TERMINE - Intrusion - - PV

C’était quand même un truc de fou… les cachots : en été… Ben c’était comme si on était en plein hiver dans le reste du château (et encore, Alek était persuadé qu’il faisait me^me meilleur que ça dans le reste du château en plein hiver…). Si ce n’était pas de la discrimination pure et dure à l’égard des vipères, ça, franchement ! Et après on ose prétendre que ce sont les Serpentards les vilains dans l’histoire ! Mon œil, ouai !!!! Ce n’étaient que des victimes… pauvres d’eux !!! *paaaf*.

Toujours dans son optique ‘les vipères sont mal aimées, et puis flûte, pourquoi on se les gèle autant ici alors que dehors il fait 30°C’, Alek marchait d’un pas tranquille… Il avait pas mal de trucs en tête, là, et il ne savait pas trop par où commencer pour tout trier. Entre les cours (il était déjà à la ramasse, ça ne rigolait vraiment pas, en cinquième année !), les filles (Nina qui lui plaisait vraiment beaucoup, mais en même temps il savait pas trop comment la jouer, puisque c’était la première fois que ça lui arrivait…) Et il y avait aussi Fenrir, son loup… Il avait toujours peur qu’il se fasse tailler en bavette dans la forêt interdite (même s’il était plus costaud… ) Bref… Que de problèmes, pas de solutions, donc ça lui prenait la tête !).

Un soupire, et il aperçu une intruse… Une jeune jaune et noir qui errait dans les couloirs… Et pas loin de la salle commune des vipères, qui plus est ! Alek eut un petit sourire amusé, et l’interpella (elle était en première année il lui semblait bien…)

« On s’est perdus ? Parce que là où tu es, tu t’éloignes des salles de classe… »

Il n’était ni agressif, ni forcément super amical. Disons plutôt qu’il était très neutre, là… Il n’avait rien contre elle, mais n’avait pas non plus la moindre raison de se jeter dans ses bras de bonne humeur, quoi… le préfet observait donc la petite rouquine (Merlin, c’était lui ou TOUTES les filles étaient rousses ??? d’abord son ex qui s’était teinte dans cette immonde couleur *Ena…* puis la timbrée du groupe de danse ; Opalyne machin truc chose… Qui était rousse ET cinglée (elle n’avait rien pour elle cette gosse…). Et maintenant, cette fille, là… Et encore, il avait échappé à la vague Weasley, c’était déjà ça de pris !!!

S’adossant au mur juste à côté de lui, tout en continuant à observer sa cadette, Alek poursuivit :

« Alors ? Qu’est-ce que tu fais par ici ? »

Il n’y avait rien de menaçant dans son attitude (à la rigueur, un mec de 5ème année, il pourrait se permettre mais avec une fille de deux ans plus jeune que sa cousine chérie, il ne se permettrait pas, c’était bien trop moche comme réaction !). Il passa sa main dans ses cheveux bruns, de toute façon, déjà en bataille (si si il connaît bien le peigne pourtant, mais bon ça prend le chou, dès le matin…)

Non mais sérieusement, Ava se demandait bien ce qu'elle pouvait faire ici. A vrai dire, elle n'avait même pas une totale et bonne idée d'où elle se trouvait dans l'instant. Tout ce qu'elle savait c'est qu'il faisait froid et humide. Mais comment un endroit dans un si beau chateau pouvait-il exister? C'était l'été dehors et là, c'était juste... le pôle sud. Et encore, Ava était gentille, quand elle respire, de la fumée blanche sort de sa bouche.
Elle se souvenait pas de comment elle était venue, alors, comment repartir? Sérieusement?

Elle ne savait même pas où elle allait, mais bien décidée à ne pas appeller quelqu'un ou rester ici jusqu'a ce que quelqu'un vienne la chercher ( ce qui serait carrément la honte, pour une Née-Moldue de première année ), Ava commenca à hater le pas, regardant partout sur les murs. Biensûr elle ne s'attendait pas à ce que des panneaux apparaissent jusque parce qu'elle le demandait et le désirait vraiment beaucoup, mais quand même, pour être dans le genre 'pommée', là, elle était bien douée.
Seulement elle continua à avancer, la tête levée, comme une minuscule petite fille dans un trou. Un trou noir et froid.

