Missive pour Marie

C'était jeudi. Un jeudi ensoleillé où tout les élèves aurait adoré sortir dehors, jouer avec leur camarde. Malheureusement, toutes les années et toute les maisons avaient cours de jour là. Alors les élèves se contentaient de rêvasser en regardant par les fenêtres de leur salle de classe, comme le faisait Sarah actuellement.
Elle se trouvait dans la salle de métamorphose pour leur dernier cours de la journée. L'excitation était à son comble dans la salle, les premières années ne souhaitant qu'une chose : laisser leur affaires et courir dehors. Mac Gonagall criait après tout ceux qui bougeaient plus que nécessaire pour changer leur grenouille en tasse de thé. Le cours passa lentement et la jeune poufsouffle retint un hurlement de joie en entendant la sonnerie.
Elle courut déposer ses affaires dans sa salle commune, fendant la foule avec joie, grâce à sa petite corpulence. Elle s'apprêtait à se ruer à l'extérieur lorsqu'elle se souvint alors qu'elle devait écrire à sa Petite Mère d'Adoption. Elle soupira. Alors qu'il faisait un temps extraordinaire, elle était bonne pour ce farcir une visite à la volière, où elle tacherait ses chaussures de luxe à cause des fientes d'oiseaux. Elle prit sa plume, sa baguette et du papier, et monta à la volière.
Elle était légèrement essoufflée quand elle arriva au seuil de la pièce pleine de hiboux. Elle s'assit sur le rebord d'une espèce de Bay Window, et commença à écrire, avec sa calligraphie de grande dame, fine et ronde à la fois.

<< Marie,
Comment vas-tu ? Mère m'a dit que ton ventre prenait de l'ampleur et que ton bébé était prévu fin Juin. Il arrivera en même temps que moi, peut être. C'est un signe, non ?
Pour ma part, je vais bien, mais le temps passe vite ici. Trop, peut être. Les cours se succèdent sans interruption, et les devoirs pleuvent. Certes, tout cela est intéressant mais je n'ai presque pas le temps de buller. Encore moins de rencontrer des gens de mon âge, et de me faire des amis.
Ne t'inquiètes pas trop pour moi, la solitude ne m'effraie pas, et puis, c'est ma première année, c'est normal de ne pas avoir rencontré des gens avec qui je suis susceptible de bien m'entendre (et plus si affinité ).
Je crois que c'est la période où les lilas fleurissent au manoir. Est-ce bien cela ? Si oui, j'imagine à quel point ça doit être merveilleux, et les jours où je me sens triste, y penser me remonte le moral. Les cerises arriveront dans deux mois, et j'ai hâte d'y goûter, car elles sont toujours succulentes...
Je dois y aller.
Je t'aime, et t'embrasse.
Sarah >>

Dès qu'elle eut fini sa missive, elle se releva avec un peu de peine, car elle était bien restée une dizaine de minutes assise. Elle rangea sa plume avec sa baguette, dans la poche de sa robe de sorcière. C'était un endroit sûr, où elle ne risquait pas de les casser, comme l'avait fait un jour Towan, un Gryffondor, en la rangeant dans la poche arrière de son Jean.
Sarah laissa là ses pensées, et s'approcha d'un hiboux blanc comme la neige. Elle lui attacha la lettre à la patte, puisque qu'on lui avait expliqué que c'était ainsi qu'il fallait faire. Ensuite, elle donna un petit biscuit au hibou et lui murmura :

- 49, Liberty Street, London.

Le volatile s'envola avec grâce et Sarah se retourna, satisfaite de la bonne action qu'elle venait d'accomplir. Elle tomba alors nez à nez avec...


[586 Mots]

Les cours avaient du mal à se terminer, il se terminait lentement, trop lentement au goût du jeune garçon. Son regard était perdu dans le vide noir du tableau, il ne parvenait pas à se concentrer sur ce que le professeur de défense contre les forces du mal venait d'écrire en orientant sa baguette magique vers le tableau. La main d'Enry soutenait une fois de plus sa tête, toujours aussi lourde, ses prunelles azurs allaient se fermer d'une minute à l'autre si rien de particulier ne se produisait. Par exemple, une explosion dans la salle d'à coté, causé par un élève stupide qui ne savait manier correctement sa baguette. Ou même dans cette salle. Hors, pour le moment, les deuxièmes années n'avaient pas le droit d'utiliser leur baguette. Il l'avait fait au début du cours, et en cet instant, Rogue expliquait le cours avec une passion ardente. Depuis le début de l'année, depuis que le professeur était parvenu à obtenir ce poste, il y avait un éclat dans son regard plutôt étrange. Un éclat de fierté, de passion. Mais, une passion que le garçon trouvait si noir. À l'observer pendant des heures, Enry appréciait de moins en moins ce professeur. Parce qu'il y avait quelque qui le bloquait, une sorte de barrière invisible qui l'empêcher de comprendre ces traits.

