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 Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV]

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Ξ Sujet: Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV]   Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] EmptyLun 4 Jan - 0:54

Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] Gibson Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] Apow

¤¤PV¤¤

Il n’était rentré chez lui que pour prendre une douche. Julian avait passé ces dernières 24h dans son bureau à ruminer sur une affaire qui prenait la tête de ses hommes et la sienne par la même occasion depuis le mois de mai. Mais pour le moment, il avait fermé cette partie de son esprit et ne se contentait que de penser à la partie privée. En rentrant au manoir, il avait été étonné –sans l’être vraiment au fond- de ne pas trouver sa femme à la maison. Il était à peine six heures du matin et le soleil n’était pas encore levé. Et pourtant, le lit était fait, rien n’avait bougé. Serait-ce possible qu’elle soit encore au bureau ? Le couple Gibson se voyait sans se voir réellement depuis quelques temps. L’affaire sur laquelle ils travaillaient les accaparait trop. Elle avait encore du travailler toute la nuit sur l’affaire « Strange » comme certains l’appelaient. Ou « horrified faces » pour les plus crétins qui ouvraient un peu trop leur gueule à son goût. Pour sa part, il s’agissait de l’affaire 986789, un point c’est tout. Heureusement, sur son ordre express et donc incontournable sous peine de sérieuses représailles, rien de tous ces meurtres n’avaient filtré. Gibson ne voulait aucunement avoir les médias à gérer. Encore moins affronter les interrogations et les craintes de la populace. Il avait bien d’autres choses à foutre que de s’encombrer du superflu.

De toute façon, depuis plus d’un an, depuis la fin du Lord, au Département de la Justice, ça ne désemplissait pas. A croire qu’il y avait des rats partout. De vieilles connaissances qui avaient bizarrement « oublié » (à se demander comment c’est possible. L’esprit est si vite…effacé) que Gibson avait un jour été de leur côté avant de se retourner contre eux tous par vengeance. Et il n’avait eu aucun scrupule à les voir aller à Azkaban. Il avait toujours cette haine bien enfouit au fond de lui qui lui permettait de continuer, de les faire tous tomber. Un petit sachet dans la main, un gobelet de café dans l’autre, Gibson père s’était arrêté dans un très bon café moldu avant de rendre au Ministère. Il avait ensuite filé directement jusqu’au bureau de sa femme. Il avait salué les rares personnes présentes puisqu’à 6h30, seuls les insomniaques ou les acharnés du boulot étaient encore dans la place. Lui n’avait quitté son bureau il y a seulement une heure. Douche rapide, vêtements propres, arrêt au café et il était de retour au bercail. Et comme il s’y attendait, Elianne était bien dans son bureau, assoupie dans son fauteuil, un dossier d’une bonne centaine de pages ouvert sur le bureau. Silencieux, il posa le café et le sac sur la table basse un peu plus loin avant de s’approcher de celle qui partageait depuis plus de trente ans sa vie. Il s’arrêta un instant, la regardant dormir. Il avait parfois l’impression qu’il l’avait rencontré hier. Ayant refermé la porte du bureau précédemment, il se laissa aller à un geste tendre, replaçant une des mèches blondes en arrière, dégageant son visage fin, toujours aussi harmonieux. Quelques rides d’expression étaient apparues aux coins de ses yeux, rehaussant l’éclat de la beauté de sa femme. Alors qu’elle battait des paupières, il déposa un baiser sur son front avant de se redresser et de jeter un œil au dossier offert aux regards curieux. Effectivement, il s’agissait bien du dossier 986789. Après la résolution de cette affaire (oui parce qu’il n’y avait aucune raison qu’ils n’arrivent pas à coincer ce dingue), ils devraient prendre du temps pour eux. Mais autant rêver. Leur job respectif était prenant et ils en étaient tout à fait conscient. Sa femme l’avait reconnu bien avant d’ouvrir les yeux. Sa présence rassurante, son odeur mêlée d’une touche du parfum qu’il mettait depuis des années. Depuis qu’elle le lui avait offert il y a cela 3 décennies. Il le savait tout simplement parce qu’il lisait dans son esprit en ce moment-même. Contrairement à son fils cadet, il n’avait jamais eu de scrupule à utiliser ses facultés. D’ailleurs, c’était grâce à ça qu’il connaissait tout ce don il avait besoin…ou pas. Il connaissait des choses si intimes chez ses employés qu’il aurait pu écrire plusieurs volumes encyclopédiques. Sa femme connaissait ses dons. En fait, le jour du mariage, après la cérémonie, il y avait un rituel purement Gibsonien durant lequel la jeune mariée lors de son entrée dans le clan apprenait qu’elle ne pourrait jamais rien cacher à son mari, peu importe que ça lui plaise ou pas puisque son cher et tendre époux était mentaliste. Ca n’avait jamais réellement dérangé Elianne. Ce n’est pas comme si elle avait quelque chose à cacher.

Se levant de son siège, elle passa ses bras autour du cou de Julian pour déposer un baiser bien plus explicite sur ses lèvres. Gibson père avait naturellement passé ses bras autour de sa taille. Pas besoin de mots pour se dire bonjour entre eux deux. Heureusement, personne ne vint les interrompre pendant ce tendre échange. Le Ministre de la Justice n’était pas quelqu’un de démonstratif. Il n’aurait plus manqué qu’on colporte que « le masque de fer » bécote sa femme dans son bureau. Elianne quitta ses bras rassurants pour se diriger d’un pas léger jusqu’à la table basse. Comme lorsqu’elle était encore adolescente, ce qui le fit sourire. Le regard gris-vert de son épouse s’était évidement porté sur ce qu’il lui avait apporté. Café noir avec une pointe de noisette, comme toujours, et deux croissants français. Oui, ce sont les meilleurs.


- Aucune avancée sur le dossier ? lui demanda-t-il alors qu’il connaissait déjà la réponse.

Elle secoua la tête vite-fait de droite à gauche, ne pouvant répondre convenablement puisqu’elle venait de croquer dans la viennoiserie. Elle s’empressa de goûter au café et lui adressa un sourire en signe de remerciement.

- Bon…, je vais te laisser à tes occupations, je retourne travailler.

S’écartant du bureau en ébène, il s’apprêtait à partir mais la jolie russe ne semblait pas vouloir le laisser « s’évaporer » aussi aisément.

- Attend un peu chéri ! lança-t-elle en reposant son café sur la table basse.

Elle se releva et s’avança vers lui de sa démarche féline. C’était une des première chose qui l’avait frappé chez elle. Ses yeux gris-vert, presque métallique, sa taille fine et la balançant de sa divine chute de rein. Il ne put s’empêcher d’afficher un léger sourire en coin. Ca le faisait rire de voir de temps en temps que la juge la plus redoutable de la Cour de Justice Magique puisse redevenir en privée une jeune fille. Redoutable et impartiale certainement, mais elle n’en restait pas moins juste. Cependant, quand l’accusé méritait de payer, elle était sans pitié. Et intègre ! Elle ne se laissait pas acheter. Peu importe qui défilait devant elle. Amis ou ennemis. Tous égaux devant la justice. C’était son crédo et elle s’y tiendrait jusqu’au bout. Malgré que Julian ne partage pas tout à fait son point de vu, il admirait sa force de caractère. Ce n’était pas pour rien qu’elle était devenue sa femme.


- Quand as-tu dormi au moins 5 heures d’affilées ? lui demanda-t-elle en posant ses mains sur son torse.

Julian leva les yeux au ciel du genre « c’est pour ça que tu me retiens ? » Mais sa femme avait l’air sérieux.


- Je ne sais pas. Y a pas longtemps. C’est plutôt moi qui devrait te demander ça. Ce n’est pas moi qui me suis endormi au bureau.

- Pour une fois, fit-elle amusée, un brin ironique.

Il déposa ses paumes sur les mains de sa femme comme pour la rassurer.


- Je dormirai quand toute cette affaire aura pris fin, avoua-t-il en embrassant les doigts de sa femme. Maintenant Lili, tu m’excuseras, mais j’ai du travail.

Puis il l’embrassa sur les lèvres et quitta le bureau du juge.
Ces instants qu’un couple partageait quotidiennement ressemblaient le plus à ce qui s’assimilait à un équilibre. Néanmoins, il gardait ces démonstrations d’affection à l’abri des regards et dans la plus complète intimité.

