[Thème] Le garçon le plus malchanceux de Poudlard [Alan]

Ash & Alan

Un voile hivernal avait recouvert l’Ecosse depuis décembre et avait persisté en janvier. Depuis le retour des élèves des vacances d’hiver à Poudlard, le givre ne semblait plus vouloir quitter les arbres qui peuplaient la Forêt Interdite. Les couloirs du château étaient glacials. Ash se faisait la réflexion que les quatre fondateurs de l’école de sorcellerie n’avaient vraiment pas dû étudier assez la question de l’isolation car même avec la magie, le garçonnet n’arrivait pas à se réchauffer. Surtout ces derniers jours. Il grelottait constamment et il se pressait, à chaque fin de journée, de se réfugier dans sa salle commune près de la cheminée où un feu magique brûlait toujours. En même temps, une rumeur concernant une grippe magique commençait à circuler. Certains élèves avaient commencé à éternuer vivement, faisant s’envoler les objets alentour. Avec sa malchance habituelle, Ash se doutait qu’il couvait cette fameuse grippe magique. Ce genre de trucs ne manquait jamais de lui donner dessus. A croire que sa maladresse légendaire ne suffisait pas, il avait fallu qu’en grandissant, il choppe toutes les maladies magiques que ce soit l’Eclabouille ou la Dragoncelle. Qu’il n’attrape pas la grippe magique l’aurait même étonné.

Ash avait tout de même cru qu’il échapperait au mal mystérieux qui avait conquis Poudlard. Il n’avait pas été parmi les premiers malades et même s’il avait froid, ses éternuements étaient rares et n’avaient aucun impact sur ce qui l’entourait. Bien mal lui en avait pris. C’est lors d’une matinée, un samedi, qui lui semblait encore plus glacée que les précédentes, que Ash s’aperçut que la grippe magique l’avait finalement atteint. Il s’était réveillé frigorifié. Sitôt les yeux ouverts, son nez l’avait chatouillé. Il éternua et constata que les parchemins qu’il avait laissés la veille sur sa petite de table de chevet se levaient aussi bien que s’il avait lancé dessus un Wingardium Leviosa. Ash, qui supportait déjà mal les réveils trop matinaux, sentait son humeur s’assombrir. S’enveloppant dans son plaid aux couleurs jaunes et noires, le petit brun sortit difficilement de son lit, écartant sa lourde couette de son corps maigre. Claquant des dents, Ash sortit de sa chambre dans l’idée de rejoindre son endroit préféré : planté à côté de la cheminée. Peut-être que la chaleur finirait par chasser sa maladie.

Se retrouver près du feu sembla faire du bien au jeune Poufsouffle au début mais après quelques minutes, il se sentit encore plus mal qu’auparavant. La chaleur émanant de la cheminée ne lui faisait que ressentir plus intensément la fraicheur de son corps. De nouveau il éternua, faisant voler quelque peu les plantes que la professeure Chourave leur fournissaient encore. Pire que son rhume, son nez rouge et ses tremblements, son nez gouttait. Une disgrâce totale aux yeux d’Ash qui tenait toujours à ce que son image soit impeccable. Cherchant des yeux un mouchoir qui traînait, il en trouva et s’essuya rapidement les narines. Il vit alors que Alan était dans la ~~place~~ pièce. Il ne savait pas depuis combien de temps le capitaine était là. Heureusement, son aîné était toujours bienveillant avec les plus jeunes aussi Ash savait qu’il ne se moquerait pas de lui et de sa grippe. « Salut Alan ! Ne t’approches pas trop, je suis malade. » Ash soupira, resserrant le plaid douillet sur ses épaules.

[549 mots]

Âge : 16 ans [10/05/2000]

Debout comme à son habitude aux aurores, même le samedi matin, Alan avait pris une douche rapide et avait enfilé sa tenue la plus confortable du week-end : un jean, un tee-shirt et un gros sweet-shirt d'hiver à capuche. Alan jeta un regard par la fenêtre-hublot de son dortoir, apercevant les landes écossaises, cachées sous la neige et plus loin, on se tordant bien le cou, le lac noir. Il était tôt. Alan voyait Quino dormir à point fermé et il savait que Prudence était toujours clouée à l'infirmerie, presque à l'agonie ~~quelle actrice~~, victime de la grippe : il ne pouvait pas encore lui rendre visite. Il avait d'ailleurs été convenu la veille avec Joaquin qu'ils passeraient la voir ~~à une distance respectable tout de même~~ après leur petit-déjeuner. Ses cheveux séchés et ses chaussures enfilées, Alan décida d'aller faire un tour dans les couloirs, histoire de passer le temps jusqu'au réveil de son meilleur ami.
A peine sorti dans les sous-sols qu'Alan regretta sa décision : il faisait froid, très froid. Il ne s'arrêta toutefois pas, continuant sur sa lancée, la destination du sorcier sembla naturelle, presque automatique : il se dirigea vers les cuisines de l'école.
En entrant, le Poufsouffle constata que les elfes de maison s'activaient comme jamais à la préparation du petit-déjeuner.

