Nos souvenirs [PV Heaven]

Le bal n’avait été ni un fiasco, ni une franche réussite. Siegfried et Heaven avaient brillé comme à leur habitude, l’année passée avait été en parti oubliée par chacun des deux serpentards, mais un froid involontaire s’était installé entre eux, une distance que Siegfried se serait plus à entretenir au par avant, mais qui le gênait plus qu’autre chose désormais.
La fin du bal avait été annoncée, et même si Siegfried et Heaven s’étaient alors subrepticement embrassés, ca n’avait rien d’un engagement particulier l’un envers l’autre, et les deux jeunes gens s’étaient séparés sans passion ni déception, juste, l’indifférence et la certitude de se revoir le lendemain.

Heaven avait rejoint les préfets pour diriger les patrouilles nocturnes, et Siegfried avait rejoint la salle commune des serpentards où devaient rester cloitrés ses camarades pour passer la nuit.

Conscient que sa camarade et lui s’éloignaient de plus en plus, conscient qu’il souhaitait donner une autre dimension à leur relation, le jeune serpentards méditait sur les raisons de leur éloignement. « Si seulement elle n’avait pas perdu la mémoire… » Songeait il… L’enlèvement, la séquestration et tout… La réalité sur sa « vie antérieure »… Tout ca… Elle comprendrait ce qu’il avait vécu… Elle l’accepterait tel qu’il était devenu…
Et puis, alors qu’il allait rejoindre ses amis dans les dortoirs, il lui vint une idée… Une ancienne rumeur sur certains artefacts que possédait le directeur Dumbledor, c’était ça la réponse… Il était toujours habillé… La plus part de ses camarades étaient déjà dans les dortoirs… Un regard a droite, un regard a gauche… Siegfried s’approcha de la cheminée, et fut satisfait de constater que le passage secret qu’il avait emprunté durant les années précédentes était toujours praticable. Il s’engouffra dans le passage qui se referma derrière lui, et il souffla. « Mais qu’est ce que je fais, je ne suis même pas certain de savoir quoi faire… »
Il voulait trouver Heaven, il savait a peut prêt où la trouver… Il suivit les couloirs secrets cachés dans les murs qu’il connaissait par cœur pour se diriger vers les couloirs que devait certainement arpenter ses camarades.

Apres avoir couru plusieurs minutes, Siegfried déboucha dans un couloir obscure et désert… Le jeune serpentard resta dans l’ombre en attendant de voir apparaitre Heaven, s’il ne s’était pas trompé…
Mais même si il la rencontrait ici… Il n’était pas tout à fait certain de ce qu’il allait faire ensuite, ni même si elle accepterait de le suivre…

On ne pouvait pas dire qu’Heaven avait réellement apprécié le bal de Noël. Cela avait été un bal plus que banal, et même si, certes, ça n’avait pas été le fiasco qu’avait été son premier bal avec Enry, ou le second où elle avait fait en sorte de briser le ‘pauvre’ petite cœur de Luminas, ni même la même ambiance moqueuse que l’année dernière, lors du bal masqué qu’elle avait passé en compagnie de Marie, sa meilleure amie, là, elle l’avait passé avec Siegfried, une fois de plus, mais avec une distance surprenante… Au début du moins. Car elle avait au final tout de même laisser Siegfried lui voler un baiser. Sans aucun sentiment, ni aucune passion, mais tout de même. Ses barrières s’étaient effondrées un temps, et Heaven s’était reprise très rapidement par la suite.

