Un déplacement qui en vaut sûrement la peine - PV [Terminé]

Depuis toujours Sally savait que son avenir se jouerait dans la musique. Enfin dans un quelconque milieu qui touche à la musique. Son père semblait lui avoir transmit cette passion. Elle se souvient parfaitement de sa première leçon de piano, et surtout du jour où le piano était arrivé dans sa chambre. Elle avait tellement d’étoile dans les yeux que sa mère pensait que la jeune fille allait pleurer, non pas de joie, mais parce qu’elle n’aurait absolument pas envie de jouer de cet instrument. Comme si c’était envisageable. La musique lui procurait un tel plaisir, une telle sérénité, une liberté, et une évasion devenue vitale, qu’il était impossible pour la jeune fille de rester plus de 24H, sans entendre de la musique, ou au pire entendre parler de musique. Il lui fallait au moins une ou un ami pour qui s’était aussi une passion. Elle savait que pour ceux qui ne s’y connaissent pas, au bout d’un moment, il se pouvait que ça devienne un tantinet lassant.


Et d’ailleurs, ça devait faire quelques jours que sa meilleure amie moldue ne lui tenait plus au courant de ce qu’il se passait sur les scènes anglaises. Il était temps de partir aux informations. Et comme la dernière visite à la bibliothèque ne lui avait pas permis de demander à la bibliothécaire s’il existait un quelconque magazine musical, cette fois-ci, elle n’avait pas envie d’avoir un nouvel empêchement. Oui, empêchement, comme pour un rendez-vous important, son rendez-vous avec son futur.

La bibliothèque était plus bruyante que la dernière fois, les nombreuses tables étaient prises, par toutes sortes d’élèves, ceux qui veulent s’avancer, ceux qui préfèrent lire un bon livre, ceux qui viennent réviser avec leurs amis. Sally ne comptait pas rester de toute façon, elle voulait profiter du beau temps, et de l’air frais du parc. Elle prendrait donc son petit magazine et filerait aussi rapidement. Puis elle rejoindrait sûrement la salle commune.

La bibliothécaire avait bonne réputation, pas comme dans son primaire à York. Elle se souvient de cette vieille dame, aigrie, mal-aimable, qui en plus n’inspirait aucune confiance. Ce genre qui donne envie de passer deux heures à chercher un vieux livre d’un inconnu que d’aller la voir pour lui prier de nous renseigner sur son emplacement.
Là, c’était tout le contraire. Déjà, c’était une jeune. Sally n’avait rien contre les personnes âgées, mais pour ce qu’elle espérait obtenir de la jeune femme, elle préférait encore qu’il s’agisse de quelqu’un qui ne pense pas que les jeunes passent leur temps à se détruire les oreilles en écoutant des chanteurs sans talent. Enfin, là n’est absolument pas le débat.
Elle attendit que la bibliothécaire ait terminé avec un jeune Serdaigle de troisième année.

- Bonjour, je cherche un magazine qui touche à la musique. Je n’ai pas vraiment fait le tour de la bibliothèque, mais il me semble qu’ils ne sont pas exposés ?

En réalité, Sally n’avait jamais fait le tour de la bibliothèque mais, il semble qu’en cette journée la paresse s’était emparée de son corps. D’un côté, elle espérait ne pas passer pour une fainéante, mais tant pis.

Surprise, la bibliothécaire alla vérifier, et revint bien rapidement. En effet, ils n’étaient pas exposés.

- Eh bien, si tu veux, je peux toujours te montrer la boîte. Il faudra simplement faire attention de ne rien mélanger.

