[Thème] [Terminé] A present just for you [PV]

“ A present just for you „
Fredericke & Hainie : 2 p'tites princesses




La première journée de cours était toujours la plus difficile aux yeux de la petite Hainoa. Après deux longs mois à se prélasser au soleil, être enfermée dans une salle de cours pendant plus de 8 heures ( 8x5=40 ! Et vous en faites quoi des 35 heures, hein ?! ) était insupportable. Surtout lorsqu’on commençait avec des matières ennuyantes comme l’Histoire de la Magie et Potions, et qu’on avait passé des vacances de rêve. En effet, la Gryffondor était partie pendant un mois en Egypte avec son père et Evan Call, son meilleur ami (un moldu qu’elle avait rencontré dans un avion, au cours d’un de ses anciens voyages). Tous trois avaient pris un forfait plongée, qui leur permettait de visiter les eaux profondes, calmes et turquoise du pays des pyramides, et en avaient profité à fond. Enfin, surtout Evan et Hainoa, puisque Monsieur Stewart avait été effrayé par un poisson aux yeux globuleux le premier jour, et ne voulait plus descendre dans l’eau, persuadé qu’il s’agissait là d’un Mangemort animagus qui voulait sa peau (Monsieur Stewart, en plus d’être parano, aimait beaucoup lire des magazines, journaux et ouvrages sorciers, ce qui ne faisait pas très bon ménage). Ce qui était ridicule puisque les Mangemorts étaient censés avoir « disparu » en même temps que Celui-dont-on-avait-oublié-le-nom (Voldemort, pour les intimes). Ne savait-on jamais, peut-être rôdaient-ils dans l’ombre en attendant d’élaborer un plan de génie et de refaire leurs coup d’état (enfin, c’était les théories de Monsieur Stewart, ça).

Mais dans tous les cas, cette escapade leur avait fait beaucoup de bien, et ce fut le cœur serré qu’Hainoa était retournée à Poudlard, l’école de Magie où elle allait entamer sa 6 ème année. Heureusement qu’elle s’y était fait énormément d’amis, sinon, elle aurait été dix fois plus triste lors des au revoir. Son père n’allait pas trop lui manquer fille indigne mais elle avait si peu d’occasion de voir son grand frère de cœur... M’enfin.

Après une journée épuisante, la petite lionne était retournée dans sa Salle Commune, tout en ayant poireauté une bonne demi-heure parce qu’elle ne se souvenait déjà plus de nouveau mot de passe qu’il fallait donner à la Grosse Dame (eh oh, ce tableau la connaissait depuis maintenant 6 ans, elle aurait pu lui ouvrir quand même !). Elle avait donc dû attendre qu’une âme charitable veuille bien le lui donner. Une fois dans la pièce, elle regarda si Nicolas Caremis, son meilleur ami masculin sorcier, n’était pas dans la salle commune. Elle l’avait croisé au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner, et le voyait pendant les cours, mais elle ne se lassait jamais de la présence de son petit Poisson Rouge. Quoi qu’il en soit, même s’il avait été là, elle ne serait pas restée longtemps à lui parler, parce qu’elle avait quelque chose d’important à faire.
Elle remonta donc quatre à quatre les marches qui menaient jusqu’à son dortoir, puis ouvrit la porte de la chambre à la volée et tant pis si quelqu’un se trouvait derrière, tout en criant avec l’habituel accent pseudo-allemand qu’elle prenait lorsqu’elle s’adressait à son amie :

« Fredericke ! J’ai une surprise pour toi !! »

Aucune réaction.
La petite Hainie regarda autour d’elle d’un air étonné car elle s’attendait à recevoir soit un « Hainiiiiiie !! Une surprise ? Chouette, c’est quoi ? » de la part de sa petite allemande et nouvellement nommée préfète (elle avait vu ça quelque part, elle savait plus où), soit un « Ooooh, Hainoa, un décibel plus bas ! » de la part de ses autres camarades de chambrée. Mais il n’y avait personne pour le moment. Ah ? Elle était la première arrivée ? Pas possible !
Bon eh bien, autant en profiter alors ! La Rouge et Or se jeta sur son lit sans aucune retenue, et fouilla dans sa valise pour en sortir la fameuse « surprise » qu’elle comptait offrir à Fredericke. Un petit souvenir d’Egypte, qui, elle l’espérait, plairait à sa camarade. Inutile, forcément (c’était Hainoa, fallait pas s’attendre à un cadeau exceptionnel ou à des idées lumineuses #SBAF#), mais plutôt joli et sympathique pour la décoration. Bref ! En attendant que les autres arrivent, la 6 ème année cacha maladroitement le paquet derrière son oreiller (et vu la couleur du papier cadeau, vraiment tape à l’œil, ce n’était pas franchement discret, même si le cadeau n’avait que la taille d’une main grosso modo). Elle patienta ensuite sagement, tout en feuilletant les pages du nouvel ouvrage qu’elle avait emprunté : 1218 indigestions dues aux bonbons sorciers : cas médicaux gravissimes. Encore de la bonne lecture en perspective !

