Pourquoi ? (TERMINÉ)

Pour la première fois dans sa vie, Ann Iverson ne savait plus pour quoi elle agissait. Cette fois, elle parvenait décidément pas à connaître elle-même la raison de cette décision, qui aurait sans doute parue incensée aux yeux de n'importe qui. La jeune femme avait décidé qu'il était temps pour elle de régler la question, de passer à une autre page de l'histoire. Il fallait qu'elle lui parle, qu'ils puissent s'expliquer. Toutes ces années auparavant, il l'avait regardé de travers lorsqu'il la croisait, lorsqu'il ne levait pas la main sur elle. Et cela, depuis la mort de sa mère. Pourquoi ? Voilà la question. Car son père n'avait jamais prit le temps et la peine de lui expliquer pourquoi il l'a détestait de la sorte. Oui, on aurait sans doute pu croire qu'un tel fait aurait indifféré une jeune femme telle qu'Ann, maintenant qu'elle ne vivait plus sous le même toit que lui. Néanmoins, n'importe qui qui connaissait la Serpentard aurait pu vous informer qu'elle n'était pas du genre à poser une question et à partir sans en avoir eut la réponse. Et voilà ce qu'elle faisait. Elle allait chercher la réponse à sa question secrète. La réponse qu'elle avait attendue durant tant d'années. Bien sûr, Yan et Larry (ses frères aînés) n'étaient pas au courant. Sinon, ils ne l'auraient jamais laissée aller voir leur père toute seule. Mais aujourd'hui, c'était différent. Ann n'était plus la petite fille sans défense qu'elle était auparavant. Maintenant, il n'aurait pas autant de facilité à lui faire du mal que par le passé. Enfin ... C'était ce qu'elle aurait bien voulut croire. Car malgré tout ce que l'on puisse dire, la haine était probablement le mal le plus facile à répandre autour de soi, mais également le mal le plus destructeur.

La jeune femme marchait dans les rues de sa ville natale, pensant à ce qu'elle pourrait bien lui dire. Par quoi commencerait-elle ? Elle n'en avait absolument aucune idée. À vrai dire, elle était plutôt partie sur un coup de tête, sans trop savoir ce qu'elle dirait une fois devant son père. Pourquoi partir sur un tel coup de tête ? Tout simplement parce que cette histoire passée la tracassait toujours un peu depuis son départ de la maison familiale. Eh non. Malgré tout ce que les gens de son entourage auraient pu croire, elle n'avait jamais cessé de penser à cette histoire qui la rongeait depuis sa première année à Poudlard.

Lorsqu'elle arriva devant son ancienne demeure, elle en fut quasiment surprise. Déjà. Ses pieds l'avaient menée automatiquement là où elle devait aller, comme si elle s'y était rendue la veille. Pourtant, c'était bien loin d'être le cas et tous le savaient parfaitement ... Elle cogna une fois sur la porte, attendant une réponse. Son coeur battait la chamade. Son père l'avait-il oubliée ? Elle en doutait. Mais la détestait-elle autant qu'auparavant. Elle n'en avait aucune idée. Voilà pourquoi elle avait peur de ce qui allait se passer ...

Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvrit. Bien évidemment, c'était son père. Il était exactement comme dans ses souvenirs. Pareil. Il n'avait pas changé d'une miette. (Ce qui devait être l'impression toute contraire de ce que son père devait voir devant lui en ce moment-même ...) Cette fois, Ann se sentait incapable de dire quoi que ce soit. Elle ne savait que dire ou que faire. Mais cette fois, ce fut son père qui démarra la conversation.
"Qu'est-ce que tu fais ici ?"
Son ton de voix était à la fois froid et distant. Bref, tout ce qu'elle avait déjà connu par le passé. Cependant, un petit quelque chose avait changé ; il ne semblait pas lui en vouloir.
"Je crois qu'il faudrait qu'on parle," répondit simplement la jeune femme.
Ann se demandait bien comment ce dernier réagirait à cette remarque. Allait-il la chasser, ou était-il enclin également à lui parler une bonne fois pour toutes ? Elle n'allait pas tarder à le savoir ...

