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 J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]

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Ξ Sujet: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyLun 12 Avr - 22:39

C'était presque comme une liste mais qu'il gardait en tête et n'énumérait que l'instant venu. Un défilement de noms apprêtés pour l'occasion et qui rendaient compte de ce qu'ils avaient fait. Tous, autant qu'ils étaient. Il y avait des crimes, certes oui, et ils étaient d'autant plus odieux qu'ils avaient été commis sur sa personne. Oui parce que le reste, finalement, ce qui avait été payé depuis bien longtemps ne valait guère la peine qu'on s'y attarde davantage, se refasse un procès (ou toute une parodie de procès), fasse baver les contribuables à nouveau pour s'entendre brailler :" ahh mais à mooort ! Et l'argent du bon peuple pour ces crevards ?!!" et qu'on parte à nouveau dans des élucubrations diverses et variées qui n'avaient pas lieu d'être.
En parlant d'élucubrations, il en était où là ? Il avait loupé un embranchement ou... ? Le c*n, où était-il passé ce sale petit... ? S'était-il trop profondément enfoncé dans ses pensées pour le perdre ainsi de vue ? Ou devenait-il une vieile carne qui devrait bientôt se payer des lunettes, cette bon sang de quarantaine approchant, pour y voir nettement plus clair ? Ou alors perdait-il la main ? Quoi ?! Lui ? Perdre la main ? Mais finalement un monde s'effondre et ça serait bien le diable si...

"... je ne remettais pas la main sur cette espèce d'empaffé de sale porc de m*rde...".

Apophis ne plus savoir chasser... Autant convenir qu'un lion vieillissant n'en était plus capable. Lui, lorsqu'il s'agissait d'embrasser la traque, se lancer sur la piste du gibier, se donner corps et âme à la poursuite d'un quelconque malfaiteur valable ou non il ne se faisait guère plus attendre. Et pour cause ! Certains instincts indiscutables et aussi vieux que le monde, mes enfants, ne s'expliquent pas mais se vivent et se sentent. Et autant dire que l'ex Auror Sykes était de cette race d'homme qui aurait pu se confondre avec la pire des bêtes, vivre dans sa tanière, demeurer avec elle et les siens jusqu'à la fin de sa vie. La chasse, c'était son essence. Pas encore une raison d'existence mais un moyen de tarir certaines pulsions elles aussi vieilles comme le monde -du moins, aussi vieilles et persistantes que lui- et qui refaisaient nettement leurs apparitions depuis un certain temps. La sénilité peut-être, allez savoir... Avec tout ce qu'il avait traversé, les rafistolements bidons ou pas qu'il s'était permis de faire pour tenir le coup et rester en vie ; à force comment encoredouter ?... Un jour elles finiraient par l'avoir. Mais en attendant il demeurait assez intelligent pour ne pas se laisser prendre au piège et ne pas terminer à la merci du moindre caprice incontrôlable à satisfaire, Dieu merci !

Cela faisait déjà deux bonnes heures qu'il arpentait la pénombre de l'Allée des Embrumes à la recherche de son clochard ambulant. Oui car comment qualifier autrement ce bon vieux Phileas Flemming, ancien Mangemort de son état, déchu, ruiné, abandonné, autrement que comme une sale petite loque humaine ? Lui, haha, sans déc', qui l'avait tant considéré de haut à leur première rencontre. Lui, parvenu ignoble de l'aristocratie Londonienne sorcière, sous-fiffre puant du Lord, lui... de dix ans son ainé qui s'était permis de le traiter ainsi.
Pour le coup, il en avait eu pour son argent ce jour-là. Sa fierté d'Auror ET sa fierté de fils de Sang-Purs avaient été rûdement malmenées, si bien qu'il s'était cru obligé de réparer l'affront en duel -ce que son mentor de l'époque avait empêché prestemment, enfermant le Mangemort déchainé dans une pièce gardée et son élève au moins aussi excité dans une autre... Avec cette phrase merveilleusement proportionnée pour la circonstance et comme l'Auror Callagher savait si bien faire :

"Apo' ! Tu me calmes tes ardeurs de péteux de Serpentard, TOUT DE SUITE !".

Ce brave Brad Callagher ! toujours le mot pour désamorcer une situation plutôt tendue... et lui faire fermer son clapet de gosse de vingt ans à l'époque. C'était suffisant, vraiment suffisant.
Mais aujourd'hui il en avait facilement le double, Phileas traînait gentiment sur ses 50 et ce soir ce n'était plus au gamin blondinet fraîchement sorti de stage qu'il avait à faire mais au monstre, à la bête, au type qui s'était juré de se faire un trophée de toutes les têtes de Mangemorts qu'il pourrait trouver sur son passage et se les exploser sur sa cheminée (ou alors dans la salle commune de Taliesin histoire de montrer : "voyez ce qui arrive si on me met en colère !"). Eh oui ! Ce n'étaient pas que des rumeurs...
Il ne mettrait pas longtemps avant de vraiment rendre l'âme, enfin façon de parler. Il ne l'avait pas touché, ça non, pas un cheveu. Mais Sykes comptait sur la vieillesse de son adversaire ainsi que sa force considérablement amoindrie ces derniers temps. Ahh ça ! Quand on vit d'insectes et d'eau fraîche forcément on s'attrape un look de vieux moribond pourrissant. Pauvre, pauvre Phileas et ses paris sur la vie et la fortune. Lui qui avait tant réussi à amasser de gallions et de gloire auprès du Lord pour mettre sa famille à l'abri du besoin encore durant sept générations. D'ailleurs, avait-il réellement des proches ? A voir... Mais cela serait injuste vu qu'ils ne lui avaient strictement rien fait ! Et Merlin savait à quel point Apophis EXECRAIT l'injustice, lui, son Poing Armé et Vengeur.

Bon...

Où était-il qu'on s'amuse ?

A cet instant, Sykes se retourna, certain d'avoir entendu quelque chose. Là, dans l'ombre, on avait frémi tant et si fort qu'il avait cru un instant que les pierres du mur de la maison d'en face avaient bougé. Baguette au clair, sens à l'affût il tenta une approche en direction de cette bifurcation, tout en prenant soin d'observer du coin de l'oeil les alentours -recoins, corniches, toits, arcades, renfoncement de portes. Les silhouettes ici ne faisaient pas que s'évanouir dans la nuit, elles tuaient. Et combien avec efficacité...
L'Auror déchu frôla le mur opposé à celui de la ruelle suspecte et tâcha de se fondre à la faveur de l'ombre qu'elle lui conférait. Lentement un sourire prédateur étira ses lèvres, faisant briller de cet éclat glauque et sinistre ses prunelles d'un bleu très clair. Il leva l'extrémité de sa baguette à hauteur de son visage -vieux truc d'Auror ça pour que le tir soit aussi rapide et précis que le regard- et attendit, patiemment, que l'ombre se manifeste encore. S'il s'agissait de Phileas il ne ferait pas de quartier : un petit sort des familles de quoi l'immobiliser et il s'en donnerait à coeur joie. Il voyait déjà ses dents éclater sous la pression du talon de son pied, brisé sous ses poings... comme ce jour où il avait été humilié.

Première arrestation et il s'en sentait le coeur tout gonflé de fierté. Quelque chose en lui raisonnait clair, fort, haut, teintant comme les cloches d'une église, sonnant la victoire. Oh bien sûr ce n'était la sienne qu'à moitié... Mais lorsqu'on à son âge -et son orgueil- est-ce que cela à vraiment une importance ? Est-ce que cela se doit-il d'être précisé, hmm ?
il se sentait des ailes et ça se voyait sur sa mine réjouie et ronde de gosse de riche bien gras, car à cette époque comme maintenant encore Apophis était... assez enrobé, sous cette gueule d'ange blond parfait, ce sourire sans faille, ces prétentions d'homme du monde. Même désuet, il plaisait. Et beaucoup s'accordaient à le dire : cette "spécialité" n'était pas faite pour les enfants à papa aux ongles manucurés. On les détestait et on les méprisait encore plus qu'ils aient pu prétendre, comme lui, à renier ses origines Sang-Purs et Mages Noirs pour embrasser "l'autre côté". Apophis Sykes (of Woodbury, puisqu'il avait giclé la particule pour passer plus inaperçu...) le savait et en plus, malgré ses faux airs, son mépris, ses railleries, son cynisme, il en souffrait. Cruellement. Comme il avait dû en faire souffrir tant d'autres. La monnaie de sa pièce...

Ce jour-là donc, les mains de Phileas Flemming pendaient sous le poids des chaines et sa tête sous le poids de l'accablement de s'être fait attraper par Brad Callagher et l'un de ses élèves. Alastor Maugrey et Kingsley Shacklebolt les avaient rejoins afin d'assurer la relève pour l'interrogatoire. Pas question pour Sykes d'y prendre part : trop jeune et puis, enfin, c'était "l'un des siens" qu'on coffrait...
Evidemment la petit ne l'avait pas si bien pris qu'on aurait pu l'espérer lorsqu'il fallut lui annoncer qu'il ne serait que spectateur. Dans un sens c'était compréhensible : c'était aussi sa capture, c'était à lui de cerner son malfaiteur, de le faire cracher, de le boucler pour de bon. Mais non, ses ainés avaient tenu bon et avec une telle inflexibilité que le petit blondinet s'en était senti particulièrement vexé, et qu'il n'avait pu s'empêcher de lançer le genre de feintes dont il avait le secret : la remarque acide et déplaisante. Celle qui fait mal et que le commun des mortels relativement posé et de bonne éducation ne relève même pas. Il s'était permis de dire l'inévitable aux yeux de Phileas, l'irattrapable aux yeux de Callagher, Maugrey, Shacklebolt.

"Ohh elle peut bien crever, cette sale petite ordure de Mangemort, j'en ai rien à foutre !".

C'était pousser le bouchon un peu trop loin... Et les fers qu'il avait lourds vinrent caresser un peu plus la joue tendre et fraîche de ce môme de vingt ans à peine qui, pour le coup, perdit deux dents sur le devant de la mâchoire.
Cela lui avait valu un traitement pour les faire repousser. Une nuit de souffrance qu'il avait sentie passer... et qui lui était resté suffisamment en travers de la gorge pour qu'il place Phileas en tête de liste vingt années plus tard.

Lorsqu'il se retrouva face à la jeune femme, baguette braquée sur elle, regard tranchant et halluciné prêt à la dérouiller, Sykes ne s'attendait pas à se retrouver nez-à-nez avec ce genre de créature. D'habitude, certaines intentions l'auraient poussé à agir autrement, à chercher à la ramener chez elle ou lui trouver un coin où dormir mais là... il avait simplement envie de la briser, il ne savait pourquoi. La trouille, sans doute. La honte d'avoir été bluffé par une femme. Non, une fille. Oui, une gamine, une gosse, une petite fille paumée au milieu de nulle part. Il tâcha de se resaisir mais c'était conrte sa nature, son propre instinct de survie : baisser sa garde, et puis quoi encore ?! Avec la chance qu'il avait, elle était de mèche avec Phileas ou ce sala*d avait trouvé le moyen de la baratiner histoire qu'elle le promène, lui, à travers toutes les ruelles du coin des Embrumes. Rien ne devait être laissé au hasard. D'ailleurs c'était bien ce que disait Papa, tout le temps : rien ne doit être laissé au hasard. Tout doit être toujours calculé, repris, avec patience. Il faut être méticuleux... Avant de lui en coller deux grosses lui aussi pour telles ou telles raisons souvent bien mal justifiées.