Le sorcier salua les elfes de maison les plus proches de lui et se surpris même à en reconnaître plusieurs : ils étaient si nombreux qu'il lui arrivait fréquemment ~~d'être servi~~ de tenir une discussion par jamais le même elfe ~~c'est pas français~~. Après quelques minutes passées à laisser ses pensées vagabonder « C'est quand même bon un cookie. Je devrais en manger plus souvent... », dos à la cheminée la plus proche ~~'Chef, y'a un sorcier qui m'empêche d'atteindre le chaudron de café !'~~, Alan décida que regarder les elfes travailler n'était pas une activité digne d'un samedi matin. Ok il faisait froid, ok c'était l'hiver, ok la moitié de l'école était collée à l'infirmerie, mais ça ne devait pas l'empêcher de tirer de tout ce silence et de tout ce calme l'occasion parfaite de travailler : au contraire, plus jamais il n'aurait de si belle occasion d'être peinard. Le capitaine de Quidditch demanda à l'elfe le plus proche un chocolat chaud, bien décidé à se caler devant la cheminée de la salle commune avec son cours d'Astronomie. A ce jour, cette matière était celle qu'il maîtrisait le moins, n'ayant récolté qu'un 'Acceptable' à son dernier examen blanc. Il devait donc redoubler d'effort pour obtenir un EE à ses BUSEs. Oui, Alan était assez réaliste pour savoir qu'il ne pourrait pas obtenir des 'Optimal' dans toutes les matières, et ce quoi qu'en dise son père.
A son époque, Eddie Carmichael avait récolté pas moins de 9 Optimal à ses BUSEs, sans toutefois se vanter auprès de son fils que son succès – en plus d'un travail acharné, certes – était très certainement dû aux bouteilles d'Élixir Cérébral de Baruffio qu'il vendait au marché noir à Poudlard. Il ne manquait d'ailleurs jamais une occasion de narrer à ses amis proches comment la Ministre de la Magie actuelle, Hermione Granger, lui avait confisqué la bouteille qu'il était sur le point de vendre au très célèbre Harry Potter et à son ami. Mais ça, Alan ne le saurait que plus tard.

Arrivant dans la salle commune, Alan s'immobilisa quand il constata que quelqu'un occupait déjà la place devant la cheminée. La tasse de chocolat chaud à la main, le capitaine reconnu Ash, un jeune ami à lui, emmitouflé dans un plaid plus gros que lui.

- Ash ?

Le sorcier regarda son cadet et se surpris à – honteusement – songer quelques centièmes de secondes à le laisser là, pour aller tranquilou rejoindre son dortoir, à l'abris de la maladie. Il se reprit cependant assez vite : il était tôt, si Ash était collé à la cheminée, c'était qu'il avait froid et qu'il n'allait pas bien ~~en plus il te l'a dit, coïncidence ?~~

- Euh... Tu veux ma tasse de chocolat chaud ? Je n'y ai pas touché ~~juste craché dedans~~.

Alan mima l'intention de la lui donner, de toute façon immunisé contre toute forme de virus : si Prudence avait choppé la grippe et pas lui, avec tout le temps qu'ils passaient ensemble, c'était qu'il était forcément protégé.

- Tu as quoi ?

Traduction : tu as la grippe ? Si oui, hop, direction l'infirmerie sans attendre, il ne fallait pas rigoler avec ces choses là ~~il ne fallait surtout pas prendre le risque de laisser les zombies contaminer toute la salle commune avec leurs miasmes, merci bien~~.

(752)

Ash n’aimait pas être malade. Comme tout le monde, du moins il l’imaginait. Peut-être que certains tire-au-flanc appréciaient rester au lit toute la journée et ainsi échapper aux cours. Lui même n’aurait pas dit non si on lui avait proposé de sécher la Botanique ou les Potions qui, soyons honnêtes, devraient tout simplement être rayés de la liste des matières obligatoires. Ash entendaient beaucoup d’élèves se plaindre de Binns et de ses interminables monologues sur les révoltes des gobelins, monologues qui ne semblaient pas évoluer d’un poil de licorne en fonction des années. Ash lui même devait bien reconnaître que les cours du fantôme étaient quelque peu soporifiques. Mais à choisir, il préférait largement craindre de s’endormir à chaque cours plutôt que de craindre pour sa vie. Oui, pour sa vie, tout à fait ~~farpaitement môsieur, rien que l’autre jour, j’ai failli mourir brûler vif à cause de ma potion mes ecchymoses ont mis deux jours à disparaître, deux jours !~~ Encore heureux que les directeurs de Poudlard aient toujours été assez sensés pour ne jamais décider, de manière tout à fait saugrenue, de rendre obligatoire les Soins aux Créatures Magiques. Bien sûr, cela semblait toujours très amusant de s’occuper de bêtes mignonnes sauf que Ash avait entendu les histoires, et les bestioles que ramenait Hagrid en cours n’avaient rien d’innocent.

La principale raison pour laquelle Ash ne supportait pas d’être malade était que cela lui donnait toujours l’impression d’être un gros fragile. Surtout lorsqu’il était plus petit, tout malingre, proie facile pour les bactéries et surtout, seul enfant Lloyd à se sentir mal. Il devait alors supporter les regards de pitié de ses sœurs et de son frère, s’imaginant sans mal ce qu’ils devaient penser de lui, le boulet trop fragile. Il se montrait un peu injuste, c’est vrai, il l’assumait, mais il n’était pas toujours facile de se construire lorsqu’on avait un grand frère comme Léopold, froid, immense et prompt à la critique, une sœur comme Dahlia, blasée et aussi émotive qu’un Basilic, et une autre sœur comme Peony, étouffante comme un Filet du Diable ; sans compter une propension à la maladresse qui n’arrangeait rien.

