- Boulet à 15h - PV

Le printemps apportait avec lui son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles… les bonnes touchant le travail de Dawn Kostovak. En effet, cette dernière sentait venir une future ‘promotion’ (même si on ne parle pas ainsi en danse), elle allait bientôt avoir une place plus importante dans la troupe, pour les ballets à venir… le négatif, dans tout ça, c’était qu’elle souffrait. Elle ne disait rien, parce qu’elle tenait trop à son métier pour tout lâcher comme ça, du jour au lendemain… Mais depuis son combat avec le sorcier qui avait tuer son oncle, elle ne se remettait pas totalement de ses blessures, et chaque séance de danse se transformait en torture. Tant pis. Elle avait trop sacrifié de choses pour abandonner à présent.

Elle se douchait, tranquillement, après avoir dansé plus de 8h dans la journée. Elle avait mal partout et se sentait totalement à plat, mais elle avait bien dansé et cette seule fierté suffisait à lui donner le courage pour continuer à avancer malgré tout. La russe passa plus de quinze minutes sous l’eau, puis elle se sécha et s’habilla. Quittant l’établissement de Londres (elle avait été prise en stage de formation pour deux semaines), elle marcha un moment, avant de regarder l’heure. Elle était en avance, mais elle était trop fatiguée et ses jambes étaient trop endolories, pour qu’elle envisage une balade prolongée en ville, aussi se dirigea-t-elle directement vers le café où elle devait retrouver Erwan.

Elle vivait avec Lexy à présent ? Tout s’était organisé tout doucement, petit à petit sans que le couple en ait vraiment eu conscience… Lexy était sur New York pendant quelques jours, et Dawn vivait dans son appartement de Londres ? Généralement, il rentrait tous les jours sur Londres –merci le retour de la magie !!!- mais ce soir, ce n’était pas possible (il avait quelques trucs à faire, et il allait sûrement sortir avec ses collègues. Dawn n’avait aucun problème vis-à-vis de ça elle aimait moins quand elle le voyait poser à moitié nu avec des filles, mais c’est une autre histoire…. La russe avait donc prévu de passer la soirée avec Erwan et Luca (la fiancée de son ami roumain qui était aussi la cousine de Lexy !).

Ouvrant la porte du café, faisant ainsi sonner les clochettes, la belle brune ténébreuse s’avança avec assurance et désinvolture (Dawn était de ces personnes qui ont un véritable ‘quelque chose’ qui en impose). Ainsi, elle avait beau faire moins d’un mètre soixante, elle n’en restait pas moins très impressionnante. La sorcière russe s’installa à une table, tranquille, plutôt isolée pour éviter le brouhaha ambiant (encore que le café était très tranquille, c’était pour ça, d’ailleurs qu’Erwan avait choisi ce lieu là… c’était mieux pour parler qu’un bar bruyant…

La jeune femme commanda un thé blanc au serveur qui passa la voir quelques minutes plus tard, puis elle observa la salle de ses prunelles opalescentes. Dawn possédait des yeux d’un bleu incroyable mais aussi très difficiles à lire. Elle faisait parti de ces personnes qui ont un regard souvent impénétrable. Quelques fois, elle semble bien exprimer quelques petites choses, mais son regard est souvent d’une neutralité incroyable. On lui apporta son thé qu’elle commença à siroter pensivement. A côté d’elle, sur la banquette était posé son sac de sport dans lequel se trouvaient deux justaucorps, ses collants, ses pointes, demi-pointes et chaussons, ainsi que sa serviette et du savon. La jeune femme était vêtue avec beaucoup de neutralité. Elle portait une robe noire, cintrée au niveau de sa fine taille qui s’arrêtait au-dessus de ses genoux. Des collants gris agrémentaient le tout, ainsi qu’un petit gilet couleur chaire. Ses cheveux d’un noir d’encre tombaient dans son dos en baguettes, tandis que son visage ne portait qu’un léger maquillage. Sa veste (noire) était posée sur son sac de sport. Le seul et unique bijou qu'elle portait était un petit bracelet que Lexy lui avait offert, au début de leur relation 'officielle'. Elle ne s'en séparait que pour danser et avait jeté des tonnes de sorts de protection dessus, pour éviter que le scandale de sa bague de fiançailles (quand elle était encore fiancée à Isaac Irving) ne recommence pas. (Une de ses rivale moldue s'étant saisie de la bague pour embêter la brune...)

