Les 30 baisers d'Elania Taylor

« Elania tu vas être en retard ! »

La dite jeune fille était actuellement en train de se battre avec sa chaussure, une nouvelle paire qu'on lui avait acheté pour son anniversaire et qu'elle n'avait encore jamais mise parce qu'elle voulait les garder pour cette journée. Elle avait toujours trouvé que si elle débarquait mal vêtue, le jour de la rentrée, ça allait lui pourrir toute son année ! Bizarre hein ? Mais en tout cas, à cause de ça, elle arrivait toujours juste à la garde, mais au moins, elle était toujours impeccable.

Une fois ses chaussures mises, elle descendit en hâte. Sa mère avait déjà pris la peine de rétrécir ses bagages pour un transport plus efficace. Attention à ne pas croire que la jeune fille soit superficielle au point de prendre 36 valises hein ! Parce que ce n'était pas mais alors pas du tout le cas. Même si elle faisait attention à elle, parce qu'elle était une fille et que c'était comme ça qu'elle trouvait que les filles devaient être, elle n'était pas du tout superficielle ! Ou en tout cas, pas totalement. De toute manière, c'était chacun sa vision des choses.

Bon et bien maintenant, il était grand temps de se bouger, sinon, elle allait réellement rater le train. Ce qui serait alors un très gros problème. Mais bon, il ne fallait pas non plus penser qu'elle était si en retard que ça. N'oublions donc surtout pas que sa mère avait la capacité de transplaner. Enfin bref, voilà maintenant, elle était prête, et il n'y avait plus qu'à y aller ! Sa mère lui sourit, tendit la main vers elle et attendit qu'elle la lui attrape pour e décider à filer. Elania s'étira doucement et finit par attraper la main de sa mère. La seconde suivante, il n'y avait plus personne à l'intérieur de la maison.

A la seconde où elles disparaissaient de l'intérieur de la maison, elles apparaissaient dans une ruelle un peu à l'écart où on ne voyait jamais personne dans cette rue et tant mieux d'ailleurs. Sinon, de nombreux sorciers auraient eu des problèmes. Mais ce n'était pas le cas, fort heureusement, alors il n'était pas nécessaire d'y penser. Une fois dans la ruelle, la mère d'Elania redonna aux valises de sa filles leurs tailles originales et elles filèrent ensemble vers la gare, toutes deux tenant une valise. Et oui, elle n'en avait que deux ! Incroyable n'est-ce pas ?! Ainsi que son sac en bandoulière mais ce n'était qu'un simple détail, bien sûr...

« Je ne peux pas rester ma chérie... »
« Oui je sais, en plus t'es déjà en retard au boulot ! T'inquiètes pas, ça va aller ! »

Un délicat baiser sur la joue de sa fille et elles se séparèrent. Sa mère fila et elle, elle se dirigea vers le quai 9 ¾ où elle retrouva des amis à elle et où son regard se posa sur Kaïn Haner. Il était plus loin mais il la vit et se mit à lui sourire, en y ajoutant alors un petit signe de main pour la saluer. Elle s'avança vers lui, s'excusant un instant auprès de ses amis, histoire de le voir un peu, parce qu'il ne restait jamais avec elle dans les wagons, il voulait toujours rester avec ses amis et elle pouvait parfaitement comprendre ça. Elle arriva à sa hauteur, mais alors qu'elle allait mettre sa main sur son épaule, elle perdit l'équilibre et elle toma. Le jeune Serpentard rattrapa la jeune fille de quinze ans de justesse, ce fut vraiment mais alors vraiment tout juste !

