La seule qui me reste c'est toi [PV]

L’infirmerie, encore l’infirmerie, toujours l’infirmerie… Non mais… Pourquoi cela tombait-il toujours sur elle ? Quand elle s’éveilla, la première chose qu’elle vit ce fut le lieu, ensuite, tout lui revint en mémoire. Vincent, Adrien… Tout… Dieu seul sait pourtant combien elle aurait aimé oublier. Cette fois c’était bien fini, tous ses espoirs étaient réduit à néant, elle avait fait tout ça… pour rien. Ou alors, elle n’en avait pas fait assez, qu’en savait-elle ? Ce n’était plus vraiment le moment de se poser des questions. C’était futile. Les larmes lui montèrent à nouveau aux yeux et quand elle porta les mains à son visage, elle vit quelqu’un entrer dans son champ de vision. Ophélia…

« Ô mon dieu… Ophy… » Murmura la jeune allemande en tendant un bras vers sa meilleure amie. « Ce n’était pas un cauchemar cette fois, c’était bien réel. Tout était vrai. C’est… fini. » Elle parlait de manière incohérente, consciente de ce fait mais incapable de le résoudre. La tristesse la dominait tout entière. « C’est fini… avant même d’avoir commencé. » Elle luttait intérieurement contre ce sentiment grandissant de désespoir. Cela ne menait à rien, à rien du tout. Après tout, c’était sûrement mieux comme ça. Il s’en fichait sûrement maintenant qu’elle retourne en Allemagne, tout deviendrait plus facile, plus simple… Pourtant, quand elle s’était promis d’être la seule à souffrir, elle n’imaginait pas que ça ferait si mal. C’était sans doute la surprise, oui, elle avait juste eu un choc parce qu’elle ne s’y attendait pas, pas aussi vite, pas aussi brusquement… Mais elle s’habituerait, Marie ne serait qu’un parasite, une nouvelle donne dans le jeu. Cela ne faisait rien, rien du tout. Elle pouvait survivre à ça.

« Tout va bien. » Finit-elle par dire la première angoisse du réveil passée. Elle était une Gryffondor, elle ne se laisserait pas abattre, pas encore, pas tout de suite. Ce n’était pas le moment. Mais qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir sortir comme mensonge à Vincent pour expliquer sa crise de la veille ? Se redressant et s’adossant aux dossiers non sans une certaine difficulté, elle reposa son regard azur sur son amie. Heureusement qu’elle était là, cela faisait au moins quelqu’un de stable à ses côtés…

« Qu’est-ce… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire maintenant ? » Cela ne servait plus à grand chose de chercher à rendre Vincent le plus heureux possible puisque bah… ce n’était plus vraiment son rôel attitré. Maintenant elle supposait qu’elle devait juste heu… éviter de le rendre malheureux. Elle ne savait plus, tout était allé bien trop vite. Elle aurait tellement aimé qu’il attende encore un peu, quand elle serait partie… Mais il était évident que ne partageant pas ses sentiments, il n’avait pas pensé ainsi. Il prouvait seulement une fois de plus que c’était elle qui pensait le plus à lui, et pas l’inverse. A cette idée, elle porta la main à sa gourmette et retint un nouveau sanglot.

Si c’était ça l’amour… alors elle s’en passerait volontiers.

Lorsqu'elle les avait aperçus dans la salle de répétition de Sterne, Ophélia n'en avait tout simplement pas cru ses yeux. D'un côté, il fallait bien reconnaître que c'était l'une des dernières choses à laquelle elle aurait pu s'attendre. Fredericke et Adrien... Vraiment c'était... surprenant, et même plus encore ! Cela ne dérangeait pas du tout Ophélia, bien au contraire, mais il fallait tout de même reconnaître que la surprise était de taille. Toutefois, d'après l'état dans lequel elle avait vu sa meilleure amie, notre jeune Poufsouffle ne serait absolument pas étonnée que la situation ait un lien plus ou moins direct avec Vincent. Adrien ne l'aurait jamais faite pleurer, c'était évident. Il était beaucoup trop gentil pour ça. Mais Vincent... ça n'aurait pas été la première que Fredericke aurait été mal par sa faute. Surtout que l'évanouissement de la Rouge et Or s'était produit alors que celui-ci était près d'elle. Mais qu'avait-il bien pu faire encore ? Il n'était pas conscient que la Rouge et Or était fragile ? Si ça continuait, Ophélia ne tarderait pas à être convaincue par les paroles de Tobias... Au départ, elle avait un peu cru qu'il exagérait, mais plus le temps passait et plus elle revoyait ses impressions. La jeune Poufsouffle ne portait jamais de jugement hâtif sur les autres, et elle préférait toujours voir les choses par elle-même, mais là c'était tout de même de pire en pire... Et puis il ne s'agissait de sa meilleure amie, en plus !

