-{ La Perfection d'une Poupée }- -{ PV }-

Quelle journée épuisante ! Déjà, nous étions tous d’accord sur le fait que se réveiller était quelque chose de très fatiguant en soit. Mais quand en plus, s’en suit une journée on ne peut plus longuée, peu passionnante (deux heures d’histoire, il y a de quoi en décourager plus d’un !) forcément, une fois le soir venu, un sentiment de ras le bol vous envahi inévitablement. Aussi Marie était-elle assise dans son fauteuil, l’air las. Elle venait de se mettre du vernis rose pastel (attention !) et attendait donc qu’il sèche (une chance que ce soit du vernis séchage express !). Contemplant donc sa manucure, ô combien parfaite (de toute façon, soyons clair… Y avait-il ne serait-ce qu’une seule chose qui ne soit pas parfaite chez Marie ? Franchement ?), elle embrassa par la suite la salle du regard, comme si, de toute façon, rien en ce bas monde ne lui arrivait à la cheville (ce qui, à son humble avis, était bel et bien le cas !). Qu’il était plaisant de se sentir si supérieure… ceci étant, attention ! Marie ne se sentait jamais supérieure pour son sang (ça elle s’en moquait bien d’ailleurs d’être une sang pure !). Elle avait tendance (parfois) à prendre son grade comme excuse (n’est pas princesse qui veut !), mais sa plus grande fierté, soyons franc, misons l’honnêteté, était son physique (qu n’était pourtant pas à tomber par terre, entre nous). De taille moyenne (pour ne pas dire petite), et possédant une allure princière. Elle disposait d’un regard bleu limpide et respirait l’assurance (avec un zest de ‘m’as-tu-vu’). Ses cheveux blonds, toujours parfaitement coiffés, encadraient un visage encore poupin. Des pommettes hautes n’ayant pas encore perdu toutes leurs rondeurs enfantines (bien qu’avec le temps, elles se faisaient de plus en plus rares). La demoiselle avait une attitude on ne peut plus hautaine. Ne parlant qu’à une petite élite poudlarienne, elle snobait sans hésitation les autres, qu’elle considérait indéniablement inférieurs à elle. Ô, n’allons pas jusqu’à dire qu’elle était associable. Ca non ! Elle était même plutôt sociable, à condition d’être dans ses bonnes grâces.

Parmi ses ‘amis’ se trouvaient surtout Heaven et Vincent. La première avait toujours été une amie pour la blondinette (bien qu’il y ait aussi une certaine méfiance entre les deux poupées snobes, qui préféraient garder leur parfait opposé physique, mais ô combien semblable caractériellement parlant, à portée de main). Soit proche des amis et encore plus de tes ennemis… de ce côté-là, il n’y avait pas de problème ! Marie avait l’œil *huhu*. En ce qui concernait Vincent… Disons que leur histoire était particulière. Elle l’aimait bien, mais ne savait pas vraiment pourquoi. Parce que, franchement, il avait un sale caractère et était vraiment chiant quand il le voulait (non, correction, il était toujours chiant). Et pourtant, Marie l’aimait bien… peut-être bien que le fait qu’il soit beau influait sur son comportement… :p. Après tout, la reine de la superficialité se devait d’aimer et de reconnaître le beau quand elle le croisait ! Et Vincent était beau (aussi grognon soit-il).

Soupirant, la jeune fille cessa de faire le tour de la salle du regard. De toute évidence, il n’y avait personne digne d’elle en ces bas lieux. Quel dommage de voir pareilles horreurs tous les jours. Les pires étant bien évidemment ces filles qui s’imaginaient belles alors qu’elles n’étaient que de vulgaires pions présentes sur l’échiquier de la vie poudlarienne. Sans classe, sans beauté, sans même une once de ‘particularité’ pouvant les sauver de leur pathétique destinée. Evidemment, en tête de cette liste d’être médiocre se trouvait la plus que ridiculement laide et ignoble Dawn Kostovak. Maire ne pouvait la manquer, elle était assise sur un sofa de l’autre côté de la salle avec un groupe d’ami… par eux, deux autres filles, une rousse et une espèce de blonde… Deux cas désespérés, si vous voulez l’avis de Marie. Peut-être la rousse l’était-elle moins que les autres (vous avez vu sa poitrine ???) mais sa chevelure était d’une mocheté telle qu’elle en donnait presque la nausée à Marie. Du roux ! N’avait-elle donc jamais songé à cacher sa vilaine couleur par une coloration qui rendrait sa vision moins désagréable ? Du blond par exemple (comme ça, à tout hasard ^_^). Enfin, de toute façon, la seule jolie fille de Serpentard, tout le monde le savait, c’était Marie. Tant pis pour les autres, tant mieux pour elle !

