Promesse d'avenir [PV]

C’était le grand jour ! Edward venait en Allemagne, ça se fêtait quand même ! Enfin, ce n’était pas la première fois qu’il venait, mais de manière si officielle si. La dernière fois, c’était il y a longtemps et ils ne sortaient pas encore ensemble. Roze appréciait vraiment l’idée de passer plus de temps avec son petit ami. Durant l’année passée, ils s’étaient peu vus, tout simplement parce qu’Edward était préfet et qu’il avait plein de choses importantes à faire. Même si elle n’aimait pas grand monde dans la population de Poudlard, elle respectait beaucoup l’altruisme de son petit ami qui était une qualité qu’elle n’avait pas mais qu’elle respectait. D’ailleurs, elle suivait souvent son avis à lui parce que le sien n’était généralement qui guider par le mépris. La mort de Dumbledore, qu’elle respectait beaucoup, l’avait profondément attristée mais soyons sérieux, le reste de Poudlard pouvait mourir sous le joug du seigneur des ténèbres qu’elle ne lèverait pas le petit doigt pour les sauver. Ce qui l’ennuyait au fond dans le fait qu’Edward ne pense pas comme elle, c’est qu’il allait probablement risquer sa vie pour tout ces imbéciles et qu’elle ne voulait pas qu’il meurt… mais passons, en Allemagne, ils étaient tous en sécurité et l’heure était plutôt à la fête ! Pour changer un peu du bleu et du rouge, elle avait mis une petite robe prune avec une grosse ceinture très élégante pour accueillir son petit ami. C’est elle et non l’elfe de maison qui vint lui ouvrir lorsqu’il sonne à la porte en chêne du château Maiden. Elle lui sauta immédiatement au cou. « Meine Liebe ! » Elle avait rarement été aussi contente de le voir, en même temps, ce n’est pas tous les jours qu’on se fiance hein ? Car c’était bien là le sujet de la présence d’Edward Montgomery sur les terres des Maiden.

« Mes parents nous attendent pour le déjeuner, tu veux que je demande à notre elfe de monter ta valise ? » Roze avait rarement été aussi excitée car en général elle était plutôt d’un naturel calme et posé. C’était même ce qui faisait sa force face aux difficultés, mais là, elle ne pouvait résister à ce petit courant électrique qui s’emparait d’elle. Avouons le, il y avait aussi une petite part de revanche dans tout ça… On lui avait tellement dit toute l’année que le célèbre Préfet des rouge et or se lasserait d’elle, la Serdaigle un peu frappée, que prouver à la face du monde qu’ils avaient tout faux était particulièrement jouissif… En plus, leur rêve commun à tous les deux, n’était-il pas de passer leur vie ensemble ? C’était un pas vers ce rêve, vers tous leurs rêves… Car que ne ferait pas Roze pour exaucer ceux de son aimé ? Elle comptait même lui faire un enfant (plus tard s’entend) coûte que coûte, même si le traitement serait difficile. Mais l’heure n’était pas à y penser, elle ne pensait qu’à lui et ses yeux brillaient plein de la joie de la retrouver.

Roze ? Anxieuse ? Que nenni ! La petite blonde n’avait jamais été aussi excitée de toute sa courte existence et franchement, elle se fichait tellement complètement de l’avis de sa mère – et son père n’en parlons même pas – qu’elle faisait vraiment tout ça juste par esprit traditionnel. Il faut dire aussi qu’elle trouvait très chevaleresque de la part de son petit ami d’affronter Hans et Liza Maiden de manière aussi officiel. Jusqu’ici, Edward avait déjà rencontré sa mère en de courtes occasions mais jamais son père. L’homme n’était pas mauvais mais il n’avait jamais été un père très présent ni très compréhensif, surtout depuis la maladie de sa fille. Roze ne lui en tenait pas rigueur, elle savait que ses parents avaient toujours fait de leurs mieux pour son bien-être… ils l’avaient par exemple envoyer à Poudlard parce que le règlement y était moins stricte qu’à Durmstrang et c’était grâce à ça qu’elle avait rencontré Edward. Elle ne remercierait jamais assez ses parents pour ce cadeau… Ce n’était pas toujours la joie à Poudlard mais au final, elle y avait les personnes les plus importantes dans sa vie.