Elle avait quitté la salle sans cérémonie aucune, rejoignant sa meilleure amie pour une dernière ronde, afin de s’assurer qu’aucun élève ne traînait dans les couloirs, à faire elle ne savait quelles bêtises, avec elle ne savait qui… D’ailleurs, si bêtise il y avait, elle préférait ne pas les voir, pour sa santé morale personnelle. Oui, si par manque de chance, une scène trop romantique se présentait à elle, il était clair et net qu’elle repenserait aux grandes vacances, avec Raphaël… Et ça, c’était tout bonnement hors de question. Car même si elle n’en avait parlé à personne (et qu’en soi, elle n’en parlerait jamais à quelqu’un) Heaven ne voulait pas que ces images reviennent encore lui hanter l’esprit. Cela l’avait assez travailler durant deux mois (comprenez par là Août et Septembre), et l’annonce du hibou n’avait fait que de raviver ses souvenirs, non pas pour son plus grand plaisir…

Alors qu’elle arpentait les couloirs du château en compagnie de Marie, Heaven rêvassait également un peu. Finalement, sa partenaire de la nuit (qui pour le coup n’était sa partenaire que pour le boulot, et pas pour le bal) la quitta, prenant un embranchement autre que celui que la brune avait choisit. Elles se séparèrent donc dans une dernière accolade amicale, un ‘bonne nuit’ échangé, et se fut le silence total. La vipère continua seule de surveiller les couloirs du château, jusqu’à ce qu’une silhouette apparut devant elle. Une silhouette familière, trop familière même… Poussant un soupir las, l’héritère des Clarks prit la parole :

« Siegfried ? Mais qu’est-ce que tu fiches ici ? Tu te rends comptes que tu pourrais faire perdre des points à Serpentard ?! »

La brune ne cherchait même plus à s’énerver. Elle savait où ça menait avec Siegfried. Une dispute de plus, et ils finiraient sûrement par être plus que des ennemis… Et Heaven était vraiment las de tout cela. Elle voulait juste que tout s’arrête. Qu’il ne soit plus aussi casse-pieds, et qu’elle puisse vivre tranquille… Plus ou moins, avec lui dans les parages, cela serait sûrement compliqué m’enfin… Cela valait toujours la peine d’essayer…

« Pourquoi faut-il toujours que tu traînes dans les couloirs à la nuit tombée ? T’as du sang de vampire ou une connerie dans le genre dans les veines ? »

La preuve… La lassitude lui faisait dire n’importe quoi ! Mais bon –il parait qu’ils sont bons #ZBAFF#- au moins, elle faisait un effort pour ne pas lui crier dessus… Pas tout de suite du moins !

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547 LOVE

« Oh grands dieux non ! Je n’aime pas les dentistes, et je ne supporterais jamais de dormir dans un cercueil. Non, mais j’ai longtemps fais les cauchemars d’un autre tu sais, alors dormir… Dormir… J’ai toujours trouvé que c’était très surfais. »

Tout ceci était aussi une époque révolue. Terminé les rêves du passé, les souvenir d’un adultes qu’il voulait oublier maintenant, et les crises de somnambulismes inexpliquées.
Siegfried jeta un regard à droite, puis à gauche, et il prit Heaven par la main pour se rapprocher de lui qui se tenait dos au mur dans l’obscurité. D’un geste léger il lui intima le silence, et… Lorsqu’il fut certain que personne d’autre n’était présent dans leur secteur, il reprit à parole à voix basse.

« Tu te souviens de notre dernier bal ensemble ? Je t’avais offert une rose, et il y en avait eu une autre à ton réveil. J’ai réalisé que cette fois ci, je t’avais fait danser mais que j’étais venu à toi les mains vides alors… »

Un bruit ?! Les deux serpentard se murèrent dans le silence et fixèrent le bout du couloir… Mais rien… Le château était vieux et il n’était pas rare que les murs résonnent de murmures à l’origine inexplicables. Ou alors c’était les elfes de maison qui passaient dans leurs couloirs secrets…
Siegfried hésita quelques instants avant de reprendre. Cette interruption venait de couper son élan, et il se demandait si finalement, il n’allait pas regretter cette initiative…
Non, ne pas stopper maintenant !

