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L’amour, cette soif indomptable de bonheur et de prospérité, imprévisible et soudaine, est une chose particulièrement mystérieuse. On croit en avoir saisi le sens, alors que tout reste encore à trouver, alors que tout reste encore à jouer, alors que tout reste encore à prouver… Pour certain, l’amour n’est rien de plus qu’une joie, pour d’autre, c’est la jouissance de toute une vie… Rien de plus singulier, ainsi. Certains en souffrent, d’autres en meurent… Au fond, il n’y a rien de plus sauvage et de plus dévastateur que l’amour. Les plus âgés en cherchent encore le sens, les plus jeunes n’en découvrent que la lumière… Il est facile de donner un sens à l’amour. Certains le cultivent, d’autres, le contemplent sans jamais en être victimes, et d’autres décident de dire « oui », un jour comme un autre… Comme si le mariage était le symbole d’un dessein, l’engagement de toute une vie… Dans tous les cas, telle était la conception d’Edward Montgomery.

Il était trois heures du matin. Allongé sur son lit, les yeux dans le vague, Edward Montgomery contemplait, par sa fenêtre ouverte, la lune qui scintillait dans le ciel. Il ne réalisait toujours pas les différents évènements. La chute de Voldemort, la fin d’une longue ère de terreur… Mais ceci n’était pas le mieux. Dans quelques heures, Roze et lui seraient enfin unis aux yeux de tous. Être uni à leurs yeux, certes, leur suffisait : mais le mariage, après tout, n’est-il pas le symbole d’un certain orgueil, d’une certaine fierté ? Et encore, ça n’était pas tout. Edward réservait une grande surprise à sa future femme, et, de taille. Il faut dire que l’argent ne leur manquait pas, aussi, Edward s’était permis de faire une petite folie… En tous cas, rien qui ne puisse déplaire à Roze. Il en était convaincu. De toute façon, la somme dépensée était négligeable, par rapport à tout ce qu’il leur restait encore. Un autre des avantages d’être un Montgomery…

Edward ne parvenait pas à dormir. Et comment ! Des images tourbillonnaient dans sa tête, en passant par le premier jour où il avait rencontré Roze, au lac de Poudlard, jusqu’à celui où il l’avait demandée en mariage… Il avait essayé, d’ailleurs, d’être poétique ce jour là. Tout avait été calculé à l’avance. La salle sur demande avait été d’une aide précieuse… C’est dans un décor plus paradisiaque que jamais qu’il avait demandé la main de Roze, il s’en souvenait encore. Quel jour ! Ses pensées vinrent à la Bataille de Poudlard, qui avait été aussi importante dans sa vie. Se battre pour Roze, pour qu’elle puisse vivre dans un monde meilleur… Et aujourd’hui, il l’aimait plus que jamais. Mais l’amour n’est-il pas exponentiel, après tout ?

Quatre heures. Cinq heures. Six heures moins le quart. Six heures moins dix. Six heures… L’alarme du réveil, stridente, retentit. Hâtivement, Edward posa sa main sur l’interrupteur, non sans violence, ce qui mit fin au chahut général. Enfin… La journée pouvait commencer. Ce dernier se leva, en direction de la salle de bain. Pas question de prendre un petit déjeuner, et puis, il n’avait de toute manière pas faim. Ce n’est qu’après une bonne heure qu’il fut enfin près, c’est-à-dire, lavé, propre, et sec. Pour sa tenue, rien de plus traditionnel et banal, à la différence qu’au lieu du nœud de papillon habituel, il avait opté pour une cravate.

La journée promettait d’être longue ; ils se marieraient d’abord à la marie, puis, à l’Eglise. De même, Edward avait décidé de faire fort, ne lésinant pas sur les moyens : le repas de la soirée se ferait dans un petit château qu’il avait réussi à louer le temps de deux jours, la deuxième nuit n’étant pas comprise. Il fallait reconnaître tout de même qu’Edward ne se montrait pas très économe, mais il voulait offrir à Roze un jour merveilleux, à l’image, il l’espérait, de leur amour. Adepte, pour les premiers jours de sa vie d’homme, de la doctrine épicurienne, Edward, comme le dit l’adage populaire, « avait mis le paquet ». Qui pouvait lui en vouloir ? Certains voulaient des mariages discrets, sans « tralala »... pas lui. Le mariage n’était pas un jour comme les autres, c’était un symbole, qui se devait d’être beau et gracieux. Pas question d’être banal. Il est vrai qu’il n’avait pas fait le même choix que Christian et Ashaiah, qui avaient voulu un mariage simple et discret après la mort de Claire. Mais il estimait que ce décor serait une autre occasion de lui rendre hommage.

Huit heures. Edward était impatient de voir la mariée. En bon catholique, très strict sur les règles, il attendrait la cérémonie. A une heure de l’après-midi, leur mariage serait aux yeux de la loi officiel, et, à quatre heures de l’après-midi, c’est aux yeux de toutes ses croyances que leur mariage aurait un sens. Edward ne mangerait pas, ce midi. Son appétit était dépassé par ce jour unique dans une vie. Adepte désormais du transplanage, il se rendit d’abord au château où se passerait la soirée, vérifiant que les elfes, qui faisaient partie de l’«offre », appliquaient bien les consignes. Mais surtout, il se rendit sur la tombe de sa mère, et, pendant quelques dizaines de minutes, se recueillit dans le silence. C’était le grand jour…

Enfin, lorsque le moment fut venu, il transplana dans un coin retiré, écarté, pour se rendre, à pied, devant la marie, et attendre les invités… mais surtout, attendre sa bien-aimée.

Âge : 36 ans [14-02-1980]

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« Il reste à savoir si le mariage est un des sept sacrements ou un des sept péchés capitaux. »
John Dryden

C’était enfin le grand jour. Roze avait dormi comme un loir, pas du tout stressée (savait-elle même seulement ce que voulait dire ce mot ?) et fraîche comme une rose. Edward avait tenu à ce qu’ils dorment séparément… bah, si ça l’amusait ! Roze trouvait ça ridicule, ce n’était pas exactement comme si ils étaient purs de tout péchés… Mais elle faisait toujours tout ce que voulait Edward, elle n’était pas très contrariante. Elle se levait à peine qu’une furie blonde entra dans sa chambre à toute volée suivit par une autre furie, brune celle-ci. C’était bien évidemment ses deux cousines, Fredericke et Serena. Elles n’étaient pas encore prête mais elles venaient aider Roze à l’être. La jeune allemande – qui allait bientôt devenir anglaise – s’assit devant sa coiffeuse et laissa les doigts experts de Serena s’occuper de ses cheveux. Elle était au château Maiden, une fois prête, elle transplanerait avec les habitants du lieu (plus le meilleur ami de Fredericke qui vivait ici pour l’été) jusqu’à la mairie où commencerait la cérémonie. Elle espérait que Juliet se serait remise de ses émotions, la fin d’année avait été particulièrement éprouvante pour sa jeune amie qui était aussi son témoin. Enfin, son deuxième témoin parce qu’elle était mineure, le vrai – soit celui qui comptait pour la mairie – était Michael, un ami très cher de Roze, l’un des rares aussi, il fallait le dire.