Tobias n’avait rien à faire de spécial. Il avait déjà terminé tout ses devoirs et il regardait d’un air désespéré la dernière lettre de Fredericke. Pour protéger ses amis d’origines moldus, elle avait falsifié son arbre généalogique mais du coup… il se retrouvait de manière officieuse cousin de Vincent Fayr T_T Evidemment, elle n’avait demandé ni l’avis de l’un, ni de l’autre… Elle était trop certaine de leur réponse à tout les deux. Il observait donc les enchevêtrement de l’arbre généalogique avec un petit froncement de nez caractéristique du jeune homme quand il était frustré. Il ne pouvait rien y redire de toute façon, ce serait se mettre le ministère à dos… Mais il se demandait dans quel mesure Fayr était au courant qu’ils étaient tout les deux supposés avoir des origines allemandes – bien qu’il ne parlât ni l’un ni l’autre la langue de ce pays.

Passablement énervé, il froissa d’un geste rapide la lettre et aperçut Marie seule dans un coin. Il n’était pas vraiment ami avec la jeune fille (parce qu’elle était – elle aussi, c’était une épidémie – amie avec Fayr) mais globalement, leur relation était plutôt bonne. Quand il arrivait qu’ils soient l’un à côté de l’autre en cours, la conversation se déroulait sans heurt.

Il faut dire que Tobias était l’ami des femmes (ou du moins des filles vu son âge) et qu’il appréciait chacune d’elle. Dans sa recherche de la femme parfaite, il s’entourait d’amies et son attitude avec Marie était toujours rester dans cette optique. Avouons aussi qu’il trouvait la jeune fille resplendissante, vraiment très belle. Pas du tout le même genre qu’Ophélia, Helena ou Fred’. Il trouvait ses trois amies belles et il se sentait particulièrement proche d’Ophélia, pourtant, rien n’égalait à ses yeux Marie. Cela étant, il ne la draguait pas parce qu’il ne s’en sentait pas assez proche pour ça et qu’il se grillerait immédiatement aux yeux de Fredericke.

Comprenez. S’il draguait Marie ouvertement, elle irait en parler à Vincent et Heaven. Heaven en parlerait peut-être à Adrien (bien qu’ils ne soient plus ensemble remarquez…) et Vincent irait le dire à Fredericke, histoire de lui prouver que Tobias était un sale type. C’était pourtant elle qui l’avait jeté (pour son « meilleur ami » tss) mais Vincent n’en démordrait sûrement pas. Il avait toujours peur que Tobias ne mange l’allemande… Comme si c’était son genre. Juste parce qu’il l’avait embrassé une toute petite fois… Rien que d’y penser, Tobias avait mal à la mâchoire. Vincent avait tendance à taper fort quand on approchait sa meilleure amie.

Mais bref, il pouvait quand même aller parler à Marie.

« Salut beauté. Tu es occupé ou je peux venir joindre ma solitude à la tienne ? » Non, non, on vous jure, il ne la drague pas !

