- Je m'ennuie, tu ne veux pas me désennuyer ? - PV

Finalement, l’histoire entre Hell et Ezhno n’aura pas tenu bien longtemps… Les deux amis avaient tenté le coup après Halloween, mais fin janvier leur histoire s’était ainsi achevée. Il fallait reconnaître que Laurell n’était pas vraiment plus attachée que ça au jeune aigle, et ce réciproquement. Ils s’entendaient très bien, hein ! Seulement… Ils n’étaient pas vraiment faits pour sortir ensemble, voilà tout… L’amitié c’était une chose (qui passait très bien) l’amour c’en était une autre… Voilà tout. Ils s’aimaient bien mais sans plus et ce n’était sûrement pas plus mal ainsi. Redevenus bons amis, tout se passait très bien pour eux.

Laurell n’avait pas changé d’un cheveu, que ce soit après les épisodes (nombreux et parfois dramatiques) Caleb ou celui Ezhno. Elle était toujours fidèle à elle-même : grande gueule, distrayante, parfois un poil bruyante, pas mauvaise, tant qu’on ne la cherche pas de trop prêt et pleine de joie de vivre. La sorcière aimait la vie et elle la croquait à pleine dent. Pas besoin d’être son ami proche pour s’en rendre compte. Elle était comme ça…

Ce soir là, Hell était installée dans la salle commune des Vipères non elle ne va pas chez les autres, elle reste à sa place !. Elle avait fini ses devoirs (oui elle est sérieuse, contre toute attente !), et à présent, elle lisait un roman, installée au coin du feu. Elle aurait, certes, pu aller lire dans son lit, mais Hell n’était pas de ceux qui s’isolent, elle aimait l’animation, que ça bouge, que ça s’agite tout autour d’elle… Elle était dans son élément quand elle était dans une masse de gens. Pas qu’elle soit adepte des bains de foule, mais elle aimait cette impression, voir toute cette agitation frénétique tout autour d’elle, sans qu’elle y soit forcément mêlée.

Elle venait de terminer son chapitre, lorsqu’elle se mit à hésiter sur la suite de sa soirée. Elle n’avait pas envie de continuer à lire (pas que son roman ne l’intéressait pas, mais là, tout de suite, elle n’avait pas envie de le poursuivre, qui sait dans vingt minutes, peut-être aurait-elle de nouveau envie de s’y plonger ? Mais là, pour le moment, ce n’était pas le cas…). Elle s’étira, refermant son roman à côté d’elle, le tout sans en marquer la page (les marques page et elle étaient en général plutôt fâchés, elle avait arrêté d’essayer de marquer ses pages aux environ de ses treize ans…).

Promenant son regard dans la salle commune, elle surprit Cameron qui passait dans le coin. Puisqu’elle n’avait rien à faire, elle décida que ce serait lui qui allait en subir les conséquences (trop sympa, non ?). Se levant avec rapidité (la demoiselle possédait de jolis réflexes, à défaut d’être gracieuse comme un cygne) elle rejoignit en de longues enjambées plutôt rapides son camarade, l’apostrophant sans faire plus de manière que ça, elle lança :

« Hey ! Cameron ! Tu es occupé? »

Parce qu’en effet, si il avait des choses à faire genre… Aller au pif : bosser, et bien dans ce cas, elle le laisserait vivre sa vie (trop sympa de sa part non ?). Mais si jamais ce n’était pas le cas, alors elle pourrait bien le kidnapper pour la soirée. Ils trouveraient bien un truc à faire, quand même !

Depuis la rentrée de Septembre, Cameron était célibataire. Avec Blake, rien n'allait plus, hélas. Cameron n'en n'avait pour autant pas eu le cœur brisé, il avait bien vu que ça n'allait plus, et l'avait laissée partir. C'était la meilleure chose à faire non ? Leur couple n'allait pas s'améliorer s'il la gardait captive. Et puis, Cameron n'était pas vraiment doué niveau cœur, quand bien même il avait sincèrement aimé la blondinette, il n'était pas non plus un pro des sentiments. Après tout, elle avait été sa première et unique petite amie ! Il n'avait cependant pas cherché à la remplacer, pas parce qu'il n'avait d'yeux que pour elle, non, il était presque un adulte maintenant, il avait certaines envies, mais simplement parce que personne ne l'intéressait vraiment, voilà tout. Il n'avait pas un genre de filles prédéfinis, il suivait ce que son cœur et sa tête lui disait. Si une fille lui plaisait, il irait vers elle. Et pour l'instant, aucune ne l'attirait plus que cela.

