La rentrée et ses nouveaux veaux [LIBRE]

Irma Pince s'affairait afin que tout soit impeccable en ce jour de rentrée. Il paraissait peu probable que les élèves s'aperçoivent que le plancher avait été ciré avec soin, que tout grain de poussière avait été éradiqué de ces lieux, que tout était entretenu de façon absolument PARFAITE; tant ils seraient sans doute occupés comme à leur habitude à ricaner bêtement, à malmener sournoisement les précieux ouvrages, et à porter à son incandescence la grande stupidité qui les caractérisait tous ou presque.

Toutefois, Irma mettait un point d'honneur à continuer ses efforts: si Poudlard ne brillerait sans doute pas plus que d'ordinaire cette année par la qualité de ses élèves, au moins la renommée de la prestigieuse bibliothèque de l'établissement ne souffrirait pas. Observant d'un œil perçant le résultat de son nettoyage pointilleux, elle claqua la langue d'un air satisfait, vérifia sa montre, puis ouvrit solennellement les deux grandes portes de la bibliothèque, de nouveau à la disposition, ainsi que sa gracieuse bibliothécaire, des élèves et des professeurs en recherche d'ouvrages, de conseils, d'aide avisée.

Bien entendu, Irma, comme à son habitude, montrerait la plus grande sévérité pour les vandales, les bruyants et les inattentifs, et la plus grande indulgence pour les studieux, les travailleurs, les flatteurs. Sans doute, cette année, comme les précédentes, aurait-elle quelques chouchous et quelques souffres-douleur.

Ce matin-là, Ann avait emballé toutes ses affaires dans sa valise, avant de partir pour Poudlard. Simplement, ce n'était qu'à son arrivée à l'école qu'elle s'était rendue compte qu'elle avait oublié quelques-uns des manuels dont elle aurait besoin pour certains cours, comme celui de Soins aux Créatures Magiques et celui de Potions, par exemple. La Serpentard avait donc grincé des dents en se rendant compte qu'elle se verrait obligée d'aller faire un tour à la bibliothèque cette même journée, pour y emprunter quelques bouquins. Petit point à mentionner : la jeune fille était en très TRÈS mauvais terme avec la bibliothécaire depuis sa toute première année. Combien de prises de becs avait-elle eut avec cette dernière ? À vrai dire, elles devaient être aussi impossibles à calculer que le nombre de retenues qu'elle avait passées en la compagnie de celle-ci depuis les cinq dernières années ... Prenant sa patience entre ses deux mains, la Serpentard quitta donc sa Salle Commune confortable pour se diriger vers sa bibliothèque bien-aimée, en priant pour que ce ne soit pas Mme Pince qui soit là, mais plutôt son assistante. En entrant dans la bibliothèque, Ann s'accrocha sur le coin d'une table, et échappa toutes ses affaires dans un bruit assourdissant. Si la bibliothécaire était là, son heure venait de sonner.

La petite lionne en cette première journée d’école, avait très envie de lecture. Bon, précision le genre de lecture – sur les plantes magiques des eaux douces. Vous parlez d’une lecture! Nina en aurait été découragée par le tant de sérieux de la fille. Il fallait le dire c’était une passion secrète en plus de l’art. Et par chance, il y avait des cours de botanique dans cette école. Bref, à peine arrivé qu’elle fût déjà la bibliothèque. Sans rien dire a son amie (elle était assez grande pour ne pas être obligé de demandé la permission), elle quitta la salle commune des Rouge et or. Rapidement, comme si elle n’avait jamais quitté le château de Poudlard pour les vacances, elle se rendit à la bibliothèque sans se trompé. Par contre, avant qu’elle aille le temps d’ouvrir les portes du havre, un bruit assourdissant résonna jusqu’à ses oreilles. Elle vit étendu sur le sol plusieurs matériels divers et une élève. C’était une grand fille blonde, cette fille là était vraiment blonde pas comme elle. Doucement, elle s’approcha puis lui proposa de l’aide en se pencha pour ramassé un livre près d’elle.

- Un coup de main? Murmura t-elle à l’inconnue

La lionne n’avait pas encore remarqué le blason de l’élève lorsqu’elle avait parlé. Mais lorsqu’elle comprit que c’était une Serpentard, elle s’attendait à se faire renvoyer sa proposition. Doucement, elle se leva avec le bouquin.

Évidemment. Avec la chance d'Irma, la première élève à passer la porte en ce jour de rentrée - le ciel était pourtant beau ce matin, la brise légère et agréable, rien qui laissât présager telle catastrophe - était le pire cauchemar d'Irma, celle qui lui donnait des sueurs froides par sa seule présence à proximité des précieux ouvrages, l'épouvantable Iverson, un horrible petite sorcière qu'Irma n'avait pas réussi à faire renvoyer de l'école les précédentes années. Tout, cette peste lui avait tout fait; mais comme son comportement en classe et ses notes n'étaient pas si dramatiques, ses méfaits divers et variés dans la seule bibliothèque n'avaient pas suffit. Ils étaient pourtant le signe d'une délinquance précoce et démoniaque qui.... hum. Ne pas s'énerver, n'est-ce pas.