"Qu'est-ce que tu fais là toi ?", lâcha-t-il d'une voix glaciale. Pas de cette froideur transie qui laisse supurer la peur à travers tous les pores de la peau d'un homme. Mais celle bien calme, bien lisse, bien maîtrisée de ceux qui savent que s'il y a bien quelqu'un qui tuera l'autre ce soir ce sont eux. Apophis Sykes ne laissa transparaître d'autre sentiment que celui qui, à force, devait faire tout son charme : sa folie, détonnante dans ses yeux d'un bleu pur et azuré. Cette folie qui sourdait dans son corps et transcendait l'ange blond qu'il représentait pour le rendre plus féroce encore...
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyMar 13 Avr - 0:52

A dix-neuf heures vingt-quatre heure locale, elle quittait la boutique de Camden Town. Tournant au coin d'une rue, elle se détourna pour voir Bryan arriver à l'entrée du petit commerce de prêt-à-porté. Par chance il ne l'avait pas vue sortir, il aurait été capable de la rattraper, et elle aurait le coeur brisé de lui dire que non, elle ne sortirait pas avec lui ce soir. Enfin, son coeur à elle serait moins endommagé que celui du jeune médecin, à n'en point douter. Un petit sourire de culpabilité complètement assumée se dessina sur ses lèvres d'une finesse exagérée. Mais après tout, il n'était pas convenu qu'ils se voient ce soir.
Déambulant parmi d'anonymes passants, elle se fondait dans la masse moldue londonnienne. Elle connaissait chaque avenue, chaque rue, chaque ruelle par coeur, maintenant qu'elle vivait dans ce quartier de Londres depuis deux ans. Elle était arrivée à l'âge de vingt-deux ans, en 1998, dans cette ville cosmopolite qu'elle n'avait jamais vraiment visitée. Aménageant immédiatement dans cet appartement chic de Camden Town, en terrasse où elle pouvait à loisir se rincer l'oeil du voisinage anglais et branché, elle fit rapidement la connaissance de l'homme qui vivait à l'étage inférieur (elle était seule sur le palier, argument primordial pour l'achat de cet habitation de luxe). Mr Shiskefer, Bryan de son prénom, neurochirurgien fraîchement façonné et prometteur d'après ce que ses amis avaient dit à Nikita. Ceux-là même qui semblaient être sponsorisés par moult agences matrimoniales. La jeune femme prenaient leurs vaines tentatives avec le sourire. Elle avait exploré de nombreuses facettes de l'activité "Comment s'ennuyer à mourir quand on est une sorcière et qu'on est plutôt branchée littérature?". Elémentaire! Entourez-vous de votre dévoué voisin du dessous et de ses amis médecins -moldus, cela va de soit- qui, pour pimenter la conversation, aiment à dresser sur la table basse du salon la liste exaustive des invités à votre mariage avec ce cher voisin.
Enfin, la jeune française avait dévié la discussion sur un sujet palpitant de l'actualité de 98', soit la crise de la vache folle. "Wouhou! Sodomises une vache et passe les symptômes à ton voisin!". Mais l'un lui avait expliquer pourquoi la maladie ne pouvait se transmettre de cette manière. Et aussi comment ces pratiques sexuelles étaient difficilement abordables. Un grand moment. Nikita aimait d'ailleurs à rappeler ce passage à Bryan, les soirs où il se montrait un peu trop sûr de lui, et une fois de plus il se jurait de ne plus jamais lui présenter des amis à lui, attention qu'elle appréciait.
Elle tourna machinalement à droite à l'angle d'une rue. Grossière erreur. Il était là, explorant les tréfonds de son esprit scientifique -ou conversant peut être avec ses chaussures, elle hésita- à quelques mètres d'elle, avançant tout droit dans sa direction. Il ne l'avait pas encore vue, mais elle savait que ce n'était qu'une question de seconde. Elle pivota sur elle-même, se mit à marcher, tourna dans la rue d'où elle venait. Cette fois il l'avait vue. Déjà elle entendait les pas de Bryan accelèrer pour la rattraper. Sans vraiment réfléchir, elle transplana.
Non pas qu'elle l'évitait. Enfin, ce soir, si, tout compte faits.

Elle arriva en plein centre de Londres, dans une ruelle inconnue, vide. Elle avança. Trouvant un pub à proximité, elle s'y engouffra, commanda une bière et s'installa. Elle ne toucha pas à sa boisson.
C'était vraiment le comble. Maintenant, elle ne se contentait plus d'éviter par moment la compagnie de Bryan, mais en plus elle le fuyait comme la peste. C'était infantil comme comportement, vraiment. Et pourquoi la traquait-il ainsi, après tout? Il avait tout! Bel homme, bonne situation, bonnes qualités, un caractère bien trempé en contrepartie... Pourquoi fallait-il qu'il reste axé sur elle, pauvre petite sotte de vingt-quatre ans dont il ne connaissait rien, chez qui il n'avait même jamais pu entrer. Elle lui avait toujours refusé l'accès à son appartement, depuis deux ans maintenant. Mais s'il voyait à quel point Il était omniprésent, peut-être comprendrait-il les raisons de son rejet. Non. C'était un homme, il n'avait jamais vécu de telles choses, il ne pouvait pas comprendre. Et à quoi bon cette relation? Jamais de sérieux avec un moldu! Jamais... Ou alors vraiment sérieux, mais ça, elle n'en était plus capable. Comment réagirait-il s'il voyait le nombre de grimoires qu'elle avait dans sa bibliothèque, des ouvrages anciens, en latin pour quelques uns, en français pour beaucoup d'autres. Et ses livres d'étudiante? Les photos de ses amis, animées dans sa chambre? S'il apprenait que c'était une sorcière. Les esprits rationnels (et il en fesait partie) avaient ce besoin irrémédiable de chercher des explications à tout. Bryan ne supporterait pas de tels avoeux...

Elle tourna une fois encore la bague en or blanc et surmontée d'un solitaire arborée à son annulaire gauche. Il avait surement compris qu'elle était veuve, bien que ça ne soit pas vraiment le cas. Elle n'avait été que fiancée à Pierre. Que fiancée. Elle sortit de son sac un roman d'Oscar Wilde, écrivain moldu irlandais dont elle affectionnait particulièrement le style d'écriture.
Bientôt, la jeune femme blonde et plutôt jolie qui était assise seule à la table à coté d'elle vint s'asseoir juste en face de Nikita, qui ne lui accordant pas un regard, termina tranquillement son chapitre du Portrait de Dorian Gray. Enfin elle posa ses yeux sur la merveilleuse créature, il fallait bien le dire, qui patientait ici-même sans piper mot. La jeune noireaude la gratifia d'un sourire forcé et inquisiteur. Elle avait les cheveux très clairs et des yeux bleus foncé, pas délavés comme Nikita les détestaient mais bel et bien d'un bleu soutenu, dénués d'expressivité cependant, maquillés maladroitement et sans aucun goût. Ses lèvres étaient pulpeuses et réhaussées d'un rose corail brillant, des joues joliement pleines sans tomber dans la grossièreté et une peau plutôt satinée. Il semblait à la jeune française qu'elle avait devant elle une sorte de poupée de porcelaine arborant un décolté bien plus enjoleur que celui de Nikita qui descendait plus bas cependant. La différence demeurant dans la générosité de la poitrine de l'interlocutrice. Elle était plutôt bien faite, à la limite d'être ronde, ce qui était plutôt attrayant à ce stade, tandis que Nikita demeurait cadavérique et aux formes féminines presque inexistante. La jeune blonde était habillée de jean exclusivement: veste en jean par dessus un bustier en jean, pantalon jean et basquettes imitation jean.
La sorcière rangea son livre et haussa les sourcils. Enfin, la blonde de déclarer d'une fois infantine et discrète:

" Toi, tu n'es pas super belle, faut bien l'dire, mais t'as pas l'air franchement malheureuse. T'es pas moche hein, j'ai pas dis ça... mais...

- Mais je ne suis pas aussi canon que toi, c'est ce que tu veux dire. Or, toi, tu es malheureuse."

La jeune femme en jean la dévisagea un instant, comme désorientée, et acquiesça. Nikita continua:

" Tu ne comprends pas pourquoi toi tu es malheureuse alors que tu es plus belle que moi, pourquoi je suis marriée à un homme merveilleux, pourquoi j'ai deux fabuleux enfants et toi pas, pourquoi je vis très heureuse dans le manoir familial de mon époux, pourquoi mes enfants étudient dans une école de prestige, pourquoi je passe mes étés dans le sud de la france dans une villa que j'ai hérité de ma famille et pourquoi toi, malgré ta belle bouille et tes mensurations de rêve, tu en es encore à te faire refouler par les garçons alors que nous avons presque le même age, à deux-trois ans prêts?

- C'est pas ta place... c'est la mienne... c'est moi qui..."

Elle se mit à pleurer. Nikita repris son livre et entama un nouveau chapitre. La jeune fille se nommait Anastacia, elle avait vingt et un an et son copain venait de la quitter, d'après ce que Nikita suivit. Elle était mannequin, avait tout pour elle, était belle et intelligente, n'est ce pas, et n'y arrivait pas sentimentalement. La française termina son chapitre. Elle posa le livre et s'accouda sur la table. A l'évidence, Anastacia avait bu un coup de trop. Nikita chuchota:

" Est ce que tu crois aux mythes et légendes?

- Pour... pourquoi?

- Réponds-moi, dit la noireaude d'une vois suave, est ce que tu crois en l'existance des vampires?

- Je... non. Enfin..."

Et elle vit le regard bleu de la jeune fille se promener sur elle. Ses cheveux noirs de jais mi-longs et manifiquement ondulés, le contraste avec la pâleur de son visage, ses yeux noirs d'ébene, accentués par un maquillage sombre et fort, la finesse de ses traits, de son nez et de sa bouche, le délicat dessin de ses lèvres, le diamant discret autour de son cou, ce décolté presque inexistant, cette silhouette fine et féline, cette robe courte, d'un noir profond, ces cuissardes à talons hauts qui pourtant n'avait fait aucun bruit quand elle avait pénétré dans l'enceinte, cette posture droite, même assise, l'une de ses jambes repliée sur l'autre à la manière si sensuelle des prédatrices. Nikita approcha doucement son visage de celui d'Anastacia:

" N'y crois-tu point?

- Vous êtes un vampire... vous allez faire de moi l'une des vôtres..."

Nikita fut déçue que cela marche aussi facilement. Elle joua de ses dents d'une blancheur parfaite en un sourire large et regretta que ses canines ne soient pas légèrement plus pointues:

" Mais avant, tu vas lire toutes les oeuvres d'Anne Rice."


Se levant souplement et avec vivacité, elle mit son livre dans son sac et attrapa son trench, qu'elle enfila avec grâce en marchant droit vers la sortie. Elle laissa Anastacia à sa place, et marcha dans les ténèbres obscures de la nuit commençant à se profiler. Elle transplana sur le Chemin de Traverse.

Il était presque désert à cette heure-ci, ce qui ne la dérangea pas pour une fois. Elle avait eu sa dose de moldu dérangé et n'avait pas franchement envie de socialiser à l'heure qu'il était. Elle s'engouffra dans l'allée des Embrumes, la tête pleine de pensées détonnantes. Peut-être raconterait-elle sa mésaventure à Bryan, ça le ferait surement rire, et c'est lui qui la disait vampirique, avec son IMC trop bas et son look trop sombre. Le noir c'était l'élégance, la prestance, la provocation et l'assurance. Nikita n'avait plus peur de rien. Sa baguette en main, dans la poche de son trois-quart, elle avançait d'un pas assuré malgré l'obscurité et l'étrangeté du lieu. Elle n'avait même pas fait attention à sa direction en vérité. Jamais elle n'avait eu à pénétrer dans l'allée des Embrumes, et elle la découvrait au clair de lune. Pleine lune, ce soir. Une pensée pour un être cher. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait rendu visite à sa famille, et elle savait qu'elle ne pourrait retarder l'échéance encore longtemps. Ses parents voyaient généralement sa venue comme l'occasion de ressortir les jeux de société moldus impliquant culture générale, son père adorant se mesurer à elle, et attendant patiemment le jour où elle gagnerait contre lui. Elle n'en était pas loin, apparemment. Sa mère aimait les regarder jouer. Si Nikita était la plus banale, elle n'en demeurait pas moins la plus intéressée par le savoir, il fallait bien l'admettre, mais cela ne fesait pas tout. Après tout, heureusement qu'elle était comme ça, elle avait la chance d'être normale, elle!
Sa soeur profitait également de sa venue pour passer quelques jours dans le manoir familial. Elle racontait les frasques de ses enfants surdoués et métamorphomages, et c'était très drôle, très attendrissant. Quand à Charles, il s'enfermait dans le même mutisme que Nikita quand elle y était. Parfois ils se croisaient dans le couloir du premier étage. De brèves paroles étaient échangées, entre inconnus. Nikita se mordit la lèvres. A chaque fois qu'elle dormait chez ses parents, dans sa chambre d'adolescente, elle laissait la porte du balcon grande ouverte les soirs de pleine lune. Il n'avait qu'à monter. Elle voulait qu'il monte! Qu'il la tue, qu'il la morde, qu'il lui fasse payer! Mais son indifférence était le plus fort chatiment qu'il puisse lui infliger.
Elle se retrouva nez à nez avec un homme brandissant sur elle sa baguette. Elle n'avait rien compris. Deux secondes avant elle se croyait seule. Enfin, elle se croyait souvent seule sans vraiment l'être. Sa propre baguette serrée dans sa main, elle ne la sortit pas encore de sa poche. A quoi bon? Il allait se calmer le nerveux. Surtout qu'elle n'appréciait pas franchement le ton sur lequel il lui parlait. Attends mon coco, je viens d'une famille d'aristo' français surfriqués complètement syphonnés du bulbe, j'ai une soeur métamorphomage qui s'amusait à prendre l'apparence d'une goule la nuit pour venir me foutre les jetons, et un frère loup-garou, par ma faute en plus, à qui je m'expose le plus régulièrement possible, t'as quand même pas cru que tu m'impressionnais avec ton bout de bois.

" Rangez ça. Vous allez vous blesser", dit-elle sur un ton neutre et indifférent.

Elle passa devant lui sans se préoccuper de sa baguette et fit mine de continuer son chemin. C'était vraiment terrible, elle qui aimait tant la sensation de peur n'était même plus alarmée par un sorcier confirmé et à l'air méchant qui pointait sa baguette sur elle. Une fois que l'on a plus peur de mourir, de quoi a t-on peur?
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyMer 14 Avr - 15:36

" Rangez ça. Vous allez vous blesser", affirma-t-elle. Et à ces mots, Apophis ne put s'empêcher d'éclater de rire -un rire fort, bestial, comme venu des plus profondes abysses...
Que fallait-il de plus à un Sykes of Woodbury ? Surtout s'il était aussi mauvais et aussi railleur qu'il l'était lui-même : un homme qui n'avait de cesse de vous rouler dans la honte la plus noire pourvu que cela lui fasse plaisir. Sykes attrapa la gamine par le bras et la ramena à lui -son visage de tigre aux crocs accérés penchée sur elle, prête à la briser d'une pression de ses poings. Une lueur fauve passa dans son regard bleuté et il ajouta sur une voix susurrante, incroyablement douce, glaçante comme le givre...