« Oh oui Taylor, tombe moi dans les bras ! »
« Oh tais toi.. »

Elle sourit doucement et posa ses lèvres sur les siennes. Elle sortait avec lui depuis une semaine. Elle sentait que pour lui, ce n'était pas la relation la plus sérieuse bien sûr. Kaïn était loin d'être la personne la plus stable au niveau des relations qui soit. Alors elle n'avait pas beaucoup d'espoir. Et elle n'était même pas sûre de l'aimer elle-même. Mais c'était simple au moins entre eux, et c'était ça qui comptait ! Pour le moment en tout cas, mais c'était déjà pas mal. Il l'embrassa une dernière fois et ils se séparèrent alors que leur échange fut bref et cela, afin qu'ils puissent aller dans deux compartiments différents.

Bien sûr, après, Elania avait beau dire que sa relation avec Kaïn suffisait mais ce n'était pas totalement le cas. La jeune fille se permettait encore de croire au prince charmant. Elle voulait parfois crier à Kaïn « Regarde moi ! », alors qu'il en regardait une autre de son côté... Mais à vouloir sortir avec un coureur de jupon, elle ne pouvait pas espérer grand chose, même si elle ne pouvait pas toujours s'en empêcher bien sûr. Enfin bon, il ne servait à rien de continuer à penser comme ça. Elania Tyalor était une personne forte, pleine de coeur et que l'on pouvait souvent voir comme froide et distance. Mais elle était libre de prendre les décisions qu'elle voulait. Sortir avec Kaïn était un choix vraiment difficile. Mais après tout, c'était le sien. Et elle n'avait que quine ans de toute manière, elle avait un âge à pouvoir faire des erreurs. Après tout, elle avait toute la vie devant elle encore... N'est-ce pas ?

« Je vais être en retard en cours tu sais ? »
« Encore quelques minutes Elania ! »

Elania et Kaïn étaient dans la salle commune des Serpentard, lui assis sur le fauteuil, et elle, assise sur lui. A s'embrasser encore et encore, le temps s'était doucement mis à s'écouler plus vite et au final et bien oui, les cours s'étaient rapprochés. Peut être que Kaïn n'avait pas cours mais elle, oui ! Et elle n'allait quand même pas se mettre à sécher les cours juste pour rester avec lui, et cela, quoi qu'il dise. Quoique... Ca dépendait aussi de sa façon de le faire parce qu'il savait drôlement y faire dans les répliques qui incitent à faire ce qu'il veut qu'on fasse. C'était son pouvoir de séduction qui faisait ça aussi. Il était doué et c'était une chose que beaucoup de monde savait après tout. Trop de monde aussi mais c'était comme ça que c'était et on était bien sûr obligé de faire avec. Surtout Elania puisqu'elle avait déjà de sortir avec lui en faite.

Un dernier baiser et il était maintenant tant de filer. Elle se redressa, un sourire sur les lèvres. En plus, il fallait encore qu'elle monte dans sa chambre, et qu'elle fasse son sac. Certes, ce n'était pas le genre de chose qui prenait le plus de temps, mais il fallait quand même se bouger, bien sûr. Mais difficile de laisser seul un garçon comme lui. Un nouveau sourire et déjà, ses lèvres se posent à nouveau sur les siennes. A croire que la volonté ne pouvait pas être suffisamment forte. En même temps, c'était carrément possible. Bien sûr. Un dernier baiser et déjà, elle file. Elle se dirige vers la chambre, doucement, et se mit à préparer un sac. En cinq minutes, ce fut fait mais puisqu'elle était déjà en retard, ça rendait les choses plus compliquées bien sûr. Une fois le sac fait, elle le glissa sur son épaule et elle fila.

Kaïn n'était déjà plus sur le fauteuil mais il n'avait jamais été doué pour rester en place de toute manière. Elle regarda un instant la place vide où il s'était trouvé un peu plus tôt. Mais son regard se détacha bien vite de l'objet et elle sortit de la salle commune des verts et argents. Et puisque maintenant, elle était dans le couloir des cachots, elle décida de partie en courant pour ne pas avoir plus de retard qu'elle n'en avait déjà. Ce qui n'était pas une chose non négligeable lorsqu'on prenait en compte le fait qu'elle n'aimait pas vraiment être en retard. Mais contre des baisers, elle pouvait bien faire un effort.

