"C'est marrant, t'as vu, y'a personne !" [PV]

*Screugneugneu… C’est pas humain… Huit heures le samedi matin…* Avait songé Annagovia, en appuyant, non sans une certaine violence, sur son réveil pour le faire taire. Encore lourde de sommeil, la jeune fille s’était péniblement extirpée de sous sa couette tandis que ses camarades de dortoir se retournaient en grommelant dans leur lit. Anna avait esquissé une grimace ennuyée tout en ébouriffant un peu plus, d’une main franchement mollassonne, ses cheveux roux : visiblement, elle était la seule des Poufsouffle de sixième année à avoir un cours fixé aux aurores, le samedi matin. Elle jouait de malchance !
*J’ai toujours soupçonné MacGonagall d’avoir une dent contre moi. A tous les coups, elle n’a fait les emplois du temps que pour m’embêter !* Avait pensé la rouquine en étouffant un bâillement de fatigue. C’était à vous donner envie d’abandonner la Défense contre les Forces du Mal pour pouvoir faire la grasse matinée ! ~~De toute façon, est-ce qu’il y avait encore réellement des Forces du Mal dehors, hein, franchement ? Et à supposer que ce soit le cas, ne dormaient-elles pas comme tout le monde le samedi matin ?~~

Réprimant la petite voix qui lui soufflait de se faire porter pâle pour profiter encore un peu de la chaleur de son édredon, Annagovia enfila, sans grande motivation, son uniforme avant de quitter la pièce, non sans avoir jeté, avant de sortir, un dernier regard de dépit à son lit bien-aimé.
Dans la salle commune, tout était encore calme : à croire qu’elle était la seule cruche levée ! Seul le tic-tac d’une petite pendule posée sur le manteau de la cheminée (il y avait fort à parier que, d’ici la fin du mois de Septembre, elle aurait été cassée par le chat acrobate d’un des élèves… Comme c’était le cas tous les ans depuis qu’elle était entrée à Poudlard. Peut-être faudrait-il penser à fixer cette pauvre pendule avec un sortilège de glue perpétuelle ?) brisait le silence, rappelant à la jeune fille qu’il était encore très tôt. Sur le coup, la Poufsouffle eut presque le sentiment que l’horloge se moquait d’elle. Elle lui lança un regard assassin et se jura d’envoyer Ernestine, son irascible chouette, lui faire un sort à la première occasion. Après tout, il était peut-être temps d’en finir avec la tradition du chat cassant les horloges : les hiboux aussi, avaient le droit de s’amuser de temps en temps ! De toute façon, au vu des bouffées d’agressivité que pouvait abriter le petit corps d’Ernestine, il y avait fort à parier qu’elle obtiendrait de meilleurs résultats qu’un bête minou en un minimum de temps.
*Tremble carcasse, tu vas bientôt égrainer ta dernière heure !* Se dit la rouquine en étouffant un ricanement guttural : pour ses cordes vocales aussi, c’était le petit matin.

La jeune fille fut toutefois bien obligée de remettre ses plans de vengeance à plus tard : non seulement le grondement sourd de son estomac lui rappelait que le repas de la veille au soir n’était déjà plus qu’un lointain souvenir, mais en plus elle risquait d’arriver en retard en classe si elle ne pressait pas un peu le pas, or, maintenant qu’elle était levée, il n’était pas question de rater une minute du cours.
Elle traversa les couloirs, déserts, eux aussi, et prit un petit-déjeuner en solitaire. Certes, deux ou trois matinaux étaient bien installés çà et là, mais personne ne se trouvait à la table de Poufsouffle. Folichon, comme début de journée !
*Quand même, c’est un peu bizarre, réalisa Anna, sans cesser de mordre à belles dents dans une épaisse tranche de pain tartiné de marmelade, j’étais persuadée qu’on était plusieurs à avoir gardé la Défense contre les Forces du Mal… En tout cas, je n’étais pas la seule Poufsouffle en cours, jeudi ! Peut-être que les autres ont abandonné ? Ou bien ils vont sauter le petit déjeuner pour pouvoir rester au lit un peu plus longtemps ?* Supposa-t-elle, un brin perplexe. Ne pas se sustenter avant d’aller en DCFM lui semblait, en effet, plutôt risqué : en général, les cours comprenaient une partie pratique qui était souvent épuisante, surtout en début d’année, après tout un été sans magie !
*En plus, un samedi matin, comme ça, on va forcément avoir des tas d’exercices à pratiquer ! Parce que si le prof a prévu un cours purement théorique, c’est sûr qu’il va endormir toute la classe ! C’est un double cours, en plus !* Estima-t-elle, pédagogue en herbe.