Cependant, Cameron avait été au bal de Noël en charmante compagnie. Il avait demandé à Linoah Heap, une amie préfète également, d'être sa cavalière. La demoiselle était très jolie, Cameron ne pouvait le nier, mais voilà, elle n'était qu'une amie. Elle sortait avec un ancien Serdaigle qui avait déjà quitté l'école, et comme ils étaient seuls tous les deux, et qu'en tant que préfets, ça la fichait un peu mal de se pointer seul au bal, Cameron avait prit les devants. Au final, ils avaient passé une soirée plutôt bonne, et avaient fait leur travail. Que demander de plus ? Enfin bref.

Cameron avait pour habitude de retrouver son frère dans la salle sur demande, où dans la salle de musique, qui, malgré le départ du professeur responsable de la salle, était restée ouverte puisqu'elle était enchantée et que les instruments de pouvaient être volés. Ce soir là, le jeune homme avait donc retrouvé son frère, et après une bonne heure à parler de tout et de rien, à jouer de la musique et à rire, Cameron reprit le chemin de sa Salle Commune. Il effectua, entre temps, une ronde, juste pour s'assurer que tout se passait bien dans le château. Comme les problèmes du château venaient seulement de s'améliorer, les préfets devaient s'assurer qu'aucun élève n'essayait de fuir l'école sur la pointe des pieds, sait-on jamais qu'un des élèves soit réellement désespéré à l'idée de ne jamais revoir sa famille.

Une fois sa petite ronde effectuée -il avait principalement arpenté les cachots, qu'il connaissait par cœur et que Linoah craignait plus que tout- le Serpentard retourna dans sa salle commune. Après avoir passé la porte dissimulée dans le mur, il se retrouva dans une pièce baignée d'une douce lueur, grâce à la cheminée dans laquelle crépitait un feu. Il allait se rendre dans son dortoir pour récupérer un livre, quand il vit une silhouette familière se diriger vers lui. Laurell était une vieille amie, si on pouvait dire ça. Il l'avait connue quand elle était arrivée à l'école, et s'était plutôt bien entendu avec elle. Après, le fait qu'elle soit sortie -à de nombreuses reprises- avec son cousin, Caleb, l'avait rendue un peu plus proche de la famille McQueen.

« Salut Hell ! Non, j'allais monter. Tu n'es pas avec Ezhno ? »

Cameron n'étant pas très ragot, quand bien même il était un préfet, et avec donc toujours une oreille qui trainait quand il errait dans les couloirs, la vie sentimentale de ses camarades -quand il ne s'agissait pas de son frère ou de son cousin- et bien il n'en était pas vraiment au courant... Alors mettre les pieds dans le plat, c'était fort possible !

Cameron et Laurell n’étaient pas vraiment les meilleurs amis du monde, mais ils s’étaient parlé régulièrement, que ce soit au cours de leurs premières années ou aussi lorsque la Vipère sortait avec Caleb. Niveau yoyo, la relation entre le cousin de Cameron et la jeune femme gagnait tous les prix sans conteste. Néanmoins, depuis la dernière rupture en date (qui remontait à presque un an, mine de rien), ils étaient restés à distance (un exploit en temps compte tenu de l’étrangeté de leur lien). Visiblement cette dernière séparation était la bonne.

