Visite tardive de l'école [pv]

Mars. Un mot avec plusieurs significations. Mars, le dieu Romain de la guerre. Etant donné le nombre d'Aurores qui sont passés par Poudlard et l'histoire de l'école, le lien n'est pas dénué de sens. Mars, le dernier mois de l'hiver et donc le premier du printemps. Un moment où la météo n'a rien de clémente mais le jour s'allongeant met un peu de baume au cœur des gens qui entrevoient l'arrivée du beau temps. Mars, c'est aussi la venue du dernier trimestre et tout ce qui vient avec c'est à dire les examens, les joies et déceptions, les retrouvailles mais surtout les séparations. Certaines ne dureront que le temps des vacances estivales, les autres seront définitives.

Cette dernière partie minait particulièrement le moral du garçon. Quelques mois plus tard, il allait perdre sa grande amie de toujours, enfin non, juste quelques mois. Eva-Rose allait brillamment réussir ses examens de fin d’année et s’en aller vers de plus vertes pâturages. ~~Avec la pluie britannique, elle peut se permettre d’être verte cette foutue herbe~~ Ce que le gamin allait devenir? Personne ne le savait mais les pronostics étaient nettement plus favorables depuis que la préfète des jaunes et noirs l’avait obligé à se faire de nouveaux amis. Maintenant, l’élève studieux fréquentait des Gryffondors et des Serdaigles. Il s’agissait d’un net élargissement de ses possibilités. Pour ce qui était des Serpentards, la seule personne avec qui il avait passé du temps était sa fameuse Romilly Bradley, la seule et unique personne à pouvoir prétendre occuper les pensées du garçon. Ni la botanique, ni les araignées n’atteignaient un tel degré d’obsession. Aurait-il mit à profit le temps passé depuis le bal pour comprendre ce qu’il ressentait? Réponse évidente, toujours pas. Au contraire, il finissait par s’y habituer et ne même plus y faire attention. Les choses ne s’amélioraient pas particulièrement puisqu’il n’avait pas vu la demoiselle depuis la représentation de la groupe de Sterne. Et encore, ce jour là, ils n’ont fait que se croiser même si Rhys avait mit beaucoup de volonté pour tomber involontairement, bien sûr, sur la route de la jeune fille.

Enfin, la fin de l’année allait aussi rimer avec retrouvailles avec ses parents. Pour cette première année passée à l’école, ce sera l’absence totale de retour. Pour des raisons de travail, d’économies et d’emploi du temps, il avait été – et serait - impossible au Poufsouffle de retourner auprès des siens. Mais, après tout, chaque élève, chaque professeur et chaque bestiole étrange faisait partie des siens dorénavant. Finalement, ça allait lui faire aussi bizarre de rentrer chez lui que d’en être parti.

Bref, laissons le futur au futur et retournons dans ce présent déjà bien difficile pour la majorité des gens. Le fond de l’air était frais, comme c’était le cas les trois quarts du temps en Angleterre. Un temps que Rhys appréciait à vrai dire, ce n’était pas un grand adepte du soleil. Le garçon avait passé une partie de la matinée à réviser deux trois trucs qu’il avait parfaitement bien compris depuis longtemps mais il aurait eut mauvaise conscience de ne pas le faire tout de même. Une fois soulagé en son fort intérieur, il s’était livré à une introspection sur le temps passé et à venir. Il ne pouvait prétendre être satisfait par ce qu’il avait vécu aussi bien au niveau des cours qu’au niveau relationnel, ceci dit, il ne pouvait pas se dire dégouté par ce qui s’était passé. Le bilan était très mitigé. Il tentait de corriger ce qui était en son pouvoir de modifier mais il ne fallait pas se leurrer, il ne finirait pas son année comme tous les autres. En fait, ce qui le dérangeait le plus à cette heure là, et qu’il venait de découvrir, c’était qu’il n’avait jamais vraiment prit le temps de visiter cette maison qui était devenu la sienne.

Prenant son courage à pleines mains, il avait décidé de remédier à cette lacune. ~~Il est là, le rapport à la météo.~~ L’air frais lui saisissait les membres et les poumons alors qu’il avançait avec un but en tête, voir à quoi ressemblait les environs des autres maisons. Jamais il n’était allé s’aventurer dans ces zones, se disant que ce n’était pas vraiment sa place puisqu’il était Poufsouffle. Malgré tout, en ce jour, il avait voulu se faire violence et découvrir des lieux qui, finalement, n’étaient pas réservés à qui que ce soit. Bon, pour tout dire, ce qu’il a vu n’avait rien de palpitant, les canards pouvaient se rassurer pour leurs pattes. Il y avait beaucoup, beaucoup de pierre dont certaines n’avaient pas une allure rassurante mais ce n’était pas grave, ce n’était pas dans une zone que lui ou les siens ne devaient vraiment fréquenter. Si quelque chose tombait, ça éliminerait la concurrence.

