Erreur sur la personne [PV]

Fini. Pour le moment, le boulot, c'était fini. Et Kaîn en était plutôt ravie. Il était grandement temps pour lui de rentrer chez lui, de voir sa copine et de respirer un grand coup. Pour tout dire, il avait même demander à son agent une sorte de congé. Il lui avait demandé de l'oublier, pendant une ou deux semaines histoire qu'il puisse en profiter un peu pour revoir ses amis. Parce qu'il avait bien vite compris qu'il s'en était éloigné et ça ne devait pas continué dans cette voie s'il ne voulait perdre personne. Même s'il pouvait aisément donner l'illusion d'être fait pour ça. Oui, d'une certaine manière en tout cas. Mais quoi que l'on puisse bien en dire, ce n'était pas ça qui allait vraiment modifier grand chose. Dans un sens, en tout cas. Il savait juste qu'il fallait faire attention à ses amis, si on ne voulait pas les perdre, d'une quelconque façon. Mais c'était loin d'être facile. Parce qu'en étant constamment à l'autre bout du monde comme son agent le lui demandait, il n'avait pas toujours l'occasion d'être là, pour voir tout le monde et oui, il avait cette tendance à privilégier Keira. On n'allait quand même pas lui en vouloir pour ça non ? Les gens savaient forcément que sa nouvelle vie était loin d'être facile à gérer non ? Alors pourquoi est-ce qu'ils ne pourraient pas comprendre qu'il n'avait plus trop de temps pour aller les voir. Au final, ils ne faisaient pas non plus de démarches pour le voir. Et c'était une chose qu'il lui était conseillé de ne pas oublié pour autant. Donc bon..

S'étirant doucement, il finit par ouvrir la porte de l'appartement. Vide. Bon bah.. Il attendrait qu'elle rentre pour lui annoncer la bonne nouvelle de ses vacances. En espérant qu'elle n'allait pas bosser. Histoire qu'ils puissent en profiter ensemble ! Non mais c'était vrai quoi, s'il avait pris des vacances et que elle, elle bossait tout ce temps, ça serait plutôt dommage. Mais bon, il n'aurait pas d'autre choix que de faire avec. Il lui avait juste semblé qu'elle n'aurait pas besoin de partir, là tout de suite. Du coup, il était assez perturbé. Enfin bref. Il verrait bien comment ça se passerait et si elle avait dû partir à l'arrach, elle lui aurait très certainement laissé un mot. Mais dans son souvenir, elle avait une répétition avec Carnal Spark le soir même. Et ça, c'était le genre de chose qu'elle ne ratait pas.

Toujours muni de son sac, il s'avança un peu plus dans l'appartement et finit par aller dans la chambre, histoire de ranger ses affaires. Et une fois que cela fut fait, il revînt dans la pièce centrale de l'appartement pour se poser dans le canapé quelques instants. Là, sur la table qui se trouvait juste devant lui, son regard tomba sur un magasine laissé ouvert. Bizarre d'ailleurs. Non pas que trouver un magasine sur la table soit si étrange hein ! Mais ça montrait que quelqu'un était venu ici. Keira, sans aucun doute. Et en général, elle finissait le magasine qu'elle lisait avant de faire autre chose. Il l'attrapa alors, à la page où il était resté ouvert. Et c'est là qu'il comprit.

C'est là qu'il comprit pourquoi elle n'était pas là alors qu'il lui avait dit qu'il rentrait, il comprit pourquoi il était seul et pourquoi c'était resté là. C'était resté là dans le seul et unique but qu'il tombe dessus, que son regard se pose sur ce magasine et pour qu'il puisse être en mesure de voir ce qu'il avait à voir. Et en faite, même s'il avait la bouche pleine d'explication rationnelle à la photo qu'il avait devant les yeux, qu'il ne fallait pas mal interprété, il savait que malgré tout, il allait être contraint d'user de beaucoup de paroles pour se justifier. Et oui, ça lui tapait sincèrement sur les nerfs parce que non, il n'avait pas que ça à faire, franchement.

L'idée qu'elle ne rentre pas avant un bon moment le traversa. Mais il ne savait pas où chercher du coup.. Il en vînt à l'idée d'attendre. D'attendre et de voir, si elle allait pointer le bout de son nez. Au final, il savait qu'il pourrait la retrouver à sa répétition. Et ce serait sans doute plus simple que d'aller la chercher dans tous les coins. Si elle ne voulait pas être trouver, il y avait des tas de manières pour elle de ne pas être trouvée. Du coup, il ne lui servait à rien de chercher bien longtemps. Que cela soit évident ou non, il était malgré tout conscient du fait que rien, au milieu de tout ça n'était vraiment facile. Et ça, c'était une évidence assez certaine, et logique également. Il n'y avait absolument aucun doute à avoir sur la question et ce, quoi que l'on puisse bien en penser. Oui voilà. Enfin.. Pour le reste, il n'était pas vraiment utile de se casser la tête avec tout ça. Même si les gens étaient plutôt doués pour ça. Il n'avait qu'à attendre, ne serait-ce qu'un peu. Autant attendre ici. Attendre sagement. Oui, peut être que c'était la chose la plus sûre qui soit, ce qu'il y avait de plus simple à faire aussi. Autant ne pas trop se casser la tête avec tout ça, de toute manière. Enfin.. Si un peu, Keira était parfaitement capable, en plus de ça, de croire n'importe quoi avec cette photo.

