Un an plus tard [PV]

Contrairement à ce que pensait Megara, Christian ne voyait pas si souvent que ça Maera en tête à tête. Cela s’était quand même bien amélioré depuis l’année passé mais par prudence, Chris’ essayait toujours de ne pas froisser la jumelle de sa copine ou son petit (teigneux) de frère. Pour aujourd’hui, ils avaient quand même un moment de prévu pour eux deux, ou plutôt pas tout à fait mais Christian avait tout arrangé. Il connaissait par cœur l’emploi du temps des jumelles. Il se planta dans le hall et attendit que sa belle arrive. Il l’attrapa au vol alors qu’elle était avec toutes ses amies (mais sans Megara qui avait subitement perdu son stylo préféré et qui avait demandé à sa sœur de partir devant). Dans l’ensemble, Christian avait la côte auprès des amis de Maera. Il était beau, riche et très amoureux, c’est donc par des gloussements qu’elles accueillirent amicalement le jeune homme parmi elles.

« Permettez, je vous emprunte Maera un moment. »

Comprenant tout (ou presque) les dindons les laissèrent seul. Il plaqua Maera contre le mur avec délicatesse et attrapa une de ses mèches blondes.

« Bonjour jolie cousine, dis moi… est ce que tu sais quel jour on est aujourd’hui ? »

Cela faisait pile un an qu’il n’avait plus appeler Maera « cousine ». Aujourd’hui était la date anniversaire du moment qui avait tout fait basculer entre eux. Cela méritait au moins un petit tête à tête. Tout les couples ont leur anniversaire. En général, c’est le jour où ils commencent à sortir ensemble… Mais les Montgomery ne font jamais rien comme tout le monde. C’est pourquoi il avait choisi ce jour là et pas un autre. Un premier baiser c’est important.

« Moi, en tout cas… Je m’en souviens… »

Et il laissa glisser sa main jusqu’à la taille de sa petite amie pour l’embrasser passionnément. C’était étrange de penser qu’un an auparavant, ils supportaient à peine d’être dans la même pièce. Et pourtant… Maintenant, cela faisait un an. Il ne lui avait jamais dit qu’il l’aimait, elle non plus d’ailleurs. Ils n’étaient pas un couple ordinaire, cela leur convenait très bien à tout les deux. Peut être que les difficultés elles mêmes ajoutaient à ce petit frisson que Christian ressentait parfois.

Maera était sa princesse. Il n’était pas aveugle sur ses défauts mais il les aimait aussi. Cela faisait d’elle une personne unique. Il savait qu’elle trouverait ça limite vexant s’il le lui disait… mais il la trouvait très différente de Megara. Maintenant, il n’avait plus aucun mal à les différencier. Au début, il se servait simplement du regard qu’elles lui jetaient. Maera avait un regard doux et tendre alors que Megara lui lançait des éclairs. Avec le temps, il avait appris à les différencier même de loin. Maera avait une démarche relativement différente de sa sœur, elle avait tendance à laisser ouverte sa chemise un bouton de plus que Megara… Rien que des petits détails… mais quand on passe deux heures par semaine à flirter avec une des jumelles, c’est assez normal qu’on remarque tout ces détails.

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OK

Le cours de divination, une option que les jumelles avaient pris, pour réussir à prévoir leur propre horoscope toutes seules, sans avoir à lire les magazines pour femmes par centaine pour trouver lequel a raison ou tord. Malgré une professeur un peu allumé parfois, elles ne s’en tiraient pas trop mal pour le moment. Quoiqu’elles ne prédisaient jamais rien de bien sensationnel et ne prenaient pas au sérieux les avertissements donnés par les signes. Et elles achetaient toujours les mêmes magazines pour vérifier ce qu’elles avaient vu d’ailleurs.
Bref, en cette journée banale comme une autre, Maera sortait du cours de divination avec quelques copines. Megara avait trouvé un prétexte pour rester en arrière. Tant pis, la première blonde continuait son chemin avec ses fans en délire.
Et dans le hall, l’attendait Christian. Le sourire de Maera se fit plus que ravi, les moments où ils pouvaient se voir étaient encore assez rares, alors chacun était apprécié et dégusté à sa juste valeur. La blonde donna un signe de la main à ses amies, désolée de leur fausser compagnie aussi, mais la voie de l’amour passe avant tout !