Maintenant, trêve de plaisanterie. La matinée n’allait pas être de tout repos. Des mois qu’ils tentaient de foutre la main sur ce qui causait la mort de ces personnes. Quatre victimes. Sexe confondu, d’âges différents, de milieux sociaux opposés. Bref, rien pour relier les victimes. Ce qui n’aidait pas, il fallait l’avouer. D’habitude, il y avait une certaine concordance quand un tueur en série sévissait. Soit le même type de femmes, les mêmes opinions « politiques » dirons-nous, Les victimes n’étaient pas ainsi tués au hasard. Et c’est pourtant ce qui se passait. Deux hommes et deux femmes avaient trouvé la mort dans de très étranges circonstances.

Ils avaient tout fait. Chercher, enquêter, relever, interroger les témoins –trop rares et pas assez précis pour en tirer quelque chose de réellement potable-… Et puis au troisième meurtre, il avait du prendre les choses en main devant l’impasse vers laquelle ils se dirigeaient tous. Surtout parce que la troisième victime était un employé du Ministère. « Agresser » un membre du Ministère, c’était « agresser » le Ministère lui-même. Donc Gibson s’était vu dans l’obligation de prendre l’affaire sous sa coupe. Littéralement à la tête de l’enquête, il avait mis ses meilleurs hommes sur l’affaire. Mais chaque piste semblait ne mener nulle part. C’était agaçant. Frustrant ! Chaque rapport qu’on lui rapportait n’était que la conclusion qui se résumait toujours à un cul-de-sac. Alors lorsqu’une quatrième victime avait été retrouvée égorgée, Julian avait commencé à envisager de contacter une personne qu’il aurait préféré ne jamais revoir. Et pourtant il avait repoussé longtemps l’échéance. Mais en tant que Ministre de la Justice, il avait du se montrer raisonnable et surtout professionnel. Il devait penser différemment pour que celui qui sévit soit retrouvé, arrêté et exterminé jugé. A la vue du troisième cadavre, il avait eu des soupçons sur la manière dont la « chose » avait agit, mais n’ayant pas assez d’éléments, il avait gardé ses théories pour lui. La quatrième victime n’avait fait que confirmer ses idées. Mais sans preuve, ça n’aurait servi à rien. Et puis il préférait se taire.

Donc pas plus tard qu’hier, une semaine après le dernier meurtre, il avait demandé à sa secrétaire de le rejoindre dans son bureau avec le nécessaire pour prendre ses instructions.


La lettre au final donnait :

Citation :
« Mr Sykes of Woodbury,

Afin de parler d’une affaire importante, nous aimerions que vous vous présentiez au Ministère dans les plus brefs délais. Dans le cas où vous ne vous présenteriez pas avant la fin de la semaine, nous serions dans l’obligation de venir quérir votre personne.

Dans l’attente de notre entrevue,

Sincères salutations,


Gibson, Directeur du Département de la Justice Magique. »

(Le tout cacheté avec le sceau des Gibson)

Oui, c’était très court et plutôt direct, mais Julian n’avait aucune envie de s’étendre en billevesées. Le ton de la lettre était du genre « tu ne répliques pas, tu rappliques ! » ou bien « Tu la fermes et tu obéis ! » ou encore « Si tu ne viens pas à Gibson, c’est Gibson qui viendra te chercher ! ». Et on pouvait noter qu’il s’adressait à l’homme et non à la fonction qu’il occupait. Ca ne lui plaisait vraiment pas de faire appel à cet homme, mais après tout, il ne pouvait nier qu’il avait été un très bon Auror. Avec des méthodes très discutables, mais efficaces pour la plupart. Et là, ils avaient besoin de quelqu’un aux méthodes peu orthodoxes. A deux, ils pouvaient y arriver. Ou du moins, il l’espérait sinon il ne ferait jamais appel à lui. Tout deux avaient eu une excellente formation. L’ex-Chef de la Brigade de Police Magique –Tireur d’élite de baguette magique par la même occasion- associé à l’ex-Auror de choc… Hum…
Normalement, si Sykes était un tant soit peu intelligent, il répondrait favorablement à sa requête et se bougerait les fesses pour les ramener dans son bureau.
Le pire serra de voir le sourire puant de Sykes s’afficher sur son visage de peroxydé quand il comprendra que le Ministère avait besoin de son aide. Et cette idée lui arrachait la gu*ule !

Il était 8 heures et Gibson bossait déjà sur le dossier, relisant les rapports des agents de la Brigade et des Aurors tout en étudiant pour la énième fois les photos prises sur les différents lieux du crime.
8h30, Ellasandra était enfin arrivée. Ce n’était pas dans ses habitudes d’arriver avec 1/2h de retard.
N’ayant pas la patience d’utiliser une note volante, il se décida à parler directement à sa secrétaire. Un rapide tour dans son esprit l’informa qu’elle était enceinte. Bon…il devrait penser à faire passer des entretiens. Ou du moins, à demander à Ellasandra d’en faire passer pour lui. Il verrait ensuite le « casting » final. Mais ça ne l’arrangeait pas. Ca faisait tout juste un peu plus d’un an qu’elle travaillait pour lui et voilà qu’elle tombait enceinte. Et bébé signifiait congés maternités. Pfff…Il n’était pas prêt de revoir son assistante. Enfin…pour le moment, elle était là. On verra plus tard. Il la salua convenablement avant de passer aux choses sérieuses.


- Ellasandra, pourriez-vous vous rendre au bureau des Aurors et demander à Deauclaire de me remettre le dossier de Sykes ? C’est urgent. Merci.

Julian referma la porte de son bureau avant de la rouvrir instantanément.

- J’allais oublier. Si Monsieur Sykes se présente, faites-le entrer.

Porte refermée !

Il réintégra son fauteuil en cuir derrière son imposant bureau en acajou brun/roux pour reprendre là où il en était resté. Deux minutes après, on frappait à sa porte. Sans relevé la tête des photos qu’il observait de Dolores Estevez, il lança un
« Entrez ! » pensant qu’il s’agissait d’Ellasandra qui revenait avec ce qu’il lui avait demandé. La consigne était toujours la même. Déposer les dossiers au coin du bureau et quitter les lieux sans faire de bruit. Mais visiblement, sa secrétaire avait quelques trous de mémoire aujourd’hui. Il releva la tête en l’entendant toussoter. Et il sut tout de suite que ce n’était pas elle mais…sa femme.

- Elianne… ? Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-il en la regardait refermer la porte derrière elle.

- J’ai croisé ton assistante. Elle ne semblait pas aller très bien. Et comme elle devait te ramener ça, j’ai proposé de le faire à sa place. J’ai pensé qu’il valait mieux que ce soit moi qu’un quelconque subalterne, précisa-t-elle en s’avançant jusqu’au bureau.

Elle contourna ce dernier pour se positionner aux côtés de son mari. Elle avait du rentrer à la maison prendre une douche et se changer puisqu’elle portait à présent une robe effet cache-coeur noire , ses longs cheveux blonds tombant négligemment dans son dos et sur ses épaules. Elle était toujours belle et élégante dans n’importe quelle situation. En tout cas, il appréciait la vue ce dont son épouse ne tarda pas à remarquer. Mais elle regardait les photos éparpillées sur le bureau et Julian s’y attarda lui aussi. Julian pourtant ordonné habituellement avait un peu foutu la pagaille. Elianne se permit de mettre de l’ordre et de tout remettre dans le dossier avant de se tourner vers lui et déposa le dossier de Sykes juste sous son nez.


- Tu cherches encore des problèmes à Sykes ? demanda-t-elle d’un ton réprobateur.

- Absolument ma chérie, mais je ne fais que mon travail, répondit-il en toute innocence.

Mais Elianne n’était pas dupe. Depuis le temps qu’elle le connaissait le Gibson.


- Mais bien sûr ! Pourquoi as-tu demandé le dossier de cet homme ? réitéra-t-elle de nouveau.

- Parce que je n’apprécie pas que certains aient l’idée stupide de ranger ce peroxydé aux archives.

- Il ne l’était pas, précisa-t-elle.

- On n’est jamais sûr de rien. Kingsley l’a convoqué, mais je me méfie de ses conclusions. Après tout, il n’y a pas si longtemps, ils étaient collègues.

- Je te signale que toi aussi si on va part là.

- Tu sais très bien ce que j’ai voulu dire.

Elianne ouvrit le dossier de l’ancien Auror. Elle lut à la va-vite la première page qu’elle connaissait déjà par-cœur. Comme tout le reste. Elle était le juge en charge de l’affaire Sykes. Mais il était plutôt en stand-by dernièrement (le dossier). Elle haussa les épaules et le reposa négligemment sur le bureau sur lequel elle était appuyée.

