J'étais dans la bibliothèque depuis bientôt une heure. Ce lieu rempli de livres avait quelque chose d'apaisant et de magnifique. La première fois que j'étais venue, j'étais longuement restée à marcher, regardant chaque rangée, chaque livre ; en m'arrêtant de temps en temps pour admirer le remarquable travail d'orfèvre des couverture de quelques exemplaires que je n'osai pas toucher. J'avais aussi eu l'occasion de parler brièvement avec Madame Pince et j'avais ressenti que cette femme aimait plus les livres que moi, chose rare. Elle m'est tout de suite apparue sympathique, au contraire de certains de mes camarades dont j'avais surpris une conversation et qui la jugeaient trop sévère. Mon opinion personnelle mettant la lecture au rang de religion, je ne pouvais que comprendre : on ne peut pas tout faire dans un lieu aussi beau et sacré qu'une bibliothèque !      Depuis deux mois que je venais tous les jours, je commençais à connaître l'ordre des allées, des rangées et de certaines étagères par cœur. Attirée par le calme de l'endroit, j'y venais aussi pour simplement réfléchir Mais aujourd'hui, pas besoin de chercher de livre, j'avais le mien déjà, un roman Moldu tout a fait agréable à lire. J'avais envie de le finir le jour même.      Plongée dans l'histoire comme je l'étais, je fus très triste quand je finis le livre, qui faisait partie d'une série, et qui donc ne livrait pas tous les secrets de l'histoire. Je jugeai que j'avais suffisamment de temps libre pour lire autre chose. Je me baladai longtemps dans les rayons, cherchant un ouvrage susceptible de m'intéresser. En cet instant, les livres de cours des années suivantes ne m'intéressaient pas du tout : ce n'étaient que des listes de sortilèges ou de recettes de cuisine, et elle avait envie de quelque chose de plus consistant au niveau mots.      "Créatures magiques en tous genres" ? Non, ça finirait en liste de courses. "Contes et légendes magiques" ? J'en avais déjà lus la semaine précédente. "L'utilité des animaux non-magiques pour les sorciers" ? Pourquoi pas mais pas aujourd'hui. "Les Sortilèges Impardonnables Au Fil Des Âges - Volume I" ? Le livre, en doré sur rouge - aux couleurs de Gryffondor - avait attiré mon attention. Qu'étaient les sortilèges impardonnables au juste ? J'hésitai à le prendre : il était sur une haute étagère que je pouvais à peine atteindre du bout de mes doigts sur la pointe des pieds, mais même à cette hauteur, le titre brillait. J'avais de plus en plus envie de le lire au fur et à mesure qu'il me narguait. Heureusement pour moi, il était mis à disposition des petits sorciers des échelles escamotables.      Malgré mon adresse discutable, je pris la décision d'en prendre une. Sans savoir pourquoi, je me sentais un besoin de lire ce livre ; et hors de question d'attendre d'être assez grande pour pouvoir l’attraper ! Je plaçai l'échelle et gravis quelques échelons (le minimum possible, faut pas chercher les ennuis) pour attraper le livre. La couverture était rouge sang avec des écritures noires. Je calai le livre sous mon bras et descendis, légèrement excitée, quand je me pris les pieds dans ma robe et basculai vers l'arrière.
La procrastination n'était pas dans les habitudes d'Alan Carmichael c'était plutôt le genre de Prudence, bien au contraire, il détestait remettre au lendemain les choses urgentes qui se dressaient sur sa liste oui parce qu'Alan est le genre de garçon à faire des listes, parfaitement. Et puis on obtenait un tel sentiment de satisfaction quand on avait réussi à traiter toutes les tâches urgentes, pour enfin se consacrer à l'amusement en révisant un bon sujet de métamorphoses, par exemple, qu'il était difficile d'y résister.
