lost in translation [camille]

Colette n'avait pas l'habitude de se perdre, d'ailleurs elle ne se perdait jamais et cela parce qu'elle établissait constamment des itinéraires de chaque endroit dans lequel elle allait, ou qu'elle fut elle pouvait toujours rentrer chez elle. Tout ceci était parfaitement exact jusqu'à ce qu'elle arrive à Poudlard, et depuis avec ces maudits escaliers mouvant, elle pouvait bien faire autant d'itinéraires qu'elle voulait, rien ne fonctionnait. Elle s'était perdue une fois en début d'année et c'était uniquement parce qu'elle avait croisé un professeur dans un des couloirs qu'elle avait fini par retrouver la salle commune des Poufsouffles. Maintenant, elle se déplaçait avec ses camarades pour aller en cours, ou seule lorsqu'elle allait dans le parc, mais jamais au grand jamais elle ne s'aventurerait plus seule dans les couloirs à vadrouiller pour aller faire je ne sais quoi comme certain élèves de sa maison, qui prenaient un malin plaisir à tourmenter Peeves. Et pour avoir eu l'occasion de le croiser une fois Colette savait qu'elle n'avait vraiment pas envie de renouveler l'expérience.

Quoi qu'il en soit, selon sa liste du jour elle devait se rendre à la bibliothèque après le déjeuner, le matin même elle avait entendu un petit groupe de Gryffondor, dire qu'ils se retrouverait l'après midi pour étudier à la bibliothèque. Colette avait mémorisée chacun de leur visage afin de, une fois son repas terminé, pouvoir en suivre un ou deux pour éviter de ses perdre. C'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour le moment pour éviter de demander son chemin toute les cinq minutes. Bien sur il fallait pouvoir capter des brides d'information mais la rouquine était une vrai curieuse, que seul la bonne éducation ne transformait pas en indiscrétion totale, et pour le moment cette méthode fonctionnait. Elle ne savait pas comment faisait les autres pour se déplacer mais sa solution lui convenait.

Après avoir déjeuner elle se posta donc à la sortie de la grande salle et attendit que l'une des personne qu'elle avait vu ce matin passe la porte pour aller à l'étude. Elle fit semblant de remonter ses chaussettes afin de ne pas avoir l'air d'attendre, car sa mère lui avait toujours dit qu'il fallait avoir l'air occupé, sans quoi on attirait les gens mal intentionné. Colette doutait qu'il y eu des gens mal intentionnés à Poudlard, mais au moins cela lui donnait une certaine contenance. Elle fit ensuite mine de chercher quelque chose dans son sac, qui lui donnait affreusement mal à l'épaule et ruinait complètement son maintient elle avait vu des septièmes années majeure qui arrivait à réduire la taille de leur affaire pour pouvoir avoir un sac plus léger mais la jeune fille n'avait pas le droit de pratiquer la magie hors des cours, et surtout elle aurait été bien incapable de faire ce sort.
Enfin une des personnes qui était censé se rendre à la bibliothèque passa devant elle, c'était un garçon à peine plus vieux qu'elle avec les cheveux blonds et court qui, elle croyait, avait une sœur jumelle. Colette ne savait pas son nom mais elle l'avait déjà vu car il était amis avec des Poufsouffles. Elle s'engagea discrètement derrière lui et le suivit l'air de rien.

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Commençons par préciser qu’en réalité Camille était tout sauf blond, c’était sa sœur adoptive, Nina, qui l’était. Une blonde aux yeux noisette, plutôt clairs, quand lui était brun aux yeux bleu ciel. Cette différence morphologique s’expliquait par le fait qu’ils n’étaient pas réellement frère et sœur mais que Camille avait été adopté quand il avait un peu moins de trois ans par les parents de Nina, ainsi que son frère, Hugh. Mais bien sûr, pour quelqu’un qui ne le connaissait pas, Nina pouvait passer pour sa jumelle, ça lui aurait fait plaisir d’ailleurs d’être réellement le jumeau de sa sœur adorée, au moins ils auraient eu un lien tangible, ça l’aurait rassuré. En effet, Camille était de ceux qui avaient besoin de choses concrètes pour se sentir bien et sa relation avec Nina ne l’était que parce qu’elle était fusionnelle, mais leur lien en revanche… bien que fort… tenait à très peu de chose. C’est la conscience de la fragilité de cet aspect de sa vie qui l’avait poussé l’été dernier à demander à ses parents de reprendre sur les papiers officiels (sa carte d’identité en fait) son nom d’origine accolé à celui de sa famille d’adoption. Sur ses papiers il s’appelait donc Moreau-Taillebourg et non pas seulement Moreau, il n’en parlait jamais, même pas avec Nina, mais ça le rassurait. Il avait la sensation que quand on sait d’où on vient, on comprend mieux où on va.

