Une fois rentré en Irlande, les événements de Poudlard s'étaient évaporés de l'esprit d'Alan Carmichael... environ une demi-journée. Revoir Prudence le lendemain de son arrivée à Galway fit resurgir les souvenirs du Poudlard Express : le Poufsouffle n'avait pas raconté ce qui c'était passé avec Graham à Prudence, ni à Quino. Ainsi, revoir la belle blonde le faisait culpabiliser : il était hors de question qu'il raconte ce qui s'était passé à qui que ce soit, il ne voulait pas courir le risque qu'on sache que Graham ne l'avait pas délibérément envoyé paître, et qu'il lui avait – surtout – fait part de ses interrogations face à sa prétendue bisexualité. Alan ne se voyait pas dire l'un sans l'autre : raconter une part de l'histoire entraînait forcément de tout dire.
Le sorcier se promit donc de tenter d'oublier cette aventure durant tout l'été : il savait la chose impossible – bien évidement, ses soucis lui revenaient tous généralement en pleine tête au moment où il s'y attendait le moins – mais il comptait repousser ses problèmes au moins jusqu'à la rentrée. Là, il pourrait comme à son habitude, redevenir le monstre d'angoisse qu'il était et commencer à fuir Graham dans les règles de l'art, à nouveau, comme lui seul en avait le secret je rentre dans cette armure ? Mouais, largement !.
Il allait être aidé par la perspective d'accueillir Quino, Ted, Jo et Tempérance à Galway, qui le comblait – disons-le - littéralement de bonheur. L'adolescent n'en revenait toujours pas que ses parents, Isleen et Eddie Carmichael, aient accepté d'accueillir Joaquin et Edward dans leur humble demeure. Il n'en revenait surtout pas qu'Elanorcette illustre rabas-joie, la maman de Prudence qui avait émit un jour l'hypothèse que Prue ne retourne pas à Poudlard ait accepté d'accueillir Joséphine et Tempérance chez elle. Tout ceci relevait du miracle pur. Comme quoi, les parents n'avaient pas toujours pour projet dans la vie de gâcher celles de leurs enfantsmais souvent quand même.
Ainsi début juillet, Ted Lupin et Joaquin Kostas avaient débarqué chez Alan. Le sorcier avait emménagé le grenier (qui servait généralement d’entrepôt à livres, à malles diverses et variées et à la fois d'atelier de peinture pour maman) en camp de fortune. Les trois sorciers dormaient ensemble, sur des matelas posés sur un plancher en bois ancien, entourés de poutres apparentes, de toiles d'araignées et seraient réveillés aux aurores par l'odeur des crottes de souris sur leur visage le lever de soleil et par le chant de Prudence du coq du voisin. Alan avait également prévu dans la semaine une nuit ou deux à la belle étoile avec les filles, dans le jardin des Carmichael. Feu de camp et chocolat marshmallows au programme.
Prue et Alan avaient par avance prévu quelques activités à leurs invités : visiter Galway était un rite de passage obligatoire autant que d'avoir goutté la bière Irlandaise dans un pub, mais pas avant d'avoir fait quelques randonnées dans la région, du Connemara notamment. Les deux amis avaient aussi et d'un commun accord, décidé d'amener leurs amis à la plage de Silverstrand, 'leur' plage pour ainsi dire, celle où Magnus lui même qui n'est donc pas mort, non non – son cousin qui avait quitté Galway pour Limerick quelques mois plus tôt, travail du papa oblige – n'avait jamais mis les pieds, tant elle était tenue secrète d'Alan et Prudence. C'est d'ailleurs là que les garçons se rendaient aujourd'hui.
Le trio masculin avait rendez-vous avec les filles en début d'après-midi et Alan comptait bien mettre ce trajet à profit... pour ne pas respecter ses engagements. Les quelques jours déjà passés avec ses deux amis garçon lui avait fait réaliser combien il était bien avec eux et combien il se sentait en confiance. Le fait de parler avec ses potes à cœur ouvert durant de longues heures, la nuit tombée « Les garçons ! Instinctions des feux ! Je ne le redirai pas. », de filles (de Gryffondor, de Serpentard et de Serdaigle par exemple), mais aussi d'un garçon (de Gryffondor, au hasard) donnait à Alan le sentiment de pouvoir tout leur dire. Pour la première fois de sa vie, il avait quelqu'un du sexe masculin à qui il pouvait dire autant de choses qu'à Prudence. Et même deux !
Tout excités d'aller se baigner à la plage, les garçons courraient presque jusqu'à leur lieu de rendez-vous : Alan voulait leur parler avant l'arrivée de Prue, Temp et Jo - moins parce qu'il ne faisait pas confiance aux filles que parce que parler devant beaucoup de monde le mettait mal à l'aise – et c'était donc maintenant ou jamais.
- Ah au fait, je ne vous ai pas dit ! J'ai embrassé Graham dans le Poudlard Express.
Alan continua de marcher, l'air de rien. Il avait entendu dire que balancer une nouvelle importante naturellement, la faisait mieux passer. Alors autant essayer. Il essaya, ne serait-ce que parce qu'il assumait très mal ce qu'il avait fait et qu'il redoutait de lire les réactions de ses amis. Plus vite il le dirait, plus vite ce mauvais moment serait passé, tel un sparadrap sur une vilaine blessure. Déjà en soit, dire qu'on avait embrassé quelqu'un n'était pas chose aisée, mais embrasser un garçon, c'était pire. Sans compter que même si ça passait crème, ils auraient nécessairement des questions à lui poser et là Alan serait obligé de dire la vérité. Le fait d'avouer qu'il avait volé un baiser à quelqu'un était un grand pas sur le chemin de sa rédemption, il se sentait encore très coupable d'avoir fait ça à Graham.
- Mais vous n'en parlez pas hein, je ne veux pas que ça se sache.
Pas plus d'explications, non démerdez-vous. Alan lança naturellement un regard à Quino : il faisait entièrement confiance à Teddy pour garder sa langue dans sa poche. Pour ce qui était de Joaquin, c'était une autre paire de manches : Alan était assez réaliste pour savoir que ce genre de révélations pouvait très facilement s'échapper par accident de la bouche de l'Argentin. Contre sa volonté, naturellement.
En se retournant, l'Irlandais remarqua alors que les filles arrivaient par le même chemin, à seulement quelques mètres d'eux. Ils avaient été très synchro', sur ce coup là. Les six amis s'étaient vus la veille au soir – petit pique-nique en famille dans le jardin de Prudence – et avaient passé leurs matinées chacun dans leurs maisons respectives. Les invités des Irlandais avaient prévus de rester une semaine environ chez Alan et Prue, et ils n'en étaient qu'à leur troisième jour. Après ça, ils ne risquaient plus de se voir jusqu'à la rentrée scolaire, alors ils devraient profiter au maximum.