Que Cameron ne soit guère informé des aléas de la vie Poudlarienne (ou Vipèrienne) (comprendre par là que Hell et Ezhno n’étaient plus ensemble) n’était pas plus étonnant que ça. Et ce n’était pas la brunette qui allait lui jeter la pierre, elle-même si fichant plutôt bien des histoires d’autrui, les ragots ça allait deux minutes mais ce n’était pas non plus son trip en continu… Elle haussa donc les épaules, alors qu’il l’interrogeait sur sa soirée qu’elle aurait dû-pu passer avec l’Aigle (dans d’autres circonstances) :

« Ha ben non, je suppose qu’il doit jouer avec Corey… »

Pour ne pas trop changé, son cousin étant un passionné de ce genre de choses, et Ezhno n’était jamais le dernier à suivre (voir même à lancer l’idée). La vipère avait poursuivit, naturellement :

« On n’est plus ensemble depuis genre un mois, je dirais… »

Et elle le vivait très bien, ils se parlaient toujours, ils ne s’embrassaient juste plus et étaient moins proches physiquement, sinon en soit, rien n’avait trop changé, et c’était très bien ainsi. Des amis c’était parfait. La brune continua sur sa lancée :

« Tu n’avais pas une ronde avec Line ce soir ? »

Oui, elle savait bien (plus ou moins) quand sa cousine était de sortie de nuit *paf* c’est le meilleur moment pour se faire le mur, dans ces cas là. Et ça, le jeune homme devait le savoir (même sans être un pro des ragots ce n’étai un secret pour personne que Laurell était une véritable tête brûlée, il suffisait de la voir ouvrir la bouche en cours, dans les couloirs ou –pis- sur le terrain de Quidditch pour le comprendre en moins de temps qu’il n’en faut pour trouver un dragon dans dix mètre carré de désert. Le sourire malicieux de Hell pouvait laisser envisager pas mal de choses, concernant la possible ronde de sa cousine : du genre : se faire une escapade ni vue ni connue…

Ceci dit, elle pouvait aussi être sage (des fois, ça lui arrive, quand elle est malade ou qu’elle a trop cumulé en trop peu de temps). Et comme elle avait été achevée par ses entraînements intensifs de Quidditch de ces derniers jours, ce soir, elle pensait se la jouer un peu plus calme que d’ordinaire.

« Une partie de cartes te tente ? »

C’tait bien de papoter, mais si en plus, il y avait des explosions régulièrement, c’était encore mieux pour mettre de l’ambiance *paf*. Car il était évident que les cartes en question seraient des cartes explosives, on ne joue pas aux moldus, voyons !

Comme quoi Cameron n’était pas très au courant de ce qu’il se passait ! Il avait mis les pieds dans le plats, mais visiblement, Hell n’était pas si contrariée que cela. Ils avaient du rester amis. Tant mieux, Cameron n’aimait pas trop les relations qui finissaient en bain de sang. Lui ne parlait plus à Blake, parce qu’elle avait mis de la distance entre eux et que c’était elle qui avait coupé les ponts. Il ne se considérait donc pas comme une personne sans sentiments, quand bien même il était relativement novice question sentiments... Mais il apprendrait au fur et à mesure, n’est-ce pas ?

«Ah, je ne savais pas. Et avec Caleb, c’est finit pour de bon ?»

Il pouvait toujours demander non ? Son cousin n’était pas très bavard sur ce sujet, mais maintenant que Cameron y pensait, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu le couple électrique réunis... Alors soit ils s’évitaient, ce qui pouvait être possible, afin de contrer toute dispute non avenue, et de réduire la salle commune des vipère en poussière, soit, comme il l’avait supposé, c’était finit pour de bon, et pas dans le meilleur des sens. Mais bon, cela ne le regardait pas vraiment au final, donc si Hell n’avait pas envie de lui en parler, Cameron ne s’en formaliserait pas. Tout le monde avait ses petits secrets, n’est-ce pas ? Alors que la brune lui demandait si elle avait fait une ronde avec «Line», il fallut un certain temps à Cameron pour assimilier «Line» à Linoah. Non pas qu’il n’aimait pas la Serdaigle, loin de là, elle était une amie, une collègue, et même sa cavalière pour le dernier bal, c’est dire !

«Non, j’ai fait les cachots ce soir, Linoah a une trouille bleue des araignées qu’y s’y cachent, alors elle essaye de ne pas y aller, quand elle le peut.»