Elle plongea alors la main dans son sac de cours, pour vérifier qu’elle n’avait pas oublié de prendre ~~son fidèle destrier~~ sa baguette avec elle et quitta la table pour se diriger ~~sans s’être brossé les dents, ouh la dégoûtante !~~ vers la salle de classe.
*Pfff, y’a personne ! Je suis super en avance ou quoi ?* Se demanda-t-elle, en arrivant à hauteur de la porte.
L’absence de ses camarades commençait tout de même à l’inquiéter : se serait-elle trompée de salle ? Aurait-elle mal compris regardé son emploi du temps ? Un peu plus anxieuse qu’elle n’en avait l’air, Anna tira le morceau de parchemin sur lequel le Professeur Harris avait inscrit, le jour de la rentrée, les horaires de ses cours, de sa besace, et vérifia la colonne « samedi matin ». Pas de doute, pourtant : les initiales « DCFM » étaient bien marquées, en lettres dorées, sur la plage « 8-10 », et la salle semblait être la bonne. Rassérénée à cette vue, Annagovia posa son sac à terre et s’appuya contre le mur pour attendre le reste de la troupe.

*Quelle bande de flemmards, quand même ! J’espère qu’ils auront pris du sucre pour tenir jusqu’à la récréation !* Songea-t-elle, persuadée que le cours du jour risquait d’être riche en hypoglycémie en tout genre.
Elle en était là de ses pensées – il est vrai peut charitables pour ses camarades - quand un bruit de pas, au bout du couloir, la ramena sur terre. Elle tourna la tête et reconnut une élève de Gryffondor qu’elle connaissait vaguement pour avoir échangé deux ou trois mots avec elle au cours des années passées (« Tu aurais de l’encre en rab’ ? » « Je peux prendre cette chaise ? » « Tiens, tu as fait tomber ton crayon… » Des conversations fascinantes qui t’apprennent tout sur ton interlocuteur, en somme !).
-Salut, s’exclama néanmoins avec chaleur la jeune fille, très soulagée de voir quelqu’un d’autre arriver, je commençais à croire que j’allais avoir un cours particulier. Les autres traînassent ? Demanda-t-elle, en lorgnant d’un œil avide le bout du couloir.

[1100 mots]

Au fond de son lit, la jeune Blake Andrews avouait bien volontiers que la nuit avait été agité. Le sommeil avait, semblait-il, voulu l'abandonner, la laisser seule, la priver de ce sommeil bien mérité. Du coup, elle ne s'était endormie que très tard et là, tout de suite, il était vraiment horrible d'entendre le réveil sonnait. Il était tout bonnement en train de lui péter les tympans et de tenter de la tuer à petit feu. Ce qui semblait plutôt bien marché, mine de rien, dans l'ensemble, puisque là, à l'heure actuelle, non, elle n'était pas en mesure de se réveiller. Glissant sa tête sous son coussin, elle éteignit le réveil, bien décidé à se recoucher. Et tant pis pour les cours, Gale serait bien un charmant jeune homme non ? Il serait suffisamment galant pour lui donner ses notes ? Bon, okay, il n'était pas un esclave et oui, okay, il serait stupide de prendre une retenue juste parce que l'on n'avait pas beaucoup dormi. Non pas que cette pensée soit en mesure de la motiver à se lever hein, il ne fallait pas rêver non plus. Mais à côté de ça, ça la foutrait mal, elle en était consciente. Tel un chat ayant perdu toute sa grâce et toute sa félinité ( fallait pas rêver ), elle s'extirpa de ses draps et tomba lourdement sur le sol, en l'absence de coordination entre ses deux pieds.

C'est donc avec une douleur au front, en plus de sa grande fatigue qu'elle finit par se mettre debout, difficilement, certes, mais elle finit par y arriver et c'était ce qui comptait vraiment non ? Au moins un peu, en tout cas. Enfin bref, une fois debout, il lui fallut pas mal de temps pour mettre son uniforme aussi. Heureusement que son réveil sonnait tôt et qu'elle avait du temps devant elle. Quoique, heureusement n'était pas forcément le terme qu'elle aurait elle-même utilisé, en faite. Enfin bref. Une fois vêtue, elle eut une flemme olympique pour le maquillage et la coiffure. Elle jeta un rapide coup d'oeil dans le miroir. Ses cheveux étaient dans tous les sens, son visage faisait peur, mais au final, et bien tant pis. Elle passa juste une main dans ses cheveux pour tenter, au moins un peu, d'y remette un peu d'ordre. Non pas qu'elle espère un miracle, mais passer pour une gitane aux yeux des gens, non, ce n'était pas fait pour elle.

