées du pub, Raphaël observait les allées et venus avec attention, prenant un break dans son job à plein temps pour se montrer plus attentif à la clientèle et à l'ambiance. Il termina son verre mais ne toucha pas à la bouteille. C'est l'instant que choisi ce bon vieux Blaise pour venir le rejoindre et s'installer en face de lui.

- Alors?

Il attrapa la coupe de champagne presque vide qu'Heaven avait laissé puis il trempa ses lèvres. Raph le regarda sans rien dire: alors quoi?

- Hum...un mélange d'épices et de cerise. Chaud et froid à la fois...Sucré et épicé. Explosif! Enfin...tu dois le savoir mieux que moi, lança Blaise en levant ses yeux vers l'héritier des Gibson.

Raph' arbora un drôle de sourire avant de prendre la parole.

- Effectivement!

Blaise reposa le verre sur la table en poussant un léger soupir.

- Mmmh...tu sais, tu es son Patron. Et la règle est pourtant claire. Pas de relation extraprofessionnelle dans le travail. Surtout avec des subalternes.

- Je t'en prie Blaise...une subalterne!? C'est de Clarks dont on parle, ce n'est pas la première venue. Et puis je suis bien plus que son patron.

- Ca, j'avais cru remarquer. Tu es quoi au juste? Son patron, son protecteur, son grand frère ou son amant? Non, pas son grand frère j'imagine, ça ferait de toi un vrai pervers...

Raph sourit franchement, amusé par les propos de son ami.

- Qui te dit que je ne le suis pas?

Après un regard entendu entre les deux associés, Raph reprit à nouveau la parole.

- Pour le moment, je sais où j'en suis et c'est le principal.
- Tu sais dans quoi tu t'engages?
- Avec Clarks....? Dans une histoire complexe j'imagine....
- Justement, tu devrais faire attention. Tu sais aussi bien que moi comment elle est.
- Oui, mais je pense qu'elle est différente.
- Tu penses? Allô Raph', ici la Terre! Soit réaliste et redescend les pieds sur Terre. Elle ne changera pas. Elle va te briser le coeur.

Raphaël lui lança un regard noir. Qu'est-ce qu'il insinuait par-là? Qu'il avait un coeur? Foutaise! Et puis c'est quoi cette manie de juger si facilement? Après un temps de réflexion, Raphaël se rendit compte qu'il n'avait pas tout à fait tort et qu'il disait les choses directement parce qu'ils étaient amis.

- Ne me regarde pas comme ça! Je te connais assez bien à présent _ quoi qu'avec toi, on ne sait jamais _ pour savoir que tu n'aurais pas agit de la sorte si tu n'avais pas pesé toutes les conséquences de tes actes.

Le regard de Raphaël avait dévié sur Heaven qui servait deux wisky pur-feu à des clients. Il observa la scène avec intérêt mais détourna bien vite les yeux. Il n'avait pas envie qu'Heaven pense qu'il l'espionnait ou qu'elle avait pris une place dans son coeur qui était en principe réservée à une autre.

- Certes...mais les choses changent. Rien n'est immuable! On ne peut pas tout contrôler...Et pourtant, crois-moi, c'est pas faute d'avoir essayé.

- Heaven ferait donc perdre la tête du fameux Raphaël Gibson? demanda Blaise intrigué, un léger sourire amusé aux coins des lèvres.

- C'est peut-être un peu fort tu ne crois pas?

Il adressa à Tony un signe de main afin que ce dernier vienne à leur table.

- Tu peux rapporter ça et nous apporter du wisky pur-feu? Merci!

Tony s'exécuta, reprit la bouteille de champagne et les flûtes pour leur rapporter quelques secondes après la commande demandée, avant de s'eclipser.

- Tu veux te saoûler à présent?

Raph' ricana, visiblement très amusé *ironique* par Blaise et ses hypothèses.

- Non Blaise, je ne suis pas adepte de la beuverie.

Un silence s'installa entre les deux associés. Blaise en profita pour faire un tour d'horizon des lieux. Presque machinalement, son regard s'attarda sur la jeune Clarks. Cette dernière était assise sur les genoux d'un client. Si elle cherchait à attiser la jalousie de Gibson ou bien même, à attirer son attention, c'était gagné.

*Ah okay...! Je comprends mieux...*

- C'est Montgomery qui va être content, lança le jeune métisse.

Raphaël le regarda interdit.

- Que vient faire Quentin dans l'histoire? demanda-t-il perplexe.

- Tu sais bien qu'il n'a jamais porté Clarks dans son coeur. Il a toujours préféré ta petite amie à ta protégée et tout le monde le sait.

- Je le sais, mais nous ne sommes plus à Poudlard. Les temps ont changés, et pour le moment, laissons Quentin hors de tout ça. Il a mieux à faire....comme de profiter de sa lune de miel.

Et oui, son Best s'était marié il y a quelques semaines avec Elea Mayan *sbaff* (je déconne) avec Susan Bones. Visiblement, entre eux, ça avait plus que marché. Il était content pour eux. Et même fier d'avoir été le témoin de son meilleur ami. Néanmoins, comprenez son malaise. Il n'y avait autour de lui, parmi ses amis en tout cas, que des hommes et femmes mariés ou sur le point de se passer la bague au doigt. Quentin et Susan, Blaise et Pansy, Myrielle et Alexis, Drago et Astoria bientôt et même Samuel avait trouvé celle qui lui convenait en la personne de Lily-Roze et l'avait épousé. Il était même père. Il comprenait mieux les incessantes tentatives de Daphné, même si ce n'était pas toujours dit clairement, pour le pousser vers les inévitables noces blanches. Tous leurs amis étaient sérieusement engagés et pas eux.

- Ouais...qui aurait pu croire qu'ils finiraient vraiment ensemble? rétorqua Blaise.

- Moi...aussi étrange que cela puisse paraître. Le vil Serpentard et sa blanche colombe! Ca sonne bien! De toute façon, c'est bien connu, les contraires s'attirent.

- Hum, t'as pas tort! dit-il après s'être servi un verre de wisky pur-feu.

Raphaël posa quant à lui son verre sur la table et se leva au grand étonnement de son associé. Gibson avait l'air tout à fait calme et détaché, mais en réalité, ce n'était pas le cas. Il venait de voir le nouveau client d'Heaven tenter d'aller plus loin qu'un simple baiser. Mais contrairement à ce qu'on pouvait penser, il ne comptait pas intervenir. C'était une grande fille après tout. Quand elle était venue pour être embauché, elle savait pertinnement dans quoi elle s'embarquait. Elle ne serait pas que serveuse, mais aussi hôtesse. Elle devait donc faire face à des hommes pas toujours recommandables, peu scrupuleux, gentleman le jour et goujât la nuit. Ca dépendait bien évidement des personnes. Au cas où, il y avait toujours quelqu'un pour intervenir si ça allait trop loin et que les filles étaient ennuyées par des parasites. Dans tous les cas, il ne voulait pas être esclave d'Heaven et de ce qu'il pouvait ressentir. Il n'aimait pas perdre le contrôle, encore moins quand il s'agissait de sentiments. Il avait fait le premier pas, à elle de prendre ses responsabilités. Oui, il avait lancé une bombe, à elle de se débrouiller avec. Très gentleman tout ça!

- Y a un problème? demanda Blaise en le regardant.

- Je vais dans mon bureau. Je ne veux être dérangé sous aucun prétexte excepté si le club prend feu. Je compte sur toi!