Une fois les filles parties, il plaqua sa petite amie au mur. Tiens donc, on recycle les vieilles manies ? « Mon rusé cousin, qu’as-tu en tête ? » minauda-t-elle en réponse. Après une mise en bouche pareille, comment pouvait-elle avoir oublié ? Il n’y avait qu’un seul événement au cours de la vie des deux jeunes adolescents qui s’était déroulé de la sorte.
Il avait prit une mèche parmi les cheveux de Maera, et joua quelques secondes avec, puis l’embrassa avec passion, comme il savait si bien le faire.
Essayant de garder l’esprit clair, la dame était bien décidée à jouer aussi.
« Ah, oui, une journée spéciale ? Hum… laisse-moi réfléchir… » Cruelle demoiselle, qui se joue délibérément des sentiments de son amant. « Oh, peut-être que c’est le jour le plus long de l’année ? » fit-elle, presque innocente. Bien entendu que non, ce jour était un jour comme les autres, au niveau longueur. Non vraiment c’est ailleurs.
Maera tendit les bras, pour les jeter derrière la nuque de Christian (oui enfin, pas en vrac non plus, elle y mit les formes et la lenteur adéquate hein). Elle referma ses doigts derrière son cou. Elle s’humecta les lèvres d’une manière tout à fait provocante, et chuchota tout en s’approchant au maximum de son oreille : « J’aurais besoin d’aide pour trouver, tu sais, j’ai la mémoire courte ! »
Ben voyons, à d’autres. Sûre de son petit jeu, Maera était plutôt fière de sa prestation. Mais remballant ses élans d’auto-jetage de fleur, elle se concentra un maximum sur les yeux bruns de son amoureux, dans lesquels elle adorait voir son reflet à elle et à elle seule. Ou presque, à une micro-différence près, on aurait pu dire que c’était Megara. Non non, c’était uniquement Maera ! Rien qu’elle ! Impossible qu’une autre se perde dans ses yeux-là. De toute façon, c’était de notoriété publique que Maera était possessive, après le coup du match de Quidditch contre Megan. Elle avait toujours un peu honte de cette fois-là. Dès qu’elle croisait la meilleure amie de Christian, elle faisait son possible pour être la plus gentille d’ailleurs. Mais c’est une autre histoire.
Là il fallait rester concentré pour continuer le jeu du mime. Qui allait l’emporter déjà ?

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OK

Maera semblait vouloir jouer… Tant mieux, Christian aussi. C’était un peu ce qui faisait le fondement de leur couple. Ils aimaient se chercher. Oh bien sûr, il arrivait qu’ils soient très romantiques. Cela dépendait des jours et de la situation, en fait, si on y réfléchissait, ça dépendait surtout de l’humeur de Christian. Maera était peu contrariante sur le sujet. Normal, elle était la fille parfaite pour l’aîné des Montgomery. Voyons, que se passerait-il maintenant ? C’est la question que tout le monde se pose (ou pas) sans oser le dire !

« Le jour le plus long ? Hum… J’aimerais bien… mais je ne pense pas. »

Ses mains étaient posés sur la taille de sa petite amie. Il la regardait dans les yeux sans la quitter un seul instant. Il ne lui disait jamais mais il l’aimait. En réalité, il trouvait les mots superflus. Maera n’avait aucune raison de douter de lui et vice versa. Leur relation était assez compliqué pour qu’ils ne se posent pas de questions sur leurs sentiments respectifs. Christian avait été jusqu’à affronter sa grand mère (pas beaucoup, mais un peu quand même !), et on sait à quel point cette femme lui fiche la trouille. Quand on voyait Claire et sa mère on se disait que la génétique était très mystérieuse. A moins que, comme la doyenne Montgomery se plaisait à le dire, la mère de Christian n’ait tout pris de son père. C’était probable.

Mais passons, pour le moment, Chris’ ne pensait qu’à sa petite amie. Il rentrait d’ailleurs dans son jeu.