Ash avait été néanmoins répartie dans une maison qui combinait l’avantage de n’être aucune de celles de son frère et des jumelles, et d’avoir en son sein les plus sympathiques des membres. Tenez, regardez Alan, il voyait Ash dans un sale état et à aucun moment, le garçonnet se sentait jugé par le capitaine de son équipe de Quidditch -autant dire un mec très cool. Il lui proposait même sa tasse de chocolat chaud qu’il avait pourtant aller dû se chercher lui même aux cuisines. « Non c’est gentil mais garde ta boisson pour toi. » Ash ne lui avoua pas mais il se sentait tellement fiévreux et pas bien que l’idée d’avaler un chocolat chaud le dégoûtait.

« La grippe sorcière probablement. Ça finira par passer » assura-t-il d’une voix forte, souhaitant se montrer plus fort qu’il ne l’était en réalité. Il ne voulait surtout pas ennuyer Alan avec sa maladie. Il resterait un moment à se réchauffer à côté de la cheminée et finirait par se réfugier dans son lit quand il se sentirait la force de se lever.

[534 mots]

Âge : 16 ans [10/05/2000]

- Tu es sûr, hein ?

Insista Alan en lui retendant sa tasse de chocolat chaud, histoire de bien faire comprendre à Ash que la partager ne le dérangeait pas le moins du monde. Manifestement, le 2ème année en avait plus besoin que lui ~~sauf que non, en fait~~ et il lui offrait de bon cœur, surtout, petit-déjeunant de surcroît dans pas très longtemps ~~seulement si Quino consentait un jour à se lever avant l'heure du goûter~~.

A l'annonce du mot 'grippe sorcière' Alan eut un mouvement de recul imperceptible. Wow. Le capitaine des jaunes et noir avait vu tout un tas de malades de la grippe sorcière en allant voir Prudence à l'infirmerie et pouvait attester d'une chose, la grippe sorcière faisait tout, sauf 'finir par passer'. Passer l'arme à gauche, éventuellement.
L'Irlandais avait eut la 'chance' de constater les symptômes un à un sur Prudence, et il était prêt à parier que sa meilleure amie serait plus enthousiaste à l'avenir à chopper une demi-douzaine de gastro-entérites d'affilé qu'à avoir une seconde fois la grippe sorcière. Il n'avait jamais vu Prue dans un état pareil. Et pourtant elle vivait dans la maison à côté de la sienne depuis qu'ils étaient nés.

- La grippe sorcière ? Ash, je vais devoir t’amener à l'infirmerie. Il faut y aller maintenant, tant que tu tiens debout.

Quoique... qu'Ash puisse marcher n'était pas une nécessité : c'était bien Alan que Dominique Weasley était allée chercher pour secourir sa camarade de chambre, Charlotte Follet, un jour plus tôt. En réalité, c'était une camarade de dortoir de Prudence – absente donc car toujours à l'infirmerie ~~c'est bien vous suivez~~ – qui était venue le trouver lui, sûrement parce qu'il était toujours volontaire pour aider ses camarades et accessoirement parce qu'il était le meilleur ami de la préfète. L'Irlandais avait donc transporté la première année pendant la nuit, grâce à sa baguette magique et le sortilège du Mobilicorpus ~~parce qu'il était hors de question qu'il se pète le dos à porter une gamine qui visiblement, ne mangeait pas que des Chocogrenouilles~~, jusqu'à l'infirmerie où elle ~~y était morte~~ était encore.

Alan ne voulait pas rigoler avec la grippe sorcière : Prudence – en plus de violentes courbatures dans tout le corps, céphalées et fièvre intense – faisait voler tous les objets autour d'elle et surtout, délirait complètement. Façon « You-hou ! Bonjour je suis une licorne, peux-tu me donner du foin multicolore s'il te plait ? ». La maladie n'était pas à prendre à la légère. Ne pas – rigoler – avec la grippe sorcière.

S'accroupissant près de son camarade – car convaincu qu'il avait un anticorps qui immunisait contre cette saloperie – le capitaine des blaireaux lança à Ash :

- Prudence l'a eu, ainsi que pas mal d'autres Poufsouffle. Vraiment, ce n'est pas beau à voir : là tu es dans la première phase, j'ai envie de te dire que 'tout va bien'. Les symptômes vont arriver un par un et pour faire simple, en plus de faire voler les gens et les objets autour de toi, tu vas délirer sec. Mais genre sévère, sévère. Genre il se peut que tu vois McGonagall jouer de la cornemuse en kilt, par exemple ~~je te laisse avec l'image~~. Oui ~~farpaitement~~...

Alan voyait Ash emmitouflé dans son plaid, collé à la cheminé et devait bien reconnaître que lui-même aurait très bien pu se laisser mourir ici : les conditions étaient optimales pour être bien. Mais ça n'allait bientôt plus être le cas et Alan voulait veiller à ce qu'Ash soit bien pris en main quand ça arriverait.

- Je comprend que tu sois bien ici... mais crois-moi, tu ferais mieux de voir Mme Pomfresh rapidement.

Alan avait vu tous les stades de la maladie et avait même constaté que selon leurs ordres d'entrée (certains étaient assez prévoyants pour rentrer avant l'apparition de la fièvre), la maladie évoluait différemment ; Certains visiblement, sortaient de l'infirmerie sans avoir trop déliré, un effet secondaire d'une bonne hydratation, très certainement ~~Prue ne boit pas assez, depuis que je lui dis !~~. Certains en revanche, pris en charge tardivement, ne sortaient que bien après les autres.