C'est les pieds traînants qu'elle se dirigea vers la Grande Salle. Gale y était déjà et il l'accueillit tout sourire. Un sourire qu'elle lui aurait fait manger, si elle en avait vraiment eu la force, mais du coup, vu qu'elle était toute faible, elle se contenta de se jeter sur la place, à côté de lui, afin de pouvoir se reposer après le grand effort qui l'avait amené jusqu'ici. Oh, bien sûr, Gale ne perdit pas un seul instant pour se moquer d'elle hein, c'était un truc qu'il maîtrisait plutôt bien de toute façon. Elle attrapa un croissant et se leva aussitôt. En faite, elle n'avait pas vraiment le temps de déjeuner, elle avait mis beaucoup trop de temps pour ressembler à quelque chose, du coup, maintenant, il fallait surtout qu'elle se bouge. Elle traîna à nouveau les pieds ( pas la peine de faire des efforts voyons ) et quitta la pièce, tout en mangeant le croissant qu'elle avait embarqué. Croissant qui, en faite, ne s'était pas trouvé dans un plat à croissant mais bel et bien dans l'assiette de Gale bien sûr. Mais ça n'était qu'un détail et ce n'était pas lui qui allait faire tout une histoire pour un pauvre petit croissant, de toute façon. Enfin.. Si, peut être, mais dans ce cas, ça serait uniquement pour m'embêter, ce qui se trouvait aussi être une chose qu'il maîtrisait, surtout lorsqu'elle voulait être tranquille.

Quand elle arriva devant la salle de cours, elle se figea. Le cours commençait dans une minute à tout casser et il n'y avait qu'une autre élève ? « Salut ». Il y avait, en l'occurrence un méga soucis. Et en faite, c'était surtout maintenant que la jeune blonde se maudissait d'avoir finalement cédé et de s'être levé. Dans un sens, c'était peut être pour une raison particulière que Gale ne l'avait pas suivi ? Oui parce que bon, au final, il était censé avoir ce cours là aussi non ? Elle était perdue, genre, totalement. A n'y rien comprendre du tout. « Aucune idée. Mais là, c'est bizarre. Le cours aurait été annulé sans que l'on ne soit mise au courant ? Si c'est ça, je vais tuer tous nos camarades et les torturer. ». Bon, c'était un peu de l'humour. Mais seulement un peu parce qu'en faite, là tout de suite, elle avait vraiment envie de les tuer hein.

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Malheureusement pour Annagovia, Blake n’apportait pas avec elle les nouvelles tant attendues. Comment cela, elle ne savait pas où étaient passés les autres élèves ? ~~Mais elle ne servait à rien !~~ De nouveau, la jeune fille se sentit gagner par l’inquiétude.
- Tu crois qu’ils ont tous décidé de sécher ? Osa-t-elle demander, en haussant un sourcil interrogateur. En signe de protestation contre cet emploi du temps mal fichu ou quelque chose dans ce goût là ? Rajouta-t-elle d’un ton perplexe, visiblement peu convaincue par cette solution.
Que des Gryffondors – ces fieffés rebelles – décident de manquer un cours pour attirer l’attention de l’administration sur un problème d’emploi du temps passait encore, mais Anna voyait mal des Serdaigles, par exemple, se joindre au mouvement. Même les Poufsouffle, pourtant adeptes de la solidarité, n’auraient probablement pas tous suivis.
*Et puis s’ils faisaient vraiment tous grève de la Défense contre les Forces du Mal, on aurait été mises au courant, non ?* Songea-t-elle, de plus en plus déboussolée. Après tout, Annagovia, docteur ès bêtises, n’étaient pas le genre d’élève à aller dénoncer ses camarades s’ils programmaient une révolte : en réalité, elle serait plutôt la première à suggérer d’ériger des barricades dans les couloirs.