"Moi, ma douce enfant, me blesser ? Moi ? Mais vous ne devez pas songer une seule seconde à qui je peux être...".

Il relâcha doucement la pression tout en gardant ses yeux fixés sur elle dans cette assurance et cette poigne qu'ont les gens qui possèdent -et savent que pour l'instant rien ne remet en doute leur main-mise sur la proie. Un petit sourire enjoleur et il ajouta :

"Quelle importance cela fait-il maintenant ?...".

Et tandis que tout sourire coulait lentement de son visage il glissa doucement la pointe de sa baguette sous sa gorge, redressant ainsi son joli visage impassible vers lui. Une vingtaine d'années tout au plus, pas bien grande, maigrichonne et sans doute pas assez expérimentée pour savoir jouer au même jeu que lui durant des heures. Soit Phileas l'avait engagée comme il le pensait pour distraire son attention, soit cette jeune fille n'avait rien à voir avec cette histoire. Dans les deux cas, elle s'était mise dans de beaux draps.
Il avait conservé une main posée sur son épaule tandis qu'il la détaillait des yeux. Le doute se jouant dans son esprit il s'efforçait d'y voir plus clair, sans pour autant comprendre comment ni pourquoi cette gamine n'avait eu aucune crainte à lui faire cette remarque à l'instant, ni même à le dépasser comme s'il n'avait été qu'un simple pékin de plus en plein coeur du Chemin de Traverse.

Une chose était certaine : elle était loin d'être idiote et elle n'avait pas froid aux yeux. Un dernier regard aux alentours et Sykes se mit à calculer machinalement les risques qu'il encourait à se trouver à cet emplacement. De là où il était il n'était couvert que par le mur auquel il faisait dos tandis que son torse, sa tête tout était entièrement exposé aux rangées de toits des maisons en face de lui. Si le Mangemort se trouvait dans les parages il avait tout le loisir de pouvoir l'abattre d'où il le souhaitait. L'obscurité faisant, impossible de voir où il pouvait être caché... Cependant, Apophis avait une parade de taille auquel sa proie et la jeune femme si elle était de mèche n'avaient certainement pas pensé en l'attirant dans ce piège à rat... Vu l'endroit où elle se trouvait elle lui servait de bouclier. Si Phileas visait, c'était elle qu'il abattrait. La lumière sembla se faire dans l'esprit de l'ex-Auror aussi bien que dans ses yeux de glace. Il reprit tranquillement :

"Je vais t'expliquer gentiment la situation, ma jolie. De là où nous sommes, exposés comme nous sommes, le type que je poursuis est largement en mesure de nous bousiller avec toute la facilité du monde... S'il se tient sur l'un des toits il a ses chances. Et il ne peut se tenir que là : les ruelles ne sont pas encore suffisamment sombres pour que son ombre m'échappe. Cependant il y a quelque chose de considérablement tranquilisant dans sa stratégie...".

Et il s'arrêta à l'instant, redressant la tête comme s'il venait d'être frappé par un détail... saisissant. Il mit quelques secondes avant de reprendre ses esprits puis se baissa à nouveau sur elle. Le temps, juste le temps de dissimuler un soupir de soulagement...

"Je ne peux malheureusement pas tirer de conclusions hâtives, concéda-t-il, mais je peux t'annoncer ce qui t'arrivera si jamais tu me doubles ou que tu ne me fais pas confiance...".

Il se baissa alors un peu plus à son oreille, frôlant ses cheveux bruns, savourant l'espace d'une seconde le parfum frais, sucré, doux d'une enfant de vingt ans. Il murmura :

"Le Mangemort... il est juste au-dessus de nous, à deux heures, euhmm... un peu sur la droite.
Tu es devant moi. Si l'un de nous deux bouge, c'est toi qui tombe la première... Et crois-moi je doute que tu sois aussi rapide qu'un Avada Kedavra".
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyMer 14 Avr - 21:27

Autant faire les choses en grand, n'est ce pas. Tout d'abord il éclata d'un rire dénué de toute délicatesse, de ces éclats entendus dans le fin-fond du Val-de-Marne, là où la paysannerie n'a pas encore cédé au mouvement parisien alentour. Ensuite il lui fit mal, cela allait de soit. Elle maudit d'ailleurs sa légèreté, une fois encore. Si seulement elle avait pesé la bagatelle de quinze ou vingt kilo de plus, elle aurait peut être pu l'écraser... Nikita cessa sa fantasmagorie. Etrangement, il avait une haleine douce, ce qui la surprit. Pas un ivrogne, comme elle l'avait tout d'abord pensé, il ne sentait ni l'alcool, ni autre chose qui lui déplaisait (et l'odeur de tabac, ou toute autre substence qui se fume en fesait partie, bien qu'elle même soit une fumeuse aguerrie). Il était donc fou, ce vieux blond aux yeux bleu. Anastacia au masculin? Or il ne semblait pas vraiment désespéré. Et lui ne croyait pas aux vampires. Il connaissait leur existence, et avait à l'évidence deviné qu'elle n'en était pas. Inutil donc de ressortir le même speech que précédemment dans le pub. Elle n'en avait d'ailleurs guère envie.
Il était plus grand qu'elle, comme la grande majorité des hommes. Peut être même plus grand que cette même grande majorité d'ailleurs, et avait une force assez incroyable (pour un homme, comprenez...). Nikita aimait ce genre de témoignage de virilité en temps normal, mais dans la situation actuelle, cela la révulsa plutôt. Bien sur, seule dans une ruelle tordue du Chemin de Traverse, elle ne pouvait pas tomber sur un maigrichon mesurant une tête de moins qu'elle, non, ça ne se fesait pas à l'évidence. Il fallait qu'elle se retrouve coincée entre la main et la baguette d'un bûcheron normand (cependant elle doutait sérieusement de ses origines normande et le voyait bien gallois ou écossais, allez savoir pourquoi), sorcier qui plus est, à la voix d'une sensualité invraissemblable, ce genre d'intonnation qu'elle aimait à prendre lorsque l'envie irrépressible de troubler son interlocuteur la prenait. C'était d'ailleurs surement ce que son nouvel ami du soir cherchait à faire, elle en avait grandement conscience. Qui il pouvait être, en vérité, elle s'en tapait complètement pour user d'un dialecte en circonstance. Pour le moment l'envie lui prit de le qualifier "Jean-Childebert" celui qui l'embarrassait au plus haut point sur l'instant T, dont elle n'était nullement effrayée et qui commençait à lui inspirer des envies d'un sadisme longuement refoulé. Tout d'abord elle commencerait par un éventuel Immobilus, vu la taille du bonhomme ce ne serait pas de trop, puis ensuite un sortilège de confusion, on n'était jamais trop prudent, et Nikita n'avait pas envie d'avoir à combattre en duel en bonne et dûe forme ce soir. Pour tout dire, il l'impressionnait quelque peu. Rien qu'à la manière qu'il avait eu de ne pas se laisser émouvoir par son prime sarcasme, une once de repect mêlé de méfiance s'était façonné en elle à l'égard de Jean-Childebert. Peut-être qu'un Rictusempra serait suffisant pour toute vengeance et permettrait à notre ingénue libertine de se faire la malle sans trop de regrets.
Finalement elle se voyait mal actrice de ce scénario. C'était trop facile, tout d'abord, et si le personnage n'était ni ivre ni sous l'emprise de quelconque autre remède miracle à la mutinerie des frasques, c'était soit un grand malade, soit un homme sérieux. Plutôt aguicheur, d'ailleurs. Bien qu'elle le regarda droit dans les yeux, elle fut forcée de relever encore la tête sous la pression du bout de bois sous son cou, elle qui refusait de s'exposer tout à fait au sourire presque irrésistible du blondinet. A l'évidence il avait la trentaine... pas plus. Ou alors le temps l'avait épargné des drôleries qui en chagrinent plus d'un et surtout plus d'une. Il eu un mouvement d'observation de leur environnement. Elle rectifia: soit il était complètement malade ET mythomane, soit il était vraiment sérieux et... inquiet? Pourtant elle savait lire l'inquiétude chez les hommes. Dans le cas présent, ça n'en était pas vraiment. Plutôt de l'impatience, de cette forme qui transforme toute peur en adrénaline pure et qui réduit chaque être à l'état de bête sauvage, qui obéit à l'instinct et réagit au quart de tour. Ce qu'elle avait été après la mort de Pierre. Mais Jean-Childebert semblait rester maître de lui-même, ce qu'elle avait beaucoup de mal à comprendre compte tenu de ce qu'elle lisait sur ses traits. C'était si incompatible, et pourtant elle en avait la preuve même sous les yeux. Cela l'énerva quelque peu. Il avait vraiment une physionomie des plus enchanteresse ce paysan des beaux quartiers.
Si elle lançait un sortilège de Deprimo? Une explosion, des flammes, et un transplanage. Elle avait cette capacité à transplaner à une vitesse ahurissante (la pratique, très cher, la pratique). D'ailleurs elle pouvait transplaner dès maintenant. Tout de suite si cela lui chantait. Il la retrouverait, certes, mais c'était bien plus excitant avec cette alternative. Qu'avait-elle à perdre? Il suffisait qu'un instant il enlève sa main de son épaule. Un instant seulement. Elle se concentra sur l'allée principale du Chemin de Traverse. Dès qu'il la lâcherait, un simple tour sur elle même et le tour était joué. Elle s'était tellement amusée à transplaner n'importe où et n'importe quand, et surtout à faire cela avec la grâce de ballerine qu'elle devait à ses cours de danse classique moldue. * Allez, lâche moi... relâche cette saloperie de pression sur mon épaule... Allez! *
Mais que nenni le bougre! Il ne la lâchait pas. Nikita gardait l'expression indignée qu'elle avait prit dès lors que son visage avait cédé à la baguette. Un peu comme si elle allait le mordre à tout instant aussi, c'était beaucoup plus plaisant, plus animal. Puis il parla, toujours cette voix suave et... * Arrgh tu m'appelle pas "ma jolie" abruti! *
Enfin, il poursuivait donc quelqu'un? Ohohoh elle était donc plongée personnellement en plein coeur de l'action. En admettant qu'il ne soit pas complètement fêlé (ce dont elle doutait, il fallait bien le dire) ils étaient donc réellement en danger, danger de mort, cela allait de soit. Ou c'était peut être juste un pauvre plan drague pour minette en manque d'aventure et d'action. Dans tout les cas elle avait un bénéfice à tirer. L'option numéro, qui le voulait sérieux et véritablement en "poursuite" lui garantissait une certaine dose de ce qu'elle appelait "la pression", bien que ça n'en soit pas véritablement, et ainsi elle ne mettait pas directement la vie de Jean-Child' en danger. Elle abhorrait la mort d'autrui en vérité, à un point qui ne connaissait pas de limite, tout comme sa provocation. L'option numéro deux, celle du plan drague à deux balles, lui vaudrait d'être aux premières loges pour voir comment un trentenaire plutôt imaginatif réussirait (ou pas en fait) à s'immicer dans la soirée d'une paumée en mal de mélodrame.
Elle entra dans son jeu dès lors qu'il eu fini de parler, et profita du fait que le visage de l'homme (Jean-Childebert c'était vraiment trop moche, tout compte fait) pour chuchoter presque avec concupiscence:

" Permettez..."

Elle sortit doucement sa baguette de sa poche droite. Elle aurait pû ajouter qu'ainsi elle se sentait "moins à poils", mais se reteint. Rien de tel pour passer pour une allumeuse de base, rôle qui, dans le cas présent en tout cas, ne l'intéressait pas. Biensur elle ne le menaça pas, ne se mit pas en garde et resta là où elle était, c'est à dire tout proche de ce cher individu plutôt mystérieux, il fallait bien l'avouer. Elle se moquait un peu moins de qui il était à présent. Il avait piqué sa curiosité infantile, mais elle ne posa pas la moindre question. Et s'il était vraiment sérieux? Nikita ne ressentait aucune peur (ce qu'elle regretta), et son dégoût pour le personnage s'était mué en vive curiosité. Elle serait déçue si l'option numéro deux venait à réellement qualifier la situation. Elle continua sur le même ton:

" Il est vrai que faire confiance à un parfait inconnu sous la menace occupe une place tout à fait honnorable dans la liste de mes principes existenciels. J'imagine que rester ici à bavarder ne fait pas partie intégrante de vos projets, bien que cette idée vous soit j'imagine tout aussi plaisante qu'elle l'est pour moi-même. "
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyVen 16 Avr - 8:41

Apophis n'osait ni bouger ni même respirer. Phileas était bel et bien juste au-dessus de leurs têtes et semblait attendre quelque chose... Vraisemblablement et tel qu'il les connaissait lui et les siens, ce n'était sans doute pas pour laisser la belle en vie. Et s'il se fiait à son instinct quelque chose en lui pressentait bien que le Mangemort attendait d'avoir le bon angle pour pouvoir viser juste et les avoir tous les deux... Qu'elle l'ai voulu ou non, la jeune femme était elle aussi dans le collimateur, et la question ne se posait plus vraiment de savoir si elle était avec ou contre lui. Elle allait mourir ou pas selon sa volonté à lui. Et pour l'instant il fallait sortir d'ici, s'échapper de ce trou à rat afin de couper à Flemming toute possibilité d'attaque et de riposte.