(677)

Pour un vrai gourmand comme Ash, il était rare, mais vraiment rare, de refuser une boisson aussi délicieuse que du chocolat chaud. Le garçon se doutait que les elfes l’avait préparé avec amour et dévotion pour Alan. Ash n’aurait pas été étonné qu’ils n’aient ajouté quelques marshmallow au liquide pour que le capitaine le savoure encore plus. En temps normal, Ash n’aurait hésité qu’une brève seconde avant d’accepter la tasse que lui tendait Alan. Mais il se sentait tout sauf normal et la relation qu’il avait tissée avec le blond n’était pas assez avancée pour qu’il se permette de lui dégurgiter sur ses chaussures vernies. Alan ne le traitait pas en pauvre chose fragile qui pouvait casser à tout instant mais en le voyant vomissant, il déciderait probablement de ne plus jamais avoir affaire à lui. Il y avait des limites à ne pas franchir. Et vomir sur quelqu’un en était certainement une. Aussi Ash affirma-y-il plus fermement : « Oui, je suis sûr. Je ne pense pas que boire quelque chose soit une bonne idée. » Il détourna la tête parce que rien que l’odeur du chocolat chaud lui retournait l’estomac. Un frisson glacé l’agita et il resserra son plaid sur lui avant de frotter vigoureusement ses bras. Il fallait vraiment que quelqu’un signale à la professeur Montgomery-Bones que leur salle commune manquait d’un chauffage de qualité. Il n’était décemment pas possible de laisser des malheureux élèves avoir aussi froid que s’ils étaient dehors, à se geler les miches dans la neige.

Ash se maudit d’avoir révélé à Alan qu’il souffrait de la maladie sorcière. Maintenant, évidemment, le garçon voulait l’emmener à l’infirmière. Or, il était absolument hors de question qu’il mette les pieds là-bas. Qu’on le laisse crever à petits feux près de la cheminée tranquille, Merlin merci. « Non, je n’irais pas à l’infirmerie. Je suis très bien ici. D’ailleurs, ça va bien. J’ai juste froid. Peut-être que ce n’est pas la grippe sorcière en fait. » Mais un nouvel éternuement, faisant voler de nouveau les plantes autour de lui, vint le détromper. Tant pis, si Alan souhaitait le conduire à l’infirmerie, il allait devoir le traîner de force. Parce qu’il si Ash s’y rendait, les jumelles et Léopold ne manqueraient pas de savoir qu’il était malade. Ils se rendraient alors à son chevet, l’étouffer d’attention, de solicitude, de regards de pitié qu’il supporterait encore moins que la maladie en elle-même.

« Eh bien il y a pire que de voir la directrice en kilt afficher son amour pour la musique écossaise. Mon frère et mes sœurs par exemple. Au moins, en restant ici, ils ne risquent pas de savoir que je suis malade. » Ash se montrait sans doute injuste envers sa fratrie. Il les aimait vraiment en plus, et nul doute que cela le réconforterait de les avoir à côté. Mais il ne pourrait supporter d’entendre leurs réflexions : “Tu vois ce qui t’arrive a force de rester en robe de sorcier toute la journée. Mets donc un pull. Tu sais que tu tombes malade rapidement !” “Maman m’a envoyé la recette de sa soupe préférée, je vais te la préparer pour te remettre d’aplomb ! En tout cas les parents sont très inquiets pour toi Ash mais je leur ai dit qu’on allait bien s’occuper de toi.” “De toute façon, tout ça n’arrive que parce que tu as été reparti à Poufsouffle. Beaucoup trop de leurs membres sont malades, ça doit être le karma qui retombe enfin sur ces fauteurs de trouble.” ~~Je vous laisse trouver qui dit quoi.~~ Peut-être que Ash se faisait des films, n’empêche qu’il ne désirait pas le vérifier.

« Non ça va aller, je t’assure, ne t’en fais pas pour moi. » Pour prouver ses dires, Ash envoya à Alan un sourire bravache et tenta de se relever du canapé où il s’était enfoncé. Sauf qu’il trébucha sur le plaid qui avait glissé de ses épaules puis fut pris d’une crise de toux si violente qu’il n’eut d’autres choix que de se recroqueviller sur lui même en attendant que ça passe. Bon peut-être que l’idée d’Alan d’aller voir l’infirmière de l’école n’était pas si bête après tout. A moins qu’Alan ne ~~se transforme lui-même en Mme Pomfresh~~ soit assez gentil pour lui rapporter un remède ? Ash leva des yeux rougis par la maladie vers son camarade, le suppliant du regard et espérant qu’il comprendrait son message.

[729 mots]

Âge : 16 ans [10/05/2000]

- D'accord !

Alan ne se fit pas prier pour avaler une immense gorgée de chocolat chaud : il avait froid, son séjour dans les couloirs l'avait pas mal refroidi et depuis la veille, le 4ème année n'avait rien mangé. De toute manière, il ne fallait pas d'excuses à Alan pour manger ou boire quoique ce soit : véritable estomac sur pattes, le Poufsouffle passait sa vie entière à avaler des choses ~~cookies, chocolat, clés de voiture~~. La faute très certainement à un corps d'adolescent en pleine croissance et à une activité sportive très régulière. Ça et le fait que depuis tout petit, il était un enfant très gourmand.