« Mais bien entendu ma chérie… »

Sa main glissa de la taille de sa petite amie jusqu’à son genoux (oui, oui, il se baissait un peu, en profitant au passage pour déposer un baiser du côté de la naissance du décolleté, hou le vilain ). Il se releva un peu, levant un tout petit peu la jambe de sa petite amie. Why ? Parce que c’est dans cette position qu’ils étaient il y a un an. Comment il s’en rappelait ? Et bien ça l’avait un peu marqué quand même…

Si on se rappelle du début de leur relation, que s’était il passé ? Ce jour là, il avait eu un mauvais début de journée. Il était de mauvaise humeur et avait décidé de taquiner sa cousine pour se passer les nerfs. Seulement, à la place de la blonde effarouchée qu’il s’attendait à trouver, il avait eu en face de lui une superbe blonde provocante. L’homme est faible. Il avait succombé au charme de Maera avant d’avoir le temps de dire « ouf ». Heureusement, ça avait été réciproque. Si ça n’avait pas été le cas, il se serait peut être senti bête.

Cette pensée glissa dans l’esprit du serpentard pour s’envoler aussitôt.

« Est ce que ça t’aide ? » Murmura-t-il à l’oreille de sa petite amie. Son souffle était dans le cou de la jeune fille, trop heureux de ne l’avoir rien que pour lui. Ce n’était pas parce qu’il avait pris sur lui tout l’été pour être un vrai gentlemen qu’il ne savait pas y faire lorsqu’il jouait avec la jumelle Montgomery-White.

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OK

Est-ce que lui retirer sa chemise là tout de suite ça serait de trop ? Oui ? Bon d’accord, alors on oublie la chemise, que de toute façon, il porte toujours négligemment. Est-ce que lui sauter dessus là tout de suite, ça passerait ? Non plus ? Dommage, ce n’est pas l’envie qui manquait à la blonde. Alors quoi ?

Depuis la toute première fois qu’ils s’étaient cherchés, Maera avait passé de nombreux moments tous aussi tentants les uns que les autres, mais là, revenir aux origines de leur relation, avec cette idée que tout était parti de là, et que si un détail avait changé, rien ne serait pareil… Ca avait quelque chose qui rendait le tout encore plus excitant. En plus Christian semblait s’amuser comme un fou à lui faire tourner la tête ! Son souffle dans son cou, c’était si grisant. Les yeux fermé, cela amplifiait encore plus les impressions.

N’y tenant plus, la jumelle posa ses mains douces (toujours la même crème miracle que la dernière fois !) sur les joues de son petit ami, le forçant sans le forcer (attention, c’est tout un art !) à la regarder dans les yeux, et cette fois, c’est elle qui l’embrassa avec fougue. Ca dura un long moment, un très long et savoureux moment.
Pendant ce temps, ses mains glissaient de ses joues sur sa gorge, puis sa poitrine, pour aller retrouver ses mains à lui, si fortes et si câlines en même temps. C’était si bon d’être près de lui, d’être à lui, et la réciproque était jalousement surveillée.

« Je crois que je me souviens de quelque chose » Dit-elle amoureusement, lorsque le baiser cessa. « Je crois bien que… » Cette fois, son ton avait quelque chose de joueur à nouveau. « … C’est moi qui avais gagné ! » Termina-t-elle avec un clin d’œil, et en tirant la langue. Et ouais, on peut essayer de cacher un temps qu’on aime gagner, mais ça revient très vite comme à l’habitude.
Laissant de coté les gamineries, Maera sourit à son charmant cousin, et lui demanda « C’est très romantique de ta part de te rappeler de ça. Est-ce que tu regrettes quelque chose depuis tout ce temps ? » Elle demandait quelque chose de si sérieux, avec une telle désinvolture, c’était le propre de la jumelle, pouvoir rigoler en étant très sérieuse. Et aussi être capable de rester sérieuse lorsqu’elle racontait une blague. Bon d’accord pas longtemps, c’est vrai, mais quand même.

Elle l’embrassa encore, juste les lèvres sur les siennes, presque trop chaste. « Est-ce que tes limites te manquent ? » Demanda-t-elle encore. C’était toujours la même question, juste posée différemment. Elle savait que tout aurait pu être différent si Christian avait préféré respecter ses bornes qu’il s’était inventé sur sa vie. Ah, cela n’aurait rien donné de mal, juste… Rien de bien non plus n’en serait sortit. Mais juste pour être sûre que la réponse ne lui ferait pas de mal, juste au cas où, Maera avait inconsciemment baissé les yeux, vers ses mains, tout aussi inconscientes, qui serraient un peu plus fort les doigts du Serpentard. Juste un peu.