Soudainement, le regard de Walter changea. C'était ce regard noir qu'elle avait eut l'occasion de croiser à maintes reprises par le passé.
"Tu crois vraiment que tu peux débarquer ici après trois ans et me faire la morale ? Tu aurais dû y penser avant, Ann. Maintenant, c'est trop tard."
Ann était indignée. Elle n'était pas venue pour lui faire la morale, loin de là. Elle était simplement venue lui demander des explications pour tout ce qui s'était passé durant les années dernières. Pas pour faire la morale ! Et puis, il était plutôt mal placé pour lui dire qu'il était "trop tard". Après tout, qui avait fait le plus de mal à l'autre ?
"Je ne suis pas venue pour te faire une leçon de vie, répliqua sèchement la jeune femme. Je suis venue pour que nous nous expliquions. Après tout, je crois qu'il y a beaucoup de choses que tu dois m'expliquer ..."
"Beaucoup de choses ? Comme quoi par exemple ? Pourquoi tu as si bien saboté ma réputation ?"
"Ta réputation, tu l'as sabotée toute seule. Est-ce que j'ai fait quelque chose qui puisse justifier ta haine à mon égard ? Hein ?"
Cette fois, ce fut un silence de mort qui s'installa entre eux deux. Elle avait visé en plein dans le mille. Walter ne savait plus quoi répondre par qu'au fond de lui-même, il savait ses propres actes reprochables.
"Dois-je prendre ton silence comme une forme de conscentement ?" se risqua-t-elle.
Son père la fusilla du regard.
"Ne cherches pas des problème où il y en a pas, lui répondit-il. Pourquoi tu reviens me voir, au juste ? Restes donc où tu es et ça évitera les problèmes."
"Non, Walter, ça n'évitera aucun problème. Ça ne fera que remettre, une fois de plus, à plus tard les explications que tu aurais dû me donner depuis longtemps, ajouta-t-elle, calmement. Tu sais, je n'ai jamais comprit pourquoi tu me détestait autant. Tu n'as jamais prit la peine de m'expliquer ce que j'avais fait de mal. Jamais. Et maintenant, tu voudrais que je parte sans au moins une petite explication ? Désolée, mais je ne crois pas que ce sera possible. Vraiment, je crois que pour tout ce que tu m'as fait endurer depuis la mort de maman, tu me dois au moins ces explications."
Un second silence de mort. Mais cette fois, c'était différent. Si bonne était son interprétation, son père semblait commencer à réaliser le tord qu'il lui avait fait. Au moins, c'était déjà cela ; il ne pouvait nier lui avoir fait du mal. Il le savait très bien, même si Ann savait qu'il ne lui avouerait jamais en face.

Walter soupira avant d'ajouter :
"Eh bien, je crois que tu ferais mieux d'entrer. Ça risque de prendre un peu de temps."
Ann se retint pour ne pas paraître surprise. Vraiment, elle ne pensait pas qu'elle allait convaincre aussi facilement son père de simplement lui parler. À vrai dire, elle s'était imaginé tout sauf cela. Qu'il lui claquerait la porte au nez, qui lui lancerait des insultes, qu'il lui crierait de partir et de ne plus jamais revenir ... Bref, un peu toute les possibilités du monde sauf qu'elle réussirait à la convaincre de lui accorder ne serait-ce qu'une minute de son précieux temps.

Pour la toute première fois depuis les sept dernières années, Ann ne se fit pas prier pour entrer dans son ancien "chez elle". À sa grande surprise, rien ne semblait avoir changé. Pratiquement tout était resté à la même place. Les meubles n'avaient pas bougé, et même les objets insignifiants et sans valeur avaient conservé leur place durant toutes ces années. Pourquoi ? Ann soupçonnait son père d'éprouver encore beaucoup de nostalgie quand à l'époque où leur mère était toujours en vie ... C'était sans doute la raison pour laquelle il avait piqué une terrible crise, lors des vacances de Noël à sa deuxième année à Poudlard, lorsqu'elle avait brisé un vase. À cette époque, la fillette avait crut cette crise sans motif outre le fait que son père la détestait. Mais maintenant qu'elle avait vieillit, elle commençait à comprendre un peu mieux pourquoi Walter agissait de la sorte. Certes, cela ne justifiait en rien le mal qu'il lui avait fait. Mais elle comprenait un peu mieux d'où il venait ...

Néanmoins, la jeune fille avait bien hâte de voir quelles explications son père aurait à lui donner pour justifier ses gestes. D'un certain point de vue, ce n'était pas pardonnable de maltraiter quelqu'un d'autre ... Mais Ann souhaitait tout de même entendre ce qu'il avait à dire, ayant toujours été une personne avec un certain sens de la justice. Celle-ci savait bien que la plupart des gens se seraient contentés d'essayer d'oublier le passé et de passer à autre chose sans mot dire. Mais elle n'était pas comme cela. Il lui fallait toujours des explications pour être capable de passer à autre chose. Sans quoi, elle revenait toujours en force réclamer les explications qui lui étaient dûes. Et cela, Walter le savait bien : elle était comme sa mère pour ce point.

Soudainement, la voix de ce dernier la tira de ses pensées.
"Assieds-toi et écoutes bien ce que je vais te dire", fit son père sur un ton bête.
Ann prit place sur le canapé, faisant ainsi face à Walter. La Serpentard avait toujours eu cette habitude de se placer face aux gens lorsqu'elle savait que ceux-ci ne souhaitaient pas réellement lui parler. Pourquoi ? Probablement pour le simple fait qu'elle avait toujours eu tendance à confronter directement les gens.
"Alors ?" demanda-t-elle.
Malgré ses paroles, elle savait bien que ce n'était pas forcément une bonne idée de le presser ainsi. Mais sans quoi, elle savait qu'il garderait longtemps le silence avant de lui sortir une explication sans bon sens qu'il aurait eu le temps de mijoter dans sa tête.

