THEME l Say "Hi!" to the little girl !

La quatrième année de Nicolas à Poudlard allait commencer d’ici peu de temps, et le jeune n’était pas vraiment heureux d’y retourner. Oh, ce n’était pas à cause d’Adam ou d’Ena ou de quelqu’un, non... Quoique... En fait, Nicolas était surtout jaloux d’Emeric, car cet abruti était toujours préfet, malgré son comportement plus qu’insupportable. Oui, tout à fait, insupportable ! Nicolas voyait peut-être le jeune Larsen comme son meilleur ami, mais son comportement envers les filles l’énervait plus que tout, car il était un goujat de premier ordre. Et Nicolas ne comprenait pas pourquoi Minerva McGonagall avait été si stupide pour le reprendre en temps que Préfet. Il fallait qu’elle soit folle ! Bon, en même temps, vu son grand âge, il était peut-être normal qu’elle ne sache plus vraiment tout à fait ce qu’elle faisait... Enfin, ce n’était pas vraiment l’important, quoi que...

Ce matin là, dans le château royal de Vaduz, capitale du Liechtenstein, Nicolas avait été particulièrement excité. Il était désormais le seul enfant du roi du Liechtenstein à faire sa scolarité à Poudlard, puisque Marie avait quitté l’école fin juin, une fois ses ASPICs passés, et que son grand-frère Constantin faisait ses études de sorcelleries dans une autre école que Poudlard (pourquoi, il n’en savait rien, mais tel était son choix, alors Nicolas ne disait rien. En trois ans, il n’avait pas réussi à le faire changer d’avis, donc ce n’était sûrement pas maintenant que ça allait changer... Quoi que ? Peut-être que le départ de Marie de l’école allait l’aider à rejoindre son cher frère Nicolas ? Mouais, enfin, ça ne semblait pas être le cas, et Nicolas dut finir sa valise seul, n’oubliant pas d’emporter la photo de Caroline et lui qui trônait dans le cadre que la brune lui avait offert à Noël. Autour de son cou brillait toujours la couronne en Or blanc qu’il portait depuis des années déjà, et qu’il ne quittait jamais, pas même pour se doucher. C’était la preuve qu’il faisait partie de la famille royale du Liechtenstein et il était hors de question pour le jeune prince de l’enlever, ne serait-ce que quelques secondes.

Lorsqu’il fut fin prêt, Nicolas transplana près de la gare de King Cross en compagnie de sa suivante, qui était elle aussi une sorcière. Ses parents ne venaient jamais, trop importants pour oser se montrer si vulnérables dans une gare. Ils l’avaient accompagné lors de sa première rentrée, mais depuis, plus rien. Et à vrai dire, cela ne dérangeait pas vraiment Nicolas. Il prit place dans un wagon en compagnie d’Ena et Adam. Rapidement, Emeric vint les rejoindre.

« Salut Nico ! Alors, prêt à rentrer ? Le prince sans son château, ça te fait quoi ?»
« Salut Emeric. Poudlard est un château, je ne vois pas de quoi tu parles...»

Cependant, alors que le temps passait et que le train avançait relativement bien, Nicolas n’avait toujours pas vu Caroline, ce qui ne rassurait pas vraiment le jeune prince. De plus, Emeric était parti faire une première ronde, en tant que préfet. Peut-être serait-il assez utile lorsqu’il reviendrait, en rassurant le jeune homme. Une heure de plus passa jusqu’à ce qu’Emeric ne refasse surface dans le compartiment où se trouvaient les trois Serpentard. Bien, et maintenant ? Il se laissait désirer ou quoi ?! N’y tenant plus, Nicolas prit la parole, en s’adressant directement à Emeric, mais en évitant bien de regarder l’insigne de Préfet (qu’il ne méritait pas, ça non !) qui brillait sur sa poitrine.

« Emeric, toi qui est préfet... T’aurais pas vu Caroline, dans ta ronde ? Je suis sûr qu’elle est avec cet insupportable McQueen...»
«Du calme, petit Prince, elle doit pas être loin, mais je l’ai pas vue. Tu sais bien qu’entre nous, c’est pas l’amour fou...»

Hum... Bien sûr, que Nicolas savait qu’entre son meilleur ami et sa petite amie, ce n’était pas le grand amour ! Encore heureux, puisqu’elle était son amour à lui ! Bon, bien évidemment, elle était sortie avec Emeric avant d’être avec Nicolas, mais maintenant, c’était du passé ! Et Nicolas aimait vraiment beaucoup Caroline, donc cela lui ferait beaucoup de peine si elle fricotait avec cet insuportable Caleb. Oui, on l’aura compris, Nicolas n’aimait pas Caleb. C’était comme ça depuis qu’il l’avait connu, depuis qu’il avait vu qu’il était bien trop proche de SA Caroline à lui ! Et cela ne plaisait pas au prince, non pas du tout. Alors qu’Emeric sortait du compartiment pour voir où se trouvait le chariot de friandises, Nicolas lui, sorti pour partir à la recherche de Caroline. Une fois Emeric assez loin -il avait changé de Wagon, bonne idée !- Nicolas pesta et réfléchissait où pouvait se trouvait la brune, sa brune.

«Petit prince... Je vais lui en mettre des petits princes moi...»

Alors que Nicolas grommelait, il décida de reprendre sa recherche dans le couloir des différents wagons du Poudlard Express. Il espérait bien trouver Caroline avant la fin du voyage, surtout si elle se trouvait réellement avec ce stupide McQueen insupportable. Non pas que Nicolas ne l’aimait pas, mais bon... S’il collait d’un peu trop près sa Caroline à lui, les coups allaient sûrement fuser. Oh, pas des coups physiques, bien entendu, Nicolas n’était pas comme ça, il n’était pas si violent ! Mais il n’allait sûrement pas se gêner pour lui lancer un bon sort en pleine figure ! Alors que le blondinet (oui, par malheur, l’eau et le soleil de l’été avait éclairci ses cheveux habituellement châtain clair) se retournait pour continuer sa marche, Emeric étant rentré dans un compartiment pour remettre quelques petites choses en ordre, une petite blonde pas plus haute que trois pommes se trouvait là, en plein milieu, bloquant ainsi le passage. Elle portait l’uniforme de base, celui que tout le monde portait lors de sa première, quand aucune maison ne leur avait été assignée.

«Qu’est-ce que tu fais là toi ? T’es pas censée être dans un compartiment ?»

Nicolas, gentil ? Bah il l’était, généralement, quand on ne l’énervait pas avant ou qu’on lui léchait les bottes direct ! Mais voilà, Nicolas avait subi les moqueries d’Emeric, qui démontrait définitivement au Prince qu’il n’était absolument pas apte à être préfet... Quelle idiotie vraiment, de la part de cette vieille McGonagall !