Et comme par Magie (Non? Sérieusement? *BAN*), elle entendit quelqu'un lui dire qu'elle s'éloignait des salles de classes... Comme si elle l'avait pas remarquée... En plus, qui c'était lui?, elle n'arrivait pas à le voir comme ça et pencha sa tête sur le côté, histoire de mieux captée de la lumière, si faible soit elle.
Puis elle vit. Elle vit un jeune-homme, ô combien plus grand qu'elle, en âge comme en taille. Premièrement, elle s'excusa intérieurement d'avoir été "froide" avec cette personne, même s'il lui semblait bizarre, elle savait bien que c'était un aînée et songea qu'il fallait le respecter. Elle se redressa et pris le soin de choisir ses mots avant de parler. Mais comme on pouvait sans douter, timide comme elle est, elle bégaya.

" Euh... Je... Je. En fait, je cherchais le cours de potions. Seulement... Je vois bien... que je suis totalement pommée là."

Non mais quelle idiote! Pourquoi fallait-il toujours qu'elle bégaie face à un garçon. Elle en avait marre de tout ça. A croire que de savoir qu'elle avait de la magie en elle, ne l'avait pas aidée. Elle pensait en effet que la magie l'aurait (peut-être) aidée à surmonter cette timidité maladive face aux représentants de la race masculine. Mais visiblement... Non.
Au moins, avant d'accepter d'entrer ici, elle avait sa soeur, sa jumelle adorée, qui était là pour la présenter avant de tomber sur quelqu'un comme ça. Dans un moment pareil en plus, non mais Merci.

Alek esquissa un sourire. Le fait qu’elle bégaya ne troubla pas plus que ça le préfet. Il n’était pas du genre à se moquer d’elle, surtout si elle bégayait… Elle lui rappelait sa cousine toute mignonne et toute timide. Il serait capable de briser tous les os du premier petit c*n qui oserait se moquer de sa Joy chérie, alors il n’allait pas jeter la première pierre à la petite rouquine ! Hors de question.

Il se contenta donc tout simplement de lui répondre, l’air entendu :

« Oui c’est pas tout à fait ici… »

Il haussa les épaules, tout en quittant son mur, se redressant donc par la même occasion.

« Tu devrais faire attention de ne pas trop traîner toute seule dans les cachots. Tu ne te ferais pas tuer, ni blesser physiquement, évidemment, mais tout le monde n’est pas forcément très… sympathique, surtout avec les Poufsouffles. »

Alek demeurait assez neutre. C’était pas spécialement une menace (pas du tout même) mais bon, mieux valait prévenir que guérir, et quand on voit une fille traîner pas loin de la salle commune, disons qu’on peut se poser quelques questions sur sa véritable raison de traîner dans les parages, quoi… Alek ne pensait pas qu’elle soit du genre à avoir suivi des vipères pour trouver leur nid (elle semblait trop timide pour ça, et faut avoir un peu beaucoup de cran, quand même pour se mettre en quête du coin où règnent les vipères du château !). Bref, Alek reprit :

« Pour les potions c’est à gauche, puis après c’est la cinquième à droite… ou la quatrième… je sais plus, je le fais machinalement maintenant. »

Il regarda sa montre :

« J’ai pas cours avant une heure, alors je t’y emmène si tu veux. »

Tout en parlant il s’était mis à marcher d’un pas nonchalant, ses mains dans ses poches de robe de sorcier. Alek savait bien qu’elle le suivre (non il n’avait pas le don de voyance, mais bon, il ne voyait pas vraiment pourquoi elle ne le suivrait pas, de toute façon). Il lança (parce que les blancs c’est lourdingue) :

