Silence (PV)

Avril avait toujours aimé la salle commune de Gryffondor, en particulier durant les heures de cours. Généralement, peu de gens s'y trouvaient. Juste assez pour créer une ambiance mais pour préserver un peu de silence. Voilà ce qu'elle aimait. Le silence. Malheureusement, voilà quelque chose qui devenait de plus en plus rare dans une école aussi vaste que Poudlard. Car hormis la bibliothèque, qui ne demeurait pas le lieu préféré de la Gryffondor, il n'y avait que très peu d'endroits où les gens semblaient faire valoir leur amour du silence. Voilà pourquoi durant ses pauses, la jeune fille aimait bien passer son temps à l'étage, dans les dortoirs. Elle s'asseyait alors sur son lit pour commencer ses devoirs de dernière minute (~~lorsqu'elle les faisait~~) ou encore simplement pour réfléchir. Oui, bien que ça pouvait paraître absurde, elle passait le plus clair de son temps libre plongée dans ses pensées. Parce qu'elle était rêveuse ? Loin de là. Non, elle réfléchissait plutôt à certaines choses qui lui arrivaient réellement, ou du moins, lui étaient déjà arrivées. Et ces temps-ci, le sujet qui revenait souvent n'était nul autre que sa séparation avec Arya quatre années plus tôt. Le mystère planait toujours autour de cette situation peu banale. Quatre ans plus tôt, suite au décès de leurs parents, les deux jumelles avaient été envoyées dans deux familles différentes. Leur tante Isabell avait hérité d'Avril, tandis qu'Arya avait été envoyée dans une famille de Moldu. Pourquoi ? Nul ne paraissait en connaître la réponse. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir cherché ... Même Isabell semblait trouver cette situation étrange. Pourtant, elle non plus n'avait d'idée sur la réponse à leur question. Couchée sur son lit, regardant au plafond, Avril poussa un soupir. Tout cela la dépassait.

Mais elle n'eut pas le temps de poursuivre sa pensée intérieure que la porte du dortoir fut poussée pour une autre élève. C'était Nina, qui était également de son année. Bien que pour l'instant, elles ne se soient pas parlées très souvent, elle avait cru bien s'entendre avec elle. (Enfin ... Je dis "cru" car avec Avril, il était parfois un peu difficile de savoir, même pour elle-même.) Bien qu'elle n'avait pas l'habitude de parler aux gens en premier, elle crut bon de la saluer.
"Salut", lui dit-elle, de son habituel ton neutre.
Pour ceux qui ne la connaissaient pas, son ton de voix pouvait souvent être mal interprété. Certains pouvaient croire en une certaine ironie, alors que d'autres n'y voyaient plutôt aucune trace de sympathie. Pourtant, ces deux hypothèses n'étaient pas très exactes.

Avril se redessa sur son lit. Elle comptait bien poursuivre la conversation, si sa camarade le souhaitait. (~~Estelle ne pourrait plus dire qu'elle ne tentait jamais de socialiser avec personne~~ ...) Elle attendit patiemment la réponse de Nina avant d'ajouter quoi que ce soit.

Malheureusement pour Avril qui voulait profiter du silence, c’était bel et bien la pire ennemie du silence qu’elle affectionnait tant qui débarquait dans le dortoir. J’ai nommé Mademoiselle Nina Moreau, lionne et trublionne de son état, sœur du Préfet Camille et martyr de l’ex-Préfète de Serdaigle, Emma Carter, maintenant partie sous d’autres cieux plus favorables ; du moins il fallait l’espérer pour elle. Nina s’en fichait éperdument, elle n’était pas amie avec l’ancienne Serdaigle – on en était loin – et ne savait pas pourquoi elle avait quitté Poudlard ; aucune raison, donc, de se sentir mal. Tout ce qu’elle savait, c’est que ça n’était pas de sa faute et cela suffisait à sa tranquillité morale.

