Années I à V • Cours de potions

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Résultat : 5

L'année scolaire d'Alan commençait plutôt bien. Le sorcier avait réussi à éviter Graham dans les règles de l'art au stage du Ministère ET dans le Poudlard Express et manifestement le Gryffondor était bien disposé à faire de même. Tout cela ne pouvait dire qu'une seule chose : mettre de côté, au placard, aux oubliettes, dans un tiroir à jamais fermé à clé, l'histoire du baiser volé. Alan en était conscient, il devait par la force des choses aussi oublier son amitié avec Graham : et oui, le garçon n'avait pas l'air disposé à lui reparler un jour, en bien ou en mal et Alan respectait sa décision. C'était triste, ça faisait mal, mais Alan pouvait comprendre : après tout, pourquoi Graham s'intéresserait à quelqu'un d'aussi bizarre et atypique que lui ? Il avait des potes bien plus cools, bien plus passionnants et surtout bien plus normaux que lui. Autant laisser le monstre de foire aux tendances malsaines dans ses bouquins, bien peinard dans ses sous-sols près des cuisines.

Rassuré du relatif anonymat qu'il gardait, Alan comptait bien passer une année en mode « rien ne s'est passé » et faire comme si tout allait bien. Il savait faire. Au fond, l’événement de juin n'était rien face à ce qui l'attendait : sa 5ème année, celle des BUSEs, celle que son père attendait depuis 4 ans et donc celle qu'Alan attendait aussi depuis son arrivée à Poudlard. Les BUSEs comptaient pour Alan peut-être plus que le Quidditch : de toute manière, depuis que Poufsouffle avait enfin donné transmit la coupe de Quidditch à Gryffondor, Victoire ne semblait plus disposée à la lâcher. Pire, elle insinuait quasiment, quand ils en parlaient, qu'elle pourrait très franchement tomber malade s'il lui arrivait par malheur de se la faire subtiliser. Et pour Victoire, 'subtiliser' voulait bien dire 'la perdre à la loyale', ce qui était quand sacrément problématique quand on pensait au système de la coupe annuelle de Quidditch. Il n'allait pas être chose aisé de la récupérer, c'était clair.
Surtout que clairement, Alan avait l'esprit ailleurs :  ses illuminations de l'an passé le taraudaient toujours – bien qu'il veuille les faire taire plus que jamais – mais l'angoisse, plus encore, de rater ses BUSEs le hantait carrément. Il ne pouvait pas se permettre d'en rater une seule : l'obtention d'une BUSE définissait les matières étudiables l'année d'après, ainsi, il était exclu de faire l'impasse sur quoique ce soit. Et quand Alan travaillait, il travaillait à fond, ça voulait dire viser le plus haut possible et donc ne pas 'étudier à moitié'.
Ainsi, dès le stage du Ministère de la magie et son lot de drama. Comment ça, Noé sort avec Quino ? T'es sûr ? Je crois que j'ai rien compris ! terminé, Alan avait laissé Prudence, cousins et famille pour plonger tout net – non pas dans la mer glacée d'Irlande – mais dans ses bouquins. Il savait déjà précisément ce qu'il allait apprendre cette année, et avait déjà fait un programme de révision d'anthologie pour chacune des semaines de cours qui allaient arriver. Autrement dit, il était exclu de compter sur lui pour quoi que ce soit d'autre que de la métamorphose, des sorts, des potions, de la botanique ou de la DCFM : il ne parlerait, respirerait, boirait, transpirerait, dormirait dorénavant plus que révisions.

La mâchoire de Quino venait de se décrocher à l'évocation du planning de travail dantesque de son meilleur ami, mais Alan n'en fit pas cas : il n'avait pas fini sa semaine. « Samedi matin, entraînement de Quidditch, jusqu'à midi max. On mange et à midi trente je file à la bibliothèque réviser les cours de 1ère, 2ème et 3ème année de Méta, Sorts, et DCFM. Le dimanch... Beh. Quoi ? »
Quino venait de partir, sans aucune gêne, et entra en premier dans la salle de classe de potions. Alan lança un regard surpris à Prue « Ben je comprend pas ça fait à peine 45 minutes que je lui explique. » qui entra en même temps que lui. Le Golden Trio n'eut pas l'occasion de s'asseoir comme de coutume ensemble car Quino venait de se pendre au dessus d'une table puisque le professeur Gibson, en détente, sans sommation et avec la plus totale décontraction, obligea Prue et Quino à s'asseoir devant, loin l'un de l'autre. Une punition dès le premier cours de l'année, ça donnait le ton.
Pas vraiment tracassé de travailler seul – surtout en potions, où il avait ses petites habitudes et sa manière de ranger son plan de travail – Alan s'assit à une table, loin de ceux déjà présents. Il espérait au moins que cette petite initiative de la part de son professeur serait bénéfique à Prudence : si elle était là pour accompagner sa meilleure amie pendant le cours sans la terroriser – plus qu'elle ne l'était déjà – ce serait un plus. Ce n'était un secret pour personne, les potions et ses ingrédients dégoûtants (comme disaient Prue et Joséphine) n'étaient pas la spécialité de l'Irlandaise.