« Nous nous sommes toujours promis la vérité n’est ce pas ? Il y a des choses que je voudrais te dire, mais tu ne peux pas les entendre. Alors je me suis dit que je pourrais te les montrer, mais j’ai besoin que tu m’aides pour ça. J’ai entendu certaines rumeurs concernant les affaires de l’ancien directeur. Il parait qu’il possédait une pensine. Toi qui est préfète, tu dois savoir où nous pourrons trouver cet objet. Dans la remise ? Dans son bureau ? Je veux que nous y allions ensemble, et si nous la trouvons, j’aimerais te montrer certaines choses qui sont, dans me tête. Juste la vérité. »

Siegfried n’était pas tout à fait certain quelle serait intéressée. Mais c’était la seule façon de dissiper une fois pour toute tous les malentendus qui les avaient éloignés. Peut être réaliserait elle que partager son intimité la plus profonde avec elle était déjà un concept improbable pour lui…

Heaven elle, ne trouvait pas que dormir c’était surfait… Bon, après, tout le monde savait que Siegfried était complètement stupide… Donc Heaven ne cherchait même pas à comprendre le pourquoi du comment. Il était clair et net qu’il débloquait encore un coup… Après tout, il lui reparlait encore de ce stupide truc d’adulte dont Heaven ne comprenait rien de chez rien…

Quand il la fit se rapprocher de lui, la brune cessa de ruminer tout et n’importe quoi dans sa petite tête de vipère. Elle plongea son regard dans le couloir sombre qui se dessinait devant elle. Siegfried finit par reprendre la parole, parlant du bal qu’ils avaient passés ensemble, il y a de cela deux ans.

« Oui je me souviens, merci de t’inquiéter de ma mémoire, mais ce n’est pas elle qui plante, mais bien la tienne »

Les vipères se turent une nouvelle fois, fixant de nouveau le couloir sombre et froid… S’ils se faisaient prendre par un autre préfet, Heaven pourrait toujours prétendre qu’elle s’en occupait, mais tout de même… Ce n’était pas aussi simple que cela en avait l’air, et elle était prête à le jurer.

« Je ne t’ai jamais rien promis Siegfried ! Arrêtes de t’imaginer n’importe quoi tu veux ? »

Non, Heaven n’était pas en colère, je le répète. Simplement, il était clair pour elle, même s’il y avait eu un quelconque baiser, que Siegfried l’avait bel et bien abandonnée, et qu’elle n’était pas prête de le lui pardonner ! Ca, il pouvait toujours se brosser pour que la brunette revienne à lui ! (Qu’elle croit, qu’elle croit !) Puis vint le moment où Siegfried perdit totalement le peu d’estime que la vipère avait encore à son égard. Se dégageant, elle s’éloigna de Siegfried et planta son regard vairon dans celui émeraude de son ancien ami.

« Écoutes moi bien Siegfried. De un, je ne suis pas Rowen Lone, je ne t’accompagnerais pas dans tes petites escapades nocturnes à la recherche de je-ne-sais-quoi, de deux, je ne tiens pas à me faire renvoyer pour une de tes bêtises, et de trois, même si je savais quelque chose, et comprends bien que ce n’est pas le cas, je ne te dirais rien, est-ce que cela est bien ancré dans ta petite tête ?! »

La brune n’allait sûrement pas risquer sa place de Préfète ainsi que sa place à Poudlard rien que pour une histoire de pensine ou elle ne savait quoi d’autre. Elle l’aurait bien giflé pour qu’il comprenne une bonne fois pour toute qu’il était hors de question qu’elle se mouille pour ses petites envies, même si il voulait soi-disant partager certains souvenirs avec l’héritière des Clarks. Pfeuh, encore un coup foireux dans le style de ceux qu’il affectionnait tout particulièrement, sans aucun doute.

Siegfried voulu répondre pour se défendre, contre attaquer, mais il se dit que c’était Evan qui aurait agit comme ça, ou qui l’aurait poussé à agir comme ca. Le vrai Siegfried était plus subtile, plus posé, plus malin.

Heaven était entrain de le rejeter définitivement, et comme il le craignait, le bal n’avait rien arrangé. Il se passa la main sur le visage, puis dans les cheveux, il prit une grande inspiration, et il murmura à l’attention de sa camarade.