Pour faire une description rapide, cette photo le montrait lui, allant en boîte avec une rousse. Et Kaïn détestant les boîtes, elle avait pu interpréter ça de toutes les façons possibles et inimaginables alors qu'au final, elle se trompait totalement et elle était en train de se faire un film de pas grand chose. En réalité, c'était son agent, qui l'avait poussé à aller dans cette boîte. Et il avait très clairement cru qu'il allait mourir. Il était resté cinq minutes puis il avait transplané alors qu'il était au toilette. Peu professionnel mais il s'en moquait pas mal. Et la blonde, c'était une fille avec qui il avait fait des photos la journée même. Une cruche, totalement imbécile avec qui il espérait ne plus jamais avoir affaire. Mais du coup, bah ouais, ils avaient été photographié. Lui, il savait qu'il n'avait absolument rien à se reprocher. Mais le problème ne le concernait pas lui, mais bel et bien les autres, au final. Donc.. Voilà, il allait falloir faire avec, point final. Et que cela soit facile ou non, ce n'était pas non plus comme si on avait le choix, au final. Oui voilà.

L'idée qu'elle ne vienne pas lui traversa l'esprit. Et pour cette raison, il décida, tout simplement, de filer vers sa salle de répét. Hors de question d'attendre plus longtemps. Il arriva un peu trop tôt, et attendit sagement que le temps passe ou en tout cas, que les minutes passent. Mais c'était un peu comme s'il n'y avait pas grand chose à y faire. Et ça avait un petit quelque chose de triste, d'une certaine façon. Et dès qu'elle fut terminée, il se dirigea droit vers elle. Hors de question de lui laisser le temps de filer.  « Keira. J'ai vu le magasine, j'espère que tu ne t'es pas mise à croire n'importe quoi... ». Peut être pas le moyen le plus simple de parler de tout ça, mais bon.. Au final.. On ne pouvait pas non plus vraiment dire qu'il n'avait pas fait exprès hein ! Il avait fait de son mieux, cela n'avait rien de vraiment exceptionnel non ? Oui voilà. Il aimait cette fille. Hors de question de la perdre pour des broutilles. Surtout pas pour quelque chose qu'il n'avait pas fait, en plus de ça.

Depuis le fameux jour où Keira était tombée sur la photo, elle n’avait plus remis les pieds chez elle (enfin chez eux… Kaïn et elle…), la rouquine avait trop peur de l’affrontement, elle avait peur d’avoir tout perdu, et elle avait peur d’affronter Kaïn en face. Elle n’était pas prête. Elle manquait cruellement d’assurance, dans ses relations. Si elle était une jeune femme qui s’imposait aisément, de par son style, ses mots et sa façon d’être, plus généralement, elle devenait une enfant timide et blessée lorsqu’on touchait à ses amours, et à ses relations profondes, amicalement parlant… Elle vivait mal l’abandon, elle avait vite tendance à perdre confiance en elle, si elle se sentait reléguer en seconde zone. Et Kaïn étant le centre de son univers, sa raison de vivre, son soleil et son oxygène, elle préférait éviter de souffrir plus que nécessaire. Elle avait donc fui. Et elle squattait chez Raphaël et Heaven…

Les répétitions s’enchaînaient. Keira ne pouvait pas oublier sa douleur si elle ne travaillait pas, alors elle chantait, elle jouait, ne s’arrêtant que lorsqu’on lui ordonnait d’arrêter. Elle était triste et elle était malheureuse. Elle cachait à peu près ses aléas à ses amis, mais Eve (chez qui elle vivait actuellement donc) la réconfortait régulièrement (d’ailleurs tous avaient bien noté le changement d’humeur de la rouquine, malgré tous ses efforts pour cacher son profond désarroi).

Keira pleurait tous les jours, et ils avaient tous beau lui répéter qu’elle ferait bien mieux d’aller lui parler, elle s’entêtait, refusant l’affrontement. C’était clair, il allait rompre ! Ou la prendre pour une nouille. Mais dans tous les cas, il allait lui faire bien plus de mal qu’elle ne souffrait à l’heure actuelle, alors il était totalement hors de question de lui faciliter la tâche. Elle préférait pleurer tous les jours plutôt que d’avoir la confirmation que tout était bel et bien fini. Parce que si elle n’avait plus Kaïn, elle n’était plus rien… Non ?

Aujourd’hui était un jour comme les autres (du moins avait-il débuté comme n’importe quel autre jour depuis le magasine). Keira avait pleuré une heure dans la salle de bain, elle avait mal à la tête et se composait, malgré tout un sourire presque convainquant, alors qu’elle répétait avec le groupe. Dès qu’elle commençait à jouer et à chanter, elle oubliait qu’elle n’était plus personne. Elle entrevoyait un bref éclat d’espoir dans sa vie si noire depuis quelques temps.

Mais lorsque la musique cessait, le ciel s’assombrissait derechef et elle se sentait seule. Peu importait le monde qui l’entourait, sans Kaïn, elle était démunie. Quand il apparut devant elle, à la fin de la répétition, elle en eut le souffle coupé. Quelle idiote ! Elle n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il allait la rejoindre là, pour la plaquer devant tout le monde !!!! Les yeux azur de la rouquine s’emplirent de larmes en moins d’une seconde, et elle répondit d’une toute petite voix, brisée :

« Qu’est-ce que tu appelles n’importe quoi ? »

Keira avait une sainte horreur des confrontations. Elle savait que Kaïn ne la frapperait pas, mais elle ne pouvait pas oublier les coups de Louis ni même ceux de Shijo (même si il l’avait moins frappée, au final, que l’autre ex petit ami précédemment cité), et elle avait toujours peur qu’un jour, un autre la frappe de nouveau, sous le coup d’une quelconque impulsion. Kaïn y compris. C’était une peur qu’elle ne pouvait pas maîtrisée, c’était une crainte que jamais elle ne pourrait étouffer. Elle le savait. Tremblant, elle hoquetait et reculait fébrilement, détestant la confrontation :