Sykes écouta à peine les mots de la jeune fille et reporta un peu plus son attention sur l'autre débile perché juste en haut. Il n'avait toujours pas quitté son poste, bien planqué derrière sa cheminée et Sykes redoutait le moindre mouvement qui le déciderait à bondir de sa cage. Un regard tendu en direction de la jeune femme et il comprit qu'il ne sortirait jamais, coincés comme ils étaient dans cette ruelle finissant en cul-de-sac. L'Auror déchu se mordit la lèvre puis évalua toutes les solutions possibles... avant d'en revenir à la plus simple et plus élémentaire. Ils fallaient qu'ils passent. Ils fallaient qu'ils reprennent le même chemin. Aahh la vie parfois était pleine de sacrifices.

Ne remarquant même pas non plus que la demoiselle avait sorti sa baguette à son tour, Apophis se baissa à nouveau à son oreille, caressant du nez ses cheveux et lui murmura à l'oreille un :

"Etes-vous prête à vous donner toute entière pour le royaume, Mademoiselle... à l'accent si joliment dissimulé ?".

Ricanement sourd, rehaussant les sourcils pour mieux lui faire signifier qu'il avait compris ses origines -ma foi les françaisses avaient cela de njolies qu'elles savaient bien s'habiller et se parer et qu'elles avaient le rire facile. Il en avait connu une, une Auror d'ailleurs, une brunette comme elle... véritable tigresse pleine de charme qui lui avoua le premier soir avoir certains appétits à satisfaire. Apophis concédant sur un ton faussement navré qu'ils risquaient d'être deux, cela s'était fini dans la chambre de son hôtel... ou il avait failli être littéralement vidé de son sang par une vampire aussi redoutable que diablement séduisante en porte-jarretelles. La vie nous réserve parfois de ces surprises ! Soit...

Le charme à la française, il ne s'en lassait jamais. Et sans vraiment savoir pourquoi il sentait que cette petite était davantage l'agneau dans cette affaire que le méchant loup venus pour les croquer... ou même une quelconque et méprisable complice. Le loup, quant à lui, était là juste devant elle. Pourquoi ne pas choisir cette comparaison pour Phileas chéri ? Oh tout simplement parce qu'il ne considérait pas un chien gâleux du Lord comme un prédateur digne de ce nom.

Il laissa glisser lentement le plat de sa main gêlée sur la joue cadavérique et famélique de la petite française et prit une profonde inspiration, avant de lui annoncer sur un sourire aussi angélique que celui de Lucifer :

"Ca va faire mal, ma chérie".

Et le tout en français dans un accent anglais absolument atroce, on en convient. Il resserra sa prise sur elle et la jeta littéralement dans la rue d'à côté, la livrant ainsi à la pleine vision du Mangemort... il ne manquait plus que les projecteurs.
Sykes entendit un glaçant et tonitruant "Sectumsempra" venu tout droit des mâchoires sombres de la nuit et vit le corps de sa "protégée" se courber sous l'impact de la douleur, projetée contre le sol, retombant comme si elle venait d'être frappée par la foudre. Il ne fallait pas plus d'action que cela pour aiguiser les sens d'Apophis, dont le sang battait déjà à vive allure, et qui ressentait à présent dans le fond de sa bouche le flot de sa salive. La soif n'était pas loin... lui, monstre le plus humain qui soit, commençait à se changer en prédateur. Sortant à son tour de sa cachette, il brandit sa baguette en direction de la petite française et hurla un "episkey" qu'il espérait salvateur, sinon soulageant. Se tournant tout entier vers Phileas Flemming, son adversaire de taille digne de ses plus grandes chasses à l'homme, il brandit sa main vers le ciel et hurla :

"VIENS".

Et l'homme ne se fit pas prier. Dans un rugisemment de déconvenu et de frustration, certes, mais il vint jusqu'à Apophis comme s'il était porté jusqu'à lui -son corps n'y pouvant résister. Il le laissa choir à quelques pas de lui, suffisamment près pour que son ombre gigantesque de véritable Gargantua baigne d'obscurité la carcasse veillissante d'un Mangemort autrefois puissant. Les yeux d'Apophis luirent comme des rubis et il tendit lentement sa baguette sur lui.

"Aahhh ce jour, ce jour, ce jour, Phileas... Ce jour où je peux finalement te botter les fesses... ce jour...".

"Tu l'attends depuis vingt ans, pas vrai, sale petite ordure ? Y a des choses que tu peux pas avaler, ai-je tort ? Regarde-moi l'allure d'ahuri que tu peux avoir... On dirait un fou tout droit sorti d'un asile".

Petite moue rigolarde et le Blond renchérit :

"Avec l'âge, je crois bien que je suis en train de devenir sénile... L'enfermement ne me réussit pas je crois...".

Phileas se redressa sur ses coudes pour lui tendre un regard des plus noirs. Pauvre petite chose étriquée. Il vieillissait, tout comme lui d'ailleurs, mais il ressemblait vraiment à ce genre de pauvre grand-père de maison de retraite tout pouilleux, doublé de la propreté impeccable et des habitudes d'un clochard. Sous sa barbe brouissailleuse il pouvait encore distinguer son sourire "so british", plein de flegme, plus de magnanimité et d'élégance. Ce genre n'était pas encore mort, pas chez les Mangemorts.

"Ta petite recrue ferait bien de se mettre à la page avant de te faire courir des risques, Sykes...".

Il soupira.

"C'est une parfaite inconnue pour moi...".

Et l'autre osa rehausser un sourcil, observant la jeune femme derrière lui. Ses yeux perçants et sombres en revinrent sur son interlocuteur et il les plissa, jouant la surprise et l'incrédulité :

"Apophis, Apophis, Apophis... Je ne comprends vraiment pas comment toi, qui t'es toujours défendu d'être l'un des nôtres malgré tes ascendances, tu nous ressembles en fin de compte tellement dans ta façon d'agir".

Il se raidit, sentit une boule se former dans sa gorge. Son visage de dément se fissura et ses sourcils s'effondrèrent. Phileas comprenant qu'il venait de toucher un nerf sensible reprit de plus belle :

"Cette soif de tuer, cette démence, ce visage... et cette force, Apophis. Exactement comme ton père lorsqu'il avait ton âge... en pleine ascension du Lord Noir. Il brûlait comme toi tu brûles, se consummait comme toi te consummes.
Hin ! Vous êtes bien beaux tous les deux à chercher à passer pour irréprochables. Mais lorsque le soir descend et que l'heure vous appelle vous devenez des monstres...".


"Ferme-la".

"... des tueurs et rien de plus. A la différence que lui le faisait avec raison, toi c'est juste par plaisir. L'élève a dépassé le maître à ce que je peux voir".

"Ferme-la...".

"A tel point que tu n'as pas hésité à sacrifier cette jeune femme... -sa tête se pencha pour dépasser ses jambes- vous allez bien, Mademoiselle ? Je ne vous ai pas fait trop mal ?
Veuillez m'excuser, j'essayais de viser le gros blond qui vous avait pris pour cible".


Et le bras dudit "gros blond" de se mettre à trembler, Phileas savourant sa victoire, son emprise.

"Lààà, voilaaaa ! Là je retrouve Montgomery ! Ce regard de glace impénétrable...
Finalement, Apophis Sykes of Woodbury, qui que tu sois, tu es comme lui".

Et l'enfant qu'il était redevenu soudain de s'efforcer de ne pas lâcher prise sur sa baguette, de resserrer sa poigne... sans succès. Il se sentait se liquéfier à chaque instant, à chaque parole acide du vieux Mangemort. Il crut qu'il allait céder et que ses genoux se déroberaient sous son poids. A Phileas Flemming de savourer son oeuvre et de tendre à son tour son arme droit sur lui.

"Pauvre, pauvre petit Apophis...".

A ces mots, Sykes n'osa plus bouger -son regard se brouillant et s'emplissant d'une haine farouche.
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyVen 16 Avr - 18:28

Cette manière si habile qu'il avait de tenter de troubler la femme qu'elle était ne lui fesait pas le moindre effet escompé. Elle était indifférente au charme pourtant évident du grand blond, simplement curieuse. Très curieuse. Et cette classe mystérieuse qu'il dégageait attisait d'autant plus ce sentiment. S'il avait été brun aux yeux sombres, elle aurait fondu, elle le savait très bien. Cependant le temps n'était pas à la séduction pure et dure. C'était certainement dans la nature de l'homme que de parler de cette manière crue et indéniablement... sexy? Cette intonation, ce sarcasme, cette indifférence mêlés de vulgarité. Nikita ne pensait pas qu'un tel cocktail eut été séduisant avant de l'avoir en face d'elle. Il était aux aguets, à n'en point douter. Elle commençait à croire à son histoire de poursuite. Le seul hic étant de savoir pourquoi il l'avait ainsi retenue. S'il la considérait comme un danger potentiel, un simple sort d'immobilisation bien lancé aurait suffit à la laver de tout soupesçon. S'il se moquait d'elle, pourquoi l'avoir ramenée à lui. Enfin, peut être dans le fond n'avait-il vu en elle qu'un bouclier plus ou moins efficace. Sa frêle silhouette androgyne ne laissait nullement voir l'étendu de sa puissante de sorcière, ce qu'elle bénissait parfois, bien qu'elle eut rarement à en user.
Nikita était de ce genre de femmes inspirant aux hommes la protection et la paternité se cachant dans les tréfonds de leurs êtres en mal d'héroïsme. Elle n'avait besoin de personne en vérité, avait toujours travaillé à être d'une puissance certaine et était parvenue à un niveau insoupesçonné. C'était leur pari, au groupe et à elle, Adrien, Benjamin, Alexandre, Dimitri et elle. Puis ensuite Dorian, et Pierre, une fois leurs études terminées...
Ils avaient travaillé d'arache pied pour être ne serait ce que toujours plus puissant que ce que l'on exigeait d'eux à Beauxbatôns, s'entraînaient entre eux sans relâche. Puis plus tard, seule avec Pierre. Comme si leur relation était basée sur une compétition amoureuse, celle qui consistait à devenir plus puissant pour pousser l'autre à le devenir et ainsi de suite. Il lui avait fait travailler des sortilège que les plus expérimentés avait encore du mal à lancer. C'était aussi la période d'appogée de leur amour. Et Charles les avait rejoint dans leur entraînement. Elle avait durant quelques mois eu une vision paradisiaque de ce qu'était la complicité. Dans la grande propriété des parents de son fiancé où leurs plus proches amis, elle et son frère s'adonnaient à des découvertes magiques.

*Accent dissimulé... accent dissimulé... Parle français toi, qu'on rigole un coup*

Elle espérait étrangement qu'elle n'aurait pas à user de cette puissance, ne serait ce que pour "aider" le blondinet. Il avait des airs d'ange, ce qu'elle abhorrait. Cette couleur de cheveux et la clarté de ce regard, cette mine de chérubin et cette attendrissante façon de sourire, aussi antipathique que muse des plus futiles envies. Comme s'il avait entendu ses pensées, il déclara dans un français plutôt écorché que ça allait faire mal en l'appelant "chérie". Elle ne savait pas ce qu'il comptait faire, s'attendait à tout. Etait prête au pire. Nikita serra sa baguette dans sa main droite, à s'en écorcher la peau de ses longs ongles vernis de noir.
Elle se sentit projettée, de ces pressions exercées sur elle avec une force incommodante lorsque l'on pèse une cinquantaine de kilos à peine. En moins de deux secondes elle se trouva au milieu de l'une de ces rues pavés, ses talons trouvant dangereusement des appuis chorégraphiques qui lui permettaient de garder un équilibre précaire. Pas pour longtemps cela dit. Elle serra d'autant plus sa baguette dans sa main. Une vive douleur se fit ressentir dès lors qu'un cri retenti. Elle se cambra avant de s'affaler sur le sol d'une dureté évidente, eu quelques violents mouvements tandis qu'elle sentait de profondes entailles élire domicile sur sa peau d'une blancheur cadavérique. Ce sort, celui qu'elle abhorrait plus que tout autre, celui qui avait coûté la vie à Adrien, qui avait affaiblit Pierre, détourné son attention de lui pour qu'elle sauve son frère. Le sort qu'elle accusait, plus que les plus vifs Avada Kedavra. Une simple larme roula le long de sa joue. Ce n'était pas la douleur physique lancinante qui la fit naître, mais le souvenir. Elle sombrait dans une inconscience profonde tandis qu'elle se vidait de son sang à une vitesse bien connue. Nikita entendit de loin la voix hurlante de l'ange détesté psamoldier un sort d'episkey. L'hémoragie se calma un peu... très peu cependant. Le lanceur était d'une puissance qu'elle évalua comme assez forte, tout de même. Elle continua de se vider quelque peu de son sang, à une échelle moindre cependant.
Elle sombra.