- Salut les filles ! Vous allez bien ?
S'enquit Alan à l'attention de Tempérance, Joséphine et Prudence qui arrivaient vers eux: une après-midi détente à la plage, ça ne pouvait logiquement que mettre tout le monde de bonne humeur, se dit l'adolescent. Quand les vacances, la mer, le soleil et les amis étaient réunis, il ne manquait presque rien à un bonheur parfait l'éradication de Magicis Sacra et l'annihilation des tongs-chaussettes, peut être ?. Presque.
Les grandes vacances de Joaquín Kostas avaient toujours été chargées mais elles l'étaient encore plus cet été-ci. En plus de ses voyage annuels en famille en Grèce et en Argentine, il y allait aussi y avoir le stage proposé par le Ministère en août. Et comme si ça ne suffisait pas, Alan avait invité ses amis proches à passer une semaine en Irlande. Évidemment, passer de bons moments avec ses potes avait été la priorité du gréco-argentin. Il avait donc réussi à arranger son agenda pour que toutes les activités précitées puissent avoir lieu. Le mois de juillet serait consacré au voyage en Argentine et à la virée chez Alan et le mois d'août au stage du Ministère et à la Grèce. Tout semblait bien s'arranger ; la vie est belle. Quino était réellement excité de retrouver ses deux meilleurs amis ainsi que le deuxième trio le plus cool de Poudlard, leurs aînés de Poufsouffle, Joséphine, Tempérance et Ted. De nature amicale, le quatrième année les appréciait tous. En y repensant, il s'entendait généralement très bien avec tout le monde ; il n'y avait que ce crétin de Montgomery qu'il ne pouvait pas supporter et Jensen qu'il ne voulait pas fréquenter.
Le moment venu, maman Kostas escorta son fils jusqu'à Galway en transplanant. Comme il n'était pas bien dans sa tête Quino aimait bien la sensation comparable aux montagnes russes que cela procurait, aussi était-il d'autant plus heureux d'arriver à destination. Après avoir été couvert de bisous par sa mère « Beurk maman, j'suis un grand garçon maintenant. », il avait retrouvé son meilleur ami. Ted les avait rejoint et ils s'étaient tous les trois installés dans le grenier, ce qui annonçait de longues soirées à commérer papoter sur les histoires de chacun en perspective ! Pendant la journée, les garçons rejoignaient les filles et ils s'amusaient comme des petits fous.
Lors de leur troisième journée ensemble, Prue et Alan avaient invité leurs convives à passer l'après-midi à une plage dont eux seuls prétendaient connaître l'existence. Amateur des moments au soleil, Quino était ravi. Il espérait que la température de l'eau serait supportable car il comptait bien se baigner. Il avait enfilé son maillot de bain ainsi qu'un marcel gris et portait ses lunettes de soleil sur la tête. Les trois garçons se mirent en route pour le lieu de rendez-vous et, sur le chemin, Alan décida de lâcher une bombe. Quino ne s'était pas attendu à ça. Clairement, le capitaine des blaireaux n'avait pas trouvé de manière délicate d'aborder le sujet. C'était vraiment bizarre. Pourquoi ne leur avait-il pas révélé cette information lors de longues nuits de confidences ? L'Irlandais avait décidément mal choisi le moment pour ce genre de révélations car c'était sans compter la discrétion presque inexistante de son meilleur ami. Quino, qui était occupé à gambader comme une gazelle, se stoppa net en apprenant la nouvelle et fixa le blondinet. Il tentait toujours de faire procéder la réception de l'information quand Alan leur demanda de garder ça pour eux. « Attends… T'as embrassé Graham et tu m'as rien dit avant ?! » s'exclama-t-il, sans gêne. Ce que le garçon n'avait pas remarqué, c'était que les filles venaient d'apparaître juste derrière eux. Du coup, il était possible qu'elles aient entendu cette minuscule remarque de la part de Quino. « Ah… Salut les filles… » marmonna-t-il, conscient de sa bourde. Au final, c'était quand même un peu de la faute d'Alan : il avait vraiment choisi le pire moment de la journée pour se confier de la sorte.
Apprendre cette nouvelle fit disparaître le sourire du Poufsouffle. Non pas parce qu'il n'était pas content pour Alan, bien au contraire, mais parce que ça lui faisait réaliser à quel point il était lâche par rapport à ses propres sentiments. Alan le devançait décidément à tous les niveaux. Pourtant, Quino avait été à deux doigts de proposer un rendez-vous ou quelque chose comme ça à Dahlia lors du trajet retour du Poudlard Express épisode à venir les cocos mais il s'était rétracté au dernier moment. Même si c'était le dernier jour d'école, il était hors de question qu'il se foute la honte en se prenant un vent de la part de la préfète des Serdaigle. Revenant à l'instant présent, il espérait que les filles allaient faire fi de ce commentaire et qu'ils allaient, tous les six, passer une après-midi du tonnerre.
Ted Lupin
Parchemins : 367Âge : 19 ans { 15/04/1998 } Actuellement : Vendeur chez Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux Points : 0
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Teddy avait accepté la proposition d'Alan et de Prudence avec aisance, sa seule contrainte de l'été étant d'être présent pour l'anniversaire de son parrain, le 31 juillet je connais mieux cette date que l'anniversaire de certains des membres de ma propre famille : alarmant ou pas ? Il était même plutôt impatient de se mettre un peu au vert, ne pas avoir à réfléchir pendant quelques jours, laisser un peu de distance entre les événements de la fin d'année, et lui. Pour autant, si c'était facile à dire, ça n'était absolument pas évident à appliquer : il repensait constamment aux paroles de Victoire et à cet instant fatidique où ils avaient été si proches de s'embrasser. Il en avait parlé à Erin, il ne se voyait pas le lui cacher - même s'ils étaient réalistes sur leur relation, l'inverse lui paraissait malhonnête. Leur couple n'était peut-être pas entièrement vrai (si ce n'était qu'ils étaient d'excellents amis), il jugeait qu'il lui devait au moins la vérité.
Il était arrivé à Galway avec des lunettes de soleil sur le nez et un sac de sport à la main, le tout grâce à l'aide précieuse de sa grand-mère, ayant pourtant son permis de transplanage depuis la fin d'année, mais ne s'y étant jamais rendu jusqu'à maintenant - et Tempérance non plus. Ils avaient récupéré la blonde à Dublin, d'humeur fort joyeuse après avoir déclaré à Teddy que Tempérance V2 était "lancée" et que ses affaires pour la semaine étaient prêtes depuis "longtemps". Elle réalisa qu'elle avait oublié ses lunettes de soleil au moment où ils mirent les pieds dans le comté de Galway.
