[ Première pleine de surprises ] -PV-

Keira brûlait de désir pour lui. Ce n’était, certes, pas une nouveauté, mais elle n’avait encore jamais atteint ce stade-là… Un point de non retour. Elle ne pouvait imaginer passer la nuit loin de lui, loin de ses bras, de ses lèvres… Tout son corps hurlait de douleur à cette simple pensée. Elle ne protesta pas quand il la rapprocha de lui d’un geste un tantinet brutal, mais se raidit. C’était plus fort qu’elle…. Elle ne s’était jamais remit de Louis, et de ses tendances violentes… Elle savait Kaïn différent, dans la vie de tous les jours, mais pour ce qui touchait à la vie sur l’oreiller, elle n’en savait rien. Ceci étant, elle risquait de vite déchanter s’il s’avérait être trop violent… S’il y avait bien une chose qu’elle ne supporterait jamais, c’était ça. Quand ses lèvres vinrent chatouiller son coup, son souffle chaud caressant sa peau lui donnant des tonnes d’idées, Keira se cambra légèrement, souriant de plaisir. Bon sang, c’était peut-être bien la première fois qu’on la rendait aussi folle !

En revanche, le transplanage su la refroidir un brun (et si elle savait… ce n’était que le début !). Sentant son cœur tanguer dangereusement, tandis que ses entrailles de retournaient, elle fut saisie de vertiges, comme toujours, lorsqu’elle transplanait, et se raccrocha à Kaïn pour éviter de chuter lamentablement. Son visage devenu d’une pâleur ectoplasmique, suite à son mal de transport, la rouquine souffla faiblement :

« Ordure ! Tu aurais pu me prévenir… »

Encore faible, elle se laissa tomber sur le sofa histoire de ne pas tomber comme une grosse merde au milieu du salon (pas saiks du tout, ça, on est d’accord !) et peu après, elle se félicita de s’être assise, étant donné le discours qui lui servait Kaïn à présent… Un peu mieux, mais pas vraiment rétablie encore, elle leva la main, pour lui faire signe de se taire :

« Chut, deux secondes… »

Elle fixa le sol, pensivement, puis, lorsqu’elle se sentit un peu mieux se redressa et encra ses prunelles dans celles de Kaïn. Avait-il la moindre idée du mal qu’il lui faisait ? Savait-il ce qu’elle ressentait à cet instant précis ? Ses yeux avaient perdu leur éclat amusé, laissant place à la tristesse :

« Pourquoi ? »

C’était ça, son problème… Elle ne le comprenait vraiment pas ! Serrant la mâchoire, elle força le jeune homme ) la regardait dans les yeux, plaquant ses mains contre les joues du sorcier :

« Pourquoi tu fais ça alors ? »

Elle aurait très bien pu contenir son désir, s’il n’était pas venu la chauffer à bloc comme il l’avait fait ! Elle se retenait depuis un moment, maintenant… Alors elle aurait pu continuer sans soucis… mais là, ce qu’il lui faisait était juste ignoble !

« Tu m’as toujours di qu’on ne devait rien faire… Et ce soir… Tu viens me chercher ! Oui, tu es venu me voir, je n’ai rien fait pour que tu te rapproches de moi ! Tu as fait le premier pas dans ma direction en sachant très bien ce que je ressentais pour toi ! Tu le sais parfaitement, je te l’ai di que je t’aimais Kaïn ! »