En y repensant, Cameron avait également dû faire attention à ce qu’elle ne tombe pas dans les pommes, mais il n’était pas du genre à cracher sur les autres, ou du moins, pas sans raison ! Cameron avait beau être un Serpentard, la méchanceté gratuite, ce n’était pas son truc !

«Ouais, pas de problèmes. Je vais chercher un jeu, je reviens.»

Cameron fila vers son dortoir, chercha dans sa table de nuit et en ressorti avec un jeu de bataille explosive. Il retourna vers la salle commune et s’assit en compagnie de Laurell. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas été juste tous les deux, à discuter... En fait, maintenant qu’il y repensait, cela n’était jamais arrivé, s’il ne se trompait pas... Mais bon, il fallait bien une première fois à tout, pas vrai ?

«Bon, je te préviens, si je gagne, je t’interdis de râler.»

Cameron esquissa un léger sourire. Il n’était pas spécialement vantard, il était même plutôt avare en paroles, et ne parlait généralement que si la personne l’intéressait assez ou que la conversation elle-même était intéressante. En tout cas, il n’avait aucun souci avec Laurell, il l’avait toujours appréciée, depuis qu’elle était arrivée. C’est pourquoi il ne voyait aucun inconvénient à faire une partie de cartes avec elle. Il savait qu’elle était mauvaise perdante et qu’elle criait beaucoup, mais bon, ce n’était pas très grave, si ?

Très honnêtement, la question de Cameron désarçonna quelque peu la brune. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il se mette à lui parler de ses copains, ou ex (dans le cas de Caleb c’est plutôt difficile de choisir une catégorie…). Bon Ezhno encore à la limite, ok, mais que Cameron lui parle de Caleb avait un côté très vingtième dimensions (au moins). Le dévisageant, sans trop comprendre où il comptait en venir, pour le coup, elle répliqua :

« J’ai limite envie de dire que tu dois être plus au courant que moi des, sûrement très nombreux et importantes, projets de Caleb, non ? »

Ben oui, elle n’était pas de sa famille, elle. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’il ne s’agissait pas d’un coup fourré de son ex (Caleb pas Ezhno), cette question à la noix, parce qu’elle espérait bien que si le mec bizarre avec qui elle avait entretenue une relation tout aussi bizarre oserait se bouger les fesses, comme un grand, plutôt qu’embauchait son cousin pour faire le sale boulot (sans blague, quoi !). Aussi répliqua-t-elle, plutôt piquée au vif sur ce coup là :

« Si c’est lui qui t’a demandé d’enquêter tu peux lui dire d’aller se faire f*utre. » [/b][/color]

Ce n’était pas clair ça ? Démonstration typique du caractère (particulièrement pourri) que pouvait posséder la sorcière (mais on s’y fait, si si je vous assure). Hell n’avait pas mauvais fond, certainement pas. Mais elle n’acceptait pas la défaite. Aucune défaite, pour être exacte. ET d’ailleurs, elle recouvra très vite son sourire, quand Cameron mentionna la peur de sa cousine après les petites bestioles octopodes :

« Ha je te jure, ça vit dans les hauteurs, alors ça ne peut pas suporter les petites bêtes des cachots. Pas un pour rattraper l’autre chez les Aigles. »

Elle plaisantait, évidemment, d’ailleurs, elle était tout sourire, et de nouveau fréquentable (un autre de ses côtés flipants : elle changeait très vite d’humeur). Cameron annonçant qu’il allait chercher son jeu, elle sourit, ravie. Bon ben elle n’allait pas trop s’ennuyer du coup maintenant !!!

