Tremblez, c'est Halloween ! [Sujet Poufsouffle]

Nous étions le 30 Octobre au soir et Poufsouffle s'apprêtait à fêter Halloween. Oui, parfaitement, le 30 Octobre. Que les anxieux se rassurent, il ne s'agissait pas là d'une quelconque étourderie des préfètes ni même d'une volonté de se distinguer du reste de la communauté sorcière qui, elle, accueillait Halloween le 31 Octobre depuis des temps immémoriaux. Non ! Si Poufsouffle dérogeait à la tradition, cette année-là, c'était uniquement pour des raisons pratiques. Après concertation, les préfètes avaient, en effet, estimé que le Banquet qui réunissait traditionnellement toutes les maisons dans la Grande Salle, prenait, à lui seul, trop de temps pour qu'il soit ensuite possible d'organiser une soirée entre Poufsouffle digne de ce nom. En général, les élèves montaient se reposer dès la fin du festin, trop assommé d'avoir fait bombance pour avoir encore envie de s'amuser. Au contraire, bloquer la soirée du 30 Octobre permettrait d'avoir une fête digne de ce nom, tout en donnant aux Blaireaux un avant-goût d'Halloween. Après tout, les vampires et autres zombies n'allaient certainement pas se formaliser d'être convoqués un peu plus tôt que d'habitude, n'est-ce pas ? Tous les Poufsouffle avaient donc été conviés, en début de semaine, à participer à la soirée "surprise" du 30 Octobre... Restait à savoir s'ils viendraient ou s'ils préféreraient faire sagement leur devoir dans leur coin. On ne sait jamais, avec les Poufsouffle.

En tous les cas, Keith, Elizabeth et Anabelle avaient profité de l'heure du dîner pour décorer la salle commune, avec l'aide opportune de bras charitables, désoeuvrés, et que l'appel de la tarte aux rognons laissaient vraisemblablement insensibles. Lorsque les Poufsouffle revinrent de la Grande Salle, des tentures de soie noire on ne se refuse rien avaient été posées sur les murs, des citrouilles creusées avec soin éclairaient la pièce de leurs rictus grimaçant et les mots "Happy Halloween" flottaient en larges lettres dorées au-dessus de leurs têtes. Les tables de travail, recouvertes de grandes nappes d'un orange soutenu, avaient été repoussées dans un coin et croulaient littéralement sous la masse de tartes au potiron, jus de citrouilles, gâteaux de carottes et autres réjouissances qui avaient été amenées de Pré-au-Lard ou obtenues auprès d'elfes de maisons trop heureux de rendre service. De petits tabourets sur lesquels reposaient des paniers débordant de bonbons "spécial Halloween", telles des sucettes en forme de têtes de mort, avaient également été répartis dans toute la pièce. Quant au sol, habituellement couvert de tapis aux couleurs de Poufsouffle, il disparaissait sous une épaisse couche de feuilles mortes d'un rouge sombre ou d'un jaune mordorée qui craquaient sous les pieds. Enfin, des coffres de tailles diverses trônaient devant la cheminée, dans laquelle le feu ronflait.

Lorsque tous les Blaireaux furent réunis, Anabelle monta sans vergogne sur le plus grand - et certainement le plus solide - de ces coffres et, après avoir parcouru la masse rassemblée de ses camarades d'un oeil perçant *Alors, voyons voir, qui est-ce qui manque, que j'aille lui tirer les oreilles ?*, commença à expliquer d'une voix claironnante :

- Bonsoir à tous ! Comme vous le savez, Keith, Elizabeth et moi-même, avons pensé organiser une soirée d'Halloween rien que pour nous, cette année. Nous proposons donc à ceux qui le souhaitent et tous ceux qui ne le souhaitent pas seront sévèrement punis de se joindre à nous pour une première partie de soirée "déguisements". Nous allons vous répartir par équipe de deux et chacun devra déguiser son binôme de la manière la plus effrayante qui soi ! Tout le matériel nécessaire se trouve dans ces coffres, précisa-t-elle en donnant un petit coup de talon sur la malle sur laquelle elle était montée, Ensuite, si le coeur nous nous livrerons à une débauche d'histoires terrifiantes... Mais j'y reviendrai le moment venu, ajouta-t-elle avec un sourire.