"Bon, alors ? Qu'est-ce que tu veux savoir, exactement ?" fit Walter, exaspéré.
Par son ton de voix, Ann se demanda un instant s'il avait réellement conscentit à lui parler, ou s'il avait simplement accepté de lui parler pour qu'elle lui fiche la paix une bonne fois pour toutes. Mais peu importe, tant qu'elle ait ces fameuses explications un jour ou l'autre.
"Je voulais savoir ce qui t'avais ammené à me détester autant après la mort de maman", répliqua-t-elle calmement, mais franchement.
Walter soupira.
"Tu sais très bien qu'on ne s'entendait déjà pas très bien avant la mort de ta mère, Ann. Ne mélanges pas les choses."
La Serpentard en devenait exaspérée. Il allait, une fois de plus, tenter de contourner la question, sans lui donner de réponse convenable.
"Je ne mélange pas les choses. C'est un fait ! s'exclama-t-elle. À moins que tu aies fais exprès de m'endurer tout ce temps pour ne pas faire de la peine à Hannah ?"
S'il y avait une chose qu'Ann avait apprise au fil des années, c'était qu'avec son père, elle ne pouvait obtenir de réponse qu'en touchant une corde sensible. Oui, ça paraissait très difficile, voir impossible, à faire lorsqu'on regardait son père à première vue. C'était un homme froid qui ne souriait et ne riait pratiquement jamais. Il n'aimait pas perdre son temps à bavarder avec les voisins, et se renfermait plus particulièrement sur lui-même depuis la mort de sa femme. Comment toucher un homme tel que celui-ci ? Facile pour Ann, puisqu'il s'agissait de son père. Elle le connaissait mieux que quiconque pour savoir qu'il n'était pas aussi insensible et sans remords qu'il le laissait croire.
"Eh bien, puisque tu tiens absolument le savoir, il y a peut-être un peu de cela, oui, rétorqua Walter. Au cas où tu ne l'aurais jamais remarqué, rien n'a jamais fonctionné quand nous nous trouvions les deux dans la même pièce. Si tu veux savoir, je n'ai jamais beaucoup apprécié ta présence. Et je ne pense pas que tu aies déjà beaucoup apprécié la mienne non plus."
Pour Ann, cette réponse restait bien difficile à accepter, bien qu'elle eut sû qu'elle renfermait une part de vérité. Cela ne répondait pas à sa question, et ne faisait que la blesser davantage. Mais cela, elle ne pourrait jamais l'avouer.
"Peut-être bien, se contenta-t-elle de répondre, froide. Mais cela ne m'explique pas plus pourquoi,toi, tu me déteste."
Walter semblait bien agaçé par cette question, que la Serpentard jugeait pourquoi si simple. Pourtant, Ann se demandait réellement pourquoi il se tuait à ne pas lui dire ce qu'il pensait réellement d'elle, alors qu'il la détestait à ce point.
"Mais qu'espères-tu entendre, au juste ? lui répondit Walter. Il n'y a rien à dire sinon que nous sommes trop différents pour s'entendre. C'est peut-être difficile à accepter mais un jour, tu n'auras pas le choix d'admettre que sur ce point-là, j'avais raison."
Ann fronça les sourcils.
"C'est pourtant si simple ce que je te demande. Pourquoi as-tu soudainement cessé de me traiter comme ta fille lorsque maman est morte ? Ais-je fais quelque chose qui puisse justifier le mépris que tu me portes ? Est-ce trop difficile que d'admettre que tu me supportais uniquement pour ne pas la blesser elle ?"
Son père la regarda droit dans les yeux, visiblement sérieux.
"À quoi cela te servira-t-il de savoir, Ann ? Hein ? À cela te servira-t-il ?"
Il y eut un lourd moment de silence. Ann ne savait que répondre à cela, car il n'y avait pas de raison réelle autre que le fait qu'elle désirait savoir. Comme toujours, on pouvait dire que ce n'était uniquement que de la curiosité. Néanmoins, elle savait que Walter ne prendrait pas cela comme étant une réponse assez acceptable. Lors des années passées, ce dernier lui avait toujours reproché de ne pas se mêler assez de ses affaires, de toujours vouloir mettre son nez dans les histoires qui ne la concernaient pas. Non, il ne faisait pas partie de ces gens qui trouvaient que la curiosité était un atout, voire une qualité.
"À comprendre," se contenta de répondre à voix basse la jeune femme, qui ne put trouver autre réponse.
Pourtant, elle savait bien que cette réponse ne serait suffisante.
"À comprendre, répéta Walter, exaspéré. Il a des choses qu'il vaut mieux ne pas comprendre dans la vie, Ann."
Bien sûr, elle aurait dû s'en douter. Jamais elle ne serait capable de réparer les pots cassés, ou même de comprendre pourquoi ces pots avaient été cassés. Un instant, elle avait réellement crut que son père pourrait passer par-dessus son propre manque de jugement et lui expliquer pourquoi il l'avait blessée. Mais non. Visiblement, c'était rêver en couleur. Bien sûr que c'était impossible. Il ne changerait jamais.