Il ne fallut pas longtemps à Roze pour être prête, elle qui aimait tant les chichis avait choisi une certaine sobriété pour ce jour important. Sa robe bustier était relativement classique et d’un beau blanc immaculée. C’était Myrielle qui l’avait cousu pour elle. La belle rousse s’était spontanément proposée et comme en cette année de crise, les boutiques n’étaient plus ce qu’elles étaient, Roze avait accepté sans hésiter une seule seconde. Fredericke et Serena passèrent elles aussi leur robe mais étrangement, Roze sentait que sa plus jeune cousine n’était pas très à l’aise. Il est vrai que Fredericke n’aimait pas porter des robes avec de la dentelle mais elle fit quand même l’effort de ne pas trop grimacer quand on la lui passa.

Une fois à la mairie, elle salua ses témoins. Elle n’avait Michael depuis deux ans aussi commença-t-elle par lui avant d’aller vers son amie Juliet qu’elle serra brièvement contre elle. « Je suis si contente que tu sois là. » Lui dit-elle avec ce sourire un peu rêveur qu’on lui connaissait si bien. Elle salua rapidement les autres invités et entra dans la mairie… c’était le grand moment. Celui où elle allait dire oui, au moins civiquement dans un premier temps.

Il était presque une heure. Cela pouvait commencer. Lorsque le maire demanda à Roze Maiden si elle acceptait selon les lois du code civil d’épouser Edward Montgomery, elle posa son regard azur sur le maire et pencha légèrement la tête sur le côté comme pour vérifier s’il connaissait déjà la réponse. Visiblement, elle était quand même obligée de répondre [bon c’est Roze hein, elle ne peut pas se marier comme tout le monde !] et répondit donc un « Oui bien sûr, quelle question ! » Qui fit rire quelques personnes dans l’assemblée.

Heureusement, lorsqu’on lui demanda sensiblement la même chose à l’Eglise, elle réalisa que c’était rituel et répondit cette fois sans hésitation. Adieu Roze Maiden, Bonjour Roze Montgomery ! « Vous pouvez embrasser la mariée. » Comme s’ils avaient attendu son autorisation ! Roze s’était mise sur la pointe des pieds (tous les talons du monde ne compenserons jamais le fait qu’elle fait un mètre 45 et Edward environ 1m75) et elle embrassa sans aucune pudeur Edward. De toute façon, elle ne connaissait pas ce concept, c’était pour les imbéciles ! Elle laissa ensuite Serena la séparer quelques instants de son mari pour lui prendre la main et admirer son alliance en or blanc avant de retourner près de lui et de lui murmurer tendrement « Pour toujours et au-delà ». Mais il fallait qu’ils sortent de l’Eglise, ce qu’ils firent sous les hourras de tous !

Direction le vin d’honneur, c’était le moment où il fallait faire le tour des invités… mais hors de question qu’ils se séparent. C’était main dans la main que commençait cette nouvelle vie.

Comment résumer en quelques lignes la vie de Michael depuis son départ de Poudlard ? Difficilement tant celle-ci fut riche en évènements et rencontres en tout genre.

L’année suivant son départ de Poudlard, Michael Stark s’est installé en Autriche – ou plus précisément à Vienne – où il intégra une école de musique pour se consacrer à sa passion de toujours : le piano. Dans cette école il fut très bien entouré et guidé (et ce malgré son caractère un peu spécial) et ses professeurs se chargèrent de faire de lui un jeune virtuose. A peine deux ans plus tard, Michael était déjà très connu et enchainait les tournées dans le monde entier. Des rencontres il en fit beaucoup et la plus mémorable fut celle de sa manager/agent pour qui il entretient aujourd’hui une profonde affection.
Sentimentalement, son cœur reste libre… Durant ses tournées il connut quelques histoires platoniques mais auprès de filles davantage attirées par son argent et sa célébrité que par le reste – la grande naïveté du garçon refusa jusqu’au bout de voir le mauvais côté de ces filles.

Quant à ses anciens amis de Poudlard, il ne conserva une correspondance régulière qu’avec son amie Roze Maiden. Bien sûr quelques courriers avaient été échangés également avec Aelita Stones et Clara Toppinen, mais avec le temps les nouvelles s’étaient faites plus rares.
Du monde magique, il ne conservait que ses précieux souvenirs… Aussitôt arrivé à Vienne, il avait rangé sa baguette et ses robes de sorcier pour mener de nouveau une existence de parfait moldu. Il était très peu au courant de l’actualité du monde sorcier, Roze ne lui donnant des nouvelles que d’elle et de ses amis.

Lorsqu’il reçu l’invitation au mariage, son cœur s’emplit d’une douce chaleur à cette idée. Son amie semblait tellement heureuse que le visage du petit ange blond s’éclaira à cette idée. Il était de plus fou de bonheur qu’elle ait pensé à lui pour le mariage. La notion de témoin lui était fort peu familière, mais il comprit simplement que sa présence au mariage était importante et ce fut avec plaisir qu’il accepta son rôle.

L’ex-Serdaigle quitta l’Autriche la veille de la cérémonie – par avion, toute notion de transplanage lui étant quasiment étrangère – et arriva plus tôt sur le lieu de la cérémonie pour se tenir au courant du rôle qu’il aurait à jouer et pour récupérer l’alliance d’Edward.
Le jour J, Michael arriva habillé en costume moldu. Peut-être serait-il le seul ainsi vêtu mais à vrai dire il était coupé depuis si longtemps du monde sorcier qu’il avait oublié l’existance même de la robe sorcière. Est-il nécessaire de préciser que le blondinet n’avait même pas pris sa baguette pour ce grand jour Rolling Eyes

.

Il se cantonna sagement au rôle qu’on lui avait donné et parla très peu jusqu’à la fin de la cérémonie. Non seulement car il ne connaissait pas grand monde (rares étaient ceux qui avaient reconnu Michael Stark « ex Serdaigle » comme le témoin de Roze), mais aussi car l’émotion qu’il ressentait était très très forte. Lors de l’échange des vœux, Michael laissa échapper quelques larmes de bonheur, à tel point qu’il en oublia presque d’apporter l’alliance d’Edward à Roze.

Vint alors le moment de signer dans le registre ce que Michael fit de bonne grâce, remerciant au passage chaleureusement le curé (ce qui surprit ce dernier) avec son éternel sourire innocent. Lorsque la cérémonie à l’église toucha à sa fin, il suivit alors les mariés jusqu’à la salle des fêtes. Il ne connaissait pas grand monde et peu de personnes se décidaient à aller le voir mais il ne s’en rendit même pas compte. Ses yeux étaient rivés sur Roze, sur sa belle robe et sur son sourire radieux.