« Tu m’as toujours di que tu ne voulais pas aller en boîte. Tu m’as aussi fait remarqué que jamais tu ne ferais une chose qui ne te plairait pas, même pour le travail ! Ca ne t’a jamais embêté de me dire à quel point j’étais nulle à côté de toi, parce que moi, contrairement à toi, je le faisais ! Je faisais plein de choses que je détestais pour mon boulot, et je continue à le faire maintenant encore, même si j’ai freiné certains ‘aspects’ de ces activités détestables. »

Elle pleurait à grand flot, son mascara coulait sur ses joues, tandis qu’elle chuchotait d’une voix brisée :

« Alors qu’est-ce qu’il y a à comprendre, au juste ? Si ce n’est que tu m’as trahie ? »

Kaïn savait que quoi qu'il se passe, elle allait poser des questions et qu'elle n'allait peut être pas le croire. Okay oui, ça pouvait sembler stupide aux yeux des gens mais dans le fond, pas tant que ça. Il avait été photographié en boîte. EN BOITE. L'endroit qu'il avait dit détesté. Du coup, bien sûr qu'elle se posait des questions. Parce que elle aussi, elle aurait voulu y aller avec lui, parce que c'était son truc, mais ce n'était pas le sien à lui. Enfin bref, tout ça pour dire que oui, il se foutait de tout ça. On aurait beau dire ce que l'on voulait, ce n'était pas ça qui allait y changer grand chose, oui voilà. Mais bon.. Pour le reste, il n'était pas vraiment utile de se casser la tête. Ou en tout cas, ça c'était son point de vue à lui parce que elle, elle semblait être plutôt bien décidé à lui casser les pieds pour des broutilles. C'était peut être pour ça qu'il n'avait jamais voulu se caser avec une fille. Ca pouvait sembler débile mais ouais, c'était peut être bien pour ça. L'avantage de jouer avec les filles et de ne se caser avec personne, c'était bel et bien de ne pas avoir à se casser la tête à expliquer chacune des actions d'un individu. Alors que là, il semblait devoir tout expliquer. Bordel.. C'était trop chiant. Si elle n'avait aucune confiance en lui, il était censé faire quoi au juste ?! Il l'aimait mais là, elle semblait tout faire pour dépasser les bornes et c'était très loin de lui plaire. Mais genre, vraiment hein. En plus, elle le jugeait dégueulasse et elle pensait qu'il la trompait mais à aucun moment elle n'avait cherché la confrontation. Pathétique. Okay oui, il n'était pas du genre à s'énerver facilement mais là, c'était vraiment du gros n'importe quoi et oui, ça lui tapait sur les nerfs.

Et voilà le fin mot de l'histoire. En faite, elle se permettait de le juger parce qu'il lui avait dit qu'il ne faisait pas ce qu'il ne voulait pas faire et que elle si. Okay oui, ce jour là, il n'avait peut être pas été très malin. Mais bordel, c'était débile de se droguer parce qu'on nous demandait de le faire ou parce que c'était plus simple si on le faisait ! Il ne pouvait pas le lui dire à voix haute et il le savait mais c'était un comportement qui lui avait toujours fait pitié et c'était d'ailleurs pour ça qu'au début, il ne l'avait pas du tout supporté. Mais il avait appris à la connaître et il était passé à côté de ça vous voyez ? Mais en dehors de ça.. C'était pathétique. Et si elle l'avait mal pris, il était désolé mais oui, il le pensait. Faire ce qu'on ne voulait pas faire pour un boulot, c'était faible. Mais ça, il allait se le garder pour lui. Et puis, ce n'était pas le sujet d'aujourd'hui.  « Keira. C'est ridicule. Oui, ouais, j'ai fait ça parce que mon agent me l'a demandé. Je suis resté cinq minutes et j'ai transplané. Tu te fais des films de rien du tout. Si t'as aucune confiance en moi, je vois pas ce que je peux faire de plus. Bordel Keira, c'est toi que j'aime, tu crois vraiment que je vais te tromper avec une autre fille ? T'es ridicule ». Il se montrait méchant oui, mais elle l'avait blessé en doutant de lui. Vraiment blessé. Il savait qu'elle était fragile mais s'il n'avait jamais été sérieux avec une seule fille, il l'avait réellement été avec lui et c'était sur ça qu'il fallait à tout prix que l'on se concentre. Bordel.

Et voilà, les grands mots. Il l'avait trahi. Voilà oui. Il était le grand méchant. MAIS MERDE QUOI ! Il n'avait rien fait ! Si à chaque fois qu'il y avait une photo de ce genre, elle se mettait à s'emballer, ils n'avaient pas fini ! Elle était en train de pleurer mais il n'y porta pas d'attention. Oui, bien sûr qu'il détestait la voir en larme, qu'il avait envie de la prendre dans ses bras. Mais non, là tout de suite, il était hors de question pour lui de la toucher, de s'avancer vers elle. Parce que oui, une chose était sûre et certaine, c'était que bah.. Il n'y avait pas grand chose à en faire, pas grand chose à dire à ce propos. D'une certaine manière en tout cas. Mais.. Mais bon, que pouvait-on bien faire avec tout ça hein ? Rien bien sûr. Il devait la réconforter mais il n'en avait pas la force. Lui aussi, dans tout ça, il avait mal.  « Je ne t'ai pas trahi. ». Et si elle ne le croyait pas, soit. Il ne resterait pas plus. C'était ridicule de plaider sa propre cause lorsque l'on savait que rien n'était arrivé. Il l'aimait mais ouais, peut être qu'il n'était juste pas fait pour être en couple... Il avait besoin de vivre, il avait besoin d'indépendance, le besoin de prendre les décisions qu'il voulait, on n'avait pas le droit de tout lui prendre..