- Julian, pourquoi Sykes ? Arrête de lui tourner autour comme un vautour dans l’attente que sa proie tombe. Et puis…, il la sentit hésiter, et puis pense à notre fils. Je ne pense pas qu’il apprécierait que tu sois toujours sur le dos de cet homme.

Gibson père haussa les épaules, se fermant.

- Parlons-en tiens ! Je ne pense pas non plus qu’il apprécierait que sa mère soit la juge qui mettra son « mentor » derrière les barreaux.

- Julian…, Si toi tu lui cherches des noises, ça se retournera contre toi. Alors que moi, si je l'envoie en tôle, il y aura des preuves solides et pas des entourloupes. Qu’est-ce que tu peux être têtu!

- Comment toi tu peux me sortir un truc pareil quand tu sais qui est cet homme ? fit-il mi-agacé, mi-amusé.

- Tout simplement parce que moi je suis patiente mon chéri, fit-elle d’un sourire énigmatique.

Une lueur amusée apparut dans le regard saphir de Julian. Le couple Gibson formait un duo réellement dangereux. Encore heureux qu’ils ne soient pas l’un contre l’autre. La jolie russe –ayant obtenue la double nationalité en épousant un anglais- se pencha vers son mari toujours installé dans son fauteuil pour déposer un baiser sur ses lèvres. Quelques secondes après, on frappait à la porte, et Elianne se sépara de son époux, refermant d’un coup sec et précis les deux dossiers pour ne pas que des regards indiscrets y foutent leur nez. Seuls ceux qui étaient sur l’enquête connaissaient l’affaire. Personne d’autre. Et il n’était pas question d’ébruiter tout ces meurtres. Dos à la porte, toujours appuyée sur le bureau, juste à côté de son mari, elle ne prit même pas la peine de se retourner pour voir de qui il s’agissait pensant que c’était Ellasandra. Comme elle l’avait vu faire des milliers de fois au court de ces années, il avait posé un masque impassible sur son visage. Il était impénétrable.


- Monsieur Gibson? Monsieur Sykes pour vous, précisa la secrétaire en laissant passer un homme de stature.

Tiens, Sykes s'était montré intelligent. Il ne l'avait pas fait attendre. Une bonne chose. Il n'aurait pas besoin d'aller le chercher par la peau du c**. Néanmoins, il ne s'attendait pas à ce que sa Lili soit aussi dans la pièce.
Elianne lança un regard noir à son mari, genre "Mais qu'est-ce que tu as encore foutu?". Ellasandra s’effaça et referma la porte derrière elle, repartant faire son boulot. C’est alors que l’épouse de Julian se positionna de biais pour avoir une meilleure vue sur le nouvel arrivant. D’accord, Apophis Sykes était là, mais pourquoi ? Malheureusement, Julian n’avait rien voulu lui dire. C’est qu’il sait très bien détourner la conversation quand il le veut. Faut pas fuir les questions d’Elianne. Quand elle veut quelque chose, elle l’obtient.


- Sykes !

Roooh…son mari pourrait être un peu plus poli. Un peu de courtoisie même si certaines personnes ne la mérite pas.

- Bonjour Monsieur Sykes, fit-elle d’un sourire poli.

Elle avait été nettement plus chaleureuse que son époux. Le regard que lui jeta son mari l’a fit sourire. Et dieu qu'elle était belle quand elle souriait. Rigole un peu Julian. Ta femme aime bien te chercher un peu. Et puis y a Apophis, c’est encore plus drôle. Mais pourquoi sourire à Sykes? Pourquoi offrir un de ses sourires à cet homme? Ca plaît pas à papa Gibs ça! Toujours aussi possessif après plus de 30 ans de mariage.
Quant à Gibson père, il aurait préféré que sa femme ne se mêle pas de ça. Mais elle était ainsi. Un peu provocante sur les bords. Lui, ça ne lui plaisait pas que sa femme et Sykes soient dans la même pièce. Cherchez le pourquoi du comment maintenant Razz… Il voulait d’ailleurs qu’elle quitte la pièce tout de suite, mais elle semblait décidée à s’incruster ou s’amuser. Ca dépendait dans quel camp on se plaçait. Lui, il ne désirait qu’une chose, c’est qu’elle aille faire un tour ailleurs. Sykes et lui avaient des choses à se dire.
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Ξ Sujet: Re: Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV]   Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] EmptyJeu 7 Jan - 9:45

[Hj : huhu, les icônes sont trop classe Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] Icon_cool ].

Apophis considéra avec touuute son attention les deux personnes qui se trouvaient dans la pièce -il faut dire qu'après le passage éclair de la secrétaire (fort jolie d'ailleurs) histoire de le propulser dans la pièce il se retrouvait, comme qui dirait, un peu tout seul et en bien mauvaise posture. Deux Gibsons (oui deux pour le prix d'un) dont le premier voulait juste lui faire la peau et la seconde juste le mettre sous les barreaux pour le restant de ses jours. Encore une chance que le quatrième Gibson de la famille (car le troisième l'avait, pour ainsi dire, franchement dans le nez) soit un tant soit peu transigneant... là aussi pour ne pas dire qu'il l'avait à la bonne. D'ailleurs que dirait Raphaël si l'un des deux s'amusait soit à l'exécuter soit à le coffrer, hmm ? Il prendrait son emploi et avec lui la possibilité d'augmenter son expérience et son pouvoir... et Merlin savait que le cadet Gibson ne désirait pas particulièrement travailler dans le service de son père, n'est-ce pas ? Comment finirait-il ? Livreur de pizza ?

Sykes, fort de cette nouvelle certitude, leur balança un sourire biaiseux bien dans les dents puis s'avança avec cette sorte d'assurance qui donne envie de lui filer deux claques. Un peu comme s'il était chez lui il avisa une chaise de bureau et y déposa son éternel et long manteau noir, révélant ainsi une tenue tout à fait particulière et que ni les journalistes de cette époque ni les élèves de Taliesin n'avaient eu le loisir d'entrapercevoir. En effet, l'ancien Auror était habillé à l'identique que lorsqu'il arpentait les couloirs du Ministère : jean noir, t-shirt noir, manteau noir et bottes cloutées. Il n'y avait que la boucle d'oreille gauche qu'il n'avait pas remise, depuis le temps et ses cheveux, bien que coiffés en piques, étaient moins longs et pas péroxydés à la racine, haha !
Il s'attarda un instant sur la représente du Magenmagot ici présente mais sans laisser un regard insistant planer sur ses formes comme lorsqu'il faisait habituellement pour les mettre mal à l'aise... Il savait que Julian avait besoin de lui mais qu'il n'hésiterait pas cependant à lui enfoncer la tête dans le mur s'il s'avisait d'imaginer quoique ce soit avec sa femme. Il détourna les yeux et, en bon macho qu'il était, s'adressa tout d'abord à celui qui l'avait si aimablement salué :

"Gibson !".

Pour en revenir à la dame, présentant sa main dans l'intention de baiser la sienne avec délicatesse et volupté comme cela se fait, bien entendu, chez les plus hautes familles.

"Madame Gibson, ravie de vous revoir. Cela faisait si longtemps... trop longtemps même".

Il fourra les mains dans ses poches, à l'aise comme un poisson dans l'eau, puis il balaya la salle du regard, observant et s'impreignant de tout ce qui lui avait été enlevé... pour de plus hauts desseins il osait le croire. Ses yeux se baissèrent sur le dossier ouvert sur la table, si gros qu'il lui faisait l'effet d'un ventre ouvert sur des photos morbides. Il s'approcha, les effleura et lança d'un ton égal :

"J'ai pu croiser Pénélope Deauclaire dans les couloirs... comme si elle venait de voir un fantôme. J'ai cru comprendre qu'elle venait d'accoucher...".

Et de se tourner vers eux, sourire carnassier.

"Décidément, c'est le mois ! Et la secrétaire en plus.
Hhhmmm... le plaisir de ne pas être une femme...".

Pour en revenir plus précisément aux clichés ; des personnes frappées d'horreur, leurs mâchoires étirées sur un cri d'effroi, leurs yeux roulés à l'intérieur du crâne comme s'ils n'avaient eu qu'une envie : voir leurs cauchemars bien en face... ou se cacher de leur agresseur, au choix. Quoiqu'il en fut, le sortilège qui avait été pratiqué ici était des plus corriaces et Sykes s'étonna même en voyant l'une des victimes tranchée à la gorge. Il gloussa, rejeta la photo puis argua d'un air crétin :

"C'est stupide ! On utilise un tel sortilège et ensuite on lui tranche la gorge ?".