Une fois arrivé dans la salle des fêtes, un serveur vint lui mettre une coupe de champagne dans les mains. Il porta celle-ci à son nez, la renifla et fit tournoyer légèrement le liquide dans le verre et observa toutes les petites bulles s’évaporant de celui-ci. Tout ça bien sûr, sans boire la moindre goutte de ce liquide. Il resta ainsi un moment, attendant la suite des évènements.

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C’était un grand jour. LE grand jour. Celui où Roze Maiden deviendrait Roze Montgomery ! Disons le franchement, Edward était pour le regard de ‘presque encore enfant’ de Fredericke l’homme idéal, le prince charmant… Elle tout à fait conscience du fait qu’en revanche, même si elle trouvait le même modèle en plus jeune, il ne lui conviendrait pas du tout. Il suffisait de jeter un œil dans son entourage pour comprendre. Elle était plutôt attirer par les caractères forts, du genre de ceux qui savent lui résister, moins peut-être chez les filles mais elle n’avait qu’une seule amie fille. Elle serait d’ailleurs présente au mariage.

Ce matin-là, Fredericke avait d’abord été réveillé (enfin si on veut, Roze était déjà plus ou moins levée) sa cousine et ensuite, elle fit de même en déboulant dans la chambre de Vincent (attenante à la sienne) pour sauter sur le lit à ses côtés et se pencher sur lui. Peut-être qu’en temps normal elle se serait dit qu’il était mignon quand il dormait mais là, niet, rien du tout, elle ne pensait qu’à Edward et Roze, qu’au mariage, qu’à tout ce que cette journée signifiait pour sa famille. « Vince’ ! réveille-toi ! C’est l’heure ! » Et elle s’enfuit en rigolant parce que oui, elle sait que Vincent n’est pas du matin !

Quelques heures plus tard, elle avait passé l’affreuse robe longue qu’on lui avait acheté. Elle était rouge, c’était déjà pas mal, mais elle était trop longue au goût de Fredericke et surtout, elle devait porter un jupon en dessous chose qui l’agaçait… mais c’était obligatoire avec ce genre de robe ! Et elle ne parlait même pas des talons de cinq centimètres sur lesquels elle était obligée de se percher. Maquillée, coiffée, parfumée et ses bijoux mis, elle prit le bras de Vincent (il lui servait de cavalier, enfin, un truc du genre) et remarqua « Tiens, avec mes talons on fait la même taille. » Il faut savoir que Fredericke était profondément vexée que son meilleur ami soit plus grand alors qu’il était plus jeune. Elle aurait aimé resté la plus grande, elle se disait que peut-être qu’elle n’aurait pas commencé à tomber amoureuse s’il avait eu des centimètres en moins… ridicule ? Peut-être, mais Fredericke n’était pas connu pour briller pour son intelligence. Elle avait bien d’autres qualités, encore heureux !

La cérémonie lui fit verser une petite larme quand elle n’éclata pas de rire face aux réactions un peu décalées de sa cousine. Elle avait réussi à ce que Vincent soit avec elle sur le banc de la famille, mais pas Ophélia qui était plus loin derrière. Elle lui avait néanmoins fait un petit signe de la main quand elle l’avait vu. Elles auraient toute la soirée pour se voir ensuite.

Effectivement, dès que les deux cérémonies furent terminés et que le vin d’honneur commença, Fredericke prit une coupe de champagne (comment ça elle a pas l’âge ?) et s’approcha d’Ophélia. « Ophy chérie ! Je suis si heureuse de te voir ! » Elle lui aurait bien sauté au cou mais sa tante n’était pas loin, elle garda donc ses distances, prenant une gorgée de champagne. Elle trouvait que ça avait mauvais goût mais on lui faisait boire du vin depuis qu’elle avait huit ans dans les repas officiels…. Elle avait l’habitude. « Adrien devrait être là lui aussi, avec Ana’, vous les avez vu ? » Demanda-t-elle à ses deux meilleurs amis, pour la première fois réunis en dehors de Sterne. Allez, souriez, aujourd’hui c’est jour de fête !

Un mariage, voilà à quoi est-ce que Vincent avait été invité. Bon, bien sûr, ce n'était pas que ça le dérangeait hein ! Il ne fallait pas imaginer ça bien sûr ! Voyons, comme pouvoir imaginer ce genre de chose hein ? C'était assez ridicule d'une certaine manière non ? Genre il était tellement asocial qu'être invité à certain endroit lui était interdit ! C'était là une bien ridicule pensée hein ! Parce que franchement, il était quelqu'un de gentil ! Bon, ça ne se voyait pas au premier coup d'oeil mais il l'était ! Parfois ! Et franchement, avoir été invité le touchait beaucoup. Mais bon, ça devait avoir un lien avec le fait qu'il passait ses deux mois de vacances chez Fredericke. Peut être que si ça n'avait pas été le cas, il n'aurait pas été invité. Mais bon, il l'était après tout alors... Pourquoi pas hein ?

C'est Fredericke qui vînt le réveiller lorsque se fut le moment de se réveiller. Le jour du mariage. Bon, en même temps, ici, il ne possédait pas son réveil fétiche pour quand il devait se réveiller chez lui. Son adorable réveil qui avait le don de réveiller ses parents aussi. Super non ? Ah ben oui, il était clair qu'il n'hésitait jamais pour le mettre à fond !

- Oui oui, je me lève...

Comment ça il avait un ton grognon quand il se levait ? Mais non rho ! Disons tout simplement qu'il avait la fâcheuse tendance à abuser un peu. Le matin, le temps où il ne démarrait pas ben il n'aimait rien et avait un ton de voix assez froid mais bon ça, Fredericke devait bien s'y être habitué non ? Ben quoi ? D'ailleurs, elle partit en courant lorsqu'il fut réveillé ! Ben oui, elle le connaissait bien à force ! Et tant mieux d'ailleurs parce que sinon, les choses n'auraient pas été et ils se seraient probablement encore fâché, pas terrible tout ça n'est-ce pas ? Ben oui, il était drôle de voir le nombre de fois où ils étaient capable de se prendre la tête mais fort heureusement, ils parvenaient toujours à se réconcilier. Vous imaginez sinon ? Leur amitié n'aurait pas tenu bien longtemps.

Quand elle revînt après, elle portait une superbe robe. D'ailleurs, Vincent ne put s'empêcher de la trouver plus belle que jamais. Et puis oui, elle avait totalement raison, ils faisaient la même taille, c'était assez drôle quoi. Surtout qu'elle avait toujours montré une certaine plainte au niveau de sa taille par rapport à lui, ne comprenant pas pourquoi il était plus grand alors qu'il était plus jeune mais bon, c'était la vie après tout hein. Alors pourquoi se prendre la tête n'est-ce pas ? Il était plus grand voilà tout, probablement que le fait qu'il soit un garçon jouait dans tout ça.