Lui qui était si douer pour détailler les traits du visage des gens, il était plutôt impressionnant de voir que Rogue était un mur impalpable, infranchissable. Soudain, la sonnerie raisonna dans les couloirs, le faisant sursauter, et par la même occasion, sa feuille vola près du pied de la chaise de sa voisine qui marcha sur la feuille en se précipitant vers la sortie. C'est à peine si elle avait remarquer qu'elle venait de mettre le pied dur le parchemin du petit aigle. Enry garda son visage neutre, se leva tranquillement pour aller récupérer son parchemin puis ranger ses affaires, à la même vitesse. Pourquoi les élèves se ruaient-ils ainsi vers la sortie ? C'est de cette façon que se créer les bouchons dans les couloirs.

Lors de la petite pause qu'il allait suivre, il avait l'intention d'aller se poser près de la volière, et s'il n'y avait personne, il irait rejoindre directement c'est piaf qu'il aimait tellement. - pas du tout - En réalité, c'était son pigeon - son hibou pour être plus précis - qu'il n'avait pas du tout envi de voir. Malgré tout, il se força à lui considérer un minimum d'attention, seulement s'il se trouvait dans les parages. Enry ne se risquerait pas d'appeler ce piaf alors que le garçon n'avait besoin que d'une chose : Le silence, calme et reposant. Peut être croiserait-il quelqu'un, sait-on jamais. En espérant que cela soit une connaissance, il n'avait aucune envi de s'étaler sur des présentations longues et ennuyeuses.

Enry plissa les yeux puis finit par se retrouver dans le couloir, son sac sur les épaules, les yeux tournaient vers le seul, les cheveux lui cachant toujours une grande partie du visage. Quelques personnes lui donnèrent des coups d'épaules, mais il ne leur accorda pas la moindre attention.
Dans un silence de mort, il traversa une partie de l'extérieur de l'école pour se retrouvait en bas des escaliers qui le menait à la volière. Il fut très vite en haut, malgré sa lenteur habituelle. Puis, lorsqu'il leva les deux pour voir s'il y avait quelqu'un avec les pigeons, il croisa le regard noisette d'une jeune fille d'à peu près son âge. Automatiquement, il recula pour aller se poser sur les escaliers sans avoir prononcer un mot.


{593 mots}

La première chose que vit Sarah, dans la pénombre des escaliers, ce fut des yeux couleur du ciel, envoutants. A croire que tout les élèves avaient les yeux bleus, à Poudlard. Elle eut un mouvement de recul pour ne pas percuter la personne qui arrivait. L'inconnu eut un geste similaire, mais chez lui, on distinguait plus une envie de se cacher qu'autre chose. Surement ne souhaitait-il pas rencontrer quelqu'un d'autre à la volière. Il cherchait peut être un lieu calme, qui ne soient pas envahis par une horde d'élèves nécessiteux d'un coin ensoleillé.
Sarah réfléchit quelques instants à la démarche à effectuer. Elle pouvait foncer dans le tas en bousculant l'élève pour sortir de la pièce et avoir son quota de soleil pour la journée. Elle pouvait le laisser entrer dans la pièce et filer sans un mot, pour ne pas le déranger. Elle pouvait le saluer et tenter d'instaurer un petit dialogue, et s'en faire un ami, s'il était sympa (et qu'il le voulait bien xD). Elle pouvait aussi l'ignorer et faire semblant de caresser un hiboux avant de prendre la fuite. Elle ne trouva que ses maigres solutions là, malgré un intense effort de réflexion. Même si elle était intelligente, les relations humaines n'étaient pas son fort, puisqu'elle avait vécu en petit comité depuis le début de sa vie. Elle décida d'exécuter la troisième conduite, qui lui semblait plus polie et agréable. Au pire, elle abrégerait la discussion.
Depuis qu'elle était à Poudlard, la jeune fille ne s'était pas encore fait d'amis, et la solitude commençait à se faire sentir. Pourtant, elle n'était ni bizarre, ni méchante, ni arrogante, ni quoi que ce soit. C'était peut être ça, le problème. Selon elle, elle était une gamine plate, sans intérêt, et le manque d'attention qu'on lui témoignait en était la preuve. Elle ignora cette partie de son esprit qui lui soufflait qu'elle ne valait pas la peine pour s'intéresser au nouveau venu.

