- Retrouvailles - PV

Les vacances de Pâques ne se passaient pas à Poudlard pour Alix Davidson. En effet, cette dernière avait plein de modalités d'inscription et brochures (plus généralement) à récupérer, du coup, elle avait déserté Poudlard pour cette période de l'année, allant à la maison que Martin et elle avait récupéré l'été dernier. Celle de leur enfance. Camille était venu avec elle, pour son plus grand plaisir. Elle aurait pu y aller sans lui,mais bon... deux semaines passées loin de lui alors que les deux prochaines années ils ne se verraient presque plus semblaient bien trop longues aux yeux de la petite Lionne!

Le temps passant, Alix devait bouger pour l’année prochaine. Les inscriptions à la fac, voir comment tout pouvait se dérouler. Elle pensait, au début, rester sur Londres, mais une faculté aux Etats-Unis avait attiré l’attention de la jeune Lionne et depuis, elle vivait ans un flou des plus artistique. Perdue dans des tonnes de paperasse administrative (entre les prospectus vantant telles et telles universités, les soucis de logement, de possible déménagement à organiser… c’était le bazar !). La seule chose dont elle était sûre, c’était qu’elle voulait aller dans une fac qui offrait la possibilité de reprendre la gymnastique (soit sur le campus soit dans les environs…). Sept années passées sans pouvoir la pratiquer aussi assidûment qu’auparavant c’était bel et bien sept années de trop !

Installées dans un café moldu, pour être sûre d’être tranquille, la sorcière lisait ses prospectus, pensive, quand soudain, elle l’aperçut : Haven ! De l’autre côté de la vitrine. Elle frappa à la vitre qui les séparait et lui fit signe, avec un large sourire de la rejoindre, d’un signe de la main. Elle n’avait pas revu Haven depuis qu’il avait quitté Poudlard ! A la base, des jumeaux Clarks, la jeune lionne était plus proche de la sœur que du frère. Bon, elle était quand même sortie avec Haven, mais si elle avait, de temps en temps, des nouvelles de sa sœur via hibou, elle n’en n’avait d’Haven que par l’intermédiaire d’Heaven (et ce n’était pas dans leurs sujets favoris… Donc elle ne savait plus trop grand-chose de son tout premier petit ami.)

La vie sentimentale d’Alix avait toujours été très calme, jusqu’à ce qu’elle sorte avec Haven. Là, c’était comme si d’un coup, tout s’était déclanché. Elle était ensuite sortie avec Axel (et ça s’était très mal fini, par rapport à Haven avec lequel elle était restée amie) et à présent, elle roucoulait en compagnie de Camille.

Alix libéra un peu de place sur la table, pour qu’Haven puisse être à son aise et s’adressa à lui, toute guillerette :

« Salut !!! Pour une surprise ! Ca me fait super plaisir, depuis le temps !!! Tu me laisses t’inviter boire un petit verre ? le temps de papoter un petit peu ?? Ca fait tellement longtemps » !

Elle espérait sincèrement qu’il aurait quelques minutes à lui accorder. Alix n’était pas le genre de fille qui courrait après la popularité, les connaissances, mais elle aimait l’idée d’avoir son petit cercle et de s’entretenir un minimum avec de temps en temps ! Et si Haven n’était pas de ses meilleurs amis, elle le classait quand même parmi ses amis ! Elle l’avait embrassé sur les joues et lui offrait un sourire sincèrement ravi.