Lancée dans une course folle, elle espérait sincèrement qu'elle ne serait pas tant en retard que ça. Et cela, même si elle n'y croyait pas trop, bien entendu. Mais bon, dans tous les cas maintenant, elle allait faire perdre des points à sa maison. C'était les préfet qui allaient râler ! Mais vu qu'elle sortait avec Kaïn, ça ne devait plus vraiment les choquer. Non ?

Mais alors qu'elle était en train de courir, ses jambes ne semblèrent plus être en mesure de la porter et elle tomba. Elle eut tout juste le temps de mettre les bras en avant afin de ne pas se cogner la tête aussi. Ce qui aurait pu donner quelque chose de bien grave. Mais fort heureusement, ici, elle ne se retrouva qu'avec une douleur dans les bras. A croire qu'elle ne tenait plus beaucoup debout en ce moment. Une maladresse passagère probablement. Même si ça allait devenir plutôt bizarre quand même. Elle se redressa avec une certaine difficulté. Voilà qu'elle allait ajouté du retard à son temps. Là, à coup sûr, elle allait avoir un devoir à faire.

« Tu devrais aller à l'infirmerie je pense ».

Elle était sur le point de se remettre à courir quand la voix masculine l'avait interpelée. Surprise, elle se tourna vers lui et fit face à un Serdaigle. Son nom lui échappait mais si elle ne se trompait pas, il avait le même âge qu'elle. Mais puisqu'elle ne connaissait pas son nom, ça voulait bien dire qu'il n'avait pas à lui dire quel comportement adapter. Elle était suffisamment en retard pour ne pas avoir à s'infliger une visite inutile à l'infirmerie !

« Pourquoi faire, j'ai une tête à aller mal ? »
« Non c'est vrai, ta tête n'a rien. Mais moi je te parle de ton bras droit qui lui, n'a pas l'air d'aller si bien que ça »

Sur le coup, elle ne comprit pas. Mais peut être que le simple fait qu'il dise ça lui fit réaliser qu'elle avait en effet une certaine douleur dans le bras. En tombant, elle s'était légèrement ouverte au niveau du coude. Cela ne semblait pas être si grave que ça mais il avait raison. Il était préférable de se faire soigner. Au moins, maintenant, elle avait une bonne excuse pour ne pas être allé en cours ! Non ?

« Ouais, t'as raison. Allez à plus »

Comme quoi, vouloir se dépêcher pour aller en cours n'était pas ce qu'y avait de plus glorieux à faire mais au moins, maintenant, elle avait une excuse !

Qui était-il ? Et à qui pouvait bien appartenir ce regard si inquiet. Aussi bizarre que cela puisse paraître, rares étaient les personnes qui n'étaient pas à Serpentard et qui avaient un regard inquiet sur un vert, la maison des froids ne devait pas donner l'impression d'avoir des membres avec un coeur peut être ? Chose stupide puisqu'ils étaient humains ! Mais à cause de certains d'entre eux, on pouvait comprendre que la question puisse se poser. Mais Elania était humaine et elle avait aussi un coeur, chose à ne surtout pas oublier, bien entendu. Mais c'était ainsi, alors on ne pouvait rien changer à ça. Tout ça pour dire que le regard inquiet qu'il lui avait lancé avait été très surprenant ! Et puis ses yeux étaient fascinants, bleus avec ce délicieux reflets gris qui pétillaient.