« C’est vrai que je disjoncte depuis que je suis revenu. Non, en fait, je suis un disjoncté depuis qu’on se connaît. J’ai mes sautes d’humeurs, j’ai mes incohérences, des envies dont je ne connais la raison, et, ça tu le sais déjà, une prédisposition à ne vivre qu’en fonction de mes propres intérêts. Mais tu sais Heaven, si il y a bien une chose qui n’a jamais changé dans ma tête, c’est l’affection que j’ai pour toi. Même si aujourd’hui je ne suis plus certain, que notre relation puisse nous mener quelque part. »

En fait, le jeune homme avait fini par réaliser que s’il avait été constitué de deux personnalités jusque là, il était possible que Heaven se soit attachée à son autre parti de lui-même, la partie Evan Hardlex, la partie dont il s’était débarrassé. Il était possible que tout soit définitivement terminé entre eux.

« C’est bien vrai que Rowen m’aurait suivit elle. Ou du moins, j’aurais trouvé le moyen de l’entrainer avec moi. Mais ce n’est pas avec elle que j’ai des choses à régler, et puis, si elle était vraiment dérangée par ma présence, elle m’aurait directement collé ou enlevé des points elle. En fait, si tu m’avais clairement rejeté, je n’aurais pas insisté, mais j’ai l’impression que nous deux, nous nous éloignons lentement trop lentement… Et je n’aime pas que les choses prennent trop de temps alors, je te propose de trancher une fois pour toute tout ce qui nous unis, ou alors de le renforcer définitivement. »

Siegfried tandis la main, comme pour inviter Heaven à franchir le seuil interdit qu’elle n’osait pas encore franchir. Il risquait toute leur relation sur cette escapade, ils en ressortiraient rapprochés, ou alors il n’en resterait rien.

« Aller aide moi à trouver cette pensine. Laisse moi te montrer ce que je veux te montrer et ensuite… Tu seras libre de faire ce que tu souhaite de notre relation. »

Si Heaven avait décidé de s’éloigner de Siegfried, c’était avant tout pour que les soi-disant sentiments qu’elle avait éprouvé pour lui plus tôt dans sa petite vie de vipère. Mais il fallait l’avouer, le fait qu’il soit revenu avait tout foutu en l’air, et au final, il aurait mieux fait de ne jamais revenir. Certes, elle avait bien vu qu’il avait changé, elle n’était ni aveugle ni dupe, mais voilà, elle ne voulait tout simplement pas souffrir. Logique non ? Après tout, Siegfried n’était pas connu pour avoir une relation, encore moins une relation saine… Ce mec était un venin ambulant, alors forcément, Heaven avait finit par avoir peur de s’empoisonner en le touchant…

« Ne dis pas n’importe quoi tu veux ? Tu es incapable d’aimer, tu me l’as répété des milliards de fois Siegfried ! Alors ton affection pour moi, à part une attirance à cause de mon statut, je doute que ça soit autre chose ! »

Bon, là, Heaven avait peut-être un petit peu foiré ses propos. En quoi Siegfried avait-il laissé penser qu’il pourrait éventuellement l’apprécier plus que pour son statut de Sang-Pur vile et méchante, qui avait cependant une emprise sur tout ce qu’elle voulait ? En rien… Heaven avait juste laissé les mots sortir de sa bouche, et ils avaient pris une mauvaise tournure… Se giflant mentalement, la brune regarda le vert et argent sans trop savoir comment il réagirait. Il était idiot, après tout, que la vipère puisse penser qu’il était capable d’éprouver plus que de l’amitié… Encore que, ça, il en étai un peu incapable aussi…

« Le renforcer ? Je te rappelle que tu m’as lâchement abandonnée l’année passée ! Tu ne sais pas la moitié des choses qui me sont arrivées, comment veux-tu qu’on puisse être… proche ? C’est impossible Siegfried, revient donc un peu sur Terre… »

Oui, après tout, que savait-il de tout ce que Heaven avait traversé ? Son histoire avec Enry, la bourde qu’ils avaient commise… Et la mort de son père, le séjour chez Raphaël qui avait été plus qu’électrique… Siegfried ne savait rien à propos de tout cela… Son actuelle difficulté à manger, son éloignement, que savait-il de tout cela ? Rien de chez rien, c’était clair et net… Même Marie n’en savait rien, et pourtant elle était la meilleure amie (et ennemie aussi mais ça) de la brune, alors qu’est-ce qui la bloquait tellement ? Tout, sans aucun doute.