Blaise savait qu'il ne devait pas insister. Il hôcha la tête en signe d'affirmation avant de lever son verre à sa santé. Quant à Raphaël, il attrapa sa veste en cuir posée sur le dossier de la banquette et disposa, laissant son associé seul...enfin, façon de parler. Il traversa une partie de la salle, évitant de croiser les regards des clients et autres hôtesses. En voyant le Patron se lever, les employés, bien qu'accaparés par leur tâche respective, s'était en quelque sorte mis au garde à vous instinctivement. Raph' était un type sympa pour un Serpentard, mais extrêmement exigeant avec son personnel. Rien ne devait être laisser au hasard pour faire plaisir à la clientèle. C'était simple, ici, le client était roi...jusqu'à une certaine limite. Limite qu'il ne valait mieux pas dépassé si vous ne vouliez pas vous retrouver jeté dehors et inscrit sur la liste noire. En se dirigeant vers son bureau, la plupart des personnes se trouvant sur son passage s'étaient écartées...exceptée Hell! La demoiselle se tenait, un verre de wisky à moitié vide, sur son chemin. Que faisait-elle en plein passage avec un verre dans les mains? Elle débaraissait une table qui venait de se libérer visiblement. Raphaël leva les yeux, plus occupé à regarder le plancher qu'en face de lui, pour voir qui lui barrait la route. Tiens...la nouvelle recrue! Une jeunette de 17 ans seulement que Blaise avait eu l'audace d'embaucher sans lui demander son accord. Mais au final, la petite n'était pas si mal et elle remportait un certain succès. Evidement, elle ne rivalisait pas avec Heaven qui était sans conteste la 'princesse' du "Forbidden Fruit", mais elle tirait son épingle du jeu. Raphaël, stoppé face à Luminas, lui accorda un mince sourire. Il avait encore dans sa mémoire...et son champ de vision, l'image d'Heaven à moitié sur les genoux de ce type. Il n'aimait pas ressentir ce genre d'émotions. Il se concentra donc sur le regard d'Hell, le bleu le plus pur qu'il ait rarement vu, juste en face de lui. Il ne comprenait pas trop pourquoi elle restait là à le fixer. Il n'allait pas la manger. Quoi que la dernière fois...enfin bref. Il s'attarda sur sa tenue. Intéressant! Un drôle de sourire, mi-amusé, mi-provocateur se dessina sur ses lèvres. Une soudaine idée, voir même pulsion s'était tout à coup manifesté en lui.

- Bonsoir Hell, comment ça se passe pour toi ce soir? Pas trop d'ennui?

- Euh, non mons...Raphaël. Je n'ai pas eu de problème.

- Bien, je vais donc te laisser reprendre ton travail. Bonne fin de soirée.

- Merci, à vous aussi, dit-elle se croyant sortie d'affaire.

- Oh, je ne pense pas qu'elle le sera mais merci quand même.

- Ooh...euh...

Raphaël sentait qu'il avait aiguisé sa curiosité, mais elle n'était pas du genre à poser des questions indiscrètes, surtout à son patron.

- Mais tu peux peut-être m'aider!??

-Ah bon? Comment cela?

- Comme ça!

Et sans attendre, et surtout, sans qu'elle s'y attende elle, il s'avança, la prit par la taille et l'embrassa dans un baiser sensuel, qui aurait fait défaillir n'importe qui. D'ailleurs, Hell, sous le 'choc', laissa échapper son verre qui n'attérit pas sur le sol, mais resta en suspension à 10 centimètres du parquet. Raphaël était vif et attentif. Et puis, il savait parfaitement qu'Hell défaillirait sous ce baiser qu'il savait impudique. D'un sortilège informulé, il avait arrêté la chute de l'objet. Les bruits de verre attiraient toujours les regards, et le seul regard qu'il voulait abtenir, c'était celui d'Heaven. Pas besoin d'ameuter tout le monde. Encore heureux que chaque membre de ce club soit lié par le secret. Il se détacha d'Hell, constatant qu'elle était visiblement fort troublée. Un mince sourire au coin des lèvres, il nota que son regard d'un bleu pur, le plus pur qu'il soit, était...voilé. Il fallait peut-être bien arrêté le petit jeu qu'il avait commençé.

- Merci, ma soirée s'annonce déjà bien meilleure qu'elle ne l'était.

Puis après un léger sourire à son attention, il la contourna, laissant Hell ramasser le verre qui s'était déposé en douceur par terre. Après s'être assuré qu'Heavy n'avait pas loupé une miette de la scène, il se dirigea vers ses bureaux. Pas bien de se servir des autres pour arriver à ses fins. Mais le sang des Vipères ne coulaient pas dans ses veines pour rien. Heaven voulait jouer avec lui...? Très bien, mais il ne serait pas en reste, à ses risques et périls. Il ne fallait pas s'amuser avec lui, sauf que c'était lui qui imposait les règles et menait la danse. Il se rendait compte à quel point, au fil du temps, il ressemblait de plus en plus à son frère aîné. Ca lui faisait parfois un peu peur d'ailleurs. A 23 ans, il était quasiment dans la même situation que ce dernier lorsqu'il avait son âge. Et on savait ce qui s'était passé. Il poussa une porte sur laquelle était fixée un écriteau "only staff", pénétrant dans le corridor légèrement éclairé par une lumière tamisée pour ne pas agresser les yeux fatigués. Le patron des lieux traversa le couloir jusqu'à la porte de son bureau gravé d'une plaque dorée "Private". Il ne restait plus qu'à voir si Heaven allait mordre à l'hameçon ou pas....!?!

[A suivre....]

Titre : Séduction...tentation...
Couple : Heaven Clarks-Raphaël Gibson
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : NC-17
Personnages concernés: Blaise, Hell, Daphné.
Thème (numéro et nom) : 19. Rouge
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Tous et 6 ans et demi après avoir quitté Poudlard. Donc...23 ans pour Raph, 19 pour Heavy.
Cadre (époque et lieu si besoin) : La soirée a été inhabituelle. Après un baiser des plus langoureux avec Heaven et un baiser impudique avec Hell pour se venger, Raphaël décide d'aller s'enfermer dans son bureau.
Petite info: Raph n'est pas marié. Suite des fics 26. Si seulement tu étais à moi et 15. Le bleu le plus pur.

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Séduction...tentation...