- Une annulation de cours ? Tu crois ? Répéta-t-elle avec hésitation. Et on aurait toutes les deux manqué l’information ? S’il l’avait dit à la fin du dernier cours, on l’aurait entendu, non ? Je veux dire, c’est quand même le genre d’annonce qui réveille même les élèves les plus endormis… Précisa-t-elle, en plissant le front, comme si elle cherchait à déterminer à quel moment du dernier cours de DCFM elle avait bien pu décrocher et surtout, ce à quoi elle pouvait bien penser pour manquer une information aussi cruciale.
*Ou alors j’ai été envoûtée et je ne me souviens de rien ?* Se dit-elle, toujours prompte à croire que des complots farfelus étaient ourdis dans l’ombre. *Han ! Si ça se trouve, le prof a passé l’information à Laurell et elle a fait exprès de ne pas me la donner ! Tsss, quelle garce !* Imagina-t-elle soudain, car il était bien évident que, dans son esprit, Laurell finissait toujours par être responsable de tous les maux, depuis la faim dans le monde (« Je suis sûre qu’elle n’a jamais envoyé de paquets de riz en Afrique, quand elle était en maternelle ! ») jusqu’à l’ongle incarné dont une de ses camarades de dortoir s’était plainte, la veille au soir (« A tous les coups c’est cette grue qui lui a marché sur le pied ! »). En fait, Anna était tellement fière de sa théorie, qu’elle faillit presque ~~proposer à Blake de faire tout de suite une descente dans la salle commune des Serpentards pour aller lui raser la tête~~ demander à Blake si elle avait, elle aussi, des « problèmes relationnels » avec la Serpentard. Elle contint cependant sa curiosité, estimant que, même si les ennemis de mes ennemis sont mes amis, elle ne connaissait pas suffisamment la Gryffondor pour se mêler ainsi de ses affaires.

*Et puis on ne sait jamais, elle pourrait aussi être super copine avec Laurell qui l’aurait envoyée ici uniquement pour endormir ma méfiance et avoir un compte-rendu détaillé de la réussite de son plan diabolique ! Elle serait bien capable de se lier d’amitié avec une Gryffondor uniquement pour m’embêter !* Estima-t-elle encore, un brin paranoïaque (« Mais si, je te jure, je suis sûre que Laurell passe sa vie à monter des stratégies pour me pourrir l’existence ! »). Optant donc pour une remarque plus neutre, la Poufsouffle précisa :
- En plus, il n’était pas marqué absent sur le panneau des annonces… En début d’année, en général, il est bien à jour, ce panneau. Rappela-t-elle en esquissant une grimace entendue, car tout le monde savait que la bonne volonté des débuts d’année avait tendance à prendre un sérieux coup dans l’aile dès la fin du premier trimestre (« Comment ça le Professeur Harris est absent aujourd’hui ? Mais on avait un devoir prévu ! Aaaaah, non, il était absent le 13 avril 2002… Ben dites donc, il est bien à jour, leur tableau… »).

- Ou alors, suggéra-t-elle, il y a eu un changement de salle et on n’a pas été prévenues ? Tu penses qu’on devrait faire le tour des salles de l’aile ? Ou retourner attendre dans le Grand Hall ? Ou euh… Aller réveiller Rusard ? Quoique… Non, oublie la dernière proposition, s’empressa-t-elle de rajouter, car il lui semblait évident que tirer le concierge du sommeil n’était certainement pas la chose à faire à moins, bien entendu, d’avoir très envie de passer son week-end en retenue.

[784 mots]

Tous décidé de sécher ? C'était quand même pas mal gros. Bon, okay, des fois, il arrivait aux élèves d'avoir envie de sécher et de tenter de motiver les autres. Si aucun élève ne va à un cours, ça passe d'après ce que disent les rumeurs. Mais jamais aucun élève n'avait réussi à mettre suffisamment de motivation pour que les autres élèves décident de suivre le mouvement. Du coup et bien non, la jeune blonde ne parvenait pas franchement à se mettre ce genre de truc en tête. Donc bon. Après, elle n'allait pas non plus se mettre à dire n'importe quoi hein, ou à se mettre à faire n'importe quoi. Ce n'était pas du tout son genre, de toute façon, et c'était sans doute mieux comme ça puisqu'au moins, comme ça, elle ne pourrait pas prendre la tête des gens. Ce qui facilitait bien des choses, bien sûr. Donc imaginer que tous les autres seraient absents parce qu'ils n'avaient pas envie de venir en cours, et bien oui, il continuait à trouver ça beaucoup trop gros. Donc bah ouais, il n'y croyait pas une seule seconde et on n'allait quand même pas lui en vouloir non ? Du moins, de son propre point de vu, après, on ne pouvait rien jurer, de toute façon. « Ca serait probablement un peu trop gros, tu ne crois pas ? Et dégueulasse, parce qu'on ne nous aurait dit à nous ! ». Oui bon, disons que c'était surtout là que se serait trouver la difficulté et la prise de tête, ça aurait uniquement été dans le fait que elles, personne ne les avait mis au courant ! Et ça, ça serait super triste, super méchant, oui voilà. Ni plus, ni moins, d'ailleurs, de son point de vu.