Alan était le genre de garçon qui adorait faire ses devoirs dans la salle d'étude et qui détestait quand les autres décidaient enfin de s'y mettre, après le repas, dans la salle commune, à 22h, quand lui-même savourait sa soirée autour d'un bon Bourbon livre. Typiquement donc le genre de Prudence et Magnus.
Ce samedi après-midi là, le Poufsouffle de 1ère année s'était mis en tête de commencer et terminer la rédaction qu'il avait à faire pour lundi, en Histoire de la Magie. Un seul lieu avait été créé pour faire les rédactions d'Histoire de la Magie et c'était la bibliothèque.
Le Poufsouffle trouvait plus ou moins toujours un prétexte pour se rendre la bibliothèque, en fait. Cet endroit était une telle mine d'or (papa lui avait dit qu'il y passait beaucoup de temps mais jamais, jamais, Alan n'aurait pu imaginer endroit aussi riche et somptueux), qu'Alan y aurait volontiers passé ces journées. Il ne manquait que quelques fauteuils bien confortables autour d'un feu et tout aurait été parfait. Mais Alan était sûr que Mme Pince y était opposé d'ailleurs il n'y en avait pas, de fauteuils, ce qui était bien la preuve.
Alan arpentait les rayons de la bibliothèque à la recherche d'un livre qui pourrait l'aider à faire son devoir. Enfin un livre, le livre plus précisément, celui que personne ne trouverait et qui rendrait son devoir parfaitement unique et rigoureusement complet. Fallait-il encore trouver le précieux sésame. Alan adorait l'Histoire. Ce qui était bien avec l'Histoire, c'est que tout avait une incidence sur autre chose, ainsi, on pouvait rapidement passer d'un bon devoir à un devoir très intéressant, avec seulement quelques détails bien trouvés. Et l'avantage des informations, c'était qu'elles restaient en tête, on n'avait pas besoin du livre à nouveau pour s'en rappeler !
Alors qu'Alan contournait une échelle sur laquelle était dressée une élève, afin de lire les titres des livres rangés derrière, Alan réalisa que la jeune fille était en train de descendre et de perdre l'équilibre. Puisqu'Alan était bien placé pour l'aider, il lui mit la main dans le dos pour la retenir et éviter la chute et lança avec humour :
« Hop-là, reste avec nous. »
La jeune fille mit pied à terre sans trop de dégâts. Sans le Poufsouffle, elle aurait très bien pu basculer en arrière et s'ouvrir le crane sur l'étagère de derrière. Et c'était inconcevable, Mme Pince détestait le sang sur les livres se faire très mal, mais le fait était là Alan était un super-héros. Enfin il était Irlandais, ce qui était sensiblement la même chose, le Poufsouffle avait été présent au bon endroit, au bon moment.
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Dernière édition par Alan Carmichael le Mer 4 Mai - 7:49, édité 1 fois
     J'étais quasiment sûre d'avoir poussé un magnifique cri style "Ouaaaaaaaap" pendant ma chute ce qui me rendait sans doute encore plus ridicule aux yeux du super-héros qui était apparu pour me sauver alors que j'étais sûre de m’écraser lamentablement contre le sol. Ou pire : projeter du sang, des éclats d'os et de la cervelle un peu partout (tu mangeais ? désolée) : il y avait une étagère derrière moi.
« Andate a bruciare all'inferno ! » (allez bruler en enfer) criai-je sans savoir si je m'adressais à ma robe, à ceux qui l'avaient inventée ou encore à ceux qui les rendaient obligatoires pour Poudlard.