Si Keira n’avait pas un nanogramme d’empathie, elle savait bien quand quelqu’un était fâché. Et là… Elle sentait que Kaïn l’été. Et elle ne comprenait pas. C’était pas censé être l’inverse ? Genre elle qui devait être fâchée et lui s’excuser ? Et là, elle avait le sentiment que les rôles s’inversaient. Il était fâché et elle, elle était juste triste. Mais quand il affirma qu’il l’aimait, elle et qu’il ne la trompait pas, elle se sentit rassurée. Il ne voulait pas la quitter alors ? Doucement, elle chuchota alors :

« Je croyais que tu voulais rompre… »

Elle avait lâché ça avec étonnement. Ca lui avait semblé si logique, sur le coup. Il voulait vivre sans elle, non ??? Il ne voulait plus d’elle dans ses pattes, parce qu’elle l’handicapait de trop. Elle le comprenait parfaitement, d’ailleurs, puisque dans sa tête, Keira avait toujours été convaincue qu’un jour ou l’autre, il allait finir par rompre, parce qu’elle savait qu’il trouverait forcément une fille bien plus stable qu’elle. C’était pour ça qu’elle n’était pas rentrée. Elle retardait le moment où, invariablement, il se débarrasserait d’elle, parce qu’il en avait marre d’elle et de ses lubies, parce qu’il préférait être avec des filles juste pour passer le temps ou elle ne savait quelle autre excuse encore… bref, elle ne voulait pas qu’il la quitte, parce que sans lui elle n’était plus rien. Elle fit un pas vers lui, frôlant la main du jeune homme du bout des doigts :

« Je ne voulais pas rentrer parce que j’étais sûre que tu en avais marre de moi et j’avais peur… »

Elle poursuivit d’une voix presque inaudible :

« Parce que sans toi je ne suis plus rien. »

Puis voyant qu’ils n’étaient pas seuls et que les activités alentour s’étaient bien calmées, comme si ses amis attendaient un scandale ou un moment pour intervenir, elle soupira :

« On rentre à l’appartement ? »

Elle n’avait pas envie que tous écoutent leur conversation, et elle voulait être seule avec Kaïn. Parce qu’elle l’aimait et qu’elle était prête à le croire les yeux fermés. Elle lui faisait confiance comme à personne, sûrement… Et c’était aussi pour ça que cette photo l’avait autant blessée, parce qu’elle s’était sentie profondément trahie. Il lui avait jeté toutes ces belles paroles à la figure sans le moindre égard pour ses sentiments à elle, et après, il osait faire la même chose qu’elle. Cela même qu’il s’était permis de dénigrer. C’était le genre de blessure qu’on n’oubliait pas facilement. Même lorsque l’on s’appelait Keira Williams et que l’on pardonnait aisément.

Les larmes coulaient toujours, elle se sentait rassurée, par l’idée qu’il ne veuille pas (encore) se débarrasser d’elle, mais elle savait aussi qu’elle avait été trahie, quoiqu’il en dise. Il y était allé, parce que son agent le lui avait demandé. En quoi cela différait-il des régimes (trop stricts) imposés ou des discours organisés que Keira avait déjà dû faire pour plaire à son agence ? Ce n’était cependant pas l’endroit pour en discuter. Ils devaient êtres seuls, sinon elle ne parviendrait jamais à dire les choses comme elle les ressentait. Elle refusait que quiconque juge Kaïn. Peu importait qu’on al dénigre qu’on rie d’elle. Mais qu’on ne touche pas à son chéri. Surtout pas par sa faute à elle !

Alors que la colère de Kaïn était en train de monter crescendo depuis tout à l'heure, elle redescendit aussitôt alors qu'elle se mettait à dire qu'elle avait cru qu'il voulait rompre. Le monde à l'envers hein. Il ne serait certainement pas venu jusqu'ici s'il voulait rompre. L'ancien Serpentard n'étant pas fait pour les relations humaines, la première chose qu'il aurait fait, sans aucun doute, ça aurait été de profiter de l'action de Keira pour prendre le large. Or, il était venu jusqu'ici. Et donc non, il n'avait pas dans l'intention de la quitter. Parce que lui, il préférait fuir ce genre de truc. Quand on parlait à une fille pour rompre, c'était la fin du monde, ça pleurait, ça chouinait et tout ça. Bon, là, on n'était pas loin mais il n'avait pas prévu de la quitter donc c'était différent. Et puis il s'agissait de Keira, l'amour de sa vie. Donc oui, tout était totalement différent et il n'y avait aucune chance pour lui de la laisser s'échapper. Il en était incapable. Parce que sans lui, il n'était rien. Okay oui, dis comme ça, c'était banale, à n'en pas douter. Mais il en pouvait pas s'empêcher de penser comme ça parce qu'il en avait besoin. Il avait besoin de ça, il avait besoin d'être soutenu par les gens. Et elle, elle était là pour lui, quoi qu'il fasse. Du moment qu'il la respectait. Oui, c'était ça qui comptait.  « Il n'a jamais été question de ça pour moi. Je n'ai jamais voulu rompre avec toi non. ». Et il ne voulait jamais avoir à le faire. Il l'aimait. Il l'aimait, tout simplement. Alors il n'y avait rien d'autre à ajouter. Rien n'allait changer, par rapport à ça.

