PV l 9 mois + 18 ans de galère, oui !

Abell Crowford

New York. Aaaah la grosse pomme sous une couche de neige encore trop fine pour tenir, c’était à cette époque que Lexy préférait cette ville. C’était peut-être idiot pour certains, mais la patinoire était déjà en place et il pouvait aller se promener voire patiner de temps à autre avec Dawn. Dawn, qui était maintenant, et ce depuis deux ans, sa femme. Ils s’étaient mariés en plein hiver et leur anniversaire approchait. Lexy se faisait un point d’honneur à ne pas oublier cette date. Il aurait eut du mal en même temps, elle était gravée dans l’alliance qu’il portait continuellement à son annulaire gauche. Cette bague avait d’ailleurs déclenché une foule de paparazzi et autres photographes amateurs pour tenter de percer à jour l’identité de cette femme qui avait ravi le coeur du mannequin suédois, qui était plus connu pour ses nombreuses conquêtes que pour sa fidélité. Cependant, il ne s’exposait plus avec des milliards de filles depuis plusieurs années. Il venait seul sur les tapis rouges et aux défilés, à moins que madame ne soit cachée quelque part où les photographes n’avaient pas idée de chercher. Et depuis deux ans, il arborait fièrement son alliance. C’était lui, qui avait décidé de faire sa demande à Dawn. Il savait qu’elle n’attendait que cela, qu’elle rêvait d’un mariage en grande pompe, d’une vie de famille idyllique, mais tout ce qu’il pouvait lui offrir pour le moment, c’était une promesse d’amour à long terme. Alors il lui avait demandé de l’épouser. Elle avait accepter, et ils s’étaient marié en Suède, en plein hiver, peu après l’anniversaire de la Russe et peu avant celui du Suédois. En même temps, ils avaient dix jours d’écart… -Bon, on ne compte pas les années, juste les jours !-

La vie de Lexy se déroulait la plupart du temps aux Etats-Unis. Il se rendait parfois à Londres pour aller voir les enfants d’Ashaiah mais aussi les filles de ses cousines -qu’il considérait comme ses nièces, même si ce n’était pas légalement le cas-. Si on lui avait dit que Luca et Ruth auraient des enfants, il l’aurait cru, un jour peut-être. Mais qu’elles aient chacune une fille et que ces filles en questions naitraient le même jour… Non, cela faisait un peu trop de coïncidences pour le suédois. Lui, à bientôt trente ans, n’avait toujours pas d’enfants. Et ce n’était pas encore sur la liste des choses à faire pour le brun. Il n’était pas prêt à être père, par pour le moment. Il se sentait encore bien trop bête et pas assez responsable pour être responsable d’une autre personne. Dawn était peut-être responsable pour eux deux, mais passer de deux à trois, ce n’était pas rien. Il savait qu’un jour, il finirait par changer d’avis, peut-être parce qu’il aurait peur de devenir trop vieux pour être un père correct, mais ce n’était pas le cas pour le moment ! Heureusement, Dawn prenait sur elle. Lexy avait eut peur au début, quand elle avait arrêté la danse, qu’elle n’insiste pour avoir un enfant, mais finalement, elle était tellement prise par les mariages qu’elle devait organiser qu’il pouvait respirer.

Aujourd’hui, Lexy devait avoir un shopping, peut-être… Il devrait appeler Yann pour savoir, mais s’il ne s’en souvenait pas, cela devait dire qu’il était tranquille. A presque trente ans, il était bien conservé et toujours aussi canon. Alors même si des gamins de seize ans qui faisaient à moitié homme à moitié femme étaient entrés sur le marché du mannequinat, il y avait toujours sa place et ne comptait pas la laisser. Enfin bref. Dawn était à un mariage -enfin, à une répétition de mariage- et lui, il était affalé dans son canapé extra long extra large, une bière à la main et un bol de chips devant lui. Non, il n’était pas un gros porc, il mettait le paquet vide à la poubelle et la cannette dans le recyclage, oui ! En tout cas, il ne ficherait rien de l’aprem…

L'hiver commençait tout doucement à poindre son nez. La neige couvrait à peine le sol gelé de la plus belle ville du monde. New York. Abell se déplaçait tranquillement dans les rues de Manhattan. Le froid se faisait à peine sentir et puis le jeune homme plus si jeune que ça était né en février et il appréciait particulièrement cette période de l'année. Cette saison, caractérisée par sa rigueur, ses températures peu élevées, était sans conteste depuis toujours sa favorite. Petit, il construisait des bonhommes de neige avec sa mère, maintenant il se contentait d'immortaliser pour toujours dans ses photographies la beauté des paysages figés dans la glace immortelle. L'hiver était encore plus beau ici, à New York, lui semblait-il mais il n'était sans doute pas objectif. Il adorait cette ville, tout à propos de NY lui paraissait merveilleux.