[ 1 o29 ]

Aélys avait été complètement perdue lorsqu'elle s'était retrouvée sur le quai du Poudlard Express. Sa mère était encore à New-York pour régler certains détails et son père les avaient juste déposés, elle et ses frères avant de partir pour un rendez-vous avec le producteur de son prochain film. Quand elle s'était retrouvée sur le quai donc, devant la locomotive soufflant des volutes de fumée qui envahissait le ciel bleu de cette fin d'été, la foule l'avait submergée et avait emporté ses frères, la laissant toute seule, démunie. Si Alli ne cédait rarement à la panique ou à la colère, là, elle commençait légèrement à paniquer. Elle avait toujours été très gâtée par ces parents et si eux n'étaient pas là, il y avait toujours la présence de son jumeau à ses côtés pour la rassurer alors qu'ici, sur ce quai, ce matin de rentrée, les seules personnes qu'elle connaissait et susceptibles de pouvoir l'aider avaient disparues, sa cousine avait certainement des détails à régler concernant son poste de préfète et la blondinette se voyait mal chercher, dans toute cette foule d'élèves, trois têtes blondes, surtout qu'à part la façon dont ils étaient habillés, elle n’avait aucun détail pour les repérer et puis ce qu'elle voyait, là, tout de suite, c'était surtout les têtes de tas d'élèves de dos. Une main sur son épaule la fit sursauter mais le visage familier de Samara la fit retrouver son petit sourire habituel et la dispensa de faire une démonstration de son talent pour les arts martiaux à l'imbécile qui avait failli lui causer une crise cardiaque. Alli savait très bien qu'il lui suffisait de poser sa valise et de s'engouffrer dans l'une des portes des wagons mais elle se voyait mal fouiller en long, en large et en travers tout le Poudlard Express pour trouver une personne qu'elle connaissait.

Une fois qu'elle fut entrée, Aélys enfila son uniforme, jupe noire, chemise blanche et gilet noir, et qu'elle eut achetée quelques bonbons lorsqu'elle et sa cousine croisèrent le chariot puis Samara dut la laisser pour rejoindre les autres préfets dans leur compartiment spécial. Comme elle ne savait pas grand chose sur le rôle de préfet, il lui fallait des informations et puis savoir ce que les préfets organiseraient comme activités et puis le planning des rondes. Bref, Aélys se retrouva de nouveau seule mais ça ne la dérangeait pas, elle avait l'espoir qu'elle finirait par dénicher ses chers frères, elle en était sûre à présent. Bon en même temps, c'était pas comme si elle avait été désespérée mais c'était comme ça, autant dans un environnement particulier comme sa ville natale ça ne la dérangeait pas d'être séparé de son jumeau autant là, sur un quai bondé d'élèves faisant du bruit alors qu'elle n'aimait pas tellement les lieux trop remplis, elle s'était senti mal un court instant. Elle avait laissé place à la panique mais elle se promettait de ne pas recommencer, après tout, il faudrait bien qu'un jour elle se débrouille toute seule dans un lieu inconnu sans son jumeau.

Dans son quête de son frérot adoré, elle dut visiter la moitié du train sans le trouver, se fichant bien si elle dérangeait les autres élèves, elle ne désespérait pas, elle savait qu'elle trouverait bien dans un compartiment et son espoir ne s'affaiblissait pas. Enfin, alors qu'elle allait rentrer dans un autre wagon, quelque chose, ou plutôt quelqu'un qui ne devait pas savoir ce que le mot 'sympathie' signifiait, l'en empêcha. « Qu'est ce que ça peut te faire ? Je ne crois pas que ça soit interdit de se balader dans le train... » répliqua-t-elle, agacée. Non mais pour qui ce type se prenait-il ? Elle savait que, pour l'instant, elle n'était même pas encore une première année et n'avait pas encore eu le temps d'impressionner les autres élèves mais ils ne devraient pas être sympathiques avec les futures premières années ? Enfin de toute façon, elle l'aurait trouvé débile s'il lui avait parlé gentiment jamais contente la gamine mais bon il aurait quand même pu être un peu plus gentil, ça n'allait pas le tuer quand même ! Et quand à sa remarque, comme elle le lui avait dit, elle avait sans doute le droit de vagabonder entre les compartiments. Et de toute façon, même si c'était interdit, sa cousine était préfète alors elle s'en fichait complètement, Sam pourrait intervenir en sa faveur ! Haha c'était trop cool !!

« Tu es à Serpentard ? » demanda Alli au garçon, un peu plus gentiment. Serpentard était l'ancienne maison de sa mère et selon elle, c'était la meilleure maison, tous ses membres étaient bien supérieurs aux autres et si la blondinette avait décidé d'être sympathiques, du moins aussi agréable qu'elle le pouvait avec des idiots, avec les Poufsouffles, c'était uniquement parce que Samara faisait partie de la maison au blason de blaireau, ça prouvait la stupidité de la fondatrice d'ailleurs, un blaireau, quelle idée, et en plus, c'était leur préfète et ça, ça prouvait que leur famille était supérieure aux autres. Samara était devenue préfète alors que cette année, elle n'était qu'en deuxième année et grâce à ça, Alli était certaine de trouver des amis et d'impressionner ses camarades, une cousine préfète ça en jetait ! Et puis ça pourrait être un moyen de faire chanter des élèves embêtants aussi ou faire ce qu'elle voulait de pauvres petits. Si elle n'aurait pas été en face de quelqu'un, elle aurait un sourire mesquin. Elle était sure que bien des personnes avaient peur des préfets et elle pourrait s'en servir. D'ailleurs elle était persuadée que certains Serpentards devaient utiliser les préfets pour obtenir ce qu'ils voulaient, après tout les verts et argents étaient connus pour être malins et futés ce qui prouvait bien aux yeux d'Aélys qu'ils était indubitablement supérieurs aux autres maisons et elle espérait qu'elle y serait admise avec ses frères. Elle en doutait pourtant pour le cas de son plus grand frère, Simon, elle l'adorait mais il n'avait pas l'assurance et la fierté qui caractérisaient les jumeaux mais peut être que le chapeau tout bizarre et tout vieux qui répartissait les élèves dans les maisons, quand elle avait appris que c'était un chapeau qui envoyait les élèves à Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle et Gryffondor par sa cousine, elle avait été très surprise, décidément, la magie en ne cesserait de la surprendre, si elle avait pensé un jour qu'un chapeau magique la répartirait...Enfin peut être qu'il déciderait de réunir les trois enfants Bey dans la même maison ce qui serait évidemment génial. Elle, Arthur et Simon. Ensembles. Encore. Dans la même maison. A Serpentard -enfin elle espérait !-