- Salut.

C'était un mot plat, qu'elle avait pourtant prononcé avec entrain. Elle n'avait rien trouvé de mieux à dire. Pour sa défense, elle n'avait pas réellement l'habitude des conversations avec des pairs de son âge. Durant toute son enfance, on l'avait spécialisé dans les relations avec les adultes. Alors parler avec un langage distingué, qui plaisait à ses professeurs, ça elle y arrivait. Parler avec décontraction avec les autres adolescents, elle avait plus de mal.
Elle était pathétique. Mais elle était gentille, alors ça compensait x). Elle chercha vainement quelque chose à dire, laissa un blanc s'installer. Alors, doucement, elle s'écarta de l'entrée de la pièce pour laisser le passage. Elle découvrit alors que la mystérieuse silhouette n'était autre qu'un garçon à peine plus âgé qu'elle. Peut être un an ou deux, mais pas plus.

- Tu veux rester seul ? Je peux m'en aller, si tu veux, murmura-t-elle, penaude, espérant qu'elle ne le dérangerait pas.

Elle attendit sa réponse en admirant les superbes volatiles qui voletaient de part et d'autre de la pièce, se disputant pour un morceau de biscuit abandonné sur le rebord de la fenêtre ou posé à même le sol. Les oiseaux ressemblaient décidément aux hommes : les deux espèces cherchaient à posséder plus que les autres, réagissait égoïstement. Sarah détestait cette mentalité d'un chacun-pour-soi.
Elle reporta son attention sur le jeune homme qui lui faisait face. Il était de taille moyenne, mais sa pâleur le rendait plus maigre qu'il ne devait l'être. Ses cheveux noirs étaient lustrés et resplendissaient. Un instant, Sarah s'imagina en train de le tondre, de lui voler sa chevelure et de partir en courant, histoire de remplacer ses vieux cheveux en paille xD. Elle renonça bien vite à cette idée, car on la repairerait très vite et elle n'avait pas de tondeuse sous la main.
La poufsouffle commença à jouer avec une mèche, signe qu'elle était embarrassé. Elle attendait que le Serdaigle, d'après son blason, s'exprime un peu, car elle même était à court d'idée. On n'entendait plus que les piafs aux couleurs sombres comme la nuit, et les cris des élèves, au dehors...


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Spoiler:

Il n'y avait pas de réel raison à cette manière de fuir la première année (parce qu'il était persuadé de l'avoir vu lors du banquet de début d'année et malgré sa mémoire sélective, il retenait parfois certains visages), c'était devenu une habitude de s'éloigner des gens. Même si depuis quelques temps, ses relations humaines s'étaient quelque peu améliorer. Peut être était-ce du à Heaven ? Plus il y réfléchissait, plus il se disait que c'était le cas. Le jeune homme avait la tête penché vers l'avant, cherchant un parchemin dans son sac, ou un livre quelconque. Simplement pour se plonger dedans. La poufsouffle aux cheveux dorées avait peut être envi de discuter avec lui, ou pas. Il espérait qu'elle choisisse la deuxième solution. Pourquoi ? Simplement parce que c'est ainsi qu'une grande partie des gens de cette école évite le serdaigle, et qu'il ne voyait pas pourquoi elle ne ferait pas pareil. Les premières années étaient bien connu pour être des suiveurs. Simplement des suiveurs. Ils n'étaient pas encore fait pour commander. Remarque. Enry n'était pas fait pour commander non plus. Et, suivre les gens comme des chiens n'était pas son genre non plus.

Alors. Dans quel catégorie était-il ? C'était là une grande question qu'il ne manquerait pas d'élucider, lorsqu'il aurait le temps. Ou lorsqu'il en aurait envi. C'est à dire, dans longtemps. Finalement, après avoir fourrer une main dans son sac à la recherche d'un livre par exemple, il sentit le cuir du livre de potion sous ses doigts. Ce n'était pas sa matière favorite, mais, il aimait relire les chapitres intéressants qu'ils avaient étudiés en cours. À peine eut-il le temps de sortir son ouvrage pour le poser sur ses genoux, qu'une ombre se refléta sur le cuir du livre. Il leva les yeux vers la jeune fille qui le gratifia d'un 'salut' amical.

