Ξ Sujet: De métamorphose en métamorphoses [PV] Lun 28 Déc - 0:11
De métamorphose en métamorphoses« Mais professeur McGonagall… pourquoi est-ce que je ne peux pas être en binôme avec Jensen ?! » Autant parler à un mur ! Il semblait que le corps professoral ait décidé qu’il était temps, au bout d’une semaine de cours, que Viska se décolle un peu de son petit ami pour se mêler au reste de ses camarades. Ça ne l’aurait pas du tout dérangé avant vu qu’elle avait des tas d’amis dans son année, mais la maîtrise de ses nerfs n’était pas terrible depuis son retour et à part Jensen, il n’y avait pas grand monde qui soit capable de la calmer, et (surtout) de l’empêcher de tout casser. « Mettez-vous avec Miss Faraday plutôt, vous êtes amies il me semble ? » Bien entendu qu’elle était amie avec Prudence, ce n’était pas du tout le problème. « Bon, très bien, vous avez gagné, je vais me mettre avec Prudence. » Marmonna-t-elle en posant une main apaisante sur l’épaule de Jensen. « ça va aller Jens’, laisse tomber. On peut pas avoir gain de cause à tous les coups. » L’air sombre, elle se dirigea vers sa meilleure amie : elle espérait que Prudence avait tout compris de la métamorphose du chat en lézard parce que de son côté les cours auraient pu être donnés en langue étrangère depuis son retour en classe, ça aurait été pareil. Comme tous les cinquièmes années avaient étude l’heure suivante, les deux filles allaient pouvoir s’y mettre directement. Une fois dans la grande salle, elle embrassa Jensen sans pouvoir totalement cachée sa nervosité, mais tâcha de le rassurer (ou elle?) en disant : « ça ira, tu seras pas loin, et puis ça fait longtemps que j’ai pas pu discuter avec Prue. » Au moins Alan devait-il bosser de son côté – elle ne le voyait même pas, il était peut-être parti voir les animaux dans le parc ? -, donc ce serait vraiment un moment entre filles.
Elle retrouva ensuite Prudence qui était déjà assise dans un coin de la Grande Salle. « Bon, et bien, ça faisait longtemps mais sur ce coup c’est toi et moi contre la métamorphose Prue. » Elle soupira et coula un regard vers Jensen. Il allait falloir qu’elle arrive à se concentrer, sinon son petit ami allait encore plus s’inquiéter. En plus, la situation avait du bon aussi vu qu’elle n’avait pas vu sa meilleure amie en tête à tête depuis son retour. Le problème n’était pas vraiment Prudence, mais plutôt le fait qu’elle soit en permanence avec Alan. Même si Viska supposait que les choses allaient mieux entre le Poufsouffle et elle, elle avait du mal à être aussi enthousiaste que lui. Elle comprenait les raisons qui l’avait poussées à prendre ses distances, à défaut de les approuver, mais ces six derniers mois avaient été très durs pour elle : elle avait accepté presque officiellement de prendre sur elle la malédiction des Symphonie pour protéger ses cousins, ensuite elle avait été agressée par un crétin, puis son père biologique était revenu dans sa vie dans l’espoir de l’enlever et de faire d’elle sa compagne, et ça avait fini qu’il l’avait effectivement enlevée puis torturée. Son bilan pour cette année scolaire penchait quand même vers le négatif, même si sa relation avec Jensen venait contrebalancer un peu tout ça.
Elle était heureuse dans son couple, même si elle doutait parfois des sentiments de Jensen, mais bon… ils n’étaient pas dans une comédie romantique après tout. La réalité était forcément moins simple et elle ne pouvait pas nier qu’à minima Jensen tenait à elle, sinon il aurait mieux pris les exigences de McGo’ (entre autre). Elle sortit son manuel de métamorphose et l’ouvrit à la page de leur devoir, elle lut les détails et fronça les sourcils : leur directrice avait-elle conscience que même si elle faisait cette dissertation avec Prue, il faudrait que Jensen lui explique le cours parce qu’elle en comprenait pas une ligne ? Viska se massa les temps pour essayer de se concentrer et détacha son chignon trop serré qui lui faisait mal. Ses cheveux lui tombèrent autour du visage, plus courts qu’avant son enlèvement, car le tisonnier qui l’avait brûlé sur tout le corps avait aussi abîmé ses cheveux. Prompte à la superficialité, Viska trouvait que c’était vraiment le pompom de la pomponette ! Et ne parlons pas des cicatrices qui couvraient encore son corps, même si ce n’était qu’une question de semaines pour que les potions les fassent disparaître.
« Je ne comprends pas un traître mot de cette métamorphose : est-ce qu’il faut obligatoirement que le chat soit gris ou on s’en cogne ? » Elle espérait que Prudence ne comptait pas trop sur elle sur ce coup, d’ailleurs, l’attention de Viska déclinait déjà. Machinalement, elle passa les doigts sur son bracelet tout neuf, ce qui lui fit penser : « Oh, au fait ! Même si ça n’a aucun rapport! Tu as vu mon nouveau bracelet ? C’est un cadeau de Jensen ! » Ok, elle devait avoir l’air parfaitement niaise en cet instant, mais elle ne pouvait parler comme ça qu’avec Prue, Vic et Peo’ s’excitaient beaucoup trop facilement – en revenant de son week-end avec Jensen, le dimanche soir, elle avait bien cru que Peony allait lui arracher le poignet tellement elle avait tiré dessus en mode tu vois que j’te l’avais dit, tu vois? . Prudence se moquerait peut-être un peu, mais au moins ne s’enflammerait-elle pas ! « Je portais celui de Flynn depuis mon retour, comme l’autre avait été ensorcelé pour m’enlever tu sais, mais je ne sais pas, je crois que ça n’a pas du lui plaire. Celui-ci est joli, non ? » En argent, la fine chaîne se rejoignait sur un petit cœur avec une pierre rouge en son centre. Viska adorait ce bijou, tout comme elle aimait aussi le collier que son petit ami – avec qui elle ne sortait pas encore à ce moment-là – lui avait offert à Noël. Si elle évitait de trop le dire, c’était seulement pour ne pas avoir l’air trop niaise. Elle détestait être amoureuse, la moitié du temps, elle se sentait bête, et l’autre moitié, elle avait peur de faire un truc de travers. Il y avait des moments dans sa journée où ça la préoccupait plus que ses six jours de torture, c’était le signe qu’un truc ne tournait pas rond dans sa tête, non ? Pas le pire symptôme, mais y’a effectivement quelque chose qui tourne pas rond chez elle!
Dans l’idée de ne pas s’attarder sur sa propre mièvrerie (même si, bon, Prue étant sa meilleure amie, elle ne pouvait pas y couper à 100%), elle fit dériver légèrement le sujet : « Je suis désolée qu’on ait pas trop vu se voir depuis mon retour… vu la teneur de notre dernier tête à tête, je ne me sens pas vraiment de passer du temps avec Alan pour le moment. J’ai bien vu à ses derniers messages qu’il voudrait que tout soit… comme avant… mais il s’est passé trop de temps, je ne sais plus trop comment me comporter avec lui. On était tous si proches avant… je ne comprends pas à quel moment tout a commencé à aller de travers. » à son niveau en tout cas, ça datait d’avant l’agression d’Alan. Déjà pendant l’été, elle avait eu l’impression que le Poufsouffle s’éloignait d’elle. Elle avait cru un moment que c’était aussi le cas de Prue, mais les deux filles s’étaient posées à la rentrée et les choses avaient fini par rentrer plus ou moins dans l’ordre (sauf que Prudence travaillait plus, et Viska passait plus de temps avec Jensen et Peony, donc elles étaient peut-être moins fusionnelles qu’avant!). En revanche, avec Alan, les choses s’étaient de plus en plus dégradées, jusqu’à ce qu’elle découvre à la fois les raisons de cet éloignement, mais aussi qu’il était encore pire que tout ce qu’elle avait pu imaginer, puisque Viska était carrément passée sous tous les radars du Poufsouffle. Il en savait moins sur elle, au moment de leur dernière vraie conversation, que la plupart des premières années. Alors la Serpentard avait vraiment envie que les choses s’arrangent entre le Poufsouffle et elle, mais avec son enlèvement, elle n’avait pas le courage de se confronter à des sentiments contradictoires, pour ne pas dire difficiles. En partie à cause de ça, Alan ne faisait pas partie des personnes que Viska pouvait voir, comme elle était perpétuellement au bord de la crise de nerf, il y avait trop de risques que la peine de leur ancienne brouille la fasse basculer. Elle envoyait cependant des messages à Alan via la tablette magique, pour renouer le contact, se réhabituer, tout en restant en sécurité dans sa bulle. Elle se disait qu’il faudrait qu’ils se reparlent pour de bon quand elle irait mieux – actuellement elle tombait dans les pommes deux à trois fois par jour quand elle ne se mettait pas à casser tout ce qui lui passait sous la main, pas idéal pour renouer des liens quoi qu’en pense McGo’ -. Restait le souci du quand puisqu’elle ne savait pas combien de temps ça lui prendrait à elle pour aller vraiment mieux et supporter une nouvelle discussion intense avec Alan.