Lui avait enfilé une chemise noir assez classe et une cravate verte foncée un peu lâche, la cravate de son uniforme à Poudlard d'ailleurs, ben oui, n'oublions pas que le garçon n'était pas rentré chez lui donc il n'avait pas d'autre habits que ceux qu'il avait déjà à Poudlard. Mais bon, sa cravate Serpentard lui donnait un look assez sympa. Enfilant un jean noir, il s'inspecta dans le miroir. Bon, ben ça irait hein, de toute façon, il ne pouvait pas faire mieux ! Et puis eh ! On parlait de Vincent, il avait toujours la classe ! ( comme si on en doutait --' )

Lors de la cérémonie, il fut sur le banc de la famille et ne comprit absolument pas pourquoi. Non mais c'était vrai quoi, qu'est ce qu'il faisait avec les membres de la famille ! Il se sentait de trop et se sentait totalement ridicule sur ce coup. Mais bon, il ne dit rien, de toute façon à quoi bon hein ? La cérémonie se déroula bien enfin, d'après Vincent mais c'était aussi le premier mariage auquel il assistait hein ! Il vit Fredericke verser une petite larme et ne comprit pas. Quelque chose s'était mal passé ? Mais il n'ajouta rien, si quelque chose clochait elle le lui dirait non ?

A la fin de la cérémonie, il fut tirer vers la Pouffsouffle là... Comment elle s'appelait... Ah oui, Ophélia ! Bon, elle était la meilleure amie de Fred ( la féminine et lui le masculin ) donc il ne pouvait pas dire grand chose. Mais elle rajouta une couche quand elle demanda à la Pouffsouffle et à lui s'ils savaient où était Adrien. Elle rigolait là quand même ! Franchement, pensait-elle vraiment que ça l'intéressait, lui, de savoir où il était ?!

- On s'en fout.

Ben quoi ? Quand on parlait d'Adrien Sallers, la bonne humeur du garçon s'envolait, on ne pouvait pas lui en vouloir !

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Et c’était le tour du deuxième ! Avec tous ces mariages, Victoria allait passer pour la vieille fille de la famille ! Elle avait beau être l’aînée, elle n’était pas du tout, mais alors pas du tout, attiré par la mariage, les conventions, les enfants… Elle laissait ça aux autres. En revanche, elle devait avouer qu’être tante ou très grande sœur pouvait être sympa. Elle n’avait que les bons côté des enfants, elle câlinait, achetait tout un tas de cadeaux aux trois petits… mais dès qu’il fallait changer les couches ou gronder, plouf, ce n’était plus à elle de le faire ! Cette vie lui convenait parfaitement ! D’ailleurs, elle comptait bien rester au manoir avec son frère et sa femme encore quelques temps.

Passons, pour l’heure, il fallait souhaiter tous leurs vœux de bonheur et tutti quanti à Roze et Edward. La famille Montgomery, déjà bien étendu, prenait de plus en plus d’ampleur. C’était presque impressionnant ~~les Montgo domineront le monde !~~

Avec le temps, Victoria s’était un peu adouci. Non, non, elle pensait toujours que tout le monde était du purin et qu’elle était la perle qui les dominait tous… mais avec sa famille, elle faisait d’énormes efforts. Elle essayait d’être gentille, aimable… Il faut dire que depuis la mort de sa mère, elle se sentait comme vide à l’intérieur, alors elle se raccrochait à ses frères et sœurs. Elle n’avait pas toujours été une bonne sœur mais elle les aimait tous. Elle souhaitait leur bonheur, même si c’était avec des filles et des garçons qui n’auraient jamais la classe inné d’un vrai Montgomery.

Indécrottable ? Ouai, carrément, mais dans le clan, ils ont l’habitude.

Au vin d’honneur, comme elle s’ennuyait, elle avala sa coupe de champagne et se dirigea vers un de ses cousins. En fait, il n’y en avait que deux de présent : Alexis et Julien. Les Montgomery-White n’avaient pas été invités pour des raisons évidentes, Edward ne les aimait pas et les jumelles en voulaient encore à Christian. Bah, Vickie n’avait jamais aimé les White de toute façon, du moins Maera. Pour les autres, elle n’en savait rien.

« Alors cousin, tu t’amuses bien ? » Il n’avait pas l’air, en même temps, il ne connaissait peut-être pas grand monde. Bah, Vickie allait l’aider à passer le temps ! De toute façon, elle n’avait pas mieux à faire. Edward et Roze devaient saluer tous leurs invités, Christian et Ashaiah devaient veiller sur les jumeaux. Il n’y avait qu’Opaline à surveiller du coin de l’œil mais comme la salle était fermée, il n’y avait pas grand risque. D’ailleurs, sa petite sœur fonçait déjà vers elle en lui tendant les bras. « Les bras ! Les bras ! » Réclama-t-elle ce qui obligea Vickie à poser sa coupe de champagne pour se baisser et porter sa sœur de deux ans et demi. « Au fait Julien, tu n’as pas vu Opaline depuis longtemps pas vrai ? » Depuis l’enterrement sûrement mais à ce moment là, ils pensaient tous à autre chose. La fois d’avant c’était au baptême et ça remontait. Opaline avait bien grandit depuis, mais maintenant, elle n’avait plus de maman…

Bon, déjà, il ne fallait pas qu'il soit en retard, il fallait qu'il soit parfaitement à l'heure parce que sinon, ça allait craindre franchement. Non mais c'était vrai quoi, c'était assez bête tout de même non ? En plus c'était le mariage d'un de ses cousins. Oui bon, Julien devait tout de même bien dire que non, il n'avait pas vraiment pour habitude de bien s'entendre avec la plupart de ses cousins et aussi, il n'avait pas franchement pour habitude de traîner avec eux. Disons qu'il les voyait uniquement pour les fêtes de famille quoi. Mais bon... On ne pouvait pas vraiment dire que ça l'inquiétait, que ça l'intéressait. Il s'en moquait vraiment en faite mais ça... M'enfin. Il respectait quand même et c'était pour ça qu'il comptait tout de même se rendre à ce mariage. En même temps, quoi de plus normal dans un sens hein ? Donc voilà.

Il s'était levé de manière à pouvoir prendre tout son temps et dans un sens, c'était mieux parce que de cette manière, il aurait tout son temps pour pouvoir se parler. Ben quoi ? Il avait raison non ? Genre ça se faisait d'arriver en retard au mariage d'un cousin franchement ? Non ? Bon ben voilà ! Alors la question ne se posait pas ! A peine réveillé, il fila directement vers la douche, ben oui, sentir bon faisait partie des priorité non ? D'ailleurs, il passa une bonne demi-heure. Oui bon, il n'avait pas pour habitude de faire attention à son image, mais quand il était au milieu des Montgomery il faisait toujours tout pour apparaître au mieux. M'enfin bon...