Elle se sentait déchirée, trahie. Comment avait-il pu lui faire ça ? Elle sentait les larmes glisser sur ses joues, son cœur était brisé, encore une fois… mais elle ne pensait pas que cette fois-ci, elle saurait de nouveau le faire cicatriser… C’était trop lui demande,r c’était la fracture de trop. Elle se sentait faible, stupide, inutile… Et pire que tout : elle se sentait trahie par le seul qu’elle ait su aimer, le seul qui ait su la faire guérir de Louis… Pourquoi lui faisait-il ce si mauvais tour à présent ? Malgré tout, elle était déchirée, là, devant lui. Elle avait mal, mais elle brûlait toujours de désir pour lui… Elle le voulait, et elle ne savait plus quoi faire à présent… Dans tous les cas, elle le perdait… mais pour une fois… Une unique fois, elle avait la possibilité de faire l’amour… le vrai ! Avec un homme qu’elle aimait, qui ne la frapperait pas… Bon, il ne l’aimait pas, mais il y avait du progrès ! Ce serait une grande nouvelle… Une première, en soit… Le souffle coupé, elle serra les dents, et lâcha le visage de Kaïn, qu’elle avait tenu tout ce temps là. Reculant d’un pas, elle retira sa robe, et se rapprocha de nouveau de lui pour l’embrasser. Tant pis pour elle. Elle se faisait avoir, encore une fois… mais cette fois-ci, elle allait gagner ce qu’elle désirait !

« Très bien. Tu as posé tes conditions. Ce sera juste pour cette nuit. Demain je ferais comme si de rien n’était… mais j’ai mes conditions, aussi. Je dirige. Pour une fois que je suis avec un homme que j’aime, je ne vais pas te laisser pourrir ma soirée ! Et qui sait, tu comprendras peut-être ce que c’est la différence entre l’amour pour le plaisir, et l’amour parce qu’on aime. »

Elle lui caressa la joue, l’embrassant doucement, ses mains se glissant sous le T shirt de Kaïn, elle vint lui mordiller l’oreille en douceur, et chuchota :

« Alors ? Marché conclu ? »

Bien qu'en soit, elle savait pertinemment que s'il acceptait, il finirait par vouloir reprendre le dessus... tant pis. Elle l'acceptait. Mais au moins, au début, elle tenait à menait la barque à son rythme. Elle n'avait plus eu aucune histoire depuis Louis, et elle avait besoin d'un peu de temps pour s'adapter... Pour ne pas avoir peur.

Lui faire la moral était probablement la toute dernière chose à faire et il n'avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Okay ouais, il aurait été facile de faire ce qu'il fallait, il aurait été relativement aisé de coucher avec elle et de la laisser tomber au matin. Mais avec Keira, la situation était différente, il avait appris à l'apprécier et même s'il avait plutôt perdu le contrôle, il devait bien avouer qu'il allait bien vite le regretter, c'était sans la moindre hésitation. Enfin.. Bon, hors de question de se prendre la tête avec tout ça, sinon, tout allait probablement mal tourné, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce propos. Enfin bref, tout ça pour dire qu'il n'avait pas pu résister à l'envie de lui dire tout ça. C'était aussi simple que ça, oui, voilà. Aucun doute à avoir à ce propos, c'était même parfaitement aussi simple voilà tout. Enfin.. Que pourrait-on bien dire face à tout ça, en dehors du fait qu'il ne voulait pas coucher avec elle sans la prévenir ? Il avait déjà, fait un gros effort pour lui dire ça, on ne pouvait donc pas lui en vouloir non ? Mais en faite si, elle lui en voulait, c'était aussi simple que ça, voilà tout. Enfin bon, hors de question de se prendre la tête avec tout ça non, il était hors de question de faire ça oui, voilà. Un soupire s'échappa de ses lèvres alors qu'il avait la très nette impression que ce soir, il ne se passerait rien maintenant. Les filles ne supportaient pas de voir la vérité en face. Croyait-elle réellement qu'il allait découvrir qu'il était amoureux d'elle ou ce genre de connerie ? Bordel, qu'elle arrête de croire aux contes de fée, Kaïn était loin d'être le prince charmant et risquait même de ne jamais en être un.  « Te prévenir ? Attends... Tu me fais rire... Tu crois quoi, que dans la nuit, je suis devenu le prince charmant ? On n'est pas dans un conte de fée. Je ne vais pas me métamorphoser d'un seul coup »