Mais elle voyait les deux Poufsouffle, Alan et Prue, comme deux entités distinctes, et ce n’était pas parce qu’elle n’était pas sûre de pouvoir tenir une conversation avec le capitaine de Poufsouffle sans tourner de l’oeil sous la pression qu’elle ne voulait pas discuter avec Prue. Seulement, le fait était qu’ils étaient souvent ensemble, raison pour laquelle c’était la première fois depuis qu’elle était sortie de l’infirmerie qu’elle se retrouvait vraiment avec Prudence.
Ξ Sujet: Re: De métamorphose en métamorphoses [PV] Mar 29 Déc - 1:06
Depuis le début de l’année, Prudence suait sang et eau sur les cours de métamorphose : outre le fait qu’elle n’avait jamais trouvé cette matière passionnante ( « Tu me dis à quel moment savoir transformer une théière en dé à coudre est censé changer mon existence ? Elle est bloquée dans les années 50, la McGo, au quoi ? Elle croit que j’vais passer mes soirées à coudre et à tricoter ? »), la Poufsouffle avait accumulé les lacunes, au cours de sa quatrième année (surnommée « l’année noire » par son père et « l’année de tous les délires » par sa mère), si bien qu’elle devait travailler deux fois plus que les autres pour tenter de rattraper son retard, et se hisser au niveau d’exigence de son professeur… Qui n’était pas connue pour sa bienveillance son laxisme. Si ses efforts commençaient à payer – ses notes remontaient sensiblement depuis la fin du trimestre – elle restait à la traîne, et accueillait toujours avec un soulagement tangible les travaux de groupe « Vas-y, Alan, je te regarde. ».
D’ordinaire, Alan ou Quino se dévouaient invariablement pour former un binôme avec elle, le reste de la classe la considérant sûrement – et elle pouvait difficilement l'en blâmer – comme un aimable boulet, drôle et attachant, mais pas au point de mettre en péril sa moyenne trimestrielle, a fortiori une année de BUSE. Cette fois-ci, pourtant, le professeur McGonagall imposa à Viska de travailler avec elle. Prue ne s’en plaignait pas : même si les deux filles avaient, finalement, peu eu l’occasion de parler à cœur ouvert, depuis le début de l’année difficile d’entretenir une relation stable avec une kidnappée, Viska demeurait, côté féminin, son amie la plus proche, Joséphine et Tempérance rentrant plus, à ses yeux, dans la catégorie des « mentors » que dans celle des « copines ». Prudence vouait, en effet, une admiration sans borne à ses aînées ( « On m’a appris à respecter les vieux, faut dire… »), si bien qu’elle ne se considérait pas sur un pied d’égalité avec l’une ou l’autre des septième année. Il n’en restait pas moins que l’Irlandaise était désolée d’avance pour son amie, qui allait perdre un temps précieux à lui expliquer, en long, en large et en travers, pourquoi il était important de savoir métamorphoser un chat en lézard, et quelle technique était la plus efficace pour y parvenir ( « Commence déjà par arrêter d’agiter ta baguette dans tous les sens, Prue-Prue, c’est un coup à crever un œil à quelqu’un. »).
Constatant que la Serpentarde était en pleine négociation avec la directrice : « Pitié, Professeur, tout mais pas Prudence ! » conversation avec Jenjen son petit-ami, la Poufsouffle décida – dans un élan de délicatesse qui ne lui était pas coutumier ( « Allez les gars, un dernier bisou pour la route et on y va ! Faites pas attention à moi, je vais me tenir à moins de deux mètres de vous pendant que vous vous dites adieu… ») - de l’attendre dans la Grande Salle, où tous les cinquième année sains d’esprit passaient leur heure de permanence (les inconscients allant dans l’antre de la Bête à la bibliothèque, où ils risquaient leur vie à la moindre respiration. « Chuuuuuut ! »). Elle s’installa au bout de la table de Poufsouffle, reconvertie, pour l’heure, en vaste bureau collectif, et tira ses notes de cours de son sac, afin de les passer en revue avant l’arrivée de Viska.
Elle était occupée à chercher dans quel sens elle était censée regarder le schéma de métamorphose distribué par leur professeur sadique au début de l’heure, quand son amie se coula sur le banc qui lui faisait face. Prue laissa échapper un grognement et, levant les yeux de ses parchemins, répondit d’un air dépité : - Et pour être honnête, j’suis pas certaine qu’on gagne. Désolée, mais son histoire de lézard, là, c’est du charabia. T’as compris quelque chose au schéma de la bestiole, toi ? Parce que si je le tiens comme ça, montra-t-elle, en mettant sa feuille à la verticale, on dirait plus un caméléon qu’un lézard, mais si je la prends comme ça, poursuivit-elle, en tournant le parchemin en format paysage à l’horizontale, ça devient carrément une belette, alors c’est bizarre… Si ça se trouve, elle nous a refourgué le mauvais schéma. Paraît que les sixième année travaillent avec des caméléons, et comme McGo n’est plus toute jeune… Elle s’est peut-être embrouillée.
Elle jeta un dernier coup d’œil perplexe à son polycopié, puis le laissa tomber sur la table, pour reporter son attention sur Viska. La Poufsouffle avait beau ne pas être fine psychologue, il eût fallu qu’elle fût aveugle pour ne pas remarquer que son amie n’était pas en forme. Maintenant qu’elle la voyait de près – jusqu’à présent, Jensen s’était révélé un garde du corps extrêmement efficace – Prudence ne pouvait que remarquer l’état de fatigue extrême dans lequel lui semblait être la Serpentarde. A moins qu’il ne s’agît d’autre chose ? De la colère ? De la tension ? De la frustration ? Un mélange de toutes ces émotions à la fois ? Prudence se mordit la lèvre, subitement mal à l’aise. Elle ne souhaitait rien tant que de trouver des mots à même de réconforter son amie, mais elle se sentait presque intimidée par elle : ce qui lui était arrivé dépassait l’entendement, et Prudence, qui avait des parents aimants et une famille relativement fonctionnelle, ne pouvait l’appréhender, aussi redoutait-elle d’être maladroite dans ses propos et, faisant ainsi plus de mal que de bien, d’abîmer sa relation avec Viska, dont elle ignorait, d’ailleurs, si elle avait envie de parler de son enlèvement. Tiraillée entre son envie de dire quelque chose et sa peur de blesser Viska, Prue se trouvait incapable d’agir : elle décida donc de laisser la Serpentarde prendre l’initiative. Si elle la conduisait sur le sujet de son enlèvement, Prudence parlerait, dans le cas contraire, elle se tairait à jamais. Drama.