Nicolas n’était pas le genre de personne à se soucier des autres. Il pensait avant tout à lui, et pensait aux autres après, et encore, s’il en avait vraiment besoin. Ce qui le rendait absolument insupportable lorsqu’il s’y mettait et qu’il envoyait valser tout le monde. Ce comportement surgissait généralement quand il devait se coltiner ses frères et sœurs détestés –Corentin étant l’exception qui confirmait la règle- ou bien lorsqu’il devait se taper des élèves des trois autres maisons, ou pire encore, des Moldus. Même si Nicolas était plutôt bien aimé à Vaduz et par le peuple de son père, il n’en restait pas moins un Sang-Pur. Mais comment rabrouer des gens qui vous offraient des gâteaux lorsque vous sortiez dans les rues pour simplement vous promener ? Ce n’était pas possible, surtout quand on aimait autant les gâteaux que le blondinet. Enfin bref. Il était donc normal, pour le jeune homme qui venait –en plus- d’être énervé par son meilleur ami de ne pas être au top de sa forme et la crème de la crème. De toute manière, pour qu’il soit une crème, il fallait s’appeler Caroline ou Heaven ou faire partie de son cercle très fermé d’amis. Ce qui n’était pas le cas de la blonde, puisqu’il ne la connaissait pas, et qu’elle était aussi grande qu’un nain de jardin. Sa réponse cependant, fit esquisser un sourire au Prince. Elle avait de la répartie, c’était déjà ça, tout n’était pas perdu pour elle…

« Donc tu n’es pas perdue… Tant mieux, ça me fera ça de moins à m’occuper. »

Pas que Nicolas ne s’incombe la charge de Préfet, non, loin de là, il préférait laisser Emeric se débrouiller avec cela, il n’avait que ça à faire de toute manière, mais si la blonde était perdue, il aurait sans doute du la ramener dans son compartiment, et comme il cherchait Caroline, ce n’était vraiment pas la chose qu’il tenait absolument à faire. De plus, il n’était pas une nounou, il ne s’occupait de personne à par de sa propre petite personne –ainsi que de Caroline- et pas d’une étrangère qu’il n’avait jamais vu. Alors s’il pouvait éviter d’avoir à s’occuper de quelqu’un de plus jeune que lui, ça l’arrangeait vachement ! Il aurait volontiers continuer sa route, si la petite blonde de un/ ne bloquait pas ainsi le passage, et de deux/ si elle ne lui avait pas demandé s’il était un Serpentard. Son orgueil reprenant le dessus, Nicolas se gonfla presque comme un ballon de baudruche de fierté, et fixa de ses yeux noisettes la petite blonde en face de lui. Un aura de Serpentard l’entourait, comment pouvait-on ainsi le lui demander ? Cela ne se voyait pas ? Un Poufsouffle ou un Serdaigle aurait réagit bien différemment de lui ! Ils auraient proposés de la ramener à son compartiment si elle était perdue, se seraient inquiétés pour elle… Nicolas, lui, n’en n’avait strictement rien à faire de l’état de santé de la demoiselle. Elle était une sorcière, si elle avait été admise à Poudlard, donc si elle avait des problèmes, elle n’avait qu’à aller déranger les Préfets, ils étaient là pour ça ! Dommage que Marie n’en fasse plus partie, Nicolas lui aurait dit tout ce qu’il fallait faire pour l’ennuyer un maximum…

« Bien évidemment. »

Pour Nicolas, le fait qu’il soit dans la maison de Salazar Serpentard était quelque chose de complètement évident. Pourquoi serait-il dans une maison ? Il n’était pas un de ces idiots de Poufsouffle, ne passait pas son temps le nez collé dans un bouquin comme ces rabat-joie de Serdaigle, et surtout, surtout ! Il n’était pas aussi abruti que ces stupides Gryffondor. Oui, car entre idiots et abrutis, il y avait une sacré différence pour Nicolas ! Les Poufsouffle étaient simplets, gentils, trop gentils, disant Amen à tout, alors que les Gryffondor, c’était des débiles profonds, qui ne valaient pas mieux qu’une bouse de Dragon. Alors, sur une échelle de préférence, les Gryffondor seraient les derniers. Oh, les Poufsouffle se partageraient peut-être la première place avec les Serdaigle, Nicolas n’en savait trop rien, c’était deux espèces qu’il évitait au mieux d’approcher. Enfin bref. Pour Nicolas donc, appartenir à la maison des Serpentard était quelque chose de normal, de logique et pour laquelle il était très fier. Cependant, comme il était encore en habits moldus, ceux qui ne le connaissaient pas –et rassurez vous, ils n’étaient pas bien nombreux, tout le monde ayant au moins une fois entendu parler de Nicolas de Liechtenstein, Prince du Liechtenstein- ne pouvaient décemment pas deviner qu’il en faisait parti. Quoi que pour le blond cela coulait de source. Encore, s’il avait eut un collier en forme de Serpentard autour du coup, ce genre de questions ne se poseraient sûrement pas… Oui, mais voilà, autour de son cou trônait une couronne portant les armoiries de sa famille au dos, et non pas un Serpent ! Et il était hors de question pour le blondinet de changer de collier. Grâce à ce dernier, il pouvait totalement affirmer qu’il était un prince, puisque son statut était gravé à l’arrière de son pendentif. Enfin bref. Comment cette gamine pas plus haute que trois pommes le fixait, Nicolas se vit dans l’obligation de continuer à lui faire la causette. Pas pour son plus grand bonheur, mais bon… Il était un prince, il savait mentir comme il respirait et donner l’impression de s’intéresser à quelque chose sans que cela ne soit réellement le cas. Il avait été à bonne école avec ses deux abrutis de frère et sœur Joseph et Marie !

« Les autres maisons ne sont que pour le menu fretin. Serpentard est la maison des forts, pas des faibles. Tu es nouvelle ? »

Nicolas parlait toujours des autres maisons que la sienne avec dédain, comme si tous les élèves qui en faisaient parti n’étaient que des moins que rien. Et s’il agissait de la sorte, c’était parce que le jeune pensait réellement être supérieur à ces idiots rien que parce qu’il était dans la maison des Serpentard. Bon, le fait qu’il ait un ego surdimensionné du fait qu’il soit un vrai prince aidait beaucoup aussi, mais bon… Ce n’était pas le sujet !

Aélys ne cessait de regarder le garçon devant elle. Il était bizarre...Pourquoi donc aurait-il dû s'occuper d'elle ? Il n'était ni son frère, ni son cousin, ni même quelqu'un qu'elle connaissait alors elle ne voyait pas comment il devrait s'occuper d'elle. Elle ne voyait même pas pourquoi il lui avait adressé la parole. Il n'aurait pas pu simplement lui demander de la laisser passer et partir de son côté ? Elle n'avait pas de temps à perdre en bavardage, elle, elle avait des frères à retrouver et surtout son jumeau chéri d'amour ! Elle sentait sa moitié s'inquiétait et elle n'avait pas la moindre envie qu'Arthur s'inquiète pour elle, il avait des amis à se faire et s'inquiéter pour sa sœur qu'il adorait n'allait certainement pas l'aider à se socialiser ! Comment, elle, elle pouvait réussir à identifier l’inquiétude de son frère, elle ne le savait pas, c'était juste quelque chose qu'elle savait, qu'elle comprenait, quelque chose qui était dans son cœur, son cœur que partageait son jumeau, sa moitié, une partie d'elle-même, celui qui partageait son âme. Ils n'avaient jamais eu besoin de mots pour se comprendre et déchiffrer ce que l'un-l'autre avait au fond de son coeur, c'était comme ça, ils étaient deux et ils resteraient, ils seraient à tout jamais deux.