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Quelques minutes après, Raphaël avait pris ses aises, installé dans son fauteuil en cuir noir, derrière un bureau en acajou, un bois tropicale brun rougeâtre d'excellente qualité, trônant au fond de la pièce. Grâce à un sortilège, il avait agrandi son bureau car vu le temps qu'il y passait, il tenait à un minimum de confort. Il pouvait y passer dix minutes comme tout un week-end, alors autant transformer la pièce comme une sorte de mini-loft. Quand Blaise était rentré, il avait été surpris de voir les aménagements. Pourquoi apporté de tels changements alors qu'il y avait un appartement au-dessus. Euh...à l'époque, il n'y avait que la douche qui marchait et entre nous, l'appart' du haut n'était vraiment pas confortable. Il avait donc fallu que Blaise demande à ce qu'on fasse des travaux. Mais Raph avait soudainement envie d'un peu plus. Alors du jour au lendemain, il avait changé son bureau en un espèce de loft tout confort. Enfin...tout confort, vite dit! Il n'y avait pas installé une salle de bain. Juste un lavabo et un miroir pour se raser. Il ne voyait pas l'utilité d'une baignoire dans son bureau étant donné qu'il y en avait une à l'étage et qu'il avait prit l'habitude d'y monter. Mais aujourd'hui, Blaise avait tout arrangé. Il avait fait venir un expert et en deux temps trois mouvements, Gibson avait eu une salle de bain dernier cri rien que pour lui. Hum...tout ça parce qu'Hell avait occupé l'appartement quelques jours. Mais en fin de compte, Blaise avait bien fait parce qu'il n'avait plus besoin de monter en haut pour se doucher. Pratique! Aujourd'hui son loft-bureau contenait une cuisine, un espace détente avec un billard, salon privé et bar, une salle de bain attenant à une grande penderie où de nombreux costumes, capes, chaussures et sous-vêtements étaient rangés avec soin, et une chambre. Mais il se servait rarement de la dernière pièce. Il pouvait passer des nuits entières sur ses dossiers puis partir à l'aube rejoindre Daphné. Et quand il s'endormait au "Forbidden Fruit", c'était dans son fauteuil, sans qu'il s'en rende compte. S'il s'endormait dans ce lit, c'était parce qu'il s'était disputé avec sa petite amie et qu'il avait trouvé refuge dans son club. Ou bien quand il ramenait une conquête *sbaff* (je déconne).

Assit à son bureau, il venait d'ôter sa veste, se retrouvant en chemise. Il avait saisi un des dossiers qui reposait sur sa gauche. Il se devait de les étudier avant demain soir afin de faire son choix. Il avait reçu de nombreuses candidatures de jeunes femmes âgées de 17 à 24 ans pour la plupart, toutes prêtes à bosser pour lui et à devenir strip-teaseuses dans l'un de ses night-club dans le centre du quartier chaud de Londres. Il se mit à la lecture du premier CV tout en jetant des coups d'oeil aux photos envoyées. Une seule chose primait dans le milieu: le physique! La fille devait posséder une plastique parfaite. Elle devait faire rêver les clients qui payaient pour venir voir des jolies filles faire des shows. L'expérience n'était pas le principal; il y avait un début à tout de toute manière. Une fois embauchée, elles seraient formées par les anciennes. Il fallait que la clientèle se fidélise, quoi qu'aujourd'hui, la boîte de strip fonctionnait à plein régime. D'ailleurs, il ne dormait quasiment plus. Entre son travail au Ministère, ses voyages à l'étranger, ses affaires sur Londres, ses casinos, night-clubs, boîte de strip et autres clubs privés, il avait du mal à avoir du temps pour lui-même. Il avait en peu de temps établi un véritable empire. Dernièrement d'ailleurs, il était en train de préparer l'ouverture d'un cabaret très privé où seuls les gens de la haute pourront venir se divertir. Mais cette fois, aucun moyen de toucher les filles. Elles étaient sur scène pour jouer un spectacle. En allant à Paris il y a quelques mois, il avait visité plusieurs établissement de la Capitale française dont le Lido et le Moulin Rouge. L'idée avait ensuite germée dans son esprit de faire le même concept, mais à Londres. Etre riche de naissance, c'était bien, mais on ne choisissait pas de l'être. Raphaël avait donc prit sa vie en main, ne voulant pas dépendre seulement de la fortune familiale. Aujourd'hui, il gagnait vraiment bien sa vie, au point qu'il ne se refusait rien, ni à ses amis. Mais pour durer et prospérer, il fallait travailler, quitte à ne plus avoir de vie privée. Et ça, il l'avait très bien compris.

Raphaël soupira, laissant retomber le portrait d'une belle rousse aux yeux verts sur le tas de photos devant lui. Il dénoua sa cravate, l'ôta et déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise pour se sentir à l'aise. La journée, la semaine, le mois avait été fatiguant. Il n'avait presque pas fermé l'oeil ces derniers temps et pourtant, rien ne se voyait. Il avait ses secrets et même si extérieurement sa fatigue ne se voyait pas, intérieurement, il semblait tendu. Il avait du mal à se concentrer sur les photos qu'on lui avait envoyé et ça l'agaçait. Mais était-ce vraiment la fatigue au fond qui l'ennuyait? La fatigue jouait bien peu dans ses humeurs. Il avait plutôt eu une soirée mouvementée. Il avait fait des écarts. Heaven, puis Hell...Il y avait de quoi être perturbé. Et n'était-ce pas plutôt la vision d'Heavy à moitié grimpée sur ce pov' type qui le tracassait au point de ne plus arriver à bosser? C'était fort possible, mais il semblait vouloir le nier. Il avait bien trop d'égo pour ça. Alors pourquoi se rabaisser à vouloir attirer l'attention d'Heaven dans le seul but de la rendre jalouse? Ca devenait trop compliqué pour lui. Il admettait que Clarks lui plaisait, mais il ne voulait pas tomber dans ses filets. Il ne voulait pas faire parti de la longue liste de "crétins" qui avaient succombés à ses charmes. Il ne voulait pas être le n° tant et basta. En fait, il ne voulait pas prendre le risque de perdre Daphné pour une passade. Et une passade Ô combien attirante! Daphné roue de secours? Non, juste un homme qui a peur de ce qu'il ressent au point de s'y perdre lui-même. Et dire que tout à l'heure il disait à Blaise qu'il savait où il en était....Ca avait l'air sur le moment. A présent, c'était...le contraire! Il ne savait plus quoi faire. 1/2 heure avait passé depuis son "baiser-vengeance", et toujours pas d'Heaven à l'horizon. Dans un sens, le club n'avait toujours pas fermé ses portes et elle, elle n'avait pas fini son travail d'hôtesse. Alors c'était sûrement normal. Il reporta son attention sur les photos qui trônaient sur son bureau. Brunes, blondes, auburn, rousses, grandes, sveltes, bleus, verts, marrons, gris...il y en avait pour tous les goûts, mais il devait seulement en choisir deux alors qu'il avait cinquante photographies sous le nez. Le métier était dur (oui, regarder des jolies filles en sous-vêtements, c'est trèèès dur Raph, on te croit). Une heure après, il avait sélectionné une dizaine de jeunes filles. Dont une qui serait majeure dans deux semaines. Elle était très belle et Raphaël était bien tenté de la prendre d'office, mais il avait des réticences. La première est qu'elle était très jeune, la seconde qu'elle voulait entrer dans sa boîte de strip à peine sorti de Poudlard, et de trois, qu'elle avait bien des choses à découvrir avant de s'embarquer dans ce milieu.