Bien qu’elle eût parfaitement conscience de sa lâcheté, Prudence repoussa le mépris qu’elle s’inspirait à elle-même – elle aurait tout le loisir de l’examiner plus tard quand, réveillée par sa culpabilité au milieu de la nuit, elle tournerait dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil – et ouvrit son propre livre de métamorphose. - Je pense qu’on s’en moque, déclara-t-elle, tandis qu’elle entortillait une mèche de cheveux « châtain indéfinissable » autour de son index. Jusqu’à présent, on n’a jamais vu que la couleur de l’élément de départ était un critère sine qua non la métamorphose ne pouvait pas se faire. On a juste dit que c’était plus facile si l’élément de départ et celui d’arrivée étaient de la même couleur, parce que ça faisait un changement en moins dans le processus de transformation. Seulement un lézard et un chat sont rarement de la même teinte, alors à moins qu’il faille commencer par changer la couleur du pelage du chat, ce qui serait quand même drôlement tordu, je crois qu’on peut partir du principe que c’est sans importance, que la bestiole soit grise, noire ou blanche. Elle espérait que Viska adhérerait à son raisonnement, dont la logique lui paraissait irréfutable, mais l’attention de la blondinette avait visiblement dévié au cours de sa tirade.
Surprise par le brusque changement de sujet, Prudence cligna stupidement des yeux, lorsque Viska lui colla son bracelet sous le nez. – Gné ? Très joli, lâcha-t-elle machinalement, tandis que son cerveau peinait à se mettre au diapason. Il doit vraiment beaucoup tenir à toi, pour t’offrir un bijou comme ça. Ajouta-t-elle, avec davantage de chaleur. Prudence ne savait toujours pas quoi penser de Jensen, qui demeurait, pour elle, un parfait inconnu, mais s’il arrivait à rendre Viska heureuse, alors elle était de son côté. A contrario, s’il s’amusait à jouer avec les sentiments de son amie, et finissait par la laisser tomber comme une vieille chaussette, elle n’hésiterait pas à lâcher tous les chiens de l’Enfer sur lui (note pour plus tard : se renseigner sur la procédure à suivre pour lâcher les chiens de l’Enfer).
La jeune fille se tut, et fixa Viska d’un œil scrutateur. Puis, gonflant les joues, elle laissa échapper un sifflement désabusé qui lui aurait valu un bannissement à vie de la bibliothèque, si elle s’y était trouvée. - Ouais, je sais, ça craint, approuva-t-elle en hochant la tête. J’me dis qu’on a tous eu trop de choses à gérer dernièrement pour prêter attention les uns aux autres… Je sais que ce n’est pas une excuse, mais bon… on a oublié de se parler, et la situation a pourri. Elle marqua une pause. Les raisons de la brouille entre Alan et Viska demeuraient en partie mystérieuses, à ses yeux : elle savait que Viska n’avait pas trop apprécié de ne pas être invitée à Galway, durant l’été, et que le repli sur soi d’Alan au cours du trimestre écoulé l’avait, probablement, blessée, mais, parce qu’elle était naïve et, également, parce qu’elle avait été plutôt égoïste ces derniers temps ( « Mes problèmes sont plus importants que les tiens, alors t’es mignon, mais tu vas t’épancher ailleurs… ») elle n’avait pas compris à quel point la faille qui était apparue dans l’amitié entre Alan et Viska menaçait de la réduire à néant. Je sais qu’Alan veut bien faire, reprit-elle finalement, Mais si tu n’as pas envie de le voir ou de lui répondre pour le moment, ne te force pas. T’as assez morflé comme ça : m’est avis que tu as besoin de te concentrer sur toi et sur ce qui te fait du bien. Le reste peut attendre. J’peux essayer d’en parler à Alan, si tu veux. Il m’a l’air hyper open sur la question, en plus, je sens que ça va bien se passer..
Comme elle n’était pas certaine de s’exprimer clairement, elle s’efforça de reformuler, non sans une certaine circonspection, liée à la fragilité émotionnelle dans laquelle il lui semblait que Viska était : - C’que je veux dire, Viviska, c’est que ce n’est pas grave, si tu n’as pas envie de me voir ou de me parler, et t’as pas à en être désolée. C’est pas à toi de ménager notre susceptibilité, là. C’est à nous de faire attention à toi. Et je veux que tu saches que si, à un moment ou à un autre, t’as envie de discuter avec moi, des devoirs, de l’avenir, de Jensen, ou de… de ton enlèvement, j’te jure que tu trouveras une oreille attentive. Elle ne pouvait, par contre, pas promettre qu’elle serait de bon conseil : parce que question plan pour l’avenir, relations amoureuses et paternel taré, Prudence était quasiment ignare.
[1776 mots]
Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: De métamorphose en métamorphoses [PV] Mar 29 Déc - 23:15
De métamorphose en métamorphosesLa haine de Prudence pour la métamorphose remontait à leurs débuts à Poudlard, Viska ne fut donc pas surprise par les commentaires de sa meilleure amie lorsqu’elles se décidèrent à se mettre au travail comme la plupart de leurs camarades. « En même temps, caméléon, lézard… ça a de vagues airs de famille. On aura des points en plus si on transforme le chat en caméléon tu penses ? » Elle attrapa le schéma et le tourna dans un sens, puis dans l’autre, une expression perplexe sur le visage. Effectivement, ce dessin était confus… « On pourrait peut-être tirer le sens à pile ou face ? » Ne nous leurrons pas, elle savait que cette dissertation ne serait pas la meilleure de sa scolarité, et ça n’avait rien à voir avec Prudence. Elle n’était déjà pas brillante en métamorphose quand elle était en forme, mais alors ces derniers temps… ça aurait pu être du chinois. Restait donc l’option la plus sage : tenter d’écrire une dissertation qui se tenait à peu près et la faire corriger par plus doué qu’elle, à savoir Jensen, Peony, voire même des septièmes années… ça restait le seul moyen pour sauver les meubles d’une moyenne déjà pas mirobolante. Heureusement que ses parents se fichaient de ses notes au vu des circonstances actuelles mais les profs, ces sadiques, continuaient à la noter eux!
« C’est de quel couleur d’ailleurs un lézard ? Jaune ? » Viska fronça les sourcils, réalisant en écoutant son amie qu’elle aimait tellement peu les animaux à sang froid (sauf les tortues éventuellement?) qu’elle savait seulement vaguement à quoi ressemblait un lézard. Elle en avait déjà vu, bien sûr, mais ne s’était jamais attardé assez dessus pour en avoir une image précise. Une difficulté de plus à ajouter dans la liste de celles de cette métamorphose.
Et comme, décidément, ce devoir ne l’inspirait pas, son attention déjà bien faible décrocha totalement pour se diriger de manière prévisible vers Jensen, ou du moins le bracelet qu’il lui avait offert vu qu’elle l’avait sous les yeux. Comme elle s’y attendait, Prudence ne déborda pas d’enthousiasme, mais elle ne se montra pas trop critique pour autant (alors que les histoires de couple c’était quand même pas sa came). Sa conclusion était même assez chaleureuse au final, encourageant Viska sur la voie des confidences – après tout Prudence est sa meilleure amie au même titre que Victoire -. « Je suppose qu’il tient à moi, oui, mais je ne suis pas certaine qu’il soit amoureux. L’ennui c’est que je le suis, moi, amoureuse. Ça me tracasse un peu. » Cela pouvait paraître être le plus anodin des sujets qui l’occupaient, et pourtant, c’était celui dont elle parlait le plus aisément. Ou, en tout cas, elle en parlait à tout le monde sauf à Jensen : elle supposait l’avoir suffisamment éclairé sur ses sentiments pour le reste de son existence, plus, ce serait indécent carrément.