« Ok, cool ! »

Il ne tarda pas à la rejoindre et tous deux prirent donc place dans un coin de la salle commune pour se lancer dans la partie. Ils n’avaient jamais trop eu l’occasion de parler juste tous les deux, ou en tout cas pas depuis trèèèèès longtemps… Et c’était donc une bonne opportunité là, non ? Ils allaient forcément avoir plein de trucs à se raconter ! Alors que Cameron parlait de Laurell en train de râler, elle arqua un sourcil :

« Genre c’est mon genre, quoi. »

Ouai, elle l’a dit (l’hôpital qui se fout de la charité, puissance cent !). Elle esquissa un sourire, bien consciente qu’elle était vraiment chi** d’avoir répondu ça, mais bon, c’était bien ça qui faisait (un petit peu) son charme aussi, non ? La partie débuta, et elle entama donc la discussion :

« Bon, alors quoi de neuf ? Line ne t’en as pas trop fait voir au bal ? On ne dirait pas comme ça, mais elle est super lourde. Quand elle écrase les pieds, j’entends. Une fois, on a appris une choré toutes les deux, elle ‘ma bousillé le pied, je ne te raconte même pas comme j’ai souffert… Et le bleu que je me suis payé après ça ! »

Cameron ne pensait pas que parler de son cousin rendrait Laurell aussi amère. Il n’avait pas voulu la vexée ou la mettre en colère, et pourtant, la façon dont elle lui avait dit qu’il pouvait aller se faire foutre -Caleb, pas Cameron- l’avait quelque peu surpris. Mais qu’elle se rassure, Cameron n’avait presque pas de nouvelles de son cousin, et il ne pouvait donc pas enquêter pour ce dernier !

«Pas vraiment non. Depuis qu’il est à Durmstrang, on n’a que très peu de nouvelles avec Gale. Ma tante nous en donne parfois, mais ça s’arrête à «il va bien ne vous en fait pas», pas de quoi nous dire grand chose, et il ne répond pas aux lettres.»

Comme ça au moins, tout était clair. Il n’enquêtait pas pour Caleb, mais se préoccupait surtout de Laurell. Elle était son amie, c’était la moindre des choses non ? Il l’avait tellement entendue râler quand leur couple se séparait, que forcément, il s’inquiétait un peu...

«C’est tout à fait ton genre, ma chère... Mais c’est aussi pour ça qu’on t’aime bien va !»

Esquissant un sourire, Cameron mélangea les cartes et commença à les distribuer. Il aimait beaucoup Laurell, elle avait toujours été sympa avec lui, si on oubliait les petites remarques concernant Caleb qu’elle avait dit quelques minutes plus tôt. En tout cas, elle n’avait rien contre lui, c’était déjà ça. Parce que certaines filles en voulait aux jumeaux McQueen à cause des frasques de Caleb... Alors qu’ils n’avaient strictement rien à voir là-dedans, et qu’ils se fichaient pas mal de ce que Caleb pouvait faire, sauf que cela concernait leurs amis, bien évidement !

«Vraiment ? Elle a du s’améliorer depuis, elle ne m’a pas écrasé les pieds une seule fois ! Tu ne devais pas avoir de chance ce jour là !»

Ou alors, Cameron avait eu énormément de chance, pour le coup, il ne savait pas trop. Mais le bal s’était très bien passé, il n’y avait pas eut le moindre pied écrasé... Mais bon, c’était marrant de voir qu’ils pouvaient en arriver à confier quelques petites choses. Avaient-ils déjà eut une conversation comme celle-ci ? Cameron ne s’en souvenait pas. En trois ans, ils s’étaient essentiellement contenter de se saluer, de rire de temps en temps ensemble... Et Cameron avait également subit les colères d’Hell quand Caleb faisait n’importe quoi, mais ça... C’était avant !

«Dis, tu sais ce que tu veux faire, à la fin de l’année ? J’y ai réfléchi, et je n’en sais absolument rien... Je te verrais bien dans quelque chose qui te permette de te défouler... Boxeuse peut-être ?»

Cameron plaisantait à moitié. Il avait réellement réfléchi à ce qu’il voulait faire plus tard, et pour l’instant, c’est le flou total. Il se voyait plutôt bien au Ministère, mais ne savait pas trop dans quel département s’engager. Il pensait à devenir Auror, mais travailler au Magenmagot l’intéressait aussi. Dans les deux cas, il devrait débuter un plus bas échelon, mais il avait une certaine force d’esprit... Après, il y avait bien le mannequina... Il avait commencé à travaillé là-dedans quand il était en cinquième année, par hasard... Sur le coup, ça le faisait marrer, il s’éclatait bien... Mais de là à être mannequin professionnel pour le reste de sa vie -ou du moins un temps- il n’arrivait pas à l’imaginer. C’était trop frivole pour lui. Du coup, il ne savait pas quoi choisir... Mais pour Laurell, il était plutôt convaincu qu’il lui fallait quelque chose qui bougeait... Elle ne pouvait pas rester inactive ou scotcher derrière un bureau à longueur de journée... Ce n’était pas la Laurell qu’il connaissait en tout cas !