Ce jour là, il devait se rendre à la bibliothèque. Normalement, il devait être avec Nina mais elle l’avait prévenu juste quelques minutes avant que finalement elle le rejoindrait plus tard. Quelle plaie ! Camille trouvait vraiment offensant de passer après les autres activités de sa sœur mais il était trop sérieux pour arriver en retard sur son planning à la bibliothèque, il avait envie de commencer ses devoirs et il se dirigea donc d’un pas décidé vers les lieux du savoir de Poudlard. Il passa devant une petite rouquine qu’il remarqua sans s’attarder et il lui fallut quelques minutes pour se rendre compte que cette même rousse le suivait comme un toutou. Il poursuivit sa route, se disant que c’était peut-être un simple hasard, mais au bout de quelques mètres, il en eut marre, et il se retourna excéder mais en apparence parfaitement maître de lui vers la jeune fille. « Puis-je savoir ce qui te pousse à ma suivre ainsi ? » Il avait adopté un langage soutenu pour cacher son agacement. Camille aimait beaucoup le calme et la solitude, il n’y avait que Nina qu’il aimât plus que ça, de fait, ça ne l’enchantait pas qu’une première année se mette à se servir de lui comme chien d’aveugle… encore que pour le moment il ne sache pas que c’était son rôle, il n’aimait juste pas qu’on le suive comme ça sans même se montrer clairement. Remettant correctement la bretelle de son sac à dos (qu’il ne portait que sur une épaule), il avait planté son regard bleu inexpressif sur la demoiselle et attendait une réponse, de préférence claire et précise, sous peine de quoi il allait la planter là et advienne ce qu’il pourrait ! Camille pouvait être aussi méchant qu’égoïste bien que ce ne soit pas ses traits de caractère principaux, il valait donc mieux ne pas réveiller l’eau qui dort.

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Colette songeait que tout de même cette méthode qu'elle s'était inventé par fierté n'était vraiment pas très polie et qu'elle même n'aimerait pas être suivie, d'ailleurs elle regarda derrière elle à cette pensée. Ce serait tellement plus pratique si elle avait une carte, ou qu'elle connaissait mieux le château, ou simplement si elle avait un meilleur sens de l'orientation, bien entendu il était très cliché de dire que les filles avait un mauvais sens de l'orientation mais dans le cas de la rouquine c'était hélas la vérité. Ce n'était pas parce qu'elle était tête en l'air ou qu'elle ne regardait pas ou elle allait, car au contraire la fillette était toujours très concentrée. Non c'était purement et simplement parce que sa boussole interne était complètement faussée, il faut savoir que petite la mère de Colette lui avait fait porter des gants avec inscrit « droite » et « gauche » pendant plusieurs semaines afin qu'elle se souvienne ou se trouvait sa droite et sa gauche. Bien entendu ce n'était pas quelque chose qu'elle racontait à tout le monde, c'était un peu honteux après tout.
La Poufsouffle pensait toutefois être une personne assez discrète, elle était petite et marchait toujours de façon très légère. Mais peut être qu'elle était trop près ou que sa chevelure l'avait trahie, quoiqu'il en soit le jeune garçon se retourna. Il n'avait pas l'air en colère, ce qui rassura Colette, elle avait un peu de mal avec les gens qui criaient contre elle, ça n'arrivait jamais dans sa famille tout le monde se parlait toujours avec ce ton calme et poli, et les éclats de voix la faisait invariablement éclater en larme. Le ton bien connu que Camille aborda la rassura un peu, ça elle pouvait gérer, en plus elle était contente de voir que cette personne s'exprimait de la même façon qu'elle avant qu'elle arrive à Poudlard. Lorsqu'elle était arrivée, elle s'était un peu faite bousculer au niveau du langage et avait du se résigner à adopter un niveau de langue un peu plus courant, parfois même familier pour ne pas avoir à se faire traiter de bourgeoise coincée, ce qui autant pour la bourgeoise que pour la coincée était complètement faux, mais bon elle n'allait pas leur sortir son arbre généalogique pour ensuite se faire traité d'aristo cucul, c'était presque pire.
Elle eu un sourire désolée au garçon et croisa ses mains devant elle, baissant légèrement la tête en signe d'excuse, c'était une manie qu'il lui restait de son année passé à Shanghai.

