Et toi? Pourquoi t'es là? (Terminé)

Eva-Rose avait un boulot sympa, elle ne pouvait le nier. Alors qu’un certain nombre de ses anciens condisciples ayant pourtant eux aussi obtenu de très bons résultats à leurs examens devaient servir dans les bars de Pré-au-Lard ou du Chemin de Traverse ; voire, ce qui était encore pire, passer leurs journées à la caisse de tel ou tel magasin, elle-même voyageait et apprenait. Certes, elle ne gagnait pas un salaire mirobolant, pas de quoi s’installer toute seule comme l’avait fait Halloween quelques mois après son départ de Poudlard mais enfin, elle pouvait au moins se payer à manger. Et puis, quitte à me répéter, elle voyageait.

Eva-Rose n’avait jamais eu l’occasion de partir loin, enfant. Sa mère était bien trop occupée pour cela. Tout juste avait-elle passé quelques jours à la campagne de temps en temps mais l’essentiel de ses vacances s’était déroulé dans l’appartement londonien où elle vivait depuis si longtemps. Rien d’étonnant donc, à ce que la rouquine soit bien contente de pouvoir voir du pays aux côtés de son maître. Cela la réjouissait d’ailleurs d’autant plus qu’elle avait longtemps craint de passer l’essentiel de ses journées dans la grande bibliothèque moldue de Londres ou dans des librairies miteuses des quartiers sorciers comme moldus ; voire chez Barjots & Beurks. Bien heureusement, le sujet sur lequel travaillait son maître en ce moment (et que j’aurais inventé d’ici le prochain post) ne nécessitait pas d’obscures recherches.

Il avait cependant besoin, avait-il signalé à Eva-Rose, d’un ouvrage qui se trouvait appartenir à l’une de ses anciennes collègues qui ayant beaucoup vieilli et gagné assez d’argent pour avoir une retraite confortable, s’était installée à Aberdaron, au Pays de Galles au moment où Taliesin avait ouvert. A ce qu’il savait, la vieille sorcière n’était pas partie à la fermeture de l’école. La rouquine, en sa qualité d’assistante, avait donc été dépêchée sur place avec un mot de son Maître demandant fort gentiment qu’elle veuille bien lui prêter l’ouvrage en question. Un transplanage et quelques minutes plus tard, Eva-Rose débarquait dans la ville galloise devant un bâtiment proclament fièrement « 4Dreams ». Puisqu’il avait l’air fermé, la jeune femme haussa les épaules et se dirigea vers le quartier résidentiel – ou du moins ce qui lui semblait l’être.

L’après-midi était frais mais elle ne doutait pas de trouver quelques personnes au pub qu’elle apercevait droit devant elle. Même si elle ne fréquentait guère ce genre d’endroit, elle savait que les habitués étaient habituellement une mine d’information pour les aventuriers errants et les chercheurs en perdition. Heureusement, Eva-Rose n’eut pas à y entrer puisqu’elle croisa quelqu’un juste devant et profita malgré sa difficulté habituelle à aborder ainsi les gens pour demander son chemin.

- Excusez-moi, demanda-t-elle en levant à peine la tête de sa cape d’hiver, est-ce que vous connaîtriez…Damon ?

Non, ne vous affolez pas, ce n’est pas son ancien camarade qu’Eva-Rose venait chercher au Pays de Galles (ce que vous auriez compris si vous suiviez, j’ai parlé d’une vieille femme !) mais, en revanche, c’est à lui qu’elle venait de poser la question, avant de le reconnaître bien sûr. Le froid (et ses joues déjà rouges) l’empêchèrent de rougir, mais la rouquine n’en pensait pas moins.

- Qu’est-ce que tu fais ici ?

Elle prit soudain conscience de son impolitesse ; à croire que les manières bourrues de son maître déteignaient sur elle.

- Pardon, je ne pensais pas te trouver ici. Comment vas-tu ?

Damon Peterson vivait sa petite vie… Et il avait pas mal changé depuis Poudlard. En réalité, tout avait commencé avec son histoire avec Faith Bien qu’il soit ‘amoureux’ d’elle depuis qu’il l’avait vu alors qu’il n’était qu’en première année, il avait mis très longtemps avant de pouvoir lui parler normalement (et ce n’est rien de le dire !). Mais depuis qu’il était officiellement en couple avec elle, il changeait. C’était progressif, mais immanquable (surtout pour les personnes qui ne le voyaient pas souvent, en fait.)