« Tu n'as pas à t'occuper de moi de toute façon. » répondit-elle froidement.

Le garçon faisait donc partie de ce qu'elle espérait être sa future maison. S'ils étaient tous comme l'était le blondinet, Aélys espérait vraiment se retrouver chez les verts et argents. Tous les autres avaient l'air de parfaits petits imbéciles et si elle était admise dans une maison où les abrutis régnaient, elle allait finir par fuguer au bout d'une semaine. Bien que s'ils étaient aussi hautains qu'elle, elle ne serait pas sûr de pouvoir le supporter. Mais bon, c'était ça ou l'idiotie des autres alors à choisir, elle préférait largement être admise chez les verts et argents. Pour elle, la gentillesse était le pire des défauts, une faiblesse mais si elle était bien utilisée, elle pouvait devenir une arme. Il suffisait d'être assez malin et avec de la gentillesse, on pouvait obtenir ce qu'on voulait de qui on voulait. Aélys avait cette qualité et le fait que sa mère soit une actrice l'avait entraînée à jouer la comédie à la perfection et elle mentait parfaitement également. Les personnes qu'elle rencontrait la prenait souvent pour ce qu'elle n'était pas et ce que son apparence laissait supposer, une petite poupée sage et fragile. Si elle était effectivement une petite fille très sage, elle était loin d'être fragile et faible. Sous sa petite tête blonde bouillonnait un cerveau qui planifiait des tas et des tas de plans machiavéliques afin d'être la plus populaire possible. Elle était loin d'avoir un caractère facile cependant et si on l'agressait, elle n'hésitait pas à répondre, après tout, c'était son droit, elle se défendait seulement, n'était qu'agressive qu'avec les personnes qu'elle ne jugeait pas apte à lui donner ce qu'elle voulait -la popularité.

« Si tous les Serpentards sont aussi agréables que toi, je croise les doigts pour me retrouver dans votre maison. »

Aélys pouvait aussi être très franche quand elle le voulait et puis là, elle ne voyait pas pourquoi elle jouerait à la gentille petite blonde et tant pis si le garçon s'en plaindrait, c'était lui qui l'avait agressée en premier et tant pis si elle passait pour une gamine en disant ça, c'était comme ça, elle ne pouvait ignorer les remarques désagréables lancées à son égard et c'était un trait contradictoire de sa personnalité, elle ne supportait pas la gentillesse mais quand on lui parlait mal ça l'énervait aussi c'est pour ça qu'en fait personne ne la supportait en dehors de sa famille. C'était ce trait qui la différenciait le plus de sa cousine. Alors que Samara entendrait mais n'enregistrait pas la remarque désagréable parce que la méchanceté ne faisait pas partie de son vocabulaire et de son concept de la vie alors qu'Alli, qui avait pourtant été aussi gâtée que Sam, était naturellement méchante parce qu'elle considérait que la gentillesse était une preuve de faiblesse et elle n'était pas faible, elle n'aimait pas les faibles.

« J'espère bien, il faut au moins relever le niveau de Poudlard avec une maison qui n'est pas rempli d'idiots. » Un sourire se dessina au coin de sa bouche. « Oui. Je rentre en première année, j'ai eu de la chance j'ai échappé à la disparition de la magie, ça a du être nuls les cours l'année dernière non ?! » Et elle disait ça alors qu'elle adorait les cours !! Mais il fallait être honnête, des cours uniquement théoriques, c'était forcément lassant même pour quelqu'un qui appréciait avoir cours. Aélys plaignait encore plus que les autres ceux qui étaient en première année l'année précédente, comme Samara, et qui avaient du passer leur première année à Poudlard sans magie. Alli ne savait pas ce qu'elle ferait si la magie disparaissait, là, maintenant, elle était trop habituée à voir la magie dans sa vie, elle avait pourtant dû vivre la disparition de la magie comme tous les autres mais elle trouvait ça encore pire que d'être dans une école de sorcellerie et de ne pas pouvoir en faire, de sorcellerie. Pour elle, Poudlard rimait forcément avec pratique, c'était logique. Elle, l'année dernière, la magie lui avait terriblement manqué alors qu'elle ne s'en servait même pas au quotidien alors elle ne s'imaginait même pas si elle aurait été dans une école. Samara lui avait dit qu'on finissait par s'y habituer mais Alli était quand même bien contente de ne pas avoir à vivre ça pour sa première année. Elle n'aurait jamais pu profiter de son école de sorcellerie si la magie n'aurait pas été là et c'était du gâchis que de ne pas profiter complètement de ses années dans une école comme Poudlard. Mais ce n'était pas le moment de penser à ce qui s'était passé l'année précédente, c'était du passé tout ça et il fallait désormais penser à l'avenir, au château de Poudlard qui l'attendait, au Choixpeau Magique qui la répartirait à Serpentard -du moins elle espérait- et à toutes ces belles choses qu'il lui arriverait cette année.

Nicolas aurait pu quitter le compartiment de l’autre côté, ou ordonner à la gamine de le laisser passer. C’était ce qu’il avait généralement l’habitude de faire lorsqu’il n’était pas d’humeur, commander sans laisser le choix à la personne en face de lui… Mais comme la demoiselle semblait avoir quelques ressources –qu’il avait trouvées après ses premiers mots- Nicolas était resté. Pas forcément pour son plus grand plaisir, mais puisqu’il pouvait encenser sa maison, il n’allait pas se priver ! Nicolas et sa grande bouche, son ego surdimensionné, et sa fierté de malade… Non, jamais il n’aurait loupé une telle occasion voyons !

« Fais attention à ta façon de parler… Tu pourrais te faire des ennemis… »

Qu’on se comprenne bien, là n’était pas une menace de la part de Nicolas. Non, le ton de sa voix était bien trop gentil pour que cela puisse être une menace. Mais comme il commençait à apprécier plus ou moins cette petite gamine pas plus haute que trois pommes qui pourrait avoir largement sa place dans la digne maison où il régnait en roi. (Oui, Nicolas n’a pas toute sa tête et se prend pour la Prince des Vipères, mais qu’est-ce que cela change ? Il était un prince, un vrai, alors en soi, il était vraiment LE Prince de la maison des Serpentard… Personne d’autre ne pouvait lui faire de l’ombre sur ce point là !) Enfin, là n’était pas le sujet de toute manière. Donc non, Nicolas ne la menaçait pas, mais mieux valait pour la petite blonde qu’elle sache de suite comment se jouait Poudlard. Car oui, Poudlard était un terrain de jeu géant, et Nicolas s’y amusait énormément. La première règle d’or était que, si vous veniez à être dans la maison des Serpentard, il fallait éviter au mieux de vous faire des ennemis dans cette maison, puisqu’ils étaient les élèves les plus sournois et malins. Aussi, s’ils avaient quelqu’un dans leur collimateur, ils n’hésiteraient pas à frapper fort pour le détruire, quitte à frapper à plusieurs. La lâcheté d’agir seule ? Parfaitement du type des Serpentard !