Il lui tendait la main… Un flash surgit dans l’esprit de la vipère. Une situation similaire, deux ans plus tôt… Siegfried portait des gants, contrairement à maintenant… Et Heaven avait cédé… Comme elle venait de céder maintenant. Elle était trop faible quand il s’agissait de cet abruti, c’était gros comme une maison…

« Je te préviens, si on se fait prendre, je fous tout sur ton dos… »

Sa main sur celle du Serpentard, Heaven avait planté son regard vairon dans celui de son « ami ». C’est parti, elle allait lui laisser une dernière chance, la dernière…

Une fois de plus, la jeune Clarks avait exprimé toute sa frustration et tout son ressentiment accumulés durant l’année passée. Le sentiment d’abandon de sa part, le sentiment de négligence, de trahison même peut être. Et il se souvint lui-même du sentiment d’abandon qu’il avait ressenti lorsqu’il avait prit conscience de sa situation à l’orphelinat moldu autrefois. Amnésique, blessé, solitaire… Il avait alors reporté toute sa colère sur les adultes imaginaires qui l’avaient abandonné, et puis il avait étendu ce ressentiment à tous les adultes quels qu’ils soient. Il s’était rendu compte plus tard qu’il en avait voulu aux mauvaises personnes, et aujourd’hui, c’était son tour d’être rejeté pour de mauvaises raisons.

« C’est vrai, je ne sais pas la moitié de ce que tu as vécu cette année, mais je te propose de voir par toi-même ce qui… M’est arrivé… »

Il avait voulu dire « Nous », mais cela n’aurait eu pour effet que de réveiller le sentiment de rejet que sa camarade avait eu pour cette escapade. Une part de ce qu’il voulait lui montrer la concernait directement, comment réagirait elle ? Aucune importance, pour le moment, tout ce qui importait, c’était qu’il arrive à atteindre cette pensine… Avec son aide… Siegfried lui serra la main plus fort, mais toujours avec tendresse, et il soutint son regard vairon.
Se perdant un instant au fond de ces yeux magiques, Siegfried se tira de sa rêverie passagère, et sourit de son air malicieux.

« Bien, il faut trouver cette pensine. Elle était dans le bureau de Dumbledor, mais je ne sais pas si notre nouvelle directrice a conservé ses affaires telle quelles, je ne sais même pas si Rogue les avait gardé lui-même. Peut être que tout s’est retrouvé déménagé ailleurs... Moi je ne suis jamais allé dans le bureau du grand chef, mais toi qui est une préfète… Ca ressemble à un bassin porté sur un piédestal, tu en as déjà vu ? Je veux dire, dans le bureau du directeur ? »

Si c’était oui, il faudrait trouver un moyen d’y entrer malgré les protections magiques. Si ca n’était pas le cas, et que la pensine était dans salle sur demande par exemple… Ca n’était pas une meilleure nouvelle… L’endroit était immense, il paraissait même que Drago avait pu y faire des allés et retour pendant un an pour bricoler une armoire en rapport avec l’invasion des mangemorts sans que personne ne s’aperçoive de rien.

Heaven se sentait trop faible. Une fois de plus, elle avait cédé sous la pression que lui faisait Siegfried… Encore une fois, elle avait montré qu’en réalité, elle pourrait le suivre n’importe où, pour n’importe quoi… Non pas comme le faisait Rowen à une époque, mais à sa façon, et à avec ses propres raisons…

« Quand Dumbledore est mort, Rogue à enlever tout ce qui lui appartenait du bureau… En même temps, il était clair que lui et les Carrow n’allaient pas laisser une armée d’engins contre les mages noirs dans le bureau du nouveau directeur… »

Heaven lâcha la main de son camarade avant de saisir sa baguette (qu’elle avait au préalable rangée, avant d’avoir une subite envie d’envoyer un sort sur Siegfried) et d’illuminer le couloir encore plus qu’il ne l’était déjà. Juste par précaution. Il était déjà très tôt le matin (ou très tard le soir, au choix) et s’ils se faisaient pincer, il était clair qu’ils allaient devoir se justifier. Pour Heaven, c’était simple, mais Siegfried ?