     Je regardai alors à peine un instant le garçon qui venait de me rattraper et de me parler aussi et lui dit dans le plus parfait des français :
« Merci. Je suis vraiment maladroite. Il faut que je fasse attention des fois. Je ne monterai plus jamais là-dessus. »
     Quand enfin je me rendis compte que je m'étais une fois de plus trompée de langue, en plus d'avoir été ridicule, je ne pensai qu'à une chose. Je voulais rentrer sous terre, immédiatement. L'étagère m'incitait aussi fortement à me frapper la tête dessus, tout comme le gros volume que j'avais encore dans les bras. Heureusement que je ne l'avais pas lâché ! Je m'en serai vraiment voulu d’abimer un livre ; et Mme Pince aussi je suppose. En parlant de la bibliothécaire ... Ou était-elle ? Elle n'avait pas déjà accouru avec le raffut que j'avais fait ? Étonnant ...      Mon regard fuyait le rouquin devant moi. Je m'étais déjà remise à penser en français et aucun mot ne me venait en anglais, je restai donc muette. J'ouvris pourtant la bouche, tel un magnifique poisson. "Non, c'est pas danke schön." Cherchant à tout prix une échappatoire, je regardai le sol avec un grand intérêt quand je vis ma baguette, qui avait dû tomber de ma poche quand j'étais encore à peu près sur l'échelle. Je la ramassai et me relevai, croisant involontairement le regard du Poufsouffle, qui était légèrement plus petit que moi - ce que je venais de remarquer quand j'avais enfin décidé de le regarder -. Je commençais à le détailler quand une petite voix parla dans mon esprit "Hey ! Heyyyyyyyyy ! Look ! Listen ! pour ceux qui ont la référence =P Tu vois, tu te souviens de l'anglais ! Paaaaarle je te dis !"      Cependant, je trouvai une excuse pour ne pas parler : ma mèche clignotait du rose fluo au bleu fluo aussi, devenant parfois verte (oui, oui, fluo aussi). En effet mes pensées passaient très rapidement de "je suis ridicule" à "c'est un super-héros" et devenaient parfois "Waw j'ai eu de la chance qu'il soit là". C'est alors que je me rendis compte que tout cela s'était passé très, très vite. Je réussis alors à articuler un vague "merci", avec un accent à découper à la tronçonneuse le couteau ne suffirait pas mais dans la bonne langue cette fois.
Ξ Sujet: Re: Attention syncope imminente ! [PV Alan] Mer 4 Mai - 8:22
Alan était trop préoccupé par son devoir pour vraiment prêter attention à ce qui venait de se passer. Alors oui, il venait peut être de sauver une vie mais sachez qu'il n'en retire aucune gloire, ses pensées étaient toutes tournées vers l'ouvrage d'Histoire de la Magie qu'il cherchait obstinément et qui ferait la différence. Et ce n'était pas en tapant la causette avec Ginette ou Charles-Eric qu'il allait trouver celui qu'il lui fallait. Surtout que le livre qu'il lui fallait, seul Alan pouvait le trouver et le sélectionner. C'était lui qui savait ce qu'il lui manquait, lui qui savait ce qui rendrait son devoir intéressant et lui qui savait ce qui conclurait en beauté le raisonnement logique qu'il avait commencé à mettre en place à l'écrit. Bref, même Mme Pince ne pouvait pas l'aider.
Mais se fut la phrase de la jeune fille qui interpella l'Irlandais. La jeune fille se mit à baragouiner une phrase en italien (ou en espagnol) pour elle-même et le Poufsouffle ne put s'empêcher de la regarder fixement et curieusement. Elle s'était cognée la tête quelque part ? Alan avait déjà lu que des gens subissaient parfois de drôles d'amnésie après un violent choc. Certains perdaient totalement la notion de parole, d'autres oubliaient des mots, et certains se trompaient carrément de langue, oubliaent leur langue maternelle et ne pouvaient plus parler un mot normalement.