Elle jeta un coup d'oeil en direction de Keith et d'Elizabeth et descendit de son perchoir pour les aider à créer les binômes et répondre aux questions de ceux qui en avaient... ("M'dame, je les fais où, moi, mes devoirs, du coup ?").

(671 mots)


Les élèves qui se sont inscrits pour la soirée ont été mis en binôme par nos soins, suite à un tirage au sort des plus sérieux (si, si !). Bien entendu, si vous souhaitez participer, il n'est pas trop tard pour vous inscrire, envoyez-moi simplement un petit MP =)

Dès que vous avez le nom de votre partenaire, vous pouvez commencer à poster dans ce sujet : fouillez dans les malles, composez vos déguisements, créez des coiffures horribles mais attention à ne pas non plus abîmer les cheveux d'Ophélia, ils sont précieux... Bref, soyez inventifs et surtout, amusez-vous ! Il n'est d'ailleurs pas interdit d'utiliser des sorts pour modifier la couleur des cheveux, par exemple, ou perfectionner votre costume ! =)

A vous de jouer ! =)

Les binômes composés pour l'instant sont :

Roman Jones/Abbygaël Erwind (pardon, gros doute sur l'orthographe !).
Adrien Sallers/Anabelle Montgomery.
Sophie Kirte/Antigone Fergusson.
Alban Follet/Ophélia MacMillan.
Elizabeth Harris/Annagovia Quirm.
Eva-Rose Watters/Jane Iverson.

C’est sans réelle surprise qu’Adrien avait constaté qu’il était avec Anabelle. Il lui prêtait peut-être de mauvaises pensées mais il s’était dit que s’il devait habiller une autre fille qu’elle, ça allait être un joli massacre… de fait, il songeait assez sérieusement qu’il valait mieux que ce soit elle qu’une autre. Après tout, ce n’était pas comme s’ils n’avaient pas déjà des problèmes à cause des réactions épidermiques de la jeune fille. Elle n’allait plus être préfète incessamment sous peu avec ses bêtises ! Oui, oui, des bêtises ! Soit, il avait toujours trouvé Fred’ jolie, il avait aussi eu une aventure avec elle… mais il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, et Anabelle avait carrément dépasser les bornes. Malheureusement, il ne pouvait pas faire autrement que d’être du côté de sa copine, surtout qu’elle était du genre à se sentir abandonnée assez vite.

« Belle, tu viens ? » Dit-il en s’approchant de sa petite amie de son air toujours détendu. Malheureusement, il était loin de ressentir la décontraction qu’il affichait. En ce moment, il se sentait comme s’il marchait sur des œufs, une impression renforcée par la mauvaise humeur d’Anabelle qui était presque constante bien qu’elle semblât moins énervée ce soir là.

« Hum… Tu es sensé me déguiser je crois. Je suppose que tu veux que j’enlève mes piercing ? » Bah oui, à part un éventuel vampire moderne, il ne voyait pas trop quel déguisement aurait permis qu’il garde ses différents trous. Il commença par enlever le transparent qu’il avait à l’arcade puis les deux aux oreilles. Il n’avait pas pût s’empêcher de retenir une grimace en caressant son lobe vide de ses habituelles compagnes. « Je me sens tout nu sans mes bijoux » Il avait aussi enlever ses chaînes et sa gourmette. Espérons qu’elle ne lui en fasse pas enlever trop non plus ! Encore que ce ne soit pas le genre d'Anabelle de profiter de la situation, ce serait plutôt le sien tout bien réfléchi.

C’est alors qu’il réalisa un truc affreux… selon le déguisement qu’Anabelle désirerait lui faire porter… il devrait se changer devant elle ! Donc montrer son tatouage ! Oh non, non, non ! Il n’en était pas question alors qu’elle était déjà d’aussi mauvais poil !!! Anabelle était la seule personne au monde à ne pas devoir le regarder torse nu (de dos en fait mais bon…). Peut-être que c’était sa copine et peut-être que c’était bizarre mais c’était comme ça ! La jeune Montgomery était très frileuse sur ce qui concernait le style général de son copain, à tel point qu’il se disait parfois qu’elle ne le comprenait vraiment pas, si elle découvrait qu’il s’était fait faire un tatouage, elle allait lui en faire encore toute une histoire… Même si en soi, le tatouage était plutôt innocent puisque c’était le nom de leur troupe (et de son futur gagne pain) qu’il avait fait écrire en lettres stylisés sur son omoplate.