***

Des expériences lui ayant appris à soupeser la véracité des légendes avant de les nommer ainsi. L'histoire du Mouvement Contestaire lui avait toujours paru ubuesque dans ses livres d'étudiante. Les élèves riaient souvent de leurs méthodes de persuasion, paraissant tellement disproportionnées qu'elle en devenaient mythiques. Or tout cela était vrai.
Descendants des royalistes, ils combattaient pour voir leur Roi régner sur tout le territoire français. Réguler ces individus de plus en plus nombreux n'étant pas tâche facile, une brigade spéciale avait été formée. Différent des forces obscures, les sectaires se disaient défensseurs d'un royaume qu'on leur avait volé, et ceux-ci sévissaient depuis les années 1850 en France. Indépendants et déterminés, ils étaient établis dans les environs de Grasse semblait-il, du moins, c'est ce que Nikita en avait appris par la suite, rejoignant avec le groupe l'élite formatrice combattant ces malades. Ils avaient suivit une formation semblable à celle des Aurors, qui luttaient activement contre les Mangemorts et les forces ténébreuses, mais ne considéraient pas que ce combat était premièrement le leur. Si le Mouvement Contestataire venait à prendre plus d'ampleur qu'il n'en avait déjà, il serait presque impossible de les faire reculer, leur avancée étant devenue titanesque dans les années 1900. Usant de la même originalité que leurs adversaires, l'élite combattive s'était faite appelée la brigade Anti-Contestataires, ce qui ne plaisait guère à Nikita, elle qui était si axée sur la langue française et ce que l'on pouvait en faire. Le nom ne l'avait pas empêchée de rejoindre la formation en sortant de Beauxbatôns, avec les autres néanmoins. Charles avait été accepté également, malgré son statu de loup-garou. Il devait se tenir à une discipline plus stricte que les autres, cependant, ce qui arrachait le coeur de sa soeur. Enfin, il était avec elle, et bien qu'ils ne parlèrent que très peu, leur présence mutuelle leur était suffisante. Chaque formation d'élite façonnait un nouveau groupe de dix personnes qui feraient équipe toute leur carrière durant. On ne remplaçait pas les membres d'une équipe après leur départ, ou bien même leur mort. C'était une formation top secrète du ministère de la Magie, qui surveillait d'un oeil attentif le Mouvement Contestataire, de peur que leur armée ne rejoigne celle de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, et fasse ainsi augmenter une puissance déjà énorme. Or c'était tout à fait futile que de s'inquièter de cela. Le Roi du mouvement, que l'on appelait communément L'Esine, était d'une puissance certaine, mais minime comparée à celle de Voldemort, bien entendu. Celui-ci en aurait fait son petit déjeuné sans en être repu si le coeur lui en disait. Mais il semblait que le Prince des Ténèbres n'eut que faire de notre L'Esine national. Du mépris quand à la petitesse du personnage, c'était surement l'inspiration qu'il en eut.
Nikita avait rejoint l'élite pour des convictions personnelles, plus ou moins partagées par le groupe: elle admirait les moldus, aimait leur histoire et leur mode de vie depuis tant de siècles. Elle aimait d'ailleurs à user de peu de magie au quotidien. Après tout, si le commun des mortel y parvenait, pourquoi pas les sorciers? Bien entendu elle profitait tout de même des quelques petits conforts que lui permettait le port de la baguette, pour ce qu'il en était de la vaisselle qu'elle n'avait parfois pas envie d'achever telle une véritable ménagère moldue, par exemple.
Quand ils obtinrent leur Diplôme de Sorcellerie, tous les six avec les meilleures mentions, ils intégrèrent immédiatement la formation de l'Elite, rejoint par un cousin de Pierre nommé Dorian. Ce dernier avait la particularité d'être un vampire, et Nikita c'était toujours demandé comment ils pouvaient être certains de leur lien de sang. Enfin, au fur et à mesure des mois, elle avait appris à faire confiance au grand brun divinement beau et à la pâleur destructrice. C'était lui qui avait encouragé Charles à intégrer à son tour la formation. Il avait passé son Diplôme avec une avance considérable, ne pouvant plus fréquenter Beauxbatôn depuis ce fameux soir. Etudiant à la maison, il avait gagné de très solides bases, et ce fut haut la main qu'il fut reçu au concours de formation pourtant difficile. Il avait intégré ainsi l'équipe composée de Nikita, Pierre, Dorian, Adrien, Benjamin, Alexandre et Dimitri, qui plus tard seraient rejoins par deux nouvelles recrues: Florent, et Garnelle. Ils se connaissaient tous plus ou moins de Beauxbatôns, et Nikita avait vu l'arrivée de la jeune blonde ravageuse dans l'équipe comme une sorte de libération. Garnelle était une jolie fille, des yeux ambrés plutôt plaisant et des cheveux clairs, aux reflets parfois cuivrés. Elles étaient si différentes qu'on ne se permettaient pas de les comparer. Tandis que Nikita parlait d'une fois douce, parfois enjolleuse et toujours d'un calme olympien, d'une féminité à toute épreuve et d'un aplomb enviable, Garnelle était un véritable garçon manqué, tant dans son look que dans son comportement, ce qui rassurait la jeune noireaude. Elle avait toujours craint l'hypocrisie et la bassesse féminine, et savait qu'avec Garnelle, elle aurait droit à toute la franchise du monde. Pour la première fois, elle avait eu une amie féminine.
Ils avaient tous 17 ans au debut de la formation, ormis Charles qui en avait presque quinze, et n'en sortiraient que quatre ans plus tard. Quatre années d'entrainement intentif, à réviser et apprendre des sorts incongrus. Leur apprentissage était extrêmement différent de celui des Aurors, qui étaient formés pour combattre LE mal en puissance, et l'arrêter. Eux n'étaient que de simples missionnaires à cotés, ils étaient formés à aviser les nouveaux sévices du Mouvement Contestataire, à protéger les moldus sans que ceux ci n'aient quelconque soupesçons de leur existance, à traquer les malfrats et empêcher la montée de la royauté sorcière sur le territoire. C'était un travail acharné, d'équipe, ils devaient se connaitre parfaitement. Elle avait passé avec Pierre des moments magnifiques, avec leurs amis, à rire sérieusement et fantasmer sur le jour où ils seraient enfin prêts à aller sur le terrain.

Ils avaient 21 ans, on les avait appelés à Nice pour une reconnaissance simple. Une mission des plus faciles, qui ne perturberait nullement leurs vacances. L'équipe s'était rendue sur les lieux. Elle avait été promue Equipe Officielle de l'Elite quelques mois auparavant. Toutes leurs missions avaient été des réussite, presque pas de blessures, pas de graves en tout cas. L'équipe était soudée, on reconnaissait leur travail et leur puissance dans la profession malgré leur jeunesse. Ils étaient prometteurs. C'était ça, la véritable légende.

Elle-même n'avait pas vu venir l'embuscade sur cette plage, cette nuit là. Ils étaient en reconnaissance, elle était de groupe avec Pierre, Adrien, Dorian et Charles, ils exploraient l'ouest de la plage tandis qu'Alexandre, Garnelle, Benjamin, Florent et Dimitri exploraient l'est. Ils leur étaient tombés dessus, avec toute la sauvagerie qu'ils incarnaient. Adrien avait été le premier touché, et Charles l'avait transporté sur ses épaules derrière un rocher pour le soigner. Ils usaient surtout du sort de Sectusempra, et Dorian était arrivé bien trop tard pour conseiller le Vulnera Sanentur. Adrien avait perdu trop de sang. C'était Nikita qui l'avait vu mourir à petit feu. Pierre combattait habilement les sorcier surentrainés aux cotés de Charles et Dorian retourné au combat. Les cinq autres étaient arrivés presque aussitôt, après l'alerte donnée par Dorian. Ce fut Dimitri qui tomba en second, abattu par le sortilège de mort. Garnelle était telle une tigresse contre les assaillants sans scrupule aucun. Nikita s'était résignée à laisser Adrien qui la suppliait de le laisser mourir et d'aller prêter main forte aux autres. Le groupe s'était réfugié derrière un énorme rocher. Elle les rejoignit usant de sorts à l'échelle de la formation qu'on lui avait dispensé. A cette époque où tuer ne lui fesait ni chaud ni froid, pourvu que son devoir soit rempli. Alexandre fut violemment touché par le sortilège de Deffindo, on réagit vite, mais les efforts pour le sauver amoindrirent momentanément leur défence. Pierre et Charles changèrent de position, Nikita dû les suivre.
Bientôt ce fut au tour de son amie de succomber au sort impardonnable. Nikita fit sa chevelure blonde s'effondrer sur la plage au loin, devant une horde de sorciers en transe qui... qui... Elle entra dans une rage sans précédent. Se rendant sur les lieux mêmes de la mort de Garnelle, elle les pulvérisa, un par un, animée par l'atrocité qu'ils comptaient faire subir au corps inerte de sa seule amie. Ils étaient six, ils trépassèrent. Quand elle retourna vers Pierre, Dorian l'avait rejoint, mais Charles n'était pas là.

"Nikita, vas vers lui! On te couvre!" lui avait dit Pierre.

Ce n'est que quand elle s'apprêtait à courir vers son frère blessé qu'elle se rendit compte de l'étendu de la blessure de son fiancé. Il était suffocant, assis contre la paroi rocheuse, sa baguette à la main, prêt à la couvrir quand elle passerait. Dorian était encore plus blême qu'à l'accoutumée. Il n'avait rien pû faire pour son cousin?

"Nikita! Dépêches toi!"

"Mais tu..."

"C'est rien!"

Devant son insistance, il l'avait prise par l'avant bras, violemment et lui avait sèchement répliqué:

"Ce... n'est... rien. Tu as bien compris? Ton frère a été touché par un maléfice Petrificus Totalus, et sous peu ils lanceront le sortilège du Feudeymon sur lui. Vas le délivrer, et revenez ensuite."

"Mais tu es..."

"Tu lui dois au moins ça."

Ces derniers propos fusèrent comme des lames, venant s'abbatre en plein coeur de la jeune femme. Elle se leva et courut jusqu'à son petit frère immobile, sous les sorts de Dorian et Pierre pour la protéger. Elle l'emmena à l'abri. Petrificus totalus, bien sûr, mais ce p#tain de Sectusempra y était pour beaucoup aussi, et Charles conscient dans sa paralysie souffrait le martyre. "Vulnera Sanentur!". Elle vit le sang de Charles regagner son corps et les plaies se refermer. Il fallait l'utiliser sur Pierre, et au plus vite! "Finite!". Charles se releva au bout de quelques secondes.

"Viens, dépêches toi!" cria t-elle avant de regagner le rocher derrière lequels se trouvaient Pierre et Dorian rejoint par Florent et Benjamin. Elle mit toute son âme à défaire la horde qui les attaquait. Bientôt le petit groupe qui restait battit en retraite. Ils étaient seuls sur la plage. Dorian était intact, tout comme elle-même. Charles s'était remis de ses quelques blessures bien que la douleur soit encore vive. Florent venait de contrer le maléfice d'Oppugno qui lui était lancé, et Benjamin semblait inconscient mais bel et bien vivant et sans danger.
Nikita s'approcha de Pierre. Il était assis sur un sable rouge, respirant doucement, tout doucement.

"On va t'emmener à l'hôpital... ça va allez, hein..."

Il eut un petit rire douloureux.

"Si ça a raison de moi, tu me promets de me rejoindre, mais pas avant... soixante quinze bonnes années."

"Tu es débile..."

"Promets le moi..."

"Mais bien sûr que je te le promet mais tu ne mourras pas! TU NE MOURRAS PAS!"

Il avait passé sur sa joue creuse sa main gauche, déjà glaciale. Elle la lui avait pris. Des larmes d'angoisse et de douleur mêlés commençaient déjà à couler de ses yeux noirs. Pierre lui avait sourit. Bientôt sa main se fit lourde. Il ferma les yeux. Ce fut le moment que choisirent la brigade de secours pour arriver. Les blessés furent emmenés à l'hopital sorciers en soins intensifs. Les morts furent emportés et recouvèrent. Nikita regarda les quatre hommes emporter Pierre. Il était vivant, il le resterait... il le resterait. Dorian l'avait prise dans ses bras en lui disant que ça allait aller, lui avait répété cette phrases tandis qu'elle se mit à sangloter contre lui. Il l'avait toujours appelée "Petite Niki' " depuis la première fois qu'il l'avait vue, la seule personne de qui elle toléra ce diminutif ridicule de son prénom exentrique. C'était de ces appellations qui la fesait se sentir enfant et protégée, de se sentir loin de cette réalité qu'elle recommençait à détester.
Ils avaient regagné Paris. Dorian était venu passer quelques jours chez les Lanternier. Pierre était toujours dans le coma, mais vivant... vivant. Endormis. Charles était replongé dans ce mutisme qui l'avait suivit si longtemps. Quand à Nikita, elle passait ses nuits à fumer dans sa chambre ces cigarettes moldues à l'eucalyptus, ses journées au chevet de son amour.


