Soirée récital avec Gran Bones • Corann

Début Juillet était incontestablement la période des grandes vacances qu’Alban appréhendait le plus. Pour la simple et bonne raison que sa grand-mère, alias Gran Bones, avait pris ~~la fâcheuse et regrettable~~ l’habitude de ~~le séquestrer~~ les inviter, lui et ses sœurs, chaque été à passer quelques jours en sa compagnie. Mais cette année, la visite de courtoisie chez mamie B serait, plus que jamais, particulièrement éprouvante et pénible pour le jeune garçon. Car, seul Merlin sait pourquoi mais surtout comment, ses sœurs semblaient avoir habilement contourné la traditionnelle réunion familiale, au prix d’un « espèces de lâcheuses » de la part de leur frère, qui les quitta trahi ~~et terriblement envieux~~.

Le trajet, beaucoup trop court au goût du jeune homme, fut suivit d’une séquence d’au revoir qu’il écourta, prétextant ne pas vouloir faire attendre sa grand-mère. Pourtant, arrivé devant le seuil de la porte, il tarda beaucoup avant d’annoncer son arrivée. Arrivée qui fut marquée par le traditionnel câlin des retrouvailles, et quelques cris de joie « Albaaaaaaaaaanounettt, mon chouuu ». Quand il était plus jeune, l’interminable étreinte de sa grand-mère l’angoissait lui et ses sœurs, mais il avait désormais les muscles d’un jeune homme de dix sept ans, et pouvait lui aussi enlacer très fort ; en l’occurrence pour que ce soit grand-mère qui lâche la première.

Une fois les retrouvailles achevées, le jeunot se précipita à l’étage où il retrouva, sans grande surprise, la chambre où il dormait à chacune de ses visites, une pièce chaleureuse mais qui avait tout pour déplaire. En effet, des photos accrochées en un peu partout illustraient les moments les plus embarrassants de la jeunesse des enfants Bones/Follet. D’emblée, Alban cacha les clichés qui le concernaient pour s’intéresser à ceux de sa cousine Susan en particulier. Si le garçon aimait beaucoup chaque membre de sa famille (même sa grand-mère, en dépit des apparences), c’était sans doute avec Susan qu’il avait le plus d’affinités. Il esquissa d’ailleurs un sourire à l’idée de la taquiner sur la photo de sa deuxième année à Poudlard qu’il avait en face de lui « Ma parole, Susan, t’as pas changé si on y regarde bien, héhé ».

Mais il fut coupé par la voix de sa grand-mère qui résonnait dans la cuisine, et qui l’invitait à venir manger. Alban ne se fit pas attendre, et encouragé par son estomac qui criait famine, il sortit en trombe et descendit les escaliers pour s’installer à table. Comme à l’accoutumée, le repas préparé par grand-mère Bones était exquis, et Alban songea à se vanter d’un repas encore meilleur que d’habitude lorsqu’il retrouverait ses sœurs. Mais ça, c’était avant que grand-mère prenne la parole pour annoncer le programme de la soirée. « Alban, mon chou. J’ai pensé qu’on pourrait sortir ce soir…, *hochement de tête approbateur* … des musiciens moldus donnent un récital, tu sais, la musique classik, comme ils disent. Si tu n’as rien à te mettre, je t’ai récupéré un… » Alban fit un bon, et manqua de s’étouffer mais parvint à couper sa grand-mère à temps. « Non, Mamie, ça ira. J’ai ce qu’il faut » dit-il tout d’un trait (comme s’il avait anticipé par avance ce genre de sortie).

*~~OMG,~~ je l’ai échappé belle* pensa-t-il en remontant vers la chambre pour se changer.

L’ennui, c’est que les habits qu’il avait apportés ne correspondaient que très peu aux vêtements moldus. Il enfila donc les premières affaires qu’il attrapa, à savoir un tee-shirt uni recouvert d’un pull (autre que celui en laine cousu par grand-mère, je précise), un short dont il ignorait s’il passerait inaperçu, et des sandales, car le temps était plutôt agréable dehors. Grand-mère, visiblement affligée par la tenue, se passa de commentaires, et tous deux prirent la route du théâtre où avait lieu la représentation. L’avantage quand on est un descendant Bones, c’est qu’on connaît relativement bien les codes moldus et les outils divers qui n’existent pas dans le monde sorciers. Donc Alban ne se sentait jamais vraiment mal à l’aise en leur compagnie.