Une fois lavé, il sortit de la salle de bain pour aller s'emparer des habits qu'il avait soigneusement posé sur son lit. Ben oui quoi ? Il était soigneux quand même notre petit Julien ! Il ne fallait pas non plus le prendre pour un non propre ! Imaginez, le pauvre ! Donc voilà ! Il avait opté pour une chemise blanche et une cravate noir, une veste et un pantalon de la même couleur. Les costard cravates, ce n'était pas trop pour lui, il n'était pas super à l'aise, mais il fallait se montrer présentable et ses parents avaient exigé la cravate. Donc... Il n'avait pas vraiment le choix d'une certaine manière n'est-ce pas ?

Julien n'avait pas vraiment été surpris que les Montgomery-White n'aient pas été invité, en même temps, ça aurait probablement plombé l'ambiance donc il était bien évident que ne pas les inviter avait été l'idée la plus brillante qu'ils aient pu avoir. Ben quoi ? C'était vrai non ? Ca aurait peut être fait scandale et à un mariage, c'était probablement ce qu'il y avait de mieux à éviter. M'enfin bon...

Lorsqu'il vit Victoria s'avançait vers lui, il ne put s'empêcher de sourire. Elle était la seule à venir lui parler depuis le début. Il s'ennuyait ? C'était totalement un euphémisme ! On en était au vin d'honneur et il s'ennuyait déjà. Assez dérangeant tout ça n'est-ce pas ?

- Si je m'amuse ? Si je puis me permettre Victoria, tu es la seule à être venue me parler alors... A ton avis ? J'en viens à me demander ce que je fais ici, dans cette famille par moment.

Opaline courrut alors vers les bras de Victoria qui l'attrapa et la porta. Si ça faisait un moment que le jeune Serdaigle ne l'avait pas vu ? Ca c'était bien vrai. Ca faisait bizarre même. Mais bon, qu'aurait-il pu dire à ce sujet hein ? Après tout, il ne faisait pas grand chose avec les Montgomery alors on ne pouvait pas lui en vouloir n'est-ce pas ?

- Oui c'est vrai que ça fait un moment. Mais elle est toujours aussi belle. Elle ressemblait déjà à... Euh... Désolée.

Il avait voulu dire leur mère mais se ravisait. Ben oui, le décès ne remontait pas à suffisamment de temps pour qu'en parler soit simple... Arf, mais quel boulet !

--[[ Robe ]]--

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Un mariage… Elle était invitée à un mariage !!! Ca pour de l’inattendu, c’était de l’inattendu… Keira avait vécu loin de tout pendant presque un an (bon d’accord côté perdu, on a vu pire que l’Amérique, mais sa vie était en Angleterre auparavant -et maintenant encore, d’ailleurs…-). Alors cette invitation avait été un baume pour son cœur brisé. Ô elle ne se réjouissait pas pour les mariés… Comme si l’amour existait ! Ils étaient bien naïfs d’oser y croire encore… ceci étant, la rousse resterait polie durant la cérémonie. Aussi désagréable puisse-t-elle être elle était assez respectueuse tout de même avec ses amis. La rousse savait que cette journée allait sans doute lui paraître bien longue, mais au moins pourrait-elle prendre l’air un moment, et ça c’était plutôt positif.

Keira avait fait ses débuts en tant que mannequin dès son retour des Amériques. La rousse avait du succès, ce qui était plutôt normal, lorsqu’on voyait les moyens draconiens que sa mère avait déployé pour la hisser en haut des podiums. Oui, mais ça elle s’en foutait. Ce qu’elle aurait aimé, c’était que sa fameuse mère s’intéresse à elle en tant que personne et pas comme simple modèle. Sauf que ça, ce n’était pas arrivé… Keira avait continué à se droguer, et un jour de défilé, juste après le final, elle avait sombré. Réveillée à l’hôpital, elle avait du encore une fois essuyé les reproches de sa mère. Mais cette fois, c’était fini. La rouquine avait pu partir et ne voulait à présent plus revoir ses parents. Elle vivait donc chez Shiro, son vieil ami japonais et se cachait parfois chez Erwan quand ses parents venaient chez le japonais. Bref, tout un petit train train qu’elle s’était confectionnée et qui lui convenait fort bien. Elle continuait à défiler puisqu’elle avait l’autorisation parentale signée pour l’année complète (bien fait maman, fallait y penser !) ce qui lui permettait de gagner assez d’argent pour s’entretenir comme bon lui semblait.

La rousse s’était achetée une robe blanche pour l’occasion, se doutant bien que son look habituel (à savoir quelque peu provoquant) risquait de lui attirer des regards noirs, ce dont elle préférait se passer pour le moment. Vêtue donc d’une robe bleu de mousseline d’un grand couturier (de toute façon elle n’a que des tenues de couturiers dans sa garde robe alors…), elle avait laissé ses cheveux roux détachés (pour une fois qu’elle pouvait les détacher pardi !). La jeune sorcière avait aussi prit un sac à main assorti à sa tenue (on est mannequin ou on ne l’est pas, hein ?) et elle avait ensuite enfilé des talons aiguilles. La jeune fille de 16 ans mesurant (san talon) un joli mètre soixante dix sept (et oui elle avait encore prit un centimètre dans l’année) en faisait à présent encore 6 de plus. Loin d’être complexée par sa taille, elle prit le bras de Nathanael alors qu’ils quittaient la demeure où vivaient à présent Opréa et Raphaël, heureux parents d’Erwan et Nathanael… Keira savait qu’Erwan n’aimait pas la savoir avec Nathanael, mais ça elle s’en foutait pas mal… Au contraire, ça l’amusait même beaucoup de le regarder bouillir de jalousie… c’était tellement facile !

La rouquine prit place à l’arrière du véhicule et observa le paysage défiler sous ses yeux… Pfff elle allait méchamment s’embêter (pour rester polie) à ce mariage >_<. Elle qui était persuadée que l’amour c’était du flanc, elle allait devoir supporter des regards emplis d’une tendresse qui était sans aucun doute factice… Olala, voilà qu’elle démoralisait… On ne se laisse pas couler, Keira, hop hop ! Sachant quel masque elle allait devoir enfiler, elle profita un instant encore du calme qui l’entourait pour se préparer au choc psychologique qui l’attendait.

Lorsque le véhicule s’arrêta, la rousse en descendit, souriant au père de Nathanael en guise de remerciement. Le regard du mannequin balaya l’assemblée. Beaucoup d’élèves de Poudlard étaient réunis ici… Logique en même temps… La sorcière glissa doucement dans la foule après avoir remercié de vive voix son chauffeur. Elle marchait en se tenant droite, les épaules bien dégagées et son regard scrutant chaque visage qui s’offrait à elle. Elle retrouva Andgy et Merryl, ses deux rockeuses préférées et reprit son jeu d’actrice là où elle l’avait laissé.

