Avis à la population [PV]

Félix & Linoah

Aujourd'hui, Félix avait les yeux couleur miel.

Depuis qu'il avait quitté sa campagne Londonienne, Félix ne se plaignait plus de mal-être permanent. En effet le jeune homme avait passé des vacances d'été pour le moins maussade : bien qu'il ait ses parents, la famille Harris-Deauclaire et ses cousins McFall, le jeune homme avait subit un mal-être quasi-permanent que personne n'avait pu expliquer. Il savait juste qu'une fois arrivé dans le Poudlard, à King's Cross, tout s'était arrangé. La sensation de tiraillement avait pris fin et il était à présent bien mieux. Bon certes, il avait toujours ses sautes d'humeur incompréhensibles qui ne devaient d'ailleurs pas affoler quelqu'un plus que lui : il lui était arrivé l'an dernier et cet été encore de fondre en larmes devant une tartine de pain avec de la confiture, ou d'éclater subitement de rire devant une nouvelle tragique ou qui n'avait du moins rien de drôle.

Mais là n'était pas la question : le préfet s'amusait à faire voler des oiseaux de sa baguette, bien que ce soit interdit ~~je suis préfet, je fais ce que je veux avec mes cheveux~~ dans les couloirs, le français se savait assez seul à cette heure tardive du soir pour se le permettre. Et si quelqu'un venait à lui faire un commentaire il était toujours à temps de l'expédier avec pertes et fracas dans sa salle commune pour oser se promener dans les couloirs à une heure aussi indue ~~Oui mais moi je suis préfet et je fais ce que je veux !!~~

« Avis ! »

Rien ne se produisit et une nouvelle fois Félix agita sa baguette sans rien prononcer du tout, d'un geste rageur qui ne lui ressemblait pas, agacé de n'arriver à rien. Et ce qui devait arriva : avec une baguette en bois d'aulne, très encline à réussir les sorts informulés et un ventricule de coeur de dragon, vecteur principal des sortilèges à grande échelle, Félix fit un bond de plusieurs centimètres au même moment où une partie de l'angle du mur qui lui faisait face éclatait avec grand fracas. Un trou assez massif, d'une bonne vingtaine de centimètres de hauteur, se dessinait dans l'angle du couloir et après s'être assuré que personne ne venait du couleur qui lui faisait face, Félix fit un nouveau bond démesuré à l'approche de bruits de pas situés derrière lui ~~mais vous avez fini bordel de me faire sursauter ?! Je suis cardiaque !!~~.

« AH ! Li... noah, c'est toi ! Éhé... Tu as vu, il y'a un trou dans le mur. J'ai pas fait exprès, je te jure. C'est ma baguette elle fait n'importe quoi depuis que je suis... perturbé. Hein ? Mon Dieu... Tu dois vraiment pas prendre pour un sombre crétin, je suis désolé... »

Dire que Félix piqua un fard était un euphémisme. Il n'avait jamais été aussi mal de toute sa vie : ne pas avoir le plein contrôle de son corps était quelque chose qui l'effrayait totalement, lui qui était le symbole même de le contenance, du respect et du charisme : là il partait en cacahuètes complètement et faisait tellement honte à voir par moment (le moment où l'on s'y attend le moins, de préférence), qu'il se serait volontiers terré dans la salle commune pour ne plus jamais en sortir.

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Il faisait nuit, pas spécialement tard mais comme on était en Angleterre et l’automne s’approchait à toute vitesse, els journées étaient plus courtes et les élèves avaient un couvre feu réduit. Ils n’étaient pas obligés d’aller dormir tout de suite, il y avait divers activités dans leur salle commune et d’ailleurs Linoah ratait une partie de poker, mais qu’importe, elle devait faire sa ronde ce soir. En temps normal, elle avait un binôme, mais Line avait été prévenu un peu plus tôt dans la soirée qu’elle ne serait rejoins que bien plus tard puisque le préfet qui devait la rejoindre avait encore pas mal de boulot à finir. Tant pis, elle allait commencer seule, et puis il finirait bien par la rejoindre à un moment ou à un autre.

La jeune aiglonne fit donc le tour des couloirs, croisant par moment un élève ou deux qui filait dans leur salle commune. Elle n’avait pas encore enlevé de point et se voyait mal commencer à en ôter alors que c’était que le début de l’année. Elle restait relativement cool et ne voulait pas punir pour dire de faire la sévère préfète qui punit tout dérobement au règlement. Des avertissements, voila tout, ce n’était pas bien méchant, et au moins ils étaient prévenu pour la fois prochaine. Le seul souci de Linoah, c’est qu’elle n’avait pas une super mémoire des prénoms, simplement les visages, c’était toujours mieux que rien non ?