Ses yeux bleus s'attardèrent sur l'un comme sur l'autre si bien qu'il finit, vu leur mine épuisée et leur passable envie d'en finir, par redevenir sérieux et leur demander clairement ce qui avait bien pu se passer. Il leur fit face les bras croisés, appuyé contre le bureau et lança :

"Bien, d'accord, je suis là. Vous m'avez demandé, que dis-je, vous avez exigé de moi que je vienne jusqu'ici auquel cas vous iriez me tirer de chez moi alors je voudrais bien savoir ce que vous attendez que je fasse ! En voyant Elianne j'ai tout de suite songé que vous alliez me remettre au trou et je me suis dis : "nulle crainte à avoir, Sykes ! Si tu fais ça, Raphaël pourra crécher jusqu'à la fin de ses jours pour trouver du boulot !".
Maintenant je vois ce dossier et ces morts plus qu'étranges et je me demande si vous ne seriez pas en mesure de croire que je pourrais vous fournir des explications...".

Il conclut par un sourire nerveux, déposant une main sur ses hanches et considérant Julian :

"J'ai deux suppositions : soit effectivement la promotion de cette année en matière d'Aurors et de Brigadiers est plus qu'à chi**, soit l'affaire dépasse ce que vous auriez pu imaginer et alors c'est pas l'Auror que vous venez chercher mais le directeur.
Jouons donc carte sur table, c'est ma deuxième hypothèse ?".

Puis sans leur laisser vraiment le temps de répondre et comme il sentait que cette moutarde lui montait au nez depuis le moment où il l'avait vu, il se saisit d'un dossier jaune presque aussi volumineux que le précédent et qui trainait sur le coin de la table. Il jeta un coup d'oeil à sa couverture puis en revint aux époux Gibson et plus précisément... à l'épouse.

"Et ça c'est pour quoi ? Histoire de voir si ça serait pas "moi" l'auteur de ces crimes ? Si je serais pas revenu, hop, poussé par une autre de mes folies passagères et assassinant ces quatres personnes sans motif apparent ? Sérieusement, avant de songer à de parfaits inconnus, vous ne pensez pas que je me serais simplement retourné sur ceux qui ont eu ma tête, hein ?".

Il ricana, ouvrit le dossier à la première page et récita d'un ton presque enjoué :

""Nom : Sykes of Woodbury", ils auraient pu gicler le "of Woodbury" depuis le temps que je m'évertue à étouffer mes conditions plus qu'aisées, enfin...
"Prénom : Apophis", jusque là nulle surprise.
"Date de naissance : 11 Août 1961", ah tiens ! Joyeux anniversaire.
"Age au moment des fait : 35 ans", si peu ?
"Profession : Auror".
"Lien de parenté : Montgomery Sykes et Honoria of Woodbury", oui tous deux Mangemorts, quelle étonnante surprise !
"Accusé de :"... p*tain de liste trop longue...".

Il les considéra un instant et replongea son nez dedans pour terminer sur :

""Arrêté le 5 Juin 1996 par l'auror Aaron Millers et l'Agent Bradley Callagher", les sal*uds...".

Et enfin rejeter le tout sur la table au milieu de l'autre dossier, ses propres photos se mêlant à celles des cadavres décomposés comme s'il y était pour quelque chose, tsst...

"Autant dissiper certains doutes, Madame la Juge, Monsieur le Directeur et faire en sorte que l'épée de Damoclès que vous nous avez octroyée ne pèse pas trop longtemps sur nos têtes.
Chaque élève de Taliesin et chaque professeur est référencé lui et son pouvoir. Je le suis également tout comme votre fils... nous sommes dans la légalité, contrairement à certains...
Je peux vous faire parvenir le registre rapidement mais déjà vous avez ma parole, si vous pouvez vous en contenter : "Apophis Sykes, sortilèges dits "innés" : le flambios...".

Il fit naître une brève étincelle entre ses doigts.

"L'impero".

Envoya voler son dossier à travers la pièce.

"L'endoloris".

Et pointa son doigt sur Julian.

"Ca je le garde pour notre homme...".

Il baissa la main, excusant un moment pour prendre l'air tandis qu'il se dirigeait vers la porte pour mieux sortir du bureau. Il avait besoin de ne plus se sentir entouré ni oppressé par cette atmosphère lourde de soupçons et d'accusations trop rapides. Il ne fit que quelques pas tant la tête lui tournait puis il s'arrêta, s'appuyant contre le mur et fermant doucement les yeux pour respirer plus facilement...
Si un jour ils l'ont, ça sera à l'usure...

*Il s'escrimait, se forçait, mettait tout son coeur dans ses entraînements aussi durs qu'intolérables. Il se battait avec force et rage, tâchant de décupler sa force, faisant de son mieux afin que toutes les cibles disposées dans la salle pour lui soient réduites à néant.
Callagher s'y était amusé et ce juste après qu'il ait pris son petit-déjeuner : entraînement seul dans la salle à dix heures. Et il avait disposé des mannequins pensants et, qui plus est, lançaient eux-mêmes des sorts.
Jusqu'ici le jeune stagiaire avait réussi à un esquiver quelqu'un mais l'un d'entre eux s'était montré plus habile et avait réussi à le trancher juste sur l'avant-bras maintenant sa baguette. Acculé, terrassé, bouleversé de sentir qu'on le prenait encore pour un imbécile il tentait de leur résister, croisant les doigts pour ressortir vivant de ce cauchemar que l'on avait mis à pied d'oeuvre rien que pour lui...

"C'est afin de t'endurcir, Sykes, avaient-ils renchéri, tu verras après ça comment tu seras ! Fier et fort !".

Ils n'avaient pas ajouté "tapette blonde" comme à leur habitude mais c'était tout comme, ça se lisait sur leurs fronts. Et tandis que quatre mannequins l'encerclaient à présent, Apophis tournait de tout côté, ne sachant sur qui lancer son sort.
S'il avait été plus rapide et perspicace il ne se serait pas laissé désarmé. Il observait à présent sur une grimace désemparée le pantin de bois qui se précipitait sur lui, arme au clair. Et dire que cette phase n'était que la première d'une longue série. Un long cri se déploya de sa gorge tandis qu'il fermait les yeux et hurlait le dernier mot qui lui venait à l'esprit dans l'espoir qu'il se réalise :

"FLAMBIOS !! FLAMBIOS !! FLAAAMBIIOOOOSSS !!!".

Ce n'est que lorsqu'il sentit une odeur de roussi qu'il les rouvrit, posant ses pupilles bleues et hagardes sur le reste des pantins maintenant carbonisés.
Juste avant que le plat d'un de leur bras de bois ne s'abatte sur sa nuque.
Game... over.*
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Ξ Sujet: Re: Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV]   Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] EmptyLun 11 Jan - 2:45

[hs: Ouais, t’as vu ça…la classe !]

Gibson étudiait la situation faisant abstraction du sourire abruti que leur offrait leur nouvel « invité » . Dès que Sykes était entré dans son bureau, il avait repris un masque impassible. Son esprit dressé comme une forteresse, il avait néanmoins laissé une partie de son « mental » ouvert afin de capter Sykes sans être dérangé par de quelconque parasite. Il savait évidement que cet ancien Auror n’avait aucune capacité en tant que mentaliste. Mais il se méfiait de ses sauts d’humeurs si on peut dire. Sykes partait parfois dans des délires troublants. Bon, lui ça ne l’atteindrait pas. Il s’en foutait. Seulement, il ne voulait pas qu’il arrive une catastrophe. Il avait déjà bien assez à faire de son côté sans surveiller constamment ce bâtard. Oui, parce qu’il était peut-être un Woodbury, il n’en restait pas moins un bâtard. Une pièce rapportée. Surpris sans l’être, il nota tout de suite qu’il avait portait le style vestimentaire que lorsqu’il était encore Auror. C’était quoi le message ? Qu’il venait en conquérant ?