Tiens, Caleb ne répondait pas aux mails ?? Ca alors quelle surprise ! La jeune femme ravala de froides et cruelles répliques animées par une haine quelque peu disproportionnée, après tout à quoi bon ? Elle n’allait pas crier que Cameron alors que le seul co**ard visé n’était même pas capable d’entendre tout ce qu’elle avait à balancer sur son dos si encore Cameron communiquait avec son cousin, Hell se serait lâché sans soucis, mais là franchement c’était inutile…. Elle conclua donc comme suit :

« Quel pauvre c*n. »

Et oui, dans la tendre (et violente) relation unissant (jadis ?) Caleb et Laurell, la brunette en était de toute évidence à la phase ‘haine intense’. Et à vrai dire, elle se demandait de plus en plus ce qu’elle lui avait trouvé à cet idiot… Bon, ok, ok. Il était beau. Et il était drôle. Et il avait de la répartie… mais… Quel caractère de m*rde aussi !!!! Et c’est elle qui dit ça. Passant outre son ex, la jeune femme se concentra sur l’instant présent. On parlait quand même d’un jeu auquel il ne fallait SURTOUT pas perdre (mot qui avait le don de lui hérisser le poil), aussi la sorcière leva les yeux au plafond quand Cameron l’accusa plus qu’ouvertement d’être mauvaise joueuse (bon il ne l’avait pas di ainsi, non, mais il l’entendait bien de cette façon là c’était certain !) :

« Ben j’espère bien que tu m’aimes bien, tiens. »

Pardon ? Elle avait complètement changé le sujet de façon quelque peu rocambolesque ??? Roh ça va quoi, pas de quoi en faire un drame elle avait pas mal géré la transition, non ? (le tout étant d’éloigner Cameron du fait qu’elle était potentiellement prête à se battre si il essayait de gagner *comprendre battre dans absolument tous les sens du terme –sifflote-*). Ils parlèrent de bal, puisqu’ils parlaient de la cousine de Laurell qui se mit à rire, quand il affirma que ses pieds à lui avaient été épargnés :

« Rah, j’en étais sûre ! La garce, elle l’a fait exprès !!! Je le lui revaudrais, tiens. Et après on me parle de solidarité féminine, soutient familial… Du flan, ouai… »

Elle disait tout cela en souriant, rien d’agressif, elle plaisantait. D’un, elle ne voyait pas pourquoi sa cousine lui aurait volontairement décapé le pied, et de deux elle l’adorait ! Et ça ce n’était pas un secret, tout le monde était au courant que les cousins Heap s’entendaient extrêmement bien. Les deux jeunes gens avaient commencé la partie, et alors que Cameron l’interrogeait sur son avenir, la sorcière demeura pensive un instant, un sourire prédateur étira ses lippes rouges, quand il mentionna une possible carrière de boxeuse, en ce qui la concernait, elle :

« Boxeuse ? Tu crois que je vais accepter l’idée qu’on puisse abimer mon visage ? »

Elle plaisantait, évidemment. Laurell pouvait être coquette, quand elle faisait un effort mais ce n’était vraiment pas ce qui prédominait dans sa personnalité. Elle n’était pas un garçon manqué pour autant, mais disons qu’elle était une femme d’action, les ecchymoses, les coups… Elle ne les craignait pas :

« Je ne sais pas trop, encore… J’ai du mal à croire que ce soit si proche… A vrai dire j’hésite… Mais je sais déjà que les bureaux ne sont pas pour moi ! Après, et bien le département des aurors me plait bien… mais celui des tireurs de baguette aussi, et puis je n’ai rien contre le département des mystères non plus… »