Devant le refus d'Ash de bouger, Alan comprit deux choses : ce petit être chétif âgé de 12 ans avait – sous ses airs bonhomme - un caractère dans la lignée de celui de sa famille : fort et pour le moins têtu. Comment pouvait-il en être autrement ? Dahlia était un phénomène de foire et Alan se demandait encore comment il avait pu être autant attirée par elle : le charisme, très certainement. Et elle était aussi très jolie. Mais quel caractère ! Alan priait pour qu'Ash tienne plus de Peony que de Dahlia... quoiqu'en y réfléchissant mieux valait encore qu'il ressemble à Dahlia qu'à son grand frère Léopold. Celui là aussi, quel phénomène... Merlin, dis donc, quelle famille originale !
Alan comprit également, qu'il y avait anguille sous roche. Que quelqu'un refuse d'aller à l'infirmerie en plein état grippal cachait nécessairement quelque chose de grave. Que quelqu'un trouve normal de voir McGonagall en kilt aussi, d'ailleurs...

- Tu as peur qu'ils te voient malade ?

Lança Alan, au lieu de « Tu es sûr que tu ne veux pas aller à l'infirmerie ? Vraiment, tu vas voir, ça va devenir urgent ! Tu vas apprécier avoir quelqu'un qui s'occupe de toi. » Il sentait bien qu'une attaque frontale ne donnerait rien de bon. Il allait falloir ruser ~~mode Serpentard : ON~~. Du moins être intelligent et ne pas brusquer Ash, en essayant de comprendre vraiment le fond du problème. Parce que si le seul problème était d'isoler Ash de sa famille, Alan avait une bonne demi-douzaine de solutions à ça. Alan était sûr que Mme Pomfresh veillait toujours à la discrétion de ses patients et le capitaine n'aurait pas été étonné de réussir à obtenir à son cadet un lit d'infirmerie barricadé de coupes-vues. Pour ce qui était de la reprise des cours lundi, ça allait nécessairement être compliqué : à moins de briefer ses camarades de classe pour que personne ne le trahisse, les Lloyd allaient nécessairement comprendre que leur petit frère était malade. Mais de ça encore, Alan pourrait s'en charger.

Devant le refus de son camarade, Alan opta pour la stratégie du « Pas de soucis, je respecte ton choix » autrement dit la stratégie du « Tu te crois plus fort que le roquefort, mais pas de soucis mon coco, tu seras bien obligé de constater que j'ai raison et à ce moment là, je serai toujours là. » Avec Prudence et Quino, l'Irlandais était plus qu'habitué à ce procédé, sans pour autant s'en vanter. Il s'assit donc dans un fauteuil devant la cheminée, dans la ferme intention d'attendre Quino, tout en jetant un œil sans discontinu à son camarade malade. Si Ash croyait pouvoir agoniser tranquille, c'était raté.

Pour montrer à Alan qu'il pétait la forme, Ash lança à Alan un sourire qui ne laissait personne dupe – un sourire franc qui montrait à quel point il était en réalité fatigué – et essaya de se lever. Ash manqua de trébucher et Alan dut se faire violence pour ne pas intervenir. Hors-de-question de s'en mêler. Le 2ème année fut pris d'une violente quinte de toux, puis lança un regard clairement suppliant à son capitaine. Quelqu'un dépourvu de pitié n'aurait rien ressenti, complètement stoïque face à quelqu'un de malade en difficulté, Alan lui, dû mettre toute sa bonne volonté pour ne pas reproposer encore une fois à Ash de l'accompagner à l'infirmerie. Pour toute réponse au coup d’œil larmoyant du Poufsouffle, l'Irlandais se contenta d'avaler une seconde gorgée de chocolat chaud, l'air complètement détaché.

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Ash se demanda vaguement si, durant la nuit, Alan n’avait pas changé de casquette pour devenir préfet au lieu de capitaine pour se soucier autant de lui. Alan était vraiment sympa avec le petit brun, lui montrait beaucoup de sollicitude. Quelqu’un de moins empathique l’aurait laissé dans son état et se serait rendu vite fait, bien fait, dans son dortoir. Peut-être pas à Poufsouffle cela dit. Chez les blaireaux, Ash n’avait jamais croisé quelqu’un qui manquait d’empathie, qui n’aidait pas volontiers ses camarades. Poufssoufle formait un véritable havre de paix à Poudlard. Tous ses membres étaient gentils, patients, et ne s’offusquaient pas devant ses maladresses ou sa sensibilité. Alors ça avait parfois des désavantages comme à l’instant où Alan ne semblait vouloir le laisser tranquille, le harcelant presque pour qu’il avale une gorgée de chocolat chaud ~~toujours le sens de la mesure~~. Quoiqu’en affirmant de manière plus tranché sa position, Alan finit par le laisser tranquille. Ash soupira, s’imaginant, avec un soulagement certain, que son aîné en avait fini avec lui et qu’il rejoindrait sa chambre. Mais le garçon se rendit bien compte qu’il se faisait des faux espoirs, qu’il se montrait bien naïf et Alan bien décidé à ne pas le lâcher de sitôt. En même temps, on parlait ici du meilleur ami de Prudence et de Quino, d’un ami proche de Viska, une fille qui impressionnait beaucoup le petit Ash. Ce type possédait certainement une réserve de patience et de sang-froid infinie.

