Time to party ! [ PV ]

Lavinia & Maïlys

CRÉDIT - CSS
Icônes par likesototallyme & curlyx3

Sa scolarité à Poudlard avait pris fin. Après sept années de bons et loyaux services, et des ASPICs brillamment décrochés, Maïlys n'était désormais plus tenue de se rendre à l'école de sorcellerie au mois de septembre prochain. Plus exactement, non seulement sa présence n'était plus nécessaire, mais elle était même proscrite. Sauf si elle tenait à camper là-bas et bosser pour le concierge hystérique de Poudlard coucou Sydney ! Et ça, non merci, elle passait son tour. C'était plutôt un soulagement que ça soit enfin fini, à vrai dire. Cacher son hypocondrie à ses très chers petits camarades était devenu extrêmement difficile sur la fin de sa scolarité. Même les esprits les plus lents (et Merlin savait qu'ils avaient de vrais génies à Serpentard) commençaient à devenir quelque peu soupçonneux au bout de sept ans de virées inopinées à l'infirmerie et d'excuses diverses et variées pour justifier ses absences. Fort heureusement, la seule personne qui avait réussi à percer son secret avait été Amber James, et le pacte qu'elles avaient alors scellé avait tenu bon jusqu'au bout. A présent, ça n'avait plus autant d'importance. Sa réputation était toujours primordiale, mais en dehors de Poudlard, les rumeurs avaient plus de mal à diffuser, elles étaient plus faciles à gérer. Le château au contraire, était une petite boîte dans laquelle on avait enfermé des dizaines d'élèves bien trop bavards pour leur propre bien et plus qu'enclins à casser du sucre sur le dos de leurs 'amis' (et Merlin savait qu'elle en faisait généralement partie).

Bien évidemment, il avait été décidé de fêter cet évènement, et c'est ainsi que Maïlys se retrouvait à une fête organisée par un de ses camarades de Serpentard (honnêtement, elle n'était même pas certaine de se souvenir de son nom dans l'instant, le type n'avait que deux neurones et l'un des deux semblait toujours en vadrouille), évitant consciencieusement le coin où avaient (d'un commun accord ?) élu domicile les nouveaux diplômés trop éméchés pour leur propre bien (ou plutôt pour le bien de leurs concitoyens n'ayant pas bu comme des trous). La blonde ne savait pas si Elorah avait finalement décidé qu'elle la gratifierait de sa présence ce soir, ou pas, et jetait donc occasionnellement un œil distrait aux entrées, tout en faisant mine d'écouter ce que disaient ses camarades autour d'elle. Nouveau point positif: elle n'aurait plus à faire semblant de les tolérer à présent. Hochant négligemment la tête, elle décida de prendre le large.

Elle traversa le couloir, son verre de bièraubeurre à la main (et oui, Maï est sage !) et se retrouva quelques instants plus tard sur la terrasse, respirant l'air frais de la nuit, avant de s'apercevoir qu'il y avait déjà quelqu'un. « Lav' ! Je ne savais pas que tu venais, sinon je t'aurais proposé qu'on fasse le trajet ensemble ! » s'exclama-t-elle en arrivant à la hauteur de son amie, ravie d'avoir enfin trouvé quelqu'un d'intéressant avec qui discuter. « Je commençais à désespérer à l'intérieur, le niveau n'est pas très haut. » avoua-t-elle d'un air entendu. Ils avaient beau tous avoir été à Serpentard (la meilleure des quatre maisons, et elle dit ça très objectivement !), Dame Nature ne s'était pas pour autant penchée sur tous les berceaux. Mais Maï avait toujours bien aimé Lavinia. Elle était énergique, gentille, et surtout loin d'être bête. Pourtant Merlin savait que les clichés concernant les blondes étaient grandement populaires. Eh bien, à elles deux, elles pouvaient faire taire les mauvaises langues, non ? « La vue est sympa. » reconnut-elle en s'appuyant sur la rambarde, un léger sourire aux lèvres. « Tu vas à la soirée organisée à Hampstead après-demain ? » Autant se tenir au courant, cette fois. Même si les hiboux, ça marchait aussi, optionnellement. Les Serpentard n'y allaient pas de main mort, maintenant que les examens étaient passés, et les autres maisons n'étaient pas non plus en reste, si bien que pour l'instant, les vacances s'annonçaient plutôt animées.