La petite Gryffondor était complètement captivée par le chapitre qui parlait d’une vieille dame quinquagénaire qui avait eu une intoxication alimentaire de 42 ème degré (rien que ça) en mangeant un Dragée Surprise de Bertie Crochue goût verrue (apparemment, la couleur était bleu pastel, ce qui était bon à savoir), lorsque Fredericke entra dans la pièce. Hainoa ne la remarqua pas au départ, trop absorbée par sa lecture pour lever le nez. Enfin disons plutôt qu’elle avait ressenti la présence de quelqu’un (décidemment, elle était trop forte Hainoa, digne du super-héros qu’elle était ), mais qu’elle pensait qu’il s’agissait de personnes sans importance. De ce fait, elle n’avait aucun intérêt à décrocher de sa lecture en plus, ça devenait encore plus intéressant avec la description des effets secondaires de l’intoxication. Ce ne fut que lorsque Fredericke l’aborda, qu’Hainie fit un petit bond –en se cognant la tête contre le lit du dessus- et s’exclama :

« Fredericke ! », non sans tenter d’imiter l’accent allemand de sa camarade, ce qu’elle considérait comme classe, « in » et chic au possible !

Eh oui, elle était déjà là ! Normal, elle avait quelque chose à donner ! Et elle n’avait pas pu le faire de toute la journée, étant donné que le précieux était plutôt fragile (Gollum, sors de ce corps !) et qu’elle préférait éviter de le trimballer partout dans la mesure du possible. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle n’avait pas envoyé de hibou à Fredericke lorsqu’elle avait acheté le cadeau : même après 6 ans passés à Poudlard, la petite née moldue ne faisait toujours pas confiance aux hiboux (non mais imaginez ! Il se fait amadouer par un biscuit au fromage par un type sans scrupule, et hop ! plus de cadeau !). Et en plus, elle n’avait pas de hibou chez elle, et envoyer Gerbille n’aurait sûrement pas été possible (Gerbille a un très mauvais sens de l’orientation. Ah, et il est plus petit que le paquet, c’est un détail à ne pas oublier !).

Perdue dans ses pensées, Hainoa hocha la tête de droite à gauche (ou de gauche à droite, elle savait plus) tout en se disant que le travail de préfète, c’était vraiment pas top cool. Il n’empêche qu’Hainoa avait de la chance d’avoir tant de gens célèbres dans son entourage : les deux préfètes de Gryffondor étaient dans SON dortoir à elle (et toc !), puis elle connaissait plein d’émissaires, qui étaient des supers-héros (comme elle) obligés de se faire passer pour des sorciers normaux (sinon on les enverrait illico à Taliesin, et ça, c’était pas cool !) . Elle avait même déjà parlé à la fille qui était préfète lorsqu’elle est arrivée à Poudlard, Rowen Lone. D’ailleurs, c’était une illuminée de première, qui disait qu’il n’y avait pas de vaches au collège, et qu’elles ne faisaient pas non plus le lait qui était sur la table au petit dej’. Bon ok, Hainoa n’avait jamais trouvé de vaches à Poudlard, mais quand même…

« Ah, ça… ils sont indisciplinés les petits nouveaux ! » dit celle qui était sortie un soir dans le parc parce qu’elle voulait compter les moutons et s’endormir.

Mais ça c’était de l’histoire ancienne ! Maintenant, elle était sage ou pas.
Hainoa acquiesça lorsque sa camarade lui dit qu’elle aurait préféré rester avec Vince’, qui était le petit copain de Fredericke. Qu’elle n’avait jamais rencontré d’ailleurs, vu que d’un, elle n’aimait pas trop les Serpentards (à part Isaac Irving, mais c’était plus un Serpentard, ça compte pas !), et que de deux, elle n’était pas avec Fred aux intercours (généralement, elle filait avec Orla Quirke, Anabelle Montgomery ou Nicolas Caremis pour préparer le Crapaud Soleil !). Bref, elle comprenait parfaitement que la petite allemande préfère passer du temps avec son chéri, plutôt que de faire la nounou. Et elle avait l’air toute tristounette ! Hainoa jugea que c’était PILE le moment qu’il fallait pour sortir son super cadeau de la mort qui tue !

« C’est pas grave, soit pas triste Fredericke ! Regarde, je t’ai apporté un cadeau ! »

Elle sortit ensuite comme par magie le gros paquet enveloppé de papier couleur rose bonbon et jaune, de derrière son lit, et le remit à sa camarade, un grand sourire aux lèvres !

« Je l’ai acheté en Egypte, faudra que je te raconte, c’était trop banane ! »

De l’avis de Fredericke, ce n’était pas forcément les petits nouveaux les plus indisciplinés. Bon, ok, ils n’écoutaient pas forcément, ils étaient tout contents de découvrir la nouvelle école, et aussi de pouvoir pratiquer la magie, mais ils étaient aussi assez impressionnables, ils écoutaient encore ce que les grands, et surtout les préfets, avaient à dire. Ce n’était pas le cas des septièmes année ou des hautes années en général. En plus, Fred’ était bien placé pour savoir que flirter jusqu’à pas d’heure dans les couloirs était un truc qui se faisait. Non qu’elle le fasse elle-même mais elle connaissait un paquet de gens qui pratiquaient ce genre d’activités. Elle les enviait. Elle, elle respectait toujours le règlement, alors elle ne restait avec Vincent que pendant les horaires autorisés. Enfin… Sauf le soir de noël, mais ça avait été une exception, il en fallait une à toutes les règles.

« C’est les plus grands qui prennent des libertés si tu veux mon avis. » En plus, comparativement à Billie, la pauvre Fredericke faisait un peu microbe qu’on n’écoute pas avec son visage d’ange et sa chevelure blonde. Elle n’avait rien de très impressionnant, à part son petit ami, une brute épaisse réputée pour sa violence. Fred’ envisageait d’ailleurs sérieusement d’engager Vincent comme garde du corps pour réussir à se faire respecter un tant soit peu par ses congénères. Non pas qu’ils ne la respectent pas dans le sens où ils l’embêtaient, mais ils ne semblaient pas enclins à l’écouter. Remarquez, ce n’était que le premier jour, ça s’améliorerait peut-être quand ils auraient pris l’habitude.