Ce soir là, Line aurait du faire une partie de poker dans sa salle commune, elle était une bonne joueuse, personne ne parvenant à lire sur son visage si sa main était bonne ou mauvaise. Elle savait bien qu’elle avait des mimiques sur son visage, mais autant en jouer et faire croire qu’elle l’ignorait, c’était du moins sur ça qu’elle pouvait compter les premiers mois. A force, les autres joueurs s’apercevraient de sa méthode de jeu et il faudrait trouver une autre combine, seulement pour l’instant, elle pouvait en profiter, du moins, quand même n’était pas face à son frère qui la connaissait mieux que n’importe qui d’autres à Serdaigle. Sauf que ce soir, elle n’était pas présente et ratait surement une très bonne partie, les sucreries étaient les mises et voila qui promettait des soirées pleines d’amusement et de bonbons à gogo… Avec un peu de chance, elle arriverait peut-être à la fin, et pourrait espérer faire une partie ou deux avant que tous le monde ne file se coucher…

C’était du moins ce qu’elle espérait avant d’entendre un drôle de vacarme qui semblait venir de quelques couloirs plus loin. Elle pressa alors l’allure, se mit à courir sur la fin et aperçu un énorme trou dans un mur avant de s’apercevoir que le responsable n’était autre qu’un préfet de Poufsouffle, et en plus le meilleur ami de son frère et un ami à elle…

« Félix !!! Comment tu as fait ça ? Tu as vu le carnage qu’il y a dans le couloir ! Comment tu vas justifier ça aux professeurs ? »

Oui, Linoah avait le don pour faire paraître plus grave les choses qu’elle ne l’était déjà. Bon après, il y avait la solution de le réparer et de faire comme si de rien n’était, mais c’était tellement mieux de faire une bonne crise de panique avant.

« Mais qu’est ce qui se passe en ce moment ? Les sortilèges tu devrais maîtriser quand même non ? Bon, je suppose qu’on peut encore réparer ça et nettoyer le couloir sans ameuter trop de monde… J’espère que personne ne t’a entendu, au pire on peut dire que les responsables se sont enfuis… »

Elle lui adressa un sourire, lui indiquant que ce n’était pas si dramatique que ça, et puis avec un peu de chance, ils parviendraient à rectifier tout ça avant qu’une troisième personnes ne soient mêlés à l’affaire… -et qu’ils doivent la réduire au silence forcé sous peine d’être jeté aux araignées de la foret interdite-

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Dire qu'en cette situation Félix était confus était d'un euphémisme né : il ne savait plus où se mettre. Dans d'autres circonstances, devant un élève de petite année par exemple, il aurait pu feinter un discours moralisateur sur les dangers d'user d'une baguette en dehors des cours et que si jamais ce genre d'incident arrivait à un élève lambda, il serait sévèrement puni. Devant un élève de son année, un égal, il aurait pu inventer une migraine carabinée et un geste de la main un peu brusque, ajouté à une fatigue perpétuelle qui en tant que préfet, n'arrangeait pas les choses. Mais devant une préfète, et une préfète qui ne le laissait pas indifférent, Félix McFall était semble t-il le dernier des abrutis. Mais enfin, il était Félix McFall nom d'un dalmatien borgne multicolore, il avait un minimum de classe, de tenue et de savoir-vivre et son charisme en d'autres circonstances devrait suffir de lui-même !

« Je me doute que ça doit pouvoir s'arranger. En combinant nos baguettes, avec un sortilège de reconstruction, tu crois que ça pourrait marcher ? »

Félix savait que ça pouvait marcher, surtout que sa baguette était l'origine du désastre et qu'elle pourrait surement être plus qualifiée qu'une autre pour arranger les dégâts. Fallait il encore que le préfet arrive à se concentrer, ce qui n'était vraiment pas chose aisée vu son état.

Le jeune Français lança un bref coup d’œil à la préfète des aigles et porta son regard doré sur le sol pour reprendre ses esprits. Foutu bracelet ! Allait -il un jour réussir à s'en débarrasser une bonne foi pour toute ? Ou allait-il encore être son esclave pendant longtemps ? C'était dans des moments pareils que Félix s'arracherait volontiers le bras pour enlever cet artefact de malheur. Maudit soit le jour où il avait eut l'idée de l'enfiler !

« Tu es prête ? Je pense que personne ne m'a entendu. Relaxes-toi, il faudra être bien concentrés pour y arriver du premier coup. »

Félix parlait également pour lui, surtout, parce qu'il aurait besoin de toute la volonté du monde pour lancer un sortilège et le réussir sans imaginer un professeur rouge de rage arriver par derrière et promettre au responsable d'un pareil massacre un châtiment à vie et plus si affinités.

Le préfet des Poufsouffle se plaça à côté de la Serdaigle et lui donna la main, comme si ce geste coulait de source. Pour Félix, ça coulait de source. De nombreuses fois à Beauxbâtons il lui avait été donné de pratiquer des sortilèges à plusieurs : ils avaient plus d'intensité, plus d'impact et avec une bonne compréhension mutuelle parvenaient parfois à faire des merveilles. De plus ils avaient tendance à mettre de niveau les énergies des deux sorciers et vu son état, Félix aurait besoin de toute celle de la Serdaigle pour bien canaliser la sienne.