Quoi qu'il en soit, Ophélia serait toujours là pour Fredericke, et ce peu importe la situation. C'était par ailleurs la raison pour laquelle elle s'était rendue à l'infirmerie et avait attendu que sa meilleure amie se réveille. Elle était patiemment, assise sur l'une des chaises, et après quelques minutes elle vit la jeune Rouge et Or s'agiter un peu. Elle comprit à cet instant qu'elle s'était réveillée, et se leva alors avant de s'approcher d'elle, lui faisant un sourire. Mais celui-ci s'effaça bien vite lorsqu'elle vit la peine de son amie. Sans attendre Ophélia attrapa sa main, comme pour lui montrer qu'elle la soutiendrait, et elle s'asseya ensuite sur le bord de son lit. Elle frotta chaleureusement le bras de son amie avant de prendre la parole.

- Courage, Fredericke... Ne t'en fais pas, ça va s'arranger...

Toutefois, il fallait néanmoins reconnaître que la Poufsouffle ne savait pas avec exactitude ce qui s'était passé pour que sa meilleure amie se retrouve dans un tel état. Elle n'avait pas osé demander à Adrien, et ainsi elle ne restait que sur des suppositions qui, cependant, étaient à peu près justes. Et les paroles de son amie ne firent que la conforter. Il n'y avait vraiment que le Serpentard pour que son amie aille si mal, c'était pas possible... Mais ce n'était pas pour autant qu'elle était au courant de tout, alors, avec un sourire qui se voulait réconfortant, elle demanda :

- Fredericke... Est-ce que tu pourrais m'expliquer exactement ce qu'il s'est passé ? Enfin... si c'est trop dur ne t'en fais pas, ce n'est pas grave...

Avec Vincent, Ophélia savait qu'elle pouvait s'attendre à à peu près tout, et c'était bien ça qui l'inquiétait. La benjamine des MacMillan n'était absolument pas d'une nature à être en froid avec les gens, bien loin de là, d'ailleurs mais elle commençait vraiment à ne plus savoir quoi penser sur Vincent. Qu'il ne voit pas que Fredericke tenait énormément à lui était une chose, mais lui faire de la peine ( consciemment ou non ) en était une autre...

- Et bien..., commença-t-elle hésitante. Essaye de l'ignorer, Fredericke. Et puis il ne faut pas que tu restes sans rien faire, d'accord ? Il faut absolument t'aérer l'esprit aussi souvent que possible !

En réalité, et pour être parfaitement franche avec elle-même, Ophélia devait bien s'avouer qu'elle ne savait pas exactement ce que pourrait faire Fredericke. Elle savait que Vincent avait une place extrêmement importante dans sa vie, et aussi qu'elle ne pourrait pas l'oublier comme ça. Mais tout du moins elle essayerait toujours de faire de son mieux pour remonter le moral de sa meilleure amie.

Fredericke avait la gorge sèche. Heureusement, elle repéra assez vite un verre d’eau à son chevet. Elle le but immédiatement. Elle s’était évanouie par fatigue et par déshydratation, pas à cause de sa maladie. Elle le sentait et cela la rassura. Si elle était dans un état physique correct, elle serait plus à même de cacher ses sentiments à Vincent. D’ailleurs, Ophélia lui demandait ce qui s’était passé et les épaules de la petite Gryffondor tremblèrent de manière perceptible. Elle avait mal rien que d’y penser mais il fallait qu’elle s’y habitue. Cette… situation… elle devait l’accepter, sinon elle perdrait Vincent comme ami et ça, c’était tout simplement impossible. Sa douleur ne devait pas prendre le pas sur sa raison. Elle avait des priorités, rester avec Vincent à Poudlard en était une. Elle ne devait jamais, à aucun instant, le perdre de vu. Si elle se laissait aller au chagrin et à l’affliction, s’en serait terminé. C’est pourquoi elle parvint à répondre d’une voix calme à Ophélia bien que ses yeux trahissait sa détresse. Mais devant Ophélia, elle pouvait le montrer, sa meilleure amie comprendrait.