Marie posa son regard azur sur Tobias quand ce dernier s’approcha d’elle. Ses dires ne la firent pas sourire. D’un, parce qu’elle se savait belle, alors elle n’allait quand même pas sourire au moindre compliment, sinon, il était certain qu’elle passerait sa vie à sourire et c’était mauvais pour ses traits. Finir toute ridée… Quelle horreur ! Et de deux, parce qu’il donnait très clairement à Marie l’impression d’être un homme à femme et elle n’était pas du genre à rejoindre un troupeau d’idiote pour courir derrière un garçon qui n’en valait sûrement pas la peine. Oh oui bien sûr… Tobias était beau… très mignon même. Blond aux yeux bleus (même si le bleu en question était bien sombre, il restait bleu ^_^) il était le profil type du garçon séduisant dans le livre devenu à présent un best seller : Marie vous parle des garçons (disponible uniquement chez les libraires de luxes, s’il vous plait). Son problème en réalité (ou plutôt le problème de Marie, vis-à-vis de lui), c’était qu’il attirait trop de filles. Marie aimait les garçons qui rendaient les filles folles sans qu’elles n’osent les approcher. Les garçons qui en imposaient mais qui donnaient toujours cette fâcheuse impression d’être hors d’atteinte… (pour les autres, évidemment, puisque pour elle, il était évident qu’aucun garçon ne peut être hors de sa portée !) Oui parce que la deuxième qualité de Marie était la modestie… Puis que la première se résumait à un mot simple mais lourd de sens… la beauté.

Pour en revenir à Tobias, elle l’avait déjà pas mal observé, comme ça le temps des intercours, pendant les repas, quelques fois dans la salle commune… Et elle avait remarqué qu’il parlait souvent avec des filles… mais jamais les même ! Aussi restait-elle méfiante (bien que le fait qu’il soit venu ne la dérangeait aucunement bien au contraire !). Aussi ‘Don Juan’ puisse-t-il être, Marie adorait être abordée par un garçon et s’il est séduisant en prime ce ne peut qu’être positif ! Elle lui répondit d’une voix très posée :

« Tobias… Tu peux venir si tu veux… mais je ne suis pas seule, je suis occupée, nuance. »

Oui, Marie n’était jamais seule, que ce soit bien clair ! Ou plutôt elle n’était jamais abandonnée, si un jour elle était visiblement avec personne (ou seule dans un vocabulaire autre que le sien) c’était parce qu’elle l’avait décidé. Et là, en l’occurrence, c’était pour se mettre du vernis en toute tranquilité. Soudainement inspirée en voyant la rouquine au loin bouger, elle s’adressa à Tobias :

« Dis moi franchement… Ne trouves-tu pas le roux terriblement laid ? Je me demandais ça en regardant l’autre là-bas… »

D’un signe de tête, elle désigna la dite ‘autre’ (soit Myrielle) et leva les yeux au ciel. Non franchement… Comment pouvait-elle se supporter ? Si marie était rousse, elle se serait suicidée ! (à défaut de colorations efficaces). Non, elle n’aurait jamais pu se voir dans un miroir avec une couleur de cheveux pareille ! Il était tellement évident que le blond était plus élégant ! A croire que Marie était attirée par tous els gènes récessifs qui soient… Les cheveux blonds les yeux bleus… Elle aimait le rare.

Tobias n’en laissa rien paraître mais Marie le faisait beaucoup rire. Il avait en effet un détachement en tout qui faisait qu’en réalité même les coups que Vincent lui donnait l’amusait une fois la douleur passée. De fait, les obsessions ou la vanité de la jeune fille ne l’atteignait pas, de toute manière, il était lui-même assez sûr de lui. Cela étant, il prit place et répondit d’une voix de velours « Evidemment, ce n’était bien entendu qu’une façon de parler. » Et il lui fit un nouveau sourire éclatant. Ce qu’on ne pouvait pas lui enlever c’est que sa bonne humeur perpétuelle (au moins en présence de filles) avait quelque chose de rafraîchissant chez Serpentard où la plupart des garçons passaient leur temps à faire la gueule. Il savait aussi que c’était pour ça qu’il n’avait jamais aucun mal à se faire des amies… au moins en attendant de rencontrer la fille parfaite à qui il réserverait tout son charme.

Pour ce qui était du roux… en fait, Tobias s’en fichait complètement de la couleur des cheveux des filles. D’ailleurs, si on pouvait lui reprocher beaucoup de chose, on ne pouvait sûrement pas dire qu’il était difficile en la matière car pour lui toute fille est potentiellement jolie… après il y a celles qui le savent (Marie ?) et celles qui ont besoin d’un peu d’aide (Fredericke à tout hasard…).