Dawn avait bien vu le jeune homme occupé, au bar, avec une jeune femme blonde. De là à l’avoir ‘remarqué’ il y avait, néanmoins, tout un monde. La Russe n’était pas le genre de personne qui portait un très grand intérêt aux autres. Elle accordait de l’importance aux ‘situations’, aux ‘éléments’ mais, les ‘gens’… Elle s’en fichait. Peu lui importait qu’ils la regardent ou non, qu’ils soient séduisants ou non, qu’ils parlent français, anglais ou japonais… Ils vivaient tous leur propre vie et elle, elle vivait la sienne. Ceux qui interféraient dans son existence étaient les seuls qui comptaient : ses amis, sa famille (et encore…) et ses ennemies étaient donc les seuls auxquels elle portait un réel intérêt (ce dernier différent selon la relation entretenue avec la personne…). Aussi n’avait-elle pas accordé plus d’importance que ça au photographe accoudé au comptoir.

Elle-même, observait la rue, pensivement, avant de reporter son attention sur son thé blanc. Elle surveillait son temps d’infusion avec attention, tout en laissant son regard vagabonder de ci, de là, sans jamais vraiment se poser où que ce soit… Excepté au moment même où l’ont vint rompre son intimité, le jeune homme du comptoir s’asseyant, sans y être invité, face à elle. Le regard glacé de Dawn transperça alors le sorcier, tandis qu’il l’abordait de façon ridiculement naïve. Elle demeura placide, face à lui, et lorsqu’il eut terminé son baratin, elle se contenta de répliquer, sèchement avec assurance, sans même ciller une seule fois.

« Je suis au courant, ce sont les miens, jusqu’à preuve du contraire. »

La jeune femme lança un coup d’œil rapide à l’horloge située au-dessus du brun, et retira son thé qui avait eu ses 8 minutes d’infusion. Elle versa un peu de liquide dans sa tasse et reprit :

« Si tu ignores mon nom c’est que tu ne mérites pas d’en avoir connaissance. »

Parce que attention, avec la jeune femme, on ne plaisantait pas. Oui, Dawn fréquentait quelques moldus (et ils n’étaient pas des amis, seulement des collègues ou des connaissances). Elle avait beau avoir beaucoup évolué, au contact de Lexy, elle demeurait quelque peu allergique aux contacts trop prolongés avec les non sorciers. Rien ne pourrait lui faire oublier l’enfer qu’elle avait vécu dans son enfance, dans sa famille moldue. Absolument rien. Même si tous les moldus n’étaient pas pareils (à l’instar des sorciers), elle ne pouvait s’ouvrir à eux. Ainsi, elle n’avait aucune envie de converser avec un gros lourdingue qui l’abordait comme si ils pouvaient être des amis (quelle blague !). De plus, s’il ignorait son nom c’était, au choix : a/ Il n’était pas sorcier (par ‘sorcier’, comprendre *digne de ce nom*), puisqu’il ne connaissait pas une sang pur noble de vue (bon après il connaissait peut-être son nom, mais dans tous les cas, elle n’avait pas envie de le lui donner). b/ Il était un moldu pur et dur mais ne s’intéressait pas à la danse : dans ce cas il ne méritait pas de savoir qui était la future danseuse étoile (oui oui, Dawn ne travaille que pour ça, donc elle espère bien y parvenir !!!). La brune but une gorgée de thé et reposant sa tasse lâcha avec froideur :

« Tu comptes t’imposer encore longtemps ? »

Oh b*rdel… Il riait ??? Il riait vraiment là ???? Non parce que si il s’éclatait à ce point, là, tout de suite, maintenant, Dawn allait peut-être bien finir par être méchante, histoire de lui montrer (de façon on ne peut plus claire) qu’on ne plaisante pas avec elle. Ce que c’était c*n les moldus, franchement, quand ça s’y mettait !!! Les sorciers, eux, savaient respecter les sangs purs enfin vite fait, quoi…. Se contentant (pour l’instant) de dévisager froidement le sombre inconnu (doublé d’un idiot) qui l’abordait de façon si grossière, Dawn ne répondit rien. Ce qui ne l’empêchait pas de penser à bon nombre de choses aussi agréable pour elle que désagréable pour luI.