« Vincent sort avec… Marie. Il… Il ne m’aime pas. » S’il y avait eut besoin d’une preuve, celle-ci était irréfutable. Elle ne pensait toutefois pas que ça changeait quelque chose à sa relation avec elle, cela brisait seulement tout ses espoirs qu’un jour il la remarque… et qu’il lui rende ses sentiments. La partie raisonnable de son être pensait ainsi, elle prenait peu à peu le contrôle à mesure que Fred’ se sentait plus éveillée, mais le petit démon en elle lui soufflait toujours qu’il n’avait plus besoin d’elle, qu’il ne l’aimait plus du tout… Il ne fallait pas qu’elle écoute cette voix, ce n’était pas digne d’elle. Il était normal qu’elle soit malheureuse mais elle ne devait pas sombrer dans le désespoir. Courageuse petite Gryffondor, elle releva le buste et essuya ses larmes d’un revers de main. Oui, il n’avait peut-être plus autant besoin d’elle mais la rupture entre eux ne devait pas être trop violente, sinon il se rendrait compte de quelque chose. Tant qu’il ne lui dirait pas qu’il n’avait plus besoin d’elle, elle resterait à ses côtés pour lui… et peu importait qu’elle se cantonnât au rôle de meilleure amie, son amour était pur et il était sincère. Cette idée la réconforta. Mieux vaut le sacrifice que l’abattement.

« J’ai voulu me consoler… avec Adrien. Mais… c’était trop frais alors ça n’a pas marché. Enfin, si, ça… » Elle tentait de trouver les mots pour expliquer ce qu’elle avait ressenti, c’était difficile, mais parler de ce moment était moins dur que d’évoquer Vincent et sa vipère. « Ça m’a aidé parce que même si ce n’était pas de l’amour, Adrien m’aime beaucoup et je le sentais physiquement… c’était ce qu’il me fallait. Une preuve tangible que j’avais encore une raison d’exister. Que je pouvais plaire aussi… Mais ça ne m’a pas consolé. » Elle ajouta ensuite d’une toute petite voix. « Elle est tellement… féminine… tellement… différente de moi… je n’ai aucune chance de lutter. » En réalité, à bien y regarder, Marie n’était pas si différente que ça d’elle-même. Physiquement, Marie était plus petite mais elles étaient toutes les deux blondes aux yeux bleus, assez menues aussi. Moralement, elles étaient nobles, elles avaient donc des manières et ne manquaient pas d’aplomb. mais ce que Fredericke voyait c’est qu’elle était à Serpentard et qu’elle était une vraie fille… pas une Gryffondor garçon manqué.

« Je ne peux pas l’ignorer, si j’en étais capable, cela ferait longtemps que j’aurais arrêté de soupirer après lui… » Sa réponse avait été dites d’une voix sèche, beaucoup plus froide et amère que ce qu’elle avait voulu… mais elle retenait ses larmes et rien que pour ça, elle ne pouvait pas contrôler ses intonations. « Je suis condamnée à jouer les seconds rôles… » Ce qui, en revanche, ne l’empêchait pas forcément de s’aérer l’esprit, ce qu’elle ferait facilement puisque Vincent l’avait abandonné… il arrêterait sûrement de surveiller le moindre de ses faits et gestes par la même occasion.

Ophélia attendit un instant que Fredericke lui explique les choses telles qu'elles étaient vraiment. Elle n'était absolument pas pressée, et ainsi elle laissa tout son temps à sa meilleure amie, afin que celle-ci parvienne à lui dire ce qu'elle avait sur le coeur. Elle devait être épuisée, c'était évident, alors il était inutile de la bousculer. Par ailleurs, dès que notre jeune Poufsouffle lui demanda, elle vit les épaules de sa meilleure trembler, ce qui ne la rassura absolument pas. Elle attendit toutefois, dans l'incertitude de ce que Fredericke allait lui dire, et lorsqu'elle entendit ce que cette dernière lui expliquait, elle fut tellement surprise qu'elle ne su réellement quoi dire sur le moment. Vincent sortait avec Marie ? Marie de Liechtenstein ? Mais... d'accord. Maintenant, Ophélia comprenait mieux. Mais en revanche, il ne fallait absolument pas que Fredericke pense que Vincent ne l'aimait pas, bien au contraire, même si c'était souvent très compliqué et même pas vraiment évident... Toutefois, notre petite MacMillan n'osait rien dire. Au fond, elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Elle aurait voulu lui dire qu'il ne fallait pas qu'elle pense ainsi, que Vincent l'aimait ( même si c'était d'une autre façon ) et que c'était indéniable, mais au fond, à quoi cela aurait-il servi ? Elle ne voulait pas que Fredericke ait de la peine, et elle pensa que si elle avait prononcé ces quelques paroles, celles-ci l'auraient peut-être un peu peinée.