Un simple hochement de tête de la part du jeune brun lui renvoya ce salut. Il pensa qu'après ces mots de politesses, elle allait partir, mais elle rétorqua des mots complètement inutile. Enry resta un instant figer, à fixer le dos de son livre de cours, jusqu'à levait ses prunelles azur vers elle. C'était complètement stupide ce qu'elle disait.

" Qu'ai-je dis pour te faire insinuer ça... ? "

Oh oui, il avait envi d'être seul. Mais il avait toujours envi de rester seul. Quelque soit la situation. Quand il était triste, il voulait rester seul. Lorsqu'il avait envi de rire, il voulait rester seul. Lorsqu'il avait une once de bonheur en lui, il voulait rester seul. Lorsqu'il était en colère, pareil. La solitude était devenue l'une de ses plus fidèles compagnies. Mais, si l'on avait la solitude comme ami, cela voulait dire qu'on est plus vraiment seul ?

Enry passa sa main sur son front, puis aplatit avec la paume de sa main la mèche qui barrer une partie de son visage. " Si tu veux rester. Reste. " Sa présence le dérangeait, sans vraiment le dérangeait. Il pouvait tout aussi bien lire son livre, mais, il n'avait plus vraiment envi de l'ouvrir maintenant. Comme si son envi de réviser avait complètement disparut. Quel... Etrange sensation...


{519 mots}

Spoiler:

Sarah eut droit à un hochement de tête en guise de réponse à son salut, pourtant assez enjoué. Apparemment, elle tombait toujours sur des types froids et apathiques, qu'elle dérangeait à chaque fois. Elle devait être une sorte d'aimant à solitaires. Elle non plus n'était pas un modèle de personne ultra entourée. Mais il était vrai que généralement, les aimants étaient similaires.
Ce fut pourquoi elle prononça quelques phrases où elle offrait de s'en aller. Mais le jeune homme parut sincèrement étonné de sa proposition, tout en restant fidèle à lui-même, du genre : tu es stupide, et je suis le roi du monde. Enfin, c'était Sarah qui le ressentait comme cela. En fait, Poudlard la rendait paranoïaque et vraiment susceptible, voire hyper sensible. C'était peut être parce que le château était trop rempli, et qu'elle-même était trop seule malgré la foule autour d'elle. Puis, le serdaigle ajouta qu'elle pouvait rester, si elle le voulait. Lentement, avec toute la gentillesse qui la caractérisait en toute circonstance, la première année murmura :

- Ne t'inquiètes pas, je serai silencieuse. Je ne serais pas curieuse.

Dire ça lui avait demandé un effort particulièrement intense, parce que la première chose qu'elle souhaitait, c'était faire connaissance avec Mèche-Noire (Le sioux xD). Mais tant qu'à faire, il ne valait mieux pas le forcer à parler en le torturant, si elle voulait qu'il ne lui en veuille à mort. Elle respecterait le silence avec dignité, même si cela lui coûtait de se taire pendant longtemps.
Elle retourna à sa contemplation des oiseaux. Parfois, dans ses moments les plus terribles, Sarah rêvait de se transformer en un piaf sans cervelle et sans conscience du monde qui l'entourait. Ainsi, tout disparaîtrait. La guerre dont elle ne voulait entendre parler, mais de qui les radios brossaient quotidiennement des portraits, la solitude qui la taraudait parfois, la faim des biens plus pauvres qu'elle, dans le tiers monde, tout cela finirait enfin. Enfin, cela ne se finirait pas, mais au moins, elle n'en serait plus au courant. Elle aurait adoré être un aigle. Malheureusement, ou heureusement, si l'on relativisait, elle était née sous une forme parfaitement humaine, si humaine qu'il était impossible d'en douter.
La jeune fille partit s'asseoir sur un petit banc situé près de l'escalier. Ainsi, si Monsieur décidait de lui parler, elle pourrait l'entendre sans avoir à le faire répéter six ou sept fois. La jeune poufsouffle n'avait pas de livre à sa portée, contrairement au Serdaigle, et sentait un peu l'ennui qui se pointait. Remarque, elle y était habituée. Elle passait continuellement ces jours dans l'ennui et attendait des amis qui ajouterait un peu d'animation dans sa pauvre vie. N'y tenant plus, elle finit par demander :

- Tu as un hibou, toi ?

C'était une question sans importance mais qui permettrait peut être d'entamer une discussion digne de ce nom, sans pour autant pomper l'air de notre cher Serdaigle. Sarah se rendit compte qu'elle ne savait pas rester muette plus de cinq minutes, s'il y avait quelqu'un dans la pièce. Ce n'était pas une si mauvaise chose, mais ce n'était pas spécialement un bon point non plus. Mais ça faisait partie de son caractère, il fallait qu'elle s'y fasse.