Depuis janvier, Haven n’était plus vraiment heureux. Il n’avait plus vraiment envie de rire, de sourire. Ce qui était tout de même perturbant, quand on le connaissait bien. Il avait perdu toute joie de vivre, comme lorsque Cherise l’avait plaqué, à la fin de leur cinquième année. Pourtant, Giada ne l’avait pas laissé tomber, non, elle était toujours là, à ses côtés, et il l’aimait toujours autant. Cependant, l’un comme l’autre avait perdu leur joie de vivre habituelle. C’était plus visible sur la demoiselle, qui avait l’habitude de rire tout le temps, alors que le brun lui, était un poil -une touffe de poils oui- plus réservé. Mais quelque chose les avaient touchés, profondément, et leur avait arraché, pour un temps sans doute, le bonheur auquel ils aspiraient. Haven et Giada devaient devenir parents. Giada était enceinte, et elle l’avait annoncé à Haven à la fin du mois de novembre. Elle avait d’abord eut peur, peur qu’il ne la laisse tomber parce qu’elle attendait un enfant, puis elle s’était énervée, parce qu’il trouvait ça bien et qu’il était vraiment content. Mais elle s’était raisonnée, et avait rapidement appris à aimer cette grossesse un peu imprévue.

Mais en janvier, tout avait basculé. Alors qu’ils avaient commencé à planifier la chambre du futur bébé sur papier, Giada avait fait une fausse couche, et de ce fait, il n’y avait plus de bébé. Ce n’était pas facile à vivre, surtout quand la brune se mettait à pleurer d’un seul coup, et qu’elle ne voulait plus voir Haven jusque tard dans la soirée. Mais Haven ne pouvait que la comprendre. Elle avait perdu un enfant, leur enfant, et dans un sens elle se sentait coupable. Pourtant, elle n’y était pour rien. Il essayait de se dire que s’il y avait eut une fausse couche, c’était pour le bien du bébé et de Giada. Peut-être était-il malade, peut-être Giada l’était-elle... Alors qu’il errait sans but précis dans la ville de Londres, côté moldu, bien avant l’heure à laquelle il devait se rendre à la boutique Weasley, des coups à fenêtre le firent s’arrêter. Derrière celle-ci se trouvait Alix, sa seconde petite amie, celle avait qui il avait plus ou moins repris goût à la vie, après Cherise.

«Salut. Comment tu vas ? Oui, je peux rester, je n’ai rien à faire, je ne travaille que dans une heure.»

En fait, il errait surtout dans les rues de Londres pour se changer les idées avant d’aller au travail. Lorsqu’il était à la boutique, tout allait beaucoup mieux, parce qu’il pensait au bien de cette dernière et qu’il s’investissait à fond pour qu’elle marche du tonnerre, en compagnie de George. Mais dès qu’il en sortait, il pensait à autre chose. Et il se retrouvait souvent à marcher pendant une heure, vagabondant à droite à gauche, sans réelle destination. Enfin bref. Alors qu’il prenait place à la table d’Alix, il remarqua toutes les plaquettes qui elle avait devant elle.

« Tu comptes aller à la fac à ta sortie de l’école ? C’est pour l’an prochain, non ?»

L’an prochain, la fac hein, pas la sortie de Poudlard ! Haven savait encore combien d’années les séparaient tous les deux ! Et si jamais Alix avait besoin d’un peu d’aide dans toute cette paperasse, peut-être qu’il pourrait l’aider. Lui, il avait tout simplement envoyé un dossier d’inscription à la faculté de Saint Andrews, puis avait pris un appartement bien trop grand pour lui. Mais il comptait y habiter pendant des années, donc ce n’était pas bien grave. Surtout que Giada l’avait rejoint juste avant la rentrée, donc une sorte de petite maison pour deux, c’était bien.

Dire qu’Alix était ravie de revoir son ex petit ami (et ami à présent) n’était pas peu dire! Il fallait dire qu’avec sa vie sociale très remplie (c’est ironique) elle avait toujours de quoi être franchement contente quand elle voyait un ami évaporé depuis un moment de son champ de vision ! Qu’il accepte de rester un peu lui donnait le moral en plus ! Tout sourire, elle s’exclama :

« Oh super !!!! Dis moi tout ! Que deviens-tu depuis le temps ??? Tu travailles alors ? Dans quel milieu ? Je ne sais presque rien de celui que tu es devenu maintenant. Je devrais écrire plus souvent… »