Damon avait gagné en assurance. Il était devenu plus sûr de lui, plus agréable aussi (pas qu’il ait un jour été franchement désagréable, mais il avait cette timidité –quasi maladive- qui le rendait inabordable… Et franchement difficile à cerner !). A présent, il était bien plus à l’aise (y compris avec de parfaits inconnus). Il se laissait moins marcher sur les pieds (ce qui n’est pas peu dire puisque auparavant il se faisait toujours écrabouiller… même par ceux qui avaient 4 ans de moins que lui, oui oui !!!).

Le nouveau Damon (qui vivait drôlement mieux grâce à ces changements l’air de rien !!!) travaillait non pas à la Gamme d’Or (Asher y était et il y avait bien plus sa place que son petit frère… c’était clair et net) mais à Aberdarron, dans une boîte de nuit. Oui, oui, une boîte de nuit ! Dit comme ça, avec l’ancienne version de Damon ~~plus communément appelé Damon 1.0~~ c’était assez difficile à imaginer… et pourtant, il se sentait plutôt à l’aise dans son nouveau boulot ! Il était barman dans la salle mixte (ce qui l’arrangeait énormément !). Il travaillait la nuit, ce qui ne le dérangeait pas plus que ça… bon du coup, c’était plus difficile pour voir sa petite amie (ils ne vivaient pas ensemble, non et ce n’était pas une question à l’ordre du jour non plus à vrai dire…). Mais ils s’en sortaient bien, tous les deux.

Le travail de Damon ne commençant que dans plusieurs heures, il avait donc fait quelques emplettes en ville et rentrait mettre tout en ordre chez lui avant de se préparer pour le travail quand on l’interpella. Se tournant tout naturellement vers la voix féminine qui l’avait ainsi intercepté, il dévisagea avec stupéfaction la jolie rousse qui était juste devant lui à présent. Ca alors ! Tout surpris, il s’exclama :

« Ouaou, Eva-Rose !!! Ça fait trop longtemps !!! Je ne m’y attendais vraiment pas !!! »

Il allait al prendre dans ses bras, tout naturellement, quand, en chemin, il se rendit compte qu’elle trouverait peut-être le geste déplacé, il stoppa donc son geste en plein milieu (ce qui donnait un tableau particulièrement comique…) et en fit tomber un sac de courses. Rougissant alors ~~non on n’a pas totalement perdu Damon de Poudlard, évidemment !~~ il s’empressa de récupérer son sac et son contenu gisant à terre (soit des pommes de terre, un paquet de mouchoirs et deux briques de jus d’orange).

Aucunement offusqué par les propos d’Eva-Rose (il en faut tellement plus pour perturber celui qui a été la tête de turc de tout un château !) il afficha un large sourire, on ne peut plus ravi de trouver ici celle qui l’avait conseillé par rapport à Faith :

« Je vais répondre dans l’ordre inverse alors : ça va super bien et toi ??? Et je vis et je travaille ici en fait… Et toi alors, je ne t’ai jamais vu au village encore ! Mais ça fait super plaisir !!! Tu veux venir chez moi pour papoter un peu, plutôt que de rester ici ? »

Pas que la rue soit mal fréquentée ou quoi, mais bon il avait ses sacs de courses (bien qu’il n’y pensa pas forcément sur le coup), il faisait (surtout) froid –on était en hiver- et puis il pensait bien qu’ils seraient mieux installés chez lui tout de même !

Eva-Rose se retint de rire en voyant le geste avorté de Damon et les conséquences qu’il avait pu avoir. Elle fut aussi amusée de le voir rougir, un peu comme elle. Finalement, certaines choses ne changeaient pas et si, à présent, la rouquine avait perdu toute sa gêne en présence de l’ancien lion, cela lui faisait plaisir de voir qu’il ne lui était pas tout à fait inconnu. Elle jugea en tout cas qu’elle pouvait à présent se permettre un vrai geste d’amitié avec lui, à présent qu’ils étaient tous deux quittes sur ce qu’ils ressentaient (ils l’étaient en fait depuis vraiment, vraiment longtemps, mais il ne faut pas en vouloir à Eva-Rose d’avoir parfois un peu de mal avec ces choses). Elle fit un pas en avant et termina ce que Damon avait commencé en le prenant dans ses bras ce qui, vu de l’extérieur, devait-être plutôt cocasse. Une fois cet échange terminé, elle put répondre.

- Oui, ça fait longtemps. Six mois ? Presque sept ? Je ne m’y attendais pas non plus, à vrai dire.