« Bon hum… comment je vais te déguiser. » Oui, c’est ça, il valait mieux qu’il se concentre là-dessus. Ceci dit, Adrien était peut-être douée pour écrire des chorégraphies mais pour ce qui était du reste il manquait cruellement d’imagination… aussi resta-t-il devant les malles un moment cherchant en quoi déguiser sa copine. Vu comme elle le faisait flipper sans déguisement, peut-être qu’en Anabelle ça suffirait, non ? Bon bah… pourquoi pas en démon alors… Mais n’y voyait surtout pas de message caché hein

{557}

Organiser une telle soirée la veille d’Halloween pour pouvoir en profiter pleinement était une idée vraiment ingénieuse. Ou du moins, c’était l’avis de ce cher Alban Follet qui, depuis qu’il avait appris la décision de ses préfètes à ce sujet, était tout excité. Excité de découvrir en quoi consisterait la soirée car après tout, c’était année était sa dernière. Autant dire qu’il s’imaginait que les préfètes avaient vu gros pour marquer le coup (car en plus de lui, Anabelle et Elizabeth quitteraient elles-aussi Poudlard en fin d’année) et il s’était à plusieurs reprises surpris à imaginer ce qui pouvait bien l’attendre. Et si ses théories étaient toutes fausses, il ne s’était pas trompé sur un point : il serait question de déguisement. Pour le reste, l’annonce d’Anabelle avait était une surprise totale. Et quelle surprise ! Habiller son binôme… voilà qui donnerait à nos chers Poufsouffle une bonne occasion d’exprimer leur créativité en matière de costumes, et autant dire qu’Alban ne manquait pas d’idée. Restait encore à savoir quel serait son binôme et quels accessoires seraient à sa disposition pour le déguiser.

« Alban Follet et… Ophélia MacMillan »

Le hasard avait tranché pour Ophélia, c’était donc elle la pauvre victime qu’Alban serait chargé d’habiller à sa guise. L’avantage dans l’histoire, c’était qu’Alban connaissait rudement bien Ophélia et qu’il s’avait ce qu’il devait mais surtout ne devait pas faire (« Mes cheveux, c’est ma vie »), ce qui faciliterait considérablement la tâche (« Mort vivante… la boule à zéro ? ») pour trouver un déguisement adéquat, ou du moins qui lui plairait à elle même si ça n’était pas le but, en fin de compte. Impatient de commencer la sécance déguisement, Alban s’avança vers Ophélia, qui lui afficha un rire visiblement ravi. Tous deux s’étaient toujours très bien entendus et cette soirée était l’occasion rêvée pour passer un bon moment entre amis. Il engagea la conversation une fois les discours de présentation terminé : « Eh bien, je crois bien qu’on nous a casé ensemble… le hasard fait bien les choses, avoue ? » Il rit à la jeune fille qui savait sans doute qu’Alban n’était pas suffisamment égocentrique pour penser une telle chose. « Je te propose qu’on fouille un peu les coffres, parce que… premiers arrivés, premiers servis. Tu viens ? »

Et tous deux s’avancèrent avec d’autre élèves tandis que les derniers papotaient au fond, certains surpris à l’annonce des binômes créés et d’autres mécontents. Et ils eurent bien raison de se dépêcher car s’il y avait du choix dans toutes ces malles, certains sautaient littéralement sur tous les gadgets qui leur plaisaient pour se les procurer. Alban n’en était pas à ce point-là (« J’ai trop d’estime, voyez-vous »), d’autant plus qu’il comptait laisser à Ophélia le soin de le déguiser la première. Il était vraiment désireux de découvrir ce que la jeune fille lui réservait, et ça lui laisserait un répit supplémentaire pour décider comment il habillerait cette dernière (« Bon, on touche aux cheveux ou pas ? »). Il l’invita donc à ouvrir le jeu des déguisements : « Honneur aux dames, je te laisse donc me déguiser à ta convenance. Fais ce que tu veux de moi N’aie pas peur, tant que tu ne m’arraches pas les cheveux et que j’ai vraiment l’air effrayant, je serai comblé ». Et il s’arrêta pour laisser faire une Ophélia dont l’expression montrait qu’elle avait bien des idées en tête. Alban en trembla d’enthousiasme.