Bref. La brune commença à avancer dans le couloir pour se retrouver dans le hall. Le bal était terminé depuis belle lurette, et plus aucun élève ne traînait dans les parages. Les professeurs encore moins. Tout le monde devait déjà dormir tranquillement, à part deux Serpentard… Pff, tout ça à cause de Siegfried et ses lubies complètement débiles ! Heaven ne savait pas trop où elle se dirigeait, jusqu’à ce qu’une image lui vint en tête. La Salle sur Demande… On la connaissait pour apparaître quand on le désirait, renfermant ce que l’on souhaitait… Mais qui irait demander à y trouver le débarras de l’école ? Personne, à par Rogue et ses compères… Heaven se retourna rapidement, fixant Siegfried, et elle reprit la parole :

« J’ai trouvé. La Salle sur Demande, il n’y a que là qu’elle puisse être entreposée… Personne n’irait chercher un débarras pour trouver ce dont les professeurs ne veulent plus… C’est la meilleure cachette… Enfin… C’est no… Ton seul espoir pour le moment, je n’ai que cette idée en tête… »

Heaven avait failli dire « notre espoir », mais après tout, c’était Siegfried qui cherchait cette fichue pensine… Pas elle ! Elle s’était reprise à temps mais bon… La Salle sur Demande, au septième étage, se trouvait en face de la grande tapisserie représentant Barnabas le Follet qui tentait de vouloir apprendre à des Trolls comment danser… Il fallait passer trois fois devant en pensant bien à ce que l’on voulait et une porte s’ouvrait à vous sur ce que vous désiriez… Heaven recommença à marcher, plus rapidement, grimpant les escaliers à une vitesse folle. Puis les deux vipères se retrouvèrent devant le pan de mur qui correspondait à la Salle sur Demande…

« On y est… »

Et maintenant, qu’allait découvrir la brunette ??

Il la tenait ! Non seulement elle avait accepté mais en plus, elle avait pris l’initiative de le diriger vers la salle sur demande sans qu’il lui demande vraiment. Il avait suffit de lui faire miroiter le fait qu’il avait besoin d’elle, et elle s’était donné complètement à ce projet. Evidement, elle ne risquait pas grand-chose elle. S’ils se faisaient prendre, elle n’aurait qu’à dire qu’elle venait de le surprendre errant dans les couloirs, et il serait sanctionné simplement.
Siegfried s’approcha du mur, et y posa une main. Certains souvenir d’il y avait deux ans remontèrent dans sa mémoire. Une histoire sans importance avec Ginny Weasley, un jour il avait eu le choix entre faire tomber toute sa petite bande aux mains de la grand inquisitrice, ou alors lui porter assistance.
Et contrairement à ce qu’aurait fait n’importe quel serpentard, il lui avait porté assistance, il avait trouvé là l’opportunité de créer un enchainement d’évènements intéressants. Il n’avait pas été déçu du résultat, même si l’issue avait été… A la hauteur de lui-même…

« La salle sur demande hein… Je suis déjà venu ici, c’est pas croyable ce que les gryphondor pouvaient aimer cette endroit… C’est pas bête d’y ranger les choses inutiles, finalement, nous trouverons peut être cette pensine plus rapidement que je ne le pensais. »

Siegfried passa devant le mur trois fois en pensant « j’ai besoin de trouver cette pensine, j’ai besoin de trouver cette pensine, j’ai besoin de trouver cette pensine… »
Ginny lui avait expliqué vaguement le mécanisme d’ouverture de cette pièce, il l’avait écouté d’une demie oreille, parcequ’a l’époque il n’avait trouvé aucun intérêt à cette salle, il avait alors tout ce dont il avait besoin. Il se félicitait de ne pas l’avoir vendue aux lèches bottes de l’inquisitrice.
La salle sur demande s’ouvrit devant eux, Siegfried et Heaven s’engouffrèrent dans l’ouverture qui se referma derrière eux, et là, ils découvrir une salle… Immense… remplie d’objets divers, pas toujours identifiable, parfois recouverts d’une couverture… Une véritable botte de foin…

« Et mince… On en a pour des années… C’est pas un entrepôt, c’est une véritable décharge. »

Le serpentard passe le doigt sur ce qui semblait être une commode, le meuble en bois massif vibrait comme s’il contenait un animal qui donnait de petits coups pour sortir. De la poussière s’accumula ou bout de son doigt.