« Moi ? Non, non, je n’appréhende pas du tout. Tu me connais. » Si elle avait dû avoir une quelconque crainte, cela aurait été plus sur le contenu de la conversation que sur la réponse finale. Ses parents étaient dépendants financièrement d’elle, ils étaient obligés de dire oui, en revanche, il n’y avait pas vraiment de raison qu’ils se retiennent d’être sarcastiques…

Roze accompagna Edward à la grande salle à manger d’un air digne. « Au fait, papa s’est jeté un sort pour connaître l’anglais. Tu n’auras pas à baragouiner un mauvais allemand. » Elle avait jeté ça dans la conversation comme si elle lui avait dit qu’il était très beau aujourd’hui. Ce n’était pas par méchanceté mais bon, avouons le, Edward n’était pas un serdaigle hein… il avait le courage des fous mais pas l’esprit des sages, pas pour tout du moins. Roze avait donc jugé utile de prévenir que son père parlait anglais, c’était plus sûr que de laisser Edward se lancer dans un discours en Allemand. Elle adoucit cependant sa remarque d’un baiser sur la joue et d’une pression de la main. « Si tu es prêt, on y va ! » Et elle se fit ouvrir la porte par son elfe et entra dans la pièce en regardant droit devant elle.

Le père de Roze était dans un fauteuil bordeaux près de la cheminée éteinte. Il regardait une photo qui trônait sur le dessus mais au bruit que fit la porte, il se leva et fit face à sa minuscule fille et à son petit ami. Hans Maiden était, contre toute attente, très grand. Il faisait au moins un mètre quatre vingt dix, soit vingt centimètre de plus que sa femme. Comme Liza et Roze, il était blond aux yeux bleus. Une légère barbe durcissait son visage aux traits déjà durs mais il n’y avait rien de méchant dans son regard, seulement un peu de froideur. « Edward Montgomery je suppose. » Dit-il à l’intention de son futur gendre. Liza s’approcha pour prendre le bras de son mari et tendit sa main libre à baiser à Edward. « Edward » dit-elle avec ce désintérêt apparent qui la caractérisait. Pourtant, en dehors de la taille – Roze n’était petite qu’à cause de sa croissance tardive – elle était le portrait au détail près de sa fille… en réalité, la seule différence notable était dans le regard. Celui de Liza était sec et sans expression, presque sans vie, à l’inverse, Roze avait toujours un regard pétillant ou rêveur, jamais immobile. Les yeux de Roze reflétait à la fois sa folie douce et sa grande intelligence tandis que ceux de sa mère ne dénotait qu’une éducation trop stricte et une retenue de tout les instants.

Une fois les civilités terminés, ils passèrent à table. L’entrée se déroula sans anicroche et c’est Roze qui parla presque tout du long. Ce n’était pas la nervosité mais elle était trop impatiente, elle avait besoin de compenser. Au plat principal, c’est finalement Hans qui amena le sujet ce qui fit grand plaisir à Roze. « Et bien monsieur Montgomery, pourriez vous maintenant me dire comment vous envisagez l’avenir avec ma fille unique ? » Roze eut alors un sourire éclatant, si lumineux que cela aurait éblouit n’importe qui, et c’est elle qui répondit à la place de Edward (hou la vilaine >.<) « Vous faites bien d’en parler père, Edward et moi avons justement quelque chose à vous dire. » Et elle laissa la parole à Edward, posant sa main sur la sienne pour lui donner un peu de force et de courage – il n’en manque pas mais on sait jamais – et elle se redressa de toute sa hauteur – on rigole pas ! – et fixa sur ses parents un regard froid semblable aux leurs. La dernière bataille commençait et le premier tour était pour Edward…

Roze se retint de rire à la maladresse d’Edward parce qu’elle ne voulait pas le froisser dans cette opération qu’il jugeait importante. Autrefois, elle aurait rit sans complexe car elle se moquait complètement de ce que les autres pouvaient ressentir. Elle se préoccupait bien plus des animaux et des plantes que des humains… Mais depuis qu’elle était avec Edward, elle avait appris qu’il y avait des êtres parmi les humains qui valaient la peine qu’on s’occupe d’eux. Humainement parlant, elle était donc en progrès, c’était indéniable. Aux mots d’Edward, Roze eut un léger sourire et elle pressa la main de son aimé dans la sienne tout d’abord en silence. Elle voulait laisser son père répondre en premier.