Elle haussa les épaules :

« Enfin, ce serait donc plutôt du ministère je suppose. Et toi ? »

Cameron ne comprenait pas vraiment pourquoi son cousin ne répondait pas à ses lettres. Quand ils s’étaient vus, pour Noël ainsi que pour le nouvel an, il n’y avait pourtant eut aucun soucis entre les cousins. Ils s’entendaient toujours aussi bien tous les trois. Alors bon, forcément, ne pas recevoir de lettre retour quand il en envoyait une, ça ne l’enchantait pas vraiment. Néanmoins, il restait son cousin, et il l’aimait malgré tout. Les liens du sang existaient d’ailleurs en grande partie pour cela, s’aimer, quoiqu’il arrive, avec ou sans nouvelles. Bon, tant que Caleb allait bien, en fin de compte, c’était l’essentiel. Il pouvait comprendre, bien sûr, que Laurell soit en colère après ce dernier. Il était parti sans prévenir, seuls les jumeaux avaient été mis au courant. Il avait cassé avec Laurell une énième fois, et genre, six mois plus tard, il décidait d’aller finir sa scolarité à Durmstrang au fin fond de la Bulgarie, sans donner d’explication. Cameron lui-même ne savait pas ce qui avait motivé son cousin à faire ce choix. Lui, il aimait bien Poudlard. Peut-être parce qu’il avait moins de problèmes ici que son cousin, allez savoir… Enfin, ce n’était pas vraiment son problème...

Cameron esquissa un sourire. Laurell changeait d'humeur comme de fringues, mais elle était cool, pas prise de tête quand on savait la prendre avec les bonnes pincettes. Franchement, il n'avait rien à lui reprocher, si ce n'est qu'elle risquait de le tuer si jamais il gagnait. Enfin, elle avait de la chance, les cartes du Serpentard venaient de déclencher une explosion... Moins un point pour lui, aller hop ! Alors qu'elle râlait -gentiment- à propos de sa cousine et de son absence de solidarité féminine dansante, Cameron pensa à ce que ça aurait été si Caleb serait resté. Est-ce qu'il jouerait avec eux là ? Seraient-ils à nouveaux ensemble, avec Laurell ? Bwarf, trop questions, la soirée devait être tranquille, et de toute façon, Caleb n'était pas là !

« Oh, pardon, j’avais zappé ce détail. Ca serait dommage, en effet. Mais je ne suis pas sûr que les autres options soient meilleures. Imagine tu te prends un maléfice en pleine figure, qui te donne des furoncles à vie… Ce n’est pas franchement mieux qu’un œil au beurre noir… »

Quant à lui… Comme il l’avait dit, il n’en n’avait aucune idée. Certainement pas le mannequina, ça c’était sûr, mais après, il ne voyait pas dans quel domaine il pourrait briller. Il était plutôt bon musicien, mais cela se rapprochait trop du mannequina. Il avait besoin de quelque chose de stable. Le ministère était tentant, bien sûr, mais quel département ? Il se voyait bien en genre d’avocat. Le Magenmagot peut-être ? Ou alors, il pourrait toujours faire campagne pour être élu Ministre de la Magie… Sauf que c’était trop dangereux, il n’avait pas vraiment envie de risquer sa peau pour une histoire, disons, au pif, d’un objet ensorcelé dans une école coupée du monde, par exemple…

« Le Magenmagot me tente bien… C’est moins vivant que tes idées, mais… Ouais, pourquoi pas… Enfin j’ai jusque début juillet pour trouver, hein ? A moins que tu n’ais une brillante idée à proposer ? »

Sait-on jamais, peut-être que Laurell aurait une bonne idée pour Cameron ! Bon, après, il n'était pas vraiment sûr de vouloir atterrir au Magenmagot, mais pour le moment, c'était le seul truc potable qui lui venait à l'esprit. Il ne savait ce que Gale avait en tête, il faudrait qu'il lui en parle, mais nul doute que cela serait très différent de Cameron... Les jumeaux avaient toujours été différents...