[532 Mots]
AAA Tous

C'était sûrement la présence de la jeune fille qui le dérangeait, il n'avait pas vraiment envi d'apprendre. Peut être parce qu'il était persuadé qu'elle allait lui parler. Malgré qu'elle prétende le contraire. Après tout, la plupart des pouffy étaient réputés pour avoir la conversation facile, même lorsqu'elle ne l'était pas. Enry n'était pas le genre de personne à qui on avait réellement envi d'avoir une longue conversation. Bien évidemment, cela ne voulait pas dire que le garçon aux ailes sombres était du genre à envoyer balader tout le monde. Il préférait juste s'éloigner des autres, et lorsqu'il trouvait que la conversation pouvait être intéressante, il restait. Les personnes qui avaient l'occasion de lui parler à peu près en ami étaient très rare.

À ce propos, le jeune aigle comptait ses amis sur les doigts de la main. Il n'était même pas sur que ces gens étaient ces amis. C'était plutôt compliquer en faite. Même dans son esprit, le mot amitié était encore flou. Il connaissait la définition de ce terme, pourtant, il se sentait obliger de la modifier.

Lorsque la jeune fille rétorqua qu'elle ne le dérangerait pas, il poussa presque un soupire de soulagement. Mais, il fut à peine audible. Même son interlocutrice ne l'entendrait à peine. Malgré qu'elle se soit installer sur un banc à quelques mètres de lui. Elle ne devait pas vraiment être attentive envers le garçon. Après tout, comme ça, Enry avait l'air d'être le jeune garçon le plus ennuyeux du monde. Mais, lorsque le silence sembla enfin être revenu, la voix claire de la jeune fille s'éleva derrière lui. Il tourna légèrement la tête tout en haussant un sourcil. N'avait-elle pas dit qu'elle se tairait ? Mais surtout, n'avait-elle pas dit qu'elle ne serait pas curieuse ? Car c'était un acte de curiosité que de posé cette question. Pendant quelques secondes, le silence s'interposa à nouveau entre les deux adolescents puis il rétorqua :

" Tu es obligé de savoir ça ? ça reste de la curiosité cette question que tu me poses... "

Souffla t-il en se retournant, de nouveau dos à la jeune fille. Son regard s'était porté sur le ciel grisonnant. Les nuages filaient avec une allure modérée, ils ne semblaient pas se presser et ils appréciaient la petite promenade. Le jeune garçon n'avait pas spécialement envi de parler de son piaf stupide. C'était bien l'un des sujets de conversation auquel il accrochait le moins. Qu'avait-il d'intéressant à discuter sur un piaf stupide ? Surtout le siens. Enry se pencha en arrière tout en pointant l'ouverture de la volière du doigt, puis il rétorqua :

" Si tu vois un hibou qui danse, qui crie, et qui a un air stupide, c'est le miens. "

Puis il se remit dans sa position initiale.

Spoiler:

Un petit soupire presque inaudible soutira une grimace à la jeune poufsouffle. Ainsi, elle était de trop. En toute circonstance, Sarah le pensait et se le répétait, tel une boite à musique fatiguée. C'était une musique qui revenait et ne se lassait jamais de la hanter. Encombrante et encombrée par sa propre solitude.
Sarah décida de laisser là cette sombre mélodie et commença à jouer nerveusement avec une de ses mèches de cheveux blondes. Elle l'enroula autour de son doigt plusieurs fois et la déroula après quelque secondes, mécaniquement. Ses yeux examinèrent chacun des volatiles tour à tour, sélectionnant les plus beaux, dans l'espoir d'organiser un jour le concours du hiboux le plus merveilleux. Elle avait toujours des idées extrêmement loufoques. Et le pire, c'était qu'elle en était fière. Elle demanda à son compagnon d'infortune s'il avait un oiseau, histoire d'avoir un premier inscrit à son concours débile.
Un silence s'installa entre les deux adolescents, succédant le précédant et la tentative désespérée de Sarah pour lancer une conversation. * Et d'un vent de plus... Je suis vraiment accablante... * pensa-t-elle avec amertume. Le vide auditif se prolongea quelques secondes de plus, avant que le jeune homme affirme qu'elle venait d'être curieuse et que en plus, elle n'était pas foncièrement obligée de savoir ça. Un sourire amusé naquit sur les lèvres de la jeune aristocrate anglaise.