Le mot cadeau fit se relever notre petite lionne et sourire. Elle était contente que sa camarade de chambrée ait pensé à elle, ensuite, peu importait le cadeau en réalité, elle s’en moquait un peu. Ce qui comptait vraiment, c’était le geste, tout simplement. « C’est vrai ? C’est gentil ! Mais moi je ne t’ai rien apporté ! » Remarqua-t-elle désolée. Si elle avait su, elle aurait rapportée quelque chose à son amie d’Allemagne. Elle réfléchit tout en ouvrant le cadeau et sourit en le voyant, c’était un gros coquillage, mignon comme tout. Quelqu’un de plus pragmatique que nos deux héroïnes aurait soulevé le problème de l’utilité d’un tel objet mais pas Fred’, elle aimait les choses qui ne servent à rien elle aimait les sourires devant son magasin, vive Renan Luce, pourquoi est-ce qu’un cadeau devait forcément être utile après tout ? « C’est trop joli, merci ! » Comme son petit cerveau tournait toujours à cent à l’heure pour trouver comment rendre la pareille à Hainie’, son regard tomba sur sa table de chevet et plus précisément sur son tarot divinatoire. Quand elle avait passé le test pour l’option Taliesin, on lui avait dit qu’elle avait une affinité certaine avec la cartemancie, ce qu’elle avait déjà remarqué, mais pas assez pour entrer à Taliesin. Enfin, c’est surtout qu’il y avait déjà une option divination à Poudlard, pas besoin d’aller à Taliesin. En plus, Billie y allait déjà, il fallait bien que quelqu’un garde la maison. En tout cas, Fred’ se débrouillait avec ses cartes.

« Tu veux que je te tire le tarot pour te remercier ? » Fredericke n’avait jamais tiré le tarot à personne d’autres que Vincent et elle. C’était donc une première, mais il en fallait pour tout, pas de raison que son petit garde l’exclusivité du tarot de Fred même s’il l’avait acheté.

Ah oui, ça c’était clair que les plus âgés se permettaient d’enfreindre le règlement à tout va. Il n’empêche qu’ils se faisaient pincer bien plus difficilement que les nouveaux, vu qu’ils savaient où se cacher, et comment amadouer les préfets qui passaient par là –si le préfet était amadouable, ce qui était le cas de bon nombre d’entre eux- (ou bien si jamais c’était Miss Teigne, ils l’enfermaient dans un placard illico presto, et on en parlait plus !). Mais Hainoa acquiesça tout de même, compatissante pour sa petite allemande. Eh oui, Fredericke n’était qu’en 6 ème année. Ce qui voulait dire qu’elle se ferait certainement plus ou moins envoyer paître par bon nombre des 6 ème et 7 ème années, les autres étant trop jeunes pour tenter de contester l’autorité d’une préfète (encore que…). De plus, selon Hainie, l’allemande était tellement gentille et fragile que tout le monde en profiterait pour lui mener la vie dure. A cette pensée, la blonde se demanda si prêter Gerbille à Fred’ pour qu’elle puisse faire ses rondes en toute sécurité (Gerbille ferait office de garde du corps bien mieux que Vincent ! ) serait une bonne idée. Et peut-être même que son rongeur de compagnie écoperait d’un insigne de préfet des animaux ! Ce serai trop banane pour Hainoa, même si Gerbille s’en serait certainement passé pitié, appelez la SPA !!.

Ne répondant rien, la 6 ème année regarda les yeux brillants, Fredericke déchirer le papier cadeau, et y découvrir l’énorme coquillage qu’elle avait ramené d’Egypte. Et visiblement, le présent avait fait plaisir à la préfète, ce qui eut pour effet de faire sourire –bêtement- Hainoa. Aux anges qu’on reconnaissance enfin un de ses cadeaux à sa juste valeur (elle avait offert une paire de chaussette chantante avec des motifs de pingouins d’Alaska à Harry Potter pour Noël, l’année précédente, mais il n’avait pas l’air de les avoir trouvées à son goût. Le saligaud !), la Gryffondor secoua la tête de gauche à droite lorsque son amie s’excusa de ne pas lui avoir rapporté de cadeau.

« C’est pas la peine, t’inquiète pas ! Sinon tu sais, ce coquillage, ben j’en ait vu pleins d’aussi gros quand je suis partie faire de la plongée en Egypte avec mon papa. De toutes les couleurs ! C’était trop joli. Et puis même qu’on a vu un poisson énooorme, qui devait faire cette taille-là » elle écarta les bras au maximum, exagérant un peu sur les proportions de l’animal « Il était moitié fuchsia et moitié jaune, ça pétait trop ! On aurait dit un verre de grenadine avec du jus de citron au-dessus ! »

Reprenant sa respiration, parce qu’elle avait débité tout cela aussi vite qu’elle l’avait pu, la gamine demanda : « Et toi, tu as fait quoi de tes vacances ? »
Parce que oui, les fillettes ne s’étaient pas vraiment envoyé de lettres de tout l’été. Aussi proches qu’elles puissent être, Hainoa préférait largement raconter de vive voix ses aventures, que de devoir le faire sur du papier. C’était moins chouette. Evan était la seule exception (parce que Evan d’abord, c’était un moldu, et qu’il aimait bien qu’on lui apporte ses lettres via les hiboux. Et en plus, elle avait si peu l’occasion de le voir que, lorsqu’elle ne pouvait pas lui téléphoner, elle était obligée de lui envoyer du courrier).