Elle la laissa alors continuer son récit, l'écoutant attentivement. Frederique lui expliqua tout, en commençant par Adrien, avant de revenir sur Marie. Ca attristait réellement Ophélia que sa meilleure amie pense ainsi. Oui, elle avait encore des raisons d'exister, et peut-être que Marie était différente de Fredericke, mais il ne fallait pas qu'elle se laisse abattre, tout de même. Ainsi, Ophélia prit sa meilleure amie dans ses bras, afin de la consoler.

- Fredericke, s'il te plait, ne pense pas ça... Tu es très importante, crois-moi... Et Vincent tiens quand même à toi, même s'il sort avec Marie, et même s'il ne le montre pas toujours... Et la différence qui existe entre elle et toi n'est pas forcément un tord en ce qui te concerne, fais-moi confiance... Vous êtes différentes, c'est certain, mais ce n'est pas pour autant que tu dois te rabaisser...

Pour Ophélia, Fredericke était une personne vraiment géniale, et d'une très grande gentillesse. La jeune Rouge et Or était sa meilleure amie et, forcément, quelqu'un de fantastique. Et ce même si Vincent ne s'en rendait pas toujours compte. Non mais vraiment, ce n'était pas possible qu'il n'y fasse pas vraiment attention, ou en tous cas qu'il ne fasse rien pour montrer qu'il le savait. C'était presque à croire qu'il le faisait exprès. Enfin, quoi qu'il en soit, Ophélia savait très bien que la situation ne changerait pas, peu importe ce qu'elle ferait. Et surtout, Vincent ne changerait pas. Il avait toujours eu ce même caractère, même si Ophélia ne le connaissait pas vraiment. Elle avait passé un peu de temps avec lui, à Sterne par exemple, et elle s'était rendue compte qu'il resterait le même.

- Je sais que tu ne pourras pas ignorer Vincent... mais ne t'en fait pas, tu ne joueras pas les seconds rôles... Au fond, pourquoi le devrais-tu ? Moi, je pense qu'au contraire, ton heure de gloire n'est tout simplement pas encore arrivée.

Oui, pour Ophélia, cela ne faisait aucun doute.

L’Allemande écoutait avec une attention accrue les paroles de sa meilleure amie. Fredericke avait bien du mal à comprendre ce qu’essayait de lui dire Ophélia. Elle connaissait les mots sans en saisir le sens. La Poufsouffle la prit dans ses bras et Fred’ s’y laissa aller. La réalité était tellement horrible qu’elle en venait presque à souhaiter faire une crise, dormir, dormir encore et un peu plus… Pour ne pas voir Vincent avec sa peroxydée blonde… Pour ne pas sentir son cœur se déchirer en milles morceaux, pour ne pas voir tout simplement ce spectacle qui détruisait tout ce en quoi elle croyait.

« Moi, je ne peux pas l’aimer comme un simple ami, il est plus que ça… Et pourtant… lui… » Elle déglutit avec difficulté, quelques larmes noyant une fois de plus l’azur de ses yeux. Elle ne savait plus combien de litres elle avait pleurés depuis qu’elle était amoureuse de son meilleur ami mais ça devait sûrement être un nombre conséquent, si ce n’est important. Heureusement, elle avait son amie, sa meilleure amie, qui était toujours là pour la soutenir quoi qu’il arrive. Fred’ ne savait pas comment elle ferait sans Ophélia pour ne pas éclater de rage et de frustration.

« J’aurais juste voulu… qu’il attende. Que je sois loin, que je sois mariée… Mais c’était une prière égoïste je suppose… » Elle essuya une nouvelle larme qui coulait lentement sur sa joue pâle. « Et je ne peux même pas tenter de le récupérer… je n’ai rien qui puisse lui plaire. »

En ce qui concernait l’heure de gloire, elle ne savait pas quoi en penser. De quoi Ophélia parlait-elle ? Elle aurait aimé le savoir, mais la force de réfléchir, de penser à des choses abstraites, l’avait quittée. Et pourtant, elle restait courageuse, elle se préparait mentalement à braver Vincent et cette situation. Une partie d’elle aspirait à fuir, mais l’autre s’y refusait. Tout ce qu’elle avait à faire c’était de jouer les seconds rôles avec brio. Elle devait sûrement en être capable…