Revenons donc, s’il vous plait, à Poudlard et particulièrement à la tour de Gryffondor où notre blonde préférée se trouvait en ce moment même. Tout comme Avril, elle n’avait pas cours mais ce n’est pas pour cela qu’elle se trouvait, pour le moment, dans la salle commune. En effet, alors qu’elle avait prévu d’aller faire un tour dans le parc pour profiter d’un peu de soleil de cette fin d’été avant le cours de botanique, elle s’étaient rendue compte qu’elle avait oublié ses gants en peau de dragon, indispensables pour pouvoir effectuer les manipulations imposées par le professeur Harris.

Nina, donc, se trouvait dans la salle commune et, logiquement, monta quatre à quatre les marches qui menaient au dortoir des cinquièmes années. C’est qu’elle était pressée comme de coutume et qu’elle ne pouvait perdre temps à la montée d’un simple escalier, aussi grand fût-il. En ce début d’année, la rouge et or avait encore un peu de mal à se souvenir qu’elle avait un étage de plus – et les marches qui allaient avec – à gravir. Après deux longs mois de vacances où elle avait à peine remué ses gambettes, un tel effort était douloureux et une fois à destination, la blondinette dut masser ses muscles fatigués. Rien ne sert de courir, il faut partir à point, dit le fabuliste et pour Nina, cette morale n’avait jamais été aussi vraie que maintenant. Que n’avait-elle préparé ses affaires la veille afin de s’éviter un périple aussi long et douloureux ? Il n’était plus temps de tergiverser cependant ; il fallait pousser la porte.

L’affaire fut faite sans délai et Nina tomba nez-à-nez avec une camarade aussi Imparfaite qu’elle-même l’était ou du moins, ce serait bientôt le cas, il ne fallait point en douter. Camarade, donc, qui suivait les mêmes cours qu’elle et donc, les mêmes pauses, simple logique que même la petite lionne hyperactive pouvait comprendre. Un sourire vint se peindre sur son visage rarement attristé lorsqu’elle reconnut Avril, amie de sa meilleure amie et bientôt la sienne, espérait-elle. Cela dépendant d’ailleurs essentiellement de Miss Youngblood ; mais si en quatre ans passés ensemble elles n’en étaient pas venues à se détester, elles pouvaient sans doute s’apprécier.

- Salut ! On se demandait justement où t’étais passée !

On, c’était Nina et Estelle, la seconde n’étant pas là. Trois pas en avant, vers son lit, Nina en tira ses gants puis se tourna de nouveau vers sa collègue.

- Tu faisais quoi ?

Curiosité malsaine ? Non, peut-être simplement habitude de parler. Comme je l’ai dit, Nina était l’ennemie du silence et, pour remporter une victoire, il suffisait de raconter ce qui lui passait par la tête. Ou de poser des questions.

[564 mots]

Le soleil était particulièrement attirant en cette fin d’été. Il inondait Poudlard sans aucune gêne aux grands plaisir de tout monde. Alors que faisait la Canadienne à l’intérieur au lieu de profiter du soleil comme les autres élèves avec sa meilleure amie? Elle était en route vers la tour de Gryffondor pour y prendre son matériel de botanique pour le prochaine cours. Sans le savoir, elle faisait un peu comme Nina. Bon, il faut se l’avouer la Canadienne trouvait dommage qu’elle ne puisse pas profiter d’avantage du soleil aujourd’hui. Par contre, le prochaine cours était celui du Professeur Harris, nulle autre que son cours préféré : La botanique. C’était un mal pour un bien. Le soleil baignerait les serres pendant un bon moment. C’est avec un sourire sur les lèvres que la brune entra dans la salle commune des plus courageux de l’école.

La salle circulaire était vide à cette heure et savoura les quelques minutes de silence. Bien sur, tout comme Avril, Estelle avait besoin de solitude. Pas autant que sa consœur, mais elle l’appréciait de temps en temps. Elle regarda sa monte et avait encore parfaitement le temps pour y prendre son sac. Elle monta les marches qui se rendait aux dortoirs des cinquièmes années en chantonna une chanson en français des cowboys fringants. Bien qu’Estelle n’habite plus au Canada depuis plusieurs années, elle aimait toujours les groupes québécois. S’est sur un air de Mon pays qu’elle rentra dans le dortoir ou justement Nina et Avril étaient. Estelle fit le saut. Ce qui la fit rire.