Ash grimaça lorsque Alan lui demanda s’il avait peur de laisser sa famille le voir malade. Il ne lui était pas toujours facile de parler de sa fratrie. Sauf avec des personnes dans la même position que lui et qui le comprenaient bien. A l’image de Dominique. Ou d’Estefanía. Aussi bien que leurs aînés pouvaient les énerver, les étouffer, les faire se sentir inférieurs à eux, ils les aimaient et les défendraient toujours. Cette complexité n’était pas toujours facile à saisir lorsqu’on n’avait pas de frère ou de sœur ou que si vous aviez, vous entreteniez une relation plus sereine avec eux. Un peu comme les jumelles. Ash ne savait pas si leur proximité était uniquement due à leur lien gémellaire mais elles étaient vraiment inséparables. « Je n’ai pas peur. Je n’ai pas envie qu’ils me voient malade, c’est tout. Alors c’est mieux si je reste quelque part où ils ne peuvent pas me rendre visite. » Ash était persuadé que s’il cédait, que s’il acceptait la proposition d’Alan, de se laisser emmener à l’infirmerie, Léopold ne manquerait pas de le traiter comme le gros bébé fragile qu’il était en réalité ~~"Comment ? T’as pas réussi à survivre quelques heures avec la grippe sorcière sans supplier Mme Pomfresh de te refiler un médicament ? T’es vraiment pas un homme Ash !"~~

Par la suite, Alan s’installa dans un fauteuil non loin de lui. Malgré ce que Ash affirmait en prétextant qu’il n’avait besoin de personne, il était reconnaissant envers le blond pour rester auprès de lui. En voulant lui prouver que tout aller mieux, Ash ne fit que montrer toute l’entendue de sa maladresse et de sa maladie, un exploit que même lui n’accomplissait pas tous les jours. Seulement, Alan, ne leva pas le moindre doigt pour l’aider et Ash se demanda vaguement s’il ne s’était pas trompé sur le Poufsouffle et qu’il restait uniquement à son chevet pour mieux se moquer de lui. « Euh…Tu pourrais me rapporter une potion de Mme Pomfresh ? Ou un sirop ? » se résolut-il donc à demander une fois sa quinte de toux passée.

[598 mots]

Âge : 16 ans [10/05/2000]

Fin psychologue dans l'âme, Alan aimait d'ordinaire bien savoir ce que les gens pensaient, ressentaient, et ce qui les motivaient au quotidien. Dans le cas d'Ash, Alan n'était pas en reste : le garçon avait l'air d'avoir une histoire familiale complexe que son attitude de tous les jours semblait pourtant bien cacher. Personne n'aurait pu deviner – et Alan le premier – que le petit dernier des Lloyd semblait justement souffrir, d'être le petit dernier. Le plus petit des quatre, victime de la surprotection de ses sœurs et de la moquerie de son frère, du moins pouvait-on le supposer en voyant le comportement de la Serdaigle et des Serpentard dans la vie de tous les jours à Poudlard. Alan ne connaissait pas très bien Leopold, mais il imaginait sans peine Dahlia et Peony prendre grand soin de leur petit frère, ce petit être attendrissant qu'était Ash.
On était en droit se tromper, d'ailleurs les paroles d'Ash pouvaient laisser croire à l'Irlandais à de la moquerie de la part de ses proches. D'où l'absence d'envie qu'ils le voient malades... Avait-il peur que sa fratrie se moque de lui ?
Alan en doutait sincèrement, surtout de la part des jumelles, qu'il connaissait quand même un peu. Mais après, il n'était pas dans leur famille, tout pouvait arriver, les apparences pouvaient souvent être trompeuses ~~et Léopold était un Serpentard, ne l'oublions pas~~. Il pouvait aussi s'agir de la peur de leur 'faire peur', les filles étant peut être très sensibles pour tout ce qui concernait leur petit Poufsouffle de frère.

Dans tous les cas, si rien n'était sûr dans les suppositions d'Alan, la chose qui transparassait le plus était l'envie d'Ash de paraître fort et de ne surtout pas être couvé. Alan trouvait ce comportement tout à fait surprenant et franchement un peu attendrissant, surtout de la part d'un garçon seulement âgé de douze ans. Ce besoin d'émancipation échappait totalement à Alan, fils unique, qui n'avait hélas pas connu dans sa vie, avant Poudlard, ce genre de schéma familial : Prue était elle aussi fille unique et Magnus, son cousin le plus proche, également. Parfois, la compagnie d'un grand frère qui le protégerait ou d'une petite sœur qu'il pourrait protéger à son tour, manquait beaucoup à l'Irlandais, qui se surprenait à envier les dilemmes familiaux de ses camarades de maison : lui aussi aurait bien aimé être une Dominique Weasley, envieux du succès de sa sœur ou un Joaquin Kostas, entouré d'une ribambelle de frères et sœurs.

- D'accord, je comprend. Lança Alan en essayant de trouver une solution à long terme au dilemme d'Ash : Comment faire pour qu'il soit à l'infirmerie sans que sa famille ne le voit ? Alan en était persuadé, avec le soutien de Mme Pomfresh, il pouvait faire des merveilles. Le souhait premier de l'infirmière était de veiller au bien-être de ses patients, Alan était donc persuadé qu'elle préférait avoir un malade dont l'anonymat était un peu compliqué à gérer, qu'un qui refusait de se faire soigner, enfermé dans sa salle commune. Alan était prêt à l'aider, mais pour ça Ash devait d'abord lui faire confiance. Je peux comprendre ça, il n'y a rien de plus désagréable que d'être embêté quand on est malade.