Finalement, elle craque à la réplique du ‘tu serais pas mannequin par hasard ‘. Levant les yeux au ciel, elle répliqua avec beaucoup de mordant (attention aux vipères, elles ont une bonne dose de venin en stock !) :

« Non mais je rêve ! C’était tellement pathétique comme plan drague… Tu ne vas quand même pas me faire croire que ça peut vraiment marcher un truc aussi gros ??? Je rêve… Tu devrais penser à t’acheter des yeux, et surtout, un cerveau pour pouvoir analyser ce que tu voies, abruti. »

Oups, l’insulte était partie toute seule. En même temps, fallait quand même avouer que du point de vue de la russe, il en tenait une sacrée couche ce mec… Elle planta son regard glacé dans celui du jeune homme et reprit en articulant comme si elle parlait à un gosse de 2 ans :

« Les mannequins, jusqu’à preuve du contraire, font plus d’un mètre soixante dix. Si tu me regardes bien, même de loin tu réaliseras que je suis loin de faire cette taille. »

Non mais. Elle se retint de rire par la suite… Non mais c’était une vaste plaisanterie tout ça… ce n’était pas croyable, de tomber sur un boulet pareil !!!! Dawn exigeait un prix de patience, pour ne pas encore avoir jeter un sortilège impardonnable sur ce mec.

« J’ai bien peur que tu n’obtienne rien de plus de moi que ce que tu as déjà, tu peux donc disposer. »

Bon, si jamais Erwan avait décidé d’être en avance de 20 minutes, ça arrangerait énormément son aînée… Elle ajouta cependant, après un temps de réflexion :

« Ceci di, tu me dis quand même quelque chose… Et rien à voir avec la photographie »

Bien qu’elle ait dû côtoyer quelques un de ces spécimen, en danse,mais aussi dehors, lorsqu’elle voyait Lexy… ces moustiques étaient intenables, toujours à vouloir faire crépiter leurs flashs à deux noises… En fait, Dawn pensait d’avantage à Poudlard, là… mais ça faisait 5 ans qu’elle avait quitté l’école, et à part son petit cercle, elle n’avait jamais été très attentive aux autres… Mais 7 ans passés dans la même classe, à la même table tous les jous, ça marque un minimum tout de même, et finalement, elle lâcha avec dédain :

« Non… Crowford ? »

Elle avait oublié son prénom, mais bon elle avait son nom, quoi c’était déjà ça de pris… Dawn n’avait pas un nombre d’amis incroyable à Poudlard… Elle avait Drago, Raphaël, Blaise (qui avait été son petit ami pendant un an), Myrielle, Elea et Isaac (qui avait été un petit ami et un fiancé…). L’essentiel était dans la maison de Salazard… Après il y avait bien Erwan, chez les Poufsoufles… mais bon, ce n’était pas pareil.

Posant sa baguette d’un blanc strié de zébrures argentées devant elle, tout en la touchant du bout des doigts de sa main droite, la brune chuchota :

« Je ne sais pas ce qui m’empêche de te jeter un impero sur le champ et de te demander de te jeter sous les roues d’un bus moldu… »

Arquant un sourcil, guère touchée par les ‘compliments’ du photographe sur sa beauté (que Dawn n’avait jamais ignoré et jamais nié non plus –raison pour laquelle elle n’était pas forcément appréciée, surtout pas la gent féminine...), la Russe répondit simplement :

« Désolée de te décevoir, mais si tu cherches ‘une fille’ tu t’es trompé de porte. Je suis une femme, et les petits garçons de ton espèce ne m’intéressent absolument pas. »

Quand à sa remarque sur le fait qu’il ne l’avait pas ‘mise dans son lit’ ce fut celle de trop. Dawn perdit sa froideur pour laisser place à une sombre colère. Ses prunelles rarement expressives et d’un bleu pâle et plutôt terne s’électrisèrent, renvoyant une froideur et une cruauté assez terrifiantes. La russe articula chacune de ses syllabes tout en sentant qu’elle allait bientôt perdre le contrôle et castrer temporairement le sale c*n face à elle.