« Hé, les filles !!! »

Elle embrassa ses deux amies, et toutes trois assistèrent aux vœux de mariages. Andgy partit de son côté et la rousse marcha un instant avec Merryl. Keira ne se sentait vraiment pas à sa place ici… Comment dire… Tout était trop… différent de sa vision des choses. Bien qu’elle ait fait de gros progrès l’année passée avec tous ses soucis d’ordre psychologiques, elle restait très arrêtée sur certains points et là, elle avait un peu de mal à avaler la pilule… mais courage, elle s’en sortirait ! De nouveau seule, la lionne marchait lentement parmi les convives. Qui connaissait-elle ? Ils avaient tous tellement changés en un an… Et elle aussi par ailleurs… Elle se sentait quelque peu perdue et aurait aimé avoir Erwan ou Shiro à portée de main…

Se souvenant de celle qu’elle était jadis, elle s’obligea à faire un effort de prestance et rejoignit donc un groupe (composé d’une fille et d’un garçon -Victoria et Julien-) et les salua :

« Bonjour… Vous… êtes des amis d’Edward ? »

Ben quoi ? Faut bien commencer par quelque chose, non ?

Coiffure et Robe

Le mariage de Roze et Edward. Lorsque Juliet s'était imaginé cet événement, plusieurs mois plus tôt, quand Roze l'avait invitée (en tant que témoin, en plus, de quoi déstabiliser notre jeune fille !), elle était loin du compte... Très loin du compte. Peut-être pas sur la cérémonie en elle-même (quoique, notre petite n'avait jamais assisté à un mariage, alors son imagination s'en était donnée à coeur joie pour combler ce manque !), mais sur son état d'esprit.
Elle estimait que c'était un jour merveilleux pour son amie (puisque c'était ce qu'elle voulait, après tout), mais il tombait mal. Juliet n'était pas le témoin parfait, complètement dévoué au bonheur des mariés, car elle était encore trop perturbée par tout ce qui lui était arrivé lors de ces derniers mois. D'abord, son enfermement à l'infirmerie par les Carrow, accompagné de toutes les humiliations qu'ils lui avaient fait subir faute de pouvoir la torturer (Madame Pomfresh ayant fait exprès de la retenir à l'infirmerie pour "causes médicales") : la plus explicite avait été l'épisode où Amycus l'avait obligée à se raser la tête elle-même avec un rasoir datant du Moyen-Âge au moins (en exagérant à peine), notre petite avait fini avec un crâne totalement ensanglanté...
A présent, ses cheveux avaient un peu repoussé, mais ils étaient encore très courts et loin d'atteindre la longueur qu'ils avaient auparavant.
Heureusement qu'Elizabeth avait bravé tous les dangers pour venir l'enlever de cette prison (qui en était doublement une pour Juliet qui avait la phobie des lieux médicaux), mais il fallait bien avouer qu'après, vivre dans la Salle sur Demande n'était pas non plus de tout repos... Mais à la limite, cela avait été le plus "plaisant". Le pire... Le pire... avait été la mort de Dennis. Juliet ne l'avait appris qu'il y a quelques jours puisque le mariage se déroulait au début des vacances d'été. Elle n'arrivait pas à se remettre du choc. Ils avaient tellement joué à l'aventure, cela avait été tellement un jeu pour eux qu'il ne lui paraissait pas possible qu'il puisse mourir en vrai. En fait, c'était possible qu'elle n'ait toujours pas capté sa disparition. Peut-être ne s'en rendrait-elle vraiment compte qu'après les vacances, quand elle serait censée le retrouver à la rentrée. Mine de rien, tout ça la travaillait sérieusement. Mais l'enjeu de cette journée était de ne pas le montrer. Il fallait paraître le plus normal possible. Ne pas jouer au martyr (rien que cette idée lui faisait horreur de toute manière), ne pas se lamenter sur son sort (ce n'était pas son style non plus, remarque), et surtout, ne pas avoir un comportement qui pourrait dévoiler toutes les perturbations qui fusaient dans sa tête (ça, c'était le plus probable).

C'était la journée de Roze. Le plus beau jour de sa vie, certainement, vu tous les moyens qu'ils semblaient avoir déployés pour rendre la fête mémorable, alors pas question qu'elle ait une quelconque déception, par exemple en se sentant mal à propos de Juliet...
La petite avait donc tout mis en oeuvre pour que ce ne soit pas le cas, et pour cela, il fallait soigner les apparences. De toute façon, elle avait l'habitude, c'était ce qu'elle avait fait toute l'année (avant de péter le câble qui l'avait emmenée à l'infirmerie), elle avait passé son temps à essayer de cacher ce qu'il en était réellement. Elle prit donc toutes ses modestes économies pour acheter une robe qui serait un peu plus évoluée que ce qu'elle pouvait d'ordinaire se permettre de porter. Bon, certes, ce n'était pas non plus une robe ultra-chère et ultra-classe, mais si on connaît Juliet et ses moyens financiers, on se rend compte que ce qu'elle venait de faire était vraiment du luxe. Pour ses cheveux, elle ne pouvait hélas pas faire grand chose, ce qui dans un sens l'embêtait puisque c'était la marque physique de ce qui s'était passé pour elle ces derniers temps. Certes, elle aurait pu les allonger à l'aide d'un sort, mais déjà elle n'en avait pas le droit (étant mineure) et puis, elle n'en avait pas non plus l'envie, car elle devait aussi avouer que c'était bien pratique.

Notre petite fille avait encore abusé de la gentillesse de sa tante pour pouvoir faire preuve d'autorité aux yeux de ses parents, histoire de pouvoir assister au mariage, quand même. Heureusement qu'elle n'avait pas à garder les alliances, car elle n'était pas sûre de pouvoir porter une telle responsabilité. Elle savait que le fait d'être témoin était purement symbolique car sa signature n'apportait pas grand chose à l'acte officiel puisqu'elle était mineure, et cela la touchait encore plus... Elle ne voyait pas du tout en quoi elle méritait tout ça (comment se faisait-il que Roze n'ait pas peur que Juliet fasse une gaffe ?), mais ça lui faisait plaisir.
Elle était donc là à l'heure, attendant l'arrivée des mariés en essayant de ne penser qu'à cela. Il y avait du monde, beaucoup de monde... Et Juliet qui avait l'impression d'être trop voyante rien que par le fait d'avoir une robe qu'elle n'avait pas l'habitude de porter. Pourtant, elle n'avait pas de raisons de s'inquiéter, elle était quand même relativement plus discrète par rapport à certaines tenues beaucoup plus voyantes d'invités visiblement assez fortunés.

En se rendant compte de la famille du marié, elle sentit un léger malaise. Ils étaient si classes, si riches. Et ils devaient se demander quelle était cette clown que Roze avait choisi pour témoin. Enfin bref. Heureusement, celle-ci arriva assez vite, et gardant toute sa gentillesse naturelle, même dans une robe de mariée, elle se dirigea directement vers Juliet, ce qui émut notre petite. Fiouuu, trop d'émotions en si peu de temps !
Elle sut à peine quoi répondre à ces paroles qui paraissaient si sincères.