La Serpentard se leva.
"Fais-moi signe lorsque tu auras changé," se contenta-t-elle d'ajouter, avant de sortir de la maison.
Comme toujours, cette discussion avec son père avait mal tournée. Au moins, cette fois-ci, il n'y avait pas de blessés physique, juste mental. Mais au fond, qu'est-ce qui était réellement le pire ?

Ann continua à déambuler dans les rues un bon moment. Elle ne savait pas trop ce qu'elle allait faire car, avec ces larmes qui coulaient maintenant sur son visage, elle ne souhaitait pas retourner chez elle pour se faire poser tout un tas de questions. Certes, la jeune femme aimait bien Jane. Mais s'il avait une chose que l'on pouvait bien dire d'elle, c'était que, parfois, elle souhaitait trop aider les gens, même lorsque ceux-ci ne souhaitaient pas parler. Elle décida donc de s'arrêter dans un café non loin de là, en attendant que le mal soit passé.

En tant que directrice de Poudlard, Minerva n’avait plus beaucoup de temps libre, déjà depuis quelques années. Cependant, avec la disparition de la magie, sa charge de travail semblait s’être multipliée de façon exponentielle : entre les courriers de parents inquiets, ceux du ministère qui ne savaient pas plus qu’elle ce qu’ils devaient faire, et les tâches administratives qui étaient elles aussi apparemment bien plus nombreuses, la pauvre animagus avait l’impression de ne faire que travailler, même si ce n’était pas vraiment le cas, puisqu’elle passait aussi un certain temps à manger et dormir, bien que ce temps soit en fait bien plus court que celui d’autres professeurs moins pris et surtout des élèves qui n’avaient pas tant à se préoccuper de tout ça, même s’ils étaient également victimes de cette sorte de maladie commune à tous les sorciers.

Toujours est-il qu’en ce début novembre, Minerva était partie faire un tour sur le chemin de Traverse. Pas seulement pour le plaisir, notons-le, ni parce qu’elle avait besoin de renouveler quelques matériaux de son utilisation courante – comme des robes de sorcière, mais aussi parce qu’elle avait rendez-vous avec Monsieur le Ministre de la magie. Si celui-ci ne prenait pas autant conseil auprès d’elle que Fudge avait pu le faire avec Dumbledore, la directrice de Poudlard restait quand même consultée sur quelques points, et ne refusait de toute façon que rarement un déjeuner avec Shackelbot, c’est-à-dire seulement quand elle n’avait vraiment pas le temps.

Soudain et tout-à-coup, Minerva reconnu dans la rue une figure familière. Non au sens où il s’agissait de quelqu’un de sa famille ou d’un de ses proches amis, mais bien d’une de ses élèves, Ann Iverson, septième année, Serpentard. La vue perçante de la femme pourtant âgée put remarquer que les larmes avaient coulé tant les yeux de la blonde étaient rouges. Celle-ci semblait d’ailleurs marcher sans trop avoir de but, et finit par s’asseoir à la terrasse d’un café, celui-là même où la directrice de Poudlard devrait bientôt retrouver le ministre de la magie, bien que l’ancienne Gryffondor soit arrivée avec suffisamment d’avance.

Après une courte réflexion sur les possibles implications de son geste, Minerva s’approcha de la table. Elle s’éclaircit la voix pour être remarquée, puis prit la parole :

- Bonjour Miss Iverson, vous permettez que je m’assoie ?

Le sujet de conversation qu’elle allait aborder vint immédiatement à la vieille sorcière : ça n’était pas très compliqué dans la mesure où la jeune blonde était en septième année, la dernière qu’elle passait à Poudlard, et donc qu’elle subirait les terribles ASPICs au terme de l’année scolaire qui l’enverrait continuer sa vie loin du château.

- Ne devriez-vous pas être en train de réviser ? A moins que ce ne soit votre projet en venant ici ?

Si Poudlard avait toujours été l’endroit idéal pour le travail aux yeux de Minerva, cette dernière savait qu’un certain nombre d’élèves préféraient d’autres lieux à la configuration différente et qui n’étaient pas surveillés par Mme Pince, laquelle avait une sinistre réputation : l’ancienne directrice de Gryffondor faisait comme son prédécesseur en sorte de savoir ce qu’il se passait dans son école et il n’était pas très difficile de savoir quels étaient les sentiments des élèves par rapport à tel ou tel membre de l’équipe éducative.

Ann tentait de ne pas penser à ce qui venait tout juste de se passer mais en vain. Elle n'y parvenait pas. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Comment avait-elle pu croire que simplement en allant visiter son père, soudainement, il serait enclint à lui expliquer ? Bien sûr que non. Walter n'était pas comme ça. Elle aurait dû le savoir après le temps ... Depuis son arrivée à Poudlard, elle n'avait JAMAIS été en bons termes avec son père. Il avait même fallu l'envoyer, quelques années plus tard, habiter chez son oncle de crainte qu'il ne survienne un incident meurtrier ... Comme je disais, elle aurait dû s'en douter.