« Je le dois. Elle est la petite amie, je suis la meilleure amie, c’est très différent. Entre les deux, il y a un monde. » On la disait forte tête, dans sa famille c’était ce qui avait toujours posé problème, mais là, elle partait battu d’avance. Elle n’avait que quatorze ans, elle ne connaissait rien des garçons ni de l’amour. C’était un terrain totalement inconnu. Pour elle, être avec un garçon c’était tout ce qu’elle avait déjà avec Vincent. Ils étaient tout le temps ensemble, elle le collait et lui faisait des câlins. Elle avait vraiment du mal avec la notion de petite amie. Au final, dans son esprit, Marie prenait sa place avec sans doute un bonus auquel elle n’avait jamais pensé. Sa souffrance était réelle mais si elle était aussi grande c’était aussi par son manque d’expérience. La première fois qu’on aime, tout est plus fort, on a l’impression que le monde va s’effondrer autour de soi parce qu’on a échoué. Fredericke en était à ce stade… Si elle comptait bien se relever prochainement, elle s’autorisait néanmoins devant Ophélia à être abattue. Serpentard avait gagné et Gryffondor devait s’incliner.

Elle ne connaissait rien aux ruses féminines… Mais il ne lui restait plus qu’à apprendre et à s’hisser au niveau des filles de Serpentards et ensuite la gent masculine de Poudlard n’aurait plus qu’à bien se tenir.

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Ophélia n'était absolument pas quelqu'un d'impulsif, bien loin de là d'ailleurs, et elle n'aimait pas juger les gens. Toutefois, il fallait bien reconnaître que le Serpetard commençait à dépasser les bornes, et ce n'était pas peu dire. Non mais vraiment, il ne se rendait pas compte de la situation ? C'était à croire... Et dire que c'était en quelques sortes à cause de lui que Fredericke se retrouvait là, aujourd'hui. Vraiment, Ophélia avait de plus en plus de mal à le comprendre. Il avait toujours pu compter sur la jeune Rouge et Or, et maintenant qu'elle avait besoin de soutient plus que jamais, il trouvait le moyen de la faire souffrir. Décidément, il restait vraiment une énigme...

Elle écouta tout ce que lui disait sa meilleure amie, et les paroles qu'elles prononçaient la rendaient triste. Fredericke était dans une situation très dure, et Ophélia en avait tout à fait conscience. Elle semblait résignée, comme s'il n'y avait rien d'autre à faire. La jeune Jaune et Noir aurait voulu lui dire que rien n'était perdue, que tout s'arrangerait très vite, mais d'un autre côté, elle ne savait pas comment les choses pourraient changer, pour la simple et bonne raison qu'elle ne connaissait pas vraiment Vincent, quand bien même avait-elle passé un peu de temps en sa compagnie l'année passée, lorsqu'elle se trouvait avec Fredericke. Mais elle se doutait toutefois de quelque chose...

- Vincent se rendra compte qu'il a eu tord de ne pas faire plus attention à toi, un jour, j'en suis certaine. Enfin... Ou plutôt il comprendra qu'il n'aurait jamais du te laisser comme il le fait, en quelques sortes. Peut-être pas dans l'immédiat, d'accord, mais un jour, certainement...

Cela ne faisait aucun doute pour Ophélia. Elle savait très bien que, comme lui expliquait Fredericke, son statut vis-à-vis de Vincent était bien différent, mais toutefois elle ne pouvait s'empêcher de songer que le Serpentard était très attaché à sa meilleure amie. Même si c'était différent de la relation qu'il avait avec Marie, c'était toutefois quelque chose d'indéniable. Et puis ils étaient très proches depuis des années, alors que c'était tout de même un peu plus soudain avec la Vert et Argent. Et pour Ophélia, ce n'était pas négligeable. Peut-être qu'au fond Vincent n'avait pas pensé à mal ? Non, notre petite Poufsouffle ne pensait pas. Il n'aurait jamais fais de mal consciemment à Fredericke, quand même, non ? Non, tout de même pas...

Ophélia revint un instant sur les dernières paroles de sa meilleure amie.

- Pourquoi n'aurais-tu rien qui puisse lui plaire ? Tu es quelqu'un de formidable, Fredericke, n'en doute pas. Et ce même si Vincent ne s'en rend pas compte.

La petite MacMillan frottait doucement le dos de sa meilleure amie afin de la réconforter encore, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Elle ne pouvait pas faire grand chose si ce n'était être présente pour Fredericke lorsqu'elle avait besoin d'elle. Ophélia n'aimait pas voir les gens tristes, et à plus forte raison s'il s'agissait d'une personne très proche d'elle. Elle voulut alors changer de conversation, ou tout du moins enchaîner sur un sujet un tantinet plus joyeux, même s'il était toujours lié à Vincent.