« Certains objets doivent être ici depuis des siècles. Si tous les directeurs ont déposé ici leurs encombrants depuis la création de l’école… Avançons… Et… Prions pour que nous ayons de la chance… »

A peine la porte avait-elle été poussée qu’un nuage de poussière s’était mit à danser devant les deux vipères… Et certainement pas pour le plus grand plaisir de la jeune Clarks… Elle détestait tout ce qui touchait de près ou de loin au sale, et là, on pouvait dire qu’elle était servie… Des tissus plus gris que blancs recouvraient certains meubles, des montagnes de poussières en recouvraient d’autres, et forcément, il faisait noir de chez noir… Ce ne serait même pas étonnant que des rats ou des araignées de la taille d’un troll se promènent là-dedans… (Oui, Heaven perdait légèrement la tête, et alors ?) Bref… Maintenant, tout ce qu’ils avaient faire, c’était de trouver cette pensine stupide, c’est ça ? Baaaah bien sûr ! Et pourquoi elle, vipère de Sang-Pur et richissime, allait-elle se rabattre à laisser ses pauvres petites mains pâles et fines à toucher de la poussière dégoûtante ? Qui savait ce qui s’était créé sur tous ces objets magiques ? Un fluide pestilentiel peut-être… Un truc visqueux et puant… Brrr… Heaven frissonna rien qu’en y pensant… Et si elle laissait Siegfried faire sa recherche tout seul ? Il n’avait qu’à venir la chercher quand il aurait trouvé ce qu’il voulait… Mouais, ou pas…

Siegfried commença à s’enfoncer dans la pièce, cherchant visiblement avec ardeur sa précieuse bassine de pacotille… Heaven aurait pu filer en douce, il n’aurait rien remarqué, sans aucun doute… Mais quelque chose d’étrange la retenait ici, et pas de son plein gré… La magie qui se trouvait ici semblait faire battre son cœur encore plus rapidement, pour que son Sang-Pur se propage bien plus rapidement dans ses veines… C’était un sentiment étrange, mais pas insupportable… Bien au contraire. La brune prit sa baguette et s’en servit pour illuminer le chemin qu’elle avait décidé de prendre, s’enfonçant à son tour dans les profondeurs de la pièce, parmi des objets aussi divers que variés. Là, il n’y avait que l’embarras du choix…

« Eurk, c’est dégoûtant… »

Elle laissa ces mots sortir plus pour elle-même que pour Siegfried –d’ailleurs, où était-il passé celui-là ?!- et continua de chercher, à droite et à gauche. Elle avait eut ouie dire que la pensine était un genre de bassine en pierre, pas très profonde, gravée de runes… Oui, les livres ça sert, surtout quand c’est lu… A ce qu’il se disait aussi, elle était remplie d’un liquide étrange, elle devrait donc être sous verre, sinon, bonjour la tête du liquide… Imaginez un peu, un truc poisseux, épais comme du pétrole… Beurk, hors de question qu’Heaven s’en approche ! Soulevant grâce à la magie certaines couvertures, un écrin de verre et d’or apparu soudain devant elle… Euréka ?! Peut-être pas, mais bon…

« Siegfried ? Siegfried, ramènes toi bon sang ! »

Hors de question qu’Heaven touche la cage de verre renfermant un bol en pierre… C’était Siegfried qui voulait cette pensine, pas Heaven, et même si elle s’était laissée piéger, elle n’y toucherait pas le moins du monde ! Il le voulait, il le prenait, elle, elle en resterait bien loin, parole de Clarks !

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ZONKO