Pour l'annulation de cours, peut être, une information qui aurait mal tourné ? « Et on serait le seul à ne pas être au courant ? ». La méga loose ! Pourtant, Blake pensait avoir des amis ! Non mais de toute façon, il ne fallait surtout pas qu'elle se mette à dire n'importe quoi, du moins, de son propre point de vu en tout cas. Mais ouais, à côté de ça, elle avait vraiment l'impression que les choses n'allaient pas trop mal se passer. Du moins, de son propre point de vu, oui voilà. Donc du coup, puisque Gale ( qui était préfet quand même ), ne lui avait rien dit, c'était que soit, il ne savait rien, soit bah il lui avait caché un truc et le jeune Gryffondor ne lui avait jamais menti. Ou alors il avait pensé qu'elle savait ? Probable. Mais là, du coup, c'était vraiment la merde. Mais au moins, elle n'était pas seule, c'était aussi à ça qu'elle devait songer, dans le fond. Elle n'était pas seule et du coup, une autre fille ne savait rien. Ce n'était pas négligeable, cela allait de soit oui voilà. « Un de mes meilleurs amis est préfet et il a ce cours. Il ne m'a rien dit. Mais le connaissant, il a peut être juste oublié ou il pensait que je savais déjà. Mais si le cours avait été annulé, il m'aurait demandé où j'allais tout à l'heure. Donc.. ». Donc bah ouais, elle était un peu perturbée, et un peu à côté de la plaque aussi et ça commençait à vraiment lui taper sur les nerfs, elle en était convaincue, et cela allait de soit, d'une certaine manière. Oui, voilà. Mais bon, il ne fallait pas non plus trop se prendre la tête avec ça, d'une certaine manière.

Et puis allez quoi, si son nom n'était pas sur le panneau, ce n'était pas pour rien non ? C'était qu'il était censé être là ! Mais dans ce cas, où étaient les autres élèves, où était ce foutu cours ? Non pas que Blake n'ait pas de patience mais disons juste que là, elle commençait vraiment à en avoir plein le cul, vraiment marre, en faite. « Si le professeur n'était pas écrit, c'est qu'il est là. Mais dans ce cas, où il est ? Et pourquoi les professeurs s'amusent à bouger de place hein ? Si ça se trouve, le cours est dans le parc en plus ! En plus, si ça se trouve, il n'est vraiment pas là, c'est ça le pire. Le panneau est à jour en général, mais y a des petits malins qui s'amusent à effacer les informations, c'est ça le plus drôle ! ». Oui voilà, c'était ça le marrant, ça et rien d'autre. Mais bon, hors de question de trop se soucier avec ça, et c'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire de toute façon. Elle en était pleinement convaincue et il n'y avait pas grand chose de plus à en dire, oui voilà. Enfin bref, hors de question de se prendre la tête avec ça. Même si c'était souvent le plus simple, en fin de compte.

Réveiller Rusard ? La pire option qui soit. Il n'aimait pas les élèves et si en plus, on s'amusait à le réveiller, ça allait probablement être encore pire. Autant éviter, parce qu'en plus, il allait les coller toutes les deux parce qu'elles n'étaient pas en cours. Est-ce que c'était vraiment logique ? Non pas du tout. Mais bon, ce n'était pas non plus comme si c'était si évident que ça hein, dans le fond, ça ne l'était jamais. Donc bon. Voilà quoi. « Peut être qu'un fantôme sait quelque chose ? Ou peut être qu'on peut aller voir les salles oui. Là je t'avoue que je ne sais pas vraiment ce qu'on doit faire en faite ». Oui voilà, et c'était vraiment loin d'être aussi évident qu'on pouvait le croire. Le château était grand, il y avait plein de salle, plein de cours dans le coin, tout ça quoi. Mais bon.. Enfin bon, pas la peine d'en faire tout un fromage, c'était même mieux, elle ne le savait que trop bien, oui voilà.