Puis sept jours plus tard, Dorian était arrivé très tôt, vers les cinq heures du matin. Il avait appris la nouvelle aux Lanternier. Ils étaient dans le salon, tous réunis. Monsieur assis dans son fauteuil, Madame dans le sien. Tania-Alexandra sur le canapé avec son époux, Charles à coté d'eux. Dorian se tenait devant la cheminée quand Nikita arriva. Elle resta dans l'encadrement de la porte. A la mine défaite du cousin de Pierre, elle comprit avant même qu'il n'ouvre la bouche. Son monde fut instantannément brisé, en mille morceaux, comme un miroire refusant de nous laisser entrer de l'autre coté.
Le vampire leur appris que Pierre était mort cette nuit. Qu'il avait succombé à un maléfice à retardement compris dans ses blessures, et qu'on n'avait rien pû faire. Il était parti quelques minutes après, sur demande de Nikita. Elle ne versa pas une larme. Resta encore quelques instants, appuyée contre l'encadrement de cette porte. Son père c'était levé, avait gagné la fenêtre. Elle était montée dans sa chambre ensuite, avait préparé ses affaires.


***


Elle avait tenu deux ans sur les soixante-quinze promises, peine qu'elle devait purger pour cette promesse faite à son homme sur son lit de mort. Jamais elle n'avait tant regretté de s'être ainsi laissée faire, elle n'aurait jamais dû lui promettre cela. La mort, elle n'attendait que ça, le rejoindre, enfin, être à ses cotés. Mais non, elle restait ici, ne portait jamais directement atteinte à cette vie qu'elle détestait. Mais si on la tuait... Elle entrouvrit difficilement les paupières. De loin elle entendait la discussion houleuse des deux b#tards à coté d'elle. Et autre chose aussi. Une hallucination auditive, ce ne pouvait être que ça. Il ne pouvait pas...

"Vulnera Sanentur..."

Elle se sentit mieux. Beaucoup mieux, bien que toujours sonnée. Elle ouvrit tant qu'elle pû les paupières. Dans leur dialogue, les deux autres n'avaient donc pas senti cette présence si délicate, ce parfum enchanteur, cette élégance? Elle murmura inaudiblement:

"Pars..."

Il se déplaça. A l'évidence il se trouvait sur un des toits, mais où? Il était trop rapide pour être localisé, par le meilleur des Aurors ou le pire des Mangemorts même. Un vampire formé à l'Elite, rien de plus difficile à reconnaitre, ormis un vampire Auror peut être.

"Dorian... casse-toi..." dit-elle sur la même intonnation. Ils ne l'entendaient pas, lui si. Il fallait qu'il parte. Inutile qu'il se mette en danger. Et elle avait choisi. Bientôt elle ne senti plus sa présence, et se sentit paradoxalement abandonnée. Elle se retourna, toujours allongée sur les pavé. Le Mangemort lui tournait le dos, et l'Auror bouillait, sa baguette pointée droit sur lui, flageollant... Une haine intense s'empara de Nikita. Elle n'était pas objet à sacrifice pour une cause vaine! Hors de questions! Il allait se bouger ce gros tas, c'était pas le tout de rester là, la baguette pointée sur un type croulant, il fallait agir. Elle avait gardé sa baguette dans sa main, et eu mal à desserrer ses doigts, ses ongles étant entrés dans sa chaire. Elle l'inclina à peine. Elle était rongée par ce mal qui donne à l'homme la force animale de parvenir à ses fins à n'importe quel prix. S'il l'avait sous-estimée, il avait eu tors.

Elle lança un sort de Petrificus Totalus sur l'homme assis. Un sort comme elle savait en lancer sur ses assaillants. De ses sorts qui témoignent de la certaine puissance du lanceur. Et il avait fonctionné à merveille! L'autre ne bougerait pas pendant un certain temps. Elle pointa sa baguette sur le blond, se redressant. Elle bouillait au moins autant que lui. Cependant elle ne lança aucun sort. Il pointait toujours le pétrifié, qui n'avait de mobile que le regard, et Nikita pointait... Apophis? Du moins c'était ainsi que l'avait appelé l'autre. Elle se releva. Une vive douleur s'empara d'elle. Supportable. Elle resta ainsi un petit moment avant d'adresser au blond avec un regard de mépris mélangé de la plus profonde provocation:

"J'ose imaginer que vous n'êtes pas aussi déchu que votre ami. Pourquoi cette hésitation? Sont-ce ses propos à votre égard? Chaque homme a la conscience parfois inconsciente de sa nature, certains ne supportent pas qu'on leur rappelle. D'autres abhorrent qu'on la salisse."

Elle baissa sa baguette. A quoi bon?
Elle se moquait de mourir ce soir. Elle vit son sac un peu plus loin, alla le ramasser, n'hésitant pas à tourner le dos au blond. Pour ce qu'il en était du Mangemort, elle n'avait pas d'inquiétude, il ne bougerait pas. Elle avait mis trop de son coeur dans ce sort. Elle ramassa ses effets et se tourna une fois encore vers Apophis. Elle attendit, prête à réitérer un sortilège sur le Mangemort, mais innofensive pour l'autre. La présence de Dorian lui avait rappelé qui elle était. Et certainement pas une gamine fébrile.
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyJeu 22 Avr - 19:09

Il n'était pas dans ses habitudes d'être lâche... encore moins possédé par des souvenirs vieux de trente ans...
Il n'était pas dans ses habitudes non plus de rester là, figé, frappé par la douleur que de tels relents de mémoires pouvaient provoquer sur sa personne... Et encore moins dans ses habitudes de laisser à terre une âme quelle qu'elle soit, agonisant le martyr sans être capable de dûment la protéger sinon d'être un solide rempart.
Apophis Sykes avait échoué... Il avait lamentablement laissé ses émotions lointaines et sordides prendre le pas et il avait échoué.
Il n'avait dû son salut qu'à une enfant suffisamment solide et dotée d'une suffisante constitution physique (il doutait que son episkey lançé à la va-vite ait pu aussi bien parer le coup féroce et méticuleusement préparé de haine du Mangemort) et avait ainsi évité des représailles plus sanglantes et violentes que les paroles qu'il avait déjà eu à son égard. Pour la première fois depuis le début de son discours et depuis que le temps s'était figé pour l'homme, n'animant que son regard furibond, l'Auror déchu poussa un long soupir, qui se voulut discret. Mais comment retenir plus longtemps trop de tension et de peur de mourir ?

Elle s'était alors tournée vers lui, baguette brandie et avait rétorqué avait qu'il ne braque la sienne sur elle :

"J'ose imaginer que vous n'êtes pas aussi déchu que votre ami. Pourquoi cette hésitation? Sont-ce ses propos à votre égard? Chaque homme a la conscience parfois inconsciente de sa nature, certains ne supportent pas qu'on leur rappelle. D'autres abhorrent qu'on la salisse."

Finalement il avait soulevé la pointe de sa baguette en y jetant un coup d'oeil sans y prêter la moindre attention. A nouveau détendu, à nouveau dans son "personnage" complaisant et cynique, Apophis reprenait du poil de la bête et une certaine chaleur qui lui avait manqué tout à l'heure une fraction de seconde. Considérant la belle ensanglantée un instant, il rehaussa un sourcil comme s'il n'avait pas entendu ce qu'elle cherchait à lui faire comprendre et ajouta :

"La nature d'un homme... Qu'est-ce qui fait sa vraie nature selon vous ? Son éducation, son milieu, l'endroit d'où il vient ? Ou ses actes ?".

Et de machinalement se retourner, braquant cette fois-ci sa baguette sur un tout autre amas de viandes humaines.
Il ferma un oeil, juste pour le style et murmura enfin sur un sourire perfide :

"Avada Kedavra".

Avant que l'éclair vert ne jaillisse avec toute la violence dont son être était capable et ne frappe à une vitesse spectaculaire le pauvre bougre qu'il avait en face de lui. Tant de haine, tant de colère rentrée, tant de rancoeur refoulée... et cette simple envie de seulement dégommer un mec pour une fois, bon sang !
Sykes y avait concentré toute son âme et avait observé, non sans une certaine fierté mêlée d'un délice peu dissimulé, la vie de Phileas Flemming s'envoler de son corps comme une flamme phantomatique. C'était... jouissif.

"Vous voyez ? Fit-il en se tournant vers elle, j'ai complété votre tableau ! Ses yeux ne bougent plus du tout maintenant !".

Large, large sourire de requin puis de s'amener à la suite de la demoiselle d'un pas lourd et suggestif -de ces monstress qui passent à présents aux choses plus sérieuses. Son ombre caressa le visage opalin de la demoiselle, ses yeux se plantèrent comme des crocs dans ses pupilles sombres. Et sa voix basse fit le reste :

"Vous savez ce qui s'est passé ce soir, hmm ? Ce soir vous vous êtes baladée dans une ruelle assez malfamée de l'Allée des Embrumes. Vous êtes tombée sur deux gars lancés dans une partie de chasse... L'un de ces types était un Mangemort, un vieux de la vieille, réputé pour ses atrocités et notamment ses tortures sur bon nombre de membres du Magenmagot. L'autre, celui que vous avez devant vous, est un type qui a cherché à se venger comme vous l'auriez deviné. Le truc étant qu'il n'était pas de l'espèce du premier individu...".

Il rangea sa baguette, leva le nez vers le ciel dont les étoiles s'efforçaient de percer à travers un ciel opaque de nuages lourds et verts. Apophis chercha un instant dans la poche arrière de son pantalon la seule véritable chose qui le mettait aux supplices depuis des années, son poison d'adolescence, son deuxième (ou troisième après les femmes, non ?) vice : la cigarette. Il en sortit une, la cala entre ses lèvres et produisit un petit briquet de la taille et de la forme d'un briquet moldu, tout en nacre. Son pouce déjà écorné rapa contre l'amorce et la flamme vint faire briller son visage où se dessinaient déjà quelques rides timides, enflammant la splendeur bleuté de ses yeux. Il tira, rejata la fumée dans les air tout en plissant les yeux. Et d'un signe de la main :

"Faites voir un peu ce qui vous reste de vos sequelles de sort... Si je peux éventuellement faire quelque chose en plus".

Et il la tendit, paume ouverte, paume amie. Etrange attention pour un homme trop grand, trop conscient de sa taille, trop voûté de ce fait. Un croque-mitaine qui se rapetisse de crainte d'être impressionnant...
Léger sourire sarcastique aux dents blanches et ciselées. De son autre main il prit sa cigarette et en secoua distraitement la cendre avant de reprendre :

"Il a pas dit la suite de mon nom. C'est Apophis... mais c'est aussi et surtout Apophis Sykes. Ex-Auror Apophis Sykes, précisa-t-il, voila tu sais tout, gamine".
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyVen 23 Avr - 14:59

Ce fut peut être la première fois depuis le début de leur rencontre qu'elle ne ressentit aucun mal aise quand il la regarda, malgré sa baguette brandie sur elle. Peut-être ne l'avait-elle nullement touché en monologuant quelques secondes d'une philosophie fraîchement née, mais ce qu'elle avait vu dans le regard céruléen du blond quelques minutes auparavant ne la trompait nullement. Le pétrifié avait appuyé sur un point sensible, et ceci habilement, elle en déduit donc qu'ils devaient pour ainsi dire bien se connaitre tous les deux, assez pour savoir quels mots et quelles allusions employer pour faire sortir l'autre de ses gonds.
Ce n'était pas son cas, ainsi soit-il. Il avait repris cet air cynique si plaisant dans son horripilance, et Nikita ne broncha pas à sa réplique. Elle eu pourtant envie de lui rétorquer que ce qui faisait la nature d'un homme se construisait dans ce que sa conscience lui tolérait, mais pourquoi user de la salive dans une discussion de sourds? Elle vit le bâton d'Apophis changer d'angle.
Elle ferma les yeux, ce qui fut une erreur. Elle n'en ressentit que mieux la violence du murmure de l'homme, cette ultime ode à celui qui en était la victime. Elle fit un imperceptible pas en arrière quand l'éclair vert jaillit de la baguette du blond pour heurter celui qu'elle avait précédemment pétrifié.

Elle rouvrit les yeux au moment où il commença à s'adresser de nouveau à elle, la regardant cette fois. Il devait être franchement atteint pour utiliser l'un des Impardonnables, ici, dans cette allée sinistre. Ou en avoir... le droit? Avait-on vraiment le droit de tuer? Ce n'était jamais qu'une permission donnée, une promesse qu'aucune punition ne sera engendré pour cet acte, mais jamais un droit. C'était de ce genre de choses que seule sa propre conscience permettait ou non. Or celle de Nikita ne lui permettait plus de tels écarts, la dégoûtait.

"... j'ai complèté votre tableau! Ses yeux ne bougent plus du tout maintenant!".