(577)

Enfin nous y étions et tout était enfin prêt ! Ana, Keith et elle avait fait un travail de préparation c'était surtout le travail psycologique, le plus dur, comme toujours assez important et pouvaient se vanter de n'avoir rien oublié « Les Poufsouffle ? Comment ça "tu ne les as pas prévenus ?" ?!». Anabelle avait tiré les binômes au sort et quand Eli constata qu'elle était avec Annagovia, elle en fut ravie. Après tout c'était un peu the rayon de soleil Annagovia, à Poufsouffle, et tout le monde l'appréciait, Elizabeth encore plus. De plus elle était jeune et sa bonne volonté n'avait d'égal que son impressionnante gentillesse. Cette petite irait loin, dans la vie à moins de trop côtoyer Roman Jones, bien évidemment, c'était certains.

« Annagovia, nous sommes ensemble ! »

Avait lancé Eli en levant son nez de la feuille récapitulant les couples. La préfète jeta un coup d'oeil à Alban (qui avait Ophélia en binôme) et lui adressa un sourire complice. Elle aimait bien le voir s'activer à quelque chose et ne pas s'intéresser à elle, ça lui donnait l'impression de le voir sous un autre angle, angle qui lui plaisait toujours autant, en fait. On ne s'en lassait pas, décidémment !

Elizabeth se rapprocha de la petite fille et lui adressa un sourire ravi qui en disait long. Si quelqu'un allaient gagner ce concours là, c'était bien elles ! Si derrière l'apparence "bisounours forever" dédicace à Eugégé Poufsouffle passait pour une maison fade, vous pouviez être sûrs que niveau épouvante, ils se démarquaient aussi même si à côté de Gryffondor – avec Fredericke en pièce maîtresse – on ne pouvait pas faire de miracle ! Et ils allaient le prouver, d'ailleurs, puisque faire peur aussi, entrait dans la catégorie des jeux. Puis Halloween était une fête ancestrale qu'on ne devait pas prendre à la légère, surtout quand on était sorcier. Et loin des Poufsouffle était l'idée de boycotter cette sublime fête. La preuve : Ils l'aimaient tellement, qu'ils la préparaient et la fêtaient aussi, la veille !

« Bon procédons par ordre. Je ne te dis pas en quoi je te déguise et inversement, le but étant que nous ayons peur quand nous nous découvrirons devant un miroir ? Tu es partante ? Allez c'est parti, tope-là ! »

Elizabeth tendit sa main à Anna, ravie de former un binôme. Les couples elle adorait ça, ça créait des liens, créait des affinités, et était toujours source de bonne humeur. Puis là en plus ils avaient un but précis, donc ils ne perdraient pas le nord.

Quand Anna eut frappé sa main en signe d'union, Elizabeth et elle filèrent dans une des malles d'habits, pour choisir ce qui leur irait. Elizabeth ne se faisait pas d'illusions, il n'y aurait pas pile ce qu'elle cherchait, mais ce n'était pas grave. En effet il ne manquait à Eli qu'un bout de tissus pour en faire ce qu'elle voulait après tout c'était elle le king, en métamorphoses, la métamorphose l'aidant à tout faire. D'ailleurs Annagovia serait méconnaissable, on vous le promets !

« Bon, que penses-tu si je te déguises en Harry Potter ? »

Il fallait savoir que certains déguisements étaient tabous dans le monde des sorciers, celui de mangemorts par exemple, ou d'inféris et Eli ne comptait donc pas tabler dessus. Elle était certaine de trouver en quelques secondes, en attendant elle voulait l'avis d'Annagovia et de voir ce qu'on leur proposait.