Elle semblait triste et ça commençait à prendre la tête à l'ancien Serpentard. Okay ouais, il avait peut être merdé, et il était tout bonnement hors de question qu'elle se prenne la tête avec tout ça. Si ça ne lui convenait pas, elle pouvait partir, sans problème, et ça serait mieux comme ça oui, voilà, il n'y avait rien de plus à en dire et au moins, comme ça, les choses se passeraient plus facilement, il n'y avait rien de plus à en dire. Oui, voilà. Mais bon, dans tous les cas, il était hors de question de se prendre la tête, sinon, les choses allaient facilement dégénérées, oui, il n'y avait pas le moindre doute à avoir oui, c'était aussi simple que ça.

Pourquoi il faisait ça ? D'après elle ? Il en avait envie voilà tout. Il n'était pas non plus nécessaire de chercher plus loin, ni de se prendre la tête avec tout ça, il s'agissait bien de la seule chose à faire c'était aussi simple que ça oui, rien de plus à en dire. Il avait envie d'elle, alors il faisait le premier pas, est-ce que c'était vraiment si effrayant, elle avait un sérieux doute à ce sujet, voilà tout. Et non, on ne pouvait décidément pas lui en vouloir pour ça, ça n'avait rien de vraiment effrayant donc voilà..  « Pourquoi je fais ça ? Parce que j'ai envie de toi bordel ! Est-ce que c'est vraiment si choquant ? Je n'ai jamais fait de promesse, je n'ai jamais rien dit, tu t'enflammes pour rien et j'ai voulu que les choses soient bien posées. Voilà tout. »

Il soupira, quand elle lui rappela qu'il lui avait dit qu'ils ne feraient rien, parce qu'elle avait des sentiments pour lui. Ouais... Ca aurait sans doute était préférable en effet. Mais non, ça ne se passait pas comme ça, et il avait raté. Mais c'était de la faute de cette robe aussi là merde ! On ne pouvait quand même pas lui en vouloir s'il était un homme et qu'il avait toutes les difficultés du monde à résister non ? Oui, il avait fait le premier pas mais on ne pouvait pas lui en vouloir bordel ! Ce n'était pas non plus comme si c'était si choquant. Enfin.. Bref, il n'y avait pas grand chose à dire, à propos de tout ça, c'était aussi simple que ça, il n'y avait rien à dire sur tout ça et ça n'allait pas servir à grand chose, il n'y avait rien de plus à en dire. Enfin bref, hors de question de se prendre la tête, sinon, les choses allaient clairement mal se passer, il n'y avait pas le moindre doute à avoir oui, voilà. D'une certaine manière en tout cas.  « Je sais que tu me l'as dit oui, j'en ai conscience, et il est absolument hors de question de se prendre la tête avec tout ça, sinon... Bah ouais, ça va clairement mal tourné, il n'y a pas le moindre doute à avoir à ce propos, c'était aussi simple que ça. J'ai eu une pulsion, plus forte que d'habitude et je n'ai pas pu résister. Ne m'en veux pas... ». Enfin si, elle lui en voulait, ça se voyait carrément. Mais c'était comme ça alors on ne pouvait pas dire grand chose, c'était aussi simple que ça oui, voilà. Enfin bref, hors de question de se prendre la tête avec tout ça, oui voilà. Si elle voulait partir, elle le pouvait et si ça lui déplaisait, et bien... Elle pouvait facilement partir, c'était aussi simple que ça. Point final. Mais si elle comptait rester, alors là, il n'était vraiment pas utile de faire tout un scandale. A elle de voir, donc. De voir ce qu'elle voulait faire, point final.