- Dis-moi, Fredericke, tu veux qu'on fasse quelque chose en particulier, une fois que tu seras sortie de l'infirmerie ? Pour se changer les idée, termina-t-elle avec un sourire.

Fredericke commençait à avoir la nausée, elle mit la tête entre ses genoux et respira à fond. Elle avait de toute façon l’estomac vide alors il pouvait se rebeller autant qu’il voulait. D’ailleurs, il allait falloir qu’elle songe à manger. Ce n’était vraiment pas le moment de se fâcher avec Vincent parce qu’elle ne mangeait pas… Elle ne se souvenait que trop bien de leurs disputes de l’été à ce sujet. Il la trouvait trop mince (limite maigre) mais ce n’était pas sa faute, elle n’avait pas le temps de manger un point c’est tout. Elle était malade après tout… et encore, là, elle se contrôlait. Elle savait qu’après une période de jeun, elle allait rapidement passer à la boulimie. Son poids jouait au yoyo, c’était mauvais pour la santé mais bon… ce n’était pas comme si elle le faisait exprès. Elle se trouvait très bien comme elle était, seulement dormir ou manger, il faut choisir et sa maladie choisissait pour elle.

Son état ne l’empêchait pas d’entendre ce que sa meilleure amie lui disait à défaut de l’accepter. Ophélia était une utopiste, elle avait dû trop lire Leibniz parce que ce qu’il y avait en face de Fredericke présentement c’était plutôt un mur infranchissable sur lequel elle fonçait à toute allure. Elle n’aurait jamais dû tomber amoureuse de Vincent. Jamais. Trop tard. Le mal était fait et bien fait.

« Tu parles… Vincent est aussi aveugle que bouché. Si j’avais un vrai grand frère et pas une chiffe molle pour en tenir la place, je lui demanderais d’aller lui foutre une raclée pour lui remettre les idées en place. Mais c’est Vincent qui me sert de protecteur alors il va pas se taper lui-même hein ? » Elle en voulait beaucoup à Vincent de ne pas voir combien il la faisait souffrir. L’amertume lui nouait la gorge… et pourtant, en même temps, elle n’était pas assez égoïste pour souhaiter qu’il souffre réellement, elle cherchait juste à faire sortir tout ce qu’il y avait de mauvais en elle… une sorte de catharsis si l’on puis dire.

« Bah, je plais à d’autres garçons mais pas à Vincent. Je suis trop… garçon manqué. Quelque chose comme ça… » Dixit son frère, elle avait pourtant bien changée, elle était même devenue plus féminine… Mais voilà, elle avait bien du mal avec tout ça. Elle aimait avant tout pouvoir bouger sans être gênée. Elle se moquait des chichis et de tout le reste. Et malgré tout ça, elle comptait bien devenir une vraie fille maintenant… Coûte que coûte, elle prouverait à tout Poudlard qu’elle était la plus belle et la plus forte, bien mieux que Marie la Vipère.

D’ailleurs, ça tombait bien puisque Ophy lui demandait ce qu’elle comptait faire là, maintenant… enfin quand elle sortirait de l’infirmerie, ce qui ne devrait pas tarder. Elle ne se sentait pas trop mal si elle occultait son chagrin d’amour.

« J’aimerais refaire ma garde de robe. Tu as des magazines de vente par correspondance ? » Les fringues ce serait déjà un début et comme elle avait déjà commencé à s’en soucier cet été, ce ne devrait pas être compliqué… surtout qu’elle avait des amies comme Serena et Ophélia toujours très soucieuses des apparences…

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Ophélia était une personne qui n'aimait absolument pas voir les gens tristes, c'était indéniable. En effet, elle faisait partie de ces gens qui préféraient de loin avoir un peu de peine si une personne qui lui était chère pouvait être heureuse. Ou plutôt elle faisait passer le bonheur des autres avant le sien. Elle avait toujours fait comme ça, au fond, et ce n'était pas près de changer. A plus forte raison lorsqu'il s'agissait de quelqu'un qui lui était cher, comme Fredericke. Ophélia voyait parfaitement la tristesse de sa meilleure amie, et même si elle ne pouvait pas réellement comprendre ce qu'elle ressentait puisqu'elle n'avait jamais été dans la même situation que la jeune Rouge et Or, elle serait toujours là pour elle. La peine de la Gryffondor rendait Ophélia triste à son tour, et malgré le fait qu'elle voulait la réconforter du mieux qu'elle le pourrait, elle savait que ça ne résoudrait pas tout. Elle essayerait de lui remonter le moral, c'était certain, mais il fallait également reconnaître que ce qui lui arrivait était un coup dur, il n'y avait pas de doute là dessus.