Lavinia était plutôt mitigée face à la perspective de cette fin d'étude. Oh bien sur elle était contente de quitter Poudlard, de ne plus avoir à se lever aux aurores, de partager une salle de bain avec quatre autres personnes, de devoir constamment être entouré par un ou plusieurs de ses camarades, de prendre ses repas avec 300 personnes et de devoir assisté à des cours ennuyeux et dont elle n'avait absolument rien à faire, sans vouloir vous vexer professeur Binns.
Mais le fait de ne plus être dans cette routine et pas seulement pour les deux mois de vacances mais pour toute la vie lui donnait un peu le tournis, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle aurait bien pu faire de sa vie. Évidemment sa mère ne se privait pas de lui répéter qu'elle avait eu 7 ans pour y penser et qu'elle n'avait pas fait ces études de magie pour finir caissière dans un supermarché moldu, mais Lavinia s'était toujours bercé d'illusion et avait toujours pensé que le travail se présenterait de lui même à elle sans qu'elle n'ait rien d'autre à faire que de remuer le petit doigt. Mais apparemment dans le monde réel ainsi que dans l'univers magique ça ne fonctionnait pas comme ça, Poudlard avait beau être la seule école de Grande Bretagne de sorcellerie aucun chasseur de tête du ministère ou de l'équipe nationale de quidditch d'ailleurs ne s'était présenté au portail du château pour recruter des septième années brillants et tout juste diplômé, ou alors elle n'était pas au courant et cela signifiait qu'elle n'était pas brillante. Et ça Lavinia en doutait, d'accord elle avait fait l'impasse sur la botanique dans ses révisions mais toutes ses notes aux ASPICS étaient des Effort Exceptionnel ou au dessus, elle était peut être blonde mais pas stupide.
En désespoir de cause elle avait décidé de profiter de ses vacances et de se soucier de son futur une fois celle ci terminées.
Et cette décision tombait parfaitement puisqu'un de ses camarade avait décidé d'organiser ce qui semblait être The place to be pendant l'été, apparemment tout les Serpentard diplômes seraient là pour une ultime fiesta. Lavinia était plus ou moins certaine que la soirée allait dégénérer et elle était arrivée dans les premiers pour observer l'évolution de la soirée, sans toutefois en être en dehors, parce que les jeux à boire elle en rêvait depuis que sa mère la laissait regarder les films qu'elle voulait. Lavinia était maintenant officiellement majeure et donc complètement autorisée par elle même à faire n'importe quoi, on ne vivait qu'une fois après tout.
Au bout d'une heure ou deux elle avait fini par faire parti du groupe de ceux qui on trop bu pour leur propre bien et décida qu'il était tant d'arrêter le massacre avant de finir la soirée en coma éthylique. Elle s'était donc servi un grand verre de jus de citrouille bien frais et avait emporté un assiette de petit four avec elle sur la terrasse, prendre l'air ne pourrait lui faire que du bien. Ce qu'elle souhaitait avant tout c'était ne pas vomir, pour ne pas devenir : »la-fille-qui-a-fini-la-soirée-avec-du-vomi-plein-les-cheveux », tout mais pas ça.
Une fois à l'air libre elle inspira profondément, elle ne savait pas trop à quel niveau d'ébriété elle se trouvait mais elle hésitait entre complètement éméchée et déchirée.
Lavinia se pencha à la balustrade admirant les lumières de Londres la nuit. Elle fut dérangée dans son observation par une voix familière, celle de Maïlys Di Bartolomeo, Maï pour faire plus court, sa camarade de chambre depuis 7 ans et de fait, son amie. Elles étaient toutes les deux blondes, toutes les deux à Serpentard et toutes les deux géniales évidemment.
Lavinia couina en reconnaissant la voix de Maï posa son verre et son assiette et alla lui faire un câlin.
« Il m'ont forcé à boire !  Plaisanta-t-elle. Je crois que je suis un peu pompette... Elle pencha la tête sur le côté en souriant. Oupsie ! »
Elle tituba légérement de côté et la hauteur de ses chaussures n'arrangeait pas les choses. Lavinia portait une longue jupe abricot en voile transparent et un chemisier blanc sans manches à travers lequel on voyait sans aucun soucis malgré l'obscurité, son shorty et son soutien gorge, Lavinia n'avait jamais été une grande pudique.
« La vue est troooop belle. Confirma-t-elle en ouvrant les bras. C'est vachement beau ! »
« Et pour la soirée demain, je ne sais pas si c'est bien raisonable très chère. Comment vas tu ma Maï d'amûûûr? »