Puis Fred lui proposa de tirer les cartes de Tarot, ce qu’Hainoa accueillit avec beaucoup d’enthousiasme.

« Oh oui ! Génial ! » s’exclama-t-elle en levant les bras Narta !

Elle était d’ailleurs impatiente de savoir si oui ou non –mais ce serait certainement oui-, elle arriverait à devenir la future Reine d’Angleterre. Ou à défaut de savoir ça (après tout, les cartes laissaient aussi un certain suspens), si elle réussirait ses nombreuses Quête… Comme celle de trouver les moutons de Poudlard pour les compter et s’endormir, ou bien rencontrer les vaches d’Hagrid et leur demander de faire du lait quand il n’y en avait plus à table, par exemple…

Fredericke était sûrement devenue plus mûre parce que si Hainoa lui avait proposé Gerbille comme garde du corps, elle aurait (pour le coup) trouvé ça assez loufoque. Elle ne se serait sûrement pas moquée, mais elle aurait sûrement tenté un argumentaire visant à prouver que Vincent faisait un bien meilleur garde du corps. De toute façon, elle préférait la présence à ses côtés de son petit ami à toutes les autres, encore heureux me direz-vous sinon elle aurait du souci à se faire. A bien y réfléchir, Vincent était de toute façon la personne idéale pour protéger sa petite amie puisqu’il tenait déjà par lui-même beaucoup à sa sécurité. Enfin, était-ce vraiment sa sécurité qui lui tenait le plus à cœur ? Fredericke n’en aurait pas juré… Mais il avait un fort instinct de protection, nul ne pouvait le nier.

« Han ! C’est vrai ? Tu as fait de la plongée ???! Moi je n’en ai jamais fait ! C’est bien ? Tu n’as pas eu trop peur ? Moi ça me stresse l’idée d’être sous l’eau comme ça… Et tu as vu d’autres poissons ? » Fredericke avait le regard brillant d’une gamine en mal de découverte. Quand on savait ce qu’elle avait fait l’été passé, cela semblait assez contradictoire mais si on repensait, peut-être pas tant que ça… car à seize ans, on n’était pas encore si loin que ça de l’enfance, et Fredericke était quelqu’un qui se laissait facilement entraîner dans des délires. C’est ce qui la rendait aussi agréable à vivre malgré un caractère bien trempé.

« Quand j’avais été en Grèce avec Vincent, on aurait pu en faire mais on a loupé l’occasion. Peut-être que je lui demanderais pour qu’on aille en Egypte l’été prochain. Tu as vu les pyramides ? C’est vrai que les momies bougent ? » Que de questions… C’est que quand elle commençait, on ne l’arrêtait plus c’est bien pour ça que les gens normaux évitent de la faire commencer, elle était très curieuse et n’en avait pas encore fini avec ses questions.

Son amie en vint quand même à lui retourner la politesse ce qui interrompit momentanément le flot continue d’interrogation (au moins temporairement). « Oh heu… j’ai navigué entre le cottage de ma cousine et le château, toujours avec Vincent. On n’a pas fait grand-chose que je puisse te raconter… » Parce que après par contre, dans les trucs pas racontables… Cette idée fit rougir les joues de la jeune Gryffondor qui se mit en tailleur et posa un coude sur son genou, le menton sur l’intérieur de sa main. « En tout cas, on a réussi à rompre mes fiançailles avec mon cousin Franz. J’peux te dire que ça a clashé avec ma mère… mais je m’en fiche, c’est Vincent que j’aime. » Point. Finale. A la ligne. Fredericke ne laisserait plus jamais sa mère se mettre entre eux, elle avait eut la sensation que ce n’était, de toute manière, pas son intention. Elle s’était visiblement résignée à ce que Fred’ reste avec un né-moldu sans le sou… Pas si sans le sou que ça ceci étant puisque bon, c’était quand même le pupille de Roze, mais après c’était pas de l’argent pour tout de suite. Pour le moment il se traînait toujours avec un uniforme minable et des livres que Fredericke lui avait achetés en lui faisant croire que c’était ses anciens à elle (alors que les siens étaient bons à mettre à la beine à la fin de l’année). Sa fierté le perdrait, Fred’ en était persuadée.

Le moment de tirer les cartes suivit cette conversation. Fredericke attrapa son jeu et vérifia qu’il était complet. Il n’y avait pas raison que ce ne soit pas le cas mais bon… Elle étendit ensuite les cartes en éventail, à l’envers, et demanda à son amie « Pose une question aux cartes et désigne moi l’une d’elle, sans la toucher surtout, un jeu de tarot ne peut être manipuler que par son propriétaire. » C’était la règle, Fred’ avait toujours tiré le tarot comme une pro.

En effet, contrairement à Fredericke, Hainoa n'avait pas énormément changé depuis sa 1 ère année à Poudlard. On aurait pu d'ailleurs penser que l'année du règne de Celui-dont-on-a-oublié-le-nom aurait pu avoir un impact considérable sur la blondinette, qui était, je vous le rappelle, née de parents totalement moldus (même si elle n'avait jamais vraiment connu sa mère), mais pas du tout. En fait, elle n'était même pas revenue à Poudlard lorsque les Mangemorts y siégeaient, son père étant bien trop inquiet pour. Malgré tout, elle avait continué d'échanger des lettres avec bon nombre de ses camarades (essentiellement Nicolas Caremis, Orla Quirke et Anabelle Montgomery, même si elle donnait de ses nouvelles de temps en temps à Fredericke) en utilisant un langage codé connu uniquement des deux premiers, ou en se faisant passer pour une élève qui avait été transférée dans une école de sorcellerie à Beauxbâtons. Ainsi était-elle sûre que personne ne lirait ou comprendrait ses lettres, en dehors de ses amis concernés. Elle était tout de même revenue lors de la Bataille Finale au Château, prévenue par les Gallions ensorcelés d'Hermione Granger, mais n'avait pas eut de dégâts particuliers. Elle avait donc conservé son caractère enfantin et innocent.