(575)

HALLOWEEN !! C'était Halloween !! Inutile de dire que Roman sautait partout, surtout puisque sa maison préparait ce soir une fête de fous, une fête qui allait rester dans les annales, une fête d'Halloween ! Puis si elle n'était pas si extraordinaire que ça, Roman se chargerait d'y rajouter du piment ne serait-ce que parce que déjà, il avait en réserve sous son lit des brownies chocolat-canelle-piment, prêts à être servis, au sens propre du therme. Sans attendre, quand Anabelle laissa libre consultation à la liste des binômes, Roman se jeta dessus comment un chien sur son os ou une Gryffondor sur un Serpentard, c'est au choix. Avec qui il était ?! Avec QUI il était ?!! Abby !! ABBYY' !! Il était avec Abbygaël ! Un peu la classe, déjà, je veux dire ! Bon ok ce n'était pas Ophélia ni Annagovia, mais ça en jetait quand même pas mal ! Si avec ça ils ne gagnaient pas le concours de déguisements de la soirée, c'était qu'il y'avait un problème ! Roman lui était un as du travestisme de la grime et savait qu'il allait transformer Abby en oeuvre d'art ! Déjà qu'elle était pas mal dans son genre, ça allait aider !

Avec toute la contenance et la discrétion qui caractérisait le jeune Jones, Roman articula, dans la salle commune :

« ABBYYY' !! On est ensemble ! C'est la, c'est la, c'est la, Bam-boula ! »

Déjà rien que ça ça devait la dégouter à vie, avait dû lui faire un petit choc. Ben le Jones, fallait se le coltiner quand même, j'ai envie de dire ! Par chance pour eux (tous), Roman n'était pas avec Ophy, il y avait donc déjà moins de chances de faire exploser la baraque ou un truc du genre, quoique ça, ils étaient quand même dans la même pièce et un accident était très vite arrivé. Surtout quand on connaissait Ophélia McMillan. Surtout quand on connaissait Roman Jones en fait.

« Bon, bon, bon ! On va réfléchir avant ! Faut voir tout ce dont on dispose, et après on avise ! Pour ma part je sais métamorphoses les cheveux et les habits, ça peut aider. Tu ça va, tu gères en méta ? Et dans le pire des cas – je veux dire – on se déguise en Serpentard, ça fait toujours son petit effet surtout que j'ai des costumes dans mon armoire. »

Oui, Abby allait pouvoir se la pêter grave quand elle serait déguisée, Roman n'allait pas la rater ! Il allait tout faire pour la rendre la plus effrayante possible. Il savait cela possible car pour lui, la magie des déguisements n'avait depuis son jeune age, plus aucun secret pour lui. C'était ça de préparer Halloween et les carnavals trois mois à l'avance ! Il fallait bien évidemment de l'expérience, because tout ne venait pas comme ça et il fallait tout développer. S'entraîner en l'occurence, because là le principal, c'était de développer l'imagination. Et croyez le ou pas, Roman avait de l'imagination à revendre.

(507)

Coincée derrière un groupe de sixième année beaucoup plus grands qu'elle, Annagovia n'avait saisi que quelques brides éparses du discours de sa préfète. En réalité, elle avait d'autant moins entendu ce qu'Anabelle avait à leur dire qu'elle sautait littéralement sur place pour tenter d'apercevoir ce qui se passait au-delà de la rangée d'épaules qui lui bouchait la vue. Pire ! Elle était allée jusqu'à perturber sa jeune voisine en lui donnant des coups de coude dans les côtes et en chuchotant à toute vitesse : "Hé ! Il se passe quoi ? Il se passe quoi ? Tu entends ce qu'elle dit, toi ? Pssst, t'as vu le sol ? C'est chouette, non ?". Heureusement que la fillette qu'elle dérangeait avec une telle outrecuidance était de bonne composition, sans cela, Annagovia aurait certainement perdu deux ou trois dents avant d'avoir eu le temps de s'exclamer "Oh ! Les jolies tentures !".

* Ahlàlà, c'est malin ! * pesta-t-elle en se dévissant le cou, dressée sur la pointe des pieds * Si je n'avais pas pris une deuxième part de tarte aux carottes, je serais arrivée plus tôt, et j'aurais pu être au premier rang ! Seulement j'avais très faim, moi ! *

Er pour cause ! Depuis le début de l'année, la jeune sorcière s'était mis en tête de ne manger que des aliments dans les tons de sa maison. Si certains repas pouvaient satisfaire à ses exigences, d'autres étaient plus que décevants. Le midi même, par exemple, ils avaient eu de la tourte aux rognons avec des haricots verts. Où étaient le noir et le doré, dans tout cela ? La fillette avait repoussé son assiette d'un air dépité et suivi ses cours de l'après-midi le ventre vide. Autrement dit, les carottes en avaient été pour leurs frais, au dîner !
Annagovia fronça le nez avec soin et se laissa retomber sur ses talons, résignée à ne rien comprendre aux événements... Pour le moment du moins ! Car elle avait la ferme intention de se précipiter vers ses préfètes dès la fin de l'allocution d'Anabelle pour demander de sa vois flûtée : "Hé, m'dame, m'dame, il se passe quoi, là ? On fait quoi ? Une bataille de feuilles mortes ?"