« Tu ne risques pas d’être déçue… Par contre, si tu te retrouves chez les Poufsouffle, ne viens pas te plaindre ! Certains sons aussi bêtes que leurs pieds… Tout comme ces Gryffondors… Même leurs préfets ne peuvent pas relever le niveau de leur maison, c’est pathétique… »

Nicolas esquissa un léger sourire. Il se fichait pas mal d’insulter les trois quarts de son école, puisqu’il était plus que persuadé qu’il était dans le vrai. Et quand Nicolas était sûr d’être dans le vrai, mieux valait éviter de le contredire, quand bien même un memebre de votre famille faisait partie d’une des trois maisons visées, ou que votre ambition profonde était d’y entrer et d’éviter la maison des vils et des lâches. Nicolas lui, était très fier d’être un Serpentard, et le montrait à chaque minute. Généralement, il portait son uniforme, donc sa démarche et sa prestance de Prince faisait tout le boulot, mais quand il ne le portait pas, il savait remettre en place ceux qui le cherchaient d’un peu trop près. Si le blond savait y faire avec ses sujets à Vaduz, il changeait presque du tout au tout au château. Il était un prince et méritait d’être respecté, tout autant que l’était les préfets de sa maison ! Quoi qu’il se demandait si Emeric était vraiment respecté, ou si on lui foutait la paix juste pour être tranquille… Enfin bref !

« C’était d’un ennui complet… Surtout qu’au Royaume non plus, il n’y avait pas de magie… Moi qui avais espéré vivre dans un royaume paradisiaque, je me trompais… Mais maintenant, la magie est revenue, merci Merlin ! »

Pour le blond, tout était normal. Parler du château et du Liechtenstein comme étant un Royaume –son Royaume soit dit en passant-, c’était tout à fait normal. Il en parlait tout le temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, a tout le monde et à personne. Emeric lui avait de nombreuses fois dit de la fermée, surtout lorsqu’il en parlait des heures durant l’an passé, en se plaignant des conditions dans lesquelles il vivait à Poudlard. Pas qu’avoir des camarades de chambre le dérangeait, mais il avait pour habitude d’avoir sa propre chambre et des draps très doux. Ses crises passaient les unes après les autres, et l’absence de magie avait rendu le jeune Prince encore plus insupportable que d’habitude, et oui, cela était possible. Finalement, il avait fait envoyé des draps du château jusqu’à Poudlard, pour retrouver un peu de sérénité. Bon, cela avait marché quelques jours, jusqu’à ce que l’absence de magie ne l’énerve encore plus que d’habitude, réveillant le démon caché en lui. Ce démon, généralement axé sur Marie et Joseph, avait pris tout le monde pour cible, sans exception. Enfin, si, les Serpentard étaient des exceptions, car comme déjà, il fallait s’en faire des amis –ou des sujets, pour Nicolas- et non pas des ennemis !

« L’absence de magie était plus dure à vivre pour les Sang-Pur, comme moi. Mais ces stupides Sang-de-Bourbe ne se sont pas privés de faire les fiers… »

Non, Nicolas n’aimait les Sang-de-Bourbe, et non, il n’allait sûrement pas les appelés des Nés-Moldus. Bon, Caroline était une exception qui confirmait la règle, puisqu’il en était complètement dingue, alors qu’elle était une fille de moldus. Mais ses parents étaient tellement bizarres que Nicolas se demandait s’il ne s’agissait en fait pas de Cracmols qui ne voulaient qu’une seule chose, emm*rder le monde. Non, Nicolas ne spéculait pas du tout voyons ! Même si Caroline lui avait assuré que ses parents étaient de vrais Moldus, lui n’en démordait pas… Il y avait un truc louche, c’était clair ! Enfin bref. Caroline était une Serpentard, donc elle gagnait son respect, et aussi son amour, mais alors tous ces idiots qui peuplaient les autres maisons… Nicolas leur aurait volontiers claqué la tête contre les murs du château, ou même le sol. Les deux étant en pierre, les dommages auraient été certains… Mais il était un prince, donc il devait bien se tenir… Hélas. Du coup, il s’était contenté de quelques sorts… Pas de quoi s’en réjouir des masses !

Comme si elle ne savait pas exactement comment parler pour plaire ! C'était comme un don chez elle et un don qu'elle avait depuis son plus jeune âge. Quand elle était petite, tout le monde la trouvait 'adorable et gentille et ultra mignonne et...' bref, pour tout le monde, elle était une petite fille parfaite et ils trouvaient tous qu'Amber et Jonathan avaient bien de la chance de l'avoir comme fille. Aélys était arrivée à se faire apprécier d'un bon nombre de gens en jouant à être gentille avec tout le monde et en réalité elle les trouvaient tous bien idiots de s'être fait ainsi avoir par une simple gamine. Elle avait héritée son talent de jouer la comédie et de mentir parfaitement par sa mère, son modèle, à qui elle ressemblait énormément, autant physiquement qu'au niveau du caractère. Mais le fait était qu'elle répondait quand on l'agressait et de toute façon, pour le moment, elle n'était pas encore à Poudlard alors elle pouvait très bien montrer son véritable caractère. Elle serait gentille après et tant pis pour le garçon !

« Je n'ai pas pour habitude de me laisser faire mais ne t'inquiètes pas, je sais très bien comment me conduire pour me faire apprécier. »

Le blondinet se mit ensuite à critiquer la maison des jaunes et noirs et Aélys eut une grimace. Elle avait beau être entièrement d'accord avec lui, surtout concernant les Gryffondors qui étaient des bouffons complets selon sa mère, le fait était que sa cousine était une Poufsouffle et qu'Alli se devait de les apprécier plus que les autres maisons. Surtout que Sam était préfète et que ses actes à elle, Aélys, risquerait de compromettre sa cousine chérie et que par sa faute, on pourrait lui retirer son titre ce qui culpabiliserait énormément la blondinette en plus de lui desservir puisque avoir une cousine préfète, ça lui servirait forcément au cours de sa scolarité.