Lorsque Fredericke lui posa des question sur la plongée sous-marine, Hainoa fut très contente de lui étaler tout ce qu'elle savait sur le sujet. Parce que oui, après avoir passé tout son mois d'août à observer le magnifique monde aquatique, la petite en savait un rayon! Malgré tout, cela restait dans les normes totalement « moldues ».

« Oh c'est dommage! La prochaine fois si tu veux, on t'emmènera, avec mon papa. Non j'ai pas eu peur du tout, parce que le guide s'occupait vachement bien de nous, et nous expliquait qu'on ne craignait rien, donc ça allait. Faut pas avoir peur, tu sais. A part le fait que tes oreilles sifflent beaucoup lorsque tu ressorts de l'eau, c'était vraiment génial! Faut trop que tu essayes! » s'enthousiasma la petite blonde, à l'idée d'inviter sa camarade à passer des vacances avec elle. C'est vrai qu'elle l'avait souvent fait avec Nicolas, Orla et Anabelle, mais jamais avec Fredericke. Elle ne savait cependant pas quelle serait sa prochaine destination de vacances, et espérait que ce ne serait pas au fin fond de la Sibérie sous un climat glacial. Parce que la plongée, là, elle doutait qu'ils puissent en faire.

« Ouais, j'ai vu plein de poissons magnifiques! Il y en avait des tout petits, qui nageaient en bande et qui s'allumaient de plusieurs couleurs quand il faisait sombre. Puis une grosse raie manta plate comme Marine Sharks » -sympathique, Hainoa- « Et il n'y avait pas que des poissons. Un moment j'ai vu tout un tas de méduses rosâtres. Mais on a pas pu les approcher, parce que le guide disait que c'était un peu dangereux... »

Hainoa trouva dommage le fait que Fredericke n'ait pas pu faire de la plongée en Grèce. Enfin la petite lionne n'était jamais allée là bas, et donc, ne savait pas si oui ou non, les eaux étaient aussi jolies qu'en Égypte. Elle continua tout de même à répondre aux questions de sa camarade, ravie comme à chaque fois qu'on parlait avec elle de sujets passionnants :

« Oui j'ai vu des pyramides, et je suis même entrée dedans. Il y avait des scarabées, et les momies bougeaient. Mais pas toutes, parce qu'il y avait aussi des visiteurs moldus. Enfin, heureusement qu'Evan n'est pas venu avec moi dans l'antichambre de Toutankamon, parce que lui, ben il dansait carrément la salsa. »

La 6 ème année s'arrêta de parler, et écouta ce que l'allemande avait à dire sur ses vacances. Pas grand chose, en somme. Elle savait juste qu'elle les avait passées avec Vincent -logique-, et qu'ils étaient allés dans un château.

« Un château? Aussi grand que Poudlard? » demanda Hainoa, les yeux billants. Elle se demandait si une princesse y avait vraiment habité.

Il n'empêche que même s'ils n'avaient pas fait grand chose, Hainoa était sûre que le couple s'était beaucoup amusé. Car elle, même si elle n'était pas allée en Égypte, et avait passé des vacances monotones chez elle avec Evan ou Nicolas, elle aurait trouvé l'été très agréable. Elle acquiesça lorsque Fred' lui dit qu'elle avait réussit à mettre un stop aux pratiques moyen-âgeuses de sa mère, bien contente que l'allemande puisse faire ce qu'elle voulait.

« Ah, tant mieux. En tout cas, tu veux que je te dise? Vos enfants, ils auraient été trisomiques »

Ben oui, c'était jamais bien de faire des enfants lorsqu'on avait du sang commun.
Vint enfin le moment de tirer les cartes. Surexcitée, la petite réfléchit rapidement à la question qu'elle pourrait poster. Mais il y en avait tellement, que tout se bousculait dans sa tête. Et puis les cartes, c'était sûrement comme le Génie de la Lampe. Après 3 vœux, c'était fini. Alors après une question, elle n'aurait sans doute plus jamais l'occasion d'interroger les cartes. Et à force de réfléchir et de se demander s'il convenait mieux de poser une question sur elle ou sur Gerbille, la petite finit par lâcher :

« Bon alors heu.. est ce que je vais passer une bonne année à Poudlard? »

Eh mince! C'était sorti tout seul, et pas du tout ce qu'elle voulait demander! A quoi ça servait, d'ailleurs, de savoir ça hein?!
Enfin... la petite ne se doutait pas que les cartes allaient lui révéler un dessein bien ombrageux...
Mais après tout, elle avait déjà posé sa question aux cartes, donc autant ne pas leur dire qu'elle s'était trompée (on ne savait jamais, elles pourraient se vexer). Elle désigna donc la carte la plus à droite de Fredericke, et dit :

« Celle ci s'il te plaît. »

Puis attendit le verdict.

Fredericke aurait bien aimé pouvoir suivre son amie dans de nouvelles aventures mais ça lui semblait un peu compromis pour le moment. En effet, elle avait toujours besoin de retrouver l’Allemagne pendant ses vacances et aussi de se retrouver un peu dans l’intimité de son éternel duo avec Vincent. Comme une autre idée lui venait, elle éluda et répondit uniquement au sujet de la plongée.