Elle n'avait eu aucune raison d'avoir peur. Il ne s'agissait que d'une photo. Mais à côté de ça, il l'aimait et c'était sur ça qu'il fallait qu'elle se concentre. Quoi qu'il puisse bien se passer, il ne pourrait jamais ne pas l'aimer. Voilà tout. Ca ne changerait rien. Il l'aimait et rien ne pourrait changer ça. Elle était la seule dont il soit un jour tombé amoureux. Et c'était sur ça qu'il fallait que l'on se concentre. Point final.  « Comment pourrais-je bien en avoir assez de toi ? Tu es tout ce que j'ai de plus cher. ». Et elle occupait une si grande place dans son cœur que parfois, il en était totalement perturbé, il ne pouvait pas s'en empêché. Et donc, à côté de ça, on n'allait quand même pas lui en vouloir non ? Enfin.. D'une certaine manière en tout cas. Il faisait de son mieux, à côté de ça. Mais c'était loin d'être facile pour autant.

Mais oui, rester ici n'était pas ce qu'il y avait de plus intelligent que ça. A n'en pas douter. Et il s'était alors rendu compte d'une chose en particulier. Une seule et unique chose, à n'en pas douter. Et ce qui était important, dans tout ça, c'était le fait que oui, ils étaient entourés et le mieux était de prendre le large. Autant rentrer à l'appartement pour pouvoir parler de tout ça au calme, sans avoir à se prendre la tête et à montrer à tout le monde qu'ils étaient amoureux. Parce que bah ouais, tout le monde savait déjà qu'ils l'étaient. Il n'y avait donc rien à ajouter. Voilà tout.  « Hum. Oui, je pense que c'est mieux. Surtout pour la partie où se reconcilie au lit.. ». Oh allez quoi, il était juste en train de dire n'importe quoi et d'ennuyer les gens, juste pour le plaisir. Voilà tout. Mais c'était plutôt marrant, en faite. On n'allait quand même pas lui en vouloir hein ! Il était parti longtemps en plus.. Donc il avait des besoins.. Okay oui, qu'il se taise ! Il se mit doucement à rire et s'avançant vers elle, il la prit dans ses bras et finit par poser ses lèvres sur les siennes. Il l'aimait oui, il était fou d'elle. Et contre ça, il n'y avait absolument rien à faire non. C'était tout ce qui comptait. Point final.  « Je t'aime Keira. Plus que tout. Et je serais capable de tout donner pour toi.. ».

Pour Keira, il était inutile d’en dire autant un simple ‘je ne voulais pas rompre’ lui suffisait pour qu’elle le croit. La sorcière était amoureuse de lui et était prête à tout accepter de lui. Elle soupira et lui offrit un petit sourire de soulagement à travers ses larmes. Pourquoi se faisait-elle toujours des films ? Elle s’avança doucement vers lui, et le serra dans ses bras, soudain rassurée et folle de bonheur tout ceci étant au final une technique pour s’entendre dire qu’on est aimé, jvous jure les mannequin de nos, jours, elles ne reculent vraiment devant rien !.

« Je t’aime. »

Et quand il parla de la partie réconciliation, ce fut un véritable éclat de rire qui passa les lèvres de la rouquine. C’était bien son homme à elle qui parlait là, il n’y avait pas le moindre doute ! Tout sourire, elle ajouta :

« En plus on n’a pas de lit au studio… »

Elle passa sa main dans les cheveux de Kaïn, comme elle le faisait toujours. C’était plus fort qu’elle, ce geste, elle le faisait systématiquement. Elle glissa ses bras autour du cou de son amant :

« Et moi plus encore ! »

Et elle l’embrassa de nouveau, et avant qu’il n’ait une très mauvaise idée, elle s’exclama :

« Oh et on rentre normalement ! Je n’ai pas envie de rendre mes boyaux aujourd’hui, j’ai déjà suffisamment perdu d’eau en pleurant. »

Les transplanages et elle, c’était une bien vilaine histoire… Elle partit ranger quelques trucs, récupérer des affaires et dit au revoir à tout le monde, sans se dé paître de son sourire. Elle avait encore le droit d’être heureuse avec Kaïn ! Ils rentrèrent en moto, donc, puisqu’elle était allée au travail comme ça et se retrouvèrent au bout d’une trentaine de minutes dans leur immeuble hyper sécurisé de Londres. Posant ses affaires dans la salle de musique de leur appartement (pièce était décorée aux goûts de Keira donc plutôt anarchique et reflet d’une explosion de couleur pour un non initié), elle rejoignit Kaïn et l’enlaça de nouveau, l’embrassant encore :

« Tu m’as manqué. »

C’était dur, leurs travails respectifs. Ils passaient plus de temps à se croiser qu’à vraiment se voir… Pour Keira qui dépendait énormément de Kaïn, c’était très difficile. Prête à entendre le pire, elle demanda, toujours inquiète :

« Tu es là pour combien de temps ? »

Parce qu’il n’était pas rare qu’il soit forcé de repartir même pas trois jours après… C’était toujours une mauvaise nouvelle, mais c’était comme ça. Leurs vies étaient un b*rdel incommensurable faîtes des changements, d’obstacles et il fallait qu’ils apprennent à les contourner ou, au pire, à faire avec.