Il soupira de nouveau, posant la photo sur sa droite, en réserve, il prit celle d'une brune aux yeux gris-bleus. Silhouette svelte, grandes jambes...Raph faisait jouer son fauteuil de droite à gauche, machinalement...puis plus rien! A force de passer son temps à bosser, il venait de s'endormir dans son fauteuil. Fallait bien que ça arrive un jour où l'autre, non? Quelle heure était-il de toute façon? Pas loin de 2h30 du mat'. Il ne dormait pas profondément en réalité. Il somnolait pour tout dire. Raphaël n'avait jamais été un gros dormeur et puis il était plus du genre insomniaque que marmotte. Quand il arrivait à trouver le sommeil, c'était toujours superficiel. Il s'était assoupi depuis seulement 1/2 heures que quelqu'un frappa à la porte de son bureau. Aucune réponse ne parvint à l'inconnu(e). Raph n'avait pas réagit, les yeux clos, un peu trop assoupi visiblement. Sans réponse, la porte s'ouvrit et une silhouette apparue dans l'encadrement de la porte. Dans les 1m75, brune, aux yeux vairons, une jeune femme s'aventura dans le bureau qui lui servait aussi de loft et referma la porte discrètement derrière elle. Elle ne s'attendait pas à le voir endormi dans son fauteuil. Elle avait rongé son frein pendant plus de deux heures et croyez-moi, il y en avait des choses qui avaient traversées son esprit. Des envies de l'écorcher vif pour avoir embrasser Luminas, cette...cette...raaah, rien que de repenser à ce baiser, elle sentait la colère et la jalousie l'envahire. Elle allait lui régler son compte à cette greluche. Elle aussi voulait être embrasser de la sorte, aussi...sensuellement. De quoi était-elle jalouse au fond? D'Hell? Du baiser en lui-même? Ou de ne pas avoir reçu ce baiser? Un mélange de tout ça pour dire vrai. Elle resta près de la porte, regardant Raphaël dormir. Il était mignon quand il dormait...même quand il ne dormait pas à dire vrai. Elle avait soudainement des envies inavouables...enfin, pas pour Heaven. Elle, elle dit ce qu'il lui passe par la tête sans peur des conséquences. Des idées érotiques...Elle s'avança jusqu'à son bureau, le contourna, sans prendre garde à ce qu'il y avait sur ce dernier. Elle le contempla (non ce n'est pas tout à fait un dieu, mais presque), se mordant la lèvre inférieure, puis elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur ses lèvres. Ce fut l'instant précis où Raph se réveilla et ouvrit ses yeux gris-verts, étonné de se voir embrassé par Heaven. Il la saisit alors par la taille, l'approchant de lui en écartant ses cuisses pour sentir son corps contre le sien. Ca avait presque été instinctif. Il n'avait pas réfléchi, mais pas besoin de philosopher 107 ans sur la manière de faire. Le simple contact de ses lèvres sur les siennes avait réveillé son désir latent. Ses mains sur ses hanches, il la tenait doucement mais fermement, collé à son corps, comme s'il craignait de la voir s'évaporer. Après tout, ça pouvait être qu'un rêve...un fantasme...

Titre : Pourquoi une telle folie?
Couple : Jade Gibson-Raphaël Gibson
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Personnages concernés: Samuel Gibson, Jade Gibson, Alexander Shinku, Daphné Greengrass.
Thème (numéro et nom) : 2. Nouvelle; Lettre
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Tous et 4 ans et demi après la bataille de Poudlard. Donc...21 ans pour Raph et Jade. Samuel en a 30.
Cadre (époque et lieu si besoin) : Se marier...ou pas? Gibs' apprend une nouvelle qui va avoir plus d'impact sur lui qu'il ne l'aurait cru. Il va donc...vous verrez.
Petite info: Raph n'est pas marié mais il est fiancé avec Daphné.




"Allo, résidence Gibson j'écoute." lança une voix grave, sur un ton faussement sérieux.

Qu'est-ce qu'il aimait faire le c**. Même chez son frère, alors que ce dernier l'avait invité à passé la soirée avec lui, il ne pouvait s'empêcher de faire des siennes. Alors qu'il discutait avec son jeune frère, le téléphone avait sonné et c'est bien évidement Samuel qui avait décroché. Il se la jouait majordome mais vu le comique de la situation, il avait du mal à garder son sérieux, surtout en voyant le regard de son frère.

"Aaah...bonsoir chère cousine!"

Aussitôt Raph se redressa. Assis...enfin affalé dirons-nous dans un des fauteuils du salon, il prit appuie sur ses avants bras avant de s'asseoir plus correctement. Sa cousine l'appelait à cette heure-là, ça voulait dire qu'elle avait quelque chose d'important à lui demander ou à lui dire. Il s'apprêta à se lever quand il entendit la remarque de son frère.

"Non, je suis désolé Jade, il n'est pas disponible!...Il est en train de me
faire un défilé... Oui oui, je comprends ton étonnement, il a décidé cela sur un coup de tête...Oui, un défilé...Là? En ce moment? Il porte une robe bleue à volant. Ca ne lui va pas du tout. Ca ne met pas ses yeux en valeur...faut remédier à ce massacre....Je vais te laisser, faut que j'aille l'aider à se changer."

Silence...! Raphaël avait bondi de son fauteuil, se précipitant sur Samuel pour lui arracher le combiné des mains. Satané Sam! Il s'approcha de lui, tentant de lui prendre le téléphone, mais c'était peine perdue d'avance. Sam avait sorti sa baguette, lui ficellant les jambes avec une facilité déconcertante. Espèce de...Et lui qui n'avait même pas sa baguette à porté de main. Il ronchonna, se fâchant presque de l'attitude puérille de Samuel. Ce dernier quant à lui s'éclatait à voir son cadet s'énerver, saucissonné comme un paquet cadeau. Et il savait pertinnement pourquoi son frère aîné avait agit de la sorte. Il faut dire que Raphaël avait bien changé depuis l'époque de Poudlard. Il avait pris bons nombres de centimètres et sa carrure c'était elle aussi développée grâce au sport qu'il pratiquait de manière régulière chaque semaine, au point qu'il avait atteint le même physique que ce satané joueur de Quidditch qui lui servait de frère. Alors comme Sam avait déjà une main occupée, il n'avait pas voulu courir le risque de se voir ramener le mètre 92 de son cadet direct sur lui. L'immobiliser était plus simple.

"Non, ce n'est rien cousine...juste Raph qui s'est emmêlé dans ses châles. Il est pas doué." dit-il le plus sérieusement du monde.

Raph le fusilla, tentant une nouvelle fois de se défaire de ses liens, mais sans résultat, les liens bien trop serrés.

"Ah!...Tu as décidé ça quand?...Lui dire? *grimace* Euh...compte sur moi, ça sera avec plaisir. Toutes mes félicitations et félicite pour moi le fiancé." dit-il plus calme mais sur un ton amusé.

En entendant le dernier mot prononcé par son frère, Raphaël, constatant que les liens s'étaient soudainement relâchés, il bondit alors et n'y tenant plus, réussit par la ruse _ c'est-à-dire en pinçant fortement un des tétons de son frère _ à lui prendre l'appareil mais trop tard, Jade avait raccroché. Il posa le combiné violement en se tournant vivement vers Sam.

"Ca t'amuse peut-être mais pas moi je te signale. Que voulait-elle?" demanda-t-il quelque peu énervé.

"C'est toujours amusant de te voir sortir de tes gonds jeune frère. Que t'as donc appris notre père voyons?" dit-il amusé.

Raph fronça les sourcils, puis serrant la machoire, il soupira, évacuant le trop plein qu'il avait en lui. Il traversa ensuite le salon et alla se rasseoir dans le fauteuil qu'il occupait précédement. Il étendit ses jambes sur la table basse du salon puis un doigt devant la bouche, il fixait son aîné avec intensité.

"Alors? Que me voulait Jade? C'est quoi cette histoire de fiancé?" demanda-t-il calmement mais sa voix trahissait pour la première fois amplement ses pensées.

Sam, préférant rester debout, prit une cigarette du paquet qu'il venait de sortir de la poche de son jean, l'alluma d'un claquement de doigt puis après avoir rejeté la fumée par ses narines, il obtempéra.