Alan et Quino avaient beau être plus jeunes que lui, Teddy s'était toujours bien entendu avec les enfants eux. Il était le plus vieux quand il traînait avec le reste des Potter-Weasley, et ça n'avait jamais été un problème pour lui d'autant plus qu'ils ont l'âge de Victoire, n'est-ce pas ? Et puis, ça le changeait de traîner avec d'autres mecs de temps à autres. Il passait après tout beaucoup de temps entouré de filles, que ça soit Tempérance et Jo' (au grand damne de Victoire), Erin, ou sa meilleure amie elle-même. Quino et Alan n'étaient pas prise de tête pour un sou - ce qui s'alignait bien avec sa propre personnalité - et il trouvait Galway simplement fantastique. Pas étonnant que Tempérance lui rabatte constamment les oreilles avec l'Irlande ("tu devrais voir les paysages Teddy et la Guinness !, c'est pas du tout comparable" et "Alan est né sous un mouton oui je sais que c'était une blague et alors ?, c'est pas en Angleterre que ça arriverait, ça" et autres babillages qu'il écoutait avec un amusement non dissimulé).
Alors que Quino gambadait joyeusement pour rejoindre la plage, et que Teddy réajustait ses lunettes de soleil sur son nez 19 degrés en juillet, faudrait pas se taper une insolation, Alan largua, de manière totalement inopinée, une bombe à laquelle le grand Poufsouffle n'était pas du tout préparé. S'arrêtant à son tour, son regard se dirigea vers Quino, qui, lui, semblait davantage scandalisé de n'être prévenu que maintenant que réellement surpris. Teddy, la définition même de la force tranquille, eut tout juste le temps de glisser les mots « Motus et bouche cousue. » tandis que Quino répétait les paroles du blond en beuglant. Bon, pour la discrétion, c'était peut-être un peu loupé. Tâchant de venir à la rescousse de ses cadets, Teddy adressa un signe jovial aux trois filles, qui venaient effectivement de les rejoindre. « On joue à 'J'embrasse, j'épouse, je tue'. Déso' Jo', Alan a préféré te trucider toi. » conclut-il en donnant une tape amicale dans le dos de la rouquine histoire de lui péter une côte, tout en bonhomie. Le mensonge était léger et il en était pleinement conscient : Tempérance l'observait d'un regard perçant. « Vous voulez jouer ? » proposa-t-il en songeant que ça serait toujours ça de pris niveau diversion. Puis, pas plus gêné que ça, il étendit sa serviette sur la plage, prêt à s'y allonger tranquillement.
Pour la première fois en quatre ans, Prudence « wesh-wesh » Faraday était anxieuse, à l’idée de passer une partie de ses vacances à Galway (l’autre partie étant réservée à l’assommante, mais traditionnelle, visite de châteaux médiévaux en compagnie de son père, dont c’était la grande passion et « Ohlàlà, mon lapin, regarde comme ces mâchicoulis sont bien préservés, c’est tout-à-fait épatant ! Allez, viens, je te prends en photo devant !». Trop gênant…). Non seulement ses notes du dernier trimestre, en chute libre, lui promettaient un accueil plutôt froid ( « Ouais mais c’est beaucoup plus dur qu’à ton époque, aussi, maman, j’te jure ! Puis t’as vu le contexte politico-écologico-économique dans lequel on est ? Tu crois vraiment que j’ai la tête aux révisions ? No Future, Mum, no future ! »), mais en plus, Monsieur-Gros-Niais-Vas-Y-Même-Pas-En-Rêve-Je-Retiens-Ton-Nom, que sa mère avait commencé à fréquenter un an auparavant, était désormais officiellement installé à domicile. Pire, ces vieux prévoyaient de se marier. Dégueulasse, franchement. Si la Poufsouffle s’était promis d’être plus studieuse à la rentrée prochaine (elle avait carrément été convoquée dans le bureau de sa directrice de maison – une autre vieille conne hermétique aux problématiques de la jeunesse, soit dit en passant – qui n’avait pas hésité à lui mettre un gros coup de pression, en lui promettant les feux de McGonagall l’Enfer, et un échec cuisant aux BUSE cet examen inutile et rétrograde si elle ne se reprenait pas en main "de toute urgence, je ne plaisante pas, Faraday, votre situation est alarmante..."), elle n’avait pas l’intention de faire le moindre effort avec sa mère et son beau-père, auxquels elle comptait bien mener la vie dure.
Une chance pour Elanor et Nougat-Man, la présence de Joséphine et de Tempérance à la maison empêchait, pour le moment, Prudence de se montrer trop insupportable à leur égard, d’abord parce que la jeune fille n’avait aucune envie que sa daronne ne renvoie, pour la punir, ses amies chez leurs parents, ensuite parce qu’elle ne tenait pas à donner une trop mauvaise image d’elle-même à ses deux aînées, dont l’opinion lui importait beaucoup. Ainsi, depuis que Tempé et José étaient arrivées, Prue se montraient aussi enjouée (« Lalala, colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent… Bon sang, quelle belle journée nous allons vivre là ! »), aimable (« Wesh, Mum, c’est pas pour te passer de la pommade ou quoi, mais ta robe te va à ravir ! ») et serviable (« Mettre la table ? Mais pas de problème, Mother, mes amis les oiseaux de la forêt et moi-même nous y attelons de ce pascontre rémunération, cependant ») qu’au temps béni où elle n’était pas encore une adolescente renfrognée, si bien que sa mère, qui n’était pas, quelle que fût l’opinion de Prudence sur la question, "totalement demeurée", commençait à se demander s’il n’y avait pas baleine sous gravillon. En attendant de tirer toute l’affaire au clair, elle profitait du cessez-le-feu fragile qui s’était instauré entre sa fille et elle. José et Tempépé, les casques bleus de l’extrême.
