Inquiétude et Solidarité [PV. Fred]

Non, non, elle n’était pas sérieuse, elle ne comptait bien sûr pas fliquer les élèves de sa maison. Déjà que les tâches courantes allaient lui prendre plein de temps, alors si elle se mettait à faire du zèle hein, où est-ce qu’elle allait !!! Mais heureusement, Zeno finit par comprendre l’humour de la chose et finit pas lui répondre sur un ton déjà moins paniqué. Quelqu’un de plus subtil peut-être que Fredericke aurait pût se dire que tant de panique pour si peu de chose, c’était louche ! Mais pas Fredericke, elle n’était pas une jolie cruche pour rien, la blonde attitude, à deux ou trois choses près, c’était tout elle !

« Tu sais, je ne suis pas sûre que les délinquants aient une tête bien défini. » Bah oui, c’était pas écrit sur leur front, sinon ils seraient mal tiens ! Enfin, mieux valait mettre ça de côté pour le moment et passer à la suite. Surtout quand la suite était Vincent, sachant que notre jeune lionne essayait (avec assez peu de succès, il faut l’admettre) de convaincre ses camarades que son petit ami était un vrai gentil et une fausse grosse brute. Pas facile.

« Disons que Vincent est long à la détente. Et aussi que passer de meilleurs amis à petits amis c’est pas si facile que ça, il faut un temps d’adaptation, je crois que chez Vince’ il a juste été plus long que chez moi… Mais qu’il vienne vivre chez ma tante tenait plus de la nécessité que du sentiment, ses parents sont des gros imbéciles qui mériteraient la prison à mon avis. Il fallait l’y soustraire coûte que coûte. » Bien sûr, le fait qu’elle en soit amoureuse avait facilité les choses, elle s’était vite faite à l’idée qu’il vive avec elle, c’était même devenu un vrai plaisir que d’être en vacances rien que pour être seule avec lui… mais ça n’avait pas été sa première motivation. Maintenant, c’était différent puisqu’ils étaient ensemble, mais ils avaient déjà pris l’habitude de vivre ensemble avant ce qui avait peut-être rendu les choses plus naturels. Ils n’étaient pas gênés l’un avec l’autre au moins. Fred’ trouvait d’ailleurs les couples tout timides ridicules, Elyna en savait quelque chose !

« Oui, oui, je l’aime vraiment. Et je ne permets à personne d’en douter parce que pour lui j’ai sacrifié beaucoup de choses qui faisaient ma vie d’autrefois. » Et sans regrets en plus de ça, elle se demandait si Zeno avait connu ça lui aussi, mais pour ce qu’elle en savait il n’avait pas de copine donc c’était peu probable… d’ailleurs, être aussi sérieusement impliqué dans sa relation à seulement seize ans, c’était de toute façon assez rare. Elle n’en avait pas tout à fait conscience à cause de son éducation à l’ancienne qui voulait qu’on se case très jeune, mais ça restait une réalité qu’elle avait pût constater de nombreuses fois.

« Tsss… Il s’en sort parce que ma cousine et moi on le cajole à son insu. Comment veux tu faire pour vivre seul, sans argent, à seulement 15 ans. Je sais que je suis une héritière et que peut-être je ne comprends pas la valeur des choses… mais ça c’est du pragmatisme pur. J’ai du mal à imaginer ce que sa fierté va donner lorsque nous serons plus âgé. » Bien qu’elle en ait une vague idée, il allait falloir qu’elle voit ses habitudes de princesses à la baisse parce que Vincent ne la laisserait jamais faire tourner le ménage…

« Merci. » Dit-elle soulagée (la pauvre, si elle savait) que Zeno accepte de parler à Damon, puis elle ajouta en souriant « C’était plutôt mon manque de beauté qui m’aurait inquiété là en l’occurrence. Je conçois n’être pas le style de tous les garçons puisqu’il en faut pour tous les goûts, mais de là à faire peur… Mais bon, je sais bien que c’est Vincent qui lui fait peur en fait. » Parce que si Fred’ avait bien une qualité qui était aussi un défaut c’est qu’elle ne manquait pas de confiance en elle, encore moins dans son physique de jeune danseuse.

Fredericke ne releva pas en ce qui concernait la pseudo-délinquance de Zeno, après tout, ils avaient déjà tout dit et assez rigolé à ce sujet ensemble pas vrai ? Elle poursuivit donc sa route vers son rendez-vous qui s’approchait de minutes en minutes à sa plus grande joie tout en babillant sur la suite, contente que Zeno semble enfin être sur la même longueur d’onde qu’elle. Finalement, ce n’était pas bien compliqué de se faire comprendre, il fallait juste insister un peu jusqu’à ce que tout soit bien clair, c’est tout.