Finalement, Viska étant très franche par nature, elle aborda le sujet qui la dérangeait et qu’elle n’avait pas pu soulever depuis son retour parmi les vivants, à savoir la raison qui poussait Jensen à la refouler et il savait être persuasif de son entourage à elle. Raison qui n’avait pas grand-chose à voir avec Prudence elle-même, bien que la jeune fille ait tout aussi mal pris les vacances all black and yellow de sa part que de celle d’Alan. La différence, notable, c’est que Viska n’était pas rancunière, elle avait eu l’occasion de renouer avec la blonde, alors que leur ami avait décidé de les ignorer peu de temps après la rentrée. Un mauvais enchaînement des événements qui la laissait désormais dans une situation inextricable…
« Mouais… j’sais pas… quand on s’est parlé en janvier, j’avais l’impression qu’Alan ne me connaissait plus du tout… ce qui était d’autant plus frustrant à mon niveau que j’essayais de l’aider. » Il avait fini par admettre dans un mail que sa réaction avait été finalement assez unanimement partagée, mais sur le moment, ça avait été comme lire dans ses yeux le mépris qu’il ressentait pour sa colère. Alors que Viska était colérique, c’était même l’essence même de sa personnalité, un autre des cadeaux de son père biologique. « Lui parler, oui, mais concrètement, quoi lui dire ? Notre amitié était précieuse pour moi, notre amitié à tous les trois, et ça a fini… comme ça. » Elle haussa les épaules, peu désireuse de s’étendre sur le sentiment de trahison qu’elle avait éprouvé, sur celui d’abandon, sur l’impression que sa vie lui filait entre les doigts et que tout lui échappait.
Elle s’étira, une certaine raideur la prenant à cause de la fatigue. « Je sais que tu es là Prue. Mais je suis là aussi, tu vois ? Je suis revenue, la vie reprend son cours… » Elle afficha alors un air absent pendant quelques secondes, son esprit étant reparti dans une zone sombre, celle occupée principalement par Nathan, loin, très loin, de ses préoccupations d’adolescentes précédentes autour d’Alan ou de Jensen. Elle secoua alors la tête pour revenir à la réalité, son tic nerveux avec son bracelet revenant, comme à chaque fois que la crise d’angoisse affleurait – ce qui arrivait souvent -. « Tu voudrais que je t’en parle, toi, de mon enlèvement ? » demanda-t-elle finalement du ton de la question rhétorique en tournant ses yeux bleus vers son amie, cherchant à accrocher son regard, sa main quittant son bracelet pour se poser sur celle de Prudence. « Il m’a parlé… Nathan je veux dire. Pendant ces six jours là-bas, il n’a pas arrêté de me dire… des choses. Sur moi, sur Jensen, sur vous aussi… Que j’avais été créée pour lui, pour être sa compagne, et que je lui appartenais. Qu’il m’avait faite de telle façon que personne ne pourrait jamais m’aimer. Que j’étais à son image. » Sa voix s’éteignit sans pour autant se briser. Elle n’avait pas trop parlé de cette partie de sa séquestration à ses autres amis : leur dire que Nathan lui avait martelé que personne ne l’aimait sonnait un peu trop à ses oreilles comme une demande d’entendre le contraire. Avec Prudence, c’était différent, elles étaient un peu pareils de ce côté là, plus portées sur l’action que sur les paroles. Peut-être aussi qu’avec deux semaines de recul, combler les blancs devenait nécessaire. L’avantage de ne pas avoir beaucoup vu Prue depuis son retour, c’est qu’elle ne l’avait pas soûlée avec ses traumatismes comme elle pensait que c’était le cas pour ceux de ses amis qui la viska-sittait. « Enfin, tu vois, je ne m’en suis pas si mal sortie je crois, mais c’était un peu l’enfer là-bas. » conclut-elle dans un effort (que personne ne lui avait demandé) de rester sobre.
Ξ Sujet: Re: De métamorphose en métamorphoses [PV] Sam 2 Jan - 15:47
- Plutôt entre le vert et le marron, non ? Prudence fronça les sourcils, tandis que lui revenaient en mémoire les innombrables promenades dans la campagne irlandaise, où sa mère et elle avaient pris l’habitude de s’évader, le temps d’un week-end, lorsqu’elle était encore petite-fille. Elanor, férue de sciences naturelles, aussi bien moldues que sorcières, passaient une grande partie de leurs escapades à lui parler des différentes espèces de plantes et de bêtes qu’elles croisaient – ou, plutôt, en ce qui concernait les animaux, qu’elles ne croisaient pas, Prue étant particulièrement bruyante – sur leur chemin. Elle se souvenait, toutefois, assez clairement, des éclairs « marron indéfinissable ou vert pas net » qui, l’été, disparaissaient dans les fourrés à leur approche, au grand désarroi de Doggie, le vieux Westie de ses grands-parents, qui n’aimait rien tant que leur courir après dans l’espoir de les attraper. Il y était parvenu, à une ou deux occasions, mais avait alors semblé si surpris de sa réussite, qu’il avait aussitôt relâché la malheureuse bestiole qui se tortillait dans sa gueule. Elanor, se rappelait-elle, lui avait raconté qu’on trouvait peu de reptiles, en Irlande le pays le moins Serpentard friendly de la planète. En fait, le lézard était même la seule espèce « découverte à ce jour » sur l’île. Les moldus, qui croyaient parfois tout un tas de sornettes, pensaient que c’était lié à Saint-Patrick, ou quelque chose dans le genre, elle n’en était plus très sûre.
- Mais je crois qu’il en existe des plus colorés en Amérique du Sud, alors j’imagine qu’on peut bien en voir des jaunes… De toute façon, ça ne doit pas avoir beaucoup d’importance, comme la couleur du chat… Par contre, ça m’étonnerait que la vieille McGo soit ravie de se retrouver avec un caméléon si elle veut un lézard. J’ai changé un coquetier en bol, une fois, alors qu’elle voulait une tasse à café. ‘Me demande pas comment, ça reste un mystère. En tout cas, elle n’a pas été hyper sensible à mon argument, quand j’lui ai dit que ça restait plus ou moins de la vaisselle. J’suis passée à ça de la retenue. Paraît que ma remarque était insolente. Tssss… La jeune fille secoua la tête d’un air désabusé face à la mauvaise foi évidente de leur professeur de métamorphose. Elle jeta un coup d’œil à Viska, visiblement à des années-lumière de ses considérations académiques ( « Ben Vivi, tu ne m’écoutes pas ? Tu as des soucis plus importants en tête, peut-être ? »), et, réalisant qu’elle ne devait sans doute pas compter sur elle pour faire avancer leur devoir, proposa d’une voix assurée : - Ecoute, on n’a qu’à faire un plan franco-français en trois parties : d’abord on parle de tous les éléments qui facilitent la métamorphose du chat en lézard comment ça, c’est l’inverse ?, et là-dedans on case le fait que la couleur n’est pas un critère de réussite déterminant, ensuite on évoque tous les éléments qui, au contraire, risquent de poser problème, comme la taille des deux bestioles, ou la transformation des poils en écailles, et on termine sur ce qu’il faut faire pour surmonter ces difficultés : être concentré, visualiser le lézard et tout le tralala habituel. Non ?
Son plan lui paraissait cohérent Alan serait tellement fier d’elle – il avait, au moins, le mérite d’exister, et, avant de l’oublier, Prudence entreprit de le griffonner sur un bout de brouillon. Peut-être aurait-elle intérêt à le faire vérifier par un élève plus dégourdi qu’elle en métamorphose, comme Tempérance Ted Lupin si Victoire l’autorisait à l’approcher, par exemple. Son idée notée, elle reposa sa plume pleine d’encre sur la table, où elle la laissa dégoutter en paix. Viska ne faisait même plus mine de s’intéresser à la dissertation un sujet renversant comme celui-là, je la trouve bien difficile, et Prue préférait, de loin, discuter avec son amie – même si cela devait la conduire à exprimer son opinion sur des sujets aussi obscurs que les relations amoureuses et les pères maltraitants – plutôt que de s’arracher les cheveux sur une introduction ( « De tout temps les sorciers ont été fascinés par les lézards… »).