« Ah bon ? Les oreilles sifflent ? Comment ça se fait ? » La pression ma chère Fredericke, la pression ! Mais ce genre de chose, ce n’était pas le truc de la Gryffondor. La physique moldu, elle n’y connaissait rien ! Il faut dire qu’avant d’entrer à Poudlard, elle n’en côtoyait pas… maintenant si, un peu, les parents de ses amis né-moldu ou sang mêlé quoi. Elle avait remarqué que comme chez les sorciers, il y en avait des très bien (le papa d’Elyna) et des pourris (les parents de Vincent). Bref, la manière de faire les choses était différente mais ça ne changeait pas beaucoup… du coup, elle s’était un peu plus intéressé à leur mode de vie mais ce n’était pas encore tout à fait ça. La jeune Duchesse d’Hamburg de sang pur ne savait guère plus qu’allumer la télévision. Ce qui était déjà pas mal me direz-vous puisque la première fois qu’elle avait vu une télé, elle avait sincèrement crût qu’on avait enfermé des gens à l’intérieur d’une boite.

Fredericke imagina fort bien la raie « Tu devrais dire à Marine d’aller rejoindre ses copines les raies, ça lui évitera de passer pour un thon pour plus longtemps. » Bah quoi ? C’était simplement rebondir sur ce que disait sa camarade… et puis, on ne pouvait pas aimer tout le monde non plus. « Ah oui, en Grèce on nous avait dit que c’était dangereux les méduses. Quand tu les approches, elles te piquent et c’est venimeux, c’est moins pire qu’un basilic mais ça peut être très grave quand même. » Fredericke était en train de régresser dans son niveau de conversation mais c’était aussi ce qui lui plaisait dans sa relation avec Hainoa. Avec elle, elle pouvait simplement délirer et parler de trucs parfaitement inutiles (puis d’abord, qui décide ce qui est inutile et ce qui ne l’est pas hein ?), ça faisait du bien, ça permettait de décompresser.

« La salsa ? C’est pourtant pas Egyptien. » Fred’ la cruchette le retour… faut pas lui en vouloir, elle est née comme ça.

Heureusement pour elle, il était temps de parler du château Maiden, et elle était nettement plus calée sur ce sujet que sur les momies danseuses de salsa (puis pourquoi la salsa et pas la rumba d’ailleurs ?). « Il est aussi large mais pas aussi haut. On a beaucoup moins d’étages. Heureusement d’ailleurs parce que déjà que les domestiques se plaignent que c’est long de nettoyer autant de pièce… Avec Vincent on vit dans l’aile ouest, ma tante – et Roze quand elle vient – sont dans l’aile est. On a chacun une chambre – même si je dors souvent avec Vincent -, un petit salon, une bibliothèque, mon ancienne salle de jeu et deux salles de bain juste pour nous. Il est arrivé qu’on vive là-bas sans jamais voir ma tante pendant des semaines. » Elle se pencha pour attraper son journal intime et l’ouvrit à une page où il y avait une photo d’elle et Vincent prise l’été avant celui-ci devant le château. « Voilà, ça c’est le château Maiden dont je devrais m’occuper après Poudlard. Honnêtement, je ne sais pas si j’en serais capable mais ma tante a encore la forme et Roze m’aidera sûrement à tout bien faire. » Bon, c’était pas aussi exotique que l’Egypte mais un château de princesse, c’était sympa aussi comme sujet de conversation. Puis c’était le seul lieu de vacance de Fred’ de toute façon.

« D’ailleurs, pour la plongée, on aura qu’à y aller après Poudlard toute les deux, on aura qu’à faire le tour du monde ! Vincent est un an plus jeune donc je serais toute seule pendant qu’il finira l’école, on pourra facilement se prendre du temps pour voyager. Qu’est-ce que tu en dis ? » Fred’ n’avait jamais beaucoup voyagé, alors forcément, en faire le projet – même hypothétique – c’était très excitant.

Cependant, avant ça, elles avaient deux années à tirer quoi qu’il soit décidé et comment celle à venir allait se passer était la question d’Hainoa. Quand elle eut désigné sa carte, Fredericke prit la carte et la posa bien à plat sur la couverture, elle mélangea ensuite son jeu et tira trois autres cartes qu’elle mit au dessus.

Elle retourna la première, le passé. « Dans ton passé, tu es le bateleur. Tu es dominé par l’enfance et tu manques d’expérience. Le bateleur signifie que ton destin n’a pas encore commencé, que tu as jusqu’ici été comme figée dans le temps. » Elle retourna la seconde carte, le présent. « La justice renversée. » Fredericke se mordit la lèvre. « Cette carte signifie que tu te berces d’illusion… ce n’est pas une très bonne carte… tu préfères peut-être qu’on ne regarde pas les dernières ? » Après tout, elles ne faisaient pas ça pour se démoraliser !

Fredericke avait l’air de beaucoup s’intéresser à la plongée, ce qui donnait l’occasion à Hainoa d’étaler un petit peu plus sa science. Elle l’interrogea même sur les « oreilles qui sifflaient », sujet que la Gryffondor avait vu en long, en large et en travers lorsqu’elle lisait son livre sur la Physique moldue. Par ailleurs, son super guide Rodrigo comment ça, ça fait pas très égyptien ? lui avait une fois de plus expliqué le pourquoi du comment, visiblement très content qu’une petite blonde britannique s’intéresse à lui –elle buvait littéralement ses paroles et il pensait qu’elle bavait sur lui, alors qu’elle avait juste soif d’apprendre -. Ce fut donc en prenant son rôle d’enseignant de physique moldue très au sérieux, que la 6 ème année expliqua à sa camarade :

« En fait, tu vois, dans l’eau, il y a ce que les moldus appellent la pression. C’est un peu comme une force invisible qui essaye de t’écrabouiller, sauf que c’est pas magique. Et donc tes oreilles, eh ben elles sont très sensibles et elles se font écraser par la pression. Et donc, comme elles aiment pas ça, ben elles sifflent ». Et voilà comment expliquer de façon claire, simple et précise, le phénomène du sifflement d’oreille.