- Ça n'est pas faux.

Le jeune homme n'ajouta rien pendant un court instant, mais finit par répondre à la question initiale que Sarah lui avait posée. Il pointa la volière du doigt, nonchalant et ajouta que c'était un hibou à l'air stupide. Devant la description qu'il fit du volatile, la jeune fille ne put retenir un petit éclat de rire, cristallin. C'était l'une des première fois qu'elle rigolait depuis qu'elle était dans le château.
Elle contempla la nuée de piafs qui voletait tenta de deviner quel était celui du Serdaigle, sans résultat probant. Sarah se demanda si elle aurait vraiment l'air bête si elle proposait au jeune homme d'être l'un des heureux participants au concours du piaf le plus séduisant de l'année. Elle arriva rapidement à la conclusion qu'il la prendrait pour une folle, ou une abrutie. Malgré tout et surtout parce qu'elle n'avait rien à perdre, elle lui demanda :

- Ça te dirait de monter un concours du hibou le plus beau, le plus intelligent et le plus aimé de l'école ?

Elle sortit un morceau de papier et sa plume de sa robe de sorcière, avant d'ajouter, si enthousiaste et tellement à fond dans son délire qu'il était dur de ne pas s'en amuser avec elle :

- Je t'inscris ? C'est quoi ton nom ?

Sarah n'avait qu'une espérance, en ce moment précis. Qu'il s'éclate avec elle, et qu'il ne l'envoie pas bouler comme il semblait capable de le faire. Elle aurait adorer monter un jeu aussi débile dans l'enceinte de Poudlard. Ça ajouterait un peu de gaîté aux murs tristes et gris du château le plus magique du monde. En même temps, elle n'était pas sûre d'avoir l'audace de soumettre cette idée au directeur... Bah, elle verrait en temps et en heure.

Les poufsouffles réagissaient tous de la même manière, leurs visages exprimaient la joie de vivre et la gaieté. Même trop de joie. Et, même face à des personnes tel que lui, ils parvenaient à sourire. Sarah était une bien gentille fille, et de nombreuses personnes dans l'école devait l'apprécier sans doute. Mais, lui avait besoin de tranquillité. Pourtant, il ne lui disait pas de partir, alors que c'était ce qu'il désirait réellement. La conversation qu'il avait avec elle tournait sur un sujet qui ne l'intéressait guère : les hiboux. Qui avait-il de merveilleux à dire sur ces êtres ailés ? Lui en tout cas, n'avait pas son mot à dire. Il trouvait ces êtres stupides et insignifiant. Hm, il prenait trop le cas de son oiseau pour une généralité peut être.
Après une longue -très longue- observation du visage clair de l'adolescente, il reporta son attention sur l'escalier de pierre. Le "ce n'est pas faux" qu'elle lui avait dit lui fit hausser un sourcil, puis, replongeant ses prunelles azur dans les yeux noisettes de la jeune fille . D'une voix toujours aussi détacher, il lui dit :

" Il ne faut pas dire 'ce n'est pas faux' mais ... Tu as raison. "

Serdaigle dans l'âme. Il pensait toujours avoir raison. Enry plissa les yeux toujours en la fixant. Peut être que la jeune fille finirait par baisser les yeux face à cet échange de regard insistant. Mais, le petit aigle aux cheveux encres avaient l'habitude d'agir ainsi. Pas qu'il n'appréciait pas la demoiselle, elle était très gentille, et même adorable. Son sourire pouvait attendrir plus d'une personne, et on pouvait avoir envi de la serrer dans ses bras. Or, Enry n'était pas du genre à apprécier quelqu'un lors d'une première conversation, et encore moins prendre une inconnue dans ses bras. Déjà que prendre un de ses amis dans ses bras se révéler être une tâche fort difficile pour le garçon... Alors, ne lui demandait donc pas de prendre la jeune fille aux fines boucles blondes dans ses bras... Puis, la voix enjouée de la jeune fille raisonna dans son esprit, faisant vibrer douloureusement son tympan. Légèrement irrité, il ne put contenir une petite grimace de douleur. Sa tête se pencha sur le coté, comme s'il avait voulu prendre ses distances d'un coup. Cependant, c'était surtout parce que la demoiselle venait de lui proposer quelque chose de bizarre. Enfin, Orla aurait pu avoir ce genre d'idée aussi... Hm, en y réfléchissant bien non... Elle aurait préféré faire un concours de beauté pour les crapauds. x__X Le petit aigle emplit ses poumons d'air glacés puis rétorqua :