« Hum… désolé, je trouve que toutes les filles sont belles. Après il y a des degrés de beauté mais je n’ai pas trop - comment dire ? - de critère. » Il observa du coin de l’œil la rousse que Marie lui désignait. C’était une des trois Perfects de Serpentard… pas sa préférée (il avait un faible pour Dawn), mais elles rentraient toutes les trois dans ce qu’il qualifiait de « belles femmes » même si elles étaient carrément trop vieilles pour lui. « Après, il est certain que sur moi je préférerais être brun – même si cela ne m’irait sûrement pas – plutôt que roux car sur un homme c’est vraiment moche, nous sommes d’accord. » De toute façon, pour être beau, il fallait au moins être comme Tobias. Il faut dire qu’il était plutôt bien foutu grâce à ses entraînements estivaux de natation et il avait une couleur de cheveux (blond paille) et de yeux (bleu marine) assez rare pour être remarqué.

« Tu n’aimes pas le roux toi visiblement. » Ajouta-t-il toujours souriant. « Je peux te demander pourquoi ? » Même s’il s’en fichait parce qu’il se doutait que c’était encore un truc de nana noble qu’il pouvait pas comprendre. Un peu comme les idioties que lui sortait régulièrement Fredericke à propos de sa famille à elle. Tiens d’ailleurs. « Au fait, tu t’y connais un peu en arbre généalogique de famille sang pur ? Je suis supposé apprendre celui de la mienne mais c’est galère… » Il aurait bien révélé à Marie la supercherie mais Fred’ lui avait dit de ne faire confiance à personne alors il obéissait… parce que pour une fois c’était de sa sécurité que dépendait le secret.

La blondinette se contenta de regarder ses ongles quand Tobias lui répondit. Bien, le vernis était presque sec ! Elle leva les yeux juste à temps pour apercevoir le large sourire de Tobias… c’était elle ou il s’entraînait devant son miroir ? A mieux y regarder, Marie était presque sûre que Tobias passait au moins vingt minutes par jour à travailler son charisme… Ouaou. Quand elle balancerait ça à Heaven ! Ça pour du potin, c’était du potin ! Ceci dit, elle perdit vite sa bonne humeur quand il se mit en tête de la contredire. Arquant un sourcil, elle l’observa en silence. Il avait de la bouse de dragon dans les mirettes ou quoi ?

« Toutes les filles ? Ben dis donc… Il y a de sacrés écarts quand même ! »

Non mais c’est vrai, regardez Marie, elle était très nettement au-dessus de n’importe quelle autre fille ! Et ceux qui ne s’en rendaient pas compte étaient de beaux idiots ! Puis lorsqu’il parla d’être brun, elle ne pu réprimer une moue dégoûtée.

« Oh non ! Ce serait horrible… Il n’y a que les cheveux blonds qui méritent d’être qualifiés de ‘beaux’ d’après moi. Il me paraît évident que le brun comme le roux ne te conviendraient absolument pas. Et si jamais l’idée saugrenue de te teindre les cheveux te traverse la tête, pense à passer me voir avant, histoire que je te briffe un peu… »

Non mais c’est vrai… Tobias brun n’avait plus le moindre intérêt ! Puis à la question que lui adressa le jeune garçon, elle leva les yeux au ciel, comme si la question était absurde et la réponse d’une évidence plus qu’assurée :

« Non mais attends… Faut vraiment avoir été traumatisée genre à la naissance pour aimer le orange… Oh rien que ce mot me donne la nausée. Déjà que côté vêtement c’est loin d’être top, mais en couleur de cheveux ! Je préfère ne pas y penser… »

Puis la suite de la conversation vira complètement de bord… si elle s’y connaissait en arbre généalogique ? C’était quoi cette question à deux mornilles ? Elle croisa les bras, rejetant d’un petit coup de tête, ses cheveux blonds en arrière :

« Si je m’y connais ? Attends, je suis la princesse du Liechtenstein, issue d’une famille noble ET de sang pure depuis la nuit des temps, alors même si j’avait voulu y échapper… Les arbres généalogiques n’ont pas de secrets pour moi. Enfin, le mien en tout cas. »