Pourtant, dés son entrée dans le théâtre, il se figea en voyant la foule présente dans les lieux. En effet, essentiellement constituée des personnes âgées, elle comptait bon nombre de personnes habillées d’une manière qu’il jugeait inappropriée (costume, tailleur, robes, bref, tout l’attirail qu’on évite justement de porter pour aller écouter de la musique). Naturellement, son regard se tourna vers sa grand-mère, qui ne parut pas le moins du monde gênée. « Hum, grand-mère, dit Alban, il fait plutôt chaud ici. Je crois que je vais attendre dehors le temps que ça commence ». Il ne lui laissa pas le temps de répondre, d’autant plus qu’elle semblait avoir engagé la conversation avec des moldus qu’elle devait connaître. Le jeune homme se précipita au dehors, sans se rappeler que sa grand-mère avait conservé les billets qui permettaient l’accès à la salle. Une fois à l'extérieur, il se posa sur un banc, duquel il ne voyait rien d’autre que les gens qui faisaient la queue à la billetterie.

•• Non. Tu rêves. ••
•• Fais pas ta râleuse et vas t'habiller. ••
•• Je ne fais pas ma râleuse, je te fais juste remarqué qu'il en est hors de question. ••

En faite, pour bien expliquer la situation, il fallait bien comprendre que voilà, Corann avait prévu de sortir, elle portait une robe noir, assez courte assez légère quoi, et elle avait été sur le point de franchir la porte quand son père lui avait d'un seul coup fait comprendre que non, elle ne pourrait pas sortir. Qu'elle était convié à une représentation classique dans un théâtre et que pour cette raison, elle n'avait pas à sortir. Mais de un, on ne l'avait absolument pas prévenu, et de deux, bah voilà, on ne pouvait pas non plus dire que c'était vraiment le genre de truc qui lui plaisait. Surtout lorsque c'était pour annuler ses plans à elle ! Bon, ce n'était pas un très gros plan, elle avait appelé Tom une toute petite heure avant et lui avait demandé ce qu'il faisait. Résultat, elle devait se rendre à une fête avec lui. Mais bah... Bah ça semblait cuit. Parce que voilà, c'était son père qui parlait. Non pas qu'elle l'écoutait tout le temps mais là, par contre, sur ce coup, elle ne semblait même pas avoir le choix dans ses décisions. Elle n'avait alors, absolument pas le choix. C'était comme ça, pas le choix. Même si elle pouvait très bien se mettre à taper des pieds, à râler et tout ça.

•• Et en quel honneur d'abord ? ••
•• Aucun, je veux juste que la famille soit réuni. ••
•• Ah... La bonne blague, c'est bien la première fois que tu me fais un coup pareil ! Tu te crois si drôle que ça ? ••

Elle soupira, encore et encore et au final, après une bonne dizaine de minutes de regards vilains, elle finit par comprendre qu'il semblait être hors de question pour lui de céder. Plouc va ! Mais bon, elle n'allait pas continuer à râler encore et encore, à quoi bon. Elle lui tira la langue, dans un geste totalement vain et gamin, et elle finit par retourner dans sa chambre, pour y enfiler un truc un peu plus classe. Du moins, un minimum. Oui bon, un truc simple en faite mais moins court ( ah mais elle allait juste au dessus des genoux ! C'était carrément plus long ! ). Mais toujours autant décolleté finalement. Voilà, elle était prête, une main dans ses longs cheveux blonds platines et elle était prête de toute façon, elle avait déjà été prête au final, puisqu'elle était sur le point de sortir. Elle sortit son portable, un chouette petit nokia sans trop de couleur mais qui lui permettait d'envoyer des messages ! Une chouette technologie mine de rien ! Et elle expliqua doucement à Tom qu'elle ne pourrait au final pas venir. Et elle s'excusait aussi parce que mine de rien, il n'aimait pas sortir tout seul et il avait annulé quelqu'un pour qu'elle puisse venir avec. De toute façon, il avait la grand habitude de la voir être plus que chiante avec lui. Elle était comme ça et c'était totalement dans son caractère. Puis, une fois que se fut chose faite, elle fila donc avec ses parents. Totalement pressée que ce soit terminé.

