Ah, Poudlard. Elle ne l'aurait pas forcément admis à haute voix, mais le château lui avait manqué. Enfin, niveau confort matériel, rien ne valait son propre foyer, mais niveau ambiance, le château c'était vraiment tout autre chose. Chez elle, lorsque Vivien et Nathan n'étaient pas là, ça devenait très vite ennuyeux et monotone. C'est d'ailleurs ce pourquoi elle voyageait pendant les vacances d'été. Elle était notamment partie quelques jours en Espagne avec Elorah et Elodie, histoire de se changer les idées et de profiter du soleil et de la villa de cette dernière. Le rêve. Mais chaque rêve avait une fin, et il avait bel et bien été temps de reprendre le chemin des cours. Et si l'idée de devoir passer ses BUSEs en fin d'année ne l'enchantait guère, elle ressentait néanmoins un certain sentiment de bonheur en retrouvant son dortoir et sa chère salle commune.
Certains trouvaient les lieux un peu glauques, et Maï devait bien admettre qu'un peu plus de couleur ou de chaleur n'aurait pas été de refus, mais elle se sentait bien dans la salle commune des serpents, alors pourquoi se plaindre ? Les fauteuils étaient confortables, la cheminée idéale lorsque temps se faisait frisquet. Seuls les mômes qui chahutaient ici là à chaque début d'année avaient le don de l'irriter. Mais elle savait que c'était seulement le temps qu'ils comprennent qu'ils n'étaient pas ici dans une foire et que faire partie de la maison de Salazar Serpentard demandait un minimum de classe et de distinction. Ainsi, pas question de courir partout ou de hurler dans tous les sens, merci bien.
Sinon Maï les tuait d'un seul regard L'heure du dîner était dépassée depuis un moment maintenant, et l'Italienne s'était décidée à finalement redescendre dans sa salle commune, un livre à la main. Car oui, elle était peut-être blonde, mais pas écervelée. Du moins savait-elle lire, ce qui constituait déjà un bon début. C'était un roman, un classique du genre, et honnêtement, c'était loin d'être passionnant. Les descriptions étaient parfois si longues qu'elle pensait mourir d'ennui. Pourtant elle ne lâchait pas l'affaire. Pourquoi ? Très simple, elle l'avait commencé, maintenant elle voulait en connaître la fin, aussi ennuyante fut sa lecture. Elle était tenace, la petite. C'était assez facile à comprendre. Certes, le livre était loin d'être décoiffant, mais ne pas en connaître la fin aurait été encore plus frustrant. Donc, pas question ! Et c'est ce pourquoi elle prit place dans un fauteuil moelleux de la salle commune, son préféré, retirant son marque-pages avec délicatesse.
C'est précisément à ce moment là qu'une voix familière l'interpela. L'Italienne leva la tête, pour se retrouver nez à nez avec son meilleur ami, un air enjoué sur le visage et un casque autour du cou.
Mais non Jens', on sait que t'as été bercé trop près du mur, mais c'est trop tard pour se protéger maintenant ! Emma sors de ce corps ! Oo Petite excentricité de son ami qui avait vraisemblablement quelques problèmes avec le contrôle de son don. Un sourire se dessina sur ses lèvres, sourire qu'il était si peu commun de voir éclairer son visage. Et le blondinet faisait partie des rares élus qui le méritaient.
« Coucou Jenson. Je vais bien merci, et toi ? Tes vacances se sont bien passées au fait ? On n'a pas vraiment eu l'occasion de se parler depuis la rentrée. » Ils s'étaient envoyés quelques lettres bien sûr, mais rien de concret alors il fallait qu'elle demande ! Peut-être avait-il rencontré l'amour de sa vie pendant les vacances, qui sait ?
Haha.Maï n'eut même pas à se lever, puisque Jens' venait de s'installer en face d'elle, un jeu de cartes à la main. Si au début elle fit un peu la moue, l'Italienne finit quand même par laisser son livre de côté, songeant qu'après tout une petite partie ne lui coûtait pas grand chose. Et puis ça ne pouvait pas être plus ennuyeux que sa lecture !
« Si tu veux, pourquoi pas. » répondit-elle pour la forme, puisque de toute façon, les cartes étaient déjà en train de se mélanger d'elles-mêmes. Elle n'était pas une grande fan de ce jeu, ou de tout autre jeu de société en fait, mais si ça pouvait faire plaisir à son ami. Et puis ça leur donnait une occasion d'être ensemble au moins, alors ça ne pouvait que lui plaire.
« La prochaine fois on fait ce qui me plaît à moi, hein. » avertit-elle avec malice. Quiconque l'aurait vu en cet instant l'aurait trouvé méconnaissable. Normal, elle n'était jamais comme ça avec le petit peuple !