Après le baise-main protocolaire si on peut dire, Julian aurait voulu que sa femme quitte le bureau. Mais visiblement, elle n’en avait aucune envie. Sur ce point, on pouvait relativement dire qu’elle était chiante. Enfin, si elle n’était pas aussi têtue, il l’aimerait peut-être moins…

Lorsqu’Apophis s’était approché du bureau pour jeter un œil sur le dossier qu’il avait laissé grand ouvert sur le bureau, il ne tenta rien pour l’en dissuader. Après tout, il était là pour ça. Ce qui l’agaçait, c’est que ce bouffon se croyait un peu tout permis et ne se conformait pas aux règles. En même temps, qui pouvait encore s’en étonner ? Sykes ne respectait presque jamais les règles. Ce n’est pas comme si c’était une nouveauté. Lorsque Julian était le Chef de la Brigade Magique, il avait failli l’emplafonner à plusieurs reprises. Il faisait du bon travail. Mais ses techniques étaient si grossières. Le Chef des Aurors à l’époque avait su faire barrage, mais ça n’empêchait pas qu’au final, Sykes se faisait moucher par ses supérieurs. Julian revint au présent, ne laissant rien paraître de son agacement. C’est fou à quel point ce mec peu être barré
(on parle de Sykes là, pas de Julian). La remarque sur Deauclaire et les femmes lui passa bien au-dessus de la tête. Ce genre de palabres ne l’intéressaient aucunement. Néanmoins, dans un coin de son esprit, il n’avait pas oublié de noter que Deauclaire était avec Jason Harris, professeur à Taliesin et le meilleur ami de son fils aîné. Dans le monde de la sorcellerie, une seule personne pouvait relier entre eux deux personnes totalement opposées. Il n’y avait qu’à voir avec son fils cadet et ses choix pour le moins contrariants. D’abord il accepte de travailler à Taliesin avec Sykes. Et puis le voilà à intégrer un groupe rock composé de drôles d’individus. Essayez de trouver un lien logique là-dedans ? Julian n’en voyait pas.

Première chose à annoncer : ce babouin braillard qui gloussait comme un crétin se trompait ! Ca commençait bien. Il se serait écouté, il aurait levé les yeux au ciel. Pour qu’un sortilège soit appelé de la sorte, il fallait une baguette. Et là, d’après leurs conclusions, il ne s’agissait pas d’un sortilège. En tout cas, pas comme l’entendait le monde magique jusqu’à présent. Mais Gibson père n’avait toujours pas ouvert la bouche. Il laissait Sykes jacasser comme une pie. Plus il parlait, mieux c’était. Enfin…bonjour le mal de tête à la fin, mais s’il fallait en passer par-là…Il l’étudiait, observant aussi bien son attitude, ses mimiques que ses pensées. Oh, il ne voyait pas tout. Il devait s’imposer des limites avec ses « victimes ». Parce que s’il s’y mettait pleinement, Apophis Sykes s’écroulerait par-terre sous la douleur de l’effraction mentale qu’il lui ferait subir. Oh…ça aurait pu être sympa à faire au coin d’une rue sombre, en pleine nuit, sans lune. Mais beaucoup plus délicat à expliquer en plein jour et au Ministère de surcroît. Il jeta un œil à Elianne qui étudiait Sykes elle aussi.
Elle était fatiguée mais elle tentait de ne rien laisser paraître en affichant un visage serein. Mais même Sykes s’en était rendu compte. Il faut dire que dormir dans un fauteuil toute la nuit, c’est pas très reposant.

Quand Sykes laissa sous-entendre que la présence d’Elianne lui avait fait penser au pire, un rictus apparut sur ses lèvres. Ca l’avait amusé, que voulez-vous ? Disparaissant aussi vite qu’il était apparu, Elianne lui avait jeté un regard soupçonneux. Oui, en effet, il n’avait pas averti son épouse de sa décision de faire appel à Sykes. En même temps, il était Directeur du Département de la Justice Magique et il n’était pas obligé de tout lui dire. Comprenait-elle que ce bougre d’idiot était ici par nécessité ? Vu qu’elle était sur cette affaire depuis des mois et qu’elle suivait le dossier de Sykes avec attention, elle n’était peut-être pas très contente que Julian fasse des choses dans son dos.


*Moi je n’ai rien exigé du tout. Tu as fait appel à lui pour quoi au juste ?*
*Par nécessité, rien de plus.*
*Tu le soupçonnes ?*
*Qui sait ? Il peut être relié à ces meurtres sans le savoir.*

Puis il coupa l’échange mental. C'était une habitude chez eux de communiquer ainsi au nez de tous, mais Julian n’avait pas de temps à perdre. Il voulait que toute son attention soit porté sur son interlocuteur. Malheureusement pour lui, Elianne ne put cacher son intérêt lorsque le Directeur de Taliesin évoqua Raphaël, leur fils. Visiblement, elle n’avait pas compris l’allusion, mais lui si. Mais comme Sykes était bien trop occupé à blablater, il fit comme si de rien n’était. En fait, son « invité » était tellement absorbé à s’écouter parler qu’il n’intervenait toujours pas. Connaissait le phénomène, il ne lui faudrait pas longtemps avant de s’interposer. Parce que le connaissant, il allait encore faire un truc de dingue. Oui oui, son instinct ne le trompait jamais. Et puis avec l’énergumène en face de lui, il avait eu l’habitude de le voir partir dans des délires totalement loufoques. Ce n’était pas un scoop.

Si ses hommes avaient du mal à trouver le coupable de ces crimes atroces, ce n’était en rien la cause de la nouvelle promotion. Que se soit chez les Aurors ou les Brigadiers, ils menaient un combat de longue haleine. Ils ne déméritaient pas. Mais leur adversaire était si imprévisible. Rien de ce qu’ils avaient connu avant ne ressemblait à ce qui se produisait depuis quelques mois. Et qu’est-ce qui était apparu comme par enchantement il y a quelques mois ? Taliesin ! Hé oui ! Cette mystérieuse école où des élèves exploitaient leur don. Ca n’arrangeait pas les affaires du Ministère. Ni celles de Julian à vrai dire. Qu’est-ce qui avait pris à son fils de s’engouffrer là-dedans ? Impliquer Taliesin dans ce bourbier, c’était impliquer ceux qui « vivaient » là-bas. Il doutait que Sykes soit le meutrier lui-même. En fait, il était presque sûr de son innocence. Oh par Merlin ! Qui aurait pu penser une chose pareille avant ? Pas Gibson père en tout cas. Mais il se demandait si un des résidents n’étaient pas impliqués dans cette série de meurtres.

Evidement, Elianne avait voulu intervenir lorsque Sykes avait pris son propre dossier dans ses mains, mais Julian avait été plus rapide, lisant toujours aussi bien dans la tête de l’ancien Auror que celui de sa femme.


*Laisse tomber !*

Pour une fois, elle n’avait pas joué les entêtés. Ce dont il la remerciait. Après tout, Apophis était le mieux à même de lire son dossier, non ? N’était-il pas le principal intéressé ? Elianne ne répondit pas à la provocation du bouffon en face d’elle. Elle ne baissa pas les yeux et l’affronta du regard lorsqu’il se montra un peu trop insistant. Elle s’abstint néanmoins de toute remarque désobligeante. Si son époux avait vraiment besoin de lui, alors autant ne pas envenimer les choses. Déjà que la tension dans la pièce était palpable, autant ne pas jeter de l’huile sur le feu. Ce n’empêchait pas Madame Gibson de désapprouver. Apophis Sykes n’était plus membre du Ministère. Il n’avait pas à faire comme chez lui. Encore moins à avoir droit de regard sur un quelconque dossier, peu importe que ça soit le sien ou celui du pape en personne. Ce qui agaçait Elianne, c’est que son mari laisse dire sans rien faire (ou laisse faire sans rien dire, au choix). En même temps, elle le connaissait assez pour savoir qu’il avait un truc derrière la tête. Le problème avec lui, c’était qu’on ne savait jamais quoi. Et surtout, on ne comprenait pas toujours où il voulait en venir.

Gibson ne releva non plus la menace sous-jacente que lui adressa Apophis. Bah quelle menace ? Celle où il explique sans détour que s’il avait voulu tuer quelqu’un, il s’en serait pris à ceux qui avaient eu sa tête. En somme, Millers et Callagher. (Tiens, faudrait peut-être qu’il le prévienne que les Millers sont de retour au bercail. Ca devrait sûrement hautement l’intéressé. Et puis ça pourrait servir...) Dans un deuxième temps, sa femme qui essayait de le foutre en tôle depuis près de trois ans et lui-même qui n’était pas près de laisser reposer Sykes gentiment au fin fond du Pays de Galles. Néanmoins, même si Sykes ne pouvait pas refuser d’aider le Ministère, il gardait un atout dans sa manche.