Le marché était conclu, elle allait diriger et au final, le résultat allai être le même, c'était aussi simple que ça et il n'y avait absolument rien à en dire, c'était parfaitement aussi simple que ça, oui voilà. Enfin bref, hors de question de se prendre la tête avec tout ça, sinon, les choses allaient mal tourner oui, voilà.  « Marché conclu ». Un sourire sur le visage et le tour était joué, point final, il n'y avait rien de plus à en dire, c'était aussi simple que ça, oui voilà. Si elle tenait à diriger, et bien soit, il n'y avait rien de plus à en dire. Absolument rien. Enfin bref, voilà, cette nuit risquait d'être bien noté, pour elle, comme pour lui, puisque c'était la première fois que quelqu'un dirigeait à sa place.

Elle le laissa s’énerver de son côté. Elle était bien trop blessée pour lui répondre, là tout de suite, maintenant. Il n’avait vraiment pas conscience de ce qu’il lui infliger, c’était cruellement évident… Le cœur serré, elle serra la mâchoire, les larmes silencieuses coulaient sur ses joues. Puis, elle décida de ne retenir que les mots qui faisaient moins mal… Il avait envie d’elle… Il n’avait pas pu résister… En faisant le tri, elle parvenait à trouver des phrases plaisantes dans ses propos. Et elle ne conserva que ces bribes de conversation pour avancer. Elle savait qu’elle faisait une bêtise et parallèlement, elle savait aussi qu’elle s’en voudrait pendant un bon moment si jamais elle partait, rentrait chez elle, là, tout de suite… Elle voulait être avec lui, sentir son corps contre elle, l’embrasser, encore, toujours plus… Elle voulait l’admirer, caresser sa peau, sentir son odeur l’envahir. Et pour ça, elle n’avait qu’une seule occasion, après il serait trop tard. C’était maintenant ou jamais.

Elle proposa donc un marché qu’elle estimait être plus que juste. Elle sacrifiait beaucoup en acceptant de n’être avec lui que pour cette nuit. Elle savait qu’elle allait en souffrir… Qu’elle allait se sentir terriblement mal après ça. Alors il n’était que justice qu’elle impose sa part des règles du jeu… Pendant un moment, elle eut peur qu’il ne s’y refuse… Mais il accepta, et elle sentit la tension s’envoler, tandis qu’elle se rapprochait de nouveau de lui pour l’embrasser de nouveau, son cœur battant la chamade. Très lentement, elle glissa ses mains sous le T-shirt du jeune homme, suivant chacune de ses courbes avec délectation. Soulevant son haut, elle le lui retira, le poussant alors sur le sofa où elle le fit s’assoire. Elle dosait chacun de ses gestes, prenait particulièrement son temps, ne voulant surtout pas que tout s’achève trop vite, souhaitant avoir le plus de souvenirs possibles de cette nuit là.

A califourchon, au-dessus de lui, et juste vêtue de lingerie (aguicheuse, comme à son habitude), la jeune femme prit les mains de Kaïn et les posa sur sa peau nue, le laissant agir comme il le sentait. Le simple contact de ses doigts sur ses hanches suffisait à la faire trembler. Se saisissant de ses lèvres de nouveau, elle l’embrassa avec plus de passion, moins de distance que les fois précédentes. Elle le désirait depuis trop longtemps, et se savoir si près du but la rendait particulièrement fébrile. Laissant finalement les lèvres du sorcier, elle glissa vers son cou, l’embrassant toujours, lui mordillant le lobe de l’oreille, et avec beaucoup de sensualité, elle susurra :

« Désire moi. »

Elle sentait très bien qu’il la désirait, mais elle voulait qu’il en ait d’avantage conscience. Elle ne ferait pas ça tout le temps avec lui (il le lui avait très bien fait comprendre), alors autant faire en sorte que cette nuit reste plus ou moins mémorable pour lui aussi, tant qu’à faire ! Raison (entre autre) pour laquelle elle allait prendre tout son temps, quitte à le faire râler un peu. Elle finit par lui retirer le restant de ses vêtements et s’amusa un moment encore, découvrant son corps, avant de, finalement, se laisser aller contre lui. La danse commença. Elle en donnait le rythme, et elle se sentait à la fois forte et ridicule… Mais peu importait. Elle devait profiter de cette nuit comme jamais. C’était la seule chose importante.