Au hasard d’un couloir, il finit par croiser une tête connue et à laquelle il ne pouvait pas vraiment se permettre de ne pas dire bonjour, il s’agissait tout de même de M Roman Jones, alias l’estomac à pattes, alias « mange sans faim », alias « je vais trouver un truc à manger, à tout à l’heure ». Enfin la réputation du bonhomme n’était plus à faire. Sept ans qu’il écumait les tables de l’école. Sept ans qu’il obligeait les elfes de maison à travailler encore plus dur qu’ils ne le faisaient déjà. Sept ans que les petites créatures déprimaient à la simple idée de le voir arriver. Courage les gars, encore trois mois et il partira.

- Bonjour. Tu vas bien? J’ai du encore me perdre, je pensais être assez loin des cuisines.

Rhys aimait taquiner les quelques personnes avec qui il osait parler à l’occasion. Un jour, il dira sa blague de trop et se fera démonter par la personne concernée mais, pour l’instant, il n’avait pas encore eut ce problème. Probablement qu’il commençait déjà à agacer sérieusement certaines personnes.

- Qu’est-ce que tu fais dans ce coin du château?

Une question parfaitement anodine, juste histoire de faire un peu la conversation. En fonction de la réponse et du ton sur lequel elle serait envoyée, il choisirait ou non de changer sa route pour s’éloigner de son ainé.

1027 mots

Ce soir là, Roman était de service. Il ne passait en réalité aucun jour à Poudlard sans que le préfet des Poufsouffle arpente les couloirs du château en long large et en travers, ~~dans l'espoir de retirer des points à d'éventuels fraudeurs, qui comme lui en son temps, prenaient malin plaisir à jouer à cache-cache avec Rusard, mais surtout avec les préfets~~, à toute heure du jour ou de la nuit. Qu'il soit de ronde ou pas, Roman adorait cheminer dans Poudlard, il s'était même rendu compte qu'il faisait plus de pas quand il n'était pas en ronde que quand il y était : la raison était très simple, les préfets en service avaient un parcours pré-établi à respecter, alors que quand Roman était seul, il allait où il voulait, et ce durant son bon vouloir.

Ce soir là il arpentait un coin de l'aile nord du château, particulièrement vivante s'il en était. Les tableaux se multipliaient au mur plus que dans un autre coin du château et il n'était pas rare de croiser un fantôme ou deux dans la même demi-journée. Roman aimait bien ce coin là du château car il n'était pas rare de le voir converser avec des habitants de tableaux pendant plusieurs minutes. Bien que les personnages ne soient que des représentations peintes de personnes connues ou non, il n'en demeurait pas moins qu'elles avaient le plus souvent beaucoup de choses à dire. Et Roman aussi.

Réfléchissant une fois de plus à comment il allait agencer sa vie à partir de l'an prochain, le préfet des jaunes et noirs se promit une expédition à Londres dès les prochaines vacances pour prendre rendez-vous à Gringotts avec Ophélia. Ils avaient un projet à monter et avant tout, des idées bien arrêtées sur comment ils allaient le faire. Les deux comparses avaient dû revoir plusieurs années de travail acharné en l'espace de quelques mois, et de manière plus que significative : en l'absence de magie, un laboratoire magique ne devenait plus qu'un puits sans fond à argent et un moyen assuré de faire faillite. Venant d'une famille de moldus et ayant effectué plusieurs stages dans des chocolateries et pâtisseries de Londres au cours de sa vie (notamment en été, avant de faire ses armes chez Honeydukes) Roman avait vu comment se débrouillait ces pauvres moldus, en l'absence de magie. Ils n'avaient pas le choix, en attendant que la magie revienne (si elle revenait), ils allaient devoir faire sans. Et croyez-bien que faire des sucreries sans baguette, ça relevait du parcours du combattant.

Se décidant à ne pas parler de son option « embauche d'un elfe de maison » à son futur banquier (vu l'amour que se portait les gobelins et les elfes), Roman miserait tout sur le côté professionnel et motivé de Roman et Ophélia, qui avaient – et ce n'était pas rien, même pour un banquier ! - mine de rien obtenu leur diplôme en ayant tout appris chez Honeydukes, la plus grande confiserie de Grande-Bretagne ~~minimum~~.

« Je devrais aller voir Ambrosius une dernière fois, pour lui demander conseil... »

Roman parlait seul, comme à son habitude, mais le plus souvent il était vraiment seul et pas entouré de tableaux, qui pouvaient le prendre pour eux.