Alan se mit sans plus tarder au travail, ils avaient du boulot.
Après avoir soigneusement compté et mis de côté chenilles, jus de figue, rates de rat et sangsues, le sorcier alluma son chaudron. Il ajouta les ingrédients dans l'ordre préconisé, sans manquer de lancer des regards à Prue et à Quino, devant, pour voir comment ils s'en sortaient. Alan s'auto-persuadait qu'ils n'avaient pas été punis, mais que le professeur les avait mis devant pour leur propre bien : il espérait sincèrement que ça porterait ces fruits et qu'elle saurait les aider au mieux. Généralement c'était Alan qui se collait à la découpe des ingrédients les plus visqueux mais il savait que Prudence toute seule pouvait très bien s'en charger, il lui faisait juste gagner du temps. En examen, elle était de toute façon bien meilleure.
La potion prit plusieurs couleurs successives et Alan vérifia sur son livre si elles étaient correctes : c'était un vrai arc-en-ciel cette potion, il n'avait jamais vu ça. Elles l'étaient toutes, ne restait plus que la dernière. Il fit chauffer la potion et tout en regardant les autres élèves – certains avaient déjà fini, du moins ça en avait l'air – attendit que la sienne devienne verte.

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Résultat : 85

Estefanía Kostas

(c) princessecapricieuse

Pour Stef, il était primordial d'arriver à l'heure (voire mieux : en avance) pour ce premier cours de potions de l'année. De manière générale, elle détestait arriver en retard (ça signifiait se faire remarquer par tout le monde, et surtout, par le professeur, de manière fort gênante). En arrivant nettement avant le début du cours, elle avait le loisir de choisir sa place (devant), de préférence à côté d'un élève studieux (voire mieux : d'un de ses amis studieux, ce qui signifiait qu'elle serait à l'aise et à même de faire faire ses devoirs à quelqu'un d'autre s'appuyer sur un proche en cas de pépin). En outre, elle n'oubliait pas que Mulligan, ce monstre de nonchalance c'est cadeau avait une fâcheuse (mais très arrangeante) tendance à arriver en retard, ce qui garantissant pratiquement qu'elle ne se coltinerait pas ses remarques moqueuses pendant le cours tant il serait loin. Enfin, en l'occurrence, il était question du cours de potions, et elle connaissait suffisamment le professeur Gibson et l'austérité qu'elle irradiait pour ne pas avoir envie de s'attirer son ire dès le premier cours de l'année. La réputation de Quino (et parfois dans une mesure plus moindre, celle de Gab') la précédait partout où elle allait à Poudlard, et elle ne voulait vraiment pas donner de raisons supplémentaires aux profs de l'observer avec cet air vaguement méfiant (sans doute issu d'une sorte de stress post-traumatique) accompagnant le fait d'entendre le nom 'Kostas'.

Malgré tous ses efforts (et un sentiment de stress latent), Stef ne parvînt malheureusement pas à avoir autant d'avance qu'elle l'aurait espéré. Le visage rouge et le cœur battant plus vite que nécessaire (ou tout à fait sain), elle arriva dans les cachots sans s'attendre à être immédiatement apostrophée par sa cousine, Lucrecia. Le soulagement prit le dessus sur tout le reste, et elle se laissa guider à l'intérieur de la salle, enregistrant rapidement que Quino tout comme sa meilleure copine Prudence, avaient été mis à l'écart. Elle fit en sorte de transformer sa surprise en une indifférence feinte, haussant les épaules à la question de Lu' : « J'sais pas, il fait ce qu'il veut de toute façon. » dit-elle avec un pincement au cœur, mais détournant aussitôt les yeux de son frère, de crainte qu'il ne croise son regard. C'était lui qui avait commencé, c'était à lui de s'excuser.

Suivant Lu', Stef chercha en vain Eurydice, Ash et Alexandre j'ai plus d'amis. Comme Gibson entamait le cours, elle ramena son attention vers le tableau et esquissa un sourire en entendant l'interrogation de Lu'. « Sévère tu veux dire ? Oui. Son cours est intéressant mais elle décroche rarement un sourire. » répondit-elle à son tour en espagnol, avec le peu de discrétion qui lui était commun. Heureusement, elle n'avait pas prononcé le nom de son professeur, ou elle aurait réellement été grillée. Elle se tut ensuite, car le silence s'était installé dans la pièce après les questions successives de la directrice de Serpentard vous connaissez pas le cours madame en fait ? Plusieurs filles girl power de l'année de Quino répondirent, et Stef jeta un regard rapide vers son frère, se demandant ce qu'il pouvait encore mijoter. Puis, se remémorant leur dispute, elle fronça les sourcils et se força à se concentrer sur la potion du jour. L'idée de manipuler une grenouille la dégoûtait vaguement, mais elle n'en était pas encore à là : il s'agissait déjà de préparer la potion en question.