« Alors première année à Poufsouffle ? Comment ça se passe ? »

Bon en réalité il avait bien une idée de la réponse, ça devait forcément bien se passer. Puis elle avait Félix comme préfet, qui était pote avec Alek et qui était beaucoup plus cool et gentil que ce dernier, donc bon, il n’y avait pas de raison pour que tout se passe mal, n’est-ce pas ? Alek bifurqua sur la droite, machinalement, une fois encore. Non, décidément, compter le nombre de passages ce n’était pas son truc. Puis les cachots il les connaissait par cœur, à force. Il avait bien assez erré là-dedans (seul ou en agréable compagnie) alors le jour où il allait s’y perdre, et bien ce n’était pas pour maintenant (même s’il n’était là que depuis peu de temps, puisqu’il était arrivé l’an passé de Durmstrang). Ca avait fait bizarre, d’ailleurs, de passer de l’école de mage noir à Poudlard qui faisait un peu école des bisounours à côté…

Ava l'écoutait quand il parlait, bien sûr, mais elle trouvait assez frustrant ( pour ne pas dire "quelque peu énervant") que cet étrange personnage ne mette aucun sentiments, aucune accentuation quand il prononçait ses phrases. Elle n'arrivait pas à le cerner, elle n'arrivait pas à voir s'il se moquait d'elle (sans doute pas et elle ne l'esperait pas!), s'il était comme ça, s'il s'en foutait ouvertement ou encore s'il ne savait juste pas quoi lui dire. Mais bien sûr, elle n'en montra rien et garda ça pour elle, bien dans sa tête.
Elle adorait se parler à elle-même. Des gens la trouverait purement et simplement débiles, d'autre intelligente mais elle s'en fichait. En effet, personne ne rentrerait jamais dans sa tête, ses vraies pensées cachées, sans qu'on puisse les découvrir. La tête est un monde qui n'appartient qu'à son propriétaire, il y fait, il y crer son propre monde, et elle, Ava, adorait s'y réfugier quand elle allait mal ou que quelqu'un lui manquait.

Elle dut relever la tête quand il se redressa, s'agrandissant un peu plus. Elle qui le trouvait déjà grand, là c'était même pas la peine, elle ne pouvait pas "faire face"... Mais quelle idée de faire des gens aussi grands? Comparée à eux, elle était rien, rien du tout. ( Non ce n'était pas une critique vis-à-vis de lui, pas du tout, mais vis-à-vis d'elle. Jamais elle ne se ferai à l'idée qu'elle soit si petite. Elle n'assumait pas du tout sa taille et même à onze ans, elle mettait des talons pour réduire, même un peu, son complexe.)

Elle réprima un "Bah merci, ça me rassures beaucoup" à l'allusion sur le fait qu'elle ne ferait mieux pas de rester ici et que les Poufsouffles étaient mal vus.
Avant de le suivre, elle lui dit "Merci" (en bégayant pour changer!) et dès qu'elle le vit démarrer sa marche, elle le suivit, docile, restant cependant en arrière. Encore, là, une preuve de sa timidité.
Avant de lui répondre, elle repensa au fait que le Poufsouffles étaient mal vus... Elle songea que si c'était à cause de son blason, le noble blaireau, il n'y avait pas de quoi être offensée et qu'elle préferait ça à la vipère des Serpentard.
Cette pensée la fit rire ouvertement et elle préfera de suite embrayer, passer à autre chose et répondre à son aîné de peur de paraître impolie (Ce qu'elle ne voulait pas, bien entendu):

"Oh...OuOui, ça se passe très bien. Je...J'avais un peu "peur" au début mais... mais maintenant ça va. C'est dire qu'on m'a réservé un super acceuil! Les Poufsouffles sont contents de me voir arriver et mes préfets sont très gentils. Je n'ai pas encore beaucoup parlé à la préfete, mais Félix m'a plutôt bien mise en confiance pour ce qui allait se passer et tout ça... Puis ça va. Ce qui a été difficile surtout, c'est de quitter ma famille, ma jumelle surtout, mais faut que je m'y fasse. Ca ira..."