Forcément, Fredericke était encore une novice, donc Hainoa ne pouvait pas utiliser de termes trop compliqués comme barotraumatisme, ou même, acouphène. Elle devait donc se débrouiller avec les mots qui lui restaient. Mais après tout, elle n’en voulait pas à son amie, et ne la trouvait pas illuminée du tout, étant donné que les sorciers n’étudiaient généralement pas ce genre de chose. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que même les moldus de son âge n’étaient pas censés en connaître autant sur ce sujet-là, mais bon.

Après son petit cours, Hainoa se mit à sourire lorsque Fred’ fit une remarque sur Marine. Hainoa était très amie avec cette dernière (enfin disons que, de la même façon qu’Hainie enrôlait tout le monde pour en faire ses émissaires, Marine imposait son amitié aux autres), mais trouvait que la réplique était vraiment amusante. Et très bien dégotée ! Elle ne fit cependant aucune remarque là-dessus, bien trop occupée à revenir sur le sujet des méduses.

« Ouais ! Et Rodrigo, notre guide –qui était super trop bronzé ! Genre le triple de moi quoi !-, il a dit qu’il existait des types de méduses qui pouvaient te paralyser et te faire te noyer en moins de trois minutes ! Ca s’appelait des Chironex fleckeri, et il y en a surtout dans les Philippines, et un peu en Australie. N’empêche qu’elles sont vachement fortes ! Parce que quand tu les regardes, on dirait qu’elles sont toutes fragiles. Comme de la gélatine, ou des sacs en plastiques » On se demandait d’ailleurs comment la fillette pouvait faire une comparaison entre de la gélatine et des sacs plastiques. Mais on pouvait dire que vu de loin, la forme de la méduse pouvait s’apparenter à des poches, et lorsqu’on s’en approchait, on voyait clairement leur texture réelle. « N’empêche que j’ai jamais vu de Basilic en vrai à part la plante. C’est vrai que Harry Potter, quand il était en 2 ème année, il s’est battu contre un basilic ? » Elle ne savait plus qui lui avait raconté cette histoire. Peut être étais-ce Harry elle-même, en fait.

« Oui, la salsa c’est pas trop égyptien, mais tu sais, avec les touristes, et tout ça… je pense que quelqu’un a dû leur apprendre. A moins que Toutankamon soit en fait un émigré, ou un immigré, je confonds toujours. » Et vive les théories vaseuses d’Hainoa !

Mais laissons un petit peu de côté la partie plongée. A présent, Fredericke avait commencé à lui raconter ses vacances dans le grand château. Hainie se disait que sa camarade avait de la chance, d’avoir l’occasion d’occuper une maison aussi luxueuse (elle aussi elle avait une maison, mais nettement plus petite… et en plus, il était fort peu probable qu’une princesse y ait jamais habité).

« Les domestiques ? Vous avez pas des elfes de maison, comme ici ? » La Gryffondor s’imaginait bien mal des Elfes de Maison se plaindre. A chacune de ses visites dans les cuisines pour aller échanger des paires de chaussettes loufoques avec Dobby –qui l’était tout autant-, son ami elfe de maison (présenté par Harry, justement), Hainoa avait toujours eut l’impression que les petites créatures aux oreilles de chauve-souris étaient ravies de faire ce travail. Puis, se penchant pour voir la photo que lui montrait Fred’, elle s’exclama « Waouuuh ! Il est trop beau ton château ! Dommage que mon papa puisse pas en avoir un comme ça aussi ! »

L’idée soumise par l’allemande plu par ailleurs beaucoup à Hainie. Le tour du monde ! Voilà des années qu’elle en rêvait. Bon, il était vrai qu’elle avait, pour une fille de son âge, déjà visité bien des pays. Mais partir comme ça pendant une année, et ne faire que voyager, ça devait être trop banane ! Avec Fred’, en plus !

« Oh ouais ! Ce serait génial ! Même qu’on pourra demander à Nico de venir avec nous ! Et Orla ! » et Anabelle, Harry, Isaac, Juliet, Cherise, Evan… et toutes les personnes que la petite connaissait… xD Mais bon, même s’il n’y avait que Fred’, ce serait déjà cool ! Hainoa pourrait même apprendre à parler allemand si elles allaient en Allemagne ! Chouette, alors !

Vint ensuite le moment de tirer les cartes. Trépignante à l’idée de découvrir ce que les cartes allaient lui dire, même si ce n’était pas la question qu’elle voulait poser, à la base, Hainoa grimaça lorsqu’elle entendit qu’elle n’avait pas eu un bon « présent ». Décidemment, elle n’avait jamais de chance, lorsqu’il s’agissait de jouer aux cartes ! –c’était pas exactement la même chose, mais bon-. Fredericke lui laissa ensuite le choix de découvrir le reste. Mais vu que ça ne se présentait visiblement pas très bien, et que l’allemande lui avait déjà révélé bien des choses, la blondinette sourit et répondit :

« Oui, il vaut mieux peut être pas les lires. Comme ça, ça laisse du suspens, c’est marrant ! En tout cas merci, Fredericke, t’étais trop cool quand tu tirais tes cartes ! »

Néanmoins, Hainoa se sentait légèrement mal à l’aise sur le coup. Qui sait. Peut être cette partie de divination allait-elle être la cause du changement drastique qui allait s’opérer chez la petite Stewart…

Fredericke fit semblant de comprendre cette histoire de pression, y mettant beaucoup de bonne volonté. Enfin, elle avait plus ou moins compris, elle n’était pas idiote, mais le passage de la théorie à la pratique lui semblait plus que nébuleux. De fait, elle se contenta de répondre un « Wha, tu en sais des choses » admiratif.