Le dossier rejeté négligement sur son bureau, il resta impassible, se contentant de regarder Sykes, les bras croisés sur son torse, confortablement installé dans son fauteuil. Oh oui, ça il le savait qu’en apparence Taliesin agissait en toute légalité. Ce n’était pas l’établissement qu’il mettait en cause. Ou du moins, pas tout le monde. Et puis, même si Sykes avait référencé chaque élève et chaque professeur, lui en doutait fortement. Pas que Sykes n’avait pas fait son boulot, loin de là (quoi que…), mais il y avait toujours des personnes hauts placés qui ne craignait pas d’effacer deux ou trois petits détails. Bah oui, fallait pas se leurrer. Gibson père n’allait pas laisser des informations aussi importantes filtrer sur les Gibson. Et tant pis si Sykes prétendaient que certains étaient en illégalités devant la loi. Il s’en foutait royalement. C’était lui la Loi ici. Personne d’autre. Alors un petit sortilège deci-delà et le fils n’apparaissait plus que comme un simple professeur de maîtrise mentale. Rien de plus. Adieu les soi-disants pouvoirs. Aux yeux du dossier que détenait le Ministère, ces « dons » n’avaient jamais existé. Et c’était tant mieux. Mais que cet empaffé ose ouvrir sa grande gueule et Gibson n’hésiterait pas à lui ramollir la cervelle d’un claquement de doigt.

Il fallait être honnête. Tous dans cette pièce marchait sur le fil du rasoir. Chacun devait se montrer « conciliant » pour ne pas se foutre personnellement dans une m*rde pas possible. En même temps, le plus à même de se retrouver dans un bourbier sans nom, c’était le Directeur de Taliesin. Julian le regardait faire. Il savait quels pouvoirs intéressants Sykes détenait. Ces trois sortilèges innées qu’ils n’avaient pas manqué de notifier dans le dossier « Taliesin » avant de le rajouter dans celui où on pouvait lire en gras « Sykes ». Les pensées de Sykes l’avaient trahi bien avant qu’il mette en action ses pouvoirs. Bien que bras croisés, il était sur le qui-vive, près à répliquer s’il osait quoi que se soit. En même temps, il fallait être totalement barjo pour s’en prendre à deux hauts fonctionnaires du Ministère. Mais en même temps, ce n’est pas comme si Sykes était sain d’esprit, vous en conviendrez aisément.

En réalité, même si les pouvoirs de Sykes étaient impressionnants, il ne pouvait pas le nier, il ne risquait pas grand-chose à vrai dire. Il pouvait aisément contrôler son esprit s’il le voulait et l’empêcher de s’en servir. Ou bien lui mettre ses pouvoirs en pause. Après, si on en restait au basique, seul le flambios pouvait avoir un véritable impact car pour contrecarré l’attaque, il lui fallait sa baguette. L’impero n’aurait aucun impact sur lui. Idem pour l’endoloris contre lequel il avait subi très jeune de douloureux entraînements pour que son esprit puisse y résister peu importe la souffrance occasionnée. Mais s'il se prenait le flambios en pleine tronche bah...Adieu Papa Gibs'. XD

Elianne n’apprécia pas que Sykes fasse voler le dossier à travers la pièce. Elle lui lança un regard noir. Regard totalement inutile selon Gibson père puisque Apophis avait la tête ailleurs. Mais lorsqu’il pointa son doigt sur Julian, Elianne faillit sortir sa baguette avant que Julian ne fasse un geste sec de la main pour l’arrêter. Pas besoin ! Il faut dire que l’ancien Auror avait « menacé » le Directeur du Département et Elianne aurait eu toutes les raisons de « molester » magiquement l’agresseur. Néanmoins, le potentiel « agresseur » n’était pas allé au bout de son acte. Oui, Sykes pouvait parfois faire preuve d’un soupçon de lucidité. Alors qu’il ouvrait la bouche pour en venir aux choses sérieuses, leur nouvel « invité » s’excusa sans mot dire et sortit du bureau. Voilà le gros problème avec Apophis Sykes of Woodbury, c’était qu’il pouvait l’instant d’avant se montrer un tant soit peu lucide et l’instant d’après, il redevenait dingue. Plus personne n’existait. Rien ne comptait à part ce qui se passait dans sa tête. S’il avait été mentaliste, il aurait pu maîtriser ce travers très encombrant. Mais malheureusement pour lui, il se laissait gagner par son passé. Et attention à ceux qui étaient autour de lui à ce moment-là parce que vous pourriez vous prendre un mauvais coup.


- Ca lui reprend ? demanda sa femme en fronçant les sourcils.

- Oui. Silence… Ses crises de folies passagères.

Elianne jeta un regard couroucé sur son mari.

- Mais enfin, pourquoi tu n’es pas intervenu ? demanda-t-elle d’une voix neutre.

Le Directeur savait très bien de quoi elle voulait parler. Pourquoi l’avait-il laissé jacter ainsi, parler pour ne rien dire ? Il haussa les épaules et répondit d’un air quasi blasé.


- Ca n’aurait servi à rien. Il aime faire son show. Les entrées théâtrales de Sykes sont à marquer dans les mémoires. Il a un faible lorsqu’il doit attirer l’attention sur lui, expliqua-t-il en regardant la porte de son bureau grande ouverte.

Puis après quelques secondes à peser le pour et le contre, il se leva de son fauteuil en cuir, contourna le bureau et sa femme par la même occasion pour lui glisser à l’oreille
« Tu devrais retourner travailler. J’ai besoin de parler à Sykes seul à seul. »

- Comment comptes-tu parler de quoi que se soit avec lui vu son état ? insista-t-elle en fronçant les sourcils, ses yeux gris-vert montrant sa frustration.

- J’ai mes propres méthodes, tu le sais, répondit-il tout simplement, plus préoccupé par Sykes que par son épouse. Ce qui n’avait évidement pas échappé à sa femme.

- Tu comptes l’interroger seul ? Il a besoin d’un représentant de la loi autre que toi.

- Je ne compte pas l’interroger. Il est là pour collaborer avec nous. Maintenant si tu permets…

Et il laissa sa femme en plan. Elle fusilla son dos du regard. Elle aussi bossait sur cette affaire. Agacée, elle se tourna vers le dossier que Sykes avait envoyé balader par terre. Tout était éparpillé. Elle qui aimait l’ordre… d’un coup de baguette, elle remit tout comme il le fallait. Le dossier « 986789 » était à présent classé et surtout bouclé, posé sur le bureau de son mari. Idem pour le dossier de l’ancien Auror qui avait un casier judiciaire long comme le bras. En à peine dix secondes, tout était comme avant. A croire que quand Sykes débarquait quelque part, il foutait le bord*l partout.

Revenons-en à Julian. Il n’avait peut-être pas vu le regard noir que sa femme lui lançait dans son dos, mais mentalement, croyez-le, il l’avait bien vu. Il était sorti pour rejoindre Sykes et le ramener parmi eux. Dans tous les sens du terme. D’abord, il allait le faire revenir dans le présent. Et ensuite dans son bureau. Il avait vraiment autre chose à foutre que de jouer les psychomages. Limite baby-sitting. Faites attention au gros bébé Sykes, il a des crises de démences. Il ne fut guère étonné de ne pas trouver Ellasandra à son poste. Il lui donnait pas mal de travail et elle courrait parfois pour lui de département en département. Tant mieux d’ailleurs, parce qu’il n’avait aucune envie qu’on le voit utiliser ce qu’il s’évertuait à conserver bien secret depuis des décennies. Lorsqu’il pénétra l’esprit de Sykes, il ne fut guère étonné de replonger dans son passé. Enfin…c’est l’intéressé en lui-même qui y était plongé. Parce que personnellement, lui il regardait ça de loin, comme un simple spectateur. Il conçevait la dureté des entraînements par lesquels il était passé. Sa femme y était passé. Et lui aussi quand il était entré chez les tireurs d’élite de baguette magique. Néanmoins, il préféra intervenir lorsqu’il le « vit » perdre les pédales. Il s’était quelque peu reculé au cas où il réagisse mal. Ce qui pouvait toujours arrivé. Mais sincèrement, il n’espérait pas. Il aurait du l’envoyer à Ste Mangouste et vu l’affaire sur laquelle il bossait, ce n’était pas le moment. Ne voulant pas que Sykes foute le feu au bâtiment –parce que vu comment il était parti, ça prendrait pas longtemps-, il s’insinua plus profondément dans son esprit, concentra son pouvoir sur les fonctions cognitives et bloqua l’afflût de pensées. Rapide, pas douloureux. Ou du moins, moins douloureux qu’un endoloris. Enfin bref…le fils Woodbury avait sûrement vu pire. Il reprit un visage des plus impassibles, regardant Sykes revenir à lui. Il avait fait en sorte de bloquer le souvenir pertubateur de son interlocuteur pour qu’il ne soit plus ennuyé avec. Pour le moment du moins. Il l’avait bloqué, pas effacé. Et pourtant Merlin sait à quel point il avait voulu lui foutre son poing dans la tronche pour le ramener sur Terre.