Quelques minutes plus tard, la cloche signalant l'entrée d'une autre personne dans le café retentit. Mais la jeune fille ne s'en préoccupa guère. Les chances qu'il s'agisse d'une connaissance étaient plus que minces, et celles d'être quelqu'un à qui elle aurait envie de parler encore plus. Non, elle n'avait pas envie de parler à qui que ce soit à l'instant présent. À son habitude, la Serpentard était une personne plutôt sociable et enjouée mais aujourd'hui ... Disons simplement que ce n'était pas sa journée. Ce n'est que lorsque cette personne en question se dirigea vers sa table et vint l'aborder qu'elle comprit l'inévitable : visiblement, elle allait devoir socialiser un peu même si ce n'était guère ce qu'elle souhaitait ... Lorsqu'elle entendit "Miss Iverson", elle se retourna. C'était Mme McGonagall, la directrice de Poudlard. S'il y avait bien une personne qu'elle ne se serait pas attendue à rencontrer dans un petit café de la ville moldue, c'était bien elle. Habituellement, les directeurs étaient généralement débordés de travail, raison pour laquelle on ne les croisaient que peu souvent dans les couloirs de l'école. Si elle ne la voyait jamais à l'école, comment aurait-elle pu se douter qu'elle la rencontrerait dans un café ? Mais ce qui la surprit le plus fut sans aucun doute le fait qu'elle connaissait son nom. Au nombre d'élèves qu'il y avait à Poudlard, c'était vraiment surprenant ... En guise de réponse, la Serpentard se contenta de hocher la tête.

Peu après, son interlocutrice l'aborda au sujet de ses études. Ses études ... Et qu'est-ce que ça donnait d'étudier la magie alors qu'il n'y avait plus de magie, au juste ? En broyant du noir, la jeune fille était incapable d'en trouver la réponse.
"Non ..., soupira-t-elle. Ce n'était pas dans mes projets même si ça devrait sans doute y être."
Il n'y avait rien de bête dans son ton de voix, juste une sorte de nostalgie. Elle savait que la directrice avait raison. Néanmoins, elle ne se sentait pas le coeur à l'étude par cette soirée.

[On fera comme si j’avais bien lu et pas cru que ça se passait à Traverse hein]

Minerva sonda de son regard perçant le visage de la petite – plus si petite que ça d’ailleurs, puisqu’elle allait quitter Poudlard à la fin de l’année – Iverson. Clairement, quelque chose n’allait pas chez elle. Ne comprenez pas par là que la vieille directrice soupçonnait quelque folie chez la Serpentard, mais plutôt qu’elle devinait que la jeune femme était préoccupée par quelque chose qui était – ou qu’elle croyait être – plus important que sa réussite aux ASPICs qui, pourtant, était primordiale pour son avenir. Pourquoi en effet passer deux années plus que de nécessaire à Poudlard si ce n’était pour occuper une haute fonction dans le monde magique grâce à une réussite exemplaire à l’un des examens de sorcellerie les plus difficiles, comme le laisse deviner son nom ?

- Je ne vais pas vous contredire, Miss, mais dîtes-moi, quelque chose vous tracasse ? N’hésitez pas à me le dire.

Minerva McGonagall en assistante sociale ? Certes, cela parait peu crédible, mais après tout la vieille femme savait aussi tendre une oreille discrète quand il le fallait, quand ses jeunes protégés avaient besoin de ses conseils avisés. Après tout, elle en avait vu beaucoup, plus que tous les élèves réunis, sans doute, ce qui n’était pas bien compliqué, même s’il fallait avouer que les générations qui venaient de quitter l’école ainsi que celle de la jeune Iverson n’avaient pas eu une scolarité des plus évidente. La douloureuse année passée sous la domination des Carrow avait laissé des traces dans l’esprit de tout le monde, quand ce n’était pas dans la chair. La vieille directrice s’en voulait encore de ne pas avoir pu faire plus que ce qu’elle avait fait en protégeant les élèves.

- Je suppose que vous ne souhaitez pas redoubler votre septième année, ce serait plutôt fâcheux, n’est-ce pas ? Donc encore une fois, si vous souhaitez me dire quelque chose, je suis prête à vous écouter – et à vous aider du mieux que je le peux.

Il était rare que Minerva – comme tout directeur qui se respecte – parle directement à ses élèves, particulièrement quand ils n’avaient rien fait de mal, mais elle voyait là l’occasion de ne pas apparaître comme la femme froide et sévère qu’elle était en tant que professeure de métamorphose – et qu’elle restait, d’ailleurs. Inutile de dire – personne ne l’aura ne serait-ce qu’imaginé – que la directrice de Poudlard comptait donner son année à la Serpentard parce qu’elle parlerait – si jamais elle le faisait : elle allait lui donner des pistes pour régler ses problèmes, la remettre sur les rails de la réussite, et ce serait déjà pas mal. Son rôle était de donner à ses élèves toutes les chances de faire ce qu’ils voulaient dans la vie, pas de faire des efforts à leur place. D’autant plus qu’elle avait autre chose à faire dans la vie, et malheureusement cet autre chose n’était généralement pas constitué de temps libre.