"Elle a décidé de t'offrir une robe rose bonbon pour ton prochain défilé."

Mais cette fois-ci le coeur n'y était plus. Sam avait reprit entièrement son sérieux et son ton n'avait été rempli que d'amertume. Le changement qui s'opéra en Samuel interpella aussitôt Raph et bien qu'il ne connaisse pas le fond de la conversation qu'il avait eu avec leur cousine, son estomac se tordit, prit d'un mauvais pressentiment. Il le sentait, c'était presque palpable et il n'aimait pas ça. Qu'est-ce qu'il allait lui annoncer?

"Sam, qu'est-ce qu'elle t'a dit?" demanda-t-il patiement.

Il resta silencieux quelques secondes, prit une nouvelle bouffée de sa drogue quotidienne puis lui répondit enfin.

"Jade, notre si jolie cousine s'est fiancée!" dit-il avec entrain, un sourire franc sur les lèvres. "Quelle bonne nouvelle n'est-ce pas?" lança le jeune homme âgé de 30 ans à présent et toujours célibataire. (dans cette réalité "virtuelle" dirons-nous, Sam n'est pas avec Lily-Roze et donc pas père par la même occasion.)

Raph sentit son coeur s'arrêter. Jade, se marier? Impossible! Il ne l'avait jamais envisagé. Nan, c'était pas possible, Sam se foutait encore de lui. Elle n'avait pas pu accepter un homme en mariage? Elle...elle...elle lui en aurait parlé à coup sûr...à moins que...Refusant de voir la réalité en face, il tenta de se persuader que c'était un sacré beau mensonge de son aîné.

"Bravo, tu as fait ton petit effet, à présent dis-moi ce qu'elle a dit réellement."

Samuel lança un regard perçant à son cadet, puis s'assit sur l'accoudoir du canapé à quelques mètres de Raphaël.

"Il va falloir grandir Raph'. Tu n'as plus 10 ou 15 ans. Jade va se marier et c'est ainsi, il te faudra l'accepter." dit-il d'un ton plus dur.

Raphaël n'en revenait pas. Comment osait-il le traiter ainsi? Mais ce qui le marqua le plus c'est que Jade allait vraiment franchir le pas et c'était le black-out. Il ne voyait pas la scène se dérouler sous ses yeux, il n'y avait jamais pensé donc pour lui ce n'était et cela n'avait jamais été envisageable. Et pourtant il aurait du s'en douter. Elle n'allait pas rester seule et finir vieille fille. Elle était si belle qu'il aurait dû savoir qu'un homme s'intéresserait assez à elle pour la demander en mariage. Quel idiot de ne pas avoir ouvert les yeux.

"Et...Et avec qui?"

Cette fois Samuel semblait mal à l'aise ce que Raph remarqua aussitôt ce qui l'inquiéta. Si Sam paraissait hésiter à lui dire, c'était que cet homme était indigne d'elle...à moins que....que... Il écarquilla les yeux, son coeur sur le point d'exploser.

"Sam! Avec qui?" demanda-t-il avec empressement comme s'il savait déjà au fond de qui il s'agissait.

Sam écrasa sa cigarette dans le cendrier puis en ralluma une autre aussitôt. Evitant son regard, il ne semblait pas très pressé de révéler l'identité du mystérieux fiancé. Raph faillit l'ouvrir une nouvelle fois mais le regard que lui lança Sam le dissuada aussitôt. Puis enfin, avec tout le calme dont il pouvait faire preuve, il se tourna vers son jeune frère, planta ses saphirs dans les yeux verts-métalliques de ce dernier et lui lança la révélation fatale. Fatale elle l'était, mais surtout pour Raphaël.

"Il s'agit de ce bon vieux Alexander Shinku!" lança-t-il avec ironie.

Le nom de l'ancien préfet des Poufsouffles résonna dans la tête de Raph. Ce dernier en tout les cas en était tellement persuadé au fond de lui qu'il ne réagit pas tout de suite. Sam s'y attendait et n'en fut donc pas surpris. Il fumait calmement sa eunième cigarette de la journée tout en restant silencieux.

"Shinku! Tu rigoles? C'est impossible! Ils ont...ils..." fit-il vraiment étonné, la mine déconfite.

Voyant son jeune frère se mettre dans un tel état, il intervint.

"Je sais ce que tu ressens et..."

Mais il n'eut pas le temps de répondre que Raph l'interrompait avec fougue.

"C'est ça, comme si tu pouvais savoir ce que je ressens!" dit-il sarcastique.

Sam se leva alors, lui lançant un regard si froid que la couleur de ses yeux en avaient changé de couleur. Qu'en savait-il? Il n'y avait pas que Monsieur Raphaël qui avait des sentiments. Il avait beau être un collectionneur, il y en avait certaines, dont une en particulier qui ne l'avait pas laissé indifférent. Celle qu'il avait eu la sottise d'abandonner pour sa carrière. Celle qui obsédait de temps à autre ses nuits, au point qu'il n'était toujours pas casé. Il se dirigea vers le hall d'entrée, évitant soigneusement de dire quoi que se soit. Raph s'en voulu alors de s'être montré si cruel avec Sam. Il l'interpella ce qui eut pour effet de stopper le joueur de Quidditch.

"Juste un conseil! La seule chose à faire est de rester calme....Et de la féliciter!" fit-il railleur tout en restant de dos, sachant très bien de quoi il parlait.

Il avait dit cela en étant détourné de Raphaël. Puis il attrapa sa veste en cuir qu'il avait déposé sur le canapé, la jeta sur son épaule, ne la tenant que d'un doigt, planta sa clope solidement entre ses lèvres, et avant de quitter la pièce lui adressa un signe de la main.

"J'te laisse avec tes chimères. J'vais prendre l'air..."

Et arriver sur le seuil du salon, il se retourna d'un tiers et lança: "Et surtout pas d'actes inconsidérés. A plus!"

Puis ses pas s'éloignèrent dans le vestibule, une porte claqua et plus rien. Raph se retrouvait seul, dans le salon avec ses pensées embrouillées. Il ne pensait même plus à Sam et au fait qu'il l'avait vexé. Jade et son abruti de fiancé occupaient déjà toutes ses pensées. Bon, Raph exagérait légèrement. Avec le temps, il avait appris à apprécier Alex et à découvrir les bonnes facettes de sa personnalité. Il devait retrouver son calme et aérer son esprit. En quelques secondes, il retrouva sa lucidité. Il avait vraiment été idiot de réagir comme ça...surtout envers Samuel. C'est juste qu'il pensait que c'était fini entre Jade et Alex. Ils avaient rompu il y a quelques semaines et aujourd'hui, on lui annonçait leurs fianciailles. Y avait de quoi être paumé! Il ne savait pas trop quoi faire. Il aurait bien aimé en parler avec Daphné pour connaître son opinion, mais elle était absente. Il se tourna vers la cheminée, pensant déjà à rendre une petite visite à sa cousine, mais il n'avait pas très envie de débarquer comme ça à cette heure-ci et tomber nez-à-nez avec Shinku. Pendant une période, il avait rentrer les crocs, tolérant le Poufsouffle. Il n'était pas inamicale, ni hostile, mais ce n'était pas pour autant qu'il le portait dans son coeur. Pour sa cousine, il avait appris à faire des concessions, à se montrer conciliant et surtout à parler avec Shinku sans paraître assassin. Mais il avait tenu bon durant tout ce temps parce qu'au fond de lui il avait toujours espéré que leur couple n'irait pas loin et que Jade trouverait quelqu'un d'autre de plus...convenable. Une personne de son rang et surtout pas ce fils de moldu. Rien qu'imaginer sa cousine se faire passer la bague au doigt par ce parvenu, il avait la nausée. Sortir avec au début n'avait pas été facile à encaisser...mais au fil du temps, il avait appris à s'y faire. Il avait prit son mal en patience, ayant toujours en tête le jour où cette stupide idylle prendrait fin. Et ce fameux jour était arrivé! Il y a quelques semaines, Jade lui avait annoncé qu'avec Alexander c'était bel et bien fini et qu'elle ne voulait plus jamais entendre parler de cet idiot de Poufsouffle. Ravi il l'avait été, mais pour les raisons qu'il l'aurait cru. Il était triste pour sa cousine, sincèrement. Elle ne semblait pas aller bien après cette séparation et elle broyait du noir. Il avait bien tenté de lui changer les idées, mais ce n'était pas évident.