* Peut-être qu'on va mettre en place une opération commando pour bombarder Miss Teigne avec des oeufs pourris ?! * songea-t-elle avec enthousiasme.

Après tout, c'était Halloween, la nuit devait être consacrée aux farces et bêtise en tout genres ! Certes, une opération commando qui inclurait des dizaines d'élèves vadrouillant dans les couloirs n'était peut-être pas une excellente idée, mais Annagovia ne doutait pas un seul instant du talent de ses préfètes : s'ils devaient arpenter les couloirs en toute clandestinité, pour sûr, elles allaient leur donner une potion d'invisibilité ou un truc comme ça !
Toutefois, avant qu'Anna ait eu le temps de se précipiter vers les organisatrices de la soirée, elle fut abordée par Elizabeth.

* Han ! Trop forte Elizabeth ! Elle a deviné que j'avais une question alors que je n'ai encore rien dit ! * s'extasia la fillette en gratifiant son aînée d'un coup d'oeil débordant d'une admiration quasi religieuse.

- Salut Elizaza, s'écria-t-elle d'une voix fluette qui tremblait d'excitation, on va bombarder Miss Teigne, alors ? Mais il faut qu'on se déguise d'abord, c'est ça ? Genre pour pas qu'on nous reconnaisse ? Ou pour que Rusard meure de peur si jamais il nous croise ? C'est vachement intelligent, comme plan, je trouve ! On dirait du Roman., rajouta-t-elle en hochant la tête d'un air hautement approbateur, désormais intimement convaincue que la soirée se finirait bel et bien par le lynchage de Miss Teigne.

D'un pas sautillant, un large sourire étalé sur la figure, Annagovia suivit Elizabeth jusqu'à la malle la plus proche, dans laquelle elle plongea sans vergogne les deux bras, à la recherche de la tenue de camouflage idéale :

- Peut-être qu'on devrait se déguiser en Professeur, non ? Pour ne pas éveiller les soupçons ! Je peux essayer de te transformer en MacGonagall... dit-elle en lançant un regard pensif aux cheveux de la jeune fille.

Bon, elle n'était pas exactement dans les tons de celle de la directrice, mais avec une petite teinture... Youhou, Ophélia, viens par ici une minute !

(813 mots)

La réputation de fille extrêmement gentille, chez Annagovia, était accompagnée par celle de la fille assez étourdie, qui ne captait pas tous les mots qu'on lui disait, pour la simple et bonne raison que la pierre – en haut à gauche de la porte, là – était bien plus intéressante. C'était un peu son quotidien d'écouter à moitié elle tenait ça de son maître Jedi, en fait, mais on ne se lassait jamais de tout lui réexpliquer, vu la bonne humeur dans laquelle elle accueillait généralement les nouvelles.

« La lapidation de Miss Teigne n'est pas prévue pour ce soir Anna, j'en suis vraiment désolée ! Plus tard peut être. Non ce soir on fait juste un concours de déguisement ou je dois te déguiser et où tu dois me déguiser, et à la fin, tout le monde vote pour son costume préféré. Alors on va frapper fort, nous, t'inquiètes pas ! »

Oui parce qu'Eli avait beaucoup d'idées, en fait, et comptait bien mettre tous ses talents en oeuvre pour rendre Anna la plus méconnaissable possible. Ce n'était pas très dur au fond, vu qu'avec la métamorphose on arrivait à faire des choses impressionantes redonnait une apparence humaine à un Gryffondor – Fredericke, par exemple ! Et Elizabeth avait d'ailleurs une petite idée du déguisement qui pourrait aller comme un gant à la petite Annagovia.