« Ah ! Tant mieux ! » Dit-elle alors toute sourire. « En fait j’pense que le truc important c’est qu’on s’est connu j’avais douze ans, il en avait onze. C’est pour ça que ça a été une évolution tout en douceur… parce que moi à douze ans tu vois les garçons c’était pas trop mon truc. » Elle en était encore à jouer à la marelle dans le parc à douze ans, alors vous pensez bien que les histoires d’amour ne lui effleurait même pas l’esprit ! Puis, elle vivait encore avec sa mère aussi à ce moment là, donc on la préparait pour se marier avec son cousin Franz, on n’arrêtait pas de la bassiner avec ce mariage… Du coup, forcément, elle pensait que sa vie amoureuse serait un désert. Même quand un an plus tard elle s’était rendue compte de ses sentiments grandissant pour Vincent, elle les avait vu comme sans espoir. Finalement, tout était très récent niveau avancé entre eux deux, ça n’avait même pas un an… mais maintenant, ça évoluait chaque jour un peu plus, et dans le bon sens selon Fred’.

« Roh, tu sais, Vince’ a des traits de caractère très serpentard mais c’est un né moldu, il ne partage pas leurs idéologies. Du coup, ça parait nettement moins étonnant je trouve, il n’a jamais été très bien intégré dans sa maison. » Ni dans l’école de toute façon. Heureusement, il s’était quand même choisi des amitiés solides et pratiques… même si Fred’ doutait que quiconque ait envie de faire de Vincent sa tête de turc vu sa tendance à frapper tout ce qui bougeait de manière pour le moins efficace.

« J’espère que tu as raison, surtout que je suis plus âgée que lui… alors on va être séparé pendant 10 mois quand il sera à Poudlard et moi dehors. J’ai peur qu’il m’oublie pendant ce laps de temps… » Même si beaucoup trouveraient ça tout bonnement impossible, à moins qu’il n’y ait un séisme dans la vie du petit couple d’ici là, les craintes de Fredericke ne semblaient pas fondés. S’il y avait besoin de preuve pour ça, il suffisait de se souvenir de la possessivité de Vincent… Il risquait plutôt de se ronger les sangs en pensant à tous ces garçons qui allaient tourner autour de la jeune duchesse non ? Après, bien sûr, il n’y avait que lui qui puisse répondre à ces interrogations et nul doute qu’elles referont surface à un moment donné ou à un autre.

Bien contente du terme ravissante (bah quoi ? ça fait jamais de mal à l’orgueil !), elle sourit en guise de remerciement avant de reprendre la parole. « Vince’ aime se battre. Ceci dit, c’est le cas d’un paquet de garçon je crois, lui il le fait juste trop bien. » Ce n’était pas entièrement faux (Zeno n’allait pas dire le contraire, si ?), mais on pouvait quand même avouer que chez Fred’, l’amour était vraiment aveugle !

Levant le pouce en signe d’assentiment, elle fit aussi un clin d’œil à Zeno. C’est clair qu’elle comptait bien continuer à filer le parfait amour avec Vincent même si, pour être tout à fait sincère, elle savait que ce ne serait pas toujours aussi facile. Il y aurait forcément tout plein d’embûche, il y en avait toujours dans tous les couples… cependant, elle préférait ne pas se faire de soucis pour ce qui n’avait pas encore eu lieu. Elle verrait bien après tout, pas besoin de se faire du mouron hein ? Surtout que bon, elle avait quand même relativement confiance dans son couple ce que j’l’envie pour ça, ils étaient assez fort pour passer tous les obstacles.

« On est les meilleurs » C’était peut-être un rien exagéré mais pour être tout à fait franc, elle pensait qu’avec tous ce qu’ils avaient vécu tous les deux, ils ne pouvaient qu’être les plus forts. Lui avait été abandonné par ses parents et avait failli mourir à deux reprises, elle, elle avait des parents impossibles et une maladie du sommeil assez gênante par moment. S’ils avaient pu dépasser tout ça, qu’est-ce qui pouvaient les arrêter hein ? Un auteur sadique bien sûr !

« Roh, faut pas faire des généralités comme ça ! Souviens toi, y’avait des serpentards du côté des gentils pendant la guerre, et des gryffondors du côté des méchants. » Et oui, vous l’avez dans le baba maintenant pas vrai ? Bon, ok, peut-être pas, mais pour Fredericke c’était un argument qu’elle trouvait carrément imparable. Nous ne dirons jamais assez combien elle pouvait être simplette par moment.

« Hum… oui… on verra bien. » On sentait qu’elle restait angoissée mais qu’elle ne tenait pas à en parler plus. Il faut dire qu’elle était peut-être d’un naturel ouvert mais elle n’était pas assez intime avec Zeno pour lui confier les détails de toutes ses craintes, surtout quand elle n’en avait pas encore parler à Vincent. Car oui, même quand c’était lui le problème, c’était à lui qu’elle se confiait. C’est beau tant de confiance !