Jusqu'à présent, il fallait reconnaître qu'Ophélia ne savait pas exactement ce qu'il s'était passé, n'ayant pas osé en parler avec Adrien ( car même si il était son ami, elle était un peu gênée ), et surtout pas avec Vincent. Mais maintenant que Fredericke le lui avait dit, elle réalisait, et elle comprenait à quel point sa meilleure amie pouvait être blessée. Une nouvelle fois, elle n'avait jamais été dans une situation similaire, mais la peine de sa meilleure amie suffisait à l'attrister à son tour. De plus qu'Ophélia pouvait voir que Fredericke se sentait plus mal encore, car en plus de sa peine, maintenant elle avait la nausée.

- Oui, je comprends... Enfin je pense que si tu lui demandais, peut-être que Friedrich voudrait t'aider ? Ou tout du moins je pense qu'il essayerait de faire quelque chose pour toi, même si il ne taperait pas Vincent...

Ophélia ne connaissait pas vraiment Friedrich, il fallait le reconnaître. Elle savait parfaitement qui c'était, et elle lui disait toujours bonjour lorsqu'elle le croisait dans les couloirs, mais c'était tout. Elle n'avait jamais vraiment discuté avec lui, ou en tous cas pas très longtemps. Mais ce dont elle ne doutait pas, c'était qu'il devait être très gentil et qui aiderait sans doute sa jeune soeur du mieux qu'il le pourrait si elle avait besoin de lui.

- Peut-être que Vincent ne se rend pas compte... Ce n'est pas que tu ne dois pas lui plaire, mais plutôt qu'il ne fait pas attention à ça...

D'après ce que pensait notre jeune Jaune et Noir, Vincent n'avait jamais du se poser la question. La conversation avançait, et plus que tout Ophélia voulait que sa meilleure amie se change les idées. Et bien évidemment, elle fut bien plus que ravie lorsque Fredericke lui dit qu'elle aimerait refaire sa garder robe. Et c'est donc avec un grand sourire qu'Ophélia lui répondit.

- Bien sûr ! J'ai plein de magazines dans mon dortoir. Si tu veux, dès que tu es sur pieds je vais les chercher et on va tout voir ? On peut se mettre dans le parc, ou pourquoi pas même dans la grande salle !

L’image de Friedrich essayant de taper Vincent passa devant les yeux de Fred’ et ça lui arracha un sourire involontaire tellement l’image était ridicule. Ok, ok, Fried’ était grand et même si elle était sa sœur, elle pouvait facilement admettre qu’il était pas trop mal foutu, mais niveau force par contre, on repassera. Il se ferait laminer en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Bref, non, effectivement, c’était même pas la peine de compter sur cette solution. C’était dommage parce que Vincent aurait bien besoin d’un petit coup, il ne comprenait que la violence après tout. C’était un des trucs qu’elle ne pouvait pas accepter d’ailleurs parce qu’elle se battait quand elle était enfant mais jamais pour des raisons aussi stupides que celles de Vincent. C’était plutôt quand on insultait ses parents… Et avec des parents comme les siens, les cancanneries allaient bon train dans le domaine Maiden. Enfin, Ophélia avait peut-être quand même raison, elle devrait peut-être parler à Friedrich… un jour… peut-être…

« Heu, je ne suis pas certaine que… Tu sais, mes rapports avec mon frère sont… compliqués. Et ça ne s’est pas arrangé depuis qu’il a quitté la maison et que je me prend les tartes pour lui. » Bah ouai, Fred’ était pas dans un bon jour pour relativiser et positiver, mais ça irait mieux plus tard parce qu’elle n’était pas non plus le genre de fille à broyer du noir très longtemps et elle n’était pas très rancunière non plus (même si avec son frère c’était particulier…).