Surtout qu’elle savait aussi plein de trucs sympas et complètement inutile sur les méduses. Peu de gens devaient avoir l’air aussi passionnée sur le sujet que nos deux Gryffondors, sagement en train de discuter sur leur lit. Il fallait que la seule méduse que Fred’ ait vu en vrai, c’était en Grèce et elle était morte. D’ailleurs, elle ne l’avait vu que de loin puisque Vincent l’avait empêché d’approcher de cette sale bête, une bonne chose au fond puisque connaissant Fredericke elle aurait fini par céder à la tentation de toucher, juste pour voir. Mais c’était loin, ils avaient été en Grèce il y a deux ans. C’était avant même que Vincent ne lui brise le cœur en sortant avec Marie… A ce propos, il aurait quand même pût réaliser plus tôt que la femme de sa vie c’était elle ! Heureusement, elle pardonnait à Vincent, et même à Marie, parce qu’elle était magnanime… et au jour d’aujourd’hui plus que très heureuse.

« Oui, ça fait vraiment sac plastique. Enfin, morte en tout cas ça fait ça… et c’est un peu liquide aussi j’ai l’impression. Le côté gélatine peut-être ? En tout cas, je n’irais jamais m’approcher de ces bestioles ! » Déjà qu’elle ne nageait pas très bien mais alors si en plus on la paralysait !

« C’est ce que ma cousine m’a raconté, mais elle ne connaît pas les détails, elle n’était pour ainsi dire pas proche du tout de la bande à Harry Potter. » Roze n’avait été proche de personne d’autre qu’Edward dans son année, ça réglait le problème direct. Mais tout le monde avait entendu parler de l’affaire du basilic puisqu’il y avait eut les pauvres gens statufié par la bête pendant l’année, et l’histoire du fourchelang pendant le club de duel aussi… Oui, il aurait été dur pour Roze d’ignorer ce qui s’était passé pendant sa deuxième année et le peu qu’elle savait, elle l’avait soigneusement raconté à sa jeune cousine – toujours curieuse -.

« J’sais pas mais les deux viennent du latin migratio qui veut dire passer d’un lieu à un autre, en Allemagne on a plein de gens comme ça alors pendant mon cours de latin on avait vachement insisté dessus. » Mais passons, c’était une autre histoire. « En tout cas, j’crois pas que Toutankamon soit d’un autre pays, mais t’as raison, ça doit être les touristes. Puis il doit s’ennuyer depuis la nuit des temps qu’il est enfermé dans sa pyramide, il a ptet loué des cassettes d’apprentissage. » De mieux en mieux n’est-ce pas ?

Heureusement que Fredericke savait être un peu plus sérieuse lorsqu’on lui parlait de sa maison. Maison n’étant pas tout à fait le terme puisque c’était un château et que ça faisait l’équivalent de plusieurs demeures normales… Mais pour Fredericke, c’était son foyer, là où elle rentrait quand elle n’était pas à Poudlard.

« On en a quelques uns en cuisine mais on a surtout des domestiques humains. Il y a quelques années, avant la guerre contre tu-sais-qui, ma famille a eut quelques ennuis d’argent – réglés depuis – et pour entretenir le château on avait vendu nos elfes de maison. Rompre le contrat magique ce n’est pas de la tarte à ce qu’il parait d’ailleurs. » Mais ça se faisait, tout s’achetait après tout… Fredericke n’était pas quelqu’un d’extrêmement matérialiste, néanmoins, elle avait été élevée de telle façon qu’elle ne pouvait ignorer le pouvoir de l’argent. « Je le trouve trop beau aussi ! Et tu verrais ma chambre, elle est super chouette. » Toujours mieux que celle de Vincent qui était d’un vert foncé… beurk !

« A qui tu veux ! Tant que ce n’est pas Anabelle ! Elle pourrait me tuer dans mon sommeil. » Ce n’était pas que Fredericke n’aimait pas Anabelle, c’était plutôt l’inverse… une sombre histoire de mec, comme toujours entre deux filles si l’on veut tomber dans les clichés !

Le tirage des cartes causa ensuite beaucoup de soucis à nos lionnes. Fredericke pensait que vu comme était Hainoa, les cartes ne pourraient être que positives… ou neutres. Elle ne comprenait pas ce tirage négatif. Soit, il n’était pas terminé, mais tout de même… Quelle pouvait être l’illusion dont se berçait Hainie’ qui la conduirait à sa perte ? Fredericke se promit de réfléchir sérieusement au problème.

« Oui, c’est mieux… désolée. Je ne pensais pas que ce genre de carte tomberait. » Et comme pour le faire oublier à Hainoa, Fred’ sauta du lit jusqu’à sa malle et sortit une longue robe de princesse comme sortie d’un autre temps. « Regarde moi ça… le dernier cadeau de ma mère ! Ridicule pas vrai ? » Oui, bon, c’était peut-être un peu brute de pomme, mais elle faisait de son mieux quand même pour détendre l’atmosphère.