Alors il était étonné par rapport aux évènements derniers d'apprendre qu'ils étaient fiancés. Comme il ne pouvait se rendre chez elle maintenant, il entreprit de lui écrire une lettre. Il monta dans son bureau, alluma les lumières et s'installa, cherchant son papier à lettre. Dix minutes après, il avait fini sa missive et avait chargé Gaïa, son grand duc, de s'en charger. Il ne mettrait pas très longtemps vu que Jade habitait Londres tout comme lui. Il s'adossa dans son fauteuil, fermant les yeux un court instant. En à peine cinq minutes, on sonnait à la porte. Il se doutait que c'était elle. Comme il avait protégé sa maison pour que le transplanage soit interdit...du moins de l'extérieur vers l'intérieur, sa cousine n'avait eu le seul moyen que de sonner à la porte, les cheminées étant elles aussi protégées mais par le Ministère cette fois-ci étant donné qu'il était Diplomate. Quelques secondes après, une furie blonde entrait dans son bureau, une lettre à la main, la sienne.

- Je peux savoir ce que ça signifie?
- Bonsoir à toi aussi Chère cousine, dit-il naturellement l'air de rien.
- Raphaël, tu m'as envoyé ça à l'instant, pourquoi?
- Il me semblait pourtant avoir été clair!??

Elle le fusilla du regard avant de poursuivre.

- Qu'est-ce que tu as avec lui? Pourquoi tu ne l'aimes pas? Pourquoi n'es-tu pas content pour moi?
- Doucement, ça fait trop d'un coup, reprend ton souffle!
- Raph!
- Okay, très bien. Après tout, ce n'est pas comme si je n'avais pas prévu mon coup, dit-il un sourire amusé sur les lèvres.

Jade fronça les sourcils mais ne dit rien de plus. Gibson se leva et invita sa cousine à venir s'asseoir près de lui sur le divan.

- Ecoute, je trouve que tu y vas un peu fort. C'est toi qui a commencé!
- Hein? fit-elle étonnée
- Parfaitement, en me faisant transmettre le message de tes fiancailles par mon frère. C'est quoi cette façon de faire?
- Mais Sam...
- Je me fous de Sam pour le moment! Tu aurais du venir me le dire en face!
- Oui, je le sais très bien, mais...mais j'avais une certaine appréhension. Je sais que tu détestes Alex et...
- Détester est peut-être un mot un peu fort. Disons qu'il me donne plus envie de vomir et...

Jade lui donna un coup dans les côtes pour le faire taire.

- Et tu trouves ça mieux? Pourquoi Raphaël? Qu'as-tu avec lui?
- Pas grand chose en commun à par toi. Désolé, mais je n'y peux rien. Et pourtant crois-moi j'ai fait des efforts. On s'est fait des sorties en couples, j'ai discuté avec lui, de tenir une conversation avec Shinku...
- Alex!
- Oui, peu importe! C'est pas un gars inintéressant au fond. Il a de la culture, une certaine éducation et des valeurs. Au fond, je préfère te voir avec lui qu'avec un autre.
- Mais alors qu'est-ce qui te gêne?
- Ses origines!

Il n'y était pas allé par quatre chemins.

- Tout ça parce que son père était un moldu?
- Oui! Un fils de moldu! Tu veux épouser un fils de moldu alors que notre famille à tout fait pour conserver la pureté de notre lignée. Les Gibson ont toujours été de Sang-pur Jade. Qu'il soit anglais, russe, irlandais, écossais, français ou bien même italien, notre Sang est pur! Et pourtant aucune tare car nous avons su nous diversifier...
-J'ai l'impression de revoir l'ancien Raphaël. Je suis désolé, mais tu as changé depuis cette époque où seul le sang et la renommée comptaient.
- Les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être, tu le sais parfaitement.
- Ah ouais? Alors qui étais-tu quand tu te battais auprès de Potter, Granger et les autres pour combattre Voldemort et ses Mangemort? Tu y as pourtant participé à cette bataille et tu t'es battu avec courage sans jamais baisser les bras. Il fallait que tu y crois pour laisser derrière toi tout ton passé et ralier les rangs de l'infâme Potter. C'est pas toi qui t'es interposé entre un Mangemort et Aelita? Tu lui as sauvé la vie sans te poser de questions, sans savoir si cette fille était pure ou pas! D'ailleurs vous êtes amis à présent! Tu as changé Raphaël! Tu ne me dis pas la vérité tout simplement...

Raphaël était pris à son propre piège. Jade avait entièrement raison. Il avait changé. Pas du tout-au-tout, mais assez pour ne plus s'arrêter aux origines sociales d'autrui. Il garda le silence quelques temps, juste pour savoir ce qu'il allait dire. Non, il savait déjà ce qu'il allait dire. C'était surtout la manière qu'il devait étudier.

- Disons que...oh et puis rien laisse tomber.
- Alors là, hors de question, tu peux toujours courir. J'attends!
- Hum...
- Raphaël, s'il-te-plaît...
- Okay, mais rien ne sortira de ces murs, promis?
- Promis!

Un regard vers la porte close et protégée des oreilles indiscrètes puis il revint à Jade.

- En fait, le fond du problème ce n'est pas Alexander. C'est vrai qu'au début je le détestais. Même pire je pense! J'aurai pu lui faire très mal si j'en avais eu l'occasion...Sauf que je n'ai jamais essayé parce que je savais que tu en souffrirais.

Il marqua un temps d'arrêt et reprit.

- J'ai fait des efforts et lui aussi d'ailleurs, tout ça pour toi. En fait, avec le temps, ça n'a pas si mal marché. Enfin bref...apprendre ta rupture m'a soulagé, je sais, c'était égoïste de ma part. Alors quand j'ai appris tes fiancailles de manière indirecte, j'ai pas apprécié du tout.
- Je comprends parfaitement et je m'en excuse encore, mais si ce n'est pas Alex le problème, c'est qui?
- Moi!
- Hein? Comment ça? demanda-t-elle perplexe.
- Je suis quelqu'un qu'on pourrait définir de possessif. Non, laisse-moi finir! Je t'ai toujours considéré comme ma soeur de coeur. Depuis tout petit je dois dire. On a grandi ensemble, fait les 400 coups ensemble...même Poudlard on la fait ensemble, en partie au moins. Comment dire?
- Soit direct et je comprendrais.
- Te voir avec un autre, c'est comme si on m'enlevait ma soeur en quelque sorte. Et ton mariage...c'est une sorte d'éloignement prolongé et sans retour. Ca doit t'étonner j'imagine? Raphaël Gibson possessif!
- En fait pas du tout! Ca se voit que je suis ta soeur car on est aussi possessif l'un que l'autre, dit-elle amusée.