Il allait bien, elle allait bien, tout était pour le mieux. Enfin, ils pourraient sans doute trouver un point noir dans leur tableau à chacun (citons par exemple l’absence de Charisma, bloquée à Poudlard jusqu’en juin mais la Serdaigle ne devait pas avoir une vie trop triste) mais dans l’ensemble, la situation avait l’air presqu’idéale. Il s’agissait d’en profiter avant que ça ne tourne court, même si ça n’était pas vraiment dans les habitudes d’Eva-Rose. Du moins, elle avait ses propres manières de profiter qui n’étaient peut-être pas celles de la majorité des gens.

- Oui, ça va aussi. Tu travailles ici ? Qu’est-ce que tu fais ?

Si Eva-Rose considérait Damon comme un ami, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient été proches au point de se tenir au courant de ce que chacun faisait depuis sa sortie de Poudlard. Peut-être était-ce une erreur mais d’une manière ou d’une autre il était trop tard pour revenir sur le passé, à moins de chopper un retourneur de temps ce que la rouquine n’oserait certainement pas faire. Pas pour de si petits détails qui n’avaient pas l’air graves ni vitaux, en tout cas.

- C’est normal que tu ne m’aies jamais vue, ajouta-t-elle, je viens de débarquer, je n'étais jamais venue, avant.

Taliesin, son île et tout ce qui l’entouraient n’étaient jamais restés pour elle que les descriptions que lui en avaient faites ses connaissances participant à l’option.

- Je ne voudrais pas te déranger, finit-elle par répondre à l’invitation de Damon, fidèle à elle-même, mais ce serait un plaisir. Et cette fois-ci, t’es clair quand tu poses des questions, hein, ajouta la rouquine avec un clin d’œil, étant ainsi plus brave – plus taquine – qu’elle ne l’avait été depuis longtemps. Voilà un signe qui ne trompait pas. Au risque de me répéter, encore une fois cela prouvait qu’elle avait finit par passer outre la honte qu’elle avait éprouvée quand, quelques années plus tôt, Damon était venu lui demander des conseils sur Faith avec qui il sortait, aux dernières nouvelles.

Quand à son travail ? Il pourrait bien attendre.

Si Eva-Rose s’était mise à rire des aventures du jeune homme, ce dernier ne l’aurait très certainement pas mal pris. Damon était plus qu’habitué… Il passait son temps à faire des gaffes (en tout genre de la plus anodine à des bien plus graves il avait déjà tué un canari en s’asseyant dessus, par mégarde *non ok c’est faux*). Il était aussi habitué à ce qu’on le réprimande/se moque de lui/le regarde avec pitié… Et plus rien ne le touchait franchement, de ce côté-là. Oh, évidemment il était embarrassé, mais il ne pouvait pas revenir en arrière, ce qui était fait, était fait, et voilà, c’est tout… Que la demoiselle le prenne finalement dans ses bras donna un sourire reconnaissant à Damon. Finalement, il aurait donc pu le faire. Tant pis (comme dit précédemment, on ne revient pas en arrière hein). Il haussa ensuite les épaules, ne sachant trop depuis quand ils ne s’étaient plus vus…

« Je n’ai pas compté, mais ça fait un moment, c’est clair ! »

Un large sourire éclairait le visage du brun qui continua :

« Mais je suis vraiment super content de te croiser là ! Finalement, j’avais raison de ne aps faire mes courses hier, moi ! »

Oui c’était le destin qui avait fait les choses ainsi ! Il hocha ensuite la tête en guise d’affirmation :

« Oui ! Je travaille dans la boîte de nuit, le 4Dream, je suis barman… »

Il s’empressa d’ajouter :

« Et avant toute chose, je vais te dire que oui je sais que franchement c’était pas ce qu’on aurait pu m’imaginer faire, une fois sorti de Poudlard, mais j’ai trouvé ça, et ça me changeait de la Gamme d’Or… La boutique de mes parents, elle est pour Asher. J’ai beau adoré la musique, vendre, fabriquer et réparer les instruments, ça m’ennuie un peu… Et là je m’ennuie pas, forcément… Avec toutes les casses que je fais sans faire exprès, tu imagines bien… »

Il s’auto-diminuait mais ce n’était pas comme si c’était franchement une grande nouveauté de la part du Rouge et Or. Surtout qu’il avait bien conscience de ses problèmes de coordination dès qu’il s’agissait de toucher à autre chose qu’à la musique (parce que bizarrement il se débrouillait très bien avec les instruments !). Damon enchaîna :

« Et toi alors ??? Que fais-tu à présent ??? »

Qu’elle soit fraîchement débarquée expliquait bien des chose, c’était donc logique qu’il ne l’ait pas encore croisé (parce que après tout, le village n’était franchement pas si grand que ça, quoi !).