C'est alors que la jeune fille (qu'il reconnu comme être Heather, une Serdaigle de son année avec qui il avait quelques cours en commun), après quelques secondes d'une intense réflexion qui fit peur à voir, se mit à parler français. Alors là c'était le ponpon ! Alan ne put retenir un petit hoquet de surprise et regardait à présent la Serdaigle avec des yeux ronds. Non mais là c'était plus sérieux qu'on ne le pensait. Elle avait forcément du se cogner la tête quelque part sans qu'Alan n'en voit rien ! Parce que le plus étrange dans l'histoire, c'est que la jeune fille avait l'air passablement gênée pendant ses périodes de mutisme. Et choquée quand elle parlait, comme si elle n'était pas maître de son corps. Flippant. Le coup fatal fut le long silence qui suivit la phrase en Français, où Alan faillit décéder devant tant d'incompréhension son cerveau était beaucoup trop logique pour analyser et comprendre autant d'incohérence.
« Tu as... tu as fait un AVC ? »
Alan avait déjà remarqué qu'Heather n'était pas la fille plus normale du monde. Déjà en classe, il lui arrivait souvent de lancer de profonds soupirs d'agacement quand les professeurs parlaient ce qui était très dérangeant, au passage, elle répondait souvent à leurs questions en rajoutant souvent une bonne couche de détails indésirables pour être sûr que le professeur n'ait plus rien à dire jusqu'à la fin du cours. Mais c'était plus ses périodes 'à vide' qui marquaient la classe, le côté Mademoiselle – je – sais – tout encore n'était pas trop énervant, ça impressionait un peu tout le monde (mais du coup plus personne ne pouvait prendre la parole). Non mais il falait se mettre à la place de la classe, à chaque cours commun avec Serdaigle, les Poufsouffle (du moins Alan et ses amis) se demandaient quel serait l'état d'esprit d'Heather, en espérant qu'elle serait un minimum intéressée par le cours et qu'elle ne s'époumonerait pas en soupirs de lassitude.
« De rien. »
Finit-il par conclure, puisqu'elle venait de le remercier. Et en anglais s'il vous plait ! Ça Alan, pouvait comprendre, merci pour lui. Peut être que l'AVC était passé, qui sait ?!
     Je jetai un oeil vers lui et m'aperçus de son air profondément choqué. Je rougissais autant qu'il me l'était physiquement possible. 'Pourquoi le plancher ne craque pas, là, tout de suite, pour me faire disparaître de la surface du monde ? Anglais ! Je dois parler Anglais ! Non pas "Je ne fais pas un AVC" c'est en anglais qu'il faut le dire, tu sais, la langue de maman ! Argh !!!'
« Euh ... Non je ne fais pas un AVC. »
     'Génial ! J'ai retrouvé comment on parle ! Trop bien. Je suis très très fière de moi. Mon cerveau ne m'a pas abandonnée ! Je respire un grand coup. Trop bien ! C'est pas trop tôt !' J'étais vraiment fière de moi et je sourai enfin. J'étais aussi beaucoup plus détendue que quelques instants avant. Pouvais-je continuer sur cette bonne voie ?
« Désolée, c'est juste que quand je panique, j'oublie tout mon anglais. »
     'Génial ! Je continue en anglais ! Bon, mon accent français ressort plus que d'habitude, mais au moins ça à l'air compréhensible, là.' Donc je pouvais me permettre de le regarder en face. J'avaisi l'impression qu'il a l'air moins étonné qu'un peu plus tôt, c'était un bon point déjà. Signe que je me détendais, ma mèche de cheveux si particuliers commencait à ne plus ressembler à une guirlande de Noël qui aurait fait avoir une crise d'épilepsie à n'importe qui, elle se stabilisait sur un joli vert pomme.      'Qui est-il ? Un Pouffsouffle, c'est indiqué sur sa robe. A quelque chose ... Il est ami avec Prudence et euh ... son nom m'échappe aussi, pourtant je ne me suis pas tapé la tête. Le nom de ce garçon est très court .. Albert ? Non, du tout .. Ah, quoique, ça commence par "Al" Al ... Alan ! Voilà, Alan ! Euh, je sais plus, je crois que c'est ça. Autant de résonnement juste pour trouver un prénom, il faut que je retravaille ma mémoire !'