Raph trouva la remarque drôle et sourit à son tour.

- Tu sais...moi aussi à une époque j'étais extrêmement possessive et je ne comprenais pas ce que tu pouvais trouver à Daphné. En plus, je la considérais comme une menace à notre complicité...et comme tu passais du temps avec elle, je me sentais délaissée.

Le jeune homme haussa les sourcils, étonné d'apprendre la vérité quelques années après, surtout qu'il ne l'avait pas imaginée.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt?
- Je pourrais te poser la même question!?

Un sourire entendu entre les deux Gibson, Raphaël reprit le cours de la conversation.

- Et donc il est pour quand ce mariage?
- On a pas encore fixé de date. Il a fait sa demande que tout à l'heure. Je t'appelais pour que tu sois le premier au courant, mais c'est Sam qui a répondu. J'étais tellement sur un nuage que j'ai tout dit tout de suite...encore désolé.
- Non c'est rien, laisse tomber. J'ai bien compris, fit-il rassurant.
- Bon, je vais te laisser, il se fait tard.
- Attend deux secondes...la lettre, rend-la moi s'il te plaît?!

Jade marqua un temps d'arrêt, un brin perplexe, mais elle lui tendit le morceau de papier froissé qu'elle tenait encore entre ses mains.

- Merci...
- Tu comptes en faire quoi?

Et comme pour répondre à sa question, la lettre prit feu en un claquement de doigt, effacement les propos si déplacés du cadet des Gibson.

- Comme ça, on dira que ça n'a jamais existé et qu'on tire un trait sur cette histoire.

Jade lui sourit reconnaissante.

- Au fait, tu passeras le bonjour à Daphné quand elle reviendra. Et il faudrait qu'on se voit pour les préparatifs du mariage.
- Lequel?
- Le tien espèce d'idiot!
- Je lui transmettrais le message, répondit-il amusé.

Puis ils échangèrent un baiser de convenance, ceux que la haute échangent (enfin, ceux qui sont très proches, les intimes quoi) en se saluant ou en se quittant.

- Ah attend...pour une fois, je peux bien faire des entorses au règlement. Viens par-là!

Il l'attrapa par la main et l'ammena jusqu'à la cheminée.

- Tu n'as pas le droit pourtant.
- Oui je sais, je ne peux l'utiliser que dans mes fonctions de diplomate, mais ils ne feront pas d'histoire pour si peu.
- Tu crois? C'est une cheminée professionnelle!
- Je dirais plus privée, mais peu importe.

Raphaël sortit sa baguette, fit du poignet un demi-tour vers la droite et le sortilège de protection fut levé.

-Allez, rentre bien et on se voit bientôt, dit le jeune homme en mettant les mains dans ses poches.

- Ah oui...et toutes mes félicitations pour tes fiancailles.

Jade sourit touchée, prit une poignée de poudre de cheminée, articula bien l'adresse à laquelle elle voulait se rendre et disparu dans un tourbillon de flammes vertes.

Titre : C'est pas trop tôt!
Couple : Raphaël Gibson/Daphné Greegrass
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Personnages concernés: à part le couple, quelques références à ses amis proches (Quentin, Dawn, Blaise ou encore Myrielle).
Thème (numéro et nom) : 5. J'ai quelque chose à te dire...
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Après Poudlard. So...Raphaël et Daphné ont 22 ans.
Cadre (époque et lieu si besoin) : Sont allés dîner dans un resto en ville. La scène se passe de retour à la maison.
Petite info: Cette fic n'a rien n'avoir avec les précédentes. Coupure totale! Disons un possible avenir... Sinon, pour l'histoire... Bah...à vous de voir...



La soirée avait été parfaite! Tout cadré, à la minute près, sans fioriture. Il avait invité Daphné à dîner dans un restaurant très huppé de la Capitale. Mais qui avait une particularité. On y mangeait très bien. Oui, ça paraît étonnant, je sais! Normalement, dans un restaurant BCBG, on est censé y manger convenablement. Que nenni! Tout ça est archi-faux! Je défends à quiconque d'aller dans un resto 4 ou 5 étoiles et de prétendre qu'on a manger à sa faim. La seule envie que tu as en sortant de là est de se faire un maxi cheeseburger pour calmer ton estomac affamé. Les portions de nains qu'ils te mettent dans l'assiette, tout ça pour payer une note d'enfer et avoir encore la dale...c'était inadmissible. Voilà pourquoi Raphaël avait décidé avec Blaise, son ami, avocat et associé, d'ouvrir un restaurant il y a de cela tout juste deux ans. Et leur établissement avait une sacrée clientèle. D'ailleurs, en l'espace de 24 mois, ils avaient gagné deux étoiles, un exploit pour un restaurant si jeune, tenu par de jeunes hommes d'affaires. Qui aurait pu croire qu'un tel potentiel était possible? Aujourd'hui, l'attente pour avoir une table à l'EverGreen était de plus de 6 mois. C'était un endroit classe, huppé, mais branché. Et certains des amis du couple avaient leurs entrées. Pour ne citer que quelques noms au passage: les Montgomery (Quentin/Susan/Myrielle et Alexis), les Shinku (Jade et Alex), ou bien encore les Irving (Dawn et Isaac). Eux, puisqu'ils étaient de la famille ou bien des amis proches du patron, ils n'avaient aucunement besoin de réserver. Ils venaient quand ils voulaient, donnaient leur nom et étaient aussitôt menés vers la meilleure table de la salle. Leurs noms étaient sur la liste des VIPs, donc, privilégiés. C'était aussi simple que ça.

Mais ce soir, c'était différent! Lui qui d'habitude travaillait quasiment chaque jour et chaque soir, tard dans la nuit, avait décidé de mettre ses obligations de côté le temps d'une soirée avec sa petite amie. Au lieu de passer ses soirées au Forbidden Fruit (club très privé), au Bellagio (son casino) ou bien dans une quelconque boîte de strip-tease de la ville, il avait voulu accorder sa soirée à Daphné. Dernièrement, trop absorbé par son statut de Diplomate et d'homme d'affaires, il l'avait quelque peu négligé. Ils étaient ensemble depuis leur 4ème année et ils se connaissaient depuis leur onze ans. Ca en faisait un baille. Et pourtant, il ne voyait pas les années passées. Excepté quand il voyait tous ses amis convolés en justes noces. Là, il se disait peut-être que son couple devrait peut-être passer à la vitesse supérieure. Même Blaise avait épousé Pansy. Ouais, je sais...Etonnant! Néanmoins, il n'avait jamais réussi à demander la main de Daphné. Ce n'est pas en voyant ses proches se marier qu'il en ferait de même. Voilà pourquoi il avait pris une décision des plus importantes. Une décision qui changerait sa vie à tout jamais. Certes, Daphné ne l'avait jamais brusqué à propos du mariage, ressentant sa tension quand le sujet était abordé, mais il ne pouvait agir ainsi plus longtemps avec elle. Elle avait le droit de se marier. Et il ne pouvait pas la retenir plus longtemps et la rendre malheureuse parce que Monsieur Gibson ne pensait qu'à sa carrière et non pas à sa vie privée. Donc, ce soir, il prenait la lourde responsabilité de quitter Daphné. Je décooooonne! Jamais de la vie! Plus sérieusement, Raphaël était enfin décidé et il se sentait prêt. Il lui en avait fallu du temps, mais à présent, il était prêt à franchir le pas et à demander la main de sa petite amie. Mieux vaut tard que jamais comme on dit! Après, c'est une question de point de vu. Se marier à 22/23 ans, aux yeux de la majorité du monde, c'est jeune. Raphaël pensait d'ailleurs pareil il n'y a pas si longtemps.