"Oh. Je... Tu es splendide." furent les seuls mots qu'elle parvint à prononcer.

Puis vint la cérémonie. Juliet était assez nerveuse. Elle se demandait ce qu'elle faisait là, au milieu de cette famille très classe (car finalement, la famille de Roze l'était tout autant), elle qui avait les cheveux très courts. Car pour une petite de 14 ans qui n'est pas un garçon manqué (au vu de la robe), cela peut paraître étrange, cela ne fait pas naturel. La petite ne savait pas si Roze leur avait parlé de son aventure, et elle ne voulait pas le savoir. Elle restait concentrée sur son rôle, à savoir signer quand c'était son tour. Il ne fallait surtout pas qu'elle se trompe.
Heureusement, elle faisait si attention que tout se passa comme il fallait, et elle réussit même à se détendre un peu plus pour la cérémonie à l'Eglise.

Ensuite, quand tout le monde se dirigea vers les lieux des festivités pour le vin d'honneur, Juliet se trouva un peu déstabilisée. Elle avait tellement concentré son attention sur la cérémonie en elle-même qu'elle n'avait pas réfléchi à ce qu'il se passerait après. Et en fait, c'était là qu'il fallait qu'elle fasse le plus attention. Pas de dérapage, pas de mini-crise, pas d'éléments qui pouvaient rappeler qu'elle avait été considérée comme une folle par le régime des Carrow. Il lui fallait donc trouver quelque chose pour s'occuper, vu qu'elle ne pouvait pas se réfugier auprès de Roze qui avait mille autres choses à faire, notamment faire le tour des invités.
Elle se dirigea donc très vite vers un serveur pour le forcer légèrement à la servir. Celui-ci parut un peu surpris (c'est quoi ces manières ? elle venait ici pour faire bombance ou quoi ?) mais ne dit rien et lui servit une coupe de champagne.
Humpf, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Juliet n'en avait - évidemment - jamais goûté. Elle porta la coupe à ses lèvres pour les y tremper. Mmh, c'était bon. Ce fut à ce moment-là que son regard se posa sur une tête qui lui était connue. Aaargh ! Nathanael McGowan ! Mon Dieuuu ! Le garçon qui s'était trouvé par sa faute à l'infirmerie... Pas bon, pas bon du tout ! Déjà parce que ça allait provoquer une remontée de souvenirs pas terribles pour la petite, et ensuite parce qu'elle ne tenait pas du tout à ce qu'il lui rappelle cet épisode.

Par peur qu'il ne la voit, la petite commença à tourner les talons et à se précipiter dans la direction opposée. Comme elle regardait ses pieds pour pas qu'il ne la reconnaisse (comme si c'était efficace...), elle rentra dans quelqu'un. Par on ne sait quel miracle, elle parvint à sauver la coupe. Par contre, elle faillit avoir une crise cardiaque en relevant les yeux pour voir de qui il s'agissait.
Un membre de la famille Montgomery. C'était certain, Juliet avait vu la jeune femme tout à l'heure sur le banc de la famille du marié. Oh mais nooon ! Même si cette jeune femme en aurait certainement rien à faire de cet épisode (car Juliet avait évité la catastrophe en sauvant la coupe de champagne), notre petite était totalement catastrophée à cause de cette paranoïa qu'elle traînait depuis le début de la journée : être le plus normal possible pour ne pas gâcher la journée de Roze.

"Ah mince.. heuu... pardon." dit-elle précipitamment en regardant de nouveau ses pieds.

C’est aujourd’hui que Roze se mariait à la mairie. Avec un Montgomery. Autant dire deux grandes familles.
Friedrich était déjà chez sa petite amie depuis déjà plusieurs semaines, et ça se passait à peu près bien. Il faisait son possible pour ne déranger personne et aider au mieux, mais les ratés n’étaient pas inévitables non plus. Mais dans l’ensemble ça allait à peu près. Puis Helena était heureuse, alors ça lui allait très bien.
Pour le mariage il n’avait pas pu faire de grande folie, son petit porte-monnaie n’avait pas réussi à se renflouer tout seul, mais il avait pensé à prendre un costume pour l’occasion dans sa valise, lorsqu’il était à Londres (période de transition entre l’école et son arrivée chez l’amour de sa vie, comprenez…). Bref, costume noir, chemise blanche, mouchoir blanc plié parfaitement dans la poche et cravate. Et voila. Pourquoi faire compliqué quand de toute façon, le simple fait beaucoup mieux ?
La question de savoir comment se rendre jusqu’en Allemagne ne s’était pas posée, la cheminée servirait de moyen de transport. « Tu es prête ? » toqua-t-il a la porte de la jeune fille. Trop bien élevé et collé aux principes, il n’aurait jamais ouvert la porte et encore moins mis un pied dans sa chambre tout seul. Docile, il l’attendait devant. Elle l’ouvrit enfin et sorti de là comme une jolie fleur qu’elle était. Et que si vous voulez son avis (pas objectif pour un sou), c’était la plus belle fleur qu’il avait jamais vue. D’abord soufflé, il avait failli croire à une hallucination, genre un rayon de soleil qui lui jouait dans l’œil, mais non, elle était réelle et bel et bien là devant lui. Il réussi à se reprendre après deux secondes d’hésitation et d’émerveillement, pour lui tendre sa main, un immense sourire radieux sur le visage, et l’inviter « Puis-je vous accompagner, charmante demoiselle ? » Qu’il pensa très fort que si ça ne tenait qu’à lui, la reine de la soirée c’était elle et pas la mariée. Après un baiser-main, ils arrivèrent devant la cheminée, et en jetant la poudre dans les flammes, il y pénétra en premier, histoire de l’accueillir à l’arrivée. Elle ne fut pas longue à le suivre. Une main dans les cheveux pour épousseter les cendres qui squattent et les voila arrivés au manoir de son oncle et sa tante.
C’est avec eux qu’ils arrivèrent à la mairie, Roze avait fait le chemin avec Fred et Serena déjà. Se mêlant aux autres invités, il n’oublia pas qu’il fallait qu’il remercie sa cousine de l’avoir invité. Après tout, elle aurait pu avoir une lubie et inviter ses parents plutôt que lui et Helena. Mais Roze était plus proche de lui qu’il ne voulait bien se l’imaginer. Après tout, c’est son exemple à elle qu’il avait suivi pour signifier à ses parents qu’il n’était plus d’accord. Comme elle circulait rapidement parmi la foule juste avant le grand moment, il ne s’imposa pas entre les autres, et se contenta d’un merci silencieux et d’un signe de main de loin. Elle avait certainement d’autres choses à dire à d’autres personnes, et si peu de temps à consacrer à chacun. Il trouverait un autre moment pour échanger quelques mots avec elle. Il ne quittait pas sa fleur à lui, certainement pas. Plutôt mourir que la lâcher. Puis la famille Mongtomery était effarante, c’est possible d’être autant sans se taper dessus ? Il avait déjà un peu de mal avec une sœur et deux cousines, à les voir si nombreux, il se demandait s’ils n’étaient pas tous à un cheveu de se sauter tous mutuellement dessus. Il y avait forcément des tensions, non ? Mais après tout ce n’était pas son affaire. Il chassa ces idées bizarres pour se concentrer sur le maire et Roze qui faisait des siennes. En même temps, il était impossible qu’elle fasse les choses normalement, c’était ça son charme à elle. Tout prenait des proportions qu’il trouvait touchantes à chaque fois. Et ce jour-ci, sa cérémonie, c’était la cerise sur le gâteau. Au moins, lorsqu’elle était là, on était sûr de passer un bon moment. D’après lui. Toujours l’avis pas objectif. Mais comme d’habitude, il ne l’aura pas dit tout fort, jamais.