Quand la danse s’acheva brutalement, elle demeura immobile, serrant ses bras autour de Kaïn dans une ultime étreinte. Ils avaient fini par tomber du canapé, mais le décor n’importait guère… Keira avait eu ce qu’elle voulait… Elle allait devoir en payer le prix, à présent. Cette seule pensée lui serra le cœur, et elle se mit à pleurer en silence, toujours, serrant avec son peu de force, Kaïn dans ses bras, comme si elle tentait de retarder l’inévitable…

Cette nuit allait rester ancrée en lui oui, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce propos. Bon, bien sûr, il ne fallait pas s'emballer. Sinon, les choses pouvaient mal tournées. Surtout si l'idée de dire tout ça lui traversait l'esprit. Elle avait beau ne pas être douée pour les sorts, il n'en restait pas moins persuadé que si elle tenait à lui faire du mal, elle y arriverait sans la moindre difficulté, donc, il préférait sincèrement éviter ! On pouvait le comprendre pour ça non ? Il prit son pied, comme jamais probablement. Elle savait y faire oui, et ça prétextait un bon nombre d'amants, pour elle aussi. Enfin bref, le plaisir qu'elle lui apportait était grand oui. Elle lui demandait de la désirer mais c'était ce qu'il faisait déjà. Enfin bon, qu'on ne se prenne pas la tête avec tout ça oui, les choses auraient aisément pu mal se passer. Et il y avait fort à parier que ça allait être le cas, de toute manière. Keira ne serait jamais en mesure de le pardonner pour ça. Dès demain matin, l'alliance qui avait bien pu exister entre eux, bien qu'intime ou presque, aurait entièrement disparu. La jeune rousse allait probablement même faire comme s'il ne s'était rien passé, me^me si elle ne pouvait pas le promettre en faite. Mais bon..

Lorsqu'elle le serra contre lui, alors que tout était fini, il se sentit mal. Chose qu'il n'avait bien sûr jamais ressenti après l'acte, avec toutes les autres filles. C'était bizarre bien sûr oui, il n'y avait rien de plus à en dire non, vraiment rien. Un soupir s'échappant doucement de ses lèvres, alors qu'il ne put s'empêcher de glisser, à son tour, un bras autour de la taille de la jeune fille pour la serrer contre lui. Pourquoi ce geste ? Aucune idée, il savait uniquement qu'il n'avait pas pu s'en empêcher... Il ne dit rien, pas un mot, se contentant de fermer les yeux et de s'enivrer de l'odeur de la jeune fille... Il se trouvait bizarre, comme... Dérangé. Il ne se sentait pas particulièrement bien, donc. Même s'il ne se sentait pas mal non plus. Il était bien, en faite oui, il aurait été mentir que de dire le contraire. Et le pire, dans tout ça, c'était qu'il était mieux qu'il n'avait jamais été. Il l'avait blessé, lui avait fait du mal, là tout de suite. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher et ne pourrait pas revenir en arrière, probablement. Mais... Que pouvait-il bien faire, au final ? Revenir sur ses mots ? Non, ce n'était pas son genre et il voyait mal ce qu'il aurait bien pu faire en faite...

Il fallait dormir maintenant, mais il ne pouvait pas s'y résoudre. Elle ne lui pardonnerait pas ses paroles, même s'il les regrettait déjà. Elle allait lui en vouloir, le détester. Si elle ne le détestait pas déjà. C'était la première fois qu'on était vraiment amoureux de lui, il avait toujours attiré la haine après tout, alors être approché par l'amour lui avait fait peur et il s'était replié dans ses acquis. En se détournant d'elle, en la blessant... Il finit par s'endormir, enfin. La serrant toujours contre lui... Au réveil, tout aurait changé, et il le savait..