- Vous êtes enfin de retour ? Très bien. Alors maintenant, si vous permettez, on va reprendre du début. Et cette fois, c’est moi qui parle, dit-il d’une voix impartiale qui n'accepterait aucune protestation.

Du genre, « t’ouvres encore ta grande gu*ule sans mon accord, tu te retrouves avec un œil en moins... » et ainsi de suite. Le message était clair et sans aucune ambiguité. Je t’ai laissé faire ton numéro, maintenant tu la fermes et tu m’écoutes. Merde Apo’, soit un peu professionnel quand même.

Il croisa sa femme qui sortait du bureau, pendant qu’Apophis se la fermait enfin et le suivait. Il ne reprit pas sa place initiale, c’est-à-dire dans son fauteuil. Il le contourna certes, mais resta debout. Il prit le dossier de Sykes et le rangea dans un des tiroirs. Puis il saisit le « 986789 » concernant les meurtres, et le balança légèrement vers Sykes, l’épais dossier attérissant devant le bonhomme. Qu’il prenne place sur un des fauteuils si l’envie lui prenait, mais qu’il l’écoute.


- Bien…, je vous ai fait venir pour une raison bien précise (même si au fond, il en avait une autre qu’il préférait garder pour lui). Nous vous avons convoqué (le nous étant lui-même) pour que vous collaboriez avec le Ministère. Nous sommes sur une affaire qui pose problème. Cela fait plusieurs mois que chaque piste exploitée nous mène vers des impasses. Et ce n’est pas du aux nouvelles promotions comme vous l’avez si élégamment souligné, mais au fait que jusqu’à maintenant, personne n’avait encore connu ce genre de cas. Et pourtant j’en ai vu dans ma carrière.

Il n’avait pas besoin d’avoir le dossier sous les yeux pour en connaître tous les détails. Néanmoins, si Sykes ne voulait pas collaborer, il avait toujours son joker. Et si au final, collaborer ne l’intéressait pas, il lui effaçerait de son cerveau de dégénéré les données enregistrées sur l’affaire. C’était à Sykes de savoir ce qu’il voulait vraiment. Parce que s’il ne mettait pas sa personne au service du Ministère, il lui pourrirait la vie. Comment ça c’est injuste ? Pas du tout, c’est équitable. Bosse pour nous ou crève ! Tiens…ça me rappelle vaguement quelqu’un… Rolling Eyes Ah oui, ce bon vieux et défeint Lord. Julian n’avait pas quitté une seule fois Sykes du regard. Il l’étudiait toujours. Ses sens en éveil.

- Le dossier parle de lui-même. On a un « dingue » dans la nature. On ne sait rien de lui (quoi que la technique, il était dessus). On ne connaît pas ses motivations. On sait juste qu’il tue au hasard. On a tenté de regrouper les victimes entre elles. Elles n’ont aucun point commun. La soeur d'une des victimes a disparu. Ca fait des semaines qu'on tente de la joindre. Sans résultat. Ca aurait pu nous mener sur une piste...Pour le moment rien de concluant, mais c'est assez étrange connaissant la fusion qui existait entre les deux. Le meutrier utilise une technique qui n'a plus été utilisé depuis le moyen-âge à vrai dire. (si tu permets que je rajoute ce détail. Sinon, dis-le moi et je corrigerai ^^) Et il ne s'agit pas d'un sortilège.

Silence.

- Quatre victimes à différentes intervales, dans différents endroits, de milieux sociaux différents. Bref, les rapports vous indiquerons tout ce que vous voudrez savoir, conclu-t-il pour le moment.

Le Directeur du Département parlait normalement, bien qu'un peu sèchement parfois. Mais c'était dans ses habitudes aussi de commander et non d'obéir. Et cela depuis toujours. Avec Sykes, il parlait à un subalterne. Après tout, à chaque fois, Gibson avait toujours été un échelon au-dessus de celui de Sykes. Peu importe l'époque. Lorsqu'il était Chef de la Brigade, Sykes n'était qu'Auror. Ca ne devrait pas changer leurs habitudes.
Mais Julian, bien que froid et un peu dur avait montré depuis le début une patience à toute épreuve. Et une chose importante, il ne lui parlait pas comme s'il était un demeuré. Il fallait l'avouer, Gibson père avait parlé avec lui comme si...comme s'il avait affaire à un collègue de travail. Il s'était préparé à cette entrevue, qu'elle soit volontaire ou pas. Parce qu'au final, ce n'était pas un dégénéré dont il avait besoin, mais d'un...coéquipier. Et cette évidence le crispa un peu. Oui...un coéquipier. Restait à savoir si Sykes se la jouerait raisonnable ou pas? Putain, Sykes raisonnable, vous avez vu ça où vous? Quoi que parfois, ce type avait le chic d'être surprenant...
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Ξ Sujet: Re: Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV]   Collaboration? Incroyable mais vrai...ou pas! [PV] EmptyDim 17 Jan - 15:47

Apophis faisait la gueule. Ah non mais clairement ! Et d'une ça l'agaçait de voir qu'une fois de plus Gibson père était parvenu à reprendre le dessus -et à s'en gausser- et de deux il ne supportait pas ses manières de petit cheffaillon à la mords-moi-le-noeud. C'était invraisemblable ! Comment ce type pouvait-il jouir du pouvoir qu'il exerçait sur les autres, franchement ? Avec ses faux airs de représentant de la loi "oui, MOI, Monsieur le Ministère c'est moi, cette affaire c'est moi, la loi c'est moi, tout ça c'est MOI !". Egocentrique va ! Il voyait clair même très clair dans son jeu, non mais oh ! alors qu'il ne le prenne pas pour une bille.
Apophis, au moment d'entrer, remarqua à peine Elianne sortir du bureau de cette démarche élancée qui lui était si particulière -et enflammait à dire vrai l'esprit vagabond de n'importe quel homme- mais l'heure n'était pas aux rêveries. Il convint de s'asseoir, oui, mais pas posément comme Julian l'aurait sans doute souhaité ; de tout son poids, comme une grosse masse, manquant de faire craquer la chaise des plus incertaines. Il gardait l'oeil fixe, droit devant lui, la paupière crispée et le dos voûté comme s'il était soudain accablé de tous les maux de la terre laissant ainsi l'heureux Directeur du Département de la Justice Magique commencer ses énonciations.

"Bien… je vous ai fait venir pour une raison bien précise. Nous vous avons convoqué pour que vous collaboriez avec le Ministère. Nous sommes sur une affaire qui pose problème. Cela fait plusieurs mois que chaque piste exploitée nous mène vers des impasses. Et ce n’est pas du aux nouvelles promotions comme vous l’avez si élégamment souligné, mais au fait que jusqu’à maintenant, personne n’avait encore connu ce genre de cas. Et pourtant j’en ai vu dans ma carrière".

Oui soit. Il jouait la carte de la finesse et de la diplomatie, c'était un bon point... mais une arme d'une terrible évidence pour un Gibson de son rang. Et un Sykes, tout Apophis qu'il soit, savait encore cerner les ronds de jambe des paroles sincères. Il le laissa poursuivre.

"Le dossier parle de lui-même. On a un « dingue » dans la nature. On ne sait rien de lui. On ne connaît pas ses motivations. On sait juste qu’il tue au hasard. On a tenté de regrouper les victimes entre elles. Elles n’ont aucun point commun. La soeur d'une des victimes a disparu. Ca fait des semaines qu'on tente de la joindre. Sans résultat. Ca aurait pu nous mener sur une piste...Pour le moment rien de concluant, mais c'est assez étrange connaissant la fusion qui existait entre les deux. Le meutrier utilise une technique qui n'a plus été utilisé depuis le moyen-âge à vrai dire. Et il ne s'agit pas d'un sortilège".