Quand Maïlys croisa le groupe des pochtrons de ses camarades quelque peu éméchés, elle ne pensa en aucun cas à détailler les individus présents, ne se doutant nullement que l'une de ses amies s'y trouverait. Et pour cause, elle-même ne buvait que très modérément. Être saoule pouvait avoir ses avantages, elle était prête à le reconnaître, mais cela présentait surtout des inconvénients auxquels elle n'avait pas le luxe de pouvoir faire face. Elle avait peur de ce qu'il adviendrait de ses crises d'hypocondrie si jamais elle n'était pas en pleine possession de ses moyens, et surtout de son sang-froid –qui de toute façon quittait le navire dès que l'une desdites crises se présentait à l'horizon–. Elle n'avait pas passé sept ans à consciencieusement cacher son secret pour tout révéler de la manière la plus stupide possible. L'alcool était dangereux pour sa réputation, elle le maintenait. Pour votre santé (mais surtout pour Maïlys, parce que votre santé ne l'intéresse pas tant que ça) buvez avec modération !

La blonde ne comprenait pas comment elle avait fait pour ne pas le réaliser aussitôt. La démarche, le couinement, le regard un peu vitreux, tous les signes concordaient. Lavinia Gordon était saoule. Par la barbe de Merlin. Maïlys scruta le regard de son amie avec circonspection, et fit trois pas en arrière, sait-on jamais si elle veut vomir et fut complètement prise de court lorsque celle-ci s'avança vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle lui tapota maladroitement le dos –elle n'avait jamais été particulièrement à l'aise avec les grands élans d'affection– en songeant que de toute manière, Lavinia n'était pas exactement en état de lui en tenir rigueur. Le gloussement qui suivit ne fit que confirmer cette pensée. Maï haussa un sourcil, mi-amusée, mi-incrédule. « Ah oui ? Qui ça ? Sûrement des Poufsouffle qui se sont introduits illicitement dans cette soirée ! Tout le monde sait qu'ils ont des problèmes avec l'alcool ! » Elle savait bien que Lav' était en train de blaguer, parce que si une chose était sûre, c'était que personne ne l'avait forcée contre son gré à boire, mais il n'empêche que Maïlys se demandait en quelle compagnie son amie s'était joyeusement pris une cuite. Sait-on jamais, si c'était des gens mal intentionnés. « C'est ce que je vois ! Tu ne m'as pas l'air très stable Lav'... Evite de passer par dessus la rambarde, ce serait bête. » continua-t-elle d'un air plus malicieux que sérieux.

Le truc quand tout le monde autour de vous avait au moins un verre dans le nez, c'était qu'on ne situait alors pas tout à fait dans le même état d'esprit. En effet, Maï se sentait bien moins grisée que Lavinia, visiblement (cela dit, même en temps normal, ça devait être à peu près le même scénario). Elle songea furtivement à aller se chercher un verre, histoire de ne pas avoir à assister à tout ça complètement sobre, mais renonça finalement. Au moins ça lui ferait des souvenirs. Lav' s'écartant d'elle pour admirer la vue, l'Italienne eut droit à une vision complète de ses sous-vêtements, et conclut qu'il lui faudrait définitivement s'assurer qu'il n'y avait pas de mecs trop louches à cette soirée. S'autorisant néanmoins un sourire, Maï se tourna à son tour vers la vue, admirant les toits des maisons qui se profilaient à l'horizon. Le temps était idéal. « C'est vrai. » convînt-elle en coulant un regard derrière elle. « La maison n'est pas mal non plus. Cela dit, elle risque de l'être un peu moins d'ici demain. » Comme pour corroborer sa prédiction, un bruit de verre brisé se fit entendre quelques mètres plus loin. Boah, c'était des sorciers, ils se débrouilleraient !

'Maï d'amûûûr ?' Et Lavinia mourut, foudroyée d'un regard. Maïlys reporta l'attention sur son amie, haussant un sourcil. Elle ne songea même pas à corriger la date, quand on commençait à l'affubler de surnoms douteux, on avait largement dépassé le stade 'coordonnons nos calendriers'. « En effet, quelques jours pour décuver ne te feront probablement pas de mal. » Elle lui lança un regard éloquent (qu'elle avait parfaitement pu louper étant donné non seulement son état, mais également la semi-obscurité dans laquelle elles se trouvaient). Comment allait-elle ? « Trop sobre pour apprécier pleinement la beauté de ce surnom, je le crains. Et toi, Lav' ? » répondit-elle avec humour. Eh, après tout il fallait bien que l'une d'elles continue à marcher droit, non ? Elle n'était pas certaine de vouloir voir Lavinia transplaner dans cet état. Quoique, certaines personnes transplanaient mieux lorsqu'elles étaient saoules, c'était un fait. Cela étant, ce n'était peut-être pas le bon moment pour tester cette théorie, si ?