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Des petits malins s’amusaient à effacer des informations au tableau ? ~~Oh les vilains !~~ Quand elle entendit cela, Annagovia évita soigneusement de croiser le regard de sa camarade de galère : si elle n’avait jamais sciemment modifié des données primordiales sur le panneau d’affichage, il lui était, par contre, déjà arrivé d’y rajouter quelques farces de son cru, notamment à l’époque où Roman Jones sévissait encore dans les couloirs de l’école ~~ce petit avait eu une très mauvaise influence sur elle~~. N’était-ce pas elle qui, l’année passée, avait gaillardement substitué un « r » à un « p », si bien qu’au lieu du message : « La présence de poux est signalée dans l’établissement », tout le monde avait pu lire « la présence de roux est signalée dans l’établissement ». Bien que la plaisanterie demeurât tout à fait bon enfant - Anna étant rousse elle-même, il était bien évident qu’elle n’avait rien contre les roux en général – et relevât plus d’un esprit potache agissant sous l’impulsion du moment que d’une volonté d’introduire un grain de sable dans les rouages fragiles de la machine éducative, pour le simple plaisir d’admirer l’effet de panique qui en résultat (« Hi ! Le cours de botanique est déplacé dans la salle de fitness… Mais elle est où, la salle de fitness ? Et pourquoi il est écrit qu’il faut venir déguisé en poulet ?! »), elle jugea préférable de ne pas relever la remarque de Blake, estimant qu’un commentaire du type « Il faudrait leur casser toutes les dents ! » serait parfaitement malvenu de sa part.

Elle se contenta donc de hocher la tête d’un air grave et, préférant orienter la conversation sur un terrain moins dangereux pour elle, elle suggéra d’un ton pensif :
- Il a peut-être pensé que tu allais travailler à la bibliothèque ? Avec tous les devoirs qu’on a déjà à faire, je suppose que sacrifier son samedi matin sur l’autel de la dissertation ne doit pas être si étonnant que cela… Surtout en début d’année, quand on est encore tous pétris de bonnes résolutions… Précisa-t-elle avec un sourire indicible. Ou alors il était encore trop endormi pour réaliser que tu étais debout ! Tu as déjà de la chance d’avoir croisé quelqu’un… Tout le monde était encore au lit, à Poufsouffle ! Lâcha-t-elle, visiblement offusquée par ce laisser-aller. A un moment donné, je te jure, je me suis même demandé si on ne leur avait pas fait boire de la goutte du mort-vivant ! Rajouta-t-elle. Elle secoua alors la tête ave dépit, comme si elle était profondément déçue par l’inertie des Poufsouffles, à l’aube d’un samedi matin. Où était l’amour de l’effort et du travail encensé par Helga, dans tout cela ?

Mais elle s’éloignait du sujet… A défaut de pouvoir botter les fesses de ses camarades de maison (« Allez les gars, c’est parti, on se réveille, on se bouge, on va faire dix fois le tour du lac en récitant sa grammaire des runes gobelines pour se donner du courage ! »), elle pouvait au moins réfléchir à ce qu’il convenait de faire face à l’absence de leur professeur de DCFM.
- Héhé, si ça se trouve, le prof ne s’est pas réveillé… Il paraît qu’ils font de sacrées soirées, en salle des professeurs ! Pouffa joyeusement la rouquine, tandis que la vision de leurs enseignants, recroquevillés au fond de leur lit avec une gueule de bois massive, lui traversait l’esprit (« Bon, les jeunes, aujourd’hui, vous allez me faire les exercices des pages 64 à 137… Et surtout, veillez à ne pas appuyer trop fort sur vos parchemins avec vos plumes : ma tête a besoin de repos et de calme… Sans doute la grippe sorcière, comprenez… Oui, en plein mois de mai, je ne vois pas où est le problème, Quirm, moins vingt points pour Poufsouffle ! »). L’idée que des gens aussi sévères et – en apparence – rangés qu’Harris, Lorne, ou bien encore MacGonagall, pussent se livrer aux pires des débauches une fois les cours achevés avait quelque chose de particulièrement risible. Il faudrait songer à espionner la salle des profs pour vérifier si la rumeur était fondée ou non…

En attendant de pouvoir mettre ce projet (un de plus !) à exécution, Anna retrouva tout son sérieux pour reprendre, plus réaliste :
-Tu as raison… On a forcément dû rater une information concernant la salle… Viens, on retourne au niveau de l’escalier ! Proposa-t-elle, avant d’expliquer : avec le peu de cours qui ont lieu en première heure le samedi, si les autres sont dans les parages, on les entendra tout de suite ! En plus,] développa-t-elle encore, de là-bas, on aura une vue imprenable sur le parc ! Si le prof veut faire un cours dehors, il sera certainement à la lisière de la forêt interdite… Ceci étant, poursuivit-elle après une courte seconde de réflexion, ça m’étonnerait que les créatures de la forêt acceptent de prêter leur concours à un cours de DCFM… Elles sont plutôt fières, je crois…. Ou alors le prof a amené ses propres créatures ? Peut-être qu’il voulait nous faire affronter des strangulots ? Il faudra surveiller le lac aussi… Acheva la rouquine qui, après avoir ramassé sa besace de cours, s’était dirigé vers les escaliers, entraînant Blake dans son sillage… Et dans son discours, que la pauvre Gryffondor devait subir avec peine !