Et elle s'érrêta. Elle était tellement prise dans son "discours" qu'elle ne se rendait pas compte que parfois elle pouvait être chiante, un vrai moulin à parols. Elle avait arrêter de bégayer mais retrouva cette habitude tout de suite, pour s'excuser:

"Pardon, je...Je parle toute seule. Tu...Tu t'en fiches sans doute de tout ça. Euh... Je m'appelle Ava"

Puis elle rougit et baissa la tête, ses cheveux roux tombant de chaque côté de son visage.

Alek ne se sentant pas l’âme d’un mec rassurant ne répondit pas à sa cadette. Si elle préférait avancer à l’aveugle, c’était son choix, après tout, hein. Lui il disait ça pour elle, ça ne l’ennuyait pas si il y avait un meurtre dans les cachots (tant qu’on ne lui demandait pas de faire le ménage après, le sang ça tâche, tout ça tout ça…). Bon ok, on n’en n’était pas au stade que ça s’entretuait… Encore heureux, soit dit en passant !!! Mais bon, elle pouvait être un brin ‘bousculée’, quand même… Bien que les vipères ne soient pas non plus aussi affreuses que beaucoup le prétendent…

Ils se mirent ensuite à marcher et Alek demanda à la jeune fille comment ça se passait, chez les Blaireaux ha et tant qu’on y est, votre salle commune, elle est où et il y a un mot de passe pour y aller, ou quoi… *sort*. Bon en soit, ça ne l’étonnait pas du tout, qu’elle ait été bien accueillie… Le jour où un Poufsouffle sera une grosse peau de vache, les Serpentards seront des fanatiques des bisounours… Autant dire, que c’est encore loin d’être le cas ! Alek embraya :

« Ha ouai tu as une jumelle ? Elle est cracmol, ou moldue, pour ne pas être inscrite à Poudlard ? »

C’était rare mais ça arrivait parfois… Il ajouta :

« Ouai Felix il est cool. »

Le Serpentard avait rencontré son collègue préfet pour la réunion de début d’année, puis ils avaient dus se recroiser dans la volière, un jour… c’était plutôt comique, comme situation, d’ailleurs… La vipère eut un léger sourire en y repensant… Puis il reporta son attention sur sa cadette qui se présentait : Ava. Il haussa les sourcils :

« Si tu parlais toute seule, j’imagine que je ne serais pas là, et à moins d’être invisible… Tu ne parles pas toute seule. »

Et il ajouta, histoire que tout soit bien clair :

« Et si tu me gonflais, je te l’aurais déjà fait remarquer. Faut pas croire qu’on prend tous des pincettes, sous prétexte qu’on est genre plus vieux, ou préfets, ou même les profs… J’aime pas qu’on me saoule, donc je le fais remarquer, quand c’est le cas. »

Comprendre donc qu’elle ne l’exaspérait pas. Par contre si elle continuait à s’excuser, il lui ferait remarquer que ça, c’était chiant. Il compléta :

« Sympa comme prénom; moi c’est Alek. »

Ils bifurquèrent une nouvelle fois, puis descendirent deux trois marches, tandis qu’Alek, en se baissant machinalement, soufflait :

« ‘tention au plafond, c’est bas… »

Le dénivelé était mal fichu, sous les marches. M’enfin, il n’y en avait que deux, donc ça passait… Le truc c’était de ne pas se faire avoir (et en général on se faisait tous avoir une fois…)

Ava n’aimait pas tellement parlée de sa sœur. Enfin, ce n’est pas qu’elle "n’aimait pas" parlée d'elle ou n'aimait pas sa soeur du tout (au contraire, Ava en était folle de sa jumelle!), mais cela lui rappelait des souvenirs et cette dernière lui manquait tellement, que parfois, l’évoquée lui faisait de la peine. Non pas qu’elle voulait l’oubliée, mais… Essayer de se faire à l'idée que toutes les deux, elles se reverraient moins souvent. Cependant, elle répondit à son aîné :

"Euh… Non non. Je suis Née-Moldue, donc elle, elle… est Moldue. Donc oui, elle n’est pas ici."