Lança le capitaine de Quidditch, fermement décidé à ne pas abandonner Ash avant qu'il ne veuille se faire soigner ~~hashtag culot~~. Il ne voulait vraiment pas l'embêter ~~de toute manière Alan était levé bien avant Ash et avait donc l'honneur d'user du canapé et de la cheminée plus que lui~~ mais le jaune et noir savait par avance ce qui allait se passer : la grippe sorcière était une vraie plaie à soigner et avec toute la bonne volonté du monde, Alan aurait été bien incapable de prendre soin - pendant toute une semaine - d'un camarade à l'agonie. Il n'était pas infirmier et la grippe sorcière dépassait clairement ses compétences de bon samaritain. Prue lui avait fait très peur les quelques fois qu'il l'avait vue à l'infirmerie.

- ~~Ah tu as besoin de moi maintenant !~~ Hum... lui répondit-il en retirant la tasse de ses lèvres Madame Pomfresh ne te donnera aucun médicament tant qu'elle ne t'aura pas examiné, c'est sûr. La dernière fois, Prue est allée me chercher une petite potion pour un mal de crâne que j'avais – l'équipe m'avait mis la tête comme un chaudron après un entraînement – et Mme Pomfresh ne lui a rien donné. Rien – du – tout. Prue a insisté – tu la connais – mais je n'ai été soigné qu'en allant la voir à l'infirmerie ~~cette sordide prison blanche où on mange du chocolat et où on est allongés sur des lits douillets~~.

Il rajouta, montra à son cadet qu'il était quand même plein de bonne volonté.

- Je veux bien aller te la chercher pour qu'elle t'examine ici ~~mais je te préviens, elle risque de t’amener de force avec elle. Et elle fait du taekwondo, fais gaffe.~~ mais elle a beaucoup de patients à s'occuper, avec l'épidémie.

(824)

Quand Alan lui affirma qu’il comprenait sa situation, Ash en douta vraiment. Non qu’il ne croyait pas Alan sincère, sans doute croyait-il lui-même qu’il comprenait profondément ce que vivait Ash. Mais selon le garçon, il ne pouvait pas vraiment se mettre à sa place. De ce qu’il savait, Alan était fils unique. Selon lui, il ne pouvait donc pas comprendre l’amour fraternel façon Lloyd. Ash pouvait s’agacer de l’attitude de Léopold, Dahlia ou Peony une minute, ressentir dans son cœur et dans son corps tout entier une vive colère contre eux, se persuader qu’il ne voulait plus jamais leur parler et l’instant d’après, les adorer et chérir un instant de complicité avec eux.

Ash craignait que si ses sœurs, qu’il trouvait parfois bien trop envahissantes à son goût, apprennent qu’il était malade, elles n’en fassent toute une montagne ~~"Lloyd, on a dû appeler vos parents, on avait l’impression, d’après ce que vos sœurs disaient sur votre état, que vous alliez périr d’un instant à l’autre."~~ Et il ne parlait même pas de Léopold. Néanmoins, au fond de lui, il souhaitait avoir sa fratrie à ses côtés. Pour le réconfort, évidemment, mais aussi parce qu’Ash savait qu’aucun de ses sœurs et frère n’utiliserait ses possibles moments de délire contre lui. Et puis si l’un d’eux avait été malade, Ash aurait aimé le savoir, peut-être même qu’il aurait boudé si personne ne lui avait rien dit, pensant qu’on le tenait à l’écart. Même s’il devait bien avouer qu'il tremblait à la simple idée d’une Dahlia grippée ~~son pire cauchemar a été réalisé, il a toujours eu beaucoup de chance~~.

Mais Ash ne pouvait guère continuer à prétendre que tout allait bien et conserver son attitude fière bien longtemps. La fatigue commençait à le rattraper, le rendant encore plus maladroit que d’habitude. Il dut se résigner à demander de l’aide à Alan. Surtout que d’après ce que le capitaine lui avait dit, et d’après ce qu’il avait pu entendre sur les malades, son état n’allait pas aller en s’arrangeant. Ash tenta de s’en sortir en demandant à Alan d’aller lui chercher un sirop ou une potion à l’infirmerie mais évidemment, le blond refusa fermement. Le pire fut qu’il culpabilisa Ash en lui proposant d’aller chercher l’infirmière mais en lui disant qu’elle avait, et après tout c’était vrai, d’autres cas à s’occuper que sa petite personne. Mobilisant le peu de forces qu’il lui restait, Ash se leva du canapé. Il garda néanmoins une prise assurée sur son plaid qu’il ne voulait pas quitter : il faisait au moins moins ~~huit mille~~ quinze degrés dans cette salle commune, c’était franchement intolérable ! « C’est bon tu as gagné, je te suis à l’infirmerie ! » capitula-t-il. « Mais hors de question que tu utilises Levicorpus sur moi, je suis encore capable de marcher, Merlin merci » assura-t-il de la voix la plus forte qu’il put, même si sa gorge le grattait, son nez qui coulait et qu’il se demandait ce que fichait ~~McGonagall en kilt~~ Susan Montgomery-Bones, une bouteille de bourbon à la main, passablement éméchée, dans leur salle commune. A moins qu’il ne s’agisse d’une vision due à la grippe sorcière ? Il sentait bien sa tête qui lui tournait et un mal de tête poindre son nez. Formidable, il ne manquait plus que ça ! Le petit brun s’abstint de le mentionner à son camarade, craignant qu’il ne décide d’utiliser de la magie pour le transporter à l’infirmerie, le jugeant trop faible et peu assuré sur ses propres jambes, s’il apprenait ça.