* On ne complète jamais un tableau. On se contente d'y foutre son grain de sel, en le gachant souvent, voilà tout. *

Elle continua de fixer l'homme sans rien dire. Le maccabée à quelques pas d'eux la perturbait quelque peu. Sous peu des autorités magiques arriveraient (elle était d'ailleurs fort étonnée qu'elles ne soient pas déjà là) et elle serait impliqué dans un hommicide, légal ou non. Voilà qui donnerait du punch à sa semaine, n'est ce pas. Il s'approcha d'elle, de ces démarches qui inspirent à la fuite. Or elle ne bougea pas. Elle détestait les yeux bleus. Les anges avaient des yeux bleus. Et c'était moche. Voilà.
Contre toute attente il se lança dans des explications dénuées de logique pour elle. Un Mangemort ne lançait pas de sort à la va vite sur ceux qui ne leur serviraient à rien, mais les tuaient directement, pourtant ce n'était pas ce que le cadavre avait fait de son vivant. Et les Aurors ne cherchaient pas la vengeance, mais la protection. La justice, peut-être. Ses pensées étaient dénuées de véracité, même pour elle. Toute la justice était concentrée dans la vengeance, et elle le savait. Mais les Aurors étaient... non, en fait, c'étaient des gens comme les autres. Faibles aussi.

Humains. Pour la plupart.

Nikita sentit une présence familière. Tête de mule de vampire, espèce d'adolescent diminué allait-il la lâcher un jour?! Elle inspira profondément. Inutil de partir en poésie pour l'instant. Et puis tandis qu'elle partirait, il l'attendrait sûrement sur le pas de sa porte de Camden town, au mieux, sinon il lui sauterait dessus en chemin. Pour peu qu'elle rentre chez elle ce soir.

Apophis avait allumé une cigarette et semblait se délecter du tabac. Elle ne supportait que difficilement cette odeur chez les autres, hésita à allumer l'une des siennes, qui aurait pour vertu d'apaiser quelque peu ses nerfs et de dégager leur fumée à l'eucalyptus qui lui avaient toujours valu quelques railleries. Le tabac trop fort, ça n'était pas son truc, point final, elle préférait se ruiner la santé avec des mentholes beaucoup plus nocives.

"Faites voir un peu ce qui vous reste de vos sequelles de sort... Si je peux éventuellement faire quelque chose en plus".

Elle eu tout d'abord un geste qui se voulait confiant, se ravisa. Un instant elle était devenu cette enfant paumée dans un centre commercial New Yorkais qui voyait en cet homme celui qui la ramènerait au près de ses parents. Mais non. C'était terminé tout ça. Même quand il précisa son statu, elle ne lui accorda pas la moindre ouverture.
Elle avait vingt-quatre ans et était seule à Londres (si on omettait de préciser qu'un vampire surprotecteur lui collait aux basquettes, biensur). Peu importe qu'il se vexe, elle ne fit rien pour donner suite à son geste, regarda vaguement aux alentours (signe trompeur, n'est ce pas...) et répondit d'un ton arrogant:

" Je n'ai rien. Tout va très bien, merci."

Et après tout, qu'est ce qu'elle fabriquait encore là, à tenir compagnie à un cadavre et le maître d'oeuvre. Si vraiment c'était un Auror, il s'en débrouillerait très bien. Qu'elle sotte d'avoir pensé un instant qu'elle lui serait d'une quelconque utilité maintenant. Elle n'avait servit que de bouclier.
L'odeur de sang séché sur ses vêtements commençait à sérieusement la répugner, bien que ce ne soit pas une profusion non plus. Mais elle n'aimait pas ça. Elle regarda Apophis droit dans les yeux et recula. Puis se détourna, s'en alla, tourna au coin de la rue.

Elle ne fit que quelques mètres avant de sentir une ombre se glisser derrière elle. S'arrêta net, exaspérée.

" J'ai beaucoup aimé le scénario. Fort cocasse, si je puis me permettre.

- Tout bien réfléchis, dit-elle en pivotant grâcieusement sur elle-même, non, tu ne peux pas te permettre ".

Et bien sur il fallait qu'il soit vilement irrésistible. Ses cheveux mi-longs bruns, délicats, fournis et soyeux, encadrant ces yeux sombres et d'une expressivité inhumaine, ce nez prononcé, cette bouche fine et si bien dessinée, qui ensorcelait d'un sourire dévoilant des dents d'une blancheur inconditionnelle, aux canines peut-être trop pointues et de ce fait habilement dissimulées. Cette haute taille, cette silhouette athlétique, musclée dans sa finesse démoniaque, habillée d'un costume blanc, immaculé, par dessus une chemise bleu-ciel.

" Mais de rien, il ne fallait pas me remercier, tu sais.

- C'est accessoirement pour cela que je ne l'ai pas fait."

Dorian s'approcha d'elle, cette démarche chorégraphique, rythmée, s'appuyant sur des chants indisibles. Il se pencha sur elle. Il sentait divinement bon.

" Le sang séché te fairait-il voyager, dans ces contrées paradisiaques que tu me racontait?

- Si tu insiste, je dois t'avouer que ton odeur est tout à fait putride. Figure toi l'odeur d'un oeuf pourissant. Tu auras peut être un éventuel aperçu de ce que j'endure à mon échelle.

- Mais je ne me pencherais pas sur un oeuf pourrissant.

- Délicate Nikita. Et où vas-tu comme ça?

- Il ne me semble pas être sous tutorat, très cher. "

Dorian ria silencieusement, et recula de quelques pas, la considérant entièrement. Elle ne l'avait pas vu depuis environ trois mois, déjà. Lui, peut être avait-il passé ses nuits sous la fenêtre de la chambre de notre demoiselle, lorsqu'elle s'y trouvait, ce laps de temps durant. Il alla s'appuyer contre le mur le plus proche et lui demanda avec un sourire sordide:

" As-tu pris des nouvelles des Lanternier ces derniers temps?

- Les fâcheuses nouvelles savent arriver seules. Si aucune ne m'est parvenue, c'est qu'il fait bon vivre au domaine. "

Elle se détourna et continua le chemin qu'elle avait précédemment entreprit, accompagnée par la voix d'un vampire qui se voulait aérien, la suivant:

" J'ai vu Charles, hier.

- Oh, et son poil est-il soyeux? Sinon j'ai vu une lotion spéciale lycan dans une boutique un peu plus loin, une merveille à ce qu'on en dit.

- Le sarcasme ne te va pas au teint, surtout quand il s'agit de ton frère.

- Tout va au teint des plus pâles. Tu es pourtant bien au courant. "

Elle se sentit attraper par les épaules et plaquer contre un mur, face à Dorian. Elle savait qu'il ne lui ferait rien. Elle savait qu'il avait promis à Pierre de veiller sur elle. Elle savait qu'elle pourrait tout se permettre avec lui, qu'il ne lui porterait jamais atteinte. Jamais. Et cela la dégoûtait. Avoir un vampire comme ange gardien. Elle respirait bruyamment. Considérant avoir eu sa dose en émotion forte pour ce soir, elle ne se débatti pas. Une altercation qui lui vaudrait de se faire assomer avec toute la brutalité que la galanterie et la douceur le permettait ne la conduirait à rien. Enfin, à son appartement. Elle se réveillerait dans son lit, une fois encore. Elle détestait Dorian.

" Avoir participer à un meurtre ce soir ne te suffit pas, il faut en plus que tu me contrarie.

- C'est tout de même très ironique, que de se faire sermonner pour une vulgaire aide des plus minimes à une négociation par quelqu'un qui, pour besoins vitaux, tue quatre à cinq personnes chaque nuit.

- J'ai une liste et tu le sais très bien.

- Mais l'autre faisait certainement partie d'une liste semblable. Et ton immortalité te permet-elle de semer la mort sur ton passage au nom de la loi et de la soif?

- Cela n'a rien à voir, Nikita.

- Quoi qu'il en soit j'apprécierais que tu me laisse tranquille.

- Et tu ne veux même pas connaître la chute.

- Quelle chute? "

Il lui sourit. L'embrassa sur le front, la lâcha et d'un bond se retrouva sur le toit en face d'eux. Elle le fusilla du regard. Il répondit avec un sourire qui se voulait cette fois énigmatique:

" Choisis. Celle de ce que tu as fait ce soir, ou celle de l'histoire que tu ne m'as pas laissé te raconter au sujet de Charles. "

Il disparut dans l'ombre nocturne.

* Je te déteste! *

Elle inspira profondément. Revint sur ses pas, à l'endroit où elle avait laissé Apophis et le mort. Pourquoi, elle n'en savait rien, mais elle y retournait, ses vêtements tachés, ses collants noirs filés, ses cheveux en quelque peu en vrac et sa démarche de ballerine, blasée cette fois.
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptySam 1 Mai - 9:55

[HJ : excuse de mon retard J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] Icon_redface beaucoup de boulot ces temps-ci...].

" Je n'ai rien. Tout va très bien, merci."

Avait-elle dit et Apophis n'avait pas cherché plus loin. Ce n'était plus son rôle de sauver et soigner les demoiselles en détresse désormais et il devait dire que cela ne le dérangeait pas plus que cela d'avoir été défait de ce genre de pouvoirs... A force, certaines choses deviennent trop usantes et il faut savoir s'en reposer et même s'effacer. C'est ce qu'il avait décidé de faire au moment où elle lui tourna le dos et décida de partir, jugeant qu'elle avait peut-être mieux cerné la situation que lui. Parfois, certaines choses demandent si peu d'attention...

"Au revoir, jeune demoiselle", articula-t-il sur un sourire narquois poussé à l'extrême avant de lui-même tourner les talons... et que ne se figent ses sens, ne cesse son coeur de battre et ne se pétrifie son corps. Il avait senti quelque chose aussi doux et imperceptible qu'un battement d'aile : une présence, là, tout près. Une présence sombre. HAHAHAHAHAAHAHAAA !! Non mais, comment pouvait-il encore faire ce genre de remarques ? Une présence "sombre" ! pauvre ère qu'il était...
Sykes s'avança donc tout doucement, trop piqué par la curiosité -ou plutôt par ce qu'il s'était trouvé comme excuse : je suis encore un Auror et c'est mon devoir de tirer les choses au clair. Penchant un peu la tête pour mieux voir le tournant que la jeune fille avait pris il s'arrêta soudain et se colla contre le mur, certain d'avoir entendu des voix. Il se concentra, tendit l'oreille et fronça les sourcils lorsqu'il distingua celle de la petite française conversant naturellement -bien qu'un peu trop tendue à son goût- avec un autre personnage, masculin cette fois-ci. Cette voix suave, sortie d'outre-tombe ou de quelques profondeurs malsaines étaient à donner la nausée et il s'apprêta à partir une bonne fois pour toutes, la laissant au prise avec cet individu lorsqu'il entendit...

" Avoir participer à un meurtre ce soir ne te suffit pas, il faut en plus que tu me contrarie".

"C'est tout de même très ironique, que de se faire sermonner pour une vulgaire aide des plus minimes à une négociation par quelqu'un qui, pour besoins vitaux, tue quatre à cinq personnes chaque nuit".


"J'ai une liste et tu le sais très bien".

"Une liste ? Murmura Sykes à son tour, pour une personne qui tue jusqu'à cinq pauvres bougres...

Toutes les...

nuits ?".

Il sourit de plus belle et la suite ne se fit pas attendre :
"Mais l'autre faisait certainement partie d'une liste semblable. Et ton immortalité te permet-elle de semer la mort sur ton passage au nom de la loi et de la soif?"


"Cela n'a rien à voir, Nikita".

Il manqua glousser d'une joie, certes, peu contenable, mais plaqua une mais sur sa bouche suffisamment tôt afin de ne pas se faire remarquer. Du moins, pas pour l'instant. C'est dire s'il avait eu chaud car si la créature était bien ce qu'il pensait qu'elle était il ne lui faudrait pas deux minutes avant qu'elle ne le propulse à terre et l'achève pour de bon. Mais un autre détail avait attiré son attention... "Nikita". Cette voix lugubre venait de prononcer son nom. Il attendit encore un peu :

"Quoi qu'il en soit j'apprécierais que tu me laisse tranquille".

"Et tu ne veux même pas connaître la chute".


*Si ! Moi je veux connaître la chute !

Bwéhéhéhé...*.

"Quelle chute?"

" Choisis. Celle de ce que tu as fait ce soir, ou celle de l'histoire que tu ne m'as pas laissé te raconter au sujet de Charles. "

Sykes leva un sourcil dubitatif puis perçut à nouveau comme ce frôlement d'une brise légère et glaciale. Bon, il n'aurait pas sa chute ! Quelle idiote celle-là... Si elle l'avait laissé parler plutôt que de le laisser s'enfuir à tire-d'aile il aurait connu le fin mot de l'histoire. Lui qui détestait suivre les séries par épisodes.
Il rentra ses poings dans les poches de son manteau, serra les dents et tâcha vite de regagner l'endroit où elle l'avait quitté tandis qu'elle revenait gaillardement sur ses pas. Il n'y avait pas à dire, sous cette lueur blaffarde de lune mourrante sous le brouillard, dans l'alcôve de cette ruelle particulièrement glauque aux pierres noires suintantes d'eau sale, Apophis Sykes collait avec le décor plus que n'importe qui. Et appuyé contre un mur c'est un regard vague et sans humeur qu'il tendait au corps moribond de l'homme, du... cloporte qu'il avait assassiné sans l'ombre d'une hésitation ; et même ! avec un soupçon de jubilation orgasmique non-dissimulée. Il fallait l'admettre...
Il se demanda un instant si son "compagnon" d'infortune pouvait tuer aussi rapidement que cela et sans le moindre remord... Car nombreuses étaient les créatures dans le déni le plus total de ce qu'elles étaient vraiment. Apophis, quant à lui, avait beau être le plus humain des monstres de Londres il n'en restait pas moins qu'il assumait pleinement et revendiquait même la personne qu'il était devenu. Il était même meilleur que son père à ce jeu-là, meilleur qu'eux tous... Meilleur que ce pauvre crétin de Lord Noir.