« Salut Nina, Salut Avril, quoi de bon? » demanda t-elle en ce rendant à son lit qui était juste a côté de celui de Nina. Elle prit sa chatte Hiver dans ses bras, qui miaulait affectueusement sous les câlins de sa maîtresse. Elle déposa son chat sur son lit. Puis elle prit son sac, juste pour s’assuré que tout y était – ce qu’elle ne fit pas sur le coup mais c’était dans le but de vérifier.

Avril haussa les sourcils à la réponse de Nina. Ils la cherchaient ? Qui ça, ils ? Voilà le genre de remarque à laquelle elle n'était pas DU TOUT habituée. Pour tout dire, peu de gens se donnaient la peine de la chercher. Parce qu'elle ne socialisait pas ou parce qu'elle était tout simplement invisible ? Parfois, elle en venait à se poser la question. Mais de son esprit rationnel et terre-à-terre, elle finissait toujours par en conclure qu'il s'agissait forcément du résultat de son caractère sauvage. Normal, quoi. N'empêche ; tout cela pour dire que cette réplique eût sur elle un effet spectaculaire (~~sans exagérer~~ ...) ... Une expression d'étonnement sur son visage. (~~Oh mon Dieu ! Une expression !~~)
"Moi ? fit-elle, incrédule. Vous vous demandiez où j'étais ? C'est qui ça "nous" ?"
Au risque de paraître peu débordante d'intelligence et de sens de la déduction, elle préféra néanmoins poser la question. Selon elle, les seules questions stupides étaient celles que l'on ne posait pas (~~philosophie~~).

Avril rit lorsque sa camarade lui demanda ce qu'elle faisait. Rien, c'était précisément cela qu'elle faisait. Non, en fait, elle contemplait le silence. Mais elle avait déjà comprit (depuis très longtemps) qu'elle était sûrement la seule sur Terre à s'émerveiller devant cet admirable bonheur auditif. Mais bien qu'elle savait que cette réponse risquait fort de paraître étrange aux yeux de Nina, elle lui répondit de son habituelle franchise :
"J'admirais le silence."
Puis, réalisant que cette réponse pouvait s'avérer à double sens (dont un sens plutôt négatif pour sa nouvelle connaissance), elle s'empressa d'ajouter :
"Non, pas que tu ne me dérange, au contraire ... C'est juste ... Que c'est ce que je faisais."

Quelques minutes plus tard, Estelle fit son entrée dans le dortoir. Bien qu'elles partageaient le même dortoir depuis plusieurs années déjà, elle fût surprise par sa présence. Lorsqu'elle avait mit les pieds dans le dortoir environ une dizaine de minutes plus tôt, elle n'aurait jamais crut que les deux prochaines personnes à passer le seuil de la porte serraient les deux rares personnes avec qui elle parvenait à s'entendre ... Elle aurait plutôt parié pour un groupe de premières années embêtants ou encore quelqu'un qui aurait fait exprès de faire le plus de bruit sur son passage pour faire fuir le silence ... Elle salua Estelle d'un signe de la main.
"Salut Estelle, fit-elle. Pas grand chose de nouveau. Et toi ?"
On progressait si on comparait cette réponse avec celle qu'elle aurait donnée à peine un an plus tôt. Auparavant, elle se serait contentée de répondre "rien" ou encore un simple "salut", ce qui ne facilitait en rien la discussion avec elle.

Spoiler:

Nina fut quelque peu surprise mais bien contente de voir Avril lui répondre par des questions qui, si elles auraient pu passer pour hostiles chez quelqu’un d’autre, sonnaient admirablement bien aux oreilles de la blondinette. Quoi de mieux, en effet, que d’autres questions pour poursuivre une conversation qui peinait à commencer entre deux filles dont l’une au moins voulait devenir amie avec l’autre ? Rien, du point de vue de Nina, en tout cas ; contrairement à sa camarade, le silence lui pesait et les questions d’Avril ne pourraient que lui permettre de le meubler – même si dans l’absolu la jeune femme n’avait pas vraiment besoin de ça.

- Ben oui, toi ! Pas McGonagall ! Et nous, c’est Estelle et moi, qui d’autre ?