Alors certes, Prudence avait insisté, malgré une chambre d’ami et un canapé de bureau, ma foi, tout-à-fait accueillant, pour que les deux jeunes filles dormissent beauté du subjonctif imparfait dans la même pièce qu'elle (« Non mais sérieusement, Mother, c’est quoi, l’intérêt, d’inviter des copines à dormir si on ne partage pas la même chambre ? T’as jamais été teenager ou quoi ? T’avais pas d’amies, c’est ça ? C’était à cause de ton appareil dentaire ? »), de sorte qu’elle était régulièrement réveillée, au cours de la nuit, par des chuchotements d’une discrétion toute relative, et des rires de hyènes hystériques étouffés, mais l’un dans l’autre, elle s’estimait chanceuse : Prudence n’avait encore claqué aucune porte depuis son retour de l’école, et ses tendances passives-agressives semblaient s’apaiser au contact des deux autres. Pour un peu, elle leur aurait bien proposé de rester tout l’été…
- Ohlàlà, Maman, le déjeuner était délicieux, et ce n’est pas que le récit de tes exploits au Quidditch, du temps de ta folle et – hélas - désormais disparue jeunesse ne nous fascine pas, parce que je te jure que l’histoire du vif d’or coincé dans le nez est désopilante, mais on doit retrouver les garçons à la plage, tu vois… Venant de Prudence, c’était une manière presque urbaine de faire comprendre à sa mère qu’elle était bien gentille, mais qu’il fallait leur lâcher la grappe, maintenant : après tout, ce n’était pas en écoutant la vieille génération radoter, que la nouvelle allait changer le monde. Ou, à défaut du monde, la plage en QG de Poufsouffle, l’espace d’une après-midi. Il fallait savoir rester modeste, et c’était déjà un bon début et puis on n’était jamais à l’abri d’une intervention de Freja au beau milieu de la baignade. Un instant plus tard, la jeune fille, son sac négligemment jeté sur une épaule et sa serviette à la main, descendait le chemin qui conduisait jusqu’à Silverstrand, en parlant de tout et de rien avec ses deux comparses : - Et donc, les filles, sérieusement, ça vous fait quoi, d’entrer en dernière année ? Vous diriez que c’est passé vite, ou très lentement ? Vous êtes nostalgiques ? Anxieuses ? Impatientes ? Oui, Joséphine, tu as compris, c’est bien une interview pour le Hibou Bavard… ça vous ennuie, si je vous prends en photo face à la mer ? Je vois d’ici la légende : « en route vers la gloire, la mort, ou les deux… », ça claque, non ? Elle s’apprêtait à renchérir, avec toute la subtilité qui la caractérisait en demandant à Tempérance si elle comptait emménager avec son petit-ami (« le Serdaigle vaguement ennuyeux, là… Comment il s’appelait, déjà ? Juliano ? Jupitero ? Julot ? Bulot ? »), à la fin de ses études, quand elle aperçut les trois garçons, juste devant elles.
… m’as rien dit avant ? Hein ? Quoi ? Quino avait un potin et elle n’avait pas entendu le début ? Scandale ! Prue « commérage » Skeeter Faraday, s’empressa de parcourir les quelques pas qui les séparaient encore des jeunes sorciers : - Salut… Alan t’a pas dit quoi, exactement ? Attaqua-t-elle, de but en blanc, dans l’espoir de suffisamment déstabiliser l’adversaire pour le pousser à avouer. Une chance pour Quino « la gaffe » Kostas, Ted « le fourbe » Lupin réagit trop vite pour permettre à Prudence de pousser plus avant son interrogatoire (« Tu vas parler, Kostas ? Tu vas parler ou je te jette du haut de la falaise ? »). La Poufsouffle esquissa une moue dubitative, et reporta son attention sur le jeune homme, non sans avoir, au préalable, englobé Alan et Quino d’un long regard suspicieux, qui laissait clairement entendre que l’affaire était loin d’être close. - Bof… C’est pas un peu idiot, d’embrasser quelqu’un mais d’épouser quelqu’un d’autre ? Dit-elle, tandis qu’elle étalait, à son tour, sa serviette Barbie parle aux dauphins sur le sable. En matière d’amour, la pauvre enfant était encore bien naïve…
Dernière édition par Prudence Faraday le Ven 17 Avr - 21:39, édité 1 fois
Joséphine De Guise
Parchemins : 833Âge : 18 ans (03/11/97) Actuellement : Stagiaire au Département des Mystères Points : 0
Informations supplémentaires SIGNE PARTICULIER: RELATIONS: SORTS & ARCANES: GALLIONS EVENT: 24 FACECLAIM: Jane Levy
Se rendre en vacances chez des amis comblait littéralement Joséphine de joie : la Française ne se voyait pas rester enfermée deux mois entier, sans voir ni Tempérance, ni Teddy, ni Prue, ni ses amis français. Il était également hors de question de supporter Nathan tout l'été sans avoir la possibilité de l'étrangler quitter le domicile familial « Pour aller où ? Partout ! Partout, mais le plus possible loin de vous. » Comme tout ado qui se respecte, Joséphine mettait un point d'honneur à mépriser ses parents. Mais force était de constater - avec toute la meilleure objectivité du monde - qu'il était compliqué de leur trouver des torts. Ses parents l'écoutaient, lui faisaient confiance, la faisaient participer aux décisions importantes de la maison et pire, acceptaient ses demandes avec plaisir. Bref, de vrais parents ringards quoi : qui faisait confiance à sa fille de 17 ans, franchement ? La jeune fille avait prévu de fuir au maximum sa famille – qui n'avaient pourtant rien fait pour, même Nathan était adorable avec elle mais qu'ils sont lourds ceux-là à être si collants ! – en s'auto-éparpillant aux quatre coins du pays. Quelques jours chez sa meilleure amie Française, Héloïse, quelques jours chez Sebastian, puis un gros détour par Galway, en Irlande, où elle rejoindrait Alan, Prue, Quino, Temp et Ted. Il n'était pas exclu non plus qu'elle s'octroie quelques jours avec Victoire Cole et comptait même proposer à Tempérance de venir un week-end en France, en échange de ses vacances passées à Dublin l'an passé ah tu ne savais pas ? C'est cadeau.. Ses parents avaient beaucoup de chance qu'elle ne les sollicite pas - un jour sur deux - pour retrouver la totalité de ses amis, en tête à tête, au Chemin de Traverse, Derek par exemple – qui avait quitté Poudlard – ou Fiona, ce qu'elle comptait bien faire.. Car oui, depuis peu, Joséphine de Guise pouvait transplaner en toute légalité.
Si la sorcière était désagréable avec ses parents, c'était pour deux raisons assez importantes qui ne les concernaient étrangement en rien. La première était qu'elle ne savait pas trop où la menait son histoire d'amour avec Cole. La perspective de reproduire la relation de Tempérance avec Julian – à savoir partir s'installer avec un Serdaigle une fois Poudlard terminé – l'effrayait beaucoup, elle ne se sentait pas prête. Pas prête du tout. Pire que ça, et c'était ça son tourment premier : la jeune fille était incapable de savoir ce qu'elle voulait faire une fois ses ASPICs obtenues. Son avenir n'était qu'un gros nuage imbibé d'eau caché derrière un mur de cinquante mètres, par une nuit noire.