« Comment ? »
« Non, non je ne vous parlais pas... »

Le préfet continua à marcher, toujours perdu dans ses futurs plans financiers (c'est qu'il n'était pas gestionnaire lui, bien au contraire ! Il savait compter oui, était bon en maths, savait faire une vente, mais tout le reste, du haut de ses 17 ans, ça lui paraissait bien complexe ! Ophélia serait là, heureusement !), et ne vit pas que quelqu'un arrivait vers lui, en toute logique...

« Oh, Rhys. Bonjour. Je vais bien merci. Et toi ?»

Roman sourit au petit garçon et entreprit de faire un rapide tour d'horizon pour voir où ils étaient exactement. Assez loin des escaliers mouvants mais néanmoins pas très très loin à vol d'oiseau de la tour d'astronomie, autrement dit des salles communes de Serdaigle et de Gryffondor (que Roman n'avait d'ailleurs jamais pu localiser, malgré les présences de Damon et d'Anh dans celles-ci (c'est qu'ils la gardaient jalousement, leur salle commune !)).

« Nous ne sommes pas très loin des tours de l'école, en fait.... Euh... moi ? Je ronde, comme tu peux le voir ! Je veille à ce qu'aucun élève de Poufsouffle ne s'égare, par exemple... »

Le préfet adressa un fin sourire à son cadet et ajouta, quelques secondes plus tard :

« Je peux te montrer un raccourci pour aller jusqu'à la tour d'astronomie, si tu veux, après ça tu verras ce qui attendent les escaliers mouvants autrement... »

Poudlard pullulait d'escaliers, de couloirs et de chemins interminables pour aller d'un point A à un point... Z. En 7 années Roman avait appris à découvrir le château, ses moindres recoins, tous ses petits secrets et bien qu'il savait qu'il en avait encore des dizaines à trouver, il ne se trouvait quand même pas trop mal lotis : il le savait, dans Poudlard, il était un des rares à connaître autant de raccourcis et de passages secrets.

« Il y'a un passage secret pas très loin, je peux te le montrer si tu veux. Il y'en a beaucoup dans le château en réalité, si jamais tu veux qu'avant la fin de l'année je te montre tous ceux que je connais, il n'y a pas de problèmes !»

En tant que préfet Roman n'était nullement obligé de parler à ses élèves pendant 170 ans et de leur faire la conversation, ça, c'était son côté altruiste qui prenait toujours le dessus. Il ne pouvait s'empêcher d'aider, d'information, de rendre service et surtout de faire plaisir, il était comme ça depuis tout petit, ce n'était donc pas pour rien qu'il était arrivé à pieds joints dans la maison d'Helga Poufsouffle. Après des fois, ça pouvait déranger quelques personnes, mais Roman le voyait bien et dans ces cas là, il n'insistait pas. Certains demandaient et redemandaient de l'attention, il n'allait donc pas perdre du temps avec des personnes que ça gonflait.

~~(1020)~~
1019

Rhys se mit à rire doucement. Rire à propos de la situation. Rire à propos de la discussion. Une grosse impression de déjà vu pour le blairineau. ~~Oui, à partir de maintenant, le jeune blaireau se nommera un blairineau.~~ La première fois que le petit jeune et le futur petit vieux s'étaient parlés personnellement, c'était à la période de Noël, quelques mois plus tôt. A ce moment là, une fois encore, le gentil préfet lui avait proposé de découvrir la pièce la plus importante de l'école du point de vue de la classe morfale des espèces plus ou moins vivantes c'est à dire les ogres, les trolls, les zombies et donc le Roman. Il a été rapporté aux autorités plusieurs cas de disparitions d'enfants en présence d'un Homo Sapiens Romanus affamé. Certes ce n'est pas trop dérangeant en soi mais il faudra trouver un autre rôti pour les fêtes. Alors ATTENTION.

Même si Rhys avait un peu peur de perdre un bras en restant avec son ainé, il reconnaissait sa très remarquable générosité. Combien d'autres élèves de l'école prenaient du temps pour un tel partage? Bien peu de l'avis du jaune et noir. Les Serpentards? Ahahah ça se saurait s'ils partageaient quelque chose en dehors de leur sale caractère. C'était à peine si certains acceptaient de croiser d'autres personnes dans LEUR salle commune. Les Gryffondors? Ils partagent, ça oui mais uniquement les trucs pourris comme un mauvais plan, une balade dans la forêt interdite, un coup de genou dans la couillette gauche - Rien qu'à cette idée, je souffre, c'est la solidarité masculine- ou encore le retrait collectif de points pour leur maison. Etonnant qu'ils restent dans la compétition avec de tels comportements stupides. Il n'y a surement que le sport pour les rattraper. En fait, Rhys ne voit que les Serdaigles et les Poufsouffles pour oser partager quelque chose d'utile. C'étaient les deux seules maisons à avoir de la valeur à ses yeux. Cependant, ce n'était pas le même genre de partage. Les aigles étaient peut-être plus basés sur la connaissance alors que les blaireaux s'attardaient plus sur l'aspect collectif comme les petits secrets pour se faciliter la vie lors des sept années à passer à Poudlard.