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OK

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Maera prit la parole. Elle avait gagné ? Ah oui, c'est possible, mais plus en apparence qu'autre chose si on y regardait de plus près. Ils étaient deux à être tombés amour(eux de la mauvaise personne. Leurs histoires de familles n'avaient fait que devenir de plus en plus compliqués depuis ce jour... Et pourtant, il ne regrettait rien. Beau joueur, il accorda même cette victoire à sa petite amie. Il était vrai en un sens qu'il avait été le premier à se montrer troublé.

"C'est vrai, tu avais gagné, mais pour aujourd'hui je ne sais pas."

C'est que le Don Juan assagit de la famille Montgomery-tout-court avait enclencher le mode charme à 100% ! Son sourire le prouvait. Christian n'était pas très souriant en règle général mais avec Maera c'était différent. Elle avait toujours des réactions qui le mettait entre deux sentiments : l'agacement et le bonheur. Preuve en est que lorsque sa petite amie lui posa des questions, il frola la vexation, pour finalement en sourire.

"Je sors avec la plus belle fille de Poudlard, pourquoi aurais je des regrets ?"

Hop, un jet de fleurs pour Maera, un ! Cela ne pouvait pas lui faire de mal et à lui non plus. Il savait très bien qu'il était lui même plutôt pas mal de sa personne, encore qu'il fut assez modeste pour trouver mieux que lui à l'occasion.

"J'ai encore dans limites ma chérie..."

Il n'avait pas changé au point de ne plus penser aux conventions sociales. Il pensait juste que son amour pour Maera se devait d'être plus puissant que ça. Préférant cependant prendre tout ça à la légère, il glissa à l'oreille de sa demi-cousine une légère provocation.

"Preuve en est que tu portes toujours ton uniforme."

Pervers ? Bwah, oui, un peu, mais ce n'était pas comme s'il l'était dans les actes. Il s'arrêtait bien souvent à la pensée, au pire à la parole comme maintenant, mais en réalité, il était bien plus sage que certains de ses frères ou cousins (on ne citera personne). Il vaudrait tout de même mieux éviter que trop de monde ne voit Maera et lui dans cette situation... cela pouvait prêter à confusion. [On vous l'avait dit qu'il avait des limites !]

Les compliments marchent toujours, encore plus lorsqu’ils sont adressés à Maera. Chacun des jolis mots de Christian résonnait à ses oreilles comme une jolie mélodie, à laquelle elle était très réceptive.
Un charmant sourire et un petit baiser sonore atterrit sur la commissure des lèvres de son amoureux. « Tu sais que j’adore tout ce que tu me dis ? » l’informa-t-il, même si cela n’était pas nécessaire et déjà parfaitement visible. « Quant à mon uniforme, le jour où tu décideras de t’en occuper, s’il te plait, ne le déchire pas, j’y tiens ! » Lui chuchota-t-elle, un brin joueuse.

Quoi de plus amusant que de titiller son petit ami sur un point qui pouvait à l’avenir, proche ou moins proche d’ailleurs, devenir chaud, voire plus ? Une petite satisfaction personnelle pour la belle blonde. Et puis, de toutes façons, peut-être qu’elle aussi attendait ce moment, qui sait ? C’est une fille, voir une jeune femme, comme les autres après tout ! Juste un peu plus adroite à éviter le sujet que certaines, sûrement. Et puis elle s’était déjà fait tellement de films sur les étapes progressives de sa nudité, qu’elle avait déjà envisagé d’abord les manches trois-quarts et les pantacourts du printemps passé, les débardeurs et shorty de l’été dernier, ainsi que ses nuisettes trop légères des nuits d’été chez lui, au manoir montgomery. Cette année, ne doutant pas qu’ils se verraient, elle s’était promis de passer aux maillots de bain et aux célèbres séances de torture d’essayage dans les boutiques renommées ou de marque. De quoi le faire devenir chèvre !

Mais qu’est-ce qu’elle s’amusait ! Qui d’autre que Christian aurait pu supporter tout ce cirque sans (trop) broncher ? Qui d’autre aurait encaissé les frasques et les humeurs de Maera, Megara mise à part ? Non vraiment, les garçons leur courraient après, mais la plus charmante des deux, la plus sociable et la moins délurée, c’était bien l’autre jumelle.