Simple constatation. Elle avait fait de la place sur la table et il s’installa donc en face d’elle. Sa question (à Haven) s’imposait quelque peu étant donné l’étalage de revue, brochures et prospectus qui s’étendaient de la Lionne :

« Oui !!!! J’y pense très sérieusement, mais j’ai encore beaucoup de mal à tout bien comprendre, alors pour les choix je ne t’en parle même pas ! »

C’était vrai, il y avait tant de possibilités, tant d’options… c’était incroyable ! Elle ajouta, histoire de lui expliquer un peu mieux sa situation ‘professionnelle’ actuelle :

« Au début je comptais rester sur l’Angleterre, puisque Martin et moi on est revenus et on a hérité de notre maison, mais j’ai trouvé des facs qui m’intéressaient d’avantage en Amérique… Mais après j’ai plein de soucis à réglé du coup, parce que si j’étudie là-bas je ne peux plus habiter à la maison, avec le décalage horaire et tout… Bref, faudrait que je trouve un moyen de loger là-bas mais pas trop cher, puisque c’est bête de dépenser quand on a une maison quand même… Alors je me renseigne sur les sororités un peu… Heureusement que j’ai vécu au Texas quelques années, du coup je ne suis pas totalement perdue avec leur mode de fonctionnement, même si j’ai quand même plein de difficultés… Tu t’y connais un peu en fac ?? Le fonctionnement et tout ? Parce que je trouve que c’est mal expliqué… »

Elle but une gorgée de son thé qui trônait devant elle,a u milieu de ses prospectus, brochures et compagnie. Alix était rentrée pour els deux semaines de vacances et Camille avait été du voyage pour son plus grand plaisir (Martin faisait d’ailleurs le pied de grue devant la chambre d’Alix, au cas où son ‘beau frère ‘tente de s’introduire dans la chambre de sa jumelle…). Pour deux jours, Camille était retourné chez ses parents (ben oui quand même) raison pour laquelle Alix n’était pas chez elle, mais ici avec ses brochures qu’elle venait tout juste de ramener de sa tournée des Etats-Unis (totalement crevante, la tournée, soit dit en passant…)

La vie d’Haven, même si elle était sacrément sombre depuis janviers, avait tout de même bien changée depuis qu’il avait quitté le château. Il avait fait un an d’études dans une université moldue, il avait retrouvé la personne qu’il aimait, Giada, et tout avait été comme sur des roulettes. Ou presque, puisque l’absence de magie avait tout de même été plutôt compliquée à vivre, surtout pour Giada d’ailleurs. Pour Haven, ça allait encore, puisqu’il étudiait l’anthropologie et donc la façon de vivre des gens, et que du coup, tous les moldus qu’il connaissait et avec qui il passait énormément de temps étaient pour lui des sujets d’études très intéressants. Bien évidement, il ne devait pas paraître trop suspect, car après tout, il était un Ecossais, et avait un sacré accent écossais, bien plus que sa soeur, du coup, se faire passer pour un étranger n’était pas possible... Mais le fait était qu’il était un étranger du monde moldu, et qu’il devait apprendre de tout.

« Et bien, je suis co-propriétaire de la boutique Weasley depuis cet été. Ne t’en fais pas, ce n’est pas ta faute. Je pourrais écrire aussi, mais on a eut quelques problèmes ces derniers temps, avec ma copine. Et toi ? Tu deviens quoi ?»

S’étaler sur la fausse-couche de Giada ? Non, ce n’était pas le genre du jeune homme. Il était très content de bosser à la boutique Weasley, très content d’être avec Giada, l’aimant sincèrement, mais il était vrai que le fait qu’ils aient perdu un enfant, ce n’était pas vraiment évident. Cependant, il ne voulait pas s’acharner sur ces pensées. Après tout, des enfants, ils pourraient en refaire. Ils pourraient en avoir d’autre. Et puis, si Giada avait fait une fausse couche, c’était forcément pour une bonne raison. Godric Gryffondor n’aurait pas pu faire cela a deux de ses élèves consciemment, si ? Enfin bref.