C'est avec un honneur et un plaisir non simulé que le jeune garçon accepta la proposition qui lui était faite. Apprendre des trucs sur son école, ça l'intéressait. Après tout, n'était-ce pas pour ça qu'il était venu se perdre dans le dédale de couloir? Il se sentait un peu au-dessus des autres par cette transmission de savoir d'autant plus que ce n'était pas n'importe quel savoir, pas celui qu'on peut trouver dans un bouquin ou qui n'a pas la moindre importance comme savoir qui couche avec qui, non, il s'agissait tout de même de connaitre les différents passages secrets. Secret, c'est ça le mot important, il saurait donc quelque chose qui n'est pas donné à tous.

- Oh ouais. Ce serait super sympa. Justement, j'étais en train de visiter l'école. Je sais, ça fait des mois que je suis ici mais je n'avais pas pris le temps de le faire jusque là, ce qui est quand même pas mal nul en soi. Ca fait un peu le touriste ou alors le gros intello qui ne sort jamais le nez de ses bouquins, assis sur sa chaise au fond d'une bibliothèque, cerné par des Serdaigles.

Il souriait. Nul doute que si Roman connaissait une chose sur son cadet, c'était qu'il n'était pas un grand explorateur mais un rat de biblio et que la description qu'il venait de faire était parfaitement conforme à la réalité. On notera aussi que l'enthousiasme qui l'avait prit lui avait délié la langue. Depuis combien de temps n'avait-il pas prononcé autant de mot d'affilé? Une journée? Une semaine? Non, ça tablerait beaucoup plus sur une année ou une vie. Visiblement, les cours qu'Opalyne lui donnait sur l'art de perdre l'attention des gens en les submergeant de parole portait ses fruits. Il allait d’ailleurs falloir faire très attention parce qu’un Rhys bavard, c’est un Rhys qui peut surprendre et apeurer les gens. Pour preuve facile. Vous allez à un enterrement et, alors que vous vous recueillez, le défunt vous regarde et vous sort : « Hey, dis, Paulot, ça va? T’as pas une couverture sur toi, je caille un peu ». Vous en conviendrez, la conversation vous effrayera. ~~J’espère quand même que vous aurez le réflexe de frappe très fort pour détruire l’encéphale avant que quelqu’un ne soit mordu~~ Bref, évolution de l’apprentissage du langage à suivre.

- Dis, il y a beaucoup de passage ici? En tout cas, c’est super gentil si tu fais ça. Je … t’apporterai un part de tarte aux pommes au lit pour chaque nouveau passage.

Attention flash info, l’école de Poudlard s’est effondrée sur elle-même dans la nuit. Les premiers rapports d’expert disent que les fondations auraient été abimées par des trous creusés de manière anarchique. Nous n’avons pas encore d’explication à apporter quant au fait que des élèves aient fabriqué de nouvelles galeries un peu partout. Fin du flash infos.

Le garçon voulait vraiment faire des efforts pour se montrer sociable, peut-être y avait-il prit gout à la longue. Lorsqu’il avait croisé Roman, il avait remarqué son air songeur, que le grand jeune homme parlait seul mais aussi qu’il n’avait rien à manger dans les mains. Au risque de revenir sur des choses déjà dites, c’est quand même une grande caractéristique du préfet que de manger ou de chercher de quoi manger. Bref, Rhys voulait en savoir un peu plus sur ce qui occupait l’esprit de son ainé, sans vouloir être indiscret non plus.

- Tu pensais à quoi quand on s’est croisé ? Tu avais l’air ailleurs. Remarque, ça ne me regarde peut-être pas…

L’inconvénient d’être le petit jeune frêle et timide, c’est que si jamais on n’a pas envie de te dire quelque chose, non seulement on ne te le dit pas mais qu’il y a tout un choix de possibilité pour t’envoyer promener chier sur les roses et ça, ce n’est quand même pas très agréable. Espérons que ça ne passe pas à l’esprit de M. Jones.

1027 mots

FLEUR
TOUS COMPTES

» Rentrée tardive...
» Par une heure tardive [ Libre ]
» Une petite faim tardive [Pv: Zack]
» Prémonition tardive pour sauvetage hasardeux [PV]
» Visite