Bon bah c'était parti pour ne pas rentrer en transplanant. Bon, allez, il allait survivre. Enfin.. Un peu mais juste un peu, parce que si elle, elle était malade en moto, lui, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était très douée en moto. Bon, allez, il n'en était pas non plus au point de se sentir mal et d'être trop malade hein, ce n'était psa trop son genre mais à côté de ça et bien non, il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir aussi mal que ça. Et c'était assez insupportable et chiant. Ca ne le choquait pas non plus tant que ça, mais disons que oui, il faisait de son mieux, à côté de tout ça, pour aller de l'avant. Et ce n'était pas si catastrophique que ça. Il faisait de son mieux mais ouais, pour autant, il n'était pas très à l'aise sur une moto. Il ne trouvait pas ça très stable et quand il montait dessus, il avait toujours l'impression qu'il allait mourir. Une peur qu'il préférait taire puisque bon, c'était un peu débile et pitoyable donc bon !  « Ah bah pour l'eau perdue, c'est toi tout seul hein ! Moi j'ai rien fait. Mais à côté bah.. Ouais, se sont mes boyaux qui vont morfler du coup ! ». Mais bon, il pouvait le faire allait !

Quand il en descendit, il eut un peu l'impression qu'il allait mourir. Qu'il allait y rester oui. Mais bon, doué ou pas doué, il faisait quand même de son mieux à côté de ça, et c'était ça le plus important, sans le moindre doute. Ils finirent par montrer à l'appartement et tout était beaucoup mieux. D'un pas sûr, il s'avança vers la table basse et il dégagea le magasine. Directement dans la poubelle. Il l'aurait bien fait brûlé mais.. Mais en faite, il préféra ne pas le faire. C'était sans doute mieux comme ça oui, si l'on considérait le fait que la table en dessous était en bois. Oui parce que parti comme il l'était, il l'aurait brûlé là, directement, sans poser de question et il aurait mi le feu à l'appartement, ce qui n'aurait pas franchement été plus malin, en faite. Il la laissa poser ses affaires dans la salle de musique et ensuite il se dirigea vers elle. Un sourire sur les lèvres, il l'embrassa doucement. Sur les lèvres, la joue, le cou.. Tout ça quoi. C'était bien cool oui, à n'en pas douter une seule seconde. Elle lui avait tellement manqué bordel.. Que l'avoir là, contre lui, était un plaisir.  « Toi aussi Keira.. Tu m'as tellement manqué.. ». Il la serra encore et encore contre lui. Il ne voulait même plus la voir quitter ses bras, tant sa présence au creux de ces derniers était un pur bonheur.

Et bien pour une fois, la réponse à la question quant à savoir combien de temps il restait était cool. Il n'allait pas lui dire qu'il ne restait qu'un jour, ou deux. Il n'allait pas lui dire qu'il repartait directement parce que oui, il allait rester ici, sans le moindre doute. Il n'allait pas partir avant quatorze longs jours.  « J'ai pris deux semaines de vacances. Exprès pour passer plus de temps ici. J'espère que tu ne bosses pas bientôt. Ce soir, on se fait un resto' ». Oui, il voulait l'inviter ce soir, il voulait faire la fête et tout ça. Parce que oui, il était certaine d'une chose, c'était que tout allait bien se passer, sans le moindre doute oui, voilà. Il n'y avait rien d'autre à en dire, d'une certaine manière.  « Ou alors on se fait livrer hein ! Comme tu le sens ! ». Oui, autant le lui demander à elle aussi, on ne savait jamais, après tout.

Quand Kaïn se plaignait pour la moto, ça faisait toujours rire Keira. Et comme d’habitude, elle répondit donc, souriante :

« Oh c’est pas comme si je conduisais super mal non plus ! Ça se voit que tu ne m’as pas vu quand Lexy m’a appris… »

Oh, Keira était loin d’être une conductrice délicate, c’était certain. Elle était brusque (dans ses passages de vitesse et dans ses virages) mais très étrangement elle se débrouillait extrêmement bien malgré ces défauts. Elle savait conduire vite et possédait d’excellents réflexes… Mais visiblement, ce n’était pas le fort de son chéri. Mais aujourd’hui, c’était son moyen de transport à elle (il la ferait bien transplaner prochainement, elle le savait !).

La tête de Kaïn était incomparable. Il était tout palot (ou verdâtre ?) et Keira le prit doucement dans ses bras, dans un geste réconfortant.

« Voilà ce que j’appelle une grande preuve d’amour mon chéri. Tu as été très bien en moto. Un jour tu arriveras peut-être même à ne pas trop changer de couleur en route ! »

Puis le couple rejoignit leur appartement et Kaïn bazarda le magasine pendant que Keira rangeait ses quelques affaires de la journée Quand elle retrouva les bras de son petit ami, elle ferma les yeux, se laissant emporter dans cet océan de bonheur. Chaque baiser de Kaïn la faisait frémir de plaisir. S’accrochant un peu plus encore, elle ne le relâcherait pas pour l’instant ! Partager ce moment, juste tous les deux… c’était magique.