Cet état de fait mettait la jeune fille dans une situation précaire qu'elle exécrait : elle avait toujours essayé de se faire renvoyer des écoles dans lesquelles elle étudiait bien travailler, mais maintenant que c'était fait, elle se demandait : et dans quel but ? A quoi servait d'avoir de bonnes notes si on était incapable de savoir ce qu'on voulait faire de sa vie ? Cette question taraudait la Française depuis le mois de juin et elle continuait de la hanter à Galway, ici, là, sur le chemin de la plage menant le groupe des filles à celui des garçons. C'est Teddy qui la sortit de ses pensées avec un scud de l'espace dans l'épaule : elle n'avait pas vu le garçon – et ses acolytes – depuis la veille et réalisa soudain qu'elle n'était plus seule avec Prue et Temp.
- Gné ? Qui me parle ? Salut les gars. Alors Alan, t'as embrassé qui ?
Lança t-elle pour la plaisanterie : elle savait bien qu'Alan n'avait embrassé personne mais elle voulait quand même savoir ses deux autres choix, par curiosité. Étrangement, l'Irlandais ne semblait pas particulièrement décontracté, comme si son silence cachait quelque chose. Elle se promit de ne pas insister et préféra davantage s'attaquer à Quino, une cible de choix, après cependant avoir rendu sa tape dans le dos à Teddy, joueuse j'aime tellement jouer avec Teddy ! On s'amuse trop bien ici, bisous Victoire !.
- Quino, à toi ! J'embrasse, j'épouse, je tue : Prudence, Victoire... et Dahliaa.
Lança t-elle, en faisait bien traîner ses derniers mots et en lançant à Temp un sourire entendu. Prudence, elle, semblait un peu plus hermétique à ce genre de plaisanteries, sûrement à cause de sa non-pratique de l'amour. Ça n'effrayait pas Joséphine plus que ça : Prue était mignonne, facile à vivre, intelligente, courageuse et vraiment adorable, elle entrait à peine dans l'âge des amours, il n'y avait pas de soucis à se faire. Jo aussi n'avait pas commencé tôt, pour preuve Cole était son vrai premier petit copain.
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Debout devant l'immeuble de sa mère, valise posée à côté d'elle, et le cœur léger première erreur, Tempérance avait attendu que Ted et sa grand-mère viennent la chercher. Car certes, elle était Irlandaise (et tout à fait fière de l'être), et certes, elle avait désormais le droit (légalement, si, si) de transplaner, mais elle n'avait pour autant jamais été à Galway - comme elle l'avait indiqué à Alan lorsqu'il lui avait posé la question entre deux remarques alarmantes sur le couple qu'elle formait avec Julian : "mais sinon tu lui fais vraiment confiance, à cet Américain ? On me dit dans l'oreillette qu'il fait les yeux doux à Skeeter en ce moment-même" et autres "je lui ai toujours trouvé un air un peu louche non ? Sûrement un truc de Serdaigle, ils sont tous un peu fêlés, tu demanderas à Quino il en connaît un rayon". La présence d'Andromeda Tonks n'avait nullement empêché la blonde de se lancer dans un discours épique sur ses grandes résolutions de l'été, sa préparation pour le voyage, bref, ses merveilleux plans d'avenir. Elle regretta ensuite de ne pas avoir remarqué plus tôt les lunettes de soleil posées sur le nez de Teddy. Cela lui aurait épargné une bonne dose d'embarras (mais finalement, qu'était-ce qu'un grain de ridicule de plus sur la montagne de moments gênants auxquels son ami avait déjà assisté en six années d'amitié ?) Elle attendit qu'Andromeda soit partie pour racketter les lunettes de Teddy : "donne-moi tes lunettes ou je te tombe dessus au moment où tu t'y attends le moins" sortir sa baguette et faire apparaître de nouvelles lunettes. Elle adressa un regard narquois peu justifié à Teddy avant de l'entraîner dans son sillage.
Heureusement pour elle, il n'y avait pas d'autre oubli majeur à déclarer Teddy tu me prêtes ton maillot ?, et l'Irlandaise concentra toute son énergie vitale à se montrer aimable et surtout adroite devant la famille de Prudence, comme elle l'avait fait - sur un temps plus court - lorsqu'elle avait rendu visite à Erin au début de l'été. L'objectif était simple messieurs dames (en tout cas, pour toute personne non dotée de deux mains gauches) : qu'à son départ de la maison, la mère de Prudence s'exclame d'un air ému qu'elle était "vraiment chouette sa copine", et non pas "elle travaille dans un cirque ta pote non ? Parce que pour casser autant de choses en si peu de temps, il faut que ça fasse partie d'un numéro !" Le côté enjoué n'était point un souci, ça faisait même partie de son ADN, comme le fait de s'étaler de la confiture sur le nez en mangeant ses biscottes son optimisme ou sa peur panique du conflit. Non, là-dessus, elle était parée mais Prupru lui faisait de la concurrence, ce qu'elle n'appréciait que moyennement. Pour le reste, elle était en impro totale.
Au jour trois pourtant, elle n'avait pas encore provoqué de dégât permanent envers les fondations de la maison le moindre meuble, et c'était donc d'une humeur joviale qu'elle suivait Prudence et Joséphine pour rejoindre les garçons. Malheureusement, le sujet de discussion choisi par Prudence (la longue descente vers la mort, ou quelque chose qui s'y apparentait affreusement) avait fait se figer son sourire sur son visage. Si elle avait espéré que Jo' trouverait en elle une de ses tirades enflammées pour répondre à leur cadette ("mais qu'est-ce qu'on en sait Prudence, j't'en pose des questions moi ? L'avenir n'existe pas. Moi je vis dans le présent, toi tu vis à Galway, chacun ses problèmes et les hippopotames seront bien gardés"), elle avait fait chou blanc : tournant le regard vers sa meilleure amie, elle vit bien qu'elle exposait en cet instant l'éloquence d'un poulpe desséché. Heureusement, un beuglement provenant de la plage évita à Tempérance d'intervenir d'une quelconque manière merci Quiqui.