Effectivement, les questions d’Avril pouvaient paraître un peu bêtes à Nina mais elle pensait aussi qu’il valait mieux demander que ne pas comprendre, même si dans les faits il n’y avait pas grand-chose à comprendre ; du moins du point de vue de la blondinette. Pour préciser les paroles de cette dernière, remarquons qu’elle avait bien voulu dire : qui d’autre l’accompagnait presque tout le temps et avait-elle en connaissance commune avec Avril et non qui d’autre se demanderait où se trouvait la Gryffondor susnommée. Il n’était en aucune façon certain qu’elle comprendrait bien ce que voulait dire Nina, mais cela, ça n’était pas son problème. La blondinette parlait, aux autres de comprendre ce qu’elle disait.

- Tu admirais…quoi ?

Admirer le silence ? Quelle drôle d’idée ! Nina en resta sans voix jusqu’à ce qu’Estelle débarque à son tour dans la chambre. Nous reviendrons à cela plus tard, signalons simplement que la jeune femme n’avait pas un seul instant imaginé qu’elle pût déranger Avril. Si elle dérangé quelqu’un, il fallait le lui dire, sinon elle partait du principe que les gens aimaient sa compagnie.

- Hey, Estelle ! On parlait justement de toi.

Enfin, pour être plus exacte, Nina parlait de sa meilleure amie, mais il n’était pas nécessaire de rentrer dans les détails. Les détails n’étaient d’ailleurs que rarement donnés par Nina qui préférait rester à la superficie des choses. Parler un peu de tout plutôt que beaucoup d’un peu, à moins que les sujets ne l’exigeassent vraiment. Il s’agissait en l’occurrence notamment de relations plus ou moins amoureuses (les siennes, celles de Camille et celles d’Estelle, même si les pluriels ne sont pas, là non plus, du moins pas encore, nécessaires), ou de sujets très très sérieux comme la famille ou les amis. Bref, rien qui les occupait pour le moment.

- T’as aussi oublié tes affaires de botanique ? demanda Nina à sa meilleure amie. Ca aurait été plutôt étonnant de sa part mais après tout, on dit bien que ce sont les meilleurs nageurs qui se noient alors même Estelle avait le droit de se tromper.

- Tiens, d’ailleurs, tant qu’on est là toutes les trois, Avril, ça te dirait de devenir une Imparfaite ?

Dit comme cela, il était probable que la Gryffondor ne comprenne pas où ses deux camarades (ou plutôt, là où la blonde) voulaient en venir mais elle n’avait qu’à demander des détails si elle en voulait – et elle en voudrait sûrement. Une chose était sûre : Nina avait beau être passée du coq à l’âne, elle avait profité du bon moment.

Alors qu'elle mettait son sac près d'elle dans le but éventuelle de s'assurer que tout se dont elle avait besoin pour le prochain était là. Ces deux amies, Nina et Avril, répondirent à ses salutations. Les deux lionnes lui demandèrent ce qu'elle avait de nouveau. Pas grand-chose en fait. Simplement que Logan voulait encore sortir avec elle. Alors que la brune ne voulait pas. Par respect pour lui en fait. Pourquoi ce Serdaigle était soudainement aussi déterminé.

Nina fit allusion qu'elles parlaient de la Canadienne avant qu'Estelle entre dans le dortoir. « Pas en mal j'espère » dit-elle en leur faisant un clin d'œil. La lionne se doutait que leurs discutions sur sa personne n'était pas bien méchante. Remarque rien n'était impossible, mais Estelle connaissait la franchise des deux adolescentes avec qui elles partageaient le dortoir de la maison des rouges et ors.

« Logan, espère désespérément que je sorte avec lui. Il m'a croisé alors que je montais les escaliers. Sinon, pas grand-chose» dit-elle aux deux lionnes devant elle, pendant que son chat vint s'installer sur ses genoux. Nina enchaîna avec le cours de botanique. En fait, la sorcière n'avait pas oublié son sac, c'était volontaire. Une excuse pour éviter Logan? Peut-être. Pour l'heure, nous n'allons pas débattre sur cette possibilité. Ce n'est pas le but de cette aventure. Estelle comprit que sa meilleure amie avait oublié quelques choses. Ce qui fit sourire l'adolescente.