Puis observant Tobias, elle poursuivit :

« Ton arbre généalogique ? Parce que tu ne le connais pas encore ? C’est dingue ça ! Mon père a demandé à des précepteurs de me l’apprendre alors que je savais à peine lire ! »

Et oui… Marie sait lire, aussi étrange que cal puisse paraître… prenant un air un peu plus conciliant, elle reprit :

« Qu’est ce qui t’ennuie avec le tien ? Dates, liens, nom… ? »

Cette fois, Tobias ne réussit pas à retenir un léger rire. On ne le sentait ni moqueur, ni nerveux, non, c’était un rire amusé. Il trouvait vraiment que les réactions de Marie tenait de la Serpentardise pure à un point qu’elles en étaient comiques. Surtout quand on se considère parfait – et donc qu’on ne se remet jamais en question – et qu’en plus on est fils de moldu ce qui posait problème à pas de Serpentard en tout genre.

« Je considère le blond comme étant la couleur qui me va le mieux, c’est aussi celle qui te sied parfaitement… mais honnêtement, ni le orange, ni aucune autre couleur ne me dérange particulièrement. En réalité je préfère même une fille qui conserve sa couleur naturelle à une fille qui se teint les cheveux pour être blonde. » Il observa ensuite Marie d’un œil expert (car n’oublions pas que les secrets féminins n’en sont pas pour lui, y compris lorsqu’il est question de mode) et ajouta : « Et même si tu n’aimes pas le orange – ce que je respecte – je pense que les couleurs chaudes rehausserait ton teint. Mais ce n’est que l’avis d’un garçon, tu en fais ce que tu veux. » Parce qu’il est commun que les filles pensent que les garçons n’y connaissent rien aux fringues, de fait, Tobias aimait par moment à se cacher derrière cette idée toute faite qui dans son cas était fausse. Rien qu’à le regarder, on pouvait sentir qu’il prenait lui-même très à cœur son look. Ce jour là, il portait une partie de son uniforme. Sa chemise était ouverte de trois boutons sur son torse encore imberbe et légèrement musclé par la natation à haut degré mais elle était rentré dans son pantalon noir pour ne pas paraître non plus trop débraillé. Il n’avait pour le moment aucune cravate, ni même sa cape, il les avait retiré dès la fin des cours.

« Mes parents ne sont pas sorciers. » Eluda-t-il sur la question du pourquoi il ne connaissait pas son arbre généalogique. D’ailleurs, il tendit le papier de la main de Fredericke à Marie avec un sourire. C’était l’arbre des Maiden dont une branche partait côté moldu par la liaison supposée de l’arrière grand père de Fredericke avec une moldue anglaise. De fait, Vincent et Tobias seraient issus de cette branche.

« Je n’ai jamais eu jusque là d’intérêt à l’apprendre mais je dois passer au conseil des nés moldus dans deux semaines. Je dois apprendre cet arbre d’ici là pour qu’on vérifie que mon sang sorcier vient bien de quelque part. » Alors qu’en fait non. « Comme tu vois, Vincent est concerné aussi. » Marie se douterait peut-être de la supercherie mais Tobias ne la voyait pas en train de balancer ses amis, même si c’était le cas, Tobias n’avouerait pas qu’elle avait raison pour ne pas lui donner de poids. « Le truc c’est que tu vois, jusqu’à l’arrière grand père c’est que des noms allemands… la moitié sont imprononçables, je n’arrive pas à les retenir. » Le nom de famille ça allait (Maiden, il gérait) mais les prénoms… déjà qu’il avait du mal avec le frangin de son amie alors les autres… Mais Marie était peut-être plus cultivée que lui à ce niveau puisqu’elle venait du continent.