« Le professeur McGonagall n'est pas très effrayante tu sais – physiquement parlant, j'entends – si tu veux faire peur, mise sur Rusard ou Slughorn, là t'es sûre de faire ton petit effet ! »

Et après avoir réfléchit aux détails qui rendraient Annagovia définitivement parfaite pour son rôle de fantôme, Elizabeth articula :

« En tout cas moi je pense te déguiser en fantôme. Mais vraiment bien, tu vois, pas genre Nick ou le Moine Gras, un fantôme qui fait bien peur ! Tu me fais confiance ? »

Elizabeth avait déjà son idée sur tout. Une longue tunique de soie blanche, particulièrement fine et volante, pas comme une seconde peau, mais quelque chose dans lequel on se sent bien, léger, et où on a l'impression de flotter. Par un sortilège de métamorphose, Elizabeth s'arrangerait pour rendre tout le bas du corps parfaitement invisible, en faisant un dégradé vers le haut des habits et des jambes. Ainsi le bas est parfaitement invisible et plus on monte, plus on voit. Anna pourrait donc marcher à sa guise, tout en faisant mine de flotter, les gens n'y verront que du feu, et l'effet sera en plus de celà assez esthétique (dans l'optique où Eli arrive à faire ce qu'elle veut). Anna serait ensuite maquillée entièrement d'une poudre blanche qui lui blanchirait la peau parfaitement, la rendre presque translucide, et lui donnant un aspect de mort assez prononcé. Un peu de crayon noir autour des yeux pour renforcer le côté effrayant et la touche finale : les cheveux. Ceux-ci rallongés par magie, arrivant à la moitié du dos, et teinté en blanc avec des reflets gris brillants. Une sorte d'enfants fantôme venue se venger pour la mort de ses parents. Un truc très effrayant en somme, à condition bien sûr qu'Anna ne rigole et ne sourit jamais, puisqu'elle devrait avoir l'air particulièrement effrayante, pour être crédible au rôle.

(542)

Anabelle ne savait trop que penser du faire de se retrouver en équipe avec Adrien. Certes, elle devait bien reconnaître qu'elle était plutôt contente à l'idée que personne d'autre qu'elle ne lui déboutennerait sa chemise, mais dans le même temps, elle n'avait pas très envie de lui ôter son pantalon ou de lui montrer son soutien-gorge, a fortiori en public.

* Oh Melin... On n'aurait jamais dû opter pour cette solution, en fait. On aurait dû s'en tenir à la seconde partie de la soirée uniquement... * songea-t-elle en rejoignant son binôme, un air de profonde appréhension sur le visage.

Elle s'efforça d'adresser un sourire au Poufsouffle mais ne parvint qu'à esquisser un rictus anxieux. Le regard plutôt fuyant, elle marmonna d'une voix beaucoup trop perçante pour paraître naturelle :

- Ah, Adrien... J'espère que tu n'es pas trop déçu d'être avec moi.

Elle n'avait pas eu l'intention d'être désagréable et avait lâché cette dernière phrase sans vraiment y penser. Visiblement gênée d'avoir fait preuve d'une telle acrimonie, elle se mordit instantanément la lèvre inférieure et baissa la tête en direction de ses souliers tandis qu'une rougeur inhabituelle colorait progressivement ses joues pâles.
Sa relation avec Adrien s'était sans conteste compliquée, depuis qu'ils sortaient ensemble, essentiellement parce qu'Anabelle était bien trop effarouchée pour lui faire aussi pleinement confiance que lorsqu'ils étaient de simples amis, mais les choses s'étaient encore envenimées depuis l'incident qui avait opposé Anabelle à Fredericke, en cours de potions. Pour une raison si obscure que la Poufsouffle elle-même ne parvenait pas à se l'expliquer, elle jetait autant le blâme sur la Gryffondor - cette irrécupérable garce - que sur Adrien. Oh ! Elle savait bien, au fond, que le malheureux garçon ne pouvait être accusé de quoi que ce fût, qu'il lui était sans nul doute très pénible de devoir supporter son mauvais caractère et de sans cesse faire le grand écart entre son amie et sa petite copine, mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un vif sentiment d'agacement à son égard.

La jeune fille inspira un grand coup, dans un effort louable pour se reprendre, et redressa la tête pour adresser un regard franc à son binôme. Elle haussa un sourcil et recula de quelques pas sans cesser de le jauger d'un oeil pénétrant :

- Alors, voyons, en quelle bête terrifiante je vais bien pouvoir te transformer ? commença-t-elle d'un ton plus léger, avant de rajouter avec malice, ça va, avec ta tête, je ne devrais pas avoir trop de travail...