« Moi non, j'ai volontairement laissé mon sac de botanique dans le dortoir. Je n'avais pas envie de traîné mon sac. Bref, j'en conclus que tu as oublié quelques choses. Tes gants? Ton manuel?» demanda la jeune femme à sa meilleure amie. C'était facile à deviner. Nina avait utilisé «T'as aussi oublié...» Bon il était clair que la sorcière ne gagnera pas une médaille pour sa déduction qu'elle venait de faire. Sérieusement, elle s'en foutait comme l'an 40.

Puis, la blonde en profita de la présence d'Avril et de la sienne pour inclure Avril dans leur groupe. Bon... c'était Estelle tout craché. Elle avait oublié de dire à Nina qu'Avril était d'accord pour faire partie des Imparfaites. Résulta, Avril avait deux fois la proposition et la Canadienne se frappa dans le front. Oui, oui, elle se frappa dans le front. Signe clair qu'Estelle était bonne pour être enfermé. « Désolez Nina, j'ai oublié de te dire que je lui ai déjà demandé. Il y a deux jours, je crois. Enfin, ça ma sortie de l'esprit » dit-elle quelque peu gêné devant un oublie aussi capital. Elle regarda Avril vraiment désolé. Deux invitations valaient mieux qu'aucune non? Estelle soupira. Elle se marmonnait pour elle-même en fait : « Comment j'ai pu oublier ça! »

Avril ne répondit rien au commentaire de Nina. Bien sûr, sa question était un peu ridicule ; elle s'en rendit comtpe assez rapidement. Mais comme dit précédemment, elle avait toujours crut qu'il valait mieux demander que de prendre pour acquis des choses qui ne l'étaient pas forcément. Sa camarade sembla demeurer perplexe face à son commentaire sur le silence. Décidément, ce n'était pas un aspect qui devait autant plaire à la blondinette qu'à elle-même, ça, Avril l'avait comprit dès sa première rencontre avec elle ... Mais peu importe ... Elle ne s'en offusqua pas ; c'est tout ce qui comptait. En fait, elle était plutôt habituée à ce genre de réactions puisque très rares se faisaient ceux qui la comprenaient de ce point de vue-là.
"Le silence", se contenta de répéter l'adolescente.
Elle n'ajouta rien. Si elle aimait bien le silence, elle jugeait, par conséquent, qu'il était inutile de parler pour rien dire.

Tandis que Nina adressait la parole à Estelle, Avril se replongea dans ses pensées, en quelque sorte de manière inconsciente. Lorsqu'elle sentait qu'on ne s'adressait pas à elle, elle avait souvent cette réaction. Elle restait alors dans ses propres pensées. Pas parce qu'elle ne voulait pas déranger. Pas parce qu'elle se sentait exclue. À vrai dire, elle ne savait pas trop pourquoi mais on avait finit par lui faire remarquer qu'elle le faisait, raison pour laquelle elle en avait prit conscience. Néanmoins, elle ne voyait pas de mal à rester dans sa tête, aussi, n'avait-elle pas jugé bon de laisser de côté cette habitude. Elle ne capta qu'une infime partie de la conversation, où ses amies parlaient d'un certain Logan. Elle leva la tête.
"Qui est Logan ?"
Non, elle ne le savait pas encore, puisqu'Estelle ne lui en avait jamais parlé. Mais à entendre la réponse d'Estelle, elle avait finit par en conclure que le comportement de ce dernier était aussi habituel qu'exaspérant pour cette dernière. Enfin ... Comme je vous le dis sans arrêt, Avril n'était pas particulièrement douée pour décoder le langage non verbal des gens, aussi, pouvait-il lui arriver de se tromper de ce côté-là. Bien qu'elle n'avait pas saisit l'entière situation, elle ajouta, à la blague :
"Eh bien s'il te colle trop au derrière, je peux t'arranger ça. Ben, si ça te dérange bien sûr ..."
Voilà l'humour sarcastique typique d'Avril Youngblood. En fait, ses paroles faisaient surtout référence au fait qu'elle était légèrement reconnue par les autres élèves pour ne pas avoir la langue dans sa poche, ne jamais prendre de détour pour dire les choses. Certains considéraient sa franchise comme une forme d'indélicatesse ... Mais de son point de vue, il valait mieux dire directement la vérité que de tenter de prendre mille détour pour ne pas blesser la personne au risque que celle-ci ne comprenne pas le message.