« Ma cousine fait partie des Poufsouffles, elle en est même leur préfète, alors fais attention à ce que tu dis sur eux mais c'est vrai que tu as raison, selon ma mère, tous ceux qui ne font pas partie de la maison des verts et argents ne sont que des idiots et encore, le mot est faible. Et ne parlons pas des Gryffondors, ou je risque de vomir, d'après ce que j'ai appris, la directrice faisait partie de leur maison, c'est complètement injuste, ils sont forcément favorisés par rapport aux autres maisons. »

Aélys eut un minuscule sourire. Elle avait vu des rouges et or lors de sa balade dans le train et elle les avaient trouvés encore plus stupides que sa chère mère lui avait dit. Ils se disaient des gentillesses et autres choses qu'Alli trouvait, pour sa part, écœurantes. Elle avait beau jouer le rôle d'une fille très gentille avec la plupart des personnes qu'elle croisait, elle ne pouvait s'empêcher de trouver que les personnes qui étaient gentilles étaient stupides et, quand elle jouait son rôle, elle trouvait hallucinant de dire des propos aussi idiots mais bon, si être gentille lui permettait d'être populaire et d'être connue, elle le ferait parce que c'était les choses qu'elle souhaitait le plus.

Le garçon, oui parce qu'elle ne connaissait pas son nom et qu'en fait, elle s'en fichait totalement, lui répondit ensuite sur le sujet contrariant de la disparition de la magie. Bien qu'en fait, contrariant cela l'avait été surtout pour les autres, ceux qui étaient plus âgés qu'elle et son jumeau puisqu'eux, ils étaient dans une école moldue où, évidemment, on ne se servait pas de la magie. Mais un mot attira particulièrement l'attention de la blondinette. Il s’agissait du mot 'Royaume'. A ce qu'elle savait, et ce qu'elle avait entendu de la bouche des Anglais, on ne parlait pas de l’Angleterre en ce terme, elle se trompait peut-être complètement amis elle tint à demander au serpent, toujours ses yeux bleus purs fixés sur le blondinet : « Royaume ? Tu parles de quoi là ? » Un sourire léger éclaira un instant son visage. Le garçon, bizarrement, lui paraissait beaucoup plus sympathique maintenant que quand il lui avait adressé la parole mais il n'y avait rien d'étonnant à cela puisque son ton était beaucoup plus agréable que le ton qu'il avait adopté lorsqu'il lui avait parlé pour la première fois.

« Tu es donc un sang pur, tu fais partie d'une des dernières familles alors, ma mère est issue d'une longue lignée de sang purs également mais ils n'ont jamais été respectés car ils adoraient les Moldus. D'ailleurs aujourd'hui la famille s'est éteint puisque mon oncle et ma mère ont eu la très bonne idée de se marier avec des sang mélés. »

Et oui, Aélys avait beau adorer son père, elle aurait bien aimé qu'il soit un sang pur, ainsi, elle aurait été respecté ce qui aurait été un grand plus dans sa vie. Mais bon, à défaut d'être une sang pure, elle était américaine et ça, c'était vachement cool. L’Amérique, c'était le plus beau pays du monde, bon, bien sûr, elle n'était pas du tout objective parce qu'elle était américaine, enfin anglo-américaine mais c'était la même chose, mais c'était vrai, elle avait raison, l'Amérique c'était fabuleux. La blondinette aimait énormément son pays et elle avait été très triste de le quitter pour le Royaume-Uni. Oh bien sûr, c'était joli Londres mais ça ne valait pas New-York de l'avis d'Alli.

La famille de Dem', malgré son adoration connue des Moldus et de leur monde, était respectée des autres familles de sorciers mais c'était uniquement parce qu'ils avaient une des plus grosses fortunes d'Angleterre mais la future première année était certaine que derrière leurs dos, les médisances allaient bon train. Mais c'était comme ça, leur monde, son monde, les gens étaient hypocrites les uns avec les autres et critiquer les personnes avec qui ils faisaient semblant d'être sympathiques dès qu'ils tournaient le dos. C'était comme ça et c'était dans cette atmosphère qu'Aélys avait grandit. Un monde un peu bizarre mais un monde que, malgré tout, elle aimait et qu'elle espérait retrouver dès les prochaines vacances.

Caresser les gens dans le sens du poil, c’était quelque chose qu’il fallait savoir faire, lorsqu’on était à Serpentard. Ou qu’on avait une quelconque envie d’être plus ou moins adulé et aimé à Poudlard. Nicolas lui, n’usait de cela qu’avec les Serpentard, puisque, comme il l’avait déjà précisé, les élèves des autres maisons n’étaient pour lui que des idiots de premier ordre, à peine bons pour les travaux ménagers. Tiens, peut-être pourrait-il en recruter quelques uns pour faire les tâches ménagères au Palais… Quoi ? De l’esclavagisme infantile ?! Et alors, lui aussi était un enfant, non ? Et pourtant, il était bien obligé de se plier au protocole, chaque jour de sa vie. Quand la blondinette lui dit de faire attention à ce qu’il disait sur les Poufsouffle, soulignant que sa cousine en était la Préfète, Nicolas explosa de rire. Non mais vraiment, elle était sérieuse ?! Elle pensait vraiment que, parce que SA cousine était préfète des Poufsouffle, Nicolas allait prendre des gants ? Il savait brosser les gens dans le sens du poil, mais il n’allait pas non plus cache la vérité au monde entier ! Les Poufsouffle étaient tous des abrutis, Préfets compris ! Et il aurait pensé exactement la même chose si cela avait un membre de sa famille. Non, Nicolas n’était pas du genre à mâcher ses mots. Et son côté hypocrite n’était réservé qu’aux Serpentard. Et puis, regardez, sa sœur avait été Préfète… Ca ne l’avait pas empêché de la détester !

« Ma sœur était préfète de Serpentard, ça ne l’empêchait pas d’être une idiote… Le fait d’être Préfet ou Préfète ne fait pas de la personne un puits de sciences. Ne compte pas trop là-dessus. Ma sœur prenait un malin plaisir à montrer qui était le chef, avec son fichu badge… »

Et voilà, c’était dit ! Maintenant, si la blondinette pensait toujours que le fait que « sa cousine » soit préfète des Poufsouffle, était quelque chose dont les autres allaient se soucier, et bien elle pouvait se mettre le doigt dans l’œil, bien profondément, jusqu’au coude, baguette comprise ! Enfin bref. Nicolas n’aimait pas sa sœur de toute manière, ce n’était une nouveauté pour personne. Enfin, pour personne le connaissant depuis un bon petit bout de temps. Lorsqu’ils avaient tous les deux été scolarisé à Poudlard, durant trois années, Nicolas s’était plus que surpassé pour tenter de dépasser sa sœur. Le fait étant qu’elle était bien plus âgée que lui laissait tout de même un gouffre assez compliqué à combler. Du coup, Nicolas n’hésitait pas à l’ennuyer avec tous les problèmes qu’il pouvait avoir. Surtout l’an passé, quand la magie avait disparut, et qu’il était du coup assuré de ne pas se prendre un sort dont il ne connaissait même pas l’existence en pleine figure. Alors qu’il divaguait, son esprit revenant à son pays natal, le Liechtenstein, la demoiselle le ramena sur Terre en lui demandant de quel royaume il pouvait bien parler. Mais oui, quel idiot ! Il ne s’était pas présenté ! Lui, le grand Prince du Liechtenstein avait oublié ce passage si important ! Enfin, il allait vite remédier à ce problème, ce n’était qu’une question de temps !