La boîte ? Une boîte ? Les magazines sont rangés dans une boîte ? Il n’y a pas d’arrivage hebdomadaire ou mensuel ? Bon et bien pourquoi pas. De toute façon, la jeune fille se trouvait bien à Poudlard, donc il n’y avait presque rien d’anormal, sauf pour elle peut-être. Pendant les quelques minutes durant lesquelles, la jeune femme cherchait la fameuse boîte, Sally avait eu le temps de s’imaginer plusieurs couvertures de magazines.
Avec ses groupes préférés en couverture, des posters qu’elle pourrait afficher dans son dortoir – avec la permission des autres bien sûr -, des nouvelles extraordinaires, un concert qui aurait tourné au massacre. Oui, des fois, son imagination franchissait le raisonnable.


Elle déposa la boîte en carton sur ce qui lui servait de bureau, puis elle posa la question que tout le monde semble poser à Sally lorsqu’elle décrit la musique comme sa vie.

- Si j’aime la musique ? Oh mais alors le mot « aimer » ne signifie rien ici. C’est simple, je ne peux pas vivre sans. Depuis que j’ai reçu mon piano, j’éprouve ce besoin permanent d’en écouter et d’en jouer.

Evidemment, la première année avait le sourire aux lèvres. Elle se sentait entièrement dans son élément. Elle en oubliait même le carton.

- Et vous avez un piano ici ? Ca doit faire plus de deux mois que je n’y ai pas touché. Je ne sais pas où en trouver un. Heureusement, j’ai pu prendre ma guitare avec moi, mais le piano impossible.

Il arrivait d’ailleurs que le samedi soir, le dortoir des premières années Poufsouffle filles, se transforme en salle de concert. Enfin, c’était plutôt ambiance feu de camps, tous en rond, à chanter des chansons que tout le monde connaît, et la petite Sally à la guitare. Qu’est ce qu’elle aimait ça. Ses camarades aussi par la même occasion. C’est bizarrement à ce moment-là qu’elle repense à ses amis moldus, et son meilleur ami. Son meilleur ami à qui elle dit être dans un autre pays à cause du travail de son père, alors qu’il n’en est plus rien de tout cela. Enfin, ici n’est pas le sujet. Elle aimerait tellement trouver quelqu’un, à Poudlard comme elle. La bibliothécaire aussi aimait la musique. Mais c'était une adulte, et Sally ne pensait pas que cette passion brûlait aussi fort qu'en elle. Enfin pourquoi pas. Et puis, elle avait entendu parler d'un groupe. Mais elle n'avait jamais eu plus d'informations que ça.

Sally était donc tombée sur la bonne personne. Elle était presque persuadée que Mac Gonagall l’aurait écoutée parler de son petit souhait, mais que la parole serait bien vite classée parmi les choses à faire plus tard, voire à oublier. Enfin, cela dit, Sally éprouvait beaucoup de respect envers la Directrice, qui avait de plus est, vécue beaucoup d’évènements à Poudlard. Et pourtant, ce n’était pas sa directrice, mais disons qu’elle était un peu tous notre directrice, une sous directrice de Dumbledore en fait.

La bibliothécaire fut pianiste, enfin, l’est encore. Elle en a d’ailleurs un à Poudlard ! Mais la réponse, bien qu’elle ravisse Sally, ne la combla pas. Il s’agit d’un piano électrique. Tout mélomane avancé trouvera le son d’un piano droit, voire même à queue bien plus envoutant que le simple son d’un piano électrique. Enfin, la jeune Poufsouffle avait pourtant débuté sur un clavier électrique, du fait des nombreux déplacements. Mais depuis que la famille MacOlley s’était installée en Angleterre, Sally avait pris l’habitude de jouer sur son piano droit, noir brillant.
C’est-à-dire que le plaisir de jouer, et d’écouter n’est pas vraiment le même. Mais elle avait appris à se contenter du peu, ce qui dans ce cas-là était déjà une chance. Et puis, son interlocutrice semblait partager la même pensée, lui adressant un clin d’œil.