Bien sûr, son interlocutrice était sans doute mal placée pour comprendre comment quelque chose pourrait être plus important pour elle que son avenir. Elle était directrice d'école. Il était normal, après tout, que, pour elle, les études soient très importantes ... Néanmoins, ça pouvait paraître pessimiste mais peu importe quelles notes elle obtiendrait à ses examens, cela ne changerait absolument rien à sa future carrière. Elle avait déjà choisi ce qu'elle ferait plus tard, et cela ne relevait en rien de ce qu'elle apprenait à Poudlard. Pour être compositeure, elle n'aurait pas besoin de magie. Ce n'était pas une très bonne nouvelle pour sa motivation scolaire, mais c'était une TRÈS bonne nouvelle du point de vue de la disparition de la magie ... Mais malgré l'attention de la directrice à son égard, Ann hésitait à lui faire part de ses problèmes. Après tout, elle ne la connaissait pratiquement pas ... (~~Enfin, sûrement de nom vu ses multiples retenues avec la bibliothécaire de l'école~~ ...)
"Non, ça va", se contenta-t-elle de répondre.
Voir qu'avec la tête qu'elle faisait en ce moment, l'autre femme allait gober une chose pareille ... Mais au départ, ce n'était pas son intention de lui mentir. Elle affirmait ceci simplement dans l'intention de faire comprendre qu'elle ne souhaitait pas embêter les autres avec ses petits problèmes personnels. Mais après quelques minutes de silence, sentant le regard de son interlocutrice posé sur elle, elle admit :
"Juste quelques problèmes avec mon père."
De toute façon, elle se demandait bien ce qu'elle pourrait ajouter à cela. Elle n'était pas au courant de toute l'histoire qui s'était produite au cours des sept dernières années. À vrai dire, peu de gens l'étaient. Tous savaient que la famille Iverson était un peu ... Hors du commun mais personne ne semblait savoir ce qui se passait dans les faits. La seule personne à qui Ann en avait réellement parlé était Laura, il y avait plusieurs années de cela. Et d'ailleurs, au cours des années, elle avait plutôt perdu sa trace ... C'était dommage car en fin de compte, elles avaient finit par trouver un terrain d'entente.

La deuxième remarque de la directrice fâcha un peu la Serpentard. Ce n'était certes pas son intention mais dans l'état d'esprit où se trouvait la jeune fille, elle l'interpréta de la sorte. Oui, Ann détestait qu'on lui fasse remarquer ses possibles faiblesses. Voilà une partie, entre autres, de son orgueuil qui lui posait souvent des problèmes, d'ailleurs.
"Même si je redoublais, cela ne changerait absolument rien, rétorqua-t-elle, de mauvaise humeur. La magie n'est pas aussi importante pour tous, vous savez."
Oui, cette réponse avait été tout simplement bête. Mais comme mentionné plus tôt, son état d'esprit ne l'aidait pas à interpréter correctement les faits et gestes des gens qui l'entouraient.

Minerva ne réagit pas quand Iverson lui réaffirma que ça allait. Soit, si elle le disait, la vieille sorcière n’allait pas lui faire boire du veritaserum afin d’être sûre que c’était bel et bien la vérité. Si la jeune femme ne voulait vraiment pas parler, elle-même n’y pouvait pas grand-chose. La directrice de Poudlard estimait avoir fait son rôle d’enseignante et ne pouvait aller plus loin, surtout que cela risquait surtout d’embêter son élève, ce qu’elle ne voulait pas outre mesure – à quoi bon empirer sa réputation qui n’était sans doute déjà pas fameuse parmi les élèves de Serpentard ? Iverson sembla cependant, d’un coup, se décider à parler, bien qu’elle ne dît finalement pas grand-chose à son aînée. Soit, c’était déjà une avancée.

- Hum, je vois. Vous en avez l’âge, je suppose, ajouta Minerva en partant quelques secondes loin dans le passé – dans son passé pour être précise. Rien n’était pareil, alors. Le monde avait changé depuis sa propre adolescence. En bien, sans aucun doute, même si cette génération avait aussi eut son lot de souffrances.

La question des études de la jeune femme – primordiale aux yeux de Minerva qui était enseignante avant tout, ne l’oublions pas, monopolisa tout à coup l’attention de la vieille femme qui continuait de fixer son élève de son regard perçant, dans l’espoir de savoir ainsi à quoi elle pensait. Oh, Minerva ne voulait évidemment pas tout savoir de la blonde, sa vie privée ne l’intéressant pas le moins du monde. En revanche, elle désirait l’aider du mieux qu’elle pouvait, et ne le pourrait qu’en sachant quels étaient les projets, les ambitions mais aussi les problèmes d’Ann – qui à son avis en avait un paquet à voir le nombre de retenues qu’elle avait accumulé tout au long de sept années à Poudlard.