« Tout s’explique ! Tu viens faire quoi de beau par chez nous ? »

Il l’invita à venir chez lui (pour un aspect aussi bien pratique que… confort). Et elle accepta avec une petite pique qui fit doucement sourire le sorcier dont les yeux bruns étaient éclairés de malice :

« Pas de soucis ! On ne peut plus clair, même ! »

Ils finirent le trajet jusque chez lui, tranquillement. Ils finirent par arriver en moins de 8 minutes. Damon habitait une petite maison (les appartements, ça n’existe pas ici) et il avait un voisinage des plus sympathiques. Bref tout se passait pour le mieux, vraiment… il ouvrit la porte et la poussa, faisant entrer la rouquine devant lui :

« Entre donc, je t’en prie ! »

Il referma derrière lui, et s’excusa une seconde :

« Je vais ranger le frais de suite, mais installes toi, le salon est juste là ! »

Il passa par la porte opposée (la cuisine) et rangea tout au frai, puis laissa le reste de côté, pour ranger plus tard. Il rejoignit Eva Rose et s’assit sur le canapé avant de se relever :

« Mince, je t’ai pas proposé, tu veux boire un truc ? J’ai du café, du thé, du lait aussi avec du chocolat… de la bière et du jus de pomme… ? »

Qu’il n’avait pas compté, Eva-Rose s’en doutait bien. Elle non plus, d’ailleurs. Personne, sans doute. Il en est ainsi des séparations : le temps passe jusqu’à ce qu’on se dise que l’on n’a pas vu telle personne depuis longtemps. Souvent, il est trop tard pour y remédier, ce qui est encore plus vrai dans le monde des sorciers loin d’être équipé de la technologie de l’instantané qui, peu à peu, se propageait dans le monde moldu et à laquelle Eva-Rose avait un tout petit accès le peu de temps qu’elle était chez sa mère. Evidemment, il était hors de question d’utiliser un ordinateur avec son maître, ordinateurs qui de toute façon, en 2004, étaient encore loin d’êtres portables ou du moins les ordinateurs portables n’étaient-ils pas dans les cordes du compte en banque d’Eva-Rose.

- Ca doit être le destin, répondit-elle avec un sourire à la remarque de Damon qui disait qu’il avait bien fait de ne pas aller faire les courses la veille. Comme quoi, la procrastination pouvait avoir du bon et le plus insignifiant évènement pouvait permettre de belles rencontres. Pas tout à fait une rencontre dans la mesure où ils se connaissaient déjà mais tout le monde comprendra la chose.

Eva-Rose regarda Damon avec étonnement lorsqu’il lui dit qu’il était barman dans une boîte de nuit, mais le jeune homme ne lui laissa pas le temps d’en placer une, incroyablement loquace tout à coup. Etait-ce son emploi qui le changeait ainsi ? Probablement, en partie du moins. De ce qu’en savait la demoiselle, il fallait une certaine tchatche pour parler à tous les clients qui allaient et venaient, malgré la musique qui emplissait généralement ce genre d’endroit. La rouquine quant à elle avait trouvé une activité bien plus solitaire.

- Ce n’est pas grave, la casse, un coup de baguette et ça disparait.

C’est ce qu’il y avait de bien, avec la magie, les petites maladresses du quotidien disparaissaient bien vite. Ca n’était pas le cas chez les moldus où tout se payait cash, particulièrement la vaisselle.

Quant à ce qu’Eva-Rose faisait à présent, c’était tout de même très différent. Cela requerrait sans doute moins d’effort physique ou de communication, même si elle devait bien entendu prendre contact avec les bibliothèques et autres. Elle n’avait en tout cas pas à avoir honte de son activité, si l’on peut appeler cela ainsi. Comme l’avait si bien dit Charisma, ils étaient différents et n’aspiraient donc logiquement pas aux mêmes choses.

- Je suis apprentie chercheuse, si on peut dire ça comme ça, répondit-elle donc à Damon. Cela expliquait sa présence à Aberdaron, mais mieux valait ne rien en dire tout de suite. Il y avait des chances que cela vienne tout seul dans la conversation.