Les deux sorciers jetèrent le sortilège à l'unisson et après qu'un rayon vert sortit simultanément que leur baguette, les gravas au sol revinrent parfaitement se repositionner à l'endroit où ils étaient quelques minutes plus tôt. Un résultat au delà des espérances, donc.

Félix lâcha la main de la préfète et conscient qu'il avait pu la mettre mal à l'aise, s'excusa :

« Désolé... ça m'a paru plus recommandé de faire ça à deux. »

Il aurait pu partir dans une longue explication sur la nécessité de l'entraide souvent mise en avant à Beauxbâtons, bafouiller, piquer un fard et regretter d'être passé dans ce couloir tout le restant de ses jours, mais il n'en fit rien. Il attendit juste que la jeune fille lui répondit, ne lâchant pas ses pupilles dorées de celle de la bleu et bronze.

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PORRIDGE
TOUT COMPTE

Linoah n’en revenait pas du carnage qu’avait fait Félix, oh elle avait aussi tendance à s’inquiéter rapidement pour rien, c’est surtout que le jeune homme aurait pu être blessé avec tout les gravas qu’il y avait autour de lui. Une projection dans le visage, ou lui touchant un bras, une jambe, on sait jamais… Line fut soulagée quand même de savoir qu’il allait bien et qu’à part un morceau de mur à réparer il n’y avait pas grand-chose à faire… Bien sur, dis comme ça, ça pouvait paraître costaud à faire, mais ils étaient quand même à Poudlard, ils étaient aussi sorciers et donc ils pouvaient réparer cet incident sans problème, du moins elle l’espérait parce que si les professeurs venaient à voir ce qu’il avait fait, il risquait d’avoir pas mal de problèmes.

« Je pense que c’est faisable, et désolée de mettre emporter un peu quand je suis arrivée. J’ai vraiment cru qu’il y avait eu un accident et que tu aurais pu être blessé ou quoi… Enfin toi ou un autre élève, à ce moment la, je ne savais pas que c’était toi le responsable. »

Elle le regarda du coin de l’œil, un petit sourire aux lèvres lui indiquant que c’était lui le mauvais garçon qui avait fait une bêtise. Bon, donc s’ils combinaient leurs baguettes tous les deux, ils feraient forcément un sortilège plus fort et seraient plus efficaces. Le tout était donc de l’essayer parce que de toute façon, ils ne pouvaient pas faire pire si ? Quoi qu’il en soit, il lui demanda de se concentrer et que personne ne devait l’avoir entendu, du moins il l’espérait et intérieurement Linoah aussi, elle préférait éviter les ennuis, les comptes rendu et autres rapports à faire.

« T’inquiète pas, ça va le faire… On respire un grand coup et on y va d’accord ? Tu me dis quand tu es prêt… »

La jeune fille attendit donc le top départ du préfet de Poufsouffle. Félix se rapprocha d’elle et lui prit alors la main. Naturellement ou bizarrement, la jolie brune se mit à rougir légèrement, ce n’était pas tous les jours qu’on lui prenait la main et à la base elle n’était tactile qu’avec son petit copain, du moins elle le supposait parce qu’à l’heure actuelle elle était encore célibataire. En tout cas ils firent leur sortilège et le rayon vert qui sortit de leur baguette respective fut des plus impressionnants. Linoah savait qu’un sortilège combiné était plus puissant, mais de toute évidence, ça dépassait ses espérances. En tout cas le mur était intact et aussitôt Félix lui lâcha la main en s’excusant pour ce geste sans l’accord de la jeune fille.

« Ce n’est pas grave, regarde le résultat, je pense qu’on a plus que bien géré la reconstruction du mur en fin de compte… »

Un sourire aux lèvres, la demoiselle en profita pour reprendre une couleur plus naturelle puis elle lui proposa de nettoyer le couloir plutôt que d’éviter de risquer une deuxième attaque au mur. Une chose était certaine, c’est que les sentiments de Félix à son égard n’était pas tout à fait clair, mais qu’elle n’était pas une simple amie à ses yeux, c’est du moins l’impression qu’elle avait mais elle préférait garder ça pour elle pour le moment.

« Si ça te gène pas, je fais le sortilège de nettoyage seule d’accord ? Il y a juste quelques gravillons à retirer et je ne vais pas laisser ça aux elfes, vu l’heure, ils doivent surement dormir. »

Hop, aussitôt dit, aussitôt fait, le couloir et le mur étaient comme neufs, Line était relativement satisfaite d’elle-même et elle en profita donc pour demander au garçon la raison de cet accident.

« Bon, et tu ne m’as toujours pas expliqué comment tu as fait… J’ai tout mon temps, on marche un peu histoire que tu m’expliques et que je termine ma ronde ? »

Elle avança un peu, invitant le garçon à la rejoindre pour faire le tour de la galerie et de sa ronde par la même occasion avant de retourner dans sa salle commune et espérait éventuellement faire au moins une partie de poker parce qu’elle voulait vraiment jouer, enfin après, si elle n’avait pas le temps, elle savait bien que les aigles étaient de très bons joueurs et que les occasions ne manqueraient pas.

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