Oh et quelle bonne idée sortit de sa bouche ! Ce qui ne manqua pas d’arracher un des plus beaux sourires à Sally : installer le piano à la bibliothèque. Ce qui, pensa tout de suite la brunette, fera de la bibliothèque, son lieu le plus fréquenté à Poudlard. Plusieurs images défilèrent dans sa tête. En premier, celle du jour, où, avec ses parents et son frère, ils étaient allés essayer un piano, d’ailleurs pour remplacer l’électrique. La jeune fille s’était alors installée sur la banquette, avait mis le casque sur ses oreilles, et avait entamé la Lettre à Elise, tombant amoureuse du son de son piano. Puis après, elle se projetait dans le futur, se faisant des films, comme elle savait si bien faire. Elle se voyait donc, dans la bibliothèque, entourée de quelques camarades, jouant, sans casque. Puis, d’autres élèves au piano, comme des petits concerts improvisés. Enfin, ça ne pouvait qu’être bénéfique, à condition que le respect du matériel se fasse, bien évidemment. Mais pour cela, la bibliothécaire ne semblait pas se faire trop de soucis. Ce qui était bien différent que dans un collège moldu.

- Oh alors, ça c’est génial ! Euh enfin je veux dire, merci beaucoup, oui, je pense que je ne serai pas la seule ravie.

La journée n’en finissait pas. Sally se demandait bien où elle avait pu avoir la tête lorsque la liste des cours avait était énoncée. Il y avait donc un cours de musique ! Qu’elle surprise ! Il ne devait pas y avoir non plus beaucoup d’inscrit, vu sa non popularité. Ou bien Sally n’était pas vraiment avec les gens qu’il fallait. Enfin, pas qu’elle ne les appréciait pas, au contraire, sinon pourquoi rester avec eux. Mais des élèves qui auraient pu lui en parler ! Bon et bien, en voilà une autre de bonne chose. Sally se résolut à directement se renseigner sur le cours après avoir pu prendre quelques magazines.

- Et bien, il semblerait que je ne sois pas au courant de ce cours. En tout cas, merci beaucoup, sans vous, j’aurai continué dans l’ignorance. Là, je sens que je vais enfin pouvoir m’amuser.

Prenant conscience qu’elle parlait toujours une adulte, et que pour la deuxième fois son comportement n’était pas vraiment convenable, Sally se reprit.

- Enfin, me soulager de ce manque de musique je veux dire.

La jeune adulte ne semblait pas choquée par ce comportement, auquel d’ailleurs Sally n’était pas habitué, au contraire. Elle se présenta.

- Enchantée de te rencontrer.

La jeune moldue allait de surprise en surprise. Son sourire ne la quittait plus. Il ne s’agissait plus d’une simple relation bibliothécaire à élève, mais bien de jeune élève à jeune adulte, partageant une même passion.

- Sally MacOlley, première année à l’école des sorciers, Poufsouffle. Plus que ravie !

Elle en oubliait presque la raison de sa venue. Le carton était toujours posé sur le bureau. Elle se rapprocha, et de sa petite taille du se mettre légèrement sur la pointe des pieds, pour parvenir à attraper le plus de magazines. Elle n’allait en prendre qu’un ou deux, pour la semaine du moins. Sachant que cinq mois étaient à rattraper, elle avait intérêt à faire le bon choix.

Après quelques minutes de feuilletage, elle se remit bien à plat sur ses pieds. Releva la tête.

- Il faut s’inscrire pour pouvoir emprunter ? Et le délai est de combien de temps ?

Sally voyait les élèves étudier à la bibliothèque, voyant les livres sortir de leur emplacement à l’aide de la magie, se remettant de la même façon. Mais elle ne s’était pas intéressée au fonctionnement des emprunts. Dans sa ville, elle n’avait pas non plus l’habitude d’emprunter, ni même d’aller à la bibliothèque. Elle aimait lire, mais sans plus. En tout cas, tous les vieux livres de sa mère étaient amplement suffisants.