La jeune fille l’écouta en cherchant à comprendre s’il savait vraiment de quoi il parlait… Ceci dit, elle n’était pas de ceux qui pensaient que les garçons n’y connaissaient rien en matière de beauté. Déjà, s’ils la trouvaient belle, c’était qu’ils avaient quelques notions de bases, c’était tellement évident ! Elle haussa les épaules, esquissant une petite moue :

« Oui le blond naturel est de loin le plus beau de tous… mais il peut aussi aller à quelques personnes qui n’étaient pas naturellement blondes au départ… Enfin, de toute façon, je sus très fière d’être blonde et je n’ai pas honte de le dire. »

Oui, elle se moquait pas mal des fameuses histoires débiles sur les blondes. Non ça ne l’atteignait pas ! Elle se savait belle, parfaite… Elle n’avait rien, mais alors rien du tout à se reprocher ! La remarque du jeune homme sur les couleurs chaude la fit grimacer. Elle se contenta de le regarder un moment et répondit d’une voix toujours très assurée :

« Je me permets uniquement le rouge, en couleur chaude. Le jaune et le orange me déplaisent. Mais le rouge me plait assez, c’est vrai… Je t’ai déjà montré la robe de bal que ma sœur m’a prêtée ? Elle est rouge… Très classe… Normal, remarque… tout ce qui appartient, ou a appartenu, à Aelita est classe. »

Oui, la sœur de Marie était la perfection incarnée, tout le monde le savait !

Lorsque Tobias lui annonça qu’il était enfant de moldu, elle n’en fut pas plus choquée que ça. Chez Marie, la pureté du sang était sans grand intérêt. A dire vrai, elle s’en moquait pas mal même ! La seule chose qui comptait dans son univers était la beauté et après l’argent… un petit peu. Mais la beauté prenait aisément les dix première places à elle seule ! Elle se contenta donc de hocher doucement la tête avant de regarder l’arbre qu’il lui tendait.

Marie n’était pas bête et se doutait bien que Tobias, comme Vincent, étaient issus de famille moldue à 100% mais très honnêtement, elle s’en moquait pas mal. Elle n’avait rien contre les moldus, et pouvait très bien épouser un moldu plus tard, s’il dépassait en beauté (chose plutôt improbable, mais qui sait ^_^) son Drago Chéri. Elle observa donc l’arbre en silence. Puis finallement haussa les épaules :

« Ô c’est pas très dur… Pour la prononciation en tout cas, ensuite la mémoire… Il faut la faire travailler un peu. »

Se reculant légèrement, repoussant une mèche blonde qui était passée devant ses yeux, elle planta son regard opalin dans celui marine de son ami. Elle pouvait l’aider, ça ne lui coûtait rien et elle passerait du temps avec un garçon mignon… C’était plutôt tout bénef’ pour elle ! Lui adressant donc un sourire, elle commença :

« Bien alors commence par lire tous ceux qui sont dans l’arbre, tu commences par les derniers et tu vas jusqu’aux plus jeunes. On verra pour les problèmes de prononciation. Au Liechtenstein on a aussi quelques noms à consonance germanique… Après pour la mémoire on verra… »

Il fit signe que non en ce qui concernait la robe de bal de Marie. Il ne l’avait pas vu, ce qui était assez normal si on y pensait, puisque après tout, ils n’étaient pas amis tout les deux. Ils évoluaient dans des cercles différents bien que – par la force des choses – certaines personnes soient communes aux deux… Vincent par exemple… même si Tobias s’en serait volontiers passé. Mais comme le blondinet passait le plus clair de son temps avec des gens de Sterne et que son camarade de dortoir jouait les gardes chiourmes dans ce club… L’un dans l’autre, il n’avait guère le choix. Il aimait assez assister aux répétitions parce que c’était hilarant (oui, tout fait rire Tobias, c’est le garçon solaire par excellence) de voir les yeux de son rival lancer des éclairs quand les autres garçons dansaient avec Fredericke. Vincent n’était pas à proprement parlé jaloux (Toby avait fini par le comprendre) mais il s’imaginait que tout les garçons étaient de pervers qui voulaient tripoter et faire du mal à sa meilleure amie. Concept intéressant. Tobias devait avouer que la situation était plus complexe que ce qu’il avait imaginé dans un premier temps mais ce n’était pas déplaisant, au contraire. Le challenge n’était que plus grand, surtout si on considérait que Fredericke avait peur de Vincent, et c’était encore plus facile de le faire enrager sur s’il était simplement jaloux. La peur est le plus fort des sentiments… Mais il faudrait probablement que l’idiot qui servait d’ami à la Princesse qui lui faisait actuellement face se rende compte un jour que la seule personne qui pouvait blesser Fred’ c’était lui. Tobias n’en avait pas le pouvoir. Croyez bien qu’il le regrette.