Ils partirent vers chez Damon en parlant donc et c’est tout naturellement que le sujet précédemment évoqué apparut. C’était légitime, en même temps et d’ailleurs, Eva-Rose avait la première posé la question.

- Mon Maître m’a demandé de venir chercher un livre chez une vieille dame…

Plus qu’à espérer maintenant que Damon ne la pousserait pas à le faire tout de suite sinon Eva-Rose se sentirait obligée de partir. Or, procrastiner un peu de temps en temps ne faisait pas de mal.

Ils arrivèrent bientôt chez le jeune homme et Eva-Rose entra timidement dans le salon tandis qu’il allait ranger ce qui devait l’être. Damon la surprit un peu quand il arriva et lui demanda si elle voulait, ce qui fit quelque peu bafouiller la rouquine.

- Euh… de.. du thé, s’il te plait.

Cela la gênait quelque peu d’être assise tandis que Damon s’activait. Elle n’avait plus vraiment l’habitude d’être invitée.

Eva-Rose avait peut-être raison, pour le destin. Damon ne savait pas trop si il devait y croire ou non (en réalité ça dépendait surtout des jours et des circonstances). Le jeune homme était parfois très superstitieux, d’autres fois pas du tout… Aussi haussa-t-il les épaules, sans trop savoir quoi répondre… (donc il ne rpéond aps, voilà !). Pour la vaisselle en revanche il se mit à rire :

« Oui !!!! Heureusement que la magie est là, d’ailleurs !!!! Merlin comment ferais-je si j’étais moldu ou cracmol ???? ce serait terrible je crois, personne ne voudrait de moi, empoté comme je suis… »

Oui il avait les yeux en face des trous, quand même… Il ajouta cependant, histoire de tempérer les choses :

« Ceci di, je suis quand même en bonne voie pour m’améliorer, tu sais ! Je commence à me débrouiller à peu près avec mes mains sans tout casser sur mon passage… J’en suis plutôt fier ! »

Oui ce n’était pas forcément évident à croire, mais si, il avait pas mal progressé !!! Il le devait surtout à Faith qui avait le don (inexplicable) de le faire bouger sans le brusquer non plus (parce que si on le brusquait il perdait alors tous ses moyens et c’était une sorte de cercle infernal…). Quand la jolie rousse lui expliqua ce qu’elle faisait par ici, Damon s’exclama :

« Ha oui ???? Tu fais des recherches sur quoi ??? »

Il trouvait ça super intéressant, même si il se sentait parfaitement incapable de mener à bien une quelconque mission de recherche, il savait qu’Eva-Rose était sûrement bien plus adaptée à ce genre de métiers que lui… Elle était intelligente et très sérieuse. Il savait que si elle voulait vraiment s’en sortir, elle pouvait sûrement faire n’importe quoi. Elle ne manquait pas d’idées… Elle était juste géniale quoi (en toute objectivité évidemment).

« Tu sais où elle habite ? Parce que je connais un peu tout le monde ici, donc si tu as besoin d’un coup de main pour t’orienter ou autre je t’aiderais sans problème ! »

Du Damon tout créché, ça. Il avait toujours été du genre à rendre des tonnes et des tonnes de services (raison pour laquelle il se faisait plutôt exploité par Charisma à l’école, du moins dans leurs jeunes années…). Mais lui ça ne l’avait jamais vraiment embêté ! Il aimait être utile, serviable… Ca lui donnait l’impression de servir à quelque chose (à peu près).

Puis il se mit à préparer le thé, s’exclamant joyeusement :

« C’est comme si c’était fait !!! »

Il utilisa la magie (oui il sait lancer des sorts, lui –coucou Keira- et il est plus prudent, d’ailleurs qu’il n’utilise pas trop ses 10 doigts ! Donc la magie est la meilleure des solutions ! Il en prépara pour deux, du coup, et lorsque l’eau fut sur le feu, rejoignit joyeusement son ancienne camarade de Poudlard. Le salon de Damon n’était pas le plus organisé qu’il soit. Il y avait des instruments de musique un peu partout, des partitions, et des livres cornés mal rangés. Damon n’avait jamais été un roi du rangement. Mais attention, ce n’était pas le b*rdel pour autant ! Ce n’était juste pas forcément très aligné, ni forcément très bien organisé (il devait contourné une contrebasse pour pouvoir atteindre sa bibliothèque, par exemple…)

« Alors quoi de neuf depuis Poudlard ??? A part le travail ? Tu revoies un peu de monde ? Tu as quelqu’un ? »

Bref, il voulait avoir quelques nouvelles, quoi !!!