Et quand elle lui demanda la date de son futur déplacement, la réponse résonna un instant dans ses oreilles, et elle se tu, comme si elle n’y croyait pas. Elle mit du temps avant de réagir et, finalement, encra ses prunelles dans celles, turquoise, de son compagnon. Le regard de la rouquine exprimait un bonheur extatique :

« Non… Tu es sérieux ? Vraiment ??? C’est… »

Elle l’embrassa à son tour sur chaque parcelle libre de son visage et, jouant pensivement (sans même s’en rendre compte) avec les boucles de Kaïn, elle ajouta :

« On n’a pas été aussi longtemps ensemble depuis… Je ne sais pas… »

Elle sautillait de joie, et prenant son téléphone, elle leva sa main pour intimer le silence à Kaïn (par mesure de précaution) :

« Madelaine ? Oui c’est moi. Bien bien, et toi ? Formidale. Oui ? Non justement je ne suis pas dispo là. Je sais qu’ils me veulent, mais faudra décaler sinon ils cherchent une autre fille. Voilà, parfait. Je sais, ouai. C’est ça, à plus. »

Raccrochant, elle jeta le portable sur le sofa et se jeta derechef dans les bras de son compagnon :

« Et voilà, je suis toute à toi. »

Pour le resto, ça n’allait pas avec son régime, mais bon, il fallait fêter ça, alors…

« Ok, on va au resto. »

Puis, elle vit son sourire bienheureux devenir plus coquin, et ajouta doucement :

« Mais avant j’ai entendu parlé d’un mode de réconciliation que je veux mettre en œuvre dès maintenant. »

Si il pensait qu’il pouvait lancer des idées et se faire la malle après, genre ni vu ni connu, il se plantait du début à la fin ! Keira n’était, en plus, pas du genre à laisser passer les occasions, aussi l’entraîna-t-elle sans l’ombre d’une hésitation dans leur chambre (qui était un brin colorée, Keira ayant voulu y mettre de sa touche personnelle, Kaïn l’ayant juste un peu freinée (pour éviter que ce soit comparable à une chambre de petite fille)). Les peluches furent jetées par terre sans plus d’égard, et ils s’attaquèrent à la partie.

Plus tard, alors que Keira était blottie dans les bras de Kaïn, la rouquine se lança (estimant qu’au point où ils en étaient ils n’avaient plus grand-chose à perdre, si jamais ils devaient se fâcher) :

« Eve va se marier… Entre elle, Roze, Erwan, Lexy… Je ne comprends plus trop. Tu trouves ça bien, toi, le mariage ? Je veux dire, tu as envie de te marier ? »

Le ton était clairement interrogatif et n’avait rien d’une demande en mariage. L’étonnement était bien trop perceptible chez la rouquine pour que son petit ami envisage une seconde qu’elle lui demandait de l’épouser.

Bon okay, il faisait sans doute un peu trop d'histoire à propos de la moto mais bon, dans ce cas, elle faisait un peu trop d'histoire à propos du transplanage hein ! Et dans ce cas, l'un comme l'autre, ils n'allaient pas vraiment être d'accord l'un avec l'autre. Enfin bref, en clair, il cherche quand même à faire le malin alors qu'il était malade en moto. Et qu'il allait, d'ailleurs, partir en moto. Tout ça pour finalement dire que non, il n'avait absolument pas de quoi faire le malin et que même s'il s'amusait à le faire, il n'avait aucune raison de le faire. Bon, okay, ce qu'il était en train de dire ne rimait sans doute à rien mais à côté de ça, il ne pouvait malgré tout pas s'en empêcher. Il faisait ce qu'il pouvait, même si ce n'était très certainement pas suffisant bien entendu. Un soupir s'échappa doucement de ses lèvres, il préférait quand même faire l emalin, plutôt que d'avoir à passer pour un imbécile comme là tout de suite. Il faisait moins le fier déjà lorsqu'il était question de monter sur une moto ! Mais bon, on n'allait quand même pas lui en vouloir pour si peu de choses non ? Enfin.. Bon. Il pouvait bien avoir ce genre de peur non ? Il n'était pas indestructible, ni invulnérable. Et la peur était totalement humaine.  « Oui et bien je pense que c'est mieux figure toi ! Parce que sinon, j'aurais sans doute vraiment eu l'impression de mourir ». Déjà que là, ce n'était pas la grande choix. Alors maintenant.. Ca n'allait pas forcément aller mieux en faite. Ah là là..

Il pria pour que le trajet se fasse plus rapide. Mais Merlin ne semblait pas vouloir l'écouter, il ne semblait pas non plus vouloir faire le moindre geste. C'était insupportable. Parce que mine de rien, c'était loin d'être une sensation agréable. Pâle, vert.. Il passa par toute une série de stade. Alors non, ça n'avait rien d'une preuve d'amour ! Enfin.. Si, un peu quand même. Parce que cela aurait été quelqu'un d'autre, il lui aurait très certainement dit qu'il la rejoignait à la maison et qu'il était hors de question qu'il monte sur une machine de la mort. Parce que là, disons qu'il avait surtout l'impression d'être sur le point d'y rester. Alors que.. Bah allez quoi, il ne fallait pas non plus rêver, il n'était pas du tout en train d'y rester, il avait survécu et il y avait bien plus de peur que de mal ! Parce que ouais, il n'y avait absolument aucune raison d'avoir peur en faite.  « J'ai cru que j'allais mourir ouais ! Plus jamais ! C'est moi qui te le dis, ça ne se reproduira plus jamais ! ». Rien à foutre de changer un jour de tête ou un autre jour de ne pas changer. Impossible pour lui de laisser croire une telle chose aux gens. Il en était incapable, d'ailleurs. Enfin.. Bref, hors de question de vraiment se prendre la tête. Même si c'était plus facile que le reste, sans aucun doute.