« Je suis allé à Saint Andrews l’an passé, une année.J’ai fait Anthropologie. Là, j’ai arrêté, enfin, je continue par correspondance en réalité. Mais j’ai gardé mon appartement. Par contre, je dois t’avouer qu’aux Etats-Unis, j’y connais pas grand-chose. Mon frère a un appartement là-bas, si je ne me trompe pas.»

Nathanael était parti dès qu’il avait retrouvé la raison aux Etats-Unis, dans une entreprise qui avait aussi bien un pied dans le monde moldu que dans le monde sorcier. Et il avait plutôt bien réussit son truc, puisqu’il était monté en grade assez rapidement. Du coup, l’appartement qu’il avait acheté pour ses débuts était maintenant vide, ou du moins très souvent, puisqu’il était appelé un peu partout à travers le monde. Mais pour vivre aux Etats-Unis, si on connaissait déjà certaines villes -comme New-York- ce n’était pas vraiment grave si on était seul. Bien sûr, côté relations sociales, il y avait un vide certain, mais bon.

« Tu as pensé au fait d’habiter chez les gens ? C’est juste une chambre, et des fois, tu aides les proprios. Sinon, je peux voir avec Nathan s’il a quelque chose. Ou même une chambre de libre, il n’est presque jamais à son appartement. Toujours en voyage.»

Donc si jamais elle ne trouvait rien, ou qu’elle était intéressée, il pourrait toujours en parler à son frère. Enfin, son demi-frère par alliance, mais c’était trop long comme intitulé. Frère allait très bien !

Quand Alix apprit pour la boutique, elle s’exclama, ses prunelles s’éclairant soudainement d’une étincelle de malice liée à une touche de plaisir, ressentit pour le jeune homme :

« Ohhh ! C’est super ça !!! Mais ce n’est pas un peu dur à gérer une boutique ?? Surtout au tout début, je veux dire, tu es encore jeune, tu t’en es sorti rapidement avec tout ce qui touche à la comptabilité, la gestion, et tout ce qui va de pair avec une boutique ? »

En soit Alix ne savait pas trop comment ça pouvait bien fonctionner tout ça, mais elle était persuadée que ce n’était pas facile du tout, du coup, elle était très fière pour Haven, et inquiète aussi un petit peu. Ce devait être une sacrée source de stress quand les choses commençaient à aller mal !!! Ce qui devait bien arriver de temps en temps, la vie des commerçants est loin d’être toute rose, ça Alix en était intimement convaincue ! Quant à ses problèmes avec sa copine, Alix s’enquit du tout par un simple :

« Ha bon ? Ca va mieux ? »

Elle avait un peu peur de marcher sur des œufs, en parlant de ça… Elle ne savait ni de quoi il en retournait, ni si en soit c’était réglé ou non, ni si c’était quelque chose de blessant ou de simplement ‘désagréable’… bref, du coup, elle n’osait pas trop questionner, de peur d’appuyer là où ça faisait mal. Quant à ce qu’elle-même devenait… Elle haussa doucement les épaules :

« Et bien, pas grand-chose… Je bosse pour mes ASPICs là, et puis, je fais des recherches pour la fac, donc… J’hésite entre la botanique et l’archéologie… Je sais que c’est très différent, mais les deux m’intéressent bien… Et du coup, je suis perdue. On s’est disputé avec Martin l’an dernier, mais maintenant tout va mieux, je suis contente. Même si je persiste à trouver sa copine débile. Il sort avec Tosca, tu te rends compte ??? Alors qu’elle l’a totalement ridiculisé au bal l’an dernier !!! Elle s’est bien moqué de lui, et lui il fait comme si ce n’était pas grave ! Quelle saleté cette fille… »

Si Haven savait bien une chose sur Alix (que toute l’école devait savoir en fait, c’était un peu la première chose qu’on savait sur la lionne) c’était qu’elle était extrêmement possessive avec son frère jumeau. Du genre vraiment flippante ! Elle soupira et ajouta, avec le sourire, ses joues rosissant bien malgré elle à cette annonce :