Pour en revenir à Vincent, elle trouvait ce que disait Ophélia assez contradictoire. C’est vrai, s’il ne s’en rendait pas compte, c’était comme si elle ne lui plaisait pas non ? Faut faire un minimum attention pour savoir si quelque chose nous plaît ou non et Vincent ne faisait pas (plus ?) attention à elle. C’était bien pour ça qu’elle était sur ce lit d’infirmerie à déprimer… « Je ne sais pas Ophy, il est bizarre et puis… il ne me regarde pas de toute façon, pas comme ça en tout cas. Son unique préoccupation jusque là c’était que les autres ne me regardent pas non plus… maintenant, peut-être que même ça, ça ne l’intéresse plus. » Qu’elle croit, qu’elle croit ! Mais elle commençait à se sentir fatiguée, elle écouta la proposition de sa meilleure amie tout en prenant un verre d’eau qu’elle but lentement. Elle tremblait encore un peu. Elle avait les nerfs qui avaient complètement lâchés. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps… heureusement, elle n’avait frappé personne et elle n’avait rien cassé, parce que quand elle était aussi perturbée, elle devenait facilement incontrôlable. Il fallait croire que les médicaments étaient efficaces.

« Dans la grande salle, ce sera bien. Je crois… que je viendrais manger avec toi quelques temps, si ça ne te dérange pas. Je ne me sens pas capable de… le voir avec elle. Enfin, pas durant les prochains jours en tout cas. » Elle ne pouvait pas savoir qu’Adrien allait lui épargner cette peine en mettant Vincent KO pendant les deux semaines à venir.

- C'est vrai... Désolée, j'oublais ce détail... Il est vrai que là aussi ce n'est pas simple... Et cela ne doit pas être facile de parler à Vincent...

Ophélia n'avait plus vraiment pensé au fait que les choses étaient déjà très compliquées du côté de Fredericke et de son grand frère, et cela n'arrangerait rien, c'était certain. Et ce qu'elle pensait également, c'était que cela en rajoutait dans les problèmes de la jeune Rouge et Or. Ophélia lui fit un sourire et, cependant, de Friedriech, le sujet passa une nouvelle fois à Vincent. Il fallait en effet reconnaître que le jeune Vert et Argent était parfois difficilement compréhensible. D'ailleurs, même lorsqu'elle essayait vraiment de le comprendre, Ophélia n'y parvenait que difficilement. Alors elle faisait des suppositions, essayant parfois de voir quelques possibilités différentes, même si, quelques fois, ce n'était pas très simple à faire, vu qu'il s'agissait toujours de Vincent.

- Oui, je comprends... Tu sais, peut-être que le fait que vous soyez restés beaucoup tous les deux pendant pas mal de temps a fait qu'il ne pense pas à toi de cette façon... Pendant ces trois dernières années à Poudlard, vous avez toujours été des amis très proches, et ainsi peut-être qu'il ne peut pas voir les choses autrement... Il ne fait certainement pas attention et peut-être qu'il n'essaye pas de voir si tu lui plait puisque ça ne lui viendrait pas à l'esprit d'y penser... Enfin je crois... Et même si je ne le connais pas beaucoup, comme tu me le dis Vincent est parfois aveugle... Je ne cherche pas à prendre sa défense, pas du tout, mais je pense que ça pourrait peut-être expliquer son comportement. Surtout s'il continu à faire attention à ce que les autres ne fassent pas attention à toi. Et sur ce point, je ne pense pas que ça change, ou tout du moins je ne vois pas pourquoi ça changerais.

Aussi longtemps qu'elle pouvait s'en souvenir, cela avait toujours été ainsi. Vincent n'aimait pas que d'autres fassent attention à Fredericke. C'était la raison pour laquelle Ophélia ne pensait pas que le fait qu'il sorte avec Marie pourrait modifier quelque chose. Il était certain qu'il passerait plus de temps qu'avant avec la jeune Vert et Argent, mais en ce qui concernait Fredericke... Pourquoi cela changerait ? Mais au fond, personne ne pouvait vraiment être sûr de ce qui pourrait se passer. Ainsi, une question lui vint à l'esprit.

- Tu penses que maintenant qu'il est avec Marie ce sera vraiment différent par rapport à toi ?

La conversation continua, et c'est alors que Fredericke parla de manger avec Ophélia pendant quelques temps. Bien évidemment, cela ne pouvait pas faire plus plaisir à notre jeune Poufsouffle ! C'était avec un grand sourire qu'elle lui répondit.

- Mais ça ne me dérange absolument pas, Fredericke ! Au contraire ! Je serais ravie que l'on mange toutes les deux ! Tu peux manger à la table des Poufsouffles aussi souvent que tu le voudras. Et je suis certaine que cela ne dérangera personne. Ensuite, en ce qui concerne Vincent... Peut-être que tu devrais essayer de faire en sorte de le voir le moins possible... Pendant un petit moment, en tout cas...