« Salut les garçons ! » lança-t-elle joyeusement, tandis que Prudence redirigeait ses talents de reporter vers Joaquín adieu. Ted eut alors une réaction des plus louches, que l’œil averti de Tempérance ne pouvait manquer. Diversion 2.0, une technique brevetée Ted Lupin. Haussant un sourcil, elle se tourna vers Prudence d'un air mi-figue mi-raisin au risque d'être à nouveau prise pour cible, on vit dangereusement !« Cela dit tu n'épouses pas toutes les personnes que tu embrasses, heureusement. » nota-t-elle avec philosophie. Elle ramena les yeux vers Alan. « T'as vraiment tué Jo' ? C'est un peu dur. » Sa meilleure amie ne méritait certainement pas ça sauf si c'est pour la garder elle en vie, merci bien. Comme cette dernière lui adressait d'ailleurs un regard complice, Tempérance lui répondit par un air proche du merlan frit. Quézako ? Loin d'être très familière de la vie privée de Quino, elle aurait été bien en peine de comprendre tout sous-entendu le concernant. Supposant donc que c'était parce qu'elle citait Prudence dans sa liste, Tempérance opina doucement du chef, genre "j'ai compris". Mais en fait pas vraiment.
Sans aucune surprise Quino eut l'air surpris lui rétorqua dans la foulée qu'Alan aurait pu lui annoncer la nouvelle un peu plus tôt Ce ne sont pas ses mots exacts mais on va dire que si. Une bombe avait besoin d'être correctement terminée pour être lancée Monsieur Kostas, c'était élémentaire !
- Ben je te le dis, là.
Répondit Alan, avec toute la logique qui le caractérisait. De quoi se plaignait-il ? Avait-il une vague idée de l'effort qu'il avait fallu faire à Alan pour se confier à ses amis ? Dans son idée, à la base, mettre Graham en porte-à-faux était hors de question. Mais l'Irlandais savait qu'il ne pourrait pas garder ça pour lui – il lui fallait savoir ce que ses amis en pensaient et surtout s'il avait fait quelque chose de mal ou pas – et il savait surtout que le secret de Graham -ici- était entre de bonne main. Dans ce groupe d'amis, le sorcier se sentait parfaitement en confiance : il savait par exemple que Teddy n'irait pas raconter cette histoire à Victoire, par exemple.
Le futur 7ème année lui prouva d'ailleurs sa fidélité quelques secondes plus tard en faisant habilement diversion, une fois les filles arrivées. Heureusement qu'il était là, ce n'était pas Quino qui lui avait facilité la tâche, pour le coup ! Merci Teddy ! C'était sans compter sur Prudence et Joséphine, requin numéro 1 et numéro 2, qui le harcelèrent presque pour savoir ce qu'il venait de dire. Ne se sentant pas le courage de mentir éhontément et de prendre le risque que la nouvelle sorte plus tard contre son grès, et surtout de récolter les foudres qui ne manqueraient pas de tomber de la part des deux piranhas requins, Alan n'eut pas d'autres choix que de dire la vérité. Le silence de Tempérance et en particulier sa pondération étaient comme toujours plus que bienvenus, il savait qu'il avait quelqu'un qui ne partirait pas au quart de tour dans des réactions extrêmes comme le ferait Quino ou Prue, par exemple. Tempérance lui ressemblait beaucoup...
Le regard de Prudence fit dans tous les cas fondre ses dernières réserves. - Il se peut... que j'ai embrassé Graham dans le Poudlard Express.
Lâcha t-il bon acteur joueur, à l'attention des filles, cette fois-ci. Il savait que cette révélation allait éclairer un tant soit peu les interrogations de Prue et Quino. Alan était presque persuadé que ses deux amis avaient remarqué sa -pourtant- courte absence un quart-d'heure avec Graham et demi-heure à pleurer à chaudes larmes du compartiment qu'ils avaient choisi, dans le Poudlard Express.
Alan adressa enfin un sourire à Tempérance, à côté de laquelle il posa sa serviette on ne fréquente pas les hippies et les gens aux réactions exagérés, nous ! : avec celui-ci il comptait lui faire comprendre que non, il n'aurait pas tué Joséphine, même dans un jeu. A la réflexion, il voyait mal dans quelle configuration de trio Joséphine aurait été celle tuée. Prudence / Tempérance / Joséphine, à la limite... Et encore... Alan était d'ailleurs presque persuadé – même si ce cas de figure ne risquait pas d'arriver - qu'à défaut de savoir qui il aurait embrassé entre Jo et Temp, il aurait fini par choisir – après 5 heures de réflexion – Prudence, pour la vie.
Se retournant brusquement à la question de Joséphine adressée à l'Argentin, Alan ne put s'empêcher de sourire franchement et de porter son regard sur Quino. Aha ! Voilà qui après les discussions de la veille, allaient mettre du piment à la conversation ! Surtout que Prudence était là, donc quoique soit la réponse de Quino, il allait être mal barré. Alan sourit de plus belle à l'attention de son meilleur ami, joueur. Prue elle, semblait plus hermétique que jamais à ces rebondissements affectifs. La pauvre devait avoir l'impression d'être abandonnée, entre Quino qui ne jurait plus que par Dahlia mais je n'ai rien dit, je suis au courant de rien et lui qui se laissait aller à des questions existentielles qui embêtaient tout le monde. Des fois, il se disait qu'il aurait mieux fait de se taire et de rester tranquillement avec Prue et Quino à jouer aux Échecs version sorciers pas trop déprimante ta vie.
Après une démonstration de discrétion inégalable de le part de Quino, Prudence, qui était sa meilleure amie et qui adorait les potins - meilleure rédactrice au Hibou Bavard de l'année scolaire deux mille quatorze - deux mille quinze, du point de vue du gréco-argentin - réclama le droit d'être informée de la nouvelle. Tandis qu'une goutte de sueur perlait sur le front du garçon Galway, très connu pour son soleil étouffant, Ted lui vint en aide en prétextant qu'ils jouaient au jeu "J'embrasse, j'épouse, je tue". Désireux de se tirer de cette situation embarrassante, le quatrième année acquiesça avec vigueur du tac-au-tac. « C'est ça. » soutint-il, peu convaincu que ce mensonge allait être suffisant pour étancher la soif de ragots des jeunes filles.