Il revenait d'un shooting professionnel pour Vogue et il s'arrêtait parfois sur ses pas pour prendre en photo un instant qui lui apparaissait intéressant. Il était, à l'image d'un écrivain, toujours à nourrir son travail même lorsqu'il ne travaillait pas justement. Abell se sentait bien ici, dans ces lieux, et justement, il avait pris quartier de plus en plus dans son appartement de Manhattan. Il étouffait à Londres et cherchait à échapper à Lena et aux sentiments qu'elle avait fait naître en lui la garce même s'il ne se l'avouait pas encore tout à fait à lui même. Il s'était toujours senti bien ici en fait et c'était carrément devenu son refuge. Bien sûr, il continuait régulièrement d'aller à Londres, histoire de voir ses amis proches qui habitaient tous là et habitait en Amérique ne posait aucun problème, après tout ils étaient des sorciers et le transplannage existait, merci Merlin. D'ailleurs, il s'était rendu dans sa ville natale pas plus tard qu'hier pour voir Harrison. Désormais ce dernier habitait avec Keira qui avait perdu son appartement après une sombre histoire d'incendie causée par une chouette bizarre les histoires autour de Reira étaient toujours un peu bizarres mais bon -je t'aime ma chérie d'amour hein ! Cela lui avait fait un peu étrange au début de savoir que les deux décident de cohabiter mais après tout, ils étaient devenus proches ces derniers temps et Abell savait qu'Harry veillerait bien sur sa sœur de cœur. Nul doute qu'en revanche, Elorah, la petite amie du corse devait moins être contente...

Abell avait dans l'idée de se rendre chez lui pour se reposer un peu c'est un vieux ne l'oublions pas avant de partir en balade, histoire de photographier les alentours et de nourrir ses prochaines expositions mais il décida finalement, apercevant un appartement bien connu, d'aller chez un ami très proche. Il s'arrêta tout d'abord dans un supermarché histoire d'acheter un pack de bières c'est qu'il est bien élevé l'animal puis se rendit dans l'appartement de Lexy et y entra sans ménagement. Hélas, il n'avait pas perdu toutes ses bonnes habitudes. Espérons toutefois, pour la conservation de ses parties intimes, que cette fois ci, il n'y aurait pas que cette sadique hystérique de Kostovakor-désormais-Terence-parce-que-oui-Lex-était-lui-aussi-cinglé. Heureusement pour lui, sa belle gueule et son corps d'apollon, n'était présent que son cher ami, affalé comme le vieux croûton qu'il était désormais -appelons le Papy Lexounet- sur le canapé. « Salut mec ! Je ne te dérange pas à ce que je vois ! J'ai ramené les bières ! » Et oui, miracle du miracle, Abell avait, pour une fois dans sa vie, ramené un truc avant de s'incruster dans un appart' ! « Alors, t'essayes d'échapper à ta chère et tendre kof kof femme ? Je savais qu'il ne faudrait pas beaucoup de temps avant qu'elle ne te gonfle et que tu regrettes cette idée étrange que tu as eu de mariage ! De toute façon, elle est givrée ta Dawn, je suis sûre qu'elle a arrêté sa potion contraceptive pour essayer de te faire un chiard en douce ! Bientôt tu te retrouveras à essuyer les fesses d'un gosse qui n'arrêtera pas de chialer ! Bon courage vieux ! » D'accord, Abell allait peut-être un peu loin dans la diabolisation du personnage de cette merveilleuse et si douce kreuh kreuh saloperie Dawn mais de un, il plaisantait à moitié et de deux, Lex savait très bien qu'il n'y pouvait rien mais qu'il ne pouvait pas piffrer sa femme. Cela n'avait rien à voir avec le fait qu'il ne croyait pas au concept même du mariage. Après tout après tous ces mariages auxquels il avait assister -Lucas et Erwan, Astoria et Drago, Raphaël et Heaven, Lexy et Kostovakor...- il commençait à en avoir l'habitude. C'était juste qu'il ne pouvait vraiment pas voir Dawn, qu'il la détestait de toutes les fibres de son corps et que c'était clair, jamais il ne pourrait se trouver dans la même pièce qu'elle en étant gentil avec elle -quoiqu'il avait été très sympathique à son mariage ok parce qu'elle avait menacer de le castrer s'il ne se tenait pas à carreaux mais bon- ou même, plus absurde encore, en venir à l'apprécier.