Cette étreinte, si douces, si tendre la faisait souffrir comme jamais… Elle ne s’attendait à rien… Elle ne savait pas, en soit, ce qu’elle obtiendrait, pendant cette nuit là… mais là, ce fut tellement parfait, qu’elle en souffrait plus qu’elle ne l’aurais jamais cru. Elle pensait qu’elle passerait un bon moment, mais elle s’était fourvoyée. Elle avait eu accès au paradis, et d’un coup, sans prévenir, on lui avait arraché ses rêves et on l’avait renvoyée directement aux enfers, sans passage par la case ‘départ’. Cette étreinte de Kaïn, alors qu’il avait fini ce qu’il avait à faire et qu’elle s’attendait presque à être mise à la porte sans préavis la fit fondre. Littéralement. Serrant son corps contre celui du jeune homme, encore plus fort, elle soupira de bonheur et de douleur à la fois. C’était fini beaucoup trop tôt… se mordillant la lèvre, elle resta ainsi, un moment… Puis, la respiration du sorcier se fit plus régulière… Et elle constata alors qu’il s’était endormir, la serrant contre lui. A cette seule pensée, son cœur à elle se contracta de douleur et de bonheur. Tout se mélangeait dans sa tête… Elle n’arrivait pas à bien séparer ses sentiments, terriblement partagée entre eux. Doucement, elle déposa un baiser plein d’amour et de tendresse sur les lèvres de Kaïn, et se détacha silencieusement, et avec moults précautions de son étreinte. Il dormait toujours, lorsqu’elle se fut redressée. Silencieusement, elle récupéra ses vêtements, les renfilant sans bruit.

Lorsqu’elle fut prête, elle s’immobilisa, admirant un instant, encore, Kaïn, allongé à même le sol… Dire qu’il s’était endormi là ! Bon ok, keira comprenait très bien que cette nuit avec elle avait dû demander beaucoup de forces et d’énergies mais de la à dormir par terre !. La jeune femme hésita un instant, et finalement, elle s’agenouilla à côté du sorcier :

« Kaïn… Lève toi, tu ne vas pas dormir ici bon sang… »

Elle le tira de son sommeil et avec un petit sourire complice ajouta ;

« Et maintenant que tu es réveillé, tu penses bien à fermer à clé derrière moi ? Ça m’embêterait qu’on vienne te tuer dans la nuit parce qu’on a fait trop de bruits… »

Tirant la langue à son ‘ami’ avec amusement, elle l’embrassa sur la joue, comme s’ils étaient juste ‘amis’, et le quitta. Arrivée en bas des escaliers, loin de lui, elle laissa ses larmes couler, tandis que son cœur se déchirait. Elle arrivait en bas de l’immeuble quand une silhouette (et une voix) familière croisèrent son chemin…

« Put*in ! Keira ? »

Levant un regard douloureux vers lui, elle ne répondit rien et partit en courant, ne lui laissant pas le temps de lui parler. Elle arriva chez elle, essoufflée. Claquant la porte, elle verrouilla avec colère cette dernière et se précipita dans la salle de bain… Jake ! Elle venait de croiser Jake, le pote de Kaïn avec qui elle avait eu une histoire il y a quelques années… Elle ne savait pas ce qu’il faisait là, mais sa vision l’avait effrayée. A présent, elle était seule, dans sa salle de bain. Ses yeux se posèrent sur son reflet et elle se mit à se haïr… Elle détestait cette femme qui la regardait… Cette ignoble garce qui s’envoyait en l’air, comme si de rien n’était, avec le seul qui compta réellement… Réalisant l’ampleur de sa haine et de son dégoût envers elle-même, elle craqua. Hurlant de rage, elle frappa avec force (et volonté) le miroir de son petit point. Des éclats tombèrent à terre, tandis qu’elle hurlait de douleur, à présent. Son poing en sang collé contre sa poitrine, elle glissa à genoux, pleurant à chaude larme.