La Poufsouffle avait, néanmoins, un peu de mal à suivre le rythme des confidences de son amie ( « Hé ben, il s’en passe, des choses, dans ta vie, Vivi… »), si bien qu’elle s’obligea à rester silencieuse une bonne minute, le temps de démêler les différents fils de la conversation ( « Quoi ? Jensen veut que tu sois sa compagne, mais Alan n’est pas amoureux et ton père s’y oppose, c’est ça ? »). Hélas ! Son cerveau dut bugger à un moment donné, au cours du processus, car la première chose qui sortit de sa bouche, quand elle reprit la parole, fut un très sibyllin : - Comment tu le sais ? Elle secoua aussitôt la tête, agacé par sa propre bêtise, et précisa, les joues soudain un peu roses, que tu es amoureuse, je veux dire, pas qu’il tient à toi, ça, c’est évident. L’attitude surprotectrice de Jensen, depuis le retour de Viska, n’avait échappé à personne ( « Comment ça il faut lui présenter une demande en trois exemplaires, et passer un entretien préalable, pour voir Viska, maintenant ? ») : le jeune homme ne se donnerait pas autant de peine pour veiller sur sa petite-amie si elle n’avait été, pour lui, qu’un vague amusement sur lequel se faire la main en attendant de trouver mieux. T’as pas essayé de parler de ce qu’il ressentait avec lui ? Ajouta-t-elle candidement. Prue montrait là, une fois de plus, l’étendue de son ignorance en matière de relations sentimentales : eût-elle observé un peu plus finement les parades nuptiales de ses camarades, qu’elle aurait pris conscience que ne pas communiquer ouvertement était la base de toutes les affaires amoureuses, à Poudlard coucou Quino.
Prudence, à son grand dam, demeurait à l’écart des jeux amoureux, auxquels les élèves de son année se livraient tous ou presque depuis plusieurs mois. Certes, elle avait, pour la première fois de sa scolarité, été invitée au bal de Noël par quelqu’un qui n’était pas son ami à la base (autrement dit, le stade que tous les autres atteignaient dès la deuxième année), mais, même en étant extrêmement gentil, on pouvait difficilement hisser cette évolution au rang des réussites amoureuses : bien qu’elle eût passé une excellente soirée en compagnie de Panda-ton-nom-est-trop-long, une partie de son esprit restait convaincu qu’il n’avait accepté d’être son cavalier que pour gagner un pari entre Serdaigles. Elle n’avait, d’ailleurs, pas vraiment recroisé le jeune homme depuis. Ce retard commençait à l’inquiéter : alors qu’elle n’avait, jusqu’alors, jamais été complexée, elle se surprenait à s’angoisser sur la taille de son nez, la largeur de son derrière ou la finesse de ses cuisses ce qui était ridicule puisque le vrai problème était son abominable caractère. La Poufsouffle fronça le nez : plus elle grandissait et plus la vie devenait compliquée ( « Ah ! Tu te souviens, quand on était séquestrés dans le château par Freja ? Quelle belle époque ! »).
Prenez l’amitié qui unissait Alan et Viska, par exemple. Qui aurait pu penser que les choses s’envenimeraient au point qu’ils redeviennent, d’après ce qu’elle en comprenait, de quasi-inconnus l’un pour l’autre. Prue, coincée entre sa loyauté à l’égard d’Alan, et son affection pour Viska, marchait sur des œufs : elle pressentait que le moindre faux pas risquait de lui aliéner l’un ou l’autre de ses meilleurs amis bienvenue dans la vie d’Harry Potter. - Ouais, marmonna-t-elle, perturbée par le caractère définitif des propos de Viska, enfin, ce n’est pas parce que c’est pourri en ce moment que c’est terminé à jamais. Autant faire une pause et laisser tout ce bazar décanter, si vous fréquenter fait plus de mal que de bien, pour l’instant… Tu verras que dans dix ans, on en rigolera autour d’une pinte de whisky pur-feu. La Poufsouffle soupçonnait son conseil de ne pas satisfaire Viska, plutôt du genre, à ses yeux du moins, à saisir les problèmes à bras le corps au lieu de prendre du recul, mais elle n’en avait pas de meilleur à donner. De toute façon, la Serpentarde n’avait pas l’air de tenir à s’appesantir sur le sujet, au grand soulagement de Prudence.
Elle ne répondit pas à la question de son amie, se contentant de lui serrer la main tandis qu’elle commençait son récit. Ses traits se déformèrent d’horreur, au fur et à mesure que Viska championne toute catégorie de l’euphémisme déroulait quelques-unes des joyeusetés que son géniteur lui avait martelées, tout au long de sa captivité. Frappée par le contraste entre le ton maîtrisé de Viska, et la violence de ce qu’elle rapportait, Prudence se sentit soudain submergée par une vague de haine et de colère d'une puissance telle qu’elle ne put s’empêcher de trembler. Comment osait-il ? - Mais quel gros con ! S’exclama-t-elle, si fort, que plusieurs têtes se tournèrent vers elle, et qu’un Serdaigle Dahlia lui lança un « Chut ! » autoritaire depuis la table voisine. Prudence s’efforça de ravaler la bile qui lui remontait dans la gorge, et de contrôler la force de ses émotions. - C’est n’importe quoi, reprit-il, dans un chuchotement véhément. Tu ne peux pas être comme lui, il ne s’est jamais occupé de toi. Il ne t’a pas élevé ni rien. T’as autant de points communs avec lui que moi avec Hagrid c’est donc pour ça que je suis célibataire, tout s’explique ! Et en plus, il est complètement cinglé. Toi, tu n’es pas cinglée : t’es courageuse, t’es censée, t’es douée en métamorphose intelligente et tu essaies de faire ce qui est juste, t’as rien à voir avec lui. Elle avait craché le dernier mot avec un tel mépris qu’elle paraissait presque l’avoir vomi.
Encore secouée, elle pinça le nez et broya serra une seconde fois la main de Viska. - Et puis, Siffla-t-elle, la voix toujours chargée de fureur, il ne nous connait pas non plus, que je sache. Ni moi, ni Jensen, ni personne, alors je ne vois pas comment il pourrait savoir ce qu’on ressent pour toi. C’est n’importe quoi. Il veut juste te manipuler pour que tu le suives. T’es mon amie, Viska. T’es pas une chose, t’appartiens à personne. C’pas parce qu’il est ton père biologique qu’il a le droit de décider de ta vie pour toi, sérieux. Et cette histoire de compagne là… C’est la preuve ultime que son cerveau est atteint, wesh ! La Poufsouffle inspira profondément. Elle n’osait pas demander jusqu’où Nathan faisait remonter la définition de « compagne » : elle avait bien trop peur d’être physiquement malade, et ne pouvait qu’admirer le détachement apparent de Viska.
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: De métamorphose en métamorphoses [PV] Sam 2 Jan - 19:44
De métamorphose en métamorphosesViska partit du principe que Prudence ne lui demandait pas réellement la couleur d’un lézard, puisqu’elle avait été assez claire sur son manque de connaissance à ce sujet. Elle avait toujours eu tendance à détourner les yeux quand elle croisait ce genre de bestiole. Et maintenant, elle avait carrément développer une phobie, celle des serpents. Nathan l’avait couverte de couleuvres lors de sa captivité alors qu’elle ne débordait pas d’amour pour l’emblème de sa maison. Elle n’avait jamais aimé les animaux rampants à sang froid, ça avait été un sujet de plaisanterie autrefois, maintenant elle avait carrément une réaction de rejet dont elle avait un peu honte : ce n’était pas comme si son petit ami était un animagus prenant la forme d’un grand serpent… En tout cas, elle était plutôt ignorante sur l’aspect des lézards mais préférait encore une transformation de ce type plutôt que de devoir transformer le chat en serpent.
« C’était plus pour l’image mentale qu’on doit se faire du but de notre métamorphose, tu sais ? Comme je n’aime pas trop ça, j’ai jamais pris la peine de vraiment regarder les lézards. » Quant à ne pas pouvoir faire de caméléon, elle supposa que c’était logique, mais un peu dommage, car elle avait une meilleure image de ces bestioles là grâce à Pascal, le petit caméléon mignon du dessin animé Raiponce. « Mouais, tout est de l’insolence pour McGo’. » Viska ponctua cette remarque d’un froncement de sourcils : ses rapports avec la directrice n’étaient pas au mieux, surtout parce que la blonde avait parfois l’impression que la vieille sorcière essayait de la séparer de son petit ami. Pas au sens de les faire rompre, mais juste qu’ils passent moins de temps ensemble, or Viska n’avait pas de grosses envies d’indépendance depuis son enlèvement. Rester collée à Jensen – qui en plus était d’accord pour ça, ce qui n’était pas le cas avant – avait quelque chose de rassurant.