Ne rien ficher de l’aprem, pour Lexy, cela venait de s’achever en deux secondes et un transplanage. Parfois, il se disait qu’être moldu, ce n’était pas si mal. Quand on ne connaissait pas le monde magique, si l’on souhaitait se couper du monde, cela était parfaitement possible. Quand on était un sorcier… Le transplanage rendait la chose un peu plus compliquée déjà. Bien sûr, il aurait pu mettre en place le sort qui lui servait à protéger l’appartement, et en réalité, il l’était, mais certaines personnes avaient été épargnées par ce sort. En fait, il visait surtout tous les paparrazzi qui tenteraient, tant bien que mal de s’infiltrer chez lui et de prendre une photo de Dawn. Certes, elle n’était pas là pour le moment, mais ces gens là n’étaient jamais bien loin de toute manière. Enfin bref. Ce fut donc Abell Crowford qui fit irruption dans son appartement, sans prévenir, sans avoir appeler, mais en gros, comme d’habitude quoi. Heureusement pour lui, Dawn -qui le détestait- n’était pas là, sinon elle l’aurait grillé sur place. La brune n’aimait pas trop les arrivées impromptues, amis ou non… Mais comme déjà précisé, elle n’était pas là et seul Lexy était avachi sur le canapé. Maintenant qu’il y pensait, peut-être qu’il devrait prendre un chien… Au moins, il aurait de la compagnie, et si jamais quelqu’un débarquait… Abell étant cependant son vieux copain, Lexy ne lui en tint pas rigueur. Il avait l’habitude. Il se leva de son canapé et alla récupérer les bières, pour les mettre au frais après en avoir préalablement enlevé deux du paquet. Bah oui, quand même !

« Salut ! Miracle, tu ramènes quelque chose quand tu t’incrustes maintenant ! Tiens, prends-en au moins une va ! »

Abell, Lexy le connaissait depuis des lustres, mais si l’un avait changé, l’autre pas du tout. Mais bon, Lexy n’en démordait pas. Lui, ça lui était tombé sur le coin, comme ça, sans qu’il ne s’attende et Abell aurait un jour le même problème ! Il se découvrirait des sentiments pour une fille et en crèverait jusqu’à ce que l’abcès soit percé. Et Lex voulait absolument être là le jour où cela arrivera. Juste pour voir la tête du photographe à cet instant précis.

« Dawn est en rendez-vous avec une mariée. Elle veut un gâteau qui la représente fidèlement, elle et le futur mari… C’est pas juste trop kitch ?! Vaudrait mieux qu’elle soit canon en tout cas, sinon personne n’y touchera au gâteau… »

Que Dawn ait trouvé un boulot qui lui plaise allait tout à fait à Lexy. Cependant, quand elle lui racontait ce que certaines mariées exigeaient pour leur mariage, Lexy tombait des nues. Heureusement que Dawn, elle, n’avait pas été aussi fêlée du bocal pour leur propre mariage, parce que Lexy ne l’aurait pas supporté…

« N’importe quoi. Dawn sait que ce n’est pas le moment. Un jour, peut-être, mais pas maintenant. Je lui ai déjà concédé le mariage, vas pas trop vite non plus ! T’as vu le temps qu’il m’a fallu ?! Toi par contre, tu vas peut-être te retrouver père sans le savoir ! »

Vingt-sept ans de vie et huit années de vie commune avec Dawn (à peu de choses près, on ne dira pas que leur relation fut d’abord adultérine puis cachée aux yeux de tous pour que la famille de la brune n’en vienne pas au meurtre), et Lexy s’était enfin décidé à épouser quelqu’un. Pour le plus grand plaisir de sa mère et de ses grands-mères, certes, mais quand même ! Il avait mis 27 ans avant de se décider, avant de changer d’avis sur le mariage, il en mettrait au moins 27 autres pour changer d’avis sur un gamin !