- Tu apprendrais à faire attention, je suppose, répondit Eva-Rose avec un sourire indulgent. Il y a des maladroits aussi, chez les moldus.

Et pas qu’un peu, la narratrice en sait quelque chose. Ce qu’Eva-Rose savait quant à elle, c’est que les moldus étaient capables de s’adapter à la nature – ou de l’adapter à eux en cas de besoin, ils l’avaient prouvé depuis longtemps et continuaient constamment de le faire, à ce que la rouquine pouvait voir. Chaque jour apportait son lot de nouvelles inventions telles ces téléphones portables qui ne cessaient de se démocratiser : il y en avait de plus en plus dans les rues de Londres ou des autres grandes villes du Royaume-Uni.

- Je serais curieuse de voir ça, ajouta-t-elle à la remarque de Damon, sans douter un seul instant qu’il disait la vérité. Forcément que ça devait venir à force de manier verres et bouteilles tous les jours. Même si la magie aidait, le mieux était encore de ne pas faire tomber les choses pour ne pas les casser, sans compter que ça nuisait sérieusement à la réputation du barman, censé pour le peu qu’Eva-Rose savait maîtriser à peu près tout ce qui se trouvait sur son bar.

Damon se montra intéressé par le job d’Eva-Rose – ou peut-être n’était-ce que pure politesse. La jeune femme s’attendait en tout cas à voir un regard horrifié quand elle allait lui dire le titre de la recherche de son maître.

- « Les impacts du sortilège de lévitation sur les premières guerres sorcières », dit-elle dans un souffle. Evidemment, dit comme ça, c’était plutôt terrifiant et pouvait sembler complètement rasoir mais pour Eva-Rose ça n’était pas tant le sujet que la recherche qui était intéressante. Bien entendu, elle ne se voyait pas travailler sur des sujets qui lui passaient complètement au-dessus de la tête mais pour le moment elle n’était qu’étudiante et devait donc faire ce qu’on lui disait. C’est intéressant par bien des aspects, précisa-t-elle finalement.

Quant à la personne qu’elle devait trouver, ce serait en effet sans doute mieux avec l’aide de Damon que de n’importe qui d’autre. Au moins, elle pouvait faire confiance à l’ancien Gryffondor ce qui n’était pas le cas pour un quidam rencontré dans la rue et dont elle ne savait pas s’il n’allait pas tout simplement se ficher d’elle, voire autre chose dont je ne préfète pas parler ici. Heureusement, la rouquine restait une sorcière – une très bonne sorcière même – sans compter qu’elle avait eu la chance de tomber sur son ancien camarade.

- J’ai une adresse,répondit-elle simplement.

Chez Damon, Eva-Rose attendit assise que le jeune homme amène le thé. Quand il fut de nouveau là, ils reprirent leur conversation là où ils l’avaient arrêtée, ou peu s’en faut. Elle prit cependant un tour plutôt désagréable pour la rouquine. Enfin, n’exagérons rien, la jeune femme n’avait honte de rien mais il restait des sujets que son petit cœur de fille timide avait du mal à supporter ; la rougeur ne tarda pas à refaire son apparition sur ses joues.

- Pas grand-chose, commença-t-elle en bafouillant un peu. J’ai vu Carry avant qu’elle ne reparte et c’est à peu près tout. Non, finit-elle, personne.

De cela, Eva-Rose ne souffrait pas particulièrement. Bien sûr, voir des couples dans la rue qui s’embrassaient ou se tenaient par la main provoquait toujours un petit pincement au cœur mais occupée comme elle l’était, elle s’en sortait.

Il ne faisait aucun doute qu’Eva-Rose avait raison. De toute façon, si loin demandait à Damon, il était persuadé que la jolie rouquine avait (quasi) toujours raison. Pourquoi une telle certitude ?? A dire vrai, lui-même n’en savait rien depuis quasi toujours, il avait cette impression vis-à-vis de la jeune femme… C’était pour cette raison d’ailleurs qu’il lui avait demandé des conseils pour Faith (ce qui les avait mené à un petit quiproquo, soit dit en passant…). Aussi se mit-il à sourire, amusé :

« Tu as sans aucun doute raison… Ca me ferait peut-être du bien d’être à nouveau sans magie… l’année passée ne m’a pas suffit pour que je sois opérationnel à 100%... »