« Du Liechtenstein, quelle question… Ah oui, j’oubliais. Nicolas de Liechtenstein. Quatrième enfant du roi et de la reine. Je suis donc un prince. Un vrai, pas comme certains s’autoproclame « roi du Quidditch » ou autre idiotie du genre. »

Nicolas, plein de fierté et avec un ego mille fois plus grand que lui-même, était là, ravi de mettre une claque à la blondinette. Imagée, la claque hein ! Parce que bon, ce n’était pas tous les jours que vous rencontriez un prince, un vrai, au détour d’un compartiment ! Surtout lorsque vous vous rendiez pour la première fois à l’école ! Cependant, Poudlard était une école magique, et si Nicolas avait demandé à y entrer, plutôt que de se retrouver à Beauxbâtons, ce n’était pas pour rien. Enfin, c’était pour une fille, mais ça, personne n’était obligé de la savoir ! La version officielle, c’était surtout qu’il était venu ici pour s’améliorer en Anglais et ainsi surpasser Marie… Enfin bref, là n’était pas le sujet ! La blonde fit référence à sa propre famille, visiblement des traitres à leur sang… Quelle honte ! C’était comme cette famille là, devenue célèbre à cause de Potter… Les Weasley… Fous amoureux des moldus… Comme quoi, certains sorciers ne savaient pas ce qu’ils faisaient… Peut-être étaient-ils soumis à l’Impérium, par des Nés-Moldus désireux de prendre le pouvoir et de renverser le monde magique… Peut-être, oui…

« Je suis de l’unique lignée de Sang-Pur du Liechtenstein. La famille Royale est une famille de Sang-Pur depuis des millénaires maintenant. »

Et leurs servants, cuisiniers, coiffeurs, et tout ce qui touchait de près ou de loin le château, tous faisaient partie d’une famille de sorciers. Il y avait des sorciers tout ce qu’il y avait de plus normaux, des Sang-Mêlés qui voulaient servir leur bon roi… Mais il y avait aussi des Cracmols, trop dangereux pour le monde moldu, et trop inutile pour le monde sorciers. Ici, dans le palais royal de Vaduz, ils trouvaient un endroit où ils n’étaient pas suivis des yeux… Un petit paradis en soi ! Enfin bref. Alors que Nicolas flattait sa famille et son ego, il reposa son attention et son regard su la demoiselle. Il avait une question à lui poser, juste par politesse.

« Au fait, quel est ton nom ? »

Et bien oui, Nicolas avait peut-être donné le sien, mais pas la gamine pas plus haute que trois pommes. Alors si elle ne voulait pas que le blond la surnomme comme cela dès qu’il la croisait dans les couloirs –si jamais elle était dans sa maison, bien entendu, sinon, elle pouvait toujours rêver- il fallait bien qu’elle se présente, non ? Le mieux aurait été qu’elle fasse une révérence et tout le tralala royal, mais comme Nicolas était un bon Seigneur, il ne lui en demanderait pas autant. Sympa comme Prince quand on réfléchissait, pas vrai ?!

Quand le garçon éclata de rire, la blondinette masqua une expression de surprise. Il était, pour elle, très important de se montrer froide et ne pas montrer ses expressions et émotions, surtout face à un individu tel que le garçon actuellement en face d'elle semblait être, soit un être arrogant et débordant de confiance en lui comme l'était Aélys en fait. Il ne fallait surtout pas faire plaisir à son interlocuteur en lui montrant qu'elle était choquée par ses propos ou en colère. Son visage d'enfant était resté neutre, impénétrable, que personne, à part son jumeau, ne pouvait lire. Elle lança néanmoins un regard noir au garçon lorsque celui ci insinua, grossièrement d'ailleurs, que sa cousine chérie était idiote. Elle croisa les bras et le regarda un moment en silence avant de lâcher froidement : « Ce n'est pas parce que ta sœur est idiote que ma cousine l'est aussi. » Elle eut un léger sourire avant de terminer : « Et puis je ne vois pas à quoi ça sert d'être préfet si on ne peut pas s'en servir pour obtenir ce que l'on veut de qui on veut. » Bien que la blondinette, elle, n'ait pas forcément besoin d'un badge pour obtenir ce qu'elle voulait, elle était suffisamment maligne pour ne pas en avoir besoin, mais le fait que Samara soit préfète était un plus qu'elle ne pouvait ignorer.

Les prochaines phrases énoncées par le garçon changea la donne. Si Aélys ne daigna toujours pas ouvrir la bouche en guise de surprise, au fin fond de ses yeux, quelque chose changea. Quelque chose que son jumeau aurait identifié comme un zeste d'admiration. Qu'elle éprouve une sorte d'admiration pour le garçon était tout-à-fait normal, après tout, ce garçon était un prince ! Et un vrai de vrai prince ! Un qui possédait un château, certes il ne serait pas roi mais c'était un prince !! On n'avait pas la chance de croiser un prince tous les jours. Bon, si elle connaissait mieux Nicolas, Aélys n'aurait certainement pas dit ça mais justement, elle ne le connaissait pas et pour l'instant tout ce qu'elle savait c'était que le garçon était un prince et cela suffisait à ce qu'elle soit gentille. D'accord, elle ne connaissait même pas le royaume dont parlait le blondinet mais ce n'était pas de sa faute !! Elle, elle était américaine pas européenne, et elle n'avait jamais appris les différents pays qui formaient l'Europe ! Mais ce n'était pas grave si elle ne connaissait pas le Liechtenstein enfin, pas grave pour elle, pas sûr que Nicolas pense la même chose l'important c'était qu'elle avait en face d'elle un prince de sang royal et que si elle voulait se le mettre dans la poche, il allait falloir qu'elle soit trèèèès sympa et elle n'était pas du tout sûr de réussir, elle avait plus ou moins cerné le personnage et à son avis, il était très malin et il comprendrait très bien que ses propos étaient faux. « Enchanté Altesse. » Bon c'était un bon début par contre elle n'allait pas se mettre à faire des révérences et à vouvoyer Nicolas hein, quand même pas, mais l'appeler 'Altesse' devrait suffire à le mettre de bonne humeur. De toute façon, elle n'allait pas rester discuter quarante ans avec lui non plus, mais le mettre de bonne humeur et lancer quelques phrases agréables devrait pouvoir le classer dans le groupe de ses connaissances et elle pourrait se vanter de connaître un prince ce qui était quand même un point qui pourrait la servir pour devenir ce qu'elle voulait être, soit populaire.