Bien sûr qu’elle n’était pas ici, c’était évident, et il le savait, il venait de le dire. Mais elle avait (et aurait) toujours ce don pour rajouter des mots, des phrases inutiles ou bien qui semblait évidentes.
Elle acquiesça une fois de plus pour confirmer le fait que son préfet, Félix, était sympathique.
Elle comprit très bien ce qu’il lui dit par la suite. Mais elle n’avait pas dit qu’elle parlait toute seule pour le vexer, c’était un manière de s’excuser sur le fait qu’elle parlait sans doute de trop quand elle était emporté dans son élan. A vrai dire, elle voyait bien à sa tête qu’il ne se gênerai pas pour lui faire remarquer si elle le gonflait. Non pas, qu’il avait une "sale" tête, au contraire même il était très agréable à regarder, mais d’apparence et sans le connaître, il semblait assez… Hostile.
Elle souria pour elle-même quand il lui dit qu’il l’écoutait et que son prénom était sympa. C’est dire qu’elle-même adorait son prénom, vraiment. Elle le trouvait tellement original… Ava n’avait rencontré personne prénommée de la même façon, et en était même assez fière.

Elle se baissa juste à temps pour éviter de tomber, où même de se cogner la tête. Elle comptait vraiment arrivée entière à son cours de potions, voulait avoir toute sa tête pour cette matière qu’elle semblait bien aimée d’un premier abord.
Elle dit merci à Alek (Enfin un prénom à mettre sur ce joli visage. Héhé. ) et avanca toujours derrière lui à une distance convenable, continuant de penser qu’il fallait qu’elle reste en arrière pour ne pas déranger. Ava pensait tout le temps qu’elle était de trop, un élément rajouté, rattaché à quelque chose sans vraiment en faire parti. Et ça en devenant chiant parfois.

Alek n’était pas du genre à juger (en règle générale, après on a toujours les exceptions qui viennent confirmer la règle…). La jumelle de la petite rouquine aurait pu être une cracmol que ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid. Bon, ok, il aurait peut-être trouvé ça un peu ‘bizarre’ au début (il connaît pas un seul cracmol –Rusard mis à part, et de toute façon, il ignore qu’il est cracmol, donc comme ça… l’affaire est réglée, c’est comme s’il n’en connaissait aucun !). Mais il apprit donc que la jumelle d’Ava n’était pas cracmol mais simplement moldue. Et bien pourquoi pas ? Ceci étant, Alek s’interrogeait tout de même. Il n’avait pas de frère, ni la moindre sœur, mais il avait sa cousine (même si avec Joy c’était encore différent…) Et il se demandait ce que ça aurait été si elle, elle avait été sorcière et lui non… mais là aussi, le contexte différait, puisque tous deux étaient nés dans des familles sorcières, contrairement à la Poufsouffle.

« Et elle n’a pas été jalouse, du coup, que tu sois la seule à être une sorcière ? »

Parce que pour Alek, être un sorcier c’était quand même génial (enfin mieux qu’être moldu en tout cas !). Les pauvres moldus, ils devaient être si handicapés sans magie… Dur dur de vivre sans elle ! Bref, de toute façon tous ces ‘problèmes’ : le côté amour fraternel pour ne pas dire amour tout court, cracmol ou moldu… Ben Alek ne se sentait pas vraiment concerné étant donné qu’il n’était tout simplement pas du tout concerné… ! Difficile, donc, de vraiment rentrer dans le vif du sujet, lorsqu’on s’en sent aussi éloigné (et le petit bonus : Alek n’étant vraiment pas empathique, il ne risque pas de pouvoir se mettre à la place d’un autre !