« T'es forte en potions ? » demanda-t-elle à Lu' tout en commençant à rassembler ses ingrédients. Pour sa part, elle s'en était toujours plutôt bien sortie. Les ingrédients avaient tendance à la répugner, mais tant qu'elle arrivait à se concentrer et à suivre les instructions, elle obtenait généralement de bons résultats. « C'est un peu dég' les chenilles. » marmonna-t-elle en faisant la moue. Sa potion changea successivement de couleur alors qu'elle avançait dans la recette miam des rates de rat et après avoir atteint le orange, elle leva les yeux pour voir où en était Lu'. Pas qu'elle avait des doutes sur ce qu'elle faisait, mais elle préférait quand même avoir confirmation - histoire de. « T'as mis les sangsues ? » se renseigna-t-elle d'un air presque expert, s'étant - comme souvent - laissée emporter par le côté concret des potions : on découpe, on écrabouille, on applique les instructions. Tout ce qui importait, c'était d'arriver au vert tant attendu, quels que soient les moyens utilisés (et idéalement, d'obtenir l'effet demandé).

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Résultat : 23

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Résultat : 76

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'Attrapeur' :

Résultat : 40

Une jeune fille s’approcha de notre aiglonne, une Poufsouffle à son blason, mais elle lui accorda à peine un regard. « Fais comme tu veux, on est dans un pays libre. » Chiara n’étant pas vraiment du genre à demander la permission pour aller sur une place libre, elle ne comprenait pas bien qu’on le fasse. Ceci dit, elle fit bien attention à ne pas déborder de sa propre paillasse pour ne pas gêner sa nouvelle voisine puis s’en désintéressa totalement. Elle fut de toute façon presque aussitôt dérangée par Leith.

« M’excuser ? C’est plutôt toi qui planes Thomson. Si elle n’était pas restée dans le passage comme une demeurée, je ne l’aurais pas poussée. » Pas plus impressionnée que ça, Chiara regardait Leith droit dans les yeux sans se départir de son calme. Il ne pourrait pas rester là vu que le cours allait commencer, et avec sa tante non loin et son cousin à ses côtés, l’aiglonne ne se sentait pas du tout en danger immédiat. « Chiara, on est dans un internat ici, tu dois apprendre à être plus patiente. » intervint Alexandre qui craignait que la situation dégénère et n’échappe totalement à son contrôle. Il connaissait bien sa cousine, elle n’avait pas d’intentions mauvaises, ce n’était même pas pour être méchante qu’elle se montrait aussi odieuse… mais son seuil de tolérance était tellement bas qu’Alex avait eu l’impression de passer tous ces derniers jours à faire le tampon entre elle et les autres. Il serait fatigué avant les prochaines vacances à ce rythme, si seulement Candys et Noé pouvaient prendre le relais un peu ! Sauf qu’ils se rendaient à peine compte du nombre d’ennemis que se faisaient leur petite sœur, ils étaient dans des années bien trop supérieures pour ça sûrement. « Quant à toi, tu devrais plutôt aller à ta place avant que le professeur n’intervienne. » Même si Alexandre ne cautionnait pas l’attitude de sa cousine, il n’avait pas non plus envie qu’elle se fasse intimider par un garçon c’était beau de croire qu’elle pouvait réellement s’intéresser à quelqu’un d’autre au point d’en avoir peur. « Je m’occupe de ma cousine, elle ne recommencera plus ce genre de choses. N’est-ce pas Chiara ? » Il essayait d’avoir l’air autoritaire et du sûrement y parvenir parce que Chiara soupira et accorda du bout des lèvres : « D’accord, d’accord, la prochaine fois je me contenterai de lui signaler qu’elle gêne. » Alex’ lui tapota la main pour la féliciter et invita du regard Leith à s’éloigner sans demander son reste. On n’avait pas envie de se frotter au Gryffondor, grand (pour son âge), musclé, et à l’air sévère.

Une fois Leith parti, Chiara gémit à l’intention de son cousin : « Pourquoi est-ce que tout le monde prend le parti de cette nunuche ? » Alex’ tenta de lui expliquer que l’erreur était humaine, etc, etc. mais Chiara cessait déjà de l’écouter, occupée à feuilleter son manuel de potions. Elle n’aimait pas perdre son temps en discussion, son attention finissait toujours pas décrocher à un moment ou à un autre.

Comme sa misanthropie évidente ne paraissait pas refroidir sa voisine Poufsouffle, elle commença sa potion et ne répondit qu’une fois sûre d’être sur la bonne voie. « Relaxant, je ne sais pas, mais j’adore les potions. » Disons que Chiara avait une très légère tendance à vouloir tout contrôler, donc rien ne pouvait réellement la faire sortir de son état de stress permanent. « En effet, on apprendra des potions réellement dures plus tard, mais celle-ci est quand même déjà d’un bon niveau. » Du moins pour une première année, la Poufsouffle étant d’une année supérieure (deuxième, troisième?), cela lui paraissait peut-être moins technique qu’à elle. Enfin, elle n’était pas là pour bavarder : elle avait besoin de toute sa concentration pour que cette potion ne tourne pas au désastre.