« Je suis vraiment désolée, commença-t-elle d'une petite voix, j'avais peur de me perdre, je ne voulais pas te déranger. »

C'était un peu court comme désolé mais se confondre en excuse ne faisait qu'exaspérer les gens, c'est ce qu'on lui avait appris en tout cas, elle espérait que ce serait suffisant, une fois qu'il lui aurait pardonner elle tacherait de retourner à son point de départ pour demander à un de ses préfets plus de renseignement sur le moyen le plus rapide d'aller à la bibliothèque.
Colette avait un peu honte de s'être comportée ainsi, ce n'était vraiment pas digne. Elle avait beaucoup trop de fierté, il faudrait arranger cela parce que si c'était pour se faire remonter les bretelles par un Gryffondor ça ne valait vraiment pas le coup...

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[CAVALERIE]
[TOUS COMPTES]

Camille était un jeune garçon qui aimait les réponses succinctes et claires, il détestait plus que tout qu’on s’étende en palabre. Bien entendu, écouter ne le dérangeait pas, s’il n’était pas obligé de répondre, mais souvent les gens qui vous bassinent de phrases plus longues que le bras étaient ceux qui attendaient quelque chose de lui. Les simples bavards passaient encore, les quémandeurs intempestifs en revanche, non merci… sa sœur faisait parti, à titre d’exemple, de la première catégorie, son frère aussi d’ailleurs. Dans la famille Moreau, il n’y avait que Camille qui aimât à préserver le silence et qui se complaisait régulièrement dans la contemplation du paysage. Quelque part, Camille avait la tête creuse et il préférait la remplir de vide plutôt que de bruit. Enfin, pour en revenir à ce jour précis, il n’était pas d’humeur magnanime mais au moins la petite Poufsouffle ne fit rien pour aggraver son cas puisqu’elle alla droit au but. Cela dit, Camille ne comprenait pas bien pourquoi elle le suivait lui pour ne pas se perdre. Un mystère à résoudre donc… Car Camille n’avait rien contre le fait de la guider s’ils allaient dans le même endroit mais il voulait des explications, claires de préférences.

« Et en quoi me suivre t’évite-t-il de te perdre exactement ? » Le petit brun croisa les bras sur sa poitrine et scruta les traits du visage de la rouquine. Même s’il était poli, dévisager les gens ne le déranger pas le moins du monde, normal au fond puisqu’il était plutôt du genre à bien évaluer les situations et observer les gens avant d’agir, c’était même la grande différence entre lui et sa sœur Nina. De toute manière, ils n’étaient pas vraiment frère et sœur tous les deux, Nina n’était que sa sœur adoptive, mais une chose était certaine, ils étaient comme le jour et la nuit, aussi complémentaires que différents. Camille était calme, réfléchi à l’extrême (parfois jusqu’au ridicule), silencieux et contemplatif, sa sœur était surexcitée en permanence, inconséquente, bavarde et vive, ce qui pour Camille étaient des qualités sans qu’il cherche pour autant à imiter Nina. Chacun sa personnalité, c’était comme ça que c’était le plus intéressant, il était d’ailleurs plus attiré par les caractères opposés aux siens que semblables car il était très critique avec tous mais aussi avec lui-même et par certains côtés, il ne s’aimait pas. Il se trouvait trop dépendant de sa sœur, trop attaché à elle, trop calme aussi, toujours à l’écart il avait du mal à parler aux autres et à se fondre dans la masse. Il était comme le point de noirceur au milieu du blanc d’une foule d’ado’ parfaitement normaux, heureusement il connaissait quelqu’un d’aussi bizarre que lui Alix pour ne pas la citer ce qui le réconfortait un peu.

Soupirant tandis qu’il finissait son état des lieux (oui, oui de la fille en face de lui), il finit par ajouter « Tu n’as pas penser à demander un plan à quelqu’un plutôt ? » Non mais parce que filer les gens pour ne pas se paumer, c’était bien joli en théorie mais dans la pratique ça pouvait lui attirer des ennuis (imaginez qu’elle suive un serpentard !!).

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EXPRESS