Étant donné que les Poufsouffle étaient ici entre amis, Alan capitula et décida de leur révéler la vraie version des faits. Son meilleur ami poussa un soupir. Ouf, ça faisait un poids de moins à porter, que ce soit pour Alan ou pour Quino. Seulement, ce dernier semblait loin d'être tiré d'affaire : à peine l'Irlandais avait-il partagé son secret que Joséphine se mit à viser le gréco-argentin, avec un dilemme pour le moins costaud. Sérieusement, pourquoi avaient-ils tous choisi de le prendre pour cible aujourd'hui ? Peut-être qu'ils voulaient laisser Alan tranquille à la suite de sa révélation. Joaquín haussa les épaules. Pas question de perdre la face ce jour-là. Il savait jouer la comédie, autant en tirer profit. « Pas de problème. » répondit-il sereinement à Jo' avec un air de défi. « J'embrassa Dahlia, j'épouse Prudence - normale, c'est la meilleure - et je laisse Victoire à Ted ! » Prudence étant la seule des filles du dilemme présente, le garçon n'était quand même pas suicidaire. De plus, il savait que Vic et Ted étaient très proches, aussi choisit-il d'esquiver la dernière partie de la question. Pour arriver ses fins, il fallait parfois contourner les règles. Évidemment, le poursuiveur des blaireaux n'avait pas dit son dernier mot. Il décida alors de renvoyer la balle à la rouquine. « À toi, Jo'. Je marie, je roule une pelle, je trucide : Rusard, Hagrid et... Noé Montgomery. » proposa-t-il, en haussant les sourcils d'un air conspirateur. Si elle voulait jouer, ils allaient jouer. Bien sûr, ce n'était qu'un divertissement. Toutes ces réponses n'étaient que des hypothèses. Néanmoins, Quino était au courant que Joséphine et ce crétin de Montgomery ne pouvaient pas se piffrer -raison de plus pour laquelle il adorait la Française, aussi était-il curieux de voir ce qu'elle allait répondre.
Une fois sur la plage, les jeunes sorciers commencèrent à étendre leurs essuies sur le sable. Le jeune Kostas s'installa à côté d'Alan et de qui veut puis se tourna vers la mer qui paraissait accueillante. Habitué à se baigner dans des océans chauds de par ses origines, il lança un défi à ses amis. « Le dernier à l'eau est un Cracmol ! » et de détaler en direction des vagues qui s'abattaient sur la plage. Pour Quino, la température de l'eau ne pouvait qu'être bonne. Malheureusement, à peine eut-il posé un pied dans l'eau qu'il regretta aussitôt : ses poils de jambe se dressèrent instantanément et tandis qu'un énorme frisson parcourait tout son corps, il se rendit compte que ce n'était décidément pas la Mer Égée. « Aïeaïeaïeaïeaïe… » Le grand brun écarquilla les yeux et revint rapidement sur ses pas avant de se jeter à plat ventre dans le sable. Du sable chaud, voilà ce qu'il lui fallait.
Ted Lupin
Parchemins : 367Âge : 19 ans { 15/04/1998 } Actuellement : Vendeur chez Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux Points : 0
Informations supplémentaires SIGNE PARTICULIER: RELATIONS: SORTS & ARCANES: GALLIONS EVENT: 5 FACECLAIM: Alex Fitzalan / Andrew Garfield
La tentative (plutôt honorable au vu du temps imparti, du point de vue tout à fait objectif de Teddy !) de diversion n'attira pas l'adhésion des foules, ou du moins, pas celle de Prudence. Teddy haussa les épaules, pas ému pour deux Mornilles : « Tu veux jouer à autre chose Ronchonchon ? » Avec Prudence, il s'attendait aussi bien à une réponse caustique ("j'ai l'air de vouloir faire joujou, Lupin ? On calme ses hormones trente secondes et on me laisse cramer bronzer en paix, merci !") qu'à de l'approbation ("on fusionne ça avec un action ou vérité, sauf que c'est forcément une action. Azy Kostas, tu tues qui ?"). Et ça l'amusait grandement. En plus (pour une fois), il n'était le sujet d'aucun drame ou tension dans ce groupe-ci, aussi pouvait-il observer ses cadets interagir le cœur totalement léger on les sent les séquelles ?
« J'avoue, pas cool Alan. » acquiesça-t-il joyeusement aux paroles de Tempérance, renforçant la perplexité de l'Irlandaise - son attitude ne collait clairement pas à ses mots. Mais tout le cinéma de Teddy ne suffit pas à sauver Alan, qui préféra (à son crédit) se montrer transparent avec les filles. Le Métamorphomage, pour sa part, adressa un coup de coude à Tempérance : « Dahlia c'est qui déjà ? » Car Jo' avait décidé de se montrer coopérative, elle prends-en de la graine Prupru et renvoyait la balle à Quino avec la dextérité d'un joueur de tennis professionnel Djokovine de Guise. Après que son amie lui ait indiqué qu'il s'agissait de "la préfète de Serdaigle", les yeux de Teddy s'éclairèrent de compréhension. « Aaaah, celle qui te déteste ! » Tempérance afficha une moue pincée. « Je n'aurais pas formulé ça comme ça. Et j'espère pas, en vrai ! Tu crois qu'elle me déteste ? » « Tu ne lui avais pas... renversé un seau de thé dessus ? Ou des céréales ? J'ai perdu le fil. » « Failli renverser. » répondit très dignement l'Irlandaise. Puis, à mi voix : « Elle l'a rattrapé de justesse avec sa baguette. » Comme les joues de Tempérance avaient pris la douce teinte cramoisie qui indiquait qu'il fallait opérer un changement de sujet, Teddy s'installa confortablement sur sa serviette, posée à côté de Quino, avant de reprendre à l'intention d'Alan : « Bon mec, je t'avoue que j'ai rien suivi. T'as embrassé Graham ? Il s'est passé quoi après ? Et avant d'ailleurs ? T'aimes bien Graham ? » déduisit-il en enfonçant généreusement les pieds dans le plat, tout en ignorant les regards courroucés que Tempérance jetait dans sa direction Ron lui a tout appris. D'après son expérience, il valait mieux crever l'abcès plutôt que de laisser ce genre de secret prendre de l'ampleur - et au vu du comportement d'Alan et de Quino, ça semblait être un vrai secret faites ce que je dis, pas ce que je fais.
« Tu tues vraiment Victoire, Quino ? J'espère pour toi que ça va pas remonter à ses oreilles. » ajouta-t-il innocemment et posant la tête sur ses bras croisés. Il ne savait toujours pas si son cadet s'intéressait à sa meilleure amie - ce qui était certain, c'était qu'ils leur avaient fait un sacré numéro pendant le cours sur les sortilèges de projection -, mais comme Alfie occupait déjà suffisamment ses pensées rageuses, il n'avait pas vraiment de place pour Quino en plus. Il fronça les sourcils. L'objectif était de ne pas repenser à tout ça. Pas pendant cette semaine (il revoyait les lèvres de Victoire, si proches des siennes...)
Il ouvrit un œil car Quino, après avoir retourné une proposition étonnante à Jo', venait de faire une déclaration d'autant plus suicidaire. Teddy leva la main pour lui faire signer de s'arrêter - même en été, l'Irlande n'avait pas exactement un climat tropical -, mais il la laissa retomber mollement, esquissant un sourire malicieux. « Trois, deux, un... » La réaction du gréco-argentin lui arracha un franc éclat de rire. « Déjà de retour ? » adressa-t-il à son cadet en haussant les sourcils d'un air amusé. Oui, il était en vacances, oui, il était venu pour se moquer.