* On pourrait peut-être se déguiser en Fredericke et Vincent... Eux ils sont vraiment effrayants ! * se dit-elle en esquissant une moue amusée.

Elle secoua toutefois aussitôt la tête pour en chasser cette idée. Hors de question de laisser cette greluche de Maiden "Je suis pire qu'Agapanthe" lui pourrir la soirée d'Halloween de sa maison ! Bien résolue à ne plus penser à quelle que Maiden que ce fût, la Poufsouffle se dirigea vers le coffre le plus proche, dans l'espoir d'y trouver une meilleure inspiration.

* Pffff ! En tout cas il faut que ce soit un truc qui le couvre bien. Je n'ai pas envie de lui retirer sa chemise ou même son pull ! Rhâ, on aurait dû penser à tous ces inconvénients, avant de nous lancer dans un truc pareil ! * pensa-t-elle, en retirant sans grande conviction une perruque noire et informe de la malle.

(567 mots)

Le voilà encore dans de beaux draps tiens ! La soirée n’avait pas commencé depuis dix minutes qu’Anabelle lui rejouait la scène du martyr sur la croix… Et Adrien savait qu’elle était parfaitement capable de passer de cette idée à une autre, genre celle de la sorcière aux doigts crochus prête à lui en faire voir de toutes les couleurs. Même s’il n’avait jamais le temps de s’ennuyer, il y avait des fois où il se disait qu’il devrait prendre des vacances, loin des filles, toutes les filles.

« Ne dis pas de bêtises. » Lui souffla-t-il avant de l’embrasser sur le front sur les lèvres elle aurait fait trois pas en arrière, vexant pour lui en public et de se diriger droit vers les malles tout en pensant à son fichu tatouage. Anabelle allait toujours mal, elle ne devait donc surtout pas voir ce dessin. Il était bien entendu très loin de s’imaginer que sa petite amie n’avait qu’une idée en tête : qu’il reste habillé. Même pour lui, c’était le genre de truc impensable quand il s’agissait de déguisement, de même qu’il ne pensait pas une seule minute à ménager la pudeur de la jeune fille. Au fond, peut-être que son inconscient voulait en profiter ? Toujours est-il qu’il ne comptait pas enlaidir les jolies formes de sa copine, pour une fois qu’il pouvait y regarder de près hein… Sans se cacher on veut dire. Tout Poufsouffle savait qu’Adrien passait une partie de son temps libre (et de son temps scolaire XD) à mater Anabelle dès qu’elle ne le regardait pas. En même temps, on lui avait interdit de toucher, pas de regarder hein ! (Il s’était imposé la première interdiction tout seul au demeurant)

La phrase qu’elle lui lança ensuite, même s’il en perçu bien la touche d’humour, le fit se rembrunir. Peut-être que c’était parce qu’il était mis à mal ces derniers temps plus que d’habitude mais il n’apprécia pas la blague outre mesure. Quand votre copine ne vous laisse pratiquement pas la toucher, il espère au moins éviter ce genre de réflexion…

Se passant la main sur le visage pour rester maître de lui-même et, surtout, rester dans l’esprit festif, il attrapa du tissu rouge et décida qu’après tout, puisqu’elle le cherchait, elle allait le trouver… Oh, des robes rouges toutes faites dans les malles, ce n’était pas ce qui manquait, mais ce serait tellement plus amusant s’il créait la tenue lui-même… tellement plus démoniaque si le tissu était un peu élimé par les ciseaux… non ?

« Alors, tu trouves ? Moi j’ai tout ce qu’il faut. » Il avait aussi attrapé quelques accessoires et une boite de maquillage. Il regarda la pauvre perruque qu’elle tenait en main et grimaça « Tu sais que je suis déjà brun à l’origine hein… » Bah oui, tant qu’à faire, si c’était ce résultat qu’elle voulait, il suffisait de lui faire pousser un peu les cheveux, il les recouperait après. « On est sensé se changer ici ? » demanda-t-il ensuite l’air de rien. Mwarf, Elizabeth allait lui en faire la moral pendant des jours après ça… Mais lui au moins il trouvait sa copine jolie à défaut que la réciproque soit vrai.

Oui, oui, l’orgueil d’un homme est très fragile surtout quand il s’appelle Adrien Sallers

{550}