Oui parce qu'en faite, lorsqu'elle arriva, elle ne vit pas un seul jeune et c'est là qu'elle comprit que vraiment, ça allait être une longue mais alors très longue soirée... En faite, si elle n'avait pas particulièrement pu râler, c'était parce que son père avait déjà pris le temps d'acheter les billets. Malheureusement. Il n'y avait pas vraiment le choix de toute manière. Donc bah elle allait vivre un long moment très ennuyeux mais une fois que ça serait fait, il ne s'agirait plus que d'un vilain souvenir. Surtout que bon, elle allait bientôt avoir son propre appartement donc bon. Elle n'aurait plus vraiment l'occasion de faire des trucs avec eux. Ca aussi c'était un truc qu'il ne fallait pas trop oublier. Cela mis du temps à commencer. Tellement que d'ailleurs, cela lui prit un peu la tête et elle décida de sortir un peu.

•• Je vais prendre l'air. ••
•• Tu ne me fais pas un sale coup, je te préviens ! ••
•• Comme si c'était mon genre ! ••
•• Totalement ! ••

Oui bon, peut être surtout qu'en faite, c'était un peu une idée qui lui avait traversé l'esprit. Mais bon, elle savait aussi que cela aurait vraiment été dégueulasse ! Et elle pouvait aussi faire un petit after après !Ce n'était certainement pas les occasions qui allaient manquer en plus ! Elle sortit donc, doucement et fut vraiment bien contente de se retrouver à l'air frais, tout de même surprise par le fait qu'il puisse y avoir autant de monde. Parce que bon... Mais il ne s'agissait que de personnes du troisièmes âges, cela devait forcément jouer non ? Ca promettait... Mais son regard se posa finalement sur un jeune, tranquillement assis sur un banc un peu plus loin. Enfin un signe de vie de son âge ! C'était limite si à ce stade, elle ne se mettait pas à se désespérer franchement !

•• Hey ! Salut ! Toi aussi t'es venu assister au super spectacle de la mort qui tue ? Le spectacle qui va me tuer d'ennui ouais... Tu vas bien ? T'es à Poudlard non ? ••

Oui bon, balancer comme ça d'un coup, c'était pas le top, surtout s'il s'agissait d'un moldu et tout ça. Mais elle était persuadée de l'avoir toujours vu de toute manière, et comme elle venait d'Irlande... Enfin bon, elle était sûre de son coup ! Au pire, elle pourrait très bien dire que c'était une secte ou un délire du genre. Qu'on ne se trompe pas, elle était relativement bonne comédienne.

[Désolé, je me rattraperai sur la suite Neutral

]

*mince, mais comment j’ai pu zapper ce fichu ticket*
Résigné à passer les deux prochaines heures assis sur ce banc, Alban afficha une mine abattue, qu’il s’empressa d’effacer à l’approche d’une silhouette qui lui était familière. Oui, car aussi étrange que cela puisse paraître, ici, dans le monde moldu, lors d’un évènement où il n’aurait jamais cru rencontrer quelqu’un de son âge, il semblait reconnaître une jeune fille, une de ses camarades de classe à Poudlard. Le doute se dissipa lorsque la jeune fille en question ne fut plus qu’à quelques centimètres de lui : c’était bel et bien une apprentie sorcière, qui entrerait l’année suivante en septième année, comme Alban. Ce dernier, malgré son profond désespoir (« Mamie, je te promets, ça n’était pas fait exprès !! »), esquissa un sourire sympathique.

« Bonsoir » dit-il comme sa camarade venait d’engager la discussion. Il l’écoutait avec un intérêt sans limite, sans se soucier de la file d’attente qui commençait à s’éclaircir. De toute évidence, le spectacle s’apprêtait à commencer et le jeune homme ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’inquiétude de sa grand-mère lorsqu’elle ne le verrait pas revenir. « Assieds-toi, je te prie » ajouta-t-il, car il en avait presque oublié la politesse. A vrai dire, la honte qu’il contenait au mieux lui faisait perdre ses moyens. Aussi, il ne prêta pas attention au fait qu’un mot tel que « Poudlard » sorte de la bouche de sa camarade. Il n’en oublia cependant pas de répondre gentiment « Oui, je suis à Pouff… enfin, tu vois ce que je veux dire. Tu t’appelles Corann, c’est bien ça ? (il avait parlé plus doucement de peur d’écorcher son prénom) Moi, c’est Alban. Ça fait bizarre de te rencontrer ici. »