« Heureusement que c’est une terreur alors parce qu’on arrive encore à m’ennuyer alors qu’il en est une, imagine si ce n’était pas le cas… » Elle ne croulait pas sous les prétendants, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire, non, mais l’an passé on l’avait quand même tabassé alors que ces idiots ne faisaient vraiment pas le poids contre Vincent.

Comme elle était presque arrivée à son point de rendez-vous, elle s’arrêtera et fit signe à Zeno de faire pareil. « Faut que je me fasse belle. » Dit-elle en re-faisant un clin d’œil à son camarade. Elle sortit son miroir de poche et remit ses mèches blondes bousculées par le vent en bon ordre, les lissant un peu autour de son visage, elle déboutonna deux boutons de sa chemise et ôta sa cravate qu’elle mit dans sa poche de veste. Elle hésita un instant, elle avait les lèvres un peu gercées… et finalement, elle attrapa son gloss à la fraise. Elle aurait préféré au citron mais Vincent n’aimait pas le citron alors… Elle s’en passa une très légère couche et ferma son miroir de poche, à peu près satisfaite. Fredericke ne se maquillait pas ou très peu, elle était trop sportive pour ça, puis ça faisait perdre un temps précieux selon elle, ce n’était pas pour autant qu’elle se laissait aller. Elle n’était pas la seule jolie fille de Poudlard et Vincent devait continuer à ne regarder qu’elle ! « Je pense que ça devrait aller. » Conclut-elle en attendant l’approbation d’un expert, soit un autre garçon, Zeno quoi.

« C’est vrai, mais tu connais beaucoup de filles qui sont amoureuse depuis qu’elles ont l’âge de treize ans du même garçon ? Alors qu’il est sorti avec une autre lui un temps en plus ? Après, je veux juste garder confiance, sinon je vais vite me laisser tomber dans la déprime. » Non que ce soit son genre mais ça arrivait même aux meilleurs d’avoir un coup de mou de temps en temps. Chez Fredericke, c’était rarement en public, sauf si elle tombait dans les pommes à cause de sa maladie quoi. En général, quand ça n’allait pas, elle allait voir Vincent et, à lui, elle montrait qu’elle n’allait pas bien. Elle manquait trop de confiance en les autres, elle était aussi beaucoup (beaucoup !) trop fière pour montrer ses faiblesses devant tout le monde. On ne l’avait, de toute façon, pas élevée ainsi. Elle avait été éduquée pour être une noble sans pitié, une femme de tête qui soutiendrait son époux dans la rude tâche de gérer son domaine. Finalement, ça ne s’était pas passé ainsi puisqu’elle ne se marierait pas à Franz et d’une et qu’elle avait gagné son propre domaine, et de deux. Toutefois, son enseignement avait forgé son caractère, elle ne supportait pas de se montrer fragile devant autrui… même si, parfois, c’était inévitable. Il n’y avait vraiment que devant ses meilleurs amis et devant Vincent (qui, en quelque sorte, entrait toujours dans la première catégorie) qu’elle acceptait de pleurer, d’être elle-même en quelque sorte. Alors elle était bravache et se cachait derrière un ego sans mesure. C’était plus facile pour tout le monde.

« Tu t’y feras. » dit-elle au sujet des qualités de certains Serpentard. Après tout, elle aussi, avant de rencontrer Vincent puis Tobias et enfin Marie, elle était carrément anti-serpentard. Mais maintenant, ça ne lui faisait plus rien du tout. Encore qu’elle se méfia toujours des gens de cette maison au premier abord, mais elle leur laissait toujours une chance. C’était plus équitable si on veut.

« C’est ce que j’essaie de faire, carpe diem… Mais on nous parle tout le temps du futur, alors j’ai du mal à ne pas y penser. » A cause des examens des aspics, des projets de métier, le futur revenait tout le temps dans la bouche des professeurs à partir de la cinquième année… et maintenant qu’elle avait ses buses, Fred’ pensait devoir y réfléchir sérieusement aussi. Sauf que c’était difficile de l’envisager sans penser aussi à la séparation d’avec son petit ami que cela entraînerait.

« Pas en ce moment, mais c’est déjà arrivé. Ceci dit, je n’y avais pas pensé mais tu as raison, maintenant je peux les coller ! » Même si, dans l’absolu, elle préférerait qu’on la laisse tranquille. Comme tout un chacun au fond.

« C’est pas parce qu’il m’aime que je dois ressembler à une souillon, l’amour ça s’entretient mon cher Zeno. » Elle lui fit un clin d’œil et regarda sa montre. « C’est l’heure et on est à deux pas, j’y vais. On se voit plus tard dans la salle commune ? » Elle commença à s’éloigner en lui faisant un petit signe de la main. Finalement, Zeno était quelqu’un de gentil, il faudrait qu’ils reparlent durant l’année.