Les deux jeunes gens poursuivaient leur route, tranquillement mais sûrement, évitant au passage le plafond bas (un piège à coup sûr, pour les petits malins qui veulent se faire la belle la nuit !). Alek reprit la parole :

« On est bientôt arrivés. Tu vas voir, Harris est cool comme prof. Enfin, remarque tu as déjà dû le voir plusieurs fois, en fait, puisque c’est votre directeur à poufsouffle, tu seras pas trop dépaysé. »

Il s’arrêta devant la porte de la salle, esquissant un léger sourire :

« C’est bon, pas de question ? »

Il ajouta malicieusement :

« Et attention, si tu essaies de retrouver notre salle commune tu auras tout un nid de vipère à tes trousses. »

Son ton étant plutôt à la plaisanterie, il était fait en sorte qu’elle ne prenne pas ces paroles comme une menace. Alek avait beau avoir un sale caractère quand il s’y mettait, il s’amusait pas non plus à terroriser les gamines de 1ère année, il avait ses limites tout de même !

Ava s'attendait bien à cette question. A vrai dire, elle revenait assez souvent. Quelques professeurs l'avaient déjà questionner sur ce même sujet comme quoi c'était "rare" que deux jumelles ne soient pas toutes deux sorcières. Ils s'étaient voulus rassurants, compatissants même, mais cela n'avait fait que renforcer le douleur de ne pas avoir sa soeur auprès d'elle. Ava, ne sachant strictement rien du monde des sorciers, ( elle en sait un peu plus maintenant quand même, elle ne reste pas dans le déni de ses pouvoirs, encore heureux! ) ne savait pas, au début, que cela était rare que sa jumelle n'est éprouvé aucun dons pour la magie. Et, étant dans l'ignorance totale, elle acceptait mieux le fait d'aller à l'école seule et de ne la voir seulement pendant les vacances... Elle se disait que c'était peut-être normal... Alors d'avoir appris cela, elle se dit qu'elle n'avait vraiment pas de chance. Parfois, vaut mieux rester dans l'ignorance que d'en savoir un peu trop, au risque d'être triste, comme elle. Néanmoins, elle se dit que ça se passerait bien, avec le temps, comme tout.
Quoiqu'il en soit, elle répondit à Alek:

"Jalouse? Oui sans doute, même oui, surement. De me voire faire des choses qu'elle ne comprenait pas et qu'elle même n'arrivait pas... pas à faire nous menait parfois à s'embrouiller, se chamailler. Rien de bien méchant cela dit. Maintenant, elle... l'... l'accepte. C'est de ne pas être ensemble le plus difficile. Comme bon nombre de jumeaux, on est... liées."

Elle était contente, elle arrivait à un peu maîtriser son bégaiement.
Ava évita le "piège" de justesse, ne connaissant absolument pas cet endroit. Enfin, si, elle le connaissait, mais elle n'était sans doute jamais venue par ce côté là, où ne reconnaissait absolument pas les lieux; l'un ou l'autre revenait au même; sans le Serpentard, elle serait arrivée en retard, se serait tapée la honte et ne sait même pas comment elle aurait pu repartir de ce trou froid et humide.

"Oui, je l'ai déjà vu plusieurs fois. Mais... mais je ne savais pas que c'était mon prof de potions. Je n'ai encore eu aucun cours de cette matière. Je ne la connais... seule... seulement d'abbord, rien qu'avec les livres."

Non, elle n'avait pas de questions. Elle hocha donc la tête de gauche à droite pour dire que c'était bon.
Pas stupide, elle comprit la plaisanterie et souria en coin, une faussette se dessinant sous sa joue gauche. Elle fit un signe de la main, comme un "oui, chef" et souria de plus belle.
Elle se félicita aussi intérieurement d'avoir réussi à lui faire décrocher un sourire et un autre ton que celui qu'elle avait vu tout au long de la route: son ton neutre et inintéréssé. Peut-être qu'elle n'y était pour rien, cela devait même être fort possible pensa-elle, comment pouvait-elle être à l'origine de ce sourire?
Quoiqu'il en soit, elle ouvrit la porte de la salle, des élèves étant déjà en place. Elle entra et allait refermer la porte quand elle revint et passa sa main et sa tête par l'ouverture de la porte.