- Êtes-vous vraiment prête à passer une année supplémentaire à Poudlard à cause d’un manque de travail ? demanda-t-elle un peu étonnée par la réaction agacée d’Iverson. Enfin, ce qui l’étonna surtout, ce fut sa remarque à propos de la magie.

- Je le conçois, il n’y a qu’à regarder autour de nous, fit-elle en montrant les Moldus un peu partout dans la ville, mais dans ce cas expliquez-moi pourquoi vous êtes toujours à Poudlard ? Vous avez dix-sept ans, qu’est-ce qui vous retient dans mon école si ce n’est les ASPICs ? Or, vous n’êtes pas sans savoir que l’obtention de cet examen nécessite beaucoup de travail.

Naturellement ouverte malgré son grand âge, Minerva pouvait comprendre que certains de ses élèves issus du monde moldu y retournent une fois terminée leur scolarité, surtout que la disparition de la magie ne facilitait pas les choses pour les sorciers. Ce qu’elle ne parvenait pas à comprendre, en revanche, c’était l’intérêt de s’inscrire en classe d’ASPIC pour ne pas faire carrière dans le monde magique. Les examens moldus étaient pour la plupart plus facile à obtenir à ce niveau des études et permettaient bien mieux d’avoir une place dans un monde où la magie n’en avait pas.

Ann ne comprit pas totalement la remarque de l'autre femme sur son âge vs ses problèmes familiaux. Mais où se trouvait le lien ? Sans doute pensait-elle qu'à l'adolescence, on avait souvent plus tendance à confronter l'autorité, et donc ses parents ... Pourtant, dans le cas de la Serpentard, il n'y avait aucun lien. Celui qui manquait le plus de diplomatie dans toute cette histoire, c'était bel et bien son père, il n'y avait aucun doute à avoir là-dessus. Oui, certes, à Poudlard, ce que les enseignants d'Ann avaient pu observer au cours de ses sept années d'étude leur laissait probablement croire le contraire. Néanmoins, lorsqu'on connaissait un peu la famille de la jeune fille, on comprenait vite qui possédait les tords.
"Il n'y a pas de lien, se contenta de répondre la sorcière. Ça dure depuis mes onze ans, alors ..."

La Serpentard fronca les sourcils devant la remarque de la directrice. Oui, pour elle, c'était facile à dire ... Mais cependant, Ann n'avait jamais aimé écouter les sermons qu'on tentait de lui passer. Elle était assez vieille pour savoir ce qu'elle faisait et ce qu'elle voulait pour son avenir. Et elle n'avait absolument pas besoin de quiconque pour le lui dire.
"Je n'y passerai pas une année de plus", rétorqua-t-elle, sèchement.
Elle n'en dit pas plus. Certes, pour elle, c'était bien clair : si elle échouait ses examens, elle ne resterait pas à Poudlard, ça non ! Mais sans précision, il fallait bien admettre qu'il restait difficile de lire dans ses pensées ... Car cette remarque ne dégageait pas une totale confiance en sa situation. Car non, elle ne pensait pas pouvoir passer ces examens sans un peu d'étude ...

Pourquoi restait-elle à Poudlard ? Parce que lorsqu'elle était de bonne humeur et qu'elle parvenait à voir le bon côté des choses, elle se disait que, si un jour elle changeait d'avis à propos de sa future carrière, tout ne serait pas à recommencer. Ça, c'était la vraie raison. Mais broyant du noir, elle était totalement incapable de se rappeler ceci. En guise de réponse, elle se contenta donc de hausser les épaules. Que pouvait-elle répliquer sans admettre qu'elle avait eut tord sur ce point-là ?

- C’est bien ce que je disais répondit Minerva, imperturbable, sans cesser de fixer Ann de son regard sévère. Enfin, elle n’allait pas passer son temps à tenter de convaincre cette jeune demoiselle de ce qu’elle pensait, d’une part parce que la Serpentard ne semblait pas capable d’entendre raison et d’autre part parce qu’elle n’avait tout simplement pas que ça à faire. Le ministre n’allait pas tarder à arriver et il n’était pas nécessaire qu’il la trouve avec son élève, et inversement. De toute façon, elle ne pouvait pas aider ceux qui ne voulaient pas l’être, même avec toute la volonté du monde. Et elle en avait, la directrice de Poudlard, elle ne serait jamais arrivée à ce poste si ça avait été le contraire. Passer autant de temps qu’elle dans l’école de sorcellerie, il fallait quand même le vouloir. Elle ne regrettait pas ses choix, cependant, et espérait que la jeune femme en face d’elle pourrait en dire autant une fois qu’elle aurait atteint son âge.