Prudence, le derrière désormais posé sur sa serviette, s’efforçait de creuser, à force de dandinements d’une dignité toute relative, un trou dans le sable, afin d’être calée plus confortablement. La plage, c’était très bien, mais sa fibre « mamie ronchon » lui soufflait qu’avec un bon transat et un esclave pour l’éventer c’eût été mieux. La révélation d’Alan, qui avait embrassé Graham dans le Poudlard-Express et n’en avait soufflé mot, non mais bravo, sympa, elle était qui, pour lui, au juste, une vague connaissance ?!, l’arrêta net. Elle tourna si vite la tête qu’elle donna un coup de boule à Ted et lui brisa le nez, en même temps que ses chances de conclure avec Victoire sentit ses cervicales protester avec virulence. Elle ne leur accorda aucune attention. Frémissant d’une tension intérieure dont elle n’était pas consciente, la Poufsouffle fixa un instant, d’un œil impénétrable, son ami, avant de détourner le regard : - T’as bécoté ce con ?! Ah… Ben c’est cool… Finit-elle par lâcher d’un ton faussement détaché. Et du coup vous êtes genre… ensemble, maintenant, ou quoi ?
En réalité, peu lui importait de savoir si – oui ou non – Alan sortait à Graham. Bien entendu, si tel était le cas, elle se ferait un devoir d’attraper le Gryffondor au détour d’un couloir désert, pour lui dresser la liste exhaustive de tous les désagréments qui risquaient de lui arriver, si jamais il s’avisait de briser le petit cœur sensible d’Alan ( « Je ne dis pas que je serai derrière toi à chaque instant de ton existence pour te faire payer ton crime, Graham, je dis simplement qu’un jour de pluie et d’orage, alors que tu t’apprêteras à descendre l’escalier – un peu raide, il est vrai, on t’avait pourtant averti qu’il fallait le faire rénover – de ton grenier, dans lequel tu viendras de ranger les derniers vestiges de ta jeunesse, vagues souvenirs déjà poussiéreux d’une époque depuis longtemps révolue, tu seras victime d’une chute aussi brutale que tragique. »). Non. La véritable question, celle qui lui brûlait les lèvres mais qu’elle n’osait poser, de crainte de passer pour une pauvre chose naïve, c’était : « Et alors, ça fait quel effet ? C’était humide, j’parie ! T’as mis la langue ? » Malheureusement, ce n’était pas le genre de renseignement qu’on prenait, a fortiori en public, aussi s’en tint-elle là. D’ailleurs, Ted, qui semblait, lui aussi, très intéressé par la vie sentimentale d’Alan, lui faisait, à son tour, subir un interrogatoire dans les règles.
Eût-elle été moins déstabilisée par l’aveu de son ami, que Prue l’eût probablement pris en pitié. Le pauvre, sous le feu des questions curieuses ( « Et alors explique-moi, Alan, ça a duré combien de temps, exactement ? Et tu dirais que c’était prémédité, ou bien tu as plutôt agi de manière totalement impulsive et passionnée ? Hum… Hum… Intéressant… Je prends note… Et depuis combien de temps, exactement, tu as des vues sur Graham ? A quel moment, t’es-tu têtu ? rendu compte que tu éprouvais des sentiments pour lui ? Comment t’es-tu senti après ce baiser ? Bien ? Très bien ? Tellement bien que tu avais envie de chanter ? Oui… Je vois… Bon, merci Alan, l’article paraîtra à la Une du Hibou Bavard dès la rentrée. On va peut-être même prévoir une édition spéciale… »), devait amèrement regretter de s’être laissé aller aux confidences. Quant à l’espérance de vie de Quino, elle était sans doute proche de zéro, présentement. Mais, surprise et blessée, Prue était trop occupée à démêler ses propres émotions, pour se préoccuper de celles d’Alan. Pourquoi ne lui avait-il rien dit plus tôt ? Ce n’était pas le genre de chose à laquelle on cessait de penser à peine le baiser terminé sauf à s’appeler Victoire, la gourgandine de Poudlard. Est-ce qu’il était gêné ? Est-ce qu’il ne lui faisait pas confiance pour garder le secret ( « Mais c’est dégueulasse, Alan ! Je ne répète jamais rien ! Tiens, la preuve, je t’ai jamais dit que Quino te trouvais naze… Oups… ») ? Est-ce qu’il avait prévu de ne rien lui dire ? Prudence avait beau s’efforcer de faire taire la petite voix qui susurrait « Trahison ! à son oreille (c’était ridicule, enfin ! Alan n’avait de compte à rendre à personne !), elle ne pouvait s’empêcher d’être meurtrie ( « J’t’ai jamais autorisé à avoir une vie privée, Alan, c’est clair ?! »). Drama !
Une chance pour tout le monde, avant qu’elle ne parte définitivement en sucette, Quino vint faire diversion. - Dahlia ? Pouffa-t-elle la cyclothymie, cette terrible affliction On parle bien de la même ? Serdaigle ? Brune ? Coincée ? C’est quoi, c’est le côté Madame Pince en devenir, qui te fait de l’effet ? Je crois que je préfère encore un combo Hagrid-Rusard-McGo ! Ajouta-t-elle, avec une moue éloquente. Au moins, songea-t-elle, tout en repliant ses jambes en tailleur, même si tout le monde semblait participer à la grande foire aux baisers, sauf qu’on avait oublié de lui envoyer une invitation, merci beaucoup, elle avait de bonnes chances de connaître le grand frisson avant Dahlia : elle, au moins, elle n’était pas complètement frigide ! Raté - D’ailleurs, Joséphine, en parlant d’embrasser, tu vas voir Cole, pendant les vacances ? Elle était encore en train de chercher comment tourner la suite de sa phrase (" Qu’est-ce que tu lui trouves, exactement ?" paraissait un tantinet abrupt), lorsque Quino se précipita dans l’eau. Prue esquissa une grimace : elle venait de revoir à la baisse ses pronostics concernant la survie du Poufsouffle. Si Alan ne l’achevait pas, la pneumonie se chargerait de le faire. - Ah oui, commenta-t-elle, laconique, tandis que le jeune homme revenait vers eux en couinant, C’est sûr que c’est pas la Riviera… A titre personnel, elle avait renoncé à la baignade le jour où son grand-père avait jugé judicieux de lui raconter l’histoire de ce jeune garçon qu’il avait fallu « amputer de tous ses orteils ! Il a été pris dans les courants glacés de l’Atlantique Nord et toutes ses extrêmités ont gelé ! En plein mois de Juillet ! Il était bleu comme une orange saucisse mal décongelée ! Abominable. »