Mais que l'on soit bien d'accord, il n'y avait qu'un regard qui était capable de faire tourner bien des têtes et celui à qui ce regard appartenait le savait très bien. C'était bien ça le problème. Le bleu le plus pur avait été donné à un serpent. Et il savait s'en servir en plus de ça. Tel un caméléon, il pouvait se faire passer pour le plus sage des anges et tromper tout le monde. Elania était tombée dans le piège oui. Mais pour autant, elle n'en restait pas moins consciente de tout ça. Et c'était ça justement qui pouvait rendre les choses si bizarres. Elle avait conscience d'être manipulée même si le mot pouvait être un peu dur dit comme ça bien sûr. Mais en tout cas, elle le savait. Qui sait, elle serait peut être suffisamment rapide pour le quitter en premier ? Pour le moment, en tout cas, ils étaient bien. Et il ne semblait pas encore trouvé une nouvelle cible. C'était toujours ça. Dans un sens en tout cas.

Et malgré les très beaux yeux de Kaïn, les plus beaux de tout Poudlard probablement, ce n'était pas son regard qui la hantait là, tout de suite. C'était très étrange, si on y songeait. Parce qu'il n'avait rien dit de particulier et en plus, elle lui avait carrément mal répondu. Mais bon, il ne fallait pas trop y penser non plus. Elle ne connaissait même pas son nom en plus !

« Tiens, on tiens mieux sur ses jambes aujourd'hui ? »

A nouveau cette voix. Aussitôt bien sûr, elle se retourna. C'était lui, bien sûr. A croire qu'à chaque fois qu'elle le verrait, il serait imprévisible. Un sourire en coin se glissa sur ses lèvres alors qu'elle passait doucement une main dans ses cheveux.

 « Oui, comme tu peux le voix, je ne passe pas ma vie sur le sol »

Il se mit à sourire et elle se mit à trouver que son sourire était vraiment beau, doux et pourtant simple. Un très beau sourire sincère. De ce genre à vraiment être très rare, forcément. Donc c'était pour ça que la jeune Serpentard trouvait ce sourire si beau et si touchant. Mais pour autant, cela n'expliquait pas forcément la puissance de son regard sur lui. Et lui même, il semblait assez surpris de la voir le dévisager ainsi. Mais il ne dis rien, prenant tout de même une moue assez gêné.

 « Tant mieux alors, il serait dommage que tu sois plus blessée que tu ne l'as déjà été, tu ne crois pas ? »

Il s'approcha un peu plus d'elle et posa sa main sur la bande qui lui couvrait le coude. Elle lui sourit à son tour et d'un seul coup, on aurait aussi pu se mettre à songer à un stupide film à l'eau de rose et tout ça, mais ce n'était qu'un détail bien sûr ! Et en plus de ça, il n'y avait pas la moindre trace d'amour entre eux, pas d'attirance non plus. Pas vrai ?

 « Elania, qu'est-ce que tu fous ?! »

Aussitôt, le Serdaigle lui lâcha le bras et se mit doucement à s'éloigner. C'était la voix de Kaïn qui s'était faite entendre. Il semblait jaloux, mais ça avait quand même un petit quelque chose de bizarre tout ça. Il continua de regarder l'autre garçon jusqu'à ce qu'il ne le voit plus.

 « C'était qui ce gars ? Qu'est-ce qu'il te voulait ? »

C'était assez bizarre de le voir comme ça, le genre de comportement auquel on ne s'attendait pas vraiment mais c'était touchant ! Même si Elania ne parvenait pas à comprendre cette jalousie qui ne s'arrêtait pas mais qui n'avait jamais montré le bout de son nez auparavant !

 « Aucune idée. Un Serdaigle de mon âge il me semble. Pourquoi ? »
 « Parce que t'es à moi ! Tu le sais hein ? »

C'était encore plus bizarre de l'entendre dire ça alors que lui-même allait probablement bientôt la laisser tomber. Mais alors que le regard d'Elania se glissait dans le sien, elle ne pouvait pas s'empêcher de le croire bien sûr. C'était le pouvoir de son bleu le plus pur mais le plus traître aussi. Un sourire sur les lèvres, elle se colla à lui et posa ses lèvres sur les siennes pour un tendre et doux baiser. Avait-il toujours le dernier mot ?