« Oh ! Et je sors avec Camille depuis cet été. »

Quand il parla d’anthropologie, les prunelles de la Lionne s’illuminèrent :

« Vraiment ??? Et c’est intéressant ??? Ca parle de quoi à peu près ? »

Quant à vivre chez des gens… Alix secoua la tête doucement :

« Je suis trop asociale pour ça, à mon avis. J’ai besoin d’être un peu tranquille… Si je vis chez quelqu’un je vais me sentir redevable sans arrêt ça va me pourrir la vie plus qu’autre chose. Et je ne suis pas sûre que Martin et Camille apprécient cette idée en plus. A tous les coups, ils se feront un sang d’encre pour moi, je préfère leur éviter l’infarctus, tans qu’à faire… »

Pas que son copain et son jumeau soient du genre stressés, mais quand ça la touchait elle, ils étaient aux petits soins, alors autant leur éviter de grosses frayeurs !

La boutique était un peu une renaissance pour Haven. Non pas qu’il s’était ennuyé à la faculté de St Andrews, non, loin de là, mais il avait su apprécier cette passade et appréciait son nouvel emploi encore plus. Surtout qu’il n’était pas un simple employé. Il était un actionnaire, le co-propriétaire de la boutique, et il pouvait donc soumettre toutes les idées qu’il avait en tête. En premier lieu, il y avait eut la mise en place de la vente des Tamagotchis qu’ils avaient créés, Hainoa, Nicolas et lui. Avec leur accord, les Tama étaient désormais commercialisés dans la boutique, et marchaient plutôt bien. Puis il y avait eut la présentation de Fire, et enfin, il en avait fabriqué un spécialement pour George. Maintenant, ils voyaient plus grands, en les commercialisant. Un petit dragon de compagnie, qui ne faisait pas de mal, quel enfant voudrait s’en passer ?! Aucun !!!

« J’apprends encore. George se charge de cela pour l’instant, mais sinon, c’est plutôt cool. On va peut-être commercialiser mes dragons, on ne sait pas encore ! »

Puis le sujet sensible arriva. Haven ne se voyait pas cacher une telle chose à Alix, alors il décida de lui dire la vérité. Alix comptait à ses yeux, elle était adorable et il était content de pouvoir toujours la compter parmi ses amis. Et comme elle était une amie, elle avait le droit de savoir.

« Plus ou moins. On s’en remet, on va dire. Giada… Giada a fait une fausse couche. »

Haven avait annoncé à sa famille uniquement que la brune était enceinte, donc Alix allait sûrement être surprise, mais bon. La vie était ainsi. Ils avaient attendu un enfant, puis Giada avait fait une fausse couche. Oh, ce n’était pas de sa faute à elle, mais elle avait été dévastée. C’était normal. Mais Haven ne comptait pas la laisser tomber. Il l’aimait, plus que tout. Alors ils remonteraient la pente ensemble. Alix lui raconta sa vie, un petit peu, lui annonçant qu’elle s’était disputée avec son jumeau, mais que maintenant tout allait bien. Qu’il sortait avec Tosca, dont Haven ne se rappelait pas de trop, il était largué lors de ses deux dernières années, et qu’elle, sortait désormais avec Camille. Lui, Haven le connaissait, car il avait entendu des choses sur Alix et Camille, lorsqu’il était à l’école. De ce qu’il avait compris, ce n’était pas trop tôt !

« Ah oui ? Félicitations alors ! »

Si elle était heureuse, c’était le principal ! Lui avait bien trouvé Giada, donc pourquoi pas Alix ? Alors qu’elle lui demandait comment était l’anthropologie, Haven pensa à son père. C’était lui qui lui avait donné cet amour pour le monde moldu, qui lui avait montré ce qu’ils cachaient, ce qu’ils étaient capable de faire et comment ils étaient capable de vivre sans la magie. Et cela avait fasciné le jeune homme. Alors il avait, en plus de suivre avec attention les cours d’Etudes des moldus, décidé d’aller les étudier dans leur propre milieu, dans une de leur université… Et il avait plutôt apprécié !