Le truc, c'est que maintenant qu'il s'était décidé à se marier, il lui fallait lui annoncer. Ouais, enfin...lui demander d'accepter sa demande...de l'épouser quoi. Et bien qu'il soit un jeune homme sûr de lui, toujours maître de la situation et n'ayant pas froid aux yeux...bah pour une fois...il était pas si sûr de lui. Il ne pensait pas que Daphné refuserait sa demande en mariage vu qu'il savait qu'elle souhaitait se marier, mais c'était lui le problème. Comment faire une déclaration dont elle se souvienne dans 50 ans? Sérieusement, de la ringardise, il n'en avait que faire. Le plus important est qu'elle s'en souvienne et que ça soit sincère. Surtout sincère. Non parce que si elle croyait qu'il voulait l'épouser pour céder à ses envies, elle n'accepterait jamais et ce n'était pas ce qu'il voulait. Parfois, à trop réfléchir, il pouvait se retrouver dans des situations impossibles. Heureusement, ça n'arrivait jamais dans le travail. A croire que dans sa vie privée, il se prenait un peu trop la tête. Ils avaient quitté le restaurant et en avaient profité pour profiter de la soirée estivale. Juillet était enfin arrivé, et avec lui, le beau temps et des températures idéales pour les balades nocturnes en amoureux. Leur résidence n'était pas très loin en plus. Ils habitaient dans le centre sud de Londres, à Kensington, un des quartiers les plus chic et les plus cher de Londres. Le quartier avait l'avantage d'être calme et plaisant. Il y avait de nombreuses bibliothèques, des cafés et des pubs dans le feutré bobo. De plus, Kensington possédait de nombreux parcs tels que Hyde Park et Holland Park. Daphné et lui avaient décidé de s'installer dans ce quartier d'un commun accord. D'ailleurs, des amis à eux habitaient ici. Cependant, ils ne passaient pas toute l'année à Londres et n'hésitaient à profiter des avantages que leur offraient leurs résidences secondaires, que se soit à la campagne ou au bord de l'océan.

Ils étaient rentrés calmement jusque chez eux, en traversant Hyde Park, Daphné collée à lui, son bras sur ses épaules. Visiblement, et c'était logique, elle ne savait absolument pas ce qui l'attendait. Vous me direz, il n'avait rien dit ou laisser entendre quoi que se soit sur ses intentions. Il aurai pu faire faire une bague de fiancailles d'après les goûts de Daphné. A force, il la connaissait (depuis le temps quand même...ça serait grave sinon), mais il avait voulu respecter la tradition. Il avait pensé à de l'or blanc, celui que préférait sa petite amie, mais une bague en platine était le meilleur choix. Il aurait pu opter pour la bague de fiancailles de sa mère, comme le voulait la tradition, mais il n'aurait jamais pu voir Daphné avec. Sa mère avait toujours été plus ou moins distante avec lui et l'amour maternelle n'avait guère régner dans ce coeur de femme. Raphaël avait donc voté pour le renouveau et offrir un bijou de toute beauté à Daphné semblait être la solution idéale. Et comme le diamant était une des pierres que préférait Daphné, il n'avait pas eu à se poser de question. Cependant, il avait pris du temps pour la choisir parce que ce n'était pas une mince affaire. Il fallait qu'elle soit parfaite, tout comme celle qui la porterait. Une bague en platine sertie d'un diamant de près de 4 carats et pavée de diamants. Au total, il y en avait pour plus de 6 carats et ça valait une petite fortune, mais peu importe. L'argent, pour lui, n'était pas un problème et rien n'était trop beau pour la belle brune aux yeux envoûtants qui partageait sa vie.

Il avait l'habitude depuis toujours de cacher ses émotions admirablement bien. Ce soir, il était obligé de mettre en pratique tout ce qu'il avait appris pour ne pas montrer à Daphné qu'il stressait. Et oui...le grand Raphaël Gibson avait l'estomac dans les chaussettes. Plus ils avançaient vers la maison qui se ne se trouvait plus qu'à quelques mètres, il sentait l'angoisse monter aussi. Lui qui n'avait ressenti ça une seule et unique fois. Le jour de la bataille de Poudlard, lorsque deux Mangemorts avaient foncé comme des malades sur Daphné. Juste sur le moment évidement! Un très court instant! Néanmoins, ce jour-là, l'effroi avait fait place à une rage froide et dévastatrice. Tandis que Daphné s'occupait de celui de gauche, Raphaël avait fait passé un sale quart d'heure à celui de droite. Ce sentiment palpable, si déasagréable, tellement terrifiant d'être sur le point de perdre celle qu'on aime avait déchaîné Raphaël au point d'être implacable, froid et particulière sadique. Mais malheureusement, dans une bataille de cette envergure, on n'a point l'occasion de s'attarder trop longtemps sur la même victime. Dommage!

Mais malgré tout le soin qu'il prit pour garder toute maîtrise de lui-même, Daphné avait détecté son malaise. Elle le connaissait si bien depuis qu'ils vivaient ensemble. Elle était très attentive et observatrice. Elle releva la tête, l'observant tout en avançant, s'en remettant totalement à Raphaël.

- Qu'est-ce qui ne va pas? demanda-t-elle en posant sa main sur son torse.

Raph' tenta un sourire rassurant.

- Rien, tout va bien.

- Raphaël!

Visiblement, elle ne s'y laissait pas prendre. Ce qui était dommage. Alors pour ne pas tout dévoiler sur le trottoir, il opta pour le compromis.

- Tu attends qu'on soit rentré et je te dis tout, lui avoua-t-il enfin.

Voyant qu'il ne dirait rien tant qu'ils ne seraient pas à la maison, elle acquiesca et ils se remirent en marche. Ils croisèrent des couples, plus ou moins jeunes, de jeunes parents avec leurs enfants, ce qui interpella Daphné. Et Raphaël s'en rendit compte de suite. Et bizarrement, en voyant ce gamin sur les épaules de son père, il se rendit compte que lui aussi n'était pas aussi indifférent qu'il voulait le faire croire. Les enfants n'étaient pas trop sa tasse de thé. Fonder une famille, il se trouvait trop jeune pour fonder quoi que se soit de...de...qui se rapporte à une famille. Cependant, cette vision avait réveillé un sentiment tout nouveau en lui. Devenir père prenait soudainement une importance qu'il n'aurait pas cru possible il y a encore une semaine. Certes, il voulait une famille, mais pas tout de suite. A cet instant, son point de vu avait légèrement différé. En cinq minutes, ils étaient arrivés. Gibson espérait juste que ce qu'il avait préparé avant de partir au restaurant était prêt et à sa place surtout. Apparement, la maison n'avait pas pris feu, donc, c'était un bon signe. Après, dire si c'était prêt ou pas, il espérait que tout serait parfait.