Une absurde règle de l'école voulait que les élèves redémarrassent l'année à zéro, question discipline. Dumbledore avait beaucoup défendu autrefois cette pratique, estimant que chacun avait droit à une chance et qu'on pouvait changer. A l'époque, Irma s'était alliée au professeur Rogue pour faire modifier cette règle, mais sans succès et elle était restée inscrite dans le règlement de l'école. Hélas. Quand il était devenu directeur, dans doute le professeur Rogue avait-il eu trop à faire pour se rappeler cette règle à modifier, quand à Irma, elle était elle-même trop occupée en cette période à empêcher les Mangemorts de vouloir détruire certains livres ou d'entrer dans la bibliothèque avec des bottes pleines de boue.

Irma cherchait donc le motif pour lequel elle pourrait punir Iverson (regard inintelligent. Existe.); lorsque celle-ci lui en fournit un. Partagée entre le soulagement d'avoir une raison valable de la sanctionner, et la souffrance physique de voir sa superbe bibliothèque minutieusement briquée déjà dévastée par l'impénitente, Irma s'approcha de la monstresse et de toute sa hauteur et sa dignité, lui dit:
"Une heure de colle, Melle Iverson, pour tapage diurne dans un lieu d'études. Maintenant, veuillez faire silence, et ne pas déranger ceux qui viennent vraiment travailler." Elle esquissa une très légère demi-sorte de sourire à la petite Estelle -ce qui chez Irma équivalait à moultes démonstrations chaleureuses- qu'elle reconnaissait comme véritable lectrice, et ils étaient fort peu.

Ann sursauta lorsqu'elle entendit des pas derrière elle. Elle se retourna mais constata avec soulagement qu'il s'agissait en fait d'une élève de Gryffondor, visiblement de quelques années de moins qu'elle. Cette dernière lui proposa son aide, mais sembla hésiter quelques instants après. La Serpentard ne put alors s'empêcher de jeter un coup d'oeil sur son propre blason. Évidemment. Tous avaient précisément la même réaction lorsqu'ils tombaient nez-à-nez avec Ann. Ils s'adressaient d'abord à elle, simplement comme ça ou parce qu'ils la trouvaient sympathique, et quand ils se rendaient compte qu'elle était de Serpentard, elle devait encore et encore leur fournit la MÊME explication ... Et cela depuis les cinq dernières années ...
"Oui, ce serait apprécié, répondit-elle à l'autre jeune fille, avec un sourire. Merci."
Il y eut alors un très bref moment de silence avant qu'elle n'ajoute avec ironie :
"Tu sais, ce n'est pas parce que je suis une Serpentard que je vais te sauter au cou pour t'étrangler. Malgré ce que tout le monde semble penser de nous ..."
Elle se releva et ramassa le reste de ses affaires étalées sur la plancher.
"Je suis Ann, dit-elle à la Gryffondor, en lui tendant une main. Et merci pour le coup de main. Vraiment."

Mais à peine eurent-elles le temps d'ajouter quoi que ce soit que la bibliothécaire rappliqua en vitesse. Comme toujours. Bien sûr. Elle aurait dû s'en douter. C'était comme si cette femme avait un radar pour repérer le moindre faux pas de la Serpentard à travers toute l'école ... Comme toujours, la jeune fille ne put s'abstenir de répliquer. Elle regarda tout simplement autour d'elle avant d'ajouter :
"Mais il n'y a personne."
En effet, hormis les deux jeunes filles et l'horrible chipie, il n'y avait pas un chat. L'endroit était désert.
"Et puis, je n'irai certainement pas en retenue parce que j'ai trébuché sur un coin de table !"

Irma sursauta en entendant l'effrontée faire remarquer qu'il n'y avait personne. Oui. Heu. Bon. Heu. C'était le genre de situations qu'elle détestait typiquement: qu'un élève fasse montre de plus de logique qu'elle. Des années d'accumulation de connaissances diverses n'avaient pas donné un sou de jugeotte supplémentaire à la bibliothécaire et elle haïssait les élèves qui profitaient de la faiblesse de sa logique pour avoir le dessus sur elle, alors que leurs connaissances à eux approchaient le néant en regard des siennes. Injustice profonde s'il en est. Heureusement, le rapport de force était plutôt en sa faveur, ce qui lui permettait d'en commettre à son tour, des injustices, et ce à tour de bras.

La perverse petite chose aggravait d'ailleurs déjà son cas.
"Le règlement stipule de faire silence en ces lieux, petite sotte; et la décision d'agréer à une dérogation ne vous revient en rien.
5 points en moins pour Serpentard pour insolence; et je double votre heure de colle si vous ajoutez la moindre protestation".