« Tiens, tant qu’on parle de belles filles, tu viens avec moi au bal, n’est-ce pas ? Hermione s’est trouvé quelqu’un d’autre, n’est-ce pas ? Est-ce que tu as promis des danses à d’autres ? » Voulut-elle se rassurer. Pas vraiment nécessaire non plus mais bon. La jalousie, ça ne se soigne pas si bien que ça, de nos jours encore. Et Maera était une grande jalouse, demandez à Megan ! « Enfin je veux dire… » Bouda-t-elle. Elle se sentait déjà stupide d’avoir posé la question. Elle avait détourné les yeux et fixait les dalles du sol comme si elles étaient intéressantes tout à coup. Christian n’aurait pas été si proche, elle aurait joué avec son pied dans la poussière pour se donner une consistance. C’était tellement elle de se prendre dans son propre piège, en même temps ! La suite de sa pensée n'était pourtant pas si offensante, elle aurait voulu rajouter 'autre que Megan ou tes soeurs' mais cela ne sortit pas plus loin que le cerveau de la blonde.

Continuant de parler à l’oreille de sa belle, il comptait bien lui murmurer sa réponse d’une voix des plus sexy. Il n’y avait pas de raisons qu’il n’y ait que lui qui souffre ! Bon, en même temps, il était bloqué par tellement de choses… qu’il ne ferait sans doute rien avec Maera avant de vivre avec elle et ce n’était pas pour demain. Il n’avait pas encore abordé la question avec la jolie blonde mais il était évident que le problème de Megara se poserait. A moins que Megara vienne vivre au manoir aussi ? Christian avait l’habitude de vivre en communauté… ce pouvait être une solution, au moins durant les premières années. Oui, parce que Christian voyait loin dans le futur, mais il voulait aider sa mère pour Opaline au moins les premiers temps. La petite n’aurait pas la vie facile au sein des Montgomery, il fallait bien quelqu’un pour la soutenir !

Bref, revenons en à cette histoire d’uniforme qui, dans l’immédiat, obsédait notre jeune ami.

« Ne t’inquiète pas, si je te l’enlève un jour, je ferais attention de le faire proprement. Je suis un gentlemen, ne l’oublie pas. »

Mais la suite allait se révéler encore plus drôle. Maera lui faisait ce qui ressemblait à une crise de jalousie par anticipation. Préférant ne pas répondre tout de suite de peur de rire, il tenta tant bien que mal de garder son sérieux alors qu’il allait lui répondre.

« Ma chérie… J’ai été au bal avec Hermione l’an dernier mais je ne sortais pas encore avec toi. Il me semblait évident que je t’y emmenais. Pour ce qui est du reste, je t’ai gardé toutes mes danses, mes sœurs n’ont pas grande envie de danser avec moi et Megan ne vient pas au bal cette année. Elle préfère déprimer sur l’absence de son petit ami… »

Ce que Christian trouvait stupide mais il allait bien se garder de le lui dire. On ne sait jamais, Maera donnerait peut être raison à Megan, gafferait, et il se ferait trucider moralement par la poufsouffle. Heureusement que c’était lui le serpentard quand même ! Bref, il n’avait rien dit de toute façon, et puis il avait bien mieux à faire pour le moment… comme par exemple embrasser sa belle petite amie dans le cou pour l’assurer, au cas où elle en douterait encore, qu’il n’y avait vraiment qu’elle qu’il voulait emmener au bal… et plus si affinité ?

Attention, chute libre ! Chute libre ! Attrapez les branches qui passent !
« Oui, non mais je sais bien, c’est pas ce que je voulais dire, c’est juste que… Ben que si jamais t’avais promis une danse à quelqu’un d’autre, et bien… Et bien je voulais juste être au courant, pour pas faire de scandal… » avait-elle expliqué avec une petite voix honteuse. « On sait jamais, peut-etre que tu aurais envie de changer d’air, ou de danseuse. Y’en a plein qui dansent bien en plus. »[/b] Allez, hop, un coup de boudin. Maera pouvait avouer ceci, parce qu’elle ne pourrait jamais rivaliser avec certaines, même en s’entrainant cette vie-ci et les deux postérieures. Mais ça lui brûlait la langue quand même. Ca effritait son petit piedestal personnel. Mauvaise posture pour la très narcissique et nombriliste jumelle Montgomery-White ! L’effort mérite des fleurs quand même !