« Très bon plan, tu m’impressionnes Prue. Ton travail depuis septembre paye, ça se voit. » la félicita Viska avec sincérité. Autant, avant les révélations autour de son agression, elle ne comprenait pas le zèle d’Alan pour les BUSES, en revanche, vu que Prue avait été très jute à ses examens de fin de quatrième année, elle avait compris que sa meilleure amie se mette un petit coup de collier. Avec tout ce qui s’était passé dernièrement, elle n’avait pas encore eu l’occasion d’en voir les effets, mais Prudence avait clairement progressé en métamorphose pour proposer si vite un plan construit. « Il va vraiment falloir que je me remette au boulot moi aussi. » grimaça-t-elle ensuite alors même que son attention déclinait dangereusement.
En venir à expliquer comment elle savait qu’elle était amoureuse la fit un peu rougir et elle fixa sa plume pour répondre sans avoir à regarder Prudence. « Je ne pourrais pas te dire à quel moment c’est devenu une évidence, pas dès le début en tout cas, mais au bout d’un moment je me suis rendu à l’évidence qu’être avec Jensen était très différent de tout ce que j’avais connu avant. » Jensen était le premier petit ami sérieux de Viska, mais depuis ses treize ans, donc depuis trois ans déjà, elle avait enchaîné les flirts inconséquents. Elle avait même essayé de sortir avec une moldue, Mylène, pendant les vacances d’été, cependant ça n’avait rien donné. « Sa présence a un effet sur moi que n’ont pas les autres, c’est à la fois apaisant… et un peu angoissant par moment, parce que j’ai l’impression d’être dépendante de lui. » Ce qui n’était pas du tout son genre à la base, elle avait beau être une amie assez possessive, voire exclusive et fusionnelle, elle avait toujours tenue à son autonomie. Ses longues conversations avec Victoire (sur Ted évidemment) lui avait cependant appris que c’était le pendant négatif du sentiment amoureux, avoir besoin de l’autre (même si Viska espérait le vivre de façon plus raisonnée que la Gryffondor) paraissait découler de ce qu’elle ressentait pour Jensen.
Quant à parler avec le Serpentard de ce que lui ressentait… « J’ai fait pire que ça, je me suis déclarée : grand moment de ridicule, j’ai cru mourir de honte. Mais il ne m’a pas répondu, ni repoussée, de son côté c’est le statu quo. » Elle reposa le regard sur sa meilleure amie et haussa les épaules avec défaitisme : ce n’était pas son genre de se laisser abattre mais dans le domaine sentimental, elle manquait d’expérience. En revanche, elle connaissait bien Jensen, et les grandes conversations n’étaient pas vraiment son truc, pas plus que le romantisme, donc il n’était pas inenvisageable qu’il n’ait simplement pas envie de parler de ses sentiments à lui. Sans compter qu’il avait admis ne pas comprendre grand-chose à leur histoire, du à son inexpérience plus grande encore que la sienne à elle, donc elle comptait ne plus se mettre en difficulté. Elle s’était déjà bien assez ridiculisée à son goût. Viska était certes une gentille fille, mais c’était une gentille fille très orgueilleuse. Se déclarer n’avait pas été chose aisée pour elle, même si alors c’était sa franchise qui avait pris le dessus.
« Oh oui… j’espère que ça finira par aller mieux. De toute façon, actuellement, le problème avec Alan vient de mon incapacité à gérer le stress… Je ne suis pas sûre que m’évanouir en plein milieu de la conversation ferait avancer le truc. Mais ça finira par s’arranger... » Ou pas, mais elle préférait rester optimiste - puisque c’était dans sa nature -. L’idée d’avoir le même genre de conversation avec le Poufsouffle que celle qu’ils avaient eu en janvier la plongeait dans un état de nervosité peu compatible avec son état actuel, cependant, elle finirait par aller mieux un jour et être capable de mettre à distance les mauvais souvenirs. Il fallait aussi avouer qu’elle avait été troublée qu’Alan passe d’une froideur absolue avec elle, la laissant rentrer seule alors qu’elle était sur le point de s’effondrer dans un couloir glacé et ne sachant rien de sa vie sur les six derniers mois, et les messages plein de chaleur qu’il lui avait envoyé par la suite. Elle était ravie, sincèrement, qu’il aille mieux, et s’il avait eu besoin de son aide pour se débarrasser de ses agresseurs, elle lui aurait prêté main forte avec joie… mais tout ne pouvait pas redevenir comme avant aussi vite, pas pour elle en tout cas. Son affection pour le Poufsouffle n’y suffisait pas, surtout que pendant qu’il la mettait à distance, elle s’était rapprochée de ses autres amis. Elle ne pouvait pas simplement les abandonner maintenant qu’Alan allait mieux. Il fallait trouver un nouvel équilibré, et avoir une disponibilité mentale pour ça qu’elle n’avait pas pour l’heure. Comme le disait justement Prudence, il faudrait du temps.
Surprise par la véhémence subite de sa meilleure amie, Viska resta un moment interdite avant de se reprendre dans un frémissement. Elle avait coulé un regard dans la direction de Jensen, espérant qu’il ne serait pas alerté par le haussement de ton de Prudence : elle n’avait pas très envie qu’il intervienne dans leur conversation vu sa teneur. Si elle n’avait pas parlé de tout ça à son petit ami, c’était bien parce que ça soulevait certaines appréhensions chez elle dont certaines concernaient directement sa relation avec Jensen. Son incapacité à être aimée, mais pas uniquement… heureusement, sur certains points, son week-end avec Jensen l’avait aidé à prendre un peu de recul. Si les sentiments du jeune homme restaient incertains, il semblait clair que Nathan était tombé à côté pour un certain nombre de points : les marques restantes des brûlures par exemple n’avaient pas dégoûté Jensen par exemple, alors que l’ex mangemort avait trouvé amusant de lui dire que s’il l’abîmait assez, le Serpentard ne voudrait plus jamais d’elle.
« C’est vrai… j’ai été éduquée par mon beau-père, et c’est un papa gentil, affectueux, qui m’a inculqué de vrais valeurs. » commença-t-elle par répondre, histoire de bien montrer qu’elle était consciente de la part sans fondement des paroles de Nathan. « Mais on ne peut pas nier que j’ai hérité de certaines choses de lui, une fragilité nerveuse, une propension à la colère, voire à la violence... » Des traits rares mais dont elle reconnaissait la part chez elle, non sans un certain dégoût. Elle frémit : elle avait l’impression d’être plongée dans un bain d’eau glacée.
« Oui… son esprit est totalement malade. » admit-elle cependant dans un souffle, car s’il y avait bien une différence fondamentale entre son père biologique et elle, c’était qu’elle connaissait ses défauts et luttait contre la plupart du temps. « Tu te rends compte qu’il a attendu seize ans que je sois assez grande pour devenir sa chose ? Et il pensait pouvoir me rendre d’accord avec ça en plus… » Par la rééducation comme il disait, d’où les brûlures. Il avait pourtant déjà échoué avec sa sœur, Myrielle, alors comment pouvait-il croire que cela fonctionnerait mieux avec elle ? Répéter les mêmes erreurs en espérant un résultat différent, c’était la définition même de la bêtise, ou dans son cas de la folie. « Mais j’étais toute seule avec lui dans cette cabane, j’étais obligée de l’écouter, sans certitude de pouvoir vous revoir un jour… ça rendait ses paroles... » Elle chercha ses mots, sa main serrant toujours celle de Prudence pour s’ancrer dans le présent, celui où elle était en sécurité avec ses proches. « Disons que ça les rendait peut-être plus importantes qu’elles ne l’étaient en réalité. » Finit-elle par dire après plusieurs minutes d’un silence pesant durant lequel elle ne sut pas si elle arriverait à trouver les mots justes. Mais finalement, sûrement que Prudence comprendrait, même si son explication était approximative.