Pendant un instant, il avait un peu eu peur. Comme si son absence de réponse allait pouvoir le pousser à devenir chiant ? Bon, okay, il était en faite, en train d’interpréter un silence qui semblait durer un bon moment. Mais quand elle reprit la parole, il comprit qu'elle était heureuse et que ça lui plaisait comme idée. Du coup, ça changeait considérablement la donne et c'était juste trop bien. Ou en tout cas, ce n'était clairmenet pas lui qui allait faire la moindre remarque ou la moindre refléxion sur le sujet, ce qui était plutôt normal, de toute évidence. Et puis bon, quoi de plus normal au final. C'était même plutôt logique en faite. Donc oui, l'idéal était de se concentrer voilà. Un sourire se dessinant sur ses lèvres à mesure que ses baisers se faisaient de plus en plus nombreux, Kaïn se rendait compte qu'ils avaient besoin de ça. De temps en temps, ils avaient besoin de se retrouver juste tous les deux. Oui voilà.. Mais il n'eut pas le temps d'en placer une que déjà, elle s'emparait de son téléphone. Son sourire s'étirait doucement sur ses lèvres. Elle était vraiment adorable.  « C'est parfait ça.. ». Et il se mit alors à l'embrasser, encore et encore. Ces deux semaines promettaient d'être fantastique. A n'en pas douter.

Pour la réconciliation, aucun doute, il signait tout de suite hein. Bien sûr, il était le premier à avoir parler de l'idée de se réconcilier au lit mais bon, après, bah ouais, l'idée lui avait échappé parce qu'il s'était concentré sur le fait qu'ils allaient passer deux semaines ensemble.E t ça allait très certainement être magique, oui, sans le moindre doute sur le sujet. Ca allait être tellement cool bordel ! Il avait hâte, vraiment hâte. Point final.  « C'est parti alors ». Et ils foncèrent vers la chambre pour.. Enfin, vous voyez.

Une fois que cette partie de la chose fut réalisée, ils se concentrèrent d'avantage sur un sujet que.. En faite, Kaïn aurait voulu ne pas aborder avant des siècles : Le mariage. Du coup, il ne savait pas pourquoi elle parlait de ça. Elle jalousait ses amis parce qu'ils se mariaient ? Ou elle trouvait ça tellement inutile qu'elle ne comprenait pas pourquoi ils en parlait ? Ce n'était pas vraiment très clair au final.  « Le mariage ne m'intéresse pas. Peut être plus tard mais à l'heure actuelle, je ne parviens toujours pas à lui trouver un quelconque intérêt. Hum.. Et toi.. ? »

Ca faisait déjà plus d’un an qu’ils étaient ensemble à présent, mais jamais ils n’avaient abordé ces sujets que Keira détestait tant : ‘enfants’ ‘mariage’… Plein de couples en parlaient quasi en continu mais eux n’étaient pas de ceux-ci. C’était donc soit parce que lui non plus ne s’y intéressait pas ou sinon, parce qu’il préférait qu’elle aborde le sujet ? Ou il n’était pas amoureux et n’avait donc absolument aucun intérêt à aborder ces sujets puisqu’il comptait la larguer très prochainement *idée qu’aurait pu citer Keira, mais qui ne lui traversa pas l’esprit, étant donnée leur dernière conversation…*. Aujourd’hui, la rouquine voyait tous ses amis (bon ok pas tous mais la plupart quand même !!!) se marier (ou au moins se fiancer) et du coup, elle se demandait un peu ce qu’elle devait faire dans ce joyeux b*rdel. Elle-même avait toujours été contre ce genre de chose, elle trouvait que c’était futile, sans intérêt et qu’on n’avait décidément pas besoin de mariage pour avoir un couple heureux (elle penchait même pour l’idée inverse : il n’y avait pas plus malheureux qu’un couple marié, de son point de vue…). Quant aux enfants… ce n’était même pas une chose qu’elle pouvait décemment envisager. Névrosée comme elle l’était, mettre un enfant au monde c’était pire que de le condamner à mort, de son point de vue…

Toujours allongée, blottie contre Kaïn et s’imprégnant avec plaisir de son odeur, elle l’écouta lui répondre… Et ce fut le soulagement qui domina sans nul doute. Se relaxant, elle offrit un sourire à son cher et tendre et répondit sans l’ombre d’une hésitation :

« Je ne voie pas le moindre intérêt à se marier, en ce qui me concerne. »

Elle refusait net l’idée même de se marier. Aujourd’hui comme plus tard (bien qu’elle ne soit pas à l’abri de changer d’avis un jour, mais à l’heure actuelle, elle ne voyait franchement pas comment elle pourrait venir à changer d’avis sur cette question !). Elle se redressa et se glissa au-dessus de Kaïn, tout sourire :

« On est donc d’accord, et ça me fait plaisir ! »

Parce que s’il était du genre à crever d’envie de se marier et désire 15 enfants, alors là, ils auraient eu un sérieux problème tous les deux ! Elle l’embrassa tendrement dans le cou. Elle avait bien la question ‘bébés’ qui la tarauder à présent, mais elle avait trop peur de la réponse pour oser la poser. Parce qu’il en voulait… Elle serait totalement bloquée ! Elle était folle amoureuse de Kaïn ! Elle était prête à tous les sacrifices pour lui… Mais être maman c’est être un être humain avant tout, non ? Et quand elle se voyait, quand elle entendait cette petite voix dans sa tête… Elle se trouvait ignoble. Inhumaine, ridicule, et surtout, elle ne voyait pas en elle une possible mère. Maintenant ou plus tard.

« On va au resto à quelle heure ? »

Histoire qu’elle ait le temps de se préparer, quand même (un mannequin ça sort pomponné !). Et tout sourire, elle ajouta, l’œil étincelant de malice :

« Et tu sais ce que tu veux qu’on fasse de ces deux super semaines de pause ?? »

Allaient-ils partir quelque part ? Ou rester ici ? Rencontrerait-elle enfin ses parents ou pas encore (pas qu’elle en crève d’envie, mais elle commençait à se demander pourquoi il ne les lui avait pas encore présenté). Elle, elle était heureuse à partir du moment où elle restait avec Kaïn, où que ce soit.