« Oh, pauvre Megan » souffla Maera. Depuis qu’elle lui avait tapé une crise dans les gradins, et qu’elles avaient finalement ‘fait la paix’ en discutant un peu plus profondément une fois à la bibliothèque, Maera se sentait obligée d’être aux petits soins pour la petite Poufsouffle. La plaindre tout le temps, accepter tous ses faits et gestes, même s’ils étaient peu nombreux, et au lieu de la critiquer, lui apporter des suggestions pour la prochaine fois. Et le pire de tout c’est que ce n’était même pas vraiment conscient. Et les deux filles se croisaient peu en fait, à part en cours, donc Maera avait peu à se soucier de la petite blonde. « En même temps, c’est pas une bonne idée de s’enfermer. Y’en a plein qui viennent tout seul. A deux tout seul, on peut faire des couples pour danser un peu, quand même ! » Maera, grande marieuse, défenseuse de la veuve et de l’orphelin, anti-déprime ambulante et fiesta permanante. Enfin bref, en même temps, elle fait ce qu’elle veut, la Poufsouffle. Au moins, la jumelle de cette manière n’aurait pas à lui préter son petit ami pour une danse au moins dans la soirée.

Pris tout à coup d’un élan de romantisme aussi, Maera s’approcha un peu plus de Christian, posant ainsi sa tête sur son épaule. Ses bras l’enlacèrent mollement. La demoiselle ferma les yeux et respira doucement. On aurait pu croire qu’elle se retenait, tellement elle était immobile et silencieuse. En fait, elle écoutait une toute autre musique. Celle du cœur de son amoureux. Qu’est-ce qu’il était paisible. Et pourtant qu’est-ce qu’il tapait fort ! La belle resta ainsi un certain laps de temps, puis, revigorée, elle reprit du poil de la bête. Elle se releva avec un petit sourire, posa un rapide baiser sur la joue de son petit ami. Il suffisait de remonter le mécanisme, toutes les poupées de procelaine ont besoin d’une clé pour remuer les membres. Voici celle de Maera. Mais chut !

« Je suis sûre que tu meurs d’envie de rire. Allez, vas-y, je suis nulle, hein ? Même moi je rigole ! » rigola-t-elle justement. Thérapie par le rire pour se débarasser des complexes. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. A voir dans les prochains mois… « Mais je suis contente, parce que maintenant je sais que j’ai toutes tes danses ! » murmura-t-elle avec un clin d’œil et un ton joueur. « Et tu as toutes les miennes, bien entendu. » Christian n’était pas jaloux, lui. Mais Maera avait besoin de clarifier les choses pour calmer ses pulsions. Alors elle parlait, et Christian écoutait. Maera ne doutait pas que s’il la trouvait soulante, il le lui aurait dit ! :roll :

Christian écoutait Maera parler en silence. Il n'était pas un grand bavard, il aimait bien quand on le laissait dans son coin et qu'il pouvait entretenir cette ambiance d'intimité. Il pressa légèrement la main sur le corps (plus frêle qu'on ne le pense) de sa petite amie et il l'embrassa sur la joue. Il lui semblait que Mae' avait eu un moment de romantisme aiguë mais ce n'était pas fait pour lui déplaire. Il aimait aussi cet aspect d'elle, plus fragile que l'apparence qu'elle voulait bien se donner en public.

"Toutes tes danses ? Tu ne danseras donc pas avec Shawn ?"

Non, non, cette remarque n'avait rien d'ironique. Il était seulement surpris que Shawn laisse sa soeur adorée rester toute la soirée avec cet ennemi suprême que représentait la famille Montgomery (et surtout Chris) à ses yeux. Enfin, ce n'est pas le Serpentard qui allait s'en plaindre. Quand Shawn lui piquait une crise, non seulement il avait un problème de conscience vis à vis de sa petite amie mais en plus il risquait d'avoir Anabelle sur le dos pendant un moment. Allez savoir pourquoi, la cadette des Montgomery avait tendance à toujours prendre le parti de son demi cousin. Il était son idole... Christian trouvait ça quand même sacrèment ironique quand il pensait qu'on lui reprochait (plus ou moins ouvertement) de sortir avec Maera, une autre Montgomery-White.

Enfin... Il en fallait plus pour perturber Christian. Le jeune homme laissa donc sa soeur où elle était (pas en train de se promener n'importe où espérait-il) et en revint à sa petite amie.