Ξ Sujet: Re: De métamorphose en métamorphoses [PV] Dim 14 Mar - 20:54
L'heure tournait et, même si leur dissertation n'avait pas beaucoup avancé, Prudence estima qu'avoir un plan suffirait pour le moment. Elle referma bruyamment son manuel, s'attirant du même coup les regards désapprobateurs et les soupirs agacés de ses camarades les plus proches, pour lesquels le travail scolaire ne pouvait s'effectuer autrement que dans un silence de cathédrale. Prue leur opposa un superbe mépris. S'ils n'étaient pas contents, ils n'avaient qu'à aller à la bibliothèque : tout le monde savait que, question bruit, Madame Pince ne tolérait rien de plus fort que le grattement des plumes sur les parchemins. Et encore, seulement les bons jours. Imperturbable, la jeune fille roula la feuille qui lui avait servi de brouillon, et la rangea dans son sac : - On n'aura pas le temps de faire beaucoup plus d'ici la sonnerie, se justifia-t-elle auprès de son amie, ça ne sert à rien de bâcler une introduction maintenant. Par contre, on peut essayer de terminer après la botanique, si tu veux : j'ai un blanc dans mon planning de révisions... Un an plus tôt, la simple évocation de l'expression "planning de révisions" aurait fait hurler de rire Prudence. Elle n'en voyait, tout simplement pas l'utilité, et était la première à se moquer, assez méchamment parfois, des "crétins boutonneux" qui, le "front suant et l'oeil vitreux" s'échinaient à "dresser des listes de listes, de listes, avec un code couleurs, des symboles ésotériques partout, et des citations inspirantes toutes plus débiles les unes que les autres autour. Bonjour la dépression", pour le plus grand bonheur de Quino, et le plus grand désespoir d'Alan, qu'elle soupçonnait alors souvent d'être à deux doigts de rejoindre le fan-club du Bullet Journal ("Des champions de la procrastination, ceux-là, si tu veux mon avis. Parce que perdre quinze ans à dessiner des licornes et des petits palmiers en prétextant que ça t'aide à y voir plus clair dans la gestion des tâches urgentes que tu es précisément en train de ne pas faire, fallait quand même l'inventer...").
Et puis, dès la deuxième semaine de Septembre, quand, submergée par la la masse de livres à lire ("Vie et moeurs des veracrasses d'Amérique du Sud ? J'ai hâte !"), de leçons à apprendre ("C'était en quelle année, déjà, la révolte des Gobelins ? Comment ça "laquelle" ? Parce qu'il y en a eu plusieurs ?!"), de cours à rattraper ("Excuse-moi d'avoir eu une quatrième année extrêmement riche sur le plan de l'épanouissement personnel, wesh !") et de dissertations à rendre ("Mais genre, y'a vraiment matière à écrire trois rouleaux de parchemins sur le sortilège d'attraction ?"), Prudence avait basculé du côté obscur (et manqué d'être traînée de force à l'infirmerie par un Quino effaré : "Ceci est une intervention ! Lâche doucement cette plume, Prue-Prue... Lâche la, je te dis ! T'es pas dans ton état normal, j'le vois bien !"). Certes, ses plannings hebdomadaires pouvaient difficilement passer pour des chefs d'oeuvre : ils étaient, pour la plupart, gribouillés sur des morceaux de parchemins déchirés, et l'encre bavait une fois sur deux, mais il n'en restait pas moins qu'elle les préparait scrupuleusement chaque dimanche soir, et les consultait ou les complétait plusieurs fois par jour. Il lui avait fallu près d'un trimestre, toutefois, pour oser avouer qu'elle aussi "pratiquait" cet art étrange, et elle demeurait persuadée que le coming-out d'Alan n'avait certainement pas été aussi difficile que cette révélation.
Bien décidée à profiter des quelques minutes de liberté dont elle disposait encore, Prudence repoussa son sac du pied, et après avoir planté ses coudes sur la table, cala son menton entre ses mains : Viska avait son attention pleine et entière grosse veinarde. - Ouais, j'imagine que ça doit être un peu déstabilisant, d'avoir l'impression de perdre ton indépendance... Mais d'un autre côté, il prend vachement soin de toi et ça, c'est plutôt cool, tu ne trouves pas ? Au moins, tu sais qu'il a tes intérêts à coeur... Sérieusement, tu sais combien de tests il m'a fait passer, avant de m'autoriser à te parler ? L'aveu suivant lui fit cependant hausser un sourcil perplexe. Pardon ? Viska se déclarait, et Jensen ne disait rien ? Monsieur "je veille sur ma copine comme Hagrid sur son oeuf de dragon" ne savait pas quoi répondre quand elle lui faisait part de ses sentiments ? Est-ce qu'il avait peur de ce qu'il éprouvait pour Viska ? Car, de l'avis de Prudence, qui, à force de rester sur le carreau, était passée maîtresse dans l'observation des relations amoureuses des uns et des autres, et se voyait donc comme une sorte d'experte quand il s'agissait d'analyser le devenir des couples ("Quino en pince pour Dahlia ? Pffff, dans ses rêves, oui !", "Ted et Victoire ? J'leur donne pas plus de six mois avant de rompre.", "Joséphine et Noé ? Direction le mariage, c't'évident !"), l'amour de Jensen pour Viska ne faisait aucun doute, aussi sa réaction ou, plutôt, son absence de réaction, lui semblait tout bonnement incompréhensible. - Arf, dur... Commenta-t-elle d'un ton neutre, pour éviter d'inquiéter son amie ("Ecoute, Viska, je ne veux pas te faire de mal, mais ça pue sévère..."), il a peut-être juste été pris au dépourvu, tu ne crois pas ? J'veux dire, je ne le connais pas personnellement, mais il a l'air un peu euh... mal à l'aise avec l'expression orale de ses émotions, non ? Avança-t-elle ensuite d'un ton prudent, comme si elle redoutait que Viska ne prenne cette question comme une insulte de la pire espèce à l'égard de Jensen et, "prépare-toi à en payer les conséquences de ton sang, Prudence !".
Jugeant qu'elle ne pouvait décemment pas s'avancer davantage sur le sujet Jensen sans risquer l'incident diplomatique, la jeune fille préféra le laisser de côté, pour se concentrer sur le - non moins épineux - dossier Alan. - Ce serait l'occasion pour lui de réviser l'enervatum... marmonna-t-elle, en remuant inconsciemment les jambes. La distance qui s'était installée entre Viska et Alan la mettait, malgré tout, mal à l'aise. Elle avait l'impression d'être prise au centre d'un conflit de loyauté, et craignait le moment ou, l'un ou l'autre de ses amis viendrait lui demander de choisir son camp. Par ailleurs, dans son monde idéal, tous les gens qu'elle aimait s'aimaient aussi, tout le monde était heureux et sautillait joyeusement, main dans la main, au milieu des champs de blé, les cheveux au vent et le teint frais, aussi prenait-elle l'Alankagate comme un abominable affront. D'où son utopie préférée se trouvait-elle menacée par une brouille dont elle peinait toujours à saisir les tenants et les aboutissants, preuve ultime, se disait-elle, de son ridicule ("Si je ne comprends pas, c'est que c'est idiot. Point, à la ligne."). Elle était, pourtant, assez lucide pour savoir que forcer la main à Viska ne servirait à rien ("Ah ben ça alors ? Qui vois-je arriver au bout du couloir ? Ce bon vieil Alan ! Quelle coïncidence ! T'as vu ça, Viska ? C'est Alan ! Tu te souviens de lui ?"), aussi ajouta-t-elle, dans un haussement d'épaules fataliste : - Enfin, c'est pas comme s'il nous restait deux ans à l'école... D'ici là, il peut se passer pas mal de chose... Encore plus d'enlèvements, par exemple Autant laisser couler pour le moment...