« Pour moi, ça l’était. Ca parle de l’être humain. Comment il se comportement, ses coutumes, les cultures… Un peu comme l’étude des… L’étude des moldus quoi. »

Il avait chuchoté la fin de sa phrase, car après tout, il était dans le monde des moldus, pas à Traverse. Alors il devait faire attention. Mais bon, tant qu’Alix l’avait compris, c’était le plus important. Quant au problème de logement, Haven ne savait pas trop comment l’aider. Les Etats-Unis, il n’y avait jamais mis les pieds pour les études !

« Si tu veux, je peux demander à Nathan… Mon frère n’y va pas souvent, presque pas en fait, il l’avait pris au début, pour se retrouver un peu seul. Maintenant, il préfère les hôtels et les suites de luxe… Mais je crois qu’il a toujours son appart… Ca pourrait peut-être faire l’affaire ? Après, je ne connais pas les sororités, donc je ne peux pas t’aider… Je ne sais pas si ma sœur connait des gens qui sont allés là-bas pour leurs études… Ca m’étonnerait cela dit.»

Nathanael était ce genre de personne, un peu comme Heaven, qui préférait le luxe à tout le reste. Haven lui, appréciait beaucoup son appartement, et pour rien au monde, il ne l’échangerait pour une suite de luxe dans un hôtel. Mais il savait Nathan différent. Et de ce qu’il se rappelait, Nathan avait même prévu de louer l’appartement, pour se faire encore plus d’argent… En même temps, il était idéalement situé, c’était vrai… Enfin, il ne voulait pas forcer Alix de toute façon ! Mais au cas où, il pouvait toujours demander, ça ne lui coûtait rien !

Alix était souriante, ravie d’être tombée sur Haven par hasard. Il lui expliqua rapidement comment ça se passait dans la boutique pour lui, en ce moment et elle fut plus radieuse encore lorsqu’il parla de ses dragons :

« Oh, ce serait super ça ! »

Alix n’était pas vraiment de la clientèle de la boutique. La petite sorcière aux allures de poupée, qui du haut de ses 17 ans en paraissait à peine 14 n’était pas une grande ‘blagueuse’. L’humour ce n’était pas forcément son truc, de toute façon. Et le social, encore moins… Mais ça, Haven le savait très bien. La petite lionne avait son cercle et une fois sortie de ce cocon, elle était très refermée sur elle. Donc jouer des farces ou petits tours…. Très peu pour elle !

Puis Haven lui expliqua ce qui s’était passé avec Giada et Alix se mordilla la lèvre, ennuyée pour son ami :

« Oh… Je… je suis désolée… »

Parallèlement elle trouvait ça très bizarre de savoir que Haven avait failli avoir un enfant… Quand elle pensait qu’ils étaient sortis ensemble il n’y a pas si longtemps que ça… Elle-même ne se voyait pas du tout être enceinte dans un avenir proche. Un jour peut-$être, mais à 17 ans (avec la mentalité d’une gamine de 12 ans) elle ne se voyait vraiment pas du tout maman ! Mais c’était très triste pour Haven et Giada tout ça… Vraiment… En plus Alix n’était pas du genre à savoir rassurer les gens… Alors elle ne savait pas trop quoi dire. Consoler, redonner le moral… C’était compliqué.