"Merci... Alek."

Elle n'aurait pas pu se "pardonner" d'avoir oublier de lui dire merci. Après tout, il avait accepter, sans la connaître de l'accompagner. Il aurait pu la laisser et se moquer d'elle ( ce dont elle s'attendait fortement de la part d'une vipère ). Elle rougit cependant et se cacha un peu derrière ses cheveux. On pouvait voir qu'elle souriait, fière d'elle.

Si Alek n’y connaissait absolument rien en relation fraternelle et tout ça, pour ce qui était ‘jumeaux’ c’était (forcément) encore pire… Aussi, se trouvât-il peut-être (on va rester dans la supposition pour l’instant) un tout petit peu bête lorsqu’elle lui répondit (comme si c’était une évidence) qu’elle était liée à sa sœur d’avantage encore que si elle avait été ‘juste une sœur’… Mouai, Alek avait bien entendu des trucs comme ça sur des jumeaux et tout, m’enfin bon, c’était pas sa passion la gémellité, alors forcément il n’avait jamais creusé le sujet (et de son point de vue à lui, chacun vivait sa vie à sa manière, jumeaux ou non, et il partait du principe qu’avec des frères et sœurs n’était pas censé trop influencer quelqu’un…). Alek ne passa pas par quatre chemins :

« Si tu le dis. Moi j’ai jamais imaginé qu’on était plus ou moins lié selon el fait qu’on soit jumeaux ou non, mais vu que j’en ai pas et qu’à part toi je ne connais personne qui ait un jumeau ou une jumelle… »

Eu minute… Si, en fait, il y avait bien Alix l’abrutie et son taré de jumeau Martin… Et pour être liés, eux, ils l’étaient… c’était carrément flippant d’ailleurs… brrrr.

« Ouai enfin si il y a les Davidson, mais ils sont totalement cinglés, alors ça ne compte pas. »

Comment ça il juge ? Et alors ??? Non mais oh… Si Alek se met à aider les Pouffy perdus, qu’il di que du bien de tout le monde et distribue non plus des claques mais des bonbons, on n’est plus sur terre mais dans un univers parallèle hein ! Il ne faut quand même pas pousser mémé dans les orties (surtout si elle n’a pas de culotte… On dit ça on ne dit rien !). Esquissant un sourire, Alek reprit :

« Ca finira par lui passer j’imagine pour ta sœur… Même si ça doit pas être agréable pour elle… »

Etre le jumeau (ou plutôt dans le cas présent, la jumelle) sans pouvoir c’était moche quand même. Quant à la potion…

« Oh tu vas voir c’est fun. Bon pas mal de gens ont du mal, parce qu’il faut être précis, si tu fais ça au hasard, évidemment ça ne marchera pas, mais si tu respectes bien les ingrédients et les quantités tu t’en sortiras super bien, c’est vraiment pas compliqué, suffit de faire ce qui ets écrit. Plus simple que la métamorphose, en soit… »

Puisque c’était bien la matière la plus compliquée qu’il soit de tout l’univers magique (et personne n’avait jamais prétendu le contraire !). Quand elle entra dans la salle, la rouquine le remercia avant de rejoindre ses camarades de première année et le préfet se contenta de lui offrir un petit sourire entendu :

« Mais de rien Ava, à plus. »

Et sur ce, il quitta les lieux, et retourna vers sa salle commune. Il arriva à destination assez rapidement et reprit tranquillou son petit traintrain habituel, comme si rien ne s’était passé. Alek était du genre à ne jamais se prendre la tête, il était persuadé que tout allait pour le mieux pour la petite rousse et il ne s’en faisait donc aucunement. Peut-être penserait-il à la mentionner avec Félix quand il verrait son ami de l’autre maison…


[FIN]