La demoiselle aussi, d’ailleurs, semblait savoir ce qu’elle voulait : finir au plus vite cette année et quitter Poudlard avec ou sans diplôme. C’était totalement idiot, selon la vieille directrice, mais elle ne pouvait réfléchir à la place de ses élèves. Elle trouvait simplement dommage que certains risquent de gâcher leur vie alors qu’un peu de travail permettait de faire à peu près ce que l’on voulait. Evidemment, tout le monde ne pouvait finir ministre de la magie ou même simplement au ministère, ou avoir un métier prestigieux, mais Minerva considérait que chacun avait sa place dans le monde et qu’il fallait faire un minimum d’effort pour parvenir à la trouver. Elle était sûre d’une chose : la paresse n’avait jamais permis à personne de réaliser ses rêves ou un quelconque objectif. Voilà pourquoi la vieille sorcière avait toujours exigé le maximum de ses élèves.

- Et que ferez-vous, sans diplôme valable ? Je suppose que vous ne souhaitez pas ramasser les poubelles de cette ville.

Et c’est qu’il y en avait, à Londres. En parcourant la ville – particulièrement les quartiers sorciers privés de magie, Minerva était bien contente de n’y passer que très rarement, puisqu’elle passait la majeure partie de l’année en Ecosse, plus précisément à Poudlard. Mêmes ses quartiers d’été se trouvaient, de toute façon, au Nord du mur d’Hadrien. Bref, là encore, la blonde qui se trouvait en face d’elle ne semblait pas avoir la moindre envie d’écouter ses conseils, que la directrice de Poudlard pensait pourtant sages. Tant pis, il fallait qu’elle parte. Minerva se leva.

- Et bien Miss, passez une bonne journée.

Il était désormais temps de rejoindre le ministre, en espérant qu’il aurait de bonnes nouvelles à lui apprendre, bien que Minerva ne comptât pas vraiment là-dessus. Cela faisait trop longtemps qu’il n’y en avait plus. La directrice lissa sa robe, puis se rendit au comptoir pour tendre quelques pièces de cette étrange monnaie moldue au barman, avant de retourner dans la cohue de la capitale anglaise.

[Terminé pour Minerva

Bien évidemment, il devait être plutôt difficile pour l'autre sorcière de deviner précisément ce qu'elle allait faire de sa vie, avec ou sans diplôme d'étude en sorcellerie, puisqu'elle-même ne lui avait pas révélé le vrai fond de sa pensée. Mais de toute manière, même si elle l'avait fait, la Serpentard était certaine que son interlocutrice n'aurait pas comprit. Cette dernière semblait plongée dans le monde des sorciers depuis très longtemps, au contraire d'Ann, qui avait un pied dans chaque univers, si on pouvait dire cela comme ça. Et au contraire de ce que semblait penser la directrice de Poudlard, son choix de carrière était totalement réfléchi. Au cours des dernières années, elle avait bien regardé les possibilités qui s'offriraient à elle avec un diplôme de Poudlard ... Travailler au Ministère ? Jamais de la vie. Elle allait devenir folle à passer sa vie derrière un bureau. À Ste-Mangouste ? Malgré toute la volonté qu'elle aurait pu avoir, Ann n'avait jamais aimé voir les blessures d'autrui. Professeur ? Sincèrement, verriez-vous la Serpentard professeur alors qu'elle-même avait tant l'habitude de défier les règles et l'autorité ? Je ne pense pas ... Non, Ann avait trouvé sa passion, son rêve, depuis bien longtemps avant son arrivée à Poudlard. La musique. Voilà ce qui la passionnait réellement. Elle adorait composer, et depuis les dernières années, elle avait travaillé très fort et ses aptitudes en flûte traversière s'étaient nettement améliorées. Non, peu importe ce que les autres diraient, elle savait ce qu'elle ferait de sa vie, et c'était bien loin de lui déplaire.
"Non, en effet, je ne souhaite pas ramasser les ordures, expliqua-t-elle, revenant au calme. Mais rien ne m'oblige à faire un de ces ennuyeux métiers conventionnels de sorciers. Pour ma part, c'est la musique qui me passionne. Et contrairement à ce que vous semblez croire, ce n'est pas parce que je consacre peu de temps à mes études à Poudlard que je n'ai pas mit de travail où il fallait pour faire ce que je voulais de ma vie. De ce côté-là, j'ai travaillé dur et je compte bien faire carrière dans ce domaine."
À cela, Ann voyait mal ce qu'elle pourrait lui répondre. C'était ce qu'elle voulait, non, qu'elle travaille pour arriver à un but dans la vie ? Si c'était effectivement cela qu'elle espérait, eh bien, on pouvait dire qu'elle serait sans doute heureuse ... Sinon, malheureusement, la Serpentard n'y pouvait rien.

La directrice ne lui répondit pas et se contenta de lui souhaiter une bonne soirée, avant de partir.
"À vous aussi," se contenta de répondre la Serpentard.
Ann se replongea dans ses pensées. On pouvait dire que cette rencontre l'avait un peu détournée de la chicane avec son père. Néanmoins, elle se serait bien passée de sermon par une soirée pareille.

TERMINÉ POUR ANN

» Et toi? Pourquoi t'es là? (Terminé)
» TERMINE ! Pourquoi tu me tapes pas ? Punition d'une cousine
» Pourquoi j'existe, pourquoi je pleure [PV]
» Pourquoi ? [PV]
» 1--»Pourquoi ce cours?