Il haussa les épaules. En soit, le retour de la magie l’avait grandement arrangé !!!! Parce que si il n’avait pas de magie, pour voir Faith ce serait quand même nettement plus difficile ! Déjà que même avec la magie ce n’était pas gagné mais alors sans magie ??? Autant déménager et chercher un autre emploi parce que là il était plutôt évident qu’ils étaient voués à ne jamais se voir, si la magie se refaisait la malle ! Quant à al démonstration…

« Je te fais la démo quand tu veux ! J’ai des verres, des bouteilles… J’ai appris à jongler avec des bouteilles, d’ailleurs ! Tu imagines un peu ? On n’arrête vraiment plus le progrès, dire qu’avant je pensais qu’il faudrait me greffer un cerveau et des mains, voire même des pieds aussi… Et finalement non je ne suis pas condamné à la greffe. Du moins pas encore ! »

Puis vint le sujet ‘thème des recherches’ et pour être bluffé, Damon le fut lorsqu’il entendit Eva-Rose lui donner son sujet d’une traite. Ca au moins… ben c’était de la recherche, quoi ! Et devant la mine étonnée-incompréhenssive-estomaquée (et nous en passons) de Damon, elle ajouta que c’était intéressant… Et en soit, ce qui comptait le plus c’était bien que ça l’intéresse elle n’est-ce pas ?

« Oh ben si tu aimes ça c’est super ! Je t’avouerais que personnellement ça ne me parle pas beaucoup… Mais l’essentiel c’est bien que tu sois contente de travailler là-dedans ! »

Ils parlèrent ensuite rapidement de la personne qu’elle devait voir et il hocha la tête :

« Ok, ben écoute je t’accompagnerais là-bas si tu veux avant d’aller bosser, ça te va ? »

Damon servit le thé à son amie lorsque ce dernier fut prêt, glissant avec un sourire amusé :

« J’aurais bien fait une démonstration de jonglage, mais c’est vivement déconseillée avec les théières… »

Petite touche humoristique, dirons-nous. Ils parlèrent des amis… Carry donc. Hochant doucement la tête ils parlèrent des amours, qui étaient visiblement morts à l’heure H, aussi Damon lui assura-t-il sans en douter une seule seconde :

« Je suis sûr que tu trouveras un mec génial. Et il aura intérêt à l’être de toute façon, je ne peux pas accepter l’idée que tu côtoies n’importe qui ! Tu mérites quelqu’un de vraiment bien. »

Il le pensait sincèrement. Il changea de sujet, histoire d’éviter les blancs gênants :

« Et tu as des vacances bientôt ? Ou des horaires précises ? Ce serait bien de faire une petite soirée un de ces quatre ! Histoire de revoir du monde… Et j’ai rencontré des amis de Faith qui sont très sympas, je suis sûr que tu t’entendras bien avec eux ! »

Refaire une année sans magie ? Eva-Rose n’était pas sûre d’être volontaire.

- Mouais, très peu pour moi. Après, tu peux toujours oublier ta baguette.

Mais est-ce que ça serait suffisant ? Le problème n’était-il pas d’être certain que quelqu’un – Damon ou un collègue – réparerait les éventuels dégâts ? Au final, ça n’était pas si grave tant que cela plaisait à Damon d’exercer ce boulot et qu’on ne lui en voulait pas trop pour les verres cassés et aussitôt réparés. Le seul problème était quand il y avait perte de liquide et dans ce cas, oui, il valait mieux être adroit que maladroit. En tout cas, la jeune femme était pour sa part contente que la magie soit revenue, ça réglait quand même un certain nombre de problèmes maintenant qu’elle n’était plus à Poudlard.

Eva-Rose rit discrètement quand Damon lui parla de tous les exploits qu’il savait réaliser à présent, à quelques casses près. Jongler avec les bouteilles, carrément ! Il avait tout pour devenir un vrai barman, ce qui était bien si c’était le choix de vie qu’il comptait faire (et qu’Eva-Rose ne jugeait évidemment pas, l’avez-vous déjà vu juger qui que ce soit ?).

- Contente de t’éviter un passage à l’hôpital.

Eva-Rose n’était pas hyper renseignée sur les greffes mais il ne lui semblait pas que c’était là une opération des plus agréables. Si Damon n’y passait pas (et même s’il avait blagué en parlant de ça, elle en était bien consciente), ce serait déjà ça de gagné. Cela montrait en tout cas bien que c’est en forgeant que l’on devient forgeron.