" Le plus beau ? Le plus intelligent ? Le plus aimé ? Quel bonne blague. Le mien n'entre dans aucune de ces catégories... Il confond l'eau et la boue pour se laver. Il a peur des souris alors qu'il doit s'en nourrir. Et, il te hulule dans les oreilles. Qui l'aime ? Personne. Pas même ces acolytes. " Enry poussa un profond soupire. La jeune fille avait eu un espoir qui s'était sûrement éteint aussitôt ces mots prononcés. La franchise du garçon glacée le sang à une bonne poignée de personnes, et Enry s'en voulait parfois. Même maintenant. Sarah semblait tellement heureuse de pouvoir proposer à quelqu'un l'adhésion à son concours. À quoi bon faire semblant, cela risquait de lui faire plus mal s'il jouait un jeu. Enry rétorqua tout de même :

" Je m'appelle Enry. Et toi... ? " Mais, dans ces mots, il lui faisait clairement comprendre qu'il ne voulait pas qu'elle l'inscrive. Puis, sans attendre une réponse, il se redressa puis fit un signe de tête à la jeune fille pour l'inciter à le suivre dans la volière. Il pouvait bien lui montrer son hibou. La jeune première année tout sourire lui dirait certainement que son hibou était beau, même si lui était persuadé du contraire. D'un pas lent, il pénétra dans l'enceinte de la tour de pierre, il tendit délicatement son bras tout en attendant. Un oiseau au pelage sombre parsemer de tâches blanches vint se poser sur son avant bras tout en poussant des cris aigus. De la joie, ce stupide piaf était toujours heureux de voir son maître qui ne passait jamais le voir. " Crétin... " Il leva les yeux vers la pouffy et poursuivit : " C'est lui... "


[ 7O1 mots ]

Enry fixait la Poufsouffle, de ses yeux bleus profonds, hypnotisants et légèrement dérangeants. Elle n’aimait pas être dévisagée ainsi, elle pivota donc de trois quart en espérant que lorsqu’elle se retournerait vers le jeune homme, il aurait choisit un autre sujet à contempler. Malheureusement pour elle, il s’avéra bien vite que le jeune homme la trouvait plus intéressante que les volatiles ou que les murs sales de la volière. Au fil des secondes qui passaient, elle s’habitua peu à peu au regard insistant de son aîné.
Ensuite, il lui fit comprendre nonchalamment – et un peu méchamment selon Sarah –, qu’il était dépassé, voire trop correct pour une élève de dire ce n’est pas faux. Sarah eut une petite moue désolée de s’être encore trompée. On lui avait appris à parler en langage soutenu, et elle avait même parfois du mal à comprendre les gamins de son âge. Sa mère aurait été fière de voir qu’elle parlait si bien, par rapport aux autres. Sarah, elle, en avait plutôt honte.

- Oui, c’est vrai, tu as raison, murmura-t-elle d'une petite voie attendrissante aux yeux de tout être humain normalement constitué, Enry n'entrant pas dans cette catégorie.

Un silence succéda ce court échange, comme à chaque fois que Sarah prononçait une parole en la compagnie du jeune homme. Ce fut elle qui reprit son bavardage là où elle l’avait laissé, proposant un concours stupide au garçon. Ce dernier parut d’ailleurs un peu surpris d’entendre la voie de la blondinette, et – il faut l’avouer – un brin agacé d’être interrompu dans ses pensées. Un rictus de douleur passa furtivement sur ses lèvres, que la jeune femme ne comprit pas, et il dodelina un peu de la tête. Dans cette position, Enry avait l’air d’un enfant malade, condamné à mourir dans peu de temps, à qui l’on proposait de faire une dernière prière.
La réponse froide et tranchante acheva de convaincre Sarah sur la mentalité du Bleu et Argent : il aimait remettre les gens à leur place… C’était peut être un garçon à qui la solitude avait grillé les neurones, ou peut être l’avaient-on beaucoup fait tomber sur la tête quand il était petit… Il était impossible, absolument impossible, du point de vue de Sarah, qu’il fut aussi mesquin et peu aimable sans raison.
Certes, le hibou d’Enry s’était juste fait traité de tous les noms et elle s’était juste prise une tornade en pleine figure, mais Sarah ne pouvait s’empêcher d’être vexée par son compagnon d’infortune – et infortuné de l’avoir rencontrée –. A vrai dire, à Poudlard, elle avait découvert qu’il n’y avait pas que sa famille qui se révélait être difficile à vivre. La plupart des élèves étaient aussi désobligeants que l’était sa mère. Sarah était en train de penser à ça, se taisant depuis un temps extraordinairement long – pour elle seulement – quand le petit Serdaigle reprit la parole, pour lui annoncer son prénom – un peu vieillot, au passage – et lui demander le sien.
A peine allait-elle prononcer la première syllabe de son prénom qu’il se leva, et montra d’un signe de tête la volière. Intriguée par son attitude et le message qu’il essayait de faire passer en faisant bouger ses cheveux en direction de la pièce sombre, la Poufsouffle consentit à se mettre debout et à le suivre, docilement, telle la gentille petite première année qu’elle était. Alors, il tendit le bras et attendit qu’un oiseau brun tacheté de blanc vienne s’y poser. Le volatile poussa des petits cris de joie, auxquels son maître répondit par un « crétin » sonore et tellement poétique. Sarah examina l’animal, ignorant la dernière phrase d’Enry. Enfin, après quelques secondes d’une observation poussée de la bestiole allant des oreilles aux ongles des pattes, elle conclut :