« Il faudra que tu me la montres cette robe. Je pense vraiment que le rouge est une couleur qui te va très bien. » De toute façon, il aimait le rouge sur une femme/fille. C’est prouvé scientifiquement que la plupart des humains portant un gène « y » sont dans le même cas… cette couleur les attire. Mais revenons à nos moutons (allemands les moutons en plus). « J’ai normalement une bonne mémoire. » On en doutait pas vu qu’il avait en général la moyenne sans qu’on ne le voit jamais le nez dans un livre. Il n’était pas excellent non plus cela dit. Juste assez intelligent pour compenser sa paresse légendaire. « Mais la prononciation me bloque. Regarde, l’oncle de Fred’ par exemple, est-ce qu’on dit H-a-n-s ou Han-n-s ou bien encore avec un « h » expiré… Et je te parle même pas des Friedrich en tout genre dont je n’arrive à prononcer le nom que parce que c’est le prénom du frangin de Fred’. Tu crois que je suis aussi obligé d’apprendre les seconds prénoms ? » Il demandait ça sur un ton espiègle, son doigt revenant sur la feuille que tenait Marie et lui désignant le second prénom de Fredericke qui était un peu ridicule… elle s’appelait Andromaque. Fredericke, Andromaque, Liza Maiden… N’importe quoi. Ses parents devraient avoir honte... Mais ce n’était qu’une gentille moquerie. Tobias n’était pas garçon à être méchant, ni par devant, ni par derrière.

Un léger sourire amusé et plutôt fier traversa le visage de la jeune demoiselle. Elle adorait parler d’elle. A dire vrai, elle estimait être le sujet le plus intéressant qu’il soit et bien qu’il lui arriva d’aborder d’autres sujets que sa propre personne, elle restait mégalo au possible et n’en éprouvait (évidemment) pas la moindre honte. Marie avait grandi dans un environnement où elle était celle qui choisissait, celle qui faisait… Et bien qu’elle ait aussi une éducation assez stricte par ses parents, elle restait le centre du monde à ses yeux. Aussi hocha-t-elle la tête d’un signe affirmatif à l’intention de Tobias :

« Hum, très bien, je te la montrerais un jour alors… »

Puis observant toujours Tobias, elle se contenta de sourire à nouveau pour le questionner avec un air plutôt sérieux :

« Parce que d’après toi, une couleur peut ne pas m’aller ? »

Non mais franchement ! Comme si une couleur n’allait pas à Marie… Tout allait à Marie parce que Marie était belle et était même (de loin) la plus belle fille que la terre n’ait jamais porté (oui rien que ça ) alors si une couleur n’allait pas à Marie, c’était seulement parce que la couleur en question était moche. Voilà tout ! Question simple, réponse simple, bienvenue dans le monde de la princesse du Liechtenstein.

Puis revint le sujet des arbres généalogique (bien moins intéressant que le sujet précédent, puisqu’il ne traitait plus de Marie… mais bon, elle avait promis…). Posant donc un regard devenu plus sérieux sur l’arbre, elle le leva ensuite vers Tobias pour l’écouter. S’il avait une bonne mémoire, ça arrangerait leurs affaires.

« Parfait, ce sera ça d emoins à travailler alors… »

Par tous les Saints ! Jésus Marie Joseph (tiens, le prénom de la princesse et de son frère aîné ^_^) ! Marie venait de prononcer le mot ‘travail’ Ca c’était plus que du changement. Fainéante et plutôt superficielle, la princesse n’était pas du genre à travailler, justement. Elle laissait couler, de toute façon, ses résultats étaient moyens et tant qu’elle passait, elle n’en voulait pas plus. Elle préférait se coiffer ou se faire les ongles !