Eva-Rose rit encore devant l’air dubitatif de Damon quant à son objet de recherche. Il est vrai que leurs boulots n’avaient pas grand-chose en commun mais le tout était, comme le disait l’ancien Gryffondor, qu’ils s’y plaisent. Chacun son domaine, chacun ses goûts.

- Oh, c’est gentil, merci.

Il était vrai que le thé n’était pas adapté au jonglage de barman mais Eva-Rose et les soirées cocktails et autres boissons très alcoolisées, ça ne faisait pas franchement bon ménage. Enfin, la demoiselle n’avait jamais vraiment essayé puisqu’elle ne connaissait personne susceptible de l’y emmener mais ça ne lui disait rien. De toute façon, elle avait du travail.

- Je suis horriblement déçue, dit-elle, amusée.

Amours mortes, oui, la pensée de Damon résumait sans doute bien la situation d’Eva-Rose qui n’avait cependant pas à s’en plaindre. Pas trop, en tout cas. Elle parvenait presque à oublier Joshua et ses folles espérances en se plongeant dans le travail, ce qu’elle faisait à la perfection donc tout allait bien pour elle, même si ses amis semblaient motivés pour en reparler à chaque fois.

- Merci, répondit-elle simplement au compliment que lui faisait mine de rien Damon, en rougissant à peine. Parler des amis, voilà qu’elle préférait. Elle hocha donc la tête à la proposition du jeune homme.

- Ni l’un, ni l’autre, mais je saurais m’arranger, ne t’inquiètes pas. Ce qui était bien (ou mal) avec son travail, c’est qu’elle n’avait pas vraiment d’horaires précis en-dehors de quelques voyages qui devaient être faits.

Damon était franchement de très bonne humeur. Eva-Rose était son apparition enchantée pour cette journée qui, initialement, ne promettait pas d’être particulièrement amusante (bien qu’en soit, on ne sait jamais ce qu’on peut croiser à la boîte, mais en règle générale c’est plus ennuyeux que marrant… Comme ces mecs très sûrs d’eux qui collent de trop des filles…). Bref, là il avait fait une ‘rencontre’ inattendue qui s’avérait être une bonne surprise. Comme quoi, on ne sait jamais ce qui nous attend !

Oublier sa baguette ? Le sorcier fronça le nez, en signe de désaccord :

« Je ne pense pas que ce soit judicieux. On finirait par me virer après ! »

Ouai bon dans tous les cas on aurait fini par le virer si il ne s’était pas un peu amélioré, alors bon… Bref, il sourit à son amie tandis que cette dernière le remerciait pour le service rendu à venir (donc pas encore rendu, en fait) :

« Ben c’est normal ! »

Damon était le genre de personne qui rendait tout naturellement service à autrui. Jamais il n’avait eu une petite idée de rendu pour son service. Il agissait sans rien attendre en retour. Jamais. C’était son fonctionnement, et c’était aussi sûrement pour ça qu’il s’était souvent fait rouler par d’autres… Heureusement, il y avait rapidement eu Carry pour lui. Plus jeune mais tellement plus affirmée que son aîné ! Elle savait tenir à distance l’ennemi ! Et même si d’un point de vue extérieur elle semblait profiter grandement de Damon, ce dernier ne l’avait jamais vu ainsi.

Quant au jonglage, Damon rit de nouveau, répliquant :

« Et bien tu n’auras qu’à venir me voir au bar un jour ! Je jonglerais pour toi ! »

Damon n’ajouta rien en ce qui concerne les amours de la jolie rouquine. Il restait vraiment persuadé que c’était une simple question de timing. Et pour ce qui était d’une soirée à venir, Eva-Rose affirmant qu’elle saurait se débrouiller, Damon sourit :

« Ca marche je te tiendrais au courant alors ! »

Ils finirent de boire, puis le temps passant (et oui), Damon finit par ranger les verres et tasses. Il se changea juste et ils partirent. Il accompagnait d’abord Eva-Rose là où elle voulait se rendre et ensuite il filait bosser ! Il embrassa la rouquine sur la joue lorsqu’ils se séparèrent :

« Bon ben on se tient au courant du coup pour une soirée à venir ! Bon courage pour ton travail ! »

Et ils se quittèrent. Damon pensa encore un peu à son amie, toujours enchanté de l’avoir croisé aujourd’hui, puis il rejoignit la boîte de nuit tenue par Lena Marks. Au boulot !

-FIN POUR DAMON-

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» TERMINE ! Pourquoi tu me tapes pas ? Punition d'une cousine
» Pourquoi j'existe, pourquoi je pleure [PV]
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