Un sourire épâté par ses grosses joues sur un regard brillant d'une vieille, vieille folie et il accueillit la jeune fille sans mot dire. Elle aussi ne semblait pas plus choquée par son macchabée et ne laissait entrapercevoir aucune émotion parasite que ce soit, hormis une profonde lassitude. De quoi... de quoi lui afficher plus de respect qu'il n'en avait jamais témoigné à quiconque en dehors de sa propre famille. Oh bien sûr, ses élèves comptaient et avaient compté mais il était davantage comme un père contemplatif et impressionné que comme leur véritable égal, s'inclinant pour mieux saluer leurs prouesses. Cette gosse aurait fait un très bon Auror. D'ailleurs qu'est-ce qui empêchait qu'elle le soit réellement ? Il sourit à cette possibilité, ricanant dans son poing comme un imbécile avant de reprendre toute contenance et sérieux. La tête penchée de côté, il interrogea Nikita du regard :

"Rebonsoir, petite. On vient me tenir à nouveau compagnie ?".

Rire de hyène et il baissa les yeux, presque trop confus, presque trop honteux de ressentir une joie si abrupte... Un invité de marque ! C'était un invité de marque, cette gamine ! Merlin qu'il aurait aimé avoir ses c**** à son âge, p*tain. A 20 ans il en bavait sérieusement et c'était Brad qui lui filait des coups de pied au c*l pour qu'il ne tremble plus -tandis qu'ils se marraient largement Alastor Maugrey et lui.

Ca sort de ses langes de luxe et de son berceau d'argent et ça veut leur apprendre la vie...

Nan. Il n'avait la prétention que de vouloir apprendre son métier... pour le moment, pour le moment...

Aucune expression de vie dans les yeux d'un bleu éclatant de l'ancien Auror. Juste le reflet de très profondes angoisses, de sanglots convulsifs, de mains jointes d'imploration, d'une vie broyée par le terreur.


    "Quand je suis entré dans cette grande salle ronde, je me souviens, les murs étaient d'un blanc immaculé. C'était presque trop aveuglant, tellement brillant que j'arrivais à peine à avancer. Mes yeux mirent un temps avant de s'adapter...
    J'ai laissé la porte grande ouverte et je me suis soudain retourné -un large sourire pour tout accueil, ma trouille pour toute attente. Mes entrailles se liquéfiaient à mesure que les secondes s'égrainaient.

    Mais j'avais décidé... ch*er, je l'avais décidé en mon âme et conscience, tant qu'il m'en resterait encore, et je l'avais fait !

    Bientôt, ils me prendraient tous, tout entier, m'investiraient, entreraient en moi pour mieux prendre ce qu'il y avait à prendre. Je le ferais et je serais prêt !

    Les baisers les plus froids qui me furent donnés tandis que leur bouches baveuses s'accrochaient à mes lèvres et que certaines de ces immondes créatures les mordaient pour être bien sûr que je ne m'échappais pas... Je les aimais pour ce qu'elles me faisaient. Je les aimerais toute ma vie...

    Mais je ne m'échapperais jamais... jamais. Malgré mes tentatives régies encore par le peu d'instinct de survie qui me restait. Elles arrivaient toujours à me rattraper, à me coincer contre un mur et à étouffer mes cris tandis qu'elles s'emparaient peu à peu de mes souvenirs, de mes quelques moments de joie, des gens que j'avais apprécié et aimé, des personnes qui avaient un tant soit peu compté dans mon existence...

    Et j'étais heureux dans ma déglutition de toutes ces choses que je vomissais. J'étais heureux qu'elle me les retire. Enfin libre de toute raison et de tout raisonnement clair...

    Je me souviens, mes rires remplaçèrent mes cris. Et l'immensité blanche d'un plafond que je contemplais sans vraiment voir me paraissait lointain et tellement reposant, justement parce qu'il était hors de ma portée. Je me laissais faire...

    Et j'étais bien de ne plus être moi".


Sykes se pourlécha les lèvres et décocha un regard cynique à l'intention de la demoiselle. On lui avait sans doute appris, comme on le lui avait asséné, qu'il fallait refouler ses émotions au plus profond de soi-même, ne jamais en montrer une seule part, ne jamais témoigner d'aucune sorte de faiblesse quelle qu'elle soit... Foutaises ! Un être humain normalement constitué à ses peines comme ses éclaircies et ne peut en aucun cas montrer une froideur extrême sur le long terme. A moins d'être devenu un monstre et d'avoir vendu son âme contre une poignée de reconnaissance...

Tout le monde craque et se fissure pour mieux devenir ruine un jour ou l'autre...

Et Apophis, toujours aussi grand de cette supériorité qu'il avait sur le monde, et qu'il partageait sans doute avec d'autres décérébrés, de s'approcher de la demoiselle d'un pas calculé et feutré, tel un fauve.

"Où est-il ?, souffla sa voix sépulcrale, où est ton compagnon, Nikita ?".

Une main sur son épaule, il la rapprocha de lui.

"Où se trouve-t-il maintenant que tu es revenue vers moi ?...".

Et d'une douceur extrême d'éfleurer sa joue de ses doigts, y appliquant la paume de sa main pour relever ses yeux sombres vers les siens, fermes et décidés, froids et morts...

"Je ne te ferai aucun mal...".

Léger ricanement, lancinante sensation de devoir résister à une tentation à demi assouvie. Puis il tonna d'une voix incroyablement forte :

"MONTRE-TOI !! QUOI QUE TU SOIS !!

... que nous puissions, murmura-t-il en regardant la fille, faire un marché".
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Ξ Sujet: Re: J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita]   J'me suis fait comme une promesse... [PV Nikita] EmptyJeu 13 Mai - 23:52

Elle tourna au coin de la rue où elle avait laissé "l'ex-Auror" quelques instants plus tôt. Tout l'agacement qu'il lui inspirait ressuscita en quelques secondes, et elle se souvint pourquoi elle était partie, avec la ferme intention de ne pas revenir. Se déroula une succession de faits plus exaspérants les uns que les autres, et elle se retrouva au final pratiquement entre les mains du grand blond, qui vraiment, se complaisait dans l'antipathie qu'il dégageait.

*

Nikita éclata d'un rire dont le cynisme n'enleva rien au caractère cristallin. Ni elle ni Dorian n'avaient pris l'option Négociation pendant leur formation. Comment voulait-il marchander, quelque Auror qu'il soit, cet Apophis? Et si Dorian avait la délicieuse idée de montrer une fois encore sa face d'humanoïde, paradoxalement tout à fait animal et terriblement sensuelle, elle ne manquerait pas d'arranger ces derniers détails et les revoir à la façon de ce célèbre peintre espagnol, principal fondateur du cubisme. Elle toisa son interlocuteur, les yeux brillant d'une étrange étincelle d'amusement et de mutinerie mêlés.
Si le vampire sortait une nouvelle fois de sa crypte, ce n'était certes pas ici qu'il viendrait remettre les pieds cette nuit, dans cette ruelle dégoûtante. Non, il avait bien plus de classe que ça tous comptes faits, et elle aussi après tout. Quelle lubie l'avait prise quand elle s'engouffra dans cette allée adjacente au Chemin de Traverse, vraiment.
Elle mouilla ses lèvres d'un geste quelque peu machinal avant de suscurer:

"Marchander...? Mais très cher, il ne reviendra pas ici, vous savez."

Et elle lui sourit. Savourant sa minime victoire, la première depuis sa rencontre avec lui, elle se dégagea doucement et fit un léger pas en arrière, pour le moins des plus gracieux. Ses cheveux jouaient certainement la guerre du Viet-Nam à imaginer l'état dans lequel ils devaient se trouver, et ses accoutrements avaient sûrement perdu toute leur sensualité, à compter sur les tâches de sang et les déchirure qui y avaient élu domicile plus tôt. Décidemment, elle n'était pas en mesure de séduire ce soir, plus maintenant en tout cas, et elle avait laissé choir cette éventualité de finir la soirée avec ce nouvel ami depuis un moment déjà. Cela l'avait-il effleuré avant cet instant, elle en douta, en vérité. Non décidemment, il ne l'avait pas inspiré à la luxure à la base. Que cherchait-elle à se comporter ainsi à présent, elle n'en savait trop rien elle-même. Elle sourit de plus belle à cette pensée.

Elle s'appuya contre le mur, les mains jointe derrière elle et continua de fixer Apophis. Il avait certainement compris que l'allumeuse qui sommeillait en elle s'était réveillé, et cela l'amusait certainement, ou l'ennuyait peut être. Le laissait indifférent, c'était aussi une possibilité. Quelle qu'elle soit, Nikita s'en moquait pour ainsi dire. Elle était revenue, c'était vraiment le comble du masochisme. Tout ça pour quoi? Parce que cet imbécile de Dorian lui avait mit l'eau à la bouche en parlant de chute. Mais la chute de ce moment, ce pouvait être son départ, en bonne et due forme, celui qu'elle avait commencé à prendre. Elle regarda au ciel un instant. Si elle voyait passer une chauve-souris, elle lui lancerait surement un sort des plus pénible. Mais le mythe comme quoi les vampire prenaient la forme des mammifères nocturne ne demeurait qu'un mythe justement. Elle ricana. Pourquoi le chercher, dans ce ciel noir et parsemé d'étoiles ridicules et sincillantes, alors qu'elle savait pertinament qu'à l'heure qu'il était, il l'attendait assis sur l'un des fauteuils de son salon de jardin, sur la terrasse de son appartement de Camden town. Et il l'attendrait jusqu'à son arrivée, si celle ci s'effectuait avant le lever du soleil.
Elle ne jouerait pas sa sadique cette nuit, et rentrerait sagement avant le petit matin.

"Au cours des 3500 dernières années, il y a eu environ 230 ans de paix dans l'ensemble du monde dit civilisé."

Elle avait reporté ses yeux noirs sur Apophis. Ce petit interlude culturel ne servait à rien en soit, mais il amusa Nikita. Elle aimait à donner quelques petites infos inutiles qui marquaient les esprits, parfois. Nikita quitta son mur et vint déambuler autour de notre blond désormait connu. Elle continua sur sa lancée:

"Mais, le monde est-il resté civilisé, la totalité de ces 3500 dernières années durant?"

La réponse était plutôt claire dans sa tête. La civilité était née dans la grèce antique, avait parcouru une distance fort appréciable et de demeurt que dans quelques vagues esprits. Mais en aucun cas le monde ne le fut. S'il voulait en discuter à la limite... non. Elle ne le lui proposa pas.
Elle se mit à son coté, se montrant de face, et lui dit cette fois:

"J'imagine que vous attendrez qu'on vienne chercher la carcasse qui choit à coté. Je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne soirée, Apophis. Ravie d'avoir fait votre humble connaissance."

Puis elle s'en fut, délicate et féline, avec l'espoir des plus fantasmagorique qu'il la suive ou qu'il la rattrape, soyons fous. Mais non. Elle marcha seule, sur le Chemin de Travers, puis dans les rues de Londres, avant de se retrouver bien plus tard dans son quartier chic. Là elle eut l'idée ubuesque de se retourner, par simple curiosité. Mais elle ne vit rien. Elle sourit avec regret. C'était surement mieux ainsi.
Elle enfila la clé dans cette grille moderne, entra dans la propriété. Puis dans le hall marbré qui s'illumina quand elle posa le pied à l'intérieur. Elle pris l'ascenseur, se vit dans le miroir de celui ci et fut prise d'un éclat de rire. En effet, il aurait été bien téméraire, et surtout bien fou de la suivre, vu son allure tout à fait sorcière. Elle arriva au dernier étage, et ouvrit la grande porte en bois de son appartement. Elle n'alluma pas la lumière et alla directement dans le salon, où elle jeta un coup d'oeil à la terrasse. Depuis quand il fumait, lui?
Elle ouvrit la grande baie vitrée et s'appuya dans l'encadrement de la fenêtre, les bras croisés.

"Je ne m'inquiète pas pour ta santé, tu sais qu'un cancer peut tuer mais après tout, tu peux te permettre de t'en tamponner l'oreille avec une babouche, le railla t-elle, mais quelle utilité à consommer le tabac des pauvres mortels?

- A faire les faire parler, aussi puérils soient-ils.

- Tu as raison, restes dehors".

Elle referma la fenêtre, puis les rideaux rouges voilés, d'un geste brusque. Il la fatiguait après tout. Elle gagna la salle de bain, commença à se démaquiller, se déshabilla puis pris une douche, se lava les cheveux. Elle enfila un peignoire et retourna dans le salon tandis qu'elle essorait sa cheveulure noire avec une serviette. Dorian avait quitté sa terrasse. Elle inspira profondemment.
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