« Vous nous le demandez comme si nous avions le choix, mais nous ne l’avons pas n’est ce pas ? Notre fille a déjà pris sa décision et renier son héritage pour devenir… anglaise. » Le mot était lâché. Pour les Maiden, les anglais n’avaient aucune valeur ne serait-ce que par l’existence d’un mage noir tel que Voldemort. Roze ne laissa pas Edward réagir. Ses yeux bleus se posèrent sur son père et sa voix chantante s’éleva, celle-ci prenant un ton ferme qui ne lui était pas habituel. « Papa, je me permets d’intervenir en vous rappelant que si cette décision est mienne, il est tout à l’honneur d’Edward de venir vous demander votre bénédiction. Vous n’êtes pas obligé de nous la donner mais respectez au moins le geste. » Hans tapa du poing sur la table ce qui fit frissonner Roze mais non reculer. Elle n’avait pas peur de son père, elle savait que sous ses airs bourrus il était bon. Tout comme sa mère, il était seulement accroché à ses traditions comme une huître sur son rocher. Roze comptait bien lui prouver qu’on pouvait instaurer de nouvelles traditions sans renier les anciennes. « Parce que je devrais accepter que tu ailles en Angleterre risquer ta vie pour ce jeunot ! Tu es mon unique fille et peut-être peux tu faire ta vie comme tu l’enchantes mais jamais je ne donnerais ma bénédiction contre cette hérésie ! Cet amour te tuera ma fille ! » Liza Maiden posa une main apaisante sur le bras de son mari et jeta un regard furtif en direction du jeune couple. Elle était contre cette union pour les mêmes raisons que son mari mais en femme soumise elle ne disait pas un mot, ce n’était pas son rôle et puis, à quoi bon faire encore plus tourner tout ça en conflit ? C’était accepter ou perdre Roze, ils n’avaient pas le choix.

« Contrairement à ce que vous imaginez je ne suis pas assez bête pour me jeter dans une bataille qui n’est pas la mienne. » Le visage harmonieux de la jeune Allemande se déforma en une grimace de dégoût. Elle connaissait les opinions d’Edward et les respectait mais jamais elle ne se jetterait dans un combat qui n’était pas le sien… encore moins pour tout ces idiots de Poudlard qui se moquaient d’elle. Elle irait à Poudlard mais elle ferait profil bas. Chacun son combat, Edward avait le sien et elle aussi. Il luttait contre le mal qui rongeait le monde des sorciers, elle, elle devait se battre contre sa maladie. Elle n’avait pas le temps pour l’héroïsme. « J’épouserais Edward mais je resterais fondamentalement une Maiden. Vous avez ma parole et Edward peut vous donner la sienne que jamais il n’a tenté et que jamais il ne tentera de me faire changer. N’est ce pas ? » Et son regard redevenu doux se tourna vers son petit ami pour attendre sa réponse. L’argument final était prêt à sortir… pour concrétiser leur rencontre en ce printemps dans le parc où pour la première fois elle avait vu en lui l’homme qu’il deviendrait… son âme sœur.

[641]

Le père de Roze siffla entre ses dents. Ce géant observait le couple d’un air mauvais. Sa fille était une idiote mais il ne pouvait rien contre ses décisions. Probablement était-il trop faible avec elle… sa culpabilité le rendait idiot, c’était tout au moins ce que laissait entendre son frère cadet Friedrich. Il y avait sûrement du vrai. Si Roze était devenue cette jeune femme au caractère entêté et à la folie visible jusque dans le flou de ses yeux saphirs, c’était sa faute. Il ne pensait pas que l’homme qui le soignait depuis tant d’année était aussi celui qui torturait l’esprit de sa fille unique. Il avait été aveugle… De fait, plus que l’argent que Roze avait réussi à gagner pour la restauration du château, c’était ce passé tortueux qui guida ses paroles. « Faites comme bon vous semble. Vous avez ce qui se rapproche le plus d’une bénédiction. » Liza, la mère de Roze, s’approcha de sa fille et décrocha son collier pour le lui donner. « Tu restes notre héritière Roze, notre unique héritière… » Dit-elle d’une voix douce à sa fille (en allemand) en la serrant contre elle. La conversation était close, il était temps pour les jeunes gens de sortirent de table avant que les adultes ne changent d’avis.

En conséquence, Roze prit la main d’Edward et l’entraîna jusqu’à l’étage, là où se trouvait sa chambre. A l’image de la jeune allemande, la pièce était blanche et bleu avec une pointe de bordeaux. Des poupées aux vêtements multicolores ornaient les étagères, elles avaient bien entendu toutes un nom. Une salle de bain était attenante, la porte était à côté d’une immense bibliothèque montant jusqu’au plafond. Une échelle stylisée en chêne permettait à la toute petite fleur d’accéder aux étagères supérieures. Le bureau était aussi en chêne et était propre, vide aussi. Le lit à baldaquin prenait la plus grande partie de la pièce. A côté de lui, une draperie bleu nuit cachée la porte du dressing. Cependant, pour l’heure, les valises d’Edward étaient devant.

« Voici ma chambre ! Même si je devrais déménager bientôt, évidemment. » Elle sortit d’ailleurs d’un tiroir un magazine et l’ouvrit d’un geste sûr à une page qu’elle désigna à son fiancé. « D’ailleurs, ce cottage te plait-il ? Je pensais l’acheter avant la fin de l’été pour que les travaux aient lieu durant l’année scolaire. » C’était le dernier point à discuter, même si, au fond, ils avaient la vie devant eux pour ça…