La blonde observa le second prénom de Frédericke. Joli prénom ! Démodé, mais très chic… Marie ne fit pas de commentaire cependant (le jour où elle vanterait une fille (autre que sa demi-sœur), penser à vérifier s’il s’agit bel et bien de Marie et pas d’une personne se faisant passer pour elle…).

« D’après moi, on prononce ‘Hans’ avec un h aspiré. »

Puis observant les deuxièmes prénoms, elle réfléchit un instant et finit par dire.

« Pour commencer apprends les premiers prénoms et les noms… C’est le plus important, ceci dit, si tu pouvais effectivement connaître les seconds prénoms, ce serait encore mieux… On douterait moins de tes origines, tu comprends ? »

Tobias réfléchit un instant, répondant d’un air distrait « Ce serait un honneur. » car en réalité il réfléchissait surtout à quel couleur il ne verrait pas sur Marie. Finalement, la question ne se posa pas très longtemps. Il y avait une couleur qu’il n’imaginait que très mal sur Marie. « Peut-être le jaune. Non que cela puisse ternir ta beauté mais… cela ne te mettrait pas en valeur. Ni la couleur de tes yeux, ni celle de tes cheveux ne seraient mises en valeur par du jaune. Heureusement, tu es à Serpentard. » Petit sourire en coin de circonstance. Tobias savait que certaines filles portaient bien le jaune, même des blondes aux yeux bleus, mais voilà, elles n’avaient pas le port de princesse de Marie. Pour porter du jaune sans que cela sied, il ne fallait pas se prendre au sérieux, le faire avec des tee-shirt ou des vêtements bariolés. Dans ce cas, ça passait forcément parce qu’on ne cherchait plus la beauté dans une fille qui s’assume, on cherche son âme et en générale, rire de soi est preuve de grande force d’âme. Mais Tobias n’avait nullement l’intention de disserter sur la beauté intérieure et comment la rendre par les fringues. Lui-même se savait pourri jusqu’à la moelle mais c’était ce qui le rendait irrésistible… du moins en tant qu’ami. Il se trouvait trop jeune pour le reste, en plus, il cherchait la fille idéale. Le reste n’était que flirt innocent de pré-ado.

« Ok, va pour Hans. » dit-il alors en plissant les sourcils tout en lisant silencieusement les noms de tout ces gens qui ne le connaissaient pas mais qui devaient faire semblant d’être un peu de son sang… C’était d’un ridicule fini. D’ailleurs, la suite élargit le sourire de Tobias, illuminant un peu plus son visage qui, par un étrange mélange de froideur et de douceur, renvoyait une impression solaire. Le style de beauté de Tobias était pourtant froid. Tout en lui était froid de sa couleur de cheveux à sa peau pâle et à ses yeux marines. Mais son tempérament ne l’était pas. Bien qu’il soit manipulateur et un brin cynique, il n’était pas froid, il était même plutôt gentil quand on le connaissait… enfin du moins si on était une fille. Mais les garçons restaient toujours à une distance respectueuse de lui depuis la bagarre avec Vincent alors… Mais revenons en à notre conversation.

« Parce que tu penses qu’on peux douter de mes origines ? » ironisa-t-il d’un air sûr de lui. « Enfin, allons-y pour les noms et les prénoms, bien que les noms ne posent pas trop de problèmes. Je côtoie une Maiden tout les jours après tout. » Sauf quand son garde chiourme montrait des dents of course. Il avait fini par accepter le fait que jamais Fred’ ne sortirait avec lui même s’il était le seul garçon restant sur cette terre mais il trouvait que Vince pourrait lui lâcher la bride pour ce qui était de l’amitié. Il n’allait pas la bouffer sa Fred’ hein ? D’ailleurs, apprendre les prénoms des parents de Vincent le fit tiquer mais il ne dit rien se contentant d’une récitation à demi voix, posant de temps en temps un ou deux questions à Marie sur tel ou tel point de prononciation. « Alors, c’est mieux ? » termina-t-il au bout d’une quinzaine de minutes. De toute façon, ça ne pouvait pas être pire qu’avant qu’il ne pose ses questions.

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