« Je me doute qu'une famille de sang royal se doit d'être une famille de sangs purs. » C'était la logique même. « Dis moi ce n'est pas embêtant à respecter toutes ces histoires de protocole ? » La blondinette ne savait pas si, elle, elle pourrait respecter le protocole, bon elle n'était pas une princesse donc elle ne pouvait pas savoir et en plus, les princes et princesses étaient habitués à vivre avec le protocole depuis tout petits.

Nicolas lui demanda ensuite son nom. C'est vrai qu'elle ne s'était même pas présenté ! En même temps, le prince n'avait pas été spécialement agréable avec elle au tout début, lorsqu'il avait commencé la conversation et Alli ne se présentait pas aux personnes qui l'agressait, elle avait de ces petites habitudes comme ça qu'elle suivait à la lettre et elle n'aimait pas les changeait. Et ne pas se présenter à quelqu'un qui était désagréable avec elle faisait partie de ses petites habitudes. Mais elle allait rectifier ça tout de suite, après tout, son interlocuteur était un prince, il ne fallait pas l'oublier ça et si elle respectait les sangs purs, il était absolument certain qu'elle respecterait un prince ! Les personnes de sang royal étaient classés en tout premier dans la liste des personnes que chacun, enfin toute personne qui avait l'ambition d'être quelqu'un, se devait de respecter.

« Mon nom est Aélys Bey. Mon père est américain alors tu ne dois sûrement pas connaître mais peut-être que le nom de Sheridan te dit quelque chose ? C'est le nom de jeune fille de ma mère et celui de mon oncle. »

Elle esquissa un sourire. Lancée sur le sujet de la famille, la fillette pouvait faire tout un discours mais elle ne voulait pas embêter le prince Nicolas avec ses histoires surtout qu'elle devait trouver son frère jumeau, parce que oui, elle n'avait pas renoncer à cela, et que lui avait sans doute quelque chose à faire. La blondinette commença donc sa phrase par : « Bon écoutes, j'ai été ravie de faire ta connaissance et de discuter avec toi et je suis sûre que l'histoire de ton Royaume est très intéressant oui, il ne fallait ni hésiter à mentir ni à cirer les pompes de quelqu'un que l'on voudrait mettre dans sa poche mais il faut que je retrouve mes frères. » Le sourire d'Aélys s'agrandit légèrement. « Et puis tu as sûrement quelque chose à faire de plus intéressant que de discuter avec une fille de mon âge. A bientôt Altesse ! » Et elle s'en alla, le sourire aux lèvres.

Nicolas n’aimait ni sa grande soeur, ni son grand frère qui devait un jour régner sur le Liechtenstein. Ce qui était dommage en soit, car la fratrie avait toujours été plutôt admirée. Bien sûr, les coups bas se faisaient hors caméras et hors public.. Car sinon, l’image de la famille royale aurait été bien mauvaise... Mais sa soeur n’était pas idiote parce qu’elle était une Préfète de Serpentard, non, elle était idiote parce qu’elle était sa soeur, et non pas lui... La cousine par contre, c’était uniquement du à son statut d’élève de Poufsouffle ! Ca détruisait des vies, sincèrement !

«Elle n’est peut-être pas ma soeur, mais elle reste une Poufsouffle, c’est quasiment un trait de la maison...»

N’avait-il pas été assez clair ? Après tout, les Poufsouflle étaient aussi crétins que l’animal qui les représentaient ! Quand bien même on prêtait à cet animal une force particulière quand il s’y mettait, encore fallait-il qu’il s’y mette, ce qui n’arrivait que très rarement voir pas du tout. En tout cas, pas chez les Poufsouffle que le blond connaissait. Lorsque Nicolas eut raconté dans les grandes lignes son histoire, dévoilé qu’il était un prince, un vrai, la demoiselle l’appela «Altesse». Et bien, elle commençait bien ! Enfin, elle comprenait vite plutôt ! Cependant, même si cela avait fait sourire le blond, il en fallait plus pour se le mettre dans la poche. Même si, commencer comme ça était une bonne chose !

«J’ai grandi avec, donc je ne sais pas. Moi, ça ne me dérange pas. Certains ne pensent pas la même chose par contre.»

Genre Ena, son ex... Oui, parce que même si les deux jeunes gens s’étaient séparés, ce n’étaient pas parce qu’ils ne s’aimaient plus, non, loin de là ! A dire vrai, c’était avant tout parce que la jeune brune (enfin, maintenant rousse) ne supportait plus tous les protocoles. Bon, il n’y en avaient pas tant que cela non plus... Quelques uns qui pouvaient être dérangeants, peut-être, comme le fait qu’ils ne pouvaient décemment pas s’embrasser comme ils le désiraient dans les rues de Vaduz... Mais à part ça, il n’y avait pas tant de choses que cela... Bien sûr, Ena devait se plier aux règles quand elle venait au palais, mais bon... Nicolas trouvait que les robes lui allait particulièrement bien ! Enfin, elle avait fait son choix de toute manière, et Nicolas n’avait pas voulu lui en vouloir plus que de raison. Et puis, maintenant, il avait Caroline ! Bref. Lorsque la blondinette, Aelys, lui fit part de sa famille, précisant quelle partie était anglaise et laquelle était américaine, Nicolas ne voyait pas du tout qui cela pouvait être... Bah, tant pis ! S’il ne connaissait pas, c’était que ça n’en valait pas la peine, non ?!

« Non, rien du tout... Les familles de Sang-Pur anglaises me sont bien inconnues. Les rares que je connaisse, c’est à cause de Poudlard... Des familles qui sont restées de Sang-Pur...»

Si Aelys avait cru pouvoir impressionner Nicolas avec son arbre généalogique, c’était visiblement raté ! Mais bon, au moins, elle avait tenté ! En même temps, il était un prince, donc pour impressionner un prince, il fallait déjà le faire ! Et comme Nicolas était un prince, qu’en plus de cela, il était particulièrement fier de ce qu’il était, pour l’impressionner, il fallait se lever tôt ! Et de préférence, avoir un bon truc, bien lourd qui puisse lui faire un tant soit peu d’effets... Comme lui dire que la magie avait disparut, et que Nicolas était donc rendu à l’état d’esclave le temps que cette dernière un/ se décide à revenir ou deux/ que quelqu’un ne trouve comment la faire revenir... Ce qui s’était montré particulièrement long, au fur et à mesure. Cependant, Nicolas n’eut pas le temps de réfléchir d’avantage puisque la demoiselle prenait congés. Et bien soit !

«Bonne chance pour la répartition.»

Nicolas laissa la demoiselle continuer son chemin. Lui avait toujours Caroline à trouver, en espérant qu’elle ne soit pas avec cet abruti de Caleb McQueen... Cela aurait pour don de l’énerver... Il était jaloux oui, et possessif... C’était... Presque maladif, mais bon... Il l’aimait, que voulez-vous !