*serait-ce Merlin qui me vient en aide ou du pur hasard ?*

A l’accoutumée, Alban était beaucoup trop timide et réservé pour parler avec tant de facilité à quelqu’un qu’il ne connaissait que peu. Mais la situation déroutante dans laquelle il se trouvait inhibait inconsciemment cette timidité. Le jeunot enchaîna : « Dis-moi, si ce n’est pas indiscret, tu fais quoi par ici ? » Après tout, il préférait continuer la discussion plutôt que penser au spectacle. L’idée de rester seul, assis sur ce banc avec pour seul bruit de fond la musique qui résonnait jusqu’à son oreille l’effrayait. Autant dire que l’arrivée de la jeune fille était une aubaine. Il ne s’en cacha d’ailleurs pas : « Pour ma part, je suis venu assister à un récital, dans la salle juste en face de nous. Mais, disons que c’est un peu compromis là.. » Il omit habilement d’avouer que c’était sa bêtise qui en était la cause, et ça n’était pas du tout son intention de s’étaler davantage sur le sujet.

Corann n’était pas sûr de vouloir retourner à l’intérieur, vraiment pas sûr. Ce n’était pas de sa faute, mais c’était réellement le genre de chose qui ne lui plaisait pas, qui lui prenait la tête aussi. Elle ne supportait pas ce genre de spectacle. Et son père était dégueulasse de l’y obliger. Ce n’était pas non plus comme si elle avait le choix dans un sens, et elle savait aussi que si elle ne retournait pas à l’intérieur, elle allait finir par le regretter. Mais dans un sens, pouvait-il dire quelque chose ? Après tout, elle allait partir, elle allait quitter la maison, allait-il vraiment lui en vouloir ou ce genre de chose ? Ça aurait été tellement stupide après tout. Enfin bref, si ce garçon se montrait d’agréable compagnie, elle ne retournerait pas dedans. De toute façon, dès le moment où elle était sortie, elle s’était demandée si elle allait y retourner. Et elle avait un très sérieux doute.

Elle s’installa donc à côté de lui, tout comme il le lui avait lui-même demandé, un sourire sur le visage parce que de toute manière, Corann venait partie des nombreuses personnes qui ne pouvait pas s’empêcher de passer tout son temps à sourire. Ce n’était pas de sa faute, elle était comme ça, et ça ne pouvait pas changer parce que c’était tout simplement dans sa nature. Et puis à quoi bon passer son temps à tirer la tranche quand justement, on peut être une personne souriante ? Enfin bref, Corann était comme ça, voilà tout. Mais malgré tout, elle n’avait pas pu s’empêcher d’être surprise lorsque son nom ne lui échappa pas. Surtout qu’ils n’étaient pas de la même maison, ni de la même année. De ce fait, elle en avait presque honte de ne pas connaître son nom mais il le lui donna l’instant juste après alors on ne pouvait pas vraiment dire que c’était un oubli si choquant. Elle n’avait pas besoin de buter sur son nom. « Et bien oui c’est ça, exactement en plus. Et j’étais à Gryff’ pour ma part. Mais j’ai fini mes études maintenant. ».

Si c’était bizarre de se croiser là ? C’était même une évidence. Mais au moins, peut être pourrait-elle expliquer le fait qu’elle ne soit pas retourné à l’intérieur de cette manière Était-ce si impossible que ça ? Enfin bon, de toute manière, qu’importe son excuse, ça ne changerait probablement rien. Donc autant ne pas trop y penser, et plutôt se concentrer sur la conversation qui avait lieu en cet instant. « Oui je t’avouerais que ça me fait bizarre à moi aussi. Mais c’est un plaisir de tomber sur quelqu’un de l’école en tout cas ! »

Bien sûr que sa question n’avait rien d’indiscret, loin de là. Et puis si jamais, elle ne lui aurait tout simplement pas répondu. De toute manière, elle était certes là, mais ce n’était pas du tout par envie. Elle se serait bien passée de passer ici mais lorsque l’on n’a pas le choix, on ne l’a décidemment pas ! Tant pis, d’une certaine manière, ce n’était pas non plus comme si elle avait été libre de choisir sa soirée. Elle aurait préféré voir Tom, mais quand on ne choisit pas... Elle aurait bien aimé voir Shawn aussi. Mais non plus. Elle ne pouvait choisir ni l’un ni l’autre. Juste ce spectacle à la con. Souriant quand il lui dit qu’il allait là, lui aussi. Enfin là tout de suite, comme elle, il ne semblait pas y aller. Elle lui montra donc la file d’attente. « Bah je vais là où cette file d’attente mène en faite. Comme toi. Mais je préfère cent fois être ici pour ma part ! Comment ça compromis ?

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