Avril sourit lorsque Nina lui parla des Imparfaites. Elle avait une impression de déjà-vu de ce côté-là ... Comme Estelle le confirma par la suite, le message ne s'était tout simplement pas fait entre les deux amies. Néanmoins, elle hocha la tête en riant.
"Oui, je veux bien."

Nina leva les yeux au ciel face à la question proprement stupide – oui, stupide, n’ayons pas peur des mots – d’Estelle. Comme s’il était simplement possible que Nina parle en mal de sa meilleure amie ! Ce serait comme dire des choses mauvaises (c'est-à-dire, à son sens, méchantes ou fausses) sur son frère, c’était inimaginable. Heureusement, la blondinette s’aperçut du clin d’œil de sa meilleure amie avant d’ouvrir sa grande bouche qui, pourtant, avait tendance à parler plus vite que le cerveau de la jeune femme ne pouvait l’enregistrer. Lors de la conception de la jeune lionne, quelqu’un avait dû oublier quelques branchements qui obligeaient la bouche à ne se mettre en mouvement que sur ordre du grand chef sous la tignasse blonde. Nina ne répondit donc rien de plus, après tout elle avait d’autres motifs de préoccupation.

- Faut vraiment qu’on règle son cas, répondit-elle à la question, plus intéressante, de Logan qui avait tendance à coller aux basques de sa meilleure amie ce qui, même avec tout l’amour du monde, ne se faisait pas. Mais pas comme tu le penses ! ajouta-t-elle pour Avril qu’elle soupçonnait d’avoir des méthodes un peu plus expéditives. Bien entendu qu’il ne s’agissait pas de coller Logan contre un mur en le menaçant d’une baguette pour qu’il arrête d’importuner Estelle de la sorte mais il était nécessaire qu’il comprenne que c’était mort, au moins pour l’instant. En tout cas, il était hors de question que Nina laisse Estelle répondre à la question qui lui était posée par Avril.

- Un Serdaigle. Il est amoureux d’Estelle.

Voilà, discrétion zéro et tant pis si la lionne ne voulait pas que le problème s’évente. De toute façon, c’était sans doute un peu tard vue la façon dont s’y prenait Logan. Bref, elles s’occuperaient de ça plus tard, en tant et en heure. Il était du ressort des Imparfaites que de s’occuper de l’une des leurs en difficultés, mais le principal problème était pour le moment le cours de botanique.

- Mes gants, ouais. Punaise j’aurais dû faire comme toi, surtout que moi j’ai porté le bouquin pour rien !

Or, Nina détestait faire des choses pour rien, principalement quand cela comportait des efforts. Non qu’elle fût particulièrement paresseuse, elle pouvait y consentir, aux efforts, tant que cela avait un but précis et que ça n’était pas fait pour des clous. Or, porter son livre pour ne pas avoir remonter les sept étages pour finalement devoir aller chercher ses gants au dortoir, c’était précisément un effort dans le vent.

J’ai déjà parlé des Imparfaites qui, de fait, n’étaient plus que deux. Bon, trois, maintenant, puisqu’Avril venait d’accepter d’entrer dans ce groupe très très privé, apparemment pour la deuxième fois.

- Pas grave ! signala la blondinette pour rassurer Estelle qui paraissait faire une montagne de sa petite souri, mieux vaut deux fois qu’une ! C’est un peu une confirmation, maintenant tu ne peux plus revenir en arrière,; termina Nina avec une voix de stentor – ou du moins qui se voulait comme telle -, ce qui n’était pas facile quand on était une fille de quinze ans. Restait à introniser Avril mais de cela, elle ne pouvait parler qu’avec Estelle.