Les deux filles arrivaient au bout du couloir quand la cloche retentit. Annagovia, qui ne s’était pas aperçue que le temps leur faisait à ce point défaut, tressaillit.
- Ah mince ! S’exclama-t-elle, cette fois-ci, on est vraiment en retard !
Elle poussa un profond soupir ennuyé et finit par décréter d’un ton prudent :
-Je suppose que le meilleur moyen d’être fixé, c’est encore d’aller voir le Professeur MacGonagall… Elle doit bien être au courant de quelque chose, elle… Parce que les fantômes, encore faut-il les trouver… Et avec ma chance, tu vas voir qu’on va tomber sur le Baron Sanglant ou la Dame Grise… Je t’avoue que je n’ai pas très envie de leur tailler la bavette, ils sont tellement… hésita-t-elle, avant de conclure maladroitement sur un, peu avenants, politiquement correct.

Au contraire, Anna aimait bien la directrice, sans doute parce que la métamorphose avait toujours été sa matière favorite, puisque c’était aussi celle dans laquelle elle était la plus douée.
- Ou alors on va trouver l’adjoint ? Flitwick doit être debout, non ? Les Serdaigles sont plutôt des lève-tôt, il me semble…
Quoique… Pour l’heure, la réputation de lève-tôt des Aigles étaient sérieusement mise à mal. ~~Tout fout le camp, vraiment !~~

[1105 mots]

PORRIDGE

TOUT COMPTE

Il était vrai que le matin, Gale avait toujours quelques difficultés à comprendre les choses, c'était un fait. Mais à côté de ça, ça restait quand même un peu flippant, en faite. Et super énervant, et prise de tête et tout ça quoi. Enfin bien sûr qu'il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire. Au pire, elles allaient seulement raté ce cours mais ouais, Blake était parfaitement consciente du fait qu'elle ratait beaucoup trop d'épreuve pour se permettre de rater un seul cours, un seul, une seule fois. Il ne lui était vraiment absolument pas possible de songer à sécher un cours là, tout de suite. C'était même parfaitement impossible en fin de compte, si on voulait vraiment son avis. Mais parfois, bah ouais, on ne voulait pas son avis et elle ne parvenait pas à voir les choses telles qu'elle voulait qu'elles soient. Et franchement, c'était carrément trop triste hein, parce que bon, que l'on soit bien d'accord, c'était genre.. Méga prise de tête en faite, quand on y repensait. [color=salmon] « Oui ça doit être ça. Gale est à côté de la plaque le matin. Des fois, ça fait même super peur en faite. Tout le monde au lit ? Annagovia ne pouvait clairement pas être la seule de sa maison à avoir ce cours hein ! Donc du coup bah ouais, il y avait un gros problème dans tout ça, et si Blake ne parvenait pas à comprendre de quoi il était question, au moins, elle parvenait à se rendre compte qu'il y avait un problème, ce qui en soit, était déjà pas mal. Enfin bon, que cela nous plaise ou non, dans un sens, on ne pouvait pas vraiment dire que ça allait vraiment faciliter les choses, et c'était ça le soucis oui, voilà, que cela nous plaise ou non, d'ailleurs. Mais bon, pour le reste, on ne pouvait pas vraiment y faire grand chose, d'une certaine manière. Elles étaient là, toutes les deux, et il devait bien y avoir une bonne raison à ça. Enfin.. Peut être.