Bon gré, mal gré, et surtout à la vitesse d’un escargot, Ash suivit donc Alan jusqu’à l’infirmerie. Une fois assis sur le bord d’un lit, et qu’une Mme Pomfresh vaguement débordée ait trouvé le temps de lui adresser un long sermon moralisateur sur le temps qu’il lui avait fallu pour venir quémander son aide, le garçon tourna la tête vers Alan : « Merci de m’avoir poussé à venir ici et de ne pas m’avoir laissé seul dans la maladie. Je crois que tu es libéré de tes fonctions, Mme Pomfresh va bien prendre soin de moi maintenant. Je crois que Prudence est toujours ici ? Ça lui ferait sûrement plaisir de te voir. » Lui comptait se cacher sous les couettes, peu désireux de se faire reconnaître par une quelconque personne. Il n’oubliait pas que ses sœurs étaient préfètes et qu’elles étaient sûrement charger de conduire les élèves malades de leur maison à l’infirmerie ~~quand elles n’étaient pas elles-mêmes malades et ronchonnes~~.

[Terminé pour Ash]

Âge : 16 ans [10/05/2000]

Si Ash avait bien raison sur un point, c'était qu'Alan ne connaissait rien aux relations qui régissaient une famille nombreuse. Très proche de ses amis Prudence et Joaquin, qu'il considérait un peu comme son frère et sa sœur de cœur (même si dans le cas de Quino on partait plutôt sur une adoption), Alan n'avait jamais eu la chance d'être le petit -ou le grand frère- de qui que ce soit : ainsi, il ignorait complètement ce qu'Ash pouvait ressentir.
Bien évidement il pouvait s'en douter : l'Irlandais n'était pas né de la dernière pluie et était quelqu'un d'assez observateur, ainsi il se doutait bien que dans une famille rien n'était tout blanc ou tout noir. Ash ne pouvait pas détester sa fratrie, comme il ne pouvait pas non plus l'aimer à chaque seconde qui passait. Pour preuve, il lui arrivait lui aussi fréquemment d'être agacé par Prudence ou d'avoir envie que Quino aille dormir dans un autre dortoir que le sien. C'est pour dire...

Posé dans son fauteuil, sirotant sa tasse de chocolat chaud, en faisant croire qu'il lorgnait sur les flammes de la cheminée ~~ce qu'il faisait quand même, mais en ayant bien conscience qu'il voulait faire croire à Ash que si l'envie lui en prenait, il pourrait rester là toute la journée~~, Alan reporta son regard sur son camarade quand celui-ci lui lança qu'il acceptait d'aller à l'infirmerie. Le capitaine de Quidditch dû se retenir pour ne pas lancer un « AH ! » tonitruant : au contraire, il apparut détaché, comme si la décision du 2ème année était la meilleure et la plus intelligente qu'il pouvait prendre. Et au fond, c'était le cas, Ash allait revenir de l'infirmerie quelques jours plus tard frais comme un gardon.

- Pas de soucis, je te suis de près. Tu veux une autre couverture ?

Si la salle commune était froide, ce n'était bien évidement rien par rapport aux couloirs des sous-sols. Glacial était le mot adapté.
Alan suivit Ash jusqu'à l'infirmerie et constata naturellement, vu l'heure matinale, que personne ne s'amusait à arpenter les couloirs, hormis eux : génial, le deuxième année était passé inaperçu.
Arrivés à l'infirmerie, Alan fut content de constater que malgré un petit discours moralisateur de Mme Pomfresh (il avait essayé de lui expliquer de ne pas accabler Ash, mais l'infirmière restait l'infirmière et avait un devoir de prévention, naturellement), elle laissa son patient relativement tranquille. Peut être que le fait que toute l'infirmerie – hormis deux ou trois gémissements par ci par là ~~tais-toi Prue~~ – sois complètement endormie, et devait donc rester relativement silencieuse, aidait.

- Repose toi et soigne-toi bien, tu es entre de bonnes mains.

Alan lança un sourire amical à Ash pour le rassurer : il le savait, personne n'était plus en sécurité qu'à l'infirmerie. Mme Pomfresh préférerait mourir que de perdre un patient.

- Je viens de voir que Prue dormait, alors je vais retourner attendre Quino et on reviendra un peu plus tard dans la matinée pour la voir. Je pense qu'elle devrait sortir aujourd'hui. Repose-toi surtout, je passerai prendre de tes nouvelles demain...

Prendre des nouvelles voulait surtout dire qu'il ne viendrait nécessairement pas le déranger : il doutait que l'état d'Ash le lendemain lui permette d'apprécier une éventuelle visite... mais il tenait quand même à lui faire comprendre qu'il ne l'oubliait pas pour autant. Alan n'oubliait pas non plus d'aller briefer les 2ème années de Poufsouffle dès le déjeuner : autant que possible, la classe d'Ash devait avoir un discours solide auprès des Lloyd pour ne pas que sa fratrie comprenne qu'il était malade "Ash ? Ah, zut, il vient juste de sortir de la salle !"
Laissant son camarade caché sous un amas de couvertures, Alan ne manqua pas d'avertir Mme Pomfresh que le Poufsouffle voulait à tout prix être préservé de la présence de ses préfètes de sœur (et par la même, de qui que ce soit), après avoir soigneusement tiré deux paravents afin de cacher le lit du 2ème année des yeux d'éventuels visiteurs.

(TOPIC TERMINÉ)

» Baignoire pleine de bulles. PV Alan Carmichael
» Hufflepuff pride [Alan]
» vanity fair [pv Alan]
» Attention syncope imminente ! [PV Alan]
» Magic Mails d'Alan Carmichael