- Je vois ce que tu veux dire, finalement. Mais t’inquiètes pas, un jour peut être, il s’arrangera…


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Tout bêtement, la jeune adolescente répéta ce qu'il venait de rire. Elle n'avait pas de caractère ou quoi ? Enfin bon. Il n'était pas là pour la juger, en réalité, il aurait du partir depuis longtemps. Le caractère de notre serdaigle était toujours autant apprécier, et son regard insistant agaçait la jeune fille au plus haut point. Elle ne cessait de tourner la tête pour éviter le plus possible ce regard perçant qui la détailler. Pendant quelques secondes à peine, il avait détourner son regard pour voir si personne n'arrivait de l'escalier de pierre. Vu que celui-ci montrer en colimaçon, on ne pouvait pas voir grand chose, mais, il ne pensait pas que quelqu'un allait arriver maintenant. Au moment où il montrerait un tout petit peu d'amitié - même si c'était loin d'être cela - envers la jeune poufsouffle. Tout ce qu'il faisait, c'était de présenter l'oiseau que sa famille lui avait offert en début d'année. Il était donc entrer dans l'enceinte de la volière, tendant le bras. Son hibou ne mit que très peu de temps pour rejoindre son maître en piaillant de joie. Il laissa la jeune fille aux boucles blondes détaillés l'oiseau à l'aide de ses yeux, puis lentement, il passa la paume de sa main sur le pelage soigneuse de l'oiseau. Il savait pertinemment que son oiseau ne faisait pas partis des plus laids, mais, il n'avait jamais spécialement apprécier ce genre de piaf. Il préférait de loin les rapaces, ou encore les chiens et les chats. Les crapauds ne faisaient pas non plus partis de ses animaux favoris.

Enry plissa les yeux en se remémorant la fois où sa mère lui avait tendu avec un sourire un cadeau qui prenait trop de place. Il était parvenu tant bien que mal à la déposer sur la table de cuisine, puis avait ouvert le présent pour découvrir un hibou qui entamait sa première année de sa vie. Son air stupide et joyeux mit dès le début Enry mal à l'aise. Pendant de longues minutes, il s'était mis à détailler l'oiseau, son pelage, son regard idiot, et à comprendre ce que signifier ces piaillements intempestifs. Il n'avait jamais été très doué avec ce genre d'animaux, et les hiboux de Poudlard ne l'appréciaient pas tellement. Pas que le garçon ne soit pas tout avec eux, seulement qu'il ne prenait jamais vraiment le temps de les connaître, et que les ondes négatives que dégageaient le jeune homme effrayaient les animaux. Comme l'avait dit Roze...
Le front du petit aigle aux cheveux encres se plissa lorsque Sarah parla d'une éventuelle amélioration de l'état mentale de son oiseau. Pendant quelques secondes, il resta figer, sans savoir quoi dire. Puis son regard se porta de nouveau vers son hibou - qui n'avait toujours pas de prénom, soit dis-en passant... -, un regard pleins de questions.

" C'est complètement impossible d'envisager une évolution psychologique pour cet oiseau. Malgré qu'il soit encore jeune, il est stupide, et un oiseau né stupide, en général, il le reste. Hormis si son maître fait tout pour améliorer l'état mental de son piaf... Ce qui n'est pas le cas. Je suis trop pris par les cours. " Cet aveu était vrai, malgré que ce ne soit pas la seule raison qui l'empêchait de s'occuper de son animal...

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