Quant aux félicitations, ça faisait un peu bizarre (Alix n’avait jamais été félicitée pour sortir avec un garçon, c’était donc bizarre de son point de vue) mais elle sourit avec grattiture (et un bonheur réel) :

« Merci ! »

Puis le jeune homme lui expliqua brièvement en quoi consistaient les études d’anthropologie et Alix hocha doucement la tête, totalement fascinée :

« Oh, d’accord ! »

Alix n’était pas nécessairement une passionnée d’Etude des Moldus, mais elle trouvait que c’était assez intéressant quand même ! Quant à Nathanaël…

« D’accord, merci c’est gentil ! »

Ca lui ferait une source d’information interne au moins (oui séance espionnage, ça ne rigole plus !!!). Alix finit son thé et adressa un sourire à son ami :

« Je vais aller visiter quelques facs là de toute façon, ça m’aidera à me faire une idée, comme ça… »

Oui, évoquer la fausse couche n’était pas la chose la plus joyeuse qui aurait pu alimenter la conversation. Mais bon, il ne pouvait pas non plus lui dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes si ? Ce n’était absolument pas vrai, et il ne se voyait pas mentir à Alix. Elle était son amie, et même si elle était une de ses exs, il ne se souciait pas de la choquer. Elle avait refait sa vie, tout comme lui, et elle semblait vraiment heureuse. Ce n’était pas comme si elle se languissait du temps où ils étaient ensemble... Elle était sans aucun doute très heureuse avec Camille. Bien sûr, la séparation allait être difficile, mais ce n’était pas maintenant qu’il fallait y penser, ils avaient encore un peu de temps devant eux. Quelques mois certes, mais tout de même...

« Moi ça va, j’ai réussi à tourner la page. Elle a plus de mal, elle.»

Ce qui en soit, était normal, puisqu’elle avait porté l’enfant. Haven lui, n’avait vu qu’un ventre qui s’était très peu arrondi, alors que Giada elle, avait ressentit beaucoup de choses. Les signes de la grossesse tels que les nausées, les vomissements, les maux de dos... Tous ces trucs là, Haven ne les avaient pas vécus directement, donc il ne pouvait pas dire que sa petite amie faisait exprès de ne pas s’en remettre. Pour lui, ça avait été plus facile, parce qu’il était le père, et non pas la mère... Si les rôles avaient été inversés, il n’en n’aurait sûrement pas mené bien large !

Lorsqu’Alix lui dit qu’elle était d’accord pour qu’il demande des renseignements à son demi-frère, Haven esquissa un sourire. Tant qu’à faire, autant prendre tous les renseignements qu’on pouvait ! Nathanael avait l’habitude de vivre à New York maintenant, et vu ses habitudes à lui, il avait sûrement croisé plusieurs étudiantes...

«Je te tiens au courant alors ! Je pense le voir ce week-end.»

Normalement bien sûr. Comme souvent, le week-end, les parents d’Haven et de Nathanael organisaient un repas avec tout le monde. Les trois enfants étaient donc de retour au bercail, et cela serait le meilleur moment pour Haven de glaner des infos pour son amie. Elle n’allait pas non plus avoir des années pour se décider ! Alors autant se dépêcher, pour ne pas la mettre en mauvaise posture pour la rentrée !

[color:f1ce=crimson« Et bien, si jamais t’as besoin de quelqu’un pour t’accompagner, n’hésite pas. Je vais devoir y aller là par contre. Je te promets que j’écrirais plus souvent. On se revoit bientôt, d’accord ? Porte toi bien !»

Haven déposa une bise sur la joue de la jeune fille et se dirigea vers la sortie. Là, il sortit de sa poche son téléphone portable. Aucun message de Giada, elle n’était donc visiblement pas sortie. Car d’habitude, quand elle voyait quelque chose qui lui plaisait, elle le lui envoyait en photo. Elle était donc restée une journée de plus enfermée dans leur appartement de Saint Andrews, à se morfondre... Mais Haven n’allait pas la laisser dépérir ainsi. Il en était absolument hors de question. Et il allait prendre les rennes de cette histoire en mains dès le lendemain. Il était vrai qu’il n’avait pas vraiment aidé Giada ces derniers temps, quand bien même il lui avait assuré qu’il l’aimait plus que tout au monde et que peu importe ce qui était arrivé, il n’allait pas la laisser tomber. Il l’aimait, et ce n’était pas une fausse couche qui allait le faire changer d’avis.