Elle regarda l'affreuse petite peste de toute sa hauteur, puis alla prendre place derrière son bureau; se demandant si elle en serait quitte pour aujourd'hui ou si cette Iverson allait commettre d'autres méfaits encore avant d'avoir fini de "travailler" dans la bibliothèque. Une part d'elle-même souhaitait vivement que l'élève qui défigurait son décor bien-aimé vaquât à ses occupations et disparaisse des lieux au plus vite. Une autre part espérait qu'Iverson fasse suffisamment de bêtises aujourd'hui pour permettre à Irma de cumuler les sanctions et lui interdire l'accès de la bibliothèque pour un bon moment. La sanctionner horriblement, ne plus la voir aussi longtemps que possible? Les deux étaient pareillement tentants.

Il était vrai que ses rencontres avec les Serpentard n’avaient pas toujours bien tournée (enfin le pire épisode état a venir puis que se sujet est avant sa rencontre avec Elorah), mais se n’était pas une généralité. Donc, elle fut étonnée par le commentaire de la verte et argent. En fait, elle se sentait mal d’avoir eu une telle réaction. Elle avait jugé avant de connaître la personne. Il y avait des raisons mais en fais elle aurait du lui donné le bénéfice du doute. En toute sincérité elle murmura des excuses : « Désolé Je n’ai pas vraiment eu de bonne expérience avec certain de ta maison au fais je suis Estelle DesRêves» Puis continua de l’aidé a ramassé les livres. Puis fut le tour de la bibliothécaire qui parla. Les propos surprit la lionne et encore plus pour l’étrange sourire qu’elle lui faisait. Estelle regarda autour d’elle et vit qu’il n’avait personne d’autre qu’eux. Pourquoi la dame était aussi méchante avec la Serpentard? Puis, Madame Pince la gronda pour ses paroles envers elle. Et lui doubla son temps de retenu pour la Serpentard

-Madame Pince, peut-être qu’une simple lettre d’excuse serait une bonne solution. dit-elle d'une fois calme et douce

La lionne n’aimait pas les injustices. Comme elle ne connaissait pas Ann que depuis maintenant, ce qui était très peu en fait, elle ne savait ce qui c’était produit avant. Bref, elle espérait que cette solution serait mieux, enfin se serait moins pire que d’avoir une retenue dès la premières journée d’école.

Irma leva un sourcil. Voici que les élèves expliquaient au corps enseignant à quelles sanctions recourir, à présent. (*C'est sans doute un cauchemar, je vais me réveiller.*). Si la jeune Gryffondor n'avait fait partie des lecteurs assidus de la bibliothèque, Irma l'eut sans doute éjectée d'un coup de baguette par la porte ou la fenêtre . Elle se contenta de se raidir et de décréter: "Bonne idée, Melle Desrêves; nous ajouterons aux sanctions précédentes une lettre d'excuses à rédiger de suite... et vous aiderez Melle Iverson à l'écrire...".

Irma craignait le pire quant au contenu, à la forme et à l'orthographe de ladite lettre, mais enfin, à deux peut-être réussiraient-elles à rédiger quelque chose de lisible qui ne provoquât pas de nouvelles sanctions.

Maintenant assise à son bureau, elle se fit la réflexion en ouvrant le courrier du jour - car elle restait en contact avec les libraires les plus renommés du monde de la magie - que la rentrée commençait en beauté avec ces deux élèves. Qui donc allait encore passer la porte et lui gâcher sa journée?

Bientôt, elle fut toute entière absorbée par ses bons de commandes et listes de nouveaux ouvrages en vente, et elle en oublia tout-à-fait les deux filles...

Ann sentit la colère monter en elle. C'était inmanquable. Elle ressentait toujours et encore la même chose chaque fois qu'elle tombait nez-à-nez avec la vieille harpie de la bibliothèque. Vieille bique ... N'aurait-elle pas pu disparaître mystérieusement ? Mais non, car comme toujours, les pires persistaient encore et encore à nous talonner du mieux qu'ils le pouvaient ...
"Je m'en fiche ! s'exclama-t-elle. Vous pouvez bien me coller deux heures de retenue si ça vous chante ! Peu importe ce que je ferai, vous trouverez de toute manière un prétexte pour me coller une retenue quand vous n'aurez rien à faire de votre vie outre de punir les maladroits et les innocents !"
Cette fois, elle savait qu'elle était allée trop loin. Celle-là, Mme Pince ne la prendrait pas. Et elle ne la laisserait probablement pas sortir d'ici sans au moins plusieurs heures de retenues et autres désagréments.

La jeune fille apprécia le fait que la Gryffondor tenta de prendre sa défense en suggérant une autre punition plus minime à Mme Pince. (Surtout qu'écrire pour Ann était sans doute la chose la plus facile au monde, même si ça, sa camarade ne pouvait pas le savoir.) Cependant, la situation tourna d'autant plus au vinaigre lorsqu'elle accepta cette punition EN PLUS de conserver la colle qu'elle lui avait déjà donnée. Cette fois, c'était trop.
*Je n'écrirai certainement pas une lettre d'excuse pour cette vieille malcommode* pensa-t-elle.
Précisément ce qu'elle se retenue de peine et de misère de lui lancer à la figure. Mais non. La Serpentard était plus maligne que cela. Si elle la voulait sa lettre d'excuse, elle allait l'avoir. Dans les règles de l'art, et même sans fautes d'orthographe. Cependant, le reste resterait à voir ...