[531 mots]

FLECHES

Il faut dire que cette fois Nina fut plus rapide qu’elle pour répondre. Ça vous étonne? Avril ne savait pas qui était Logan et lorsqu’elle posa la question, Estelle comprit qu’elle ne lui avait jamais rien dit pour Logan spencer. C’était un garçon de Serdaigle de la même année qu’elles. Il était timide et passait souvent inaperçu. Bref, Nina avait répondu plus rapidement qu’elle à l’interrogation d’Avril. La réponse de sa meilleure amie fut simple et précis. Elle n’aurait pas pu mieux répondre pour l’heure, surtout que la Canadienne était trop fâchée contre le garçon et son explication aurait été teintée de colère. Avril lui proposa de réglé le cas du garçon. Ce qui la fit rire et encore une fois, superNina trouva une réponse plus juste suite à la solution d’Avril. Merci Nina ! « Exacte, mais je crois qu’il va finir par comprendre. Je ne suis pas du genre à sortir avec un garçon simplement parce qu’il me le demande. Surtout que se que je ressens pour lui est que de l’amitié. » dit-elle pour ajouté son grain de sel sur le cas de notre cher ami, Logan Spencer.

La suite de la conversation prit la route de quelque chose de plus léger voir neutre : Le matériel pour le cours de botanique. Ce qui calma Estelle rapidement. Lorsque Nina s’exprima sur l’oublie de ses gants, l’émotion de la lionne fit sourire la Canadienne. Surtout qu’elle avait trainé le livre de botanique tout la journée pour rien. Estelle répondit simplement : « ça arrive !». Puis Nina, proposa à Avril de faire partie du groupe, ce qu’Estelle avait déjà fait il y a quelques jours. Estelle avait complément oublié de dire à Nina ce qu’Avril lui avait répondu pour l’invitation au groupe. Elle lui expliqua qu’elle avait oublié de lui dire et Nina répondit que mieux valait deux invitation que pas du tout. Bref, Avril accepta de nouveau ce qui réjouit la jeune femme.Oui oui, estelle était super contente surtout depuis qu’elle avait dit le fond de sa pensée et sa capacité a ne pas faire confiance aux autre.

Avril sourit devant la réaction de Nina. Si l'autre Gryffondor la connaissait peu pour l'instant, on pouvait dire qu'elle la connaissait quand même assez pour comprendre où elle avait voulut en venir avec le cas Logan. Mais il fallait bien dire que la jeune fille paraissait un peu plus bagarreuse, un peu moins sage, que ses deux collègues de dortoir. Ce qui n'était pas tellement difficile à bien y penser ... Cet aspect était le plus radical du caractère d'Avril Youngblood. Un problème ? Un bon coup de poing et ce serait réglé. Généralement, les garçons avaient davantage à faire cela que les filles, si elle se fiait à ce qu'elle avait vu par le passé. Mais peut-être faisait-elle exception à la règle ...
"Ah, fit-elle simplement. Dommage."
Une autre remarque teintée de sarcasme. Même si elle ne parlait que peu, on pouvait dire que les remarques qu'elle faisait étaient toujours très représentatives de son caractère. Courtes, simples, mais avec le bon ton de voix, cela pouvait donner une bonne idée de son caractère.

Puis Estelle lui expliqua qu'elle n'allait pas sortir avec le garçon simplement parce qu'il le lui demandait. Elle le lui décrivit comme étant un garçon timide, ce qui étonna beaucoup Avril. Elle voyait mal comment quelqu'un de timide pouvait insister de la sorte mais elle ne fit pas de commentaire. Après tout, il existait bien des gens étranges ... Elle se contenta de lui répondre :
"Tu fais bien."
En effet car pour sa part, elle se serait mal vue sortir avec quelqu'un qu'elle n'aimait pas simplement pour ne pas lui faire de peine ... (En fait, elle se serrait mal vue sortir avec quelqu'un point puisque si la personne en question n'était pas AUSSI indépendante qu'elle (donc grande majorité des gens sur cette planète), elle lui taperait bien assez vite sur le système.)

Nina lui lança à la blague qu'elle ne pouvait maintenant plus revenir sur sa décision. C'était une blague, elle le savait, mais de toute façon, elle n'avait pas du tout l'intention de changer d'idée. Lorsqu'elle prenait une décision, c'était parce qu'elle était certaine de son coup. Pas pour changer d'idée une semaine après.
"Non, je n'en ai pas l'intention", lui répondit-elle.