« Le respect. Tu connais ? Parce que si ce n’est pas le cas, je pense que je vais te donner une petite leçon et, si tu veux mon avis, la notion aura un peu plus de sens, ce soir, quand tu te coucheras seul, et avec une atroce douleur entre tes petites jambettes d’avorton. »

Puis ils se reconnurent (ce qui n’arrangea aucunement l’humeur de la brune mais lui offrit soudainement toute une panoplie de gentille petite ‘action’ à effectuer pour apprendre le respect à cet idiot…). Au nom d’Isaac, la russe ne cilla pas, répliquant seulement :

« Non, j’ai quelqu’un d’autre depuis plus de 2 ans. Il est très possessif et plutôt violent, si on se frotte trop à moi. Donc à ta place, je ferais de l’air. »

Lorsque Abell parla d’attaquer les filles, la brune répliqua sèchement :

« N’essaie pas de jouer à un jeu dont tu ignores toutes les règles Crowford. J’ai toujours été forte, et tu le sais pertinemment. »

Douée en potions, meilleure (ou presque tout le temps) en métamorphose (ne devient pas animagus qui le veut, après tout !) et redoutable duelliste, Dawn n’était pas une sorcière qu’on prenait à la légère. Sans oublier son nom et sa lignée sorcière qui poussait au respect car nul ne pouvait ignorer l’ascendance portée sur la magie noire.

La russe termina son thé et posa bruyamment la tasse sur la table.

« J’attends quelqu’un. Tu vas dégager maintenant, c’est mon dernier avertissement. N'oublie surtout pas qui je suis et qui tu es. »

Dawn était plutôt patiente, mais il ne fallait surtout pas la pousser à bout… Hors, là, justement, Abell avait un peu trop joué avec les nerfs de la brune et au premier geste qu’il ferait vers elle pour la ‘conquérir’ derechef, elle l’écrabouillerait.

Si Dawn avait été Abell, elle n’aurait pas parié sur le fait qu’elle ne puisse pas lui donner une bonne leçon. Mais elle n’était pas Abell (grand bien lui fasse !) et elle n’avait pas envie d’entrer dans un débat des plus stériles, là, où, de toute façon, elle savait qu’elle dominait, quoique puisse en penser ce sale petit avorton de Serpentard. Elle ne répondit pas non plus à ses remarques sur Isaac puisque oui, ils étaient censés se marier. Ils s’étaient fiancés l’été entre leur 6ème et 7ème année à Poudlard. Leur chemin était tracé… mais ils n’avaient pas tenus jusqu’au bout… Leur couple avait lâché. Tout s’était brisé.

En revanche elle eut un petit rire amusé et sarcastique quand Abell prétendit être assez fort pour pouvoir lutter face à elle. Non mais quelle blague ! Il avait donc oublié ? Dans un haussement d’épaules, elle réplique tout simplement, avec amusement :

« Aux dernières nouvelles, j’étais la meilleure pour les endoloris en 7ème année. »

Son regard indiquait clairement qu’elle pouvait lui faire une démonstration s’il le désirait. A l’époque où les mangemorts régnaient sur Poudlard et où la torture était monnaie courante au château, Dawn s’était avérée être une très bonne sorcière pour ce qui touchait à la magie noire. Personne ne savait d’ailleurs (mise à part els autres membres, évidemment) que la brunette avait été parmi les étudiants qui luttaient dans l’Armée de Dumbledore. Elle avait tagué, avait délivré des élèves des cachots. Sa place de favorite parmi les vipères étant particulièrement avantageuse pour l’AD.

Puis il se mit à s’exciter tout seul (chacun son tour, na !) et Dawn se contenta de sourire avec mépris. Il pouvait dire ce que bon lui semblait, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle sentait qu’elle avait enfin gagné, qu’il allait dégager et lui fiche la paix et ça, c’était vraiment la chose la plus magique qu’il soit dans l’univers en cet instant précis. Sans perdre une miette de sa satisfaction, elle répondit donc tout simplement :

« C’est ça, au revoir. »

Puis elle bu reboire son thé tranquillement. Merlin qu’on était mieux sans ce parasite à côté pour lui brouiller son audition !!! Rangeant sa baguette d’un blanc argenté dans sa poche, elle ferma les yeux de satisfaction, laissant ce petit moment de plaisir et de satisfaction faire pleinement son œuvre. Soupirant, satisfaite, elle s’étira puis adressa un sourire rayonnant à Erwan et Luca lorsqu’ils franchirent le seuil du café. Elle les embrassa et ne leur raconta pas l’altercation qui avait eu lieu un peu plus tôt. Elle l’avait déjà mise aux oubliettes, mais elle resurgirait dès qu’il faudrait croiser le chemin de cet imbécile de sang mêlé. Dawn avait le sang froid, mais la rancune tenace. Elle savait qu’elle pouvait faire à peu près n’importe quoi pour qu’il regrette amèrement son profond manque de respect à son égard !


L’avenir promettait d’être symapthique !