Aïe certes, un dingue. Un fou, un énergumène qui s'amusait à tuer au hasard et freinait d'autant plus l'inquisition de ce fait... Soit il était terriblement malin et oeuvrait dans cette optique, soit il n'en avait pas conscience. Etrangement quelque chose se déclencha en lui, comme si une vieille machine pareille à une rotative passait en revue ce que lui disait Julian avec attention. Bien, elle était un peu rouillée mais fonctionnait quand même à sa vitesse de croisière habituelle, ce qui n'était pas rien. Il voulut rétorquer cependant, toujours impavide :

"Vous ne connaissez rien de cette personne, vous ne pouvez pas vous permettre de le classer de visu. Cela pourrait altérer votre jugement et votre manière de l'apréhender...".

Enfin, j'dis ça, j'dis rien...

Et Julian, imperturbable :

"Quatre victimes à différentes intervales, dans différents endroits, de milieux sociaux différents. Bref, les rapports vous indiquerons tout ce que vous voudrez savoir".

Il venait de terminer et Sykes sentit sa présence lui peser plus que jamais -comme si ce silence à lui seul aurait pu l'écraser. Il se retourna afin de le confronter et, peut-être, pour se sentir plus à l'aise et chercher sur son visage d'éventuelles preuves d'émotion. Mais l'un comme l'autre savaient que ce n'était pas possible. En chacun de leur être demeurait cette part d'ombre qui les rendaient si similaires et les éloignaient tant des autres : leur froideur spectaculaire. Classés légendaires, réputés impénétrables... s'il comprenait bien les intentions de Gibson il voulait le coincer et ne pas bêtement se fiche un ennemi de plus à dos. Se faire un nouvel "ami" était dans ses prérogatives du moment. Ca tombait bien, lui aussi...
L'ex-Auror se leva de cette prestance qui lui manquait tant désormais, le visage totalement détendu, redevenu sérieux et attentif. Il étendit sa grosse patte sur le bureau sans quitter Gibson du regard, l'empoignant littéralement avant de se saisir du dossier et d'y jeter un coup d'oeil. Avec la rapidité et l'aisance dues aux habitudes, il apprit sur le vif tout ce qu'il devait savoir... et grimaça en voyant la dernière photo : celle de cette fille à la gorge tranchée tellement peu profondément que cela faisait l'effet d'une seconde bouche.

"Merlin, la force qu'il a fallu...".

Il inspecta ses mains aux ongles manucurés à l'extrême... il sortait du salon hier matin. Il plia puis déplia ses doigts dans la contemplation de ce que lui-même aurait été capable de faire en pareil cas.

"La vache... si ce n'est pas un homme je ne sais pas ce que ça pourrait être. Quoique...".

Décidément cette photo ! Elle avait quelque chose d'hypnotisant et en même temps de passablement frustrant. Quelque chose clochait ! Il ne parvenait à déterminer ce dont il s'agissait mais c'était là, sous ses yeux... et il ne lâcherait pas le morceau tant qu'il n'aurait pas trouvé. Terriblement entêté, ce petit Sykes ! Il se mit à déambuler dans la pièce, histoire de faire ciculer sang et idées, les yeux toujorus fichés sur le dossier, ses doigts tapotant son menton sous la réflexion.

"Y a un truc sur la photo, murmurait-il, y a un truc, j'te jure, y a un truc...".

Oh le tutoyement ! La force de l'habitude aussi... lorsqu'il travaillait autrefois avec ses collègues on ne passait guère par des tons vraiment protocolaires. Et ce soudain relâchement dû à sa recherche ne lui avait pas seulement fait songer à qui il s'adressait en réalité... et qu'il pourrait se retrouver avec le cerveau en bouilli en moins de deux secondes. Hahaha ! Mais lui pourrait invoquer que son fils ne retrouverait plus jamais de travail, et tiiiens !
Il abattit brusquement l'imposante liace de feuilles sur le bureau et s'écria :

"J'ai trouvé ! Par Merlin, ça y est, j'ai trouvé ! Je me disais bien que la rotation effectuée était particulière tout de même ! -et de se tourner avec la photo vers Julian- tiens, rega... tenez regardez !".

Il se râcla la gorge et dessina le tracé de la lame qui lui avait ouvert la gorge du doigt. Vraisemblablement le point de départ à gauche était plus profond, moins travaillé et bien plus incertain que le reste de la ligne, plus fine, plus droite. Il s'appuya là-dessus pour étayer sa théorie :

"Là l'incision... même en admettant que le tueur soit gaucher, c'est pas logique. Quand on frappe quelqu'un de face comme ça la première chose qui prend c'est la trachée, ou la Pomme d'Adam pour les hommes. Et là la profondeur parvient directeur de la carotide, comme s'il y avait eu un mouvement de traction circulaire, vous me suivez ?

Mais vous allez me dire : certes, mais si la victime a été attaquée de dos, c'est aussi possible. Mais y a un souci. Regardez bien la flaque de sang sur le mur, là, derrière elle...".

En effet, la malheureuse gisait dos à un mur d'où s'était explosé comme une étoile écarlate une importante dose d'hémoglobine... ce qui signifiait :

"... la victime était dos au mur lorsqu'elle a été attaquée. Un passe-muraille ou... elle s'est donnée la mort !".

Et il resta en suspend de son explication pour signifier qu'il venait de terminer, les bras écartés face à l'évidence. Et comme pour renforcer sa thèse il s'empara d'un coupe-papier trainant sur la table et le plaça juste en dessous de sa mâchoire, à gauche.

"Si j'effectue un mouvement de traction comme ceci, j'appuye forcément et en premier lieu à gauche si je suis droitier... ce que je suis, hein. Maintenant si je suis gaucher c'est le contraire bien sûr ! Et je termine en ligne droite -il fit glisser doucement la lame le long de sa gorge- comme ceci".

Et il avait la désagréable sensation d'être retourné vingt ans en arrière, à l'époque où il expliquait à ses maîtres de stage les théories et suppositions qu'il avait sur telle ou telle affaire et concernant tel ou tel type d'agression, de ruse, d'alibi, de mobile... L'espace d'un instant il se sentit attendre le verdict de Maugrey ou les ricanements moqueurs de Callagher. Son "c'est bien, fiston" lui manquait. Le "t'es peut-être pas un trou du c*l de Serpentard en fin de compte", nettement moins... Il reposa l'arme potentielle et laissa échapper un soupir plein de détermination pour la suite. Une phrase d'une innocence à faire frémir lui échappa brusquement :

"Alors, qu'en pensez-vous ?".

Juste avant qu'il ne se ressaisisse :

"Dites-le tout de suite qu'on évite les malentendus, sait-on jamais. Vous le saviez déjà ou je viens de vous apprendre quelque chose ?".

Et de placer une main derrière son dos tout en croisant les doigts... avant de comprendre que cela ne servait à rien vu que l'autre avait déjà dû comprendre son intention avant même qu'il ne la fasse. Crotte !
Les yeux bleus d'enfant de Sykes croisèrent le regard immensément vert et dur de son interlocuteur. Il tourna la tête de côté sur un air sceptique et demanda :

"Et vous parliez de méthode vieille du Moyen Age, de quoi s'agit-il ?".

Oui parce que c'était quand même une époque réputée pour ses joyeusetés en matière de tortures et autres supplices délicats et du même goût. Mine de rien cela titillait sa curiosité... Peut-être que Taliesin... Haha, il plaisantait !

"Au fait, avança-t-il en jetant un nouveau coup d'oeil à la paperasse, vous avez raison, ce n'est pas un sortilège connu. Cependant je ne suis même pas sûr qu'il s'agisse d'un don particulier... ce dernier ne me dit rien ! si on en suit ma théorie, on pourrait se baser sur un pouvoir d'auto-suggestion mais... mais comment seraient mortes les trois premières personnes, hein ?

Quoiqu'il en soit, je regrette de ne pas l'avoir !".

Et voyant la mine de Gibson... son fils tiens ! Que des rigolos !

"Je plaisante, Monsieur le Directeur. Je plaisante".

Et il se mit déjà plus à son aise, adossé au rebord du bureau, les mains plaqués tout contre et attendant que Julian ne lui donne son avis... puisqu'il semblait être en manque de paroles intéressantes et éducatives. Pauv' chou... Désormais Sykes le jaugeait avec ce petit air mutin et espiègle qui faisait sa particularité ; horrible vision d'un adulte à l'apparence d'enfant.



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