Le professeur pas réveillé ? Hum, oui peut être mais dans le fond, elle n'y croyait pas trop, même si cette rumeur courrait depuis un moment. Surtout depuis que certains des profs étaient franchement jeunes. Non mais c'était vrai quoi, il était logique pour eux de s'amuser encore maintenant hein ! Mais à côté de ça, elle avait cette impression qu'ils étaient tous réglés comme des horloges. Un sourire se dessina tout de même sur les lèvres de la jeune fille, à l'idée d'imaginer McGonagall ou même Flitwick en train de se bourrer la gueule. Ca devait être quelque chose en tout cas ! Genre un truc marrant. Même si ce n'était pas vraiment le genre de chose à laquelle elle devait vraiment penser, elle en était sûre. Oui voilà. « Qui sait ? Ca serait super marrant oui c'est clair ! Mais après, je reste perplexe, ils ont toujours l'air en forme le matin, comme s'ils étaient réglés comme des horloges. Alors en imaginer un encore en train de dormir alors qu'il a cours.. J'ai un doute ! Et puis pourquoi on serait les seuls à attendre hein? C'est ça qui est bizarre je trouve ». Mais bon, pas la peine d'en faire toute une histoire, elle en était sûre. Surtout que bon, au pire, le cours n'aurait pas lieu hein, ce qui ne serait pas plus mal, dans le fond.

Sur tout ce qu'elle disait, Anna avait raison et c'était probablement la seule chose à faire, d'une certaine manière, en tout cas. Du moins, en son sens. Oui voilà, et c'était sans doute ce qu'il fallait faire, dans un sens. Non mais c'était logique quoi, parfaitement logique, si on voulait vraiment savoir de tout ça. Tout ça, au final, c'était vraiment du gros n'importe quoi, à son goût. Et elle ne parvenait absolument pas à comprendre pourquoi il fallait à ce point se prendre la tête pour aller à un cours. Non mais c'était vrai quoi, franchement, comment pouvait-on croire un seul instant que les élèves allaient à se point se casser la tête pour un cours, pour un stupide cours ? « Si ça continue, je jure de ne pas continuer à me prendre la tête et à partir, je te le dis ouais ouais. Parce que là, c'est du délire. Pourquoi on doit à ce point se casser la tête pour un stupide cours hein ? ». Non mais c'était vrai quoi, du gros délire, si on voulait vraiment tout savoir. Mais bon, si elles voulaient vraiment aller à ce cours, il allait vraiment falloir qu'elles se remuent, cela allait plutôt bien de soit, de toute façon. Ainsi, Blake suivit Anna là où elle l'emmenait, ce qui était parfaitement logique oui, voilà.

Ah bah forcément, à force de se poser des questions, le temps tournait et elles étaient forcément en retard. Et encore, il serait question de retard uniquement si elles parvenaient à trouver ce cours hein ! Parce que si elles ne le trouvaient pas, ça serait bel et bien une absence. Et la jeune blonde espérait que le professeur serait compréhensif, parce que si à cause de ça, elle se faisait coller, ça serait juste horrible, en fin de compte. Oui voilà. « Retard si on trouve le cours ! Je refuse de me faire coller en tout cas, pour un cours que je n'ai pas trouvé ! ». Ca c'était plutôt clair ! Elle aurait clairement pété un plomb en faite, oui voilà. Cela allait plutôt bien de soit, oui voilà. Enfin bon, après, la logique des professeurs étaient assez aléatoire par moment. Du gros délire, en fin de compte. Oui voilà. « Oui, allons la voir, je pense aussi que c'est mieux en faite ! Au moins, on a une excuse béton, et on a un témoin, qui se trouve être la directrice de l'école d'ailleurs, non négligeable. ». Oui voilà, un très bon plan oui, en effet. Et il n'y en avait sans doute pas de meilleurs, de toute façon. « Du moment qu'on ne tombe pas sur Peeves.. Je pense que ça serait ça le pire en faite ». Mais grave ! Parce qu'il ferait tout pour qu'elles se perdent et pour qu'elles aillent dans les mauvaises directions et tout ça. Ce qu'elle refusait carrément en faite. Oui voilà. Hors de question de se perdre dans des couloirs. Mais après ouais, le Baron Sanglant lui avait toujours fichu la trousse. Donc ouais, elle non plus n'avait pas trop envie de croiser sa route en fin de compte. « Mais c'est vrai que le Baron fait peur ». Carrément même.

Le plan de la directrice était super efficace, de son point de vue. Oui, totalement même, si on voulait tout savoir. Non mais c'était vrai quoi, au moins, si jamais un professeur venait à leurs casser les pieds, elles pourraient dire qu'elles avaient dû aller voir la directrice. En général, le pouvoir de la directrice était toujours plus grand, de toute façon. De son point de vu, en tout cas. « Allons chez la directrice. Au moins, comme ça, notre justificatif sera béton non ? On a toujours peur de la directrice, de toute façon. Profs et élèves ! Donc comme ça.. ». Oui voilà, c'était le bon plan, elle en était sûre.

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