Corann vint rapidement voir ce qui se passait, et, pleurant et gémissant, tandis que la blonde lui retirait les bouts de verre et l’emmenait loin de la salle de bain, Keira lui avoua tout. La rencontre inattendue, les baisers au cinéma, leur arrivée chez lui, ce qu’elle avait ressentit… Ce bonheur et cette souffrance si intimement liés… Jake, et, finalement, son dégoût qu’elle ressentait vis-à-vis d’elle-même.

Corann l’écouta et finit par passer la nuit avec la rouquine, la serrant tout contre elle, comme l’aurait fait une mère ou une sœur…



[FIN POUR KEIRA]

Un bruit, un son, et doucement, le jeune Kaïn se leva de son sommeil, qui avait été bien lourd bien rapidement. Il se redressa, encore embrumé par la situation et tenta vainement de reprendre contenance, tentant également de se rappeler de ce qu'il avait bien pu se passer, tentant de garder les pieds sur terre, ce genre de chose. Pas toujours facile à son réveil, surtout lorsque l'on était sacrément bien endormi. Enfin bon, s'endormir sur le sol de son propre appart, ce n'était pas la meilleure idée qui soit. Mais d'une certaine façon, il avait toujours eu cette capacité à s'endormir n'importe où à n'importe quel moment. Pas doué ? Oui, ça devait être ça, il n'y avait même pas le moindre doute à avoir sur le sujet. Mais bon, il ne fallait pas non plus lui en vouloir hein ! Il se redressa, doucement, tenant à moitié sur ses jambes, écoutant, la jeune rousse lui dire de bien fermer derrière lui. Oui, bon, il ne fallait surtout pas oublier ouais. Enfin bref. Il la suivit donc, jusqu'à la porte et là, il ne réagit qu'à moitié lorsque les lèvres de la jeune fille se posèrent sur sa joue. Puis, il finit par la regarder partir. Se demandant une toute dernière fois comment il avait bien pu être aussi stupide, au point de faire le coup d'un soir à une fille comme Keira, lui qui avait longtemps fait la promesse qu'il ne ferait jamais ce genre de chose, voilà qu'il n'avait pas pu s'en empêcher et qu'il l'avait glissé dans son lit, chose qu'il avait déjà fait avec tellement de filles..

Pathétique ? Oui, c'était le bon mot, mais on pouvait également laisser entendre qu'il n'était qu'un homme et qu'il n'avait pas pu s'en empêcher. Cette tenue, cette façon d'être... Tout son corps l'appelait, ou alors c'était lui qui devenait fou ? C'était tout aussi possible après tout, même s'il refusait de dire une telle chose, bien sûr. Un soupir s'échappa une nouvelle fois de ses lèvres alors qu'il se mettait doucement assis sur son lit. Mais d'une certaine façon, à quoi bon se prendre la tête avec tout ça, ça ne rimait à rien, bien entendu, même si rien n'était facile. Il ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé, c'était tout bonnement impossible et elle n'avait absolument aucun doute à avoir avec ça. Oui voilà. Si on pouvait dire ça comme ça, en tout cas, mais c'était loin d'être aussi simple, bien sûr. Enfin bon, bref.

Il finit par s'allonger, doucement sur son lit, glissant un bras sous sa tête, pour bien se positionner. Et il ne tarda pas à s'écrouler, son sommeil devenant lourd presque aussitôt. De toute façon, il avait toujours eu cette tendance à réusir à s'endormir bien vite et non, ce n'était pas toujours une bonne chose. Et bien sûr, pendant qu'il s'endormait, l'idée que de l'autre côté de la rue, dans l'immeuble d'en face, une jeune rousse s'était écroulée en larmes ne le traversa pas une seule seconde, même si ça aurait sans doute dû être le cas... Mais il savait, bien sûr, qu'il lui avait fait du mal, et aussi, qu'il ne pouvait pas faire grand chose face à tout ça... Rien n'était facile non, absolument rien. Et il allait finir par s'en vouloir, au moins, un temps...