"Dis ma chérie... On en a jamais parlé... mais j'aimerais bien savoir comment on va faire l'an prochain, quand on ne sera plus à Poudlard... J'avais bien une idée... mais je ne sais pas si elle sera réalisable."

Il n'osa pas continuer. C'était la première fois qu'il abordait le sujet avec Maera et il n'était jamais à l'aise pour s'expliquer. Il aurait peut être dû le lui écrire mais bon, d'après Megan, c'était le genre de choses dont on devait parler les yeux dans les yeux. Sa meilleure amie avait toujours raison, c'était bien connu [de lui au moins].

Shawn ? Shawn Montgomery, en pleine crise d’adolescence aigue. « Shawn ? Non, je pense vraiment pas » dit-elle, comme si c’était l’évidence même. « Môssieu fait la tête à tout le monde, surtout à moi entre autre. Et je ne sais même pas pourquoi, parce que même les sujets qui ne te concernent pas, il est toujours en rogne et crise pour rien. » Expliqua-t-elle, vexée. Elle croisa les bras sur sa poitrine adéquatement proportionnée, et fit la moue, baissant le regard, tout en regardant un peu sur sa gauche. Oui, c’est vrai ça, pourquoi était-il aussi imbuvable en ce moment ? « Même Megara en fait les frais. Alors qu’elle n’a rien fait, absolument rien ! » Se plaignit-elle. Elle était vraiment triste pour sa sœur. « Je suis vraiment désemparée pour elle. Elle a déjà eu du mal à accepter ma relation avec toi, alors j’aurais aimé que Shawn ne rajoute pas sa couche. En plus, c’est un sacré culotté, il a une petite amie lui aussi ! » Rugit-elle. Elle était vraiment de mauvaise humeur à propos de son frère. « Et encore, comme je t’ai dit, on parle même pas de toi et moi. Alors imagine si on essayait ! » conclu-t-elle d’un ton qui laissait entendre à lui seul que le sujet était tangent et affreusement glissant. Ce n’était pas le moment.

Par contre, à la suite de la conversation, elle se radoucit aussitôt. « Plus tard ? Comment ça plus tard ? » Demanda-t-elle « Je ne sais déjà pas ce que j’ai prévu de mettre pour demain, même si j’ai déjà une idée, je ne sais pas si je peux prévoir vraiment ‘plus tard’ » Dit-elle, un peu éberluée.
« Enfin, je peux déjà te dire que je veux que Megara se trouve un petit ami ! Ca devient urgent et nécessaire ! » Informa-t-elle son petit ami, de manière qu’elle pensait que Christian serait de son avis. « Tu vois, Shawn, même s’il est tête à claque en ce moment, il est en couple, moi je suis avec toi, alors elle, elle est toute seule, et… » Sa voix se brisa, savoir que sa jumelle était dans une situation si différente que la sienne la décontenançait. Elle ferma les yeux quelques secondes, pour s’empêcher de craquer, même si elle n’avait pas honte de craquer devant Christian pourtant. Elle passa une main sur un œil, une poussière voyez-vous, et changea un peu le sujet. « D’ailleurs, l’année prochaine, Meg’ et moi, on va faire un stage à l’hôpital Sainte Mangouste. On veut devenir Médicomage, je t’avais déjà dit, non ? » Les jumelles avaient travaillé chaque année, dans chaque matière qui leur était nécessaire pour réussir là où elles l’avaient décidé, sans jamais renoncer. Elles avaient obtenu des notes plus qu’honorables pour leurs examens, et comptaient bien cette année réussir encore une fois ces tests, pour enfin concrétiser leur rêve de toute petite fille. Même si Maera, en son fort intérieur, était intimement persuadée que Megara était meilleure qu’elle, et qu’elle, elle finirait véritablement Médicomage, alors que la jumelle, elle, resterait assistante ou infirmière. « Pourquoi une question pareille, tu as quelque chose à me demander ? Tiens, au fait et toi, je ne me souviens pas que tu m’aies dit ce que tu envisages de faire après Poudlard ? » Elle savait déjà d’avance, qu’avec ce métier médical, elle risquait fortement de n’avoir que peu de temps pour sa vie intime. Mais à l’origine, cela ne la dérangeait pas, puisque sa vie intime tournait autour de Megara. Mais maintenant c’était un peu différent. Il allait falloir composer serré.

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