Sally avait toujours considéré sa première année, et n’importe quelle première année dans quelque chose, un pays, une école, un sport, une activité quelconque, comme un moment de découverte. Dans le cas de la première année à Poudlard, elle s’était mise en tête d’en profiter pour apprendre à connaître de nouvelles personnes, se faire de nouveaux amis, s’habituer au monde de la magie, s’habituer aux cours, aux locaux, aux habitudes, aux cérémonies, aux personnels, au fonctionnement. Enfin à tout ce qui pouvait changer ses habitudes de simple moldue. Elle s’informait, au près des professeurs, des anciens élèves, ou comme ici de ceux qui, sans être professeur, travaillent à Poudlard. Elle ne comptait en aucun cas prendre cette année pour se lancer dans tout un tas d’activité, de se retrouver avec un emploi du temps chargé, de devoir courir par ci et par là. Elle ne comptait donc pas se lancer dans un projet musical lors de sa première année. Elle préparait la chose, elle y pensait petit à petit. Elle aurait tout de même aimé entendre parler de ce cours un peu plus tôt. Bien que d’après Jenna-Ange, elle pouvait encore s’y inscrire, les raisons de ne pas le faire cette année étaient bien plus nombreuses que celles qui étaient pour. Elle prévu tout de même de se renseigner sur ce M.Maiden.

L’entente était au rendez-vous, Sally était vraiment contente d’être venue à la bibliothèque. Elle était surtout heureuse d’être tombée sur une bibliothécaire de la sorte. Mais les qualités ont déjà été énumérées tout au long de ce petit récit. Elle prendrait plaisir à revenir, et même qui sait à discuter avec la jeune femme. Deux magazines étaient sortis du lot. Elle savait très bien que de toute façon, elle allait mettre du temps pour les lire, pas qu’elle lise lentement ou quoi que se soit. Mais avec les magazines ou les journaux, la lecture était toujours remise à plus tard. Elle se disait qu’elle allait le lire avant de dormir, puis finalement elle était trop fatiguée. Ou bien quand elle aurait du temps, mais elle trouvait toujours autre chose à faire. Et pour ce genre de chose, vaut mieux ne pas se forcer. La couverture de l’un attira en premier son regard, elle avait cru reconnaître la police utilisée par un groupe pour leur nom. Et elle ne s’était pas trompée. Plusieurs nouveautés étaient sorties et Sally savait déjà que sa liste d’anniversaire pourrait être longue. L’autre magazine portait plutôt sur les instruments et leurs accessoires. Outre la passion pour la musique en elle-même, la jeune Poufsouffle se voyait devenir propriétaire d’un célèbre magasin d’instruments en tout genre. Elle s’y connaissait donc particulièrement en marque et mécanique d’instruments. Enfin vous comprenez là qu’elle ne connaît pas la composition d’un orgue baroque ou d’un basson alto, mais que dans le milieu guitaro-basso-batteri-pianostique, elle en connaît un certain rayon. C’est une connaissance qu’elle cultivait.

Enfin, tout cela la ravissait, d’autant plus que contrairement à dans sa bibliothèque moldue, la bibliothèque lui accordait deux semaines pour les lire. Et non pas 10 jours, ce qui compliquait les choses : imaginons qu’elle emprunte un samedi, elle devrait retourner en pleine semaine, un mardi, à la bibliothèque, qui par dessus le tout se trouvait à 10km de la maison. Elle lui tendit donc les deux revues, Mme. Peterson les lui enregistra et lui rappela qu’elle avait deux semaines. Mais sûrement en voyant le regard de Sally, qui organisait déjà ses temps de lecture, elle l’autorisa à revenir la voir pour prolonger le délai. La brunette respectait toujours les délais, et elle le fera, mais c’était bon à savoir.

- Merci beaucoup Mme Peterson, au revoir ! À dans deux semaines.

Sally rit et rangea ses deux magazines dans son sac pour sortir de la bibliothèque et le temps étant passé, elle devait déjà rejoindre sa salle de classe. Le parc et l’air frais, c’était pour une prochaine fois.

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FRIENSHIP