Elle retint un soupir dépité ("Aaaaah, vous me faites tellement de peine, tous les deux !"), et entortilla une mèche de cheveux entre ses doigts nerveux, tandis que Viska reprenait ses confidences. - Quel gros con, gronda-t-elle entre ses dents le summum de l'analyse psychologique, une fois que son amie eut fini de parler. C'est franchement dégueulasse. Le gars t'isole et t'affaiblit mentalement pour que tu crois son délire, et après, il voudrait que tu le suives ? C'est... c'est... Y'a même plus de mots pour dire ce que c'est, en fait. De nouveau, Prudence attrapa la main de la Serpentard, et la serra avec force : - T'as p'têt certains traits de son caractère, Viska, mais la différence, c'est que tu as un sens moral, et que tu sais distinguer le bien du mal, alors t'en fais pas pour le reste... Déclara-t-elle, d'une voix vibrante de conviction. La cloche retentit à cet instant précis, et Prudence, lâchant son amie, se baissa pour ramasser son sac. - On a quoi, maintenant, déjà ? De toute évidence, son tête-à-tête avec Viska lui avait fait oublier son emploi du temps.
[FIN POUR PRUE]
Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: De métamorphose en métamorphoses [PV] Lun 5 Avr - 8:07
De métamorphose en métamorphoses« Oui, bien sûr, pas de problème, je préviendrai Jensen. » Il ferait peut-être un peu la tête (encore que rien ne l’empêchât de venir avec elles il pourrait leur filer des réponses) mais il devait bien se douter que même si elles s’y étaient mises plus sérieusement que ce qu’elle avait fait durant l’heure, elles n’auraient pas terminé une dissertation en une seule heure d’étude. Par ailleurs, elle s’amusa du planning de révisions de sa meilleure amie : où était passé la Prudence qui y allait au talent et avisait ensuite ? Les BUSES avaient vraiment eu un effet étrange chez plein de gens de leur promo… Si elle n’avait pas eu autant de soucis personnels, elle aurait peut-être été comme eux remarquez ? Mais bon, vous savez ce qu’on dit, avec des si on mettrait Paris ou n’importe quelle ville du monde, ça marche aussi en bouteille.
Leur plan établi et le sens du schéma supposément trouvé, les deux filles en vinrent à parler de préoccupations plus immédiates de la Serpentard : ses histoires de cœur. Alors, certes, elle avait été enlevée et torturée, mais Viska n’ayant que seize ans, sa relation avec Jensen prenait beaucoup de place dans ses pensées – ce qui avait en la circonstance des effets plutôt positifs car tant qu’elle pensait à lui, elle ne pensait justement pas à ce que Nathan lui avait fait subir – et ça faisait un petit moment qu’elle n’avait pas vraiment fait de point avec Prudence à ce sujet. Le dernier datait d’avant son enlèvement, voire même peut-être d’avant la Saint Valentin, quand Viska stressait en se demandant ce qu’elle allait porter et quel cadeau elle allait offrir (ce qui avait donné : niveau vêtement « pas grand-chose pour la saison » et une gourmette pour le cadeau, dans l’ensemble, cette fête stressante avait été plutôt une réussite bien que romantisme n’en ait pas été le maître mot).
C’est ainsi que Viska mit au courant Prudence de ses sentiments pour Jensen, ceux-là même qu’elle avait nié éprouver pendant deux mois. Certaines choses étaient devenues plus évidentes pendant sa séquestration et, notamment, que pour elle son histoire avec le capitaine des Serpentard n’était pas que physique, qu’elle ne l’avait peut-être jamais été, et qu’elle avait besoin de lui d’une façon qu’elle qualifiait – en toute objectivité – d’irrationnelle. « Si, si, c’est plutôt cool… et puis ça m’aide beaucoup, même juste moralement, qu’il soit aussi présent. C’est même à peu près la seule chose dans ma vie ces derniers temps qui me fasse aller bien, alors je ne m’en plains pas. » Elle s’était seulement imaginée, même seulement quelques mois en arrière, qu’elle était plus indépendante que ça. La simple idée de ressentir le besoin de la présence de quelqu’un comme ce qu’elle éprouvait pour Jensen lui aurait paru stupide. Bien qu’elle nourrisse une passion non dissimulée pour les comédies romantiques et les films Disney les plus sirupeux, elle ne s’était jamais imaginée dans le rôle de ces héroïnes folles amoureuses. Encore maintenant, alors qu’elle avait avoué ses sentiments à Jensen, elle ne se faisait pas d’illusion quant au potentiel romantique de son couple : sa déclaration avait été désastreuse et Jensen versait si peu dans le sentimental qu’il avait jugé préférable de ne pas lui répondre. Elle ferait une très mauvaise héroïne de ses fictions préférées, d’autant plus que des mecs romantiques dans Poudlard il y en avait, et elle n’avait jamais été attirée par eux. Bon, cela dit, on devait quand même pouvoir placer le curseur quelque part entre très romantique et [/i]pas du tout[/i] alors ne perdait pas tout à fait espoir : le bracelet que Jensen lui avait offert était mignon après tout !
Et puisqu’elle en était à penser non-romantisme… « Hum ? Oui, oui, c’est pas vraiment sa tasse de thé. Mais j’sais pas ce qu’il avait ce week-end, il voulait qu’on parle... » Elle grimaça à ce souvenir. Ce n’était pas qu’elle niait les intérêts d’une bonne conversation, parfois tout mettre à plat était utile, mais c’était sûr qu’en se mettant à discuter de leur relation, elle se sentirait obligée de lui avouer ce qu’elle ressentait… pour les résultats que l’on sait. Au moins, se disait-elle, c’était comme arracher un pansement : ça avait été douloureux, mais c’était fait, elle n’aurait plus à en repasser par là. La Serpentard n’avait en effet aucune intention de réitérer l’expérience : on ne pouvait peut-être pas mourir de honte, ça ne voulait pas dire que c’était agréable pour autant !!!
Viska haussa les épaules quand il fut question d’Alan et plus précisément lorsque sa meilleure amie parla du sortilège enervatum – à priori contre indiqué pendant ses évanouissements, peut-être parce que son inconscience était déjà due à l’énervement ! -. Elle ne prit cependant pas la peine de le dire à Prudence, ce n’était jamais elle qui se chargeait de ses pertes de conscience (Viska avait bien peur d’entraîner sa meilleure amie qui faisait sensiblement la même taille qu’elle dans une chute maladroite si elle lui tombait dessus!). « J’ai juste besoin de temps, après ça ira. » répéta Viska pour bien assurer Prudence qu’elle ne comptait pas éviter Alan toute sa vie. Elle n’avait juste pas la disponibilité mentale pour régler la partie qui la dérangeait actuellement, mais arriverait bien un moment où elle serait moins submergée en fait non, mais ne lui brisons pas ses espoirs. La Serpentard n’était pas stupide, elle avait parfaitement compris comment s’étaient déroulées les choses entre le Poufsouffle et elle, et il y avait des trucs carrément plus graves que ça, elle était bien placée pour le savoir aussi. Seulement elle avait été blessée, et parfois la meilleure façon de s’en guérir, c’était de prendre un peu de distance – même si elle concevait que ça mette Prudence mal à l’aise, encore que Viska ne lui demandait de faire aucun choix, elle n’était pas fâchée après tout -. Comme souvent, elle était optimiste : ça allait s’arranger ! Quand, ça par contre, elle n’en savait rien !
« ça fait un moment que j’ai épuisé le dictionnaire des synonymes. » confirma Viska au sujet de Nathan : vu le nombre de fois qu’elle avait du raconté sa captivité, elle avait écumé tout le vocabulaire qu’elle connaissait… mais elle était assez d’accord : aucun mot n’était assez fort pour décrire ce qu’elle pensait de son père biologique. Elle approuva d’un petit signe de menton le reste des paroles de sa meilleure amie, puis, comme l’heure d’étude prenait fin, elle rassembla ses affaires et passa la lanière de sa besace sur son épaule : « Défense contre les forces du mal, et cet aprem double cours de botanique. » énonça-t-elle en réponse à la jeune fille alors que Jensen les rejoignait. Elle sourit à son petit ami et lui prit la main pour se diriger vers le cours suivant : elles continueraient leur dissertation plus sérieusement dans l’après-midi !