Dans la foule il avait aperçu pas mal de tête connues ou moins connues. Certains qu’il savait d’avance qu’il éviterait de se retrouver devant eux sans précautions, genre McGowan, pour ne nommer que lui. Avec de la chance, il n’aurait même pas l’occasion de l’approcher de trop près. Même son père avait l’air impitoyable. Heureusement, les mariages étaient des jours de trêve pas vrai ? Tiens d’ailleurs, est-ce qu’il trouverait un jour une fille aussi imposante que lui ? (Ndla : s’il savait… Rolling Eyes

)

Il secoua la tête pour chasser toutes ces mauvaises pensées. Non décidément il ne pouvait pas se permettre d’être aussi négatif un jour pareil. Par respect pour sa cousine, il se devait de rester positif, peut-être éventuellement neutre. Et il ne chercherait certainement pas à se faire remarquer.
Tiens, en parlant de remarquer, c’est sa sœur qu’il n’avait pas vue. Pourtant elle était là. Serena était bien visible, facile. Comment la louper ? En fait, il repéra d’abord Vincent, avec une fille en rouge. Il dû y regarder à deux fois avant de reconnaitre sa sœur. Ca la changeait d’être en robe. Puis si elle faisait l’effort d’avoir l’air d’une fille plus souvent, ça terminerait peut-être bien par déteindre sur son comportement, et ça ne serait pas un mal… Si ? Enfin, il se ferait son opinion plus tard sur l’attitude de sa sœur, il faudrait au minimum qu’il aille lui faire un compliment. Il était pas chien au point d’aller se moquer d’elle, parce que d’une il en était incapable, et de deux, il pensait bien qu’il ne pourrait pas l’éviter toute la journée, elle. Ils termineraient par échanger quelques mots, c’était obligé, alors autant qu’il soit gentil au maximum. Faire des efforts, il savait faire, être gentil il savait faire aussi. Complimenter sa sœur, qui jouait les filles, il fallait quand même qu’il s’y prépare, et c’est pour ça qu’il avait vidé sa coupe de champagne d’un trait, limite sans s’en rendre compte.

Si parce que ce qu’on ne vous a pas dit, c’est qu’il avait réfléchit tout ça en à peine une minute, lors du chemin entre la mairie et la salle où le vin d’honneur était servit. Et lorsqu’on lui avait présenté une coupe de champagne en arrivant à la salle, il l’avait vidée comme ça, hop ! Heureusement que c’était du champagne. Ou pas. Il savait bien qu’il devrait y aller mollo, ça serait bête de terminer saoul. Donc la prochaine coupe de champagne qu’on lui apporte, il ne la boirait qu’au goute à goute.

Mais revenons-en à l’extérieur !

A l’extérieur, il était tout à fait normal, et même pire que normal, il était lui plus que jamais. Lors de la cérémonie, il n’avait pas lâché Helena. Enfin sa main… La main d’Helena. Dans la sienne. Et lorsque les mariés avaient échangé leur baiser, il n’avait pas pu s’empêcher de verser une larme (et oui, on est fleur bleue ou on ne l’est pas !) qu’il avait vite faite passer sur sa main libre. Il avait échangé quelques regards avec elle, mais il avait été parfaitement incapable de prononcer un mot. Il était trop intimidé pour ça. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il était convié à une grande fête pleine de monde. Mais les fois d’avant, il y avait ses parents pour jouer les ambassadeurs, lui permettant de jouer la tapisserie, et puis il n’était pas accompagné par une fille d’habitude. Enfin si, une fois ça avait dû être Ute justement. Mais là rien à voir, non seulement il n’avait pas envie de la fuir, mais surtout il ne voulait pas la lâcher, trop peur qu’on lui subtilise lorsqu’il aurait les yeux tournés ailleurs. Puis voir la famille Montgomery ainsi, y’avait pas d’autre mot, ça l’intimidait. Il apprendrait certainement à la connaitre, oui. D’ailleurs, pourquoi ne pas commencer par Edward, maintenant que lui et Roze faisaient le lien entre les deux ?

« J’aimerai profiter de ce moment pour aller parler un peu à Roze, tu m’accompagnes ? » demanda-t-il à sa cavalière. Pour se faire, il lui avait proposé son bras, en charmant garçon qu’il était (Ndla : sisi il est charmant ! *killeur-eyes* *paaf* )
Ils slalomèrent ainsi dans la foule jusqu’à se présenter devant les jeunes mariés. « Liebe Roze… » Commença-t-il, carrément content de pouvoir enfin lui parler. Il aurait bien continue en allemand, mais il s’adressait aussi à Edward, alors il devait toujours utiliser l’anglais. Dommage, pour une fois qu’il aurait pu se dégourdir un peu dans sa langue maternelle. Il fit une belle bise sur la joue de sa toute petite cousine, et présenta sa main à Edward pour la lui serrer. « Je suis tellement heureux pour vous deux. Mes félicitations et tous mes meilleurs vœux surtout. » Simple, mais le cœur y était, c’était facile de le voir, Fried était plutôt réservé et timide, mais au moins quand il était sincère, ça sautait aux yeux. « Ah Roze. Vielen dank, dass du mir eingeladet hast, da du weisst für meinen Eltern und mich. Vielen lieben dank, liebe Kousine. So einen Herz hast du.* » Oui bon d’accord, cette partie de phrase, il n’y avait que Roze qui était censée la comprendre. Elle expliquerait peut-être, certainement même, plus tard à son mari, mais il ne souhaitait pas faire étalage non plus de ses élucubrations personnelles. Après tout c’était juste un souci du côté Maiden, et ça ne devait pas remonter lors de cette journée. Mais au moins, ça le confortait lui dans ses choix, et savoir que même sa cousine était de son côté l'aidait à supporter sa révolution.

*Ah Roze. Merci beaucoup de m’avoir invité, comme tu sais